Ésaïe

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Ésaïe 7

Le Saint d'Israël

Introduction 1 - 2 Retsin et Pékakh contre Jérusalem 3 - 9 Ésaïe envoyé à Achaz 10 - 13 Achaz peut demander un signe 14 - 16 Le signe de l’Éternel 17 - 20 Prédiction de l’invasion de l’Assyrie 21 - 25 Conséquences de l’invasion de l’Assyrie

Introduction

Ici commence une nouvelle partie. Il s’agit de savoir si Israël, en tant que serviteur de l’Éternel, est suffisant, la pierre de touche étant la présence de la foi. Ce chapitre montre en Achaz, roi et représentant d’Israël, l’image d’un serviteur sans foi. Cela renvoie prophétiquement à l’Antichrist, chez qui la foi en l’Éternel est totalement absente. Plus tard, nous verrons en Ézéchias, le représentant du reste fidèle, la véritable foi (Ésa 36:1-7,13-22 ; 37:1-20).

Après la mort d’Ozias (Ésa 6:1), Jotham devient roi. Pendant son règne, c’est-à-dire sur une période de quatre ans, Ésaïe ne reçoit pas de prophétie de la part de l’Éternel, du moins pas une prophétie qui a dû être consignée par écrit. Bien que le roi Jotham fasse ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, le peuple continue à faire le mal (2Chr 27:2).

Puis Achaz, le fils méchant de Jotham, arrive au pouvoir. Cela donne une nouvelle série de prophéties de l’Éternel dans la partie d’Ésaïe 7:1-9:6. Son sujet central est Emmanuel, le Fils de la vierge, dont nous avons, dans ce chapitre, la première prophétie directe dans ce livre (verset 14).

Les événements des chapitres suivants, jusqu’à Ésaïe 12, sont plus ou moins chronologiques.

1 - 2 Retsin et Pékakh contre Jérusalem

1 Dans les jours d’Achaz, fils de Jotham, fils d’Ozias, roi de Juda, Retsin, roi de Syrie, et Pékakh, fils de Remalia, roi d’Israël, montèrent à Jérusalem pour faire la guerre contre elle ; mais ils ne purent pas lui donner l’assaut. 2 On informa la maison de David, en disant : “La Syrie est venue prêter appui à Éphraïm.” Son cœur fut agité, et le cœur de son peuple, comme les arbres de la forêt sont agités face au vent.

Ce qui est décrit au verset 1 se retrouve avec plus de détails en 2 Rois 16 et 2 Chroniques 28 (2Roi 16:5-20 ; 2Chr 28:5-27). Là, on nous raconte comment, à cause de la menace du grand empire d’Assyrie, les petits royaumes de Syrie et d’Éphraïm, les dix tribus, forment une alliance. Achaz, le roi de Juda, ne veut pas se joindre à cette alliance. Retsin, le roi de Syrie, et Pékakh, le roi d’Éphraïm, attaquent Achaz. Ils veulent le remplacer par le fils de Tabeël, dont on peut supposer qu’il est un homme favorable à la Syrie (verset 6). Achaz panique et cherche refuge auprès de l’Assyrie (2Roi 16:7). Lorsque Retsin et Pékakh l’attaquent, l’Assyrie vient à son secours (2Roi 16:9). Ainsi, le mal est évité et Achaz semble avoir atteint son but.

Achaz est le fils du croyant Jotham et le petit-fils du croyant Ozias (verset 1). La foi, cependant, n’est pas un héritage. En effet, Achaz est l’un des rois les plus méchants de Juda. Dans le châtiment que Dieu lui inflige, les rois de Syrie et d’Israël pénètrent ensemble en Juda. Ils remportent des victoires et portent un coup sévère à Juda , mais ils ne parviennent pas à remporter la victoire finale. Ils ne réussissent pas à conquérir Jérusalem.

Lorsque « la maison de David » – Achaz est vu ici comme son représentant – apprend qu’une expédition est préparée contre eux par les alliés, Achaz et le peuple ont très peur (verset 2). Chaque fois qu’il est question de « la maison de David », la pensée du Messie, le Fils de David, y est toujours attachée. C’est en même temps la raison pour laquelle un message de l’Éternel suit.

Le message concernant l’expédition imminente provoque une crise en Juda. Une crise, aussi dans notre vie, est un test pour voir comment on y répond. Allons-nous vers le Seigneur ou recourons-nous à un homme et à des moyens humains ? Achaz et le peuple, aussi effrayés soient-ils, ne pensent pas à l’Éternel. Le puissant message qu’Il envoie par son prophète Ésaïe n’y change rien. Dans cette histoire, la prophétie de l’Éternel sur l’incrédulité d’Israël (Ésa 6:9-10) s’accomplit.

3 - 9 Ésaïe envoyé à Achaz

3 Alors l’Éternel dit à Ésaïe : – Sors à la rencontre d’Achaz, toi et Shear-Jashub, ton fils, au bout de l’aqueduc de l’étang supérieur, sur la route du champ du foulon ; 4 tu lui diras : Prends garde et sois tranquille ; ne crains pas, et que ton cœur ne défaille pas devant ces deux bouts de tisons fumants, devant l’ardeur de la colère de Retsin et de la Syrie, et du fils de Remalia. 5 Parce que la Syrie, avec Éphraïm et le fils de Remalia, a formé contre toi de mauvais desseins, disant : 6 “Montons contre Juda, et jetons-y l’alarme, faisons-y pour nous une brèche, et établissons pour roi au milieu d’elle le fils de Tabeël” ; 7 ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Cela ne s’accomplira pas et n’aura pas lieu ; 8 car le chef de la Syrie, c’est Damas, et le chef de Damas, c’est Retsin. Encore 65 ans, et Éphraïm cessera d’être un peuple ; 9 le chef d’Éphraïm, c’est la Samarie, et le chef de la Samarie, c’est le fils de Remalia. Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas.

À cause de la menace de guerre, Ésaïe reçoit l’ordre de l’Éternel d’aller, avec son fils Schear-Jaschub, à la rencontre d’Achaz (verset 3). Le fils d’Ésaïe est là pour une raison précise. Ce fils, ainsi qu’un autre fils, lui a été donné « pour signes et prodiges en Israël » (Ésa 8:18). Il n’est pas dit que le garçon dit ou fait quoi que ce soit. Seul son nom est communiqué.

C’est précisément la raison pour laquelle il est là, à savoir à cause de la signification de son nom. « Shear-Jashub » signifie « le reste reviendra », un nom indiquant que Dieu aura toujours un reste selon l’élection de sa grâce (Rom 11:5). Nous voyons en cela une continuation du message du chapitre précédent concernant « la souche », « la semence sainte » qui demeure (Ésa 6:13).

Lorsqu’Ésaïe présente son fils à Achaz et mentionne son nom, cela doit avoir une signification pour Achaz. Elle devra l’amener à revenir à l’Éternel, c’est-à-dire à se repentir. Cela contient aussi l’avertissement que s’il refuse de le faire, il n’aura aucune part à la restauration de la partie du peuple désignée par ‘le reste’.

L’Éternel désigne à Ésaïe le lieu de la rencontre. Il s’agit d’une double désignation : « au bout de l’aqueduc de l’étang supérieur » et « sur la route du champ du foulon » (cf. « l’étang inférieur », Ésa 22:9). C’est là que l’Éternel va faire connaître sa grâce à Achaz. Il veut l’encourager et apaiser sa crainte. Achaz se rendra au lieu désigné pour voir comment assurer l’approvisionnement en eau, ce qui est nécessaire en vue du siège imminent de Jérusalem.

C’est exactement au même lieu que la foi d’Ézéchias sera plus tard mise à l’épreuve (Ésa 36:2). Le Saint Esprit mentionne ce lieu deux fois en détail dans l’intention que nous, lecteurs, comparions ces deux passages de l’Écriture. Le premier passage (ici) montre l’incrédulité et le second (Ésa 36:2) montre la foi. Le Seigneur attend des siens la foi.

S’il ne s’agissait que d’un lieu géographique, le lieu de la rencontre serait suffisamment désigné par la première désignation. Mais le Saint Esprit donne une désignation supplémentaire : « sur la route du champ du foulon » Le foulon est l’ouvrier qui foulait les tissus dans un bain approprié pour les blanchir. Les vêtements qui doivent être blanchis représentent le fait que nous condamnons nos actes pécheurs, nos pratiques de vie pécheresses, et que nous commençons à vivre une vie purifiée. Nous marchons alors sur le chemin de la pureté et de la sainteté (cf. Ésa 35:8 ; 1:18b ; 4:4).

Dans le foulon, nous voyons une image du Seigneur Jésus. Ses vêtements sont « brillants, d’une extrême blancheur, tels qu’aucun foulon sur terre ne peut ainsi blanchir » (Mc 9:3). Ses vêtements, sa pratique de vie, n’ont pas besoin de purification. Il est occupé à nous purifier, nous les siens, ce que nous voyons dans le lavement des pieds qu’Il fait à ses disciples pour qu’ils puissent avoir communion avec Lui et le Père (Jn 13:1-10).

Dans l’image, Ésaïe rencontre Achaz dans un lieu où la pureté et la sainteté sont liées à Dieu en tant qu’origine de la bénédiction. Quiconque se tient dans la foi auprès de la bénédiction de Dieu voudra aussi vivre dans la pureté et la sainteté. La foi voit aussi que la pureté et la sainteté sont nécessaires pour participer à la bénédiction de Dieu. Celui qui ne se soucie pas de Dieu et de sa bénédiction est aveugle à ces choses et, comme Achaz, suit son propre esprit obscurci.

Dans sa patience et sa bonté, l’Éternel montre sa miséricorde envers Achaz malgré son iniquité. Il lui prouve sa bonté afin de le conduire à la repentance. S’il ne se repent pas à cause de la dureté d’un cœur impénitent, il aura affaire à la sévérité de Dieu (Rom 2:4-5 ; 11:22). Dans sa bonté, l’Éternel lui promet que le plan de l’alliance du nord échouera et qu’Éphraïm sera brisé (versets 4-9).

Ésaïe lui assure de la part de l’Éternel qu’il peut rester tranquille (verset 4). Il n’y a aucune raison de paniquer. Dieu n’a pas envoyé ces ennemis, ils ne réussiront donc pas dans leur dessein. Que signifient ces deux ennemis ? Ils prétendent bien qu’ils vont consumer Juda dans « l’ardeur de la colère » mais pour l’Éternel, ils ne sont que « deux bouts de tisons fumants » dont le feu a disparu et qui seront bientôt réduits en cendres. Il connaît leurs plans en détail (versets 5-6) et déjouera leurs conseils (verset 7). Il communique ces plans à Achaz, qui n’en savait probablement rien.

Tous deux ne continueront à régner que sur leur territoire d’origine (verset 8). Leur idée d’étendre leur territoire – ils veulent y ajouter Juda sous le fils de Tabeël, un roi fantoche établi par eux-mêmes – n’aboutira à rien. On ne sait pas qui est Tabeël ou le fils de Tabeël.

C’est encore d’un plan sot visant à placer quelqu’un de leur choix sur le trône promis par Dieu au Fils de David. À cela s’ajoute le fait que bientôt la parole concernant Éphraïm s’accomplira, c’est-à-dire que dans « 65 ans », il n’existera plus en tant que peuple. Cela fait référence à la déportation des dix tribus par le roi d’Assyrie en 722 av. J.-C.

Pour s’approprier la promesse de l’Éternel, Achaz doit effectivement mettre sa confiance en la promesse de Dieu (verset 9). Aussi est-il averti qu’il sera exclu de la bénédiction promise s’il persiste dans son incrédulité. S’il n’est pas fort dans sa foi en ce qu’Ésaïe a dit, il ne sera pas non plus fort dans ses actions.

Le passage « si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas » (verset 9b) est un passage clé de cette partie. Il s’agit à nouveau d’un jeu de mots. Il signifie : si Achaz n’a pas une foi ferme, il ne tiendra pas ferme non plus. Les mots « croire » et « tenir ferme » sont apparentés en hébreu. Littéralement, il est dit : ‘Si (‘im’) ne croit pas (‘lo’), alors (‘ki’) pas (lo) confirmé.’ La traduction libre est : ‘Sans foi, il n’y a pas de stabilité.’

Cet avertissement est un rappel positif du pouvoir de la foi. La foi est encouragée et renforcée par les difficultés. La foi fait face à des choses qui sont impossibles pour l’esprit naturel. Lorsque la foi s’appuie sur les promesses de Dieu, elle Lui fait confiance pour qu’Il accomplisse son dessein et qu’Il s’occupe des obstacles pour sa glorification.

10 - 13 Achaz peut demander un signe

10 L’Éternel parla encore à Achaz, en ces termes : 11 – Demande pour toi un signe de la part de l’Éternel, ton Dieu ; demande-le dans les lieux bas ou dans les hauteurs d’en haut. 12 Achaz répondit : – Je ne [le] demanderai pas, je ne tenterai pas l’Éternel. 13 [Ésaïe] dit alors : – Écoutez donc, maison de David : Est-ce trop peu pour vous de lasser [la patience] des hommes, que vous lassiez aussi [la patience de] mon Dieu ?

Le verset 10 est une preuve que les versets précédents sont une parole de l’Éternel. Ésaïe ne parle pas de l’Éternel, mais au nom de l’Éternel. En effet, l’Éternel parle « encore ». Cependant, il ne s’agit pas seulement du fait de parler. Ces paroles indiquent aussi qu’Il va parler de choses plus vastes et plus profondes.

L’Éternel dit à Achaz qu’il peut Lui demander n’importe quel signe (verset 11). Il donne en quelque sorte un chèque en blanc à Achaz. Pour gagner la confiance d’Achaz, Il le fait en tant que « l’Éternel, ton Dieu ». Un signe est quelque chose – un événement, une prédiction ou une merveille – donné par l’Éternel comme gage ou confirmation de sa Parole ou de son message. On peut le comparer à la signature d’un directeur sous une lettre écrite par le secrétaire. Un signe est la signature de Dieu sous le message de ses prophètes.

Achaz peut demander un signe « dans les lieux bas ». Peut-être s’agit-il là d’une protestation voilée contre son habitude de recourir à la consultation des morts. Un signe dans les lieux bas pourrait être, par exemple, un tremblement de terre. Il peut aussi demander un signe « dans les hauteurs d’en haut », par exemple un signe au soleil ou à la lune (cf. Ésa 38:7-8). Le choix lui appartient.

Son choix montre clairement qu’il n’est pas un véritable enfant d’Abraham, qu’il ne possède pas la foi d’Abraham. Sous un voile de piété, sa réponse témoigne d’une volonté propre (verset 12). C’est une réponse hypocrite puisque l’Éternel Lui-même lui offre de Lui demander. Comment peut-on rejeter une telle offre en disant qu’il ne veut pas tenter l’Éternel ! Achaz ose même citer quelque chose de la parole de Dieu pour couvrir son incrédulité (Deu 6:16). C’est de l’incrédulité pieuse.

Il ne veut tout simplement pas demander un signe car, après tout, il a engagé l’Assyrie. Pourquoi demander à l’Éternel quand on a l’aide des hommes ? Alors tu ne te livres pas à Lui ? S’il demande un signe, cela signifie aussi que l’Éternel s’approche trop près de lui. Cette pensée est toujours effrayante pour celui qui refuse sciemment de croire et qui refuse de rompre avec son incrédulité.

Ésaïe lui reproche son manque de confiance (verset 13). Il ne s’adresse pas personnellement à l’apostat Achaz, mais à la « maison de David ». Il s’adresse ainsi à la lignée royale de privilèges et d’honneurs avec toutes les générations suivantes. D’une part, cela indique à quel point la lignée royale avec un roi comme Achaz s’est égarée de ce que l’Éternel voulait et devait attendre d’elle. D’autre part, la suite montre que cette lignée ne s’arrêtera pas avec Achaz, méchant et incrédule, , mais qu’elle se poursuivra grâce à une intervention gracieuse de l’Éternel.

Par son refus de faire confiance à la parole de l’Éternel, Achaz fatigue beaucoup des gens comme Ésaïe, et d’autres avec lui, qui se lamentent sur l’attitude rebelle du roi. Fatigue-t-il maintenant aussi le Dieu de patience par une attitude de si grande incrédulité, comme s’il était impossible à Dieu de donner une issue dans sa miséricorde ?

14 - 16 Le signe de l’Éternel

14 C’est pourquoi le Seigneur, lui, vous donnera un signe : Voici, la vierge concevra et elle enfantera un fils, et l’appellera du nom d’Emmanuel. 15 Il mangera du caillé et du miel, pour savoir rejeter le mal et choisir le bien. 16 Car avant que l’enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le pays des deux rois dont tu as peur sera abandonné.

Si Achaz refuse alors par incrédulité de demander un signe, le Seigneur (‘Adonai’, c’est-à-dire le souverain dominateur) Lui-même, dans sa miséricorde, donnera un signe (verset 14). Ce signe ne choisira personne d’autre que Lui, le Seigneur souverain Lui-même. Ce sera un signe qui dépasse de loin l’incrédulité qui prévale à l’époque d’Achaz. Ce sera un signe permanent. Avec ce signe, qui est Christ, les prophéties et les promesses faites à ‘la maison de David’ s’accompliront dans l’avenir. Achaz et les gens de son genre ne connaîtront pas et ne participeront jamais aux bénédictions et aux gloires de son accomplissement.

Dans le livre d’Ésaïe, le mot « voici » par lequel le signe est introduit est généralement l’introduction à quelque chose lié à des circonstances futures. C’est un appel à regarder au loin, vers l’avenir. Ce que l’on y verra est ensuite présenté. Ce sur quoi l’œil de la foi se porte ici, c’est la vierge qui concevra.

Dès le début de la Bible, juste après la chute, Dieu a dit que le vainqueur de Satan naîtra d’une femme (Gen 3:15). Mais cette annonce n’a pu être pleinement révélée que dans le Nouveau Testament : « Mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous [la] Loi » (Gal 4:4).

Le mot hébreu pour « vierge » est ici ‘almah ‘et non ‘betulah’. ‘Almah’ est la jeune femme prête à se marier, elle est sexuellement mûre et a le désir de se marier, mais elle n’est pas encore mariée (cf. Gen 24:43). ‘Betulah’ est le mot plus spécifique pour « vierge », mais sans l’idée d’âge ou de maturité sexuelle (cf. Jl 1:8). La Septante, traduction grecque de l’Ancien Testament datant du troisième siècle av. J.-C., traduit le mot hébreu ‘almah’ par ‘parthenos’, un mot qui ne peut signifier que ‘vierge’. Nous le voyons dans la citation par Matthieu de cette citation d’Ésaïe tirée de la Septante (Mt 1:23).

Les conditions liées à cette prophétie montrent clairement que son seul accomplissement possible est communiqué dans les Évangiles. Dans ces derniers, il apparaît clairement que la naissance du Seigneur Jésus est l’accomplissement de cette prophétie (Mt 1:22-23 ; Lc 1:31-35). Après l’accomplissement de ce signe dans la venue de Christ, les Juifs ont astucieusement tenté de couvrir l’aspect virginal de cette parole. Jusqu’à aujourd’hui, ils sont suivis en cela par les chrétiens incrédules.

Le Seigneur Lui-même donnera comme signe qu’une femme ordinaire (non mariée) concevra. Mais ce n’est pas un miracle, n’est-ce pas ? C’est un événement quotidien et donc un signe de bien moindre qualité que celui qu’Achaz a pu demander. Qu’y a-t-il donc de si spécial ? Le miracle, c’est qu’une vierge conçoive sans l’intervention d’un homme et que l’enfant qu’elle enfantera soit le Fils de Dieu (Ésa 9:5 ; Psa 2:7). Cela se produira parce que la vierge sera couverte de l’ombre du Saint Esprit (Lc 1:35). Cet enfant régnera en tant que véritable Fils de David (Ésa 11:1-5 ; Lc 1:31-33).

Le signe est aussi attaché à un nom, « Emmanuel », qui signifie ‘Dieu avec nous’. Ce nom implique que Dieu vient à nous, qu’Il nous visite, qu’Il vient parmi nous pour être avec nous et nous aider (Lc 1:68,78 ; 7:16). Ce nom est une grande accusation contre Achaz et sa conduite par laquelle il dit, pour ainsi dire, ‘l’Assyrie avec nous’.

Dans le nom Emmanuel, nous voyons le signe « dans les lieux bas » (verset 11), car Emmanuel – ‘Dieu avec nous’, ou plus littéralement ‘avec nous est Dieu’ – est Dieu qui descend pour devenir Homme. Et en tant qu’Homme, Il descendra encore plus bas dans les profondeurs du jugement substitutif et de la mort. Dans ce nom, nous voyons aussi le signe « dans les hauteurs d’en haut » (versets 11), car Emmanuel n’est autre que Dieu (Ésa 8:10). Christ, le signe, est d’abord « descendu dans les parties inférieures de la terre », puis il est « monté au-dessus de tous les cieux » (Éph 4:9-10).

La nourriture qu’Il mangera consiste « du caillé et du miel » (verset 15), en quoi nous voyons résumée la nourriture du pays promis (Exo 3:8). Il mangera cette nourriture pour savoir rejeter le mal et choisir le bien. Le caillé [ou : la beurre] et le miel sont les seuls aliments disponibles lorsque toutes les terres arables ont été détruites par la guerre. C’est la nourriture du pauvre reste. Nous y voyons une référence aux circonstances de la naissance et de la jeunesse de Christ. Il n’y a pas de prospérité dans la maison de Nazareth où Il grandit. Il est devenu pauvre (2Cor 8:9). Israël est devenu pauvre à cause de son incrédulité, mais Christ est devenu pauvre parce qu’Il s’est identifié au peuple.

En tant que bébé, Christ dépend des soins de ses parents jusqu’à ce qu’Il soit capable de choisir Lui-même. Cela montre qu’Il est vraiment et parfaitement Homme, à l’exception du péché (Héb 4:15). En tant qu’Homme, Il « avançait en sagesse et en stature (Lc 2:52), ce qui, bien sûr, ne peut jamais être dit de Lui en tant que Dieu véritable et éternel. En tant qu’Homme, Il a connu le développement de chaque homme.

Avant que le garçon, Shear-Jashub, le fils d’Ésaïe, sache rejeter le mal et choisir le bien, les pays de Syrie et d’Israël, les dix tribus, seront aussi tombés dans la pauvreté (verset 16). L’âge auquel un enfant connaît la différence entre le bien et le mal, c’est-à-dire l’âge auquel la conscience commence à fonctionner, peut être estimé à un an ou deux. C’est dans ce laps de temps que les deux rois dont Achaz a encore si peur quitteront le pays.

17 - 20 Prédiction de l’invasion de l’Assyrie

17 L’Éternel fera venir sur toi, sur ton peuple et sur la maison de ton père, des jours qui ne sont pas venus depuis le jour où Éphraïm s’est retiré de Juda, – [il fera venir] le roi d’Assyrie. 18 En ce jour-là, l’Éternel sifflera la mouche qui est au bout des fleuves d’Égypte, et l’abeille qui est dans le pays d’Assyrie ; 19 elles viendront et se poseront toutes dans les vallées désertes et dans les fentes des rochers, sur toutes les broussailles et sur tous les pâturages. 20 En ce jour-là, le Seigneur rasera avec un rasoir loué au-delà du fleuve, avec le roi d’Assyrie, la tête et les poils des pieds, et il enlèvera aussi la barbe.

Ésaïe a un bon et un mauvais message pour Achaz. Le bon message est qu’Israël et la Syrie seront bientôt vaincus (verset 16). Ce sera l’Assyrie qui le fera (2Roi 16:9). Achaz aura été heureux d’entendre ce message. Mais ensuite, le ton change et il reçoit aussi de mauvaises nouvelles, à savoir que l’Assyrie, sur laquelle Juda a mis sa confiance, va bientôt envahir Juda aussi (verset 17). Ici aussi, Ésaïe relie les événements de son temps à ceux du temps de la fin.

C’est ici qu’Ésaïe mentionne l’Assyrie pour la première fois, l’ennemi qui jouera un rôle si important dans l’histoire d’Israël. En quelques années, l’Assyrie vaincra Israël, les dix tribus. Ésaïe dit ensuite que l’Assyrie attaquera aussi Juda. Ce qui se passe alors éclipse tout ce qui est déjà arrivé à Juda depuis la division des dix tribus et des deux tribus. Par Éphraïm, on entend les dix tribus qui est séparé de Juda depuis l’époque de la séparation sous Roboam, fils de Salomon. Après la déportation des dix tribus, l’Assyrie envahit aussi Juda. Cela se passe à l’époque d’Ézéchias. Bien qu’un rétablissement soit accordé à cette époque, il ne sera que temporaire.

Les Égyptiens, « la mouche », et les Assyriens, « l’abeille », ont souvent livré leur bataille pour la domination du monde sur le territoire de Juda. Ces deux grandes puissances, auxquelles Juda s’adresse alternativement pour obtenir de l’aide, détruiront le pays, accomplissant ainsi les versets 18-19. Pour créer le ciel et la terre, Dieu n’a eu qu’à parler. Pour rassembler les instruments de son jugement, il Lui suffit de « siffler » (verset 18).

Les mouches et les abeilles sont des insectes qui pénètrent dans tous les coins et recoins et causent de l’irritation et de la douleur aux gens. Les mouches apportent la saleté et la corruption. Les abeilles sont agressives et poursuivent et encerclent ceux qui tentent de s’enfuir (Psa 118:12a). Les habitants de Juda tenteront d’échapper aux forces ennemies. Pour cela, ils se cacheront dans toutes sortes d’endroits difficiles d’accès (verset 19). Mais aucun endroit n’est sûr, car où qu’ils soient, les ennemis sauront les trouver.

Les détails des versets 18-19 n’ont été que partiellement accomplis dans le passé. Ce n’est qu’au temps de la fin qu’ils s’accompliront pleinement. Curieusement, au verset 18, il est d’abord la mouche d’Égypte et ensuite seulement l’abeille d’Assyrie qui sont appelées. Daniel 11 clarifie cela. Nous y lisons que c’est d’abord le roi du midi (Dan 11:40) qui prend l’initiative d’attaquer Israël et seulement ensuite le roi du nord.

Les deux attaqueront Israël. Jusqu’à présent, l’État d’Israël a gagné toutes les guerres, comme la guerre de libération en 1948, la guerre des Six Jours en 1967, la guerre du Yom Kippour en 1973. Mais cette guerre, il la perdra, avec toutes ses conséquences désastreuses. Dans cette guerre, le roi du nord sera plus fort et plus dangereux que le roi du midi, comme les abeilles sont plus dangereuses que les mouches. Après la destruction d’Israël, le roi du nord poursuivra sa route pour anéantir le roi du midi (Dan 11:42).

Le roi d’Assyrie est appelé « un rasoir » qui a été « loué » par « le Seigneur » (Adonai, c’est-à-dire le souverain dominateur) (verset 20). Achaz a décidé de louer l’Assyrie pour qu’elle l’aide à écarter le danger imminent de la Syrie et d’Éphraïm. L’Éternel louera cette même Assyrie – il y a un certain sarcasme dans l’utilisation des mêmes mots – pour raser Juda.

Raser « la tête », c’est une dégradation de la position du peuple ; raser « les poils des pieds » (c’est euphémisme pour les poils du pubis) indique une énorme diffamation ; enlever « la barbe » signifie infliger une grande humiliation à la virilité. Nous pouvons appliquer cela ainsi : de Juda sera ôté l’autorité royale (raser la tête), la dignité nationale (les poils du pubis) et la force masculine (la barbe).

Si un nazaréen devient impur pendant sa séparation pour l’Éternel, il doit se raser la tête (Nom 6:9). Israël devait être séparé pour l’Éternel, mais il est devenu impur. Le lépreux doit aussi rasé tout son poil (Lév 14:9). Ainsi, Israël aussi est devenu impur et lépreux. Il en est de même pour le Lévite, le serviteur du sacrificateur (Nom 8:7). Pour un service à l’Éternel, Israël n’est plus capable.

21 - 25 Conséquences de l’invasion de l’Assyrie

21 En ce jour-là, chacun nourrira [seulement] une jeune vache et deux brebis ; 22 et, de l’abondance du lait qu’elles donneront, on mangera du caillé ; oui, tous ceux qui seront restés au milieu du pays mangeront du caillé et du miel. 23 En ce jour-là, tout lieu où il y avait 1 000 ceps de vigne valant 1 000 [pièces] d’argent, sera [abandonné] aux ronces et aux épines ; 24 on y viendra avec des flèches et avec l’arc, car tout le pays sera ronces et épines. 25 Et toutes les montagnes qu’on cultivait avec la bêche, – on n’y viendra pas, par crainte des ronces et des épines ; elles seront un lieu où l’on enverra le bœuf, et que les brebis fouleront.

Ces versets décrivent les conséquences de l’invasion de l’Assyrie, l’état des choses qui prévaudra après que l’Assyrie aura ravagé Juda. Cette description trouve son plein accomplissement dans l’avenir, quand le roi du nord envahira Israël (Dan 11:40-44). De l’abondance du pays, il ne reste qu’un maigre reste, pas de grands troupeaux, seulement « une jeune vache et deux brebis » (verset 21).

Mais la population restante est si peu nombreuse que le peu de bétail donne l’abondance du lait (verset 22). Une jeune vache donne environ cinq litres de lait par jour, le petit bétail donne un litre de lait par jour. Avec le lait restant, on peut même fabriquer du caillé ou du beurre. Il y a aussi suffisamment de miel dans la nature, car au lieu d’une terre d’agriculture, la terre sera un désert.

La nourriture mentionnée ici est aussi la nourriture du Messie (verset 15). Ici, le sens profond de cela devient clair. Il apparaît ici que le Messie s’identifie au reste pauvre et faible. C’est surtout dans l’Évangile selon Luc que nous voyons comment le Seigneur Jésus s’identifie aux pauvres, comme les pauvres Joseph et Marie et les pauvres bergers dans les champs.

Là où les vignes étaient abondantes, il ne pousse plus que des ronces et des épines (verset 23). Ce qu’Ésaïe a annoncé se produit ici (Ésa 5:6). Ce ne sont pas seulement les vignes qui servent de ronces et d’épines. Tout le pays est plein de ronces et d’épines. Ceux qui pensent que la terre rapporte quelque chose en sont pour leurs frais. Il est préférable de partir dans le pays avec un arc et des flèches, car alors on peut chasser les bêtes sauvages qui seront présentes dans le désert qui s’est développé.

Si une compagnie du peuple de Dieu abandonne le droit chemin du Seigneur, les produits infructueux et pernicieux de l’esprit humain se développeront. Cela produira une aridité spirituelle et des expériences douloureuses au lieu d’une fécondité qui glorifie Dieu (Jn 15:8).

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© 2023 Licence: CC BY-ND. Texte de la Bible: Traduction révisée. Traduction légèrement moins littérale que la version J.N. Darby, dans la langue française actuelle. Bibles et Publications Chrétiennes, Valence https://editeurbpc.com/bible/traduction-revisee.

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