Introduction
Le sujet de ce chapitre est l’appel lancé au reste fidèle à se repentir et à croire au Seigneur Jésus. Ils croient en l’Éternel et tremblent devant sa Parole (Ésa 66:2), mais ils ne voient pas que le Seigneur Jésus est le Christ, le Messie, qui leur a été promis. Tout comme la conscience des frères de Joseph s’est réveillée pendant leur séjour en prison, la conscience de ce reste fidèle sera réveillée.
Pour cela, Dieu utilise trois éléments que nous trouvons dans ce chapitre :
1. Sa Parole (versets 1-8 dans lesquels ils sont appelés trois fois à écouter).
2. La tribulation par la bête qui monte de la mer et la bête qui monte de la terre (versets 9-16 ; Apo 13:1-10,11-18).
3. Les Assyriens, le roi du nord (versets 17-23).
Le sujet se poursuit jusqu’à Ésaïe 52:12 et peut être divisé en sept parties. Chacune de ces parties commence par un impératif qui, à partir de la quatrième partie, est aussi prononcé deux fois.
1. Écoutez-moi ! (Ésa 51:1) est lié au passé
2. Prête-moi attention ! (Ésa 51:4) est lié à l’avenir
3. Écoutez-moi ! (Ésa 51:7) est lié au présent
4. Réveille-toi, réveille-toi ! (Ésa 51:9)
5. Réveille-toi, réveille-toi ! (Ésa 51:17)
6. Réveille-toi, réveille-toi ! (Ésa 52:1)
7. Partez, partez ! (Ésa 52:11)
Il commence par un triple appel à écouter et à prêter la parole (versets 1,4,7) que l’Éternel adresse à son peuple. Au verset 9, un quatrième et premier double appel est lancé. Cet appel provient du peuple et s’adresse à Dieu afin qu’Il les sauve des deux bêtes. Au verset 17, on entend le cinquième appel, dans lequel l’Éternel s’adresse à nouveau à son peuple pour l’exhorter à se réveiller en raison de sa colère contre le roi du nord. Dans le sixième appel (Ésa 52:1), l’Éternel s’adresse à nouveau à son peuple pour l’exhorter à se réveiller. La septième fois (Ésa 52:11) est une sorte de résumé et de point culminant avec aussi un double appel à partir. Les deux chapitres mènent à ce point culminant.
L’ensemble de la section se rapporte à la période juste avant la fin de la captivité. Ils doivent se réveiller et se préparer à partir de Babylone et à retourner à Jérusalem. Ici aussi, il y a un double sens, dans lequel nous remarquons, outre le pré-accomplissement imminent, l’accomplissement final lié au temps de la fin. Alors Israël reviendra du peuple vers le pays et les ennemis seront anéantis. Ils entreront dans la paix et la joie du royaume. Outre l’explication littérale et prophétique, il y a aussi l’application pratique pour nous.
1 - 3 L’exemple d’Abraham et de Sara
1 Écoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, qui cherchez l’Éternel ! Regardez au rocher d’où vous avez été taillés, et au creux du puits d’où vous avez été tirés. 2 Regardez à Abraham, votre père, et à Sara, qui vous a enfantés ; car je l’ai appelé seul, et je l’ai béni, et je l’ai multiplié. 3 Oui, l’Éternel consolera Sion ; il consolera tous ses lieux arides, il fera de son désert un Éden, et de son lieu stérile, comme le jardin de l’Éternel. L’allégresse et la joie y seront trouvées, des actions de grâces et une voix de cantiques.
Le reste est appelé à écouter l’Éternel (verset 1). Écouter est la caractéristique du reste fidèle. Le Seigneur Jésus dit de ses brebis qu’elles écoutent sa voix (Jn 10:16 ; cf. Am 3:12). En Apocalypse 2-3, il est dit sept fois : « Que celui qui a des oreilles entende. » Cela suit l’exemple du Sauveur qui a Lui-même dit : « Le Seigneur l’Éternel m’a ouvert l’oreille » (Ésa 50:5). Cependant, avant que la semence de la Parole puisse germer, le sol doit être labouré, c’est-à-dire qu’avant d’écouter la Parole, ils doivent d’abord passer par des épreuves et des tribulations.
L’Éternel s’adresse au reste fidèle de son peuple qui poursuive la justice et Le cherche. La partie incrédule est orgueilleuse de cœur et éloignée de la justice (Ésa 46:12). Le reste a faim et soif de justice. À ceux-là, le Seigneur Jésus peut dire qu’ils sont « heureux » (Mt 5:6). Ce désir de justice provient d’une connexion intérieure avec Christ, qui est la justice de Dieu (1Cor 1:30).
Dans le royaume de paix, il n’est pas nécessaire de poursuivre la justice (Ésa 32:1), mais c’est encore le cas aujourd’hui. C’est ce que nous devons faire en cette période de déclin dans laquelle nous vivons, et c’est ce à quoi nous sommes exhortés (2Tim 2:22a). Les fidèles partagent l’esprit de la foi en s’abstenant des plaisirs terrestres pour poursuivre les objets de leurs désirs.
Abraham est le rocher dans lequel ont été taillées les pierres qui ont servi à bâtir la maison d’Israël. Sara est le creux du puits d’où elles ont été tirés. Il est fait ici référence au fait qu’Abraham et Sara sont des solitaires. Dieu a appelé Abraham seul et a su le bénir et le multiplier. Il peut faire de même avec le reste, qui se sent aussi solitaire parmi la foule.
Ce qui est censé être un encouragement pour le peuple est détourné par le peuple incrédules pour s’approprier le pays dans la désobéissance (Ézé 33:24). Le reste est maintenant encouragé à ne pas participer, en tant que solitaire, à l’adoration de l’image de la Bête qui sera générale au temps de la grande tribulation. Ce n’est qu’alors que l’Éternel pourra donner sa bénédiction.
Pour le reste fidèle, la référence à Abraham a aussi une autre signification. Elle concerne la vieillesse avancée et l’infertilité du mariage d’Abraham et de Sara. Dans cette situation, l’Éternel a agi par sa propre puissance surnaturelle en réponse à la foi d’Abraham (verset 2 ; Rom 4:19-21). À l’origine, Israël semblait aussi stérile et désolé. Telle est l’origine du peuple d’Israël, et l’Éternel l’appelle, à l’image du rocher et du puits, à s’en souvenir. Comme l’Éternel l’a fait avec Abraham, solitaire, et Sara, stérile, il fera de même avec Sion, dévastée et solitaire (verset 3).
Le Seigneur Jésus était aussi solitaire sur la terre. Il a parfaitement poursuivit la justice et l’a accomplie, avec comme point culminant et en même temps comme point le plus bas son œuvre à la croix. Le résultat est un fruit formidable. Un nombre incalculable de personnes ont été sauvées par Lui parce qu’Il est tombé dans la terre comme le grain de blé et qu’Il est mort (Jn 12:24).
Tout comme Sara a connu la joie après une longue période de stérilité, Israël connaîtra à nouveau la joie et l’allégresse après une longue période de difficultés et d’abandon. La comparaison avec l’Éden montre aussi qu’il s’agit de l’avenir, car Israël n’a jamais connu une telle situation, même à l’époque glorieuse de Salomon, et encore moins à l’époque d’Ésaïe.
4 - 8 Le salut de l’Éternel est proche
4 Prête-moi attention, mon peuple, et prête-moi l’oreille, ma nation ! Car une loi sortira d’auprès de moi, et j’établirai mon jugement pour qu’il soit une lumière des peuples. 5 Ma justice est proche, mon salut est sorti, et mes bras jugeront les peuples ; les îles s’attendront à moi et auront leur attente en mon bras. 6 Élevez vos yeux vers les cieux, et regardez vers la terre, en bas ; car les cieux s’évanouiront comme la fumée, la terre vieillira comme un vêtement, et ses habitants mourront également ; mais mon salut sera à toujours, et ma justice ne défaillira pas. 7 Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice, peuple dans le cœur duquel est ma loi : Ne craignez pas l’opprobre de [la part de] l’homme, et ne soyez pas effrayés de leurs outrages ; 8 car la teigne les rongera comme un vêtement, et le ver les rongera comme de la laine ; mais ma justice sera à toujours, et mon salut, de génération en génération.
L’Éternel s’adresse ici à son peuple en l’appelant « mon peuple » (verset 4). En l’appelant ainsi, Il encourage le reste fidèle. Le peuple n’est alors plus appelé « Lo-Ammi », qui signifie ‘pas mon peuple’ (Osé 1:9), et le jugement de Dieu ne pèse plus sur lui. Le lien entre Israël et l’Éternel est rétabli. L’alliance, c’est-à-dire la nouvelle alliance, est maintenant faite sur la base du prix payé par le médiateur. Israël ne s’en rendra compte que plus tard. Après avoir jeté un regard sur le passé, la parole de Dieu leur permet déjà de regarder vers l’avenir. Ce sont des perspectives que l’on obtient lorsque l’on gravit une hauteur grâce à la parole de Dieu. Dans ces perspectives, l’état du royaume de paix se dévoile sous leurs yeux (versets 5-6).
La partie qui commence au verset 4 parle des temps où le rétablissement d’Israël débouchera sur une bénédiction pour le monde entier et, plus tard, sur la disparition du monde entier de l’ancienne création. La loi dont il est question ici n’est pas celle du Sinaï, mais représente l’enseignement que Dieu veut donner aux nations par l’intermédiaire d’Israël. Ainsi, sa justice sera apportée aux peuples qui mettront leur espoir dans son bras, c’est-à-dire sa puissance, et ne se fieront plus à leur propre force (verset 5 ; cf. Ésa 40:11). « Mes bras » qui jugeront les peuples font peut-être référence au règne de Dieu qu’Il exercera par l’intermédiaire des saints glorifiés (Mt 19:28).
La puissance, « mes bras », qu’Il a manifestée dans l’exercice de son jugement (Ésa 51:9 ; 52:10), Il l’utilisera pour le salut et la bénédiction des peuples restants, aussi celles qui sont lointaines (Ésa 40:10). Non seulement le péché existera encore dans le royaume de paix, mais toute la vieille création en est aussi affectée. Les cieux devront donc s’évanouir comme la fumée, la terre vieillira comme un vêtement qui est rongé par les mites et ses habitants mourront comme des moustiques (verset 6 ; cf. 2Pie 3:13). Rien de tout cela ne s’est accompli à l’époque de Cyrus. Ceux qui sont sauvés ne périront jamais et la justice de Dieu subsistera éternellement.
Pour ceux qui connaissent la justice de Dieu, il s’ensuit un appel à ne pas craindre « l’opprobre de [la part de] l’homme » (verset 7), car ces oppresseurs périront comme un vêtement rongé par la teigne et les vers (verset 8). La métaphore montre que Dieu utilise des choses petites et méprisables pour accomplir de grands desseins. L’ordre ici est la justice et le salut, alors qu’au verset 6, l’ordre est le salut et la justice.
Le reste fidèle souffrira énormément sous le pouvoir de la Bête. Mais alors que les gens disent : « Qui est semblable à la Bête, et qui peut combattre contre elle ? » (Apo 13:4), l’Éternel dit : ‘Ce ne sont que des mortels, vous n’avez pas à les craindre.’ La crainte des hommes ne disparaît que lorsque nous nous tenons devant la face du Seigneur.
9 - 10 Appel à l’intervention de l’Éternel
9 Réveille-toi, réveille-toi, revêts-toi de force, bras de l’Éternel ! Réveille-toi, comme aux jours d’autrefois, [comme dans] les générations des siècles passés ! N’est-ce pas toi qui as taillé en pièces l’Égypte, qui as frappé le monstre [des eaux] ? 10 N’est-ce pas toi qui desséchas la mer, les eaux du grand abîme ? qui fis des profondeurs de la mer un chemin pour le passage des rachetés ?
L’appel précédent à écouter, accompagné de la promesse du salut, a dû éveiller dans le cœur des fidèles un désir ardent du salut promis (verset 9). Ils savent que le bras de l’Éternel peut accomplir cela. C’est pourquoi ils L’appellent à se réveiller pour venir à leur secours. Ils demandent ici la révélation de son bras (verset 5), de sa puissance (Ésa 53:1). Son bras n’a-t-il pas frappé le Pharaon et sa bande ?
L’Égypte est ici en hébreu Rahab. Rahab n’est pas seulement un nom poétique pour désigner l’Égypte, mais aussi la puissance monstrueuse qui se cache derrière l’Égypte (Psa 87:4 ; 89:11). Le monstre réfère au Pharaon comme un instrument de Satan. L’Éternel a alors délivré son peuple et desséché la mer pour lui permettre de s’enfuir (verset 10). Ce souvenir de la délivrance passée et la certitude de la délivrance future conduisent à la triple exclamation appelant le bras de l’Éternel à se réveiller. Rahab est une image de la Bête dans l’avenir (Apo 13:1-8) avec le dragon (Satan) en arrière-plan (Apo 12:3-5). Mais l’Éternel aidera Israël (Apo 12:6).
Il est bon pour le croyant de se souvenir des miséricordes passées du Seigneur. Aussi, il est nécessaire de ne pas se concentrer uniquement sur le passé, mais de laisser la puissance de l’espérance accomplir son œuvre purificatrice. Cette double approche – du passé et de l’avenir – donne la force de prier, non seulement pour être délivré, mais surtout pour ce qui sert à la gloire de Dieu. Cela donnera une réponse de la part de Dieu qui dépassera de loin l’attente du salut.
11 L’avenir certain du peuple de Dieu
11 Ceux que l’Éternel a délivrés retourneront et viendront à Sion avec des chants de triomphe ; et une joie éternelle sera sur leur tête ; ils obtiendront l’allégresse et la joie ; le chagrin et le gémissement s’enfuiront.
Ce qui suit dans ce verset est à peine surpassé dans l’Écriture par la beauté du langage et la bienveillance de l’assurance donnée au peuple de Dieu concernant son avenir. Tout cela parle de manière merveilleuse de la bénédiction millénaire dont jouira Israël. Cette perspective est amplifiée et renforcée par le regard rétrospectif sur les épreuves et les souffrances qu’ils ont endurées.
Au milieu de la grande tribulation, le reste fidèle commencera un chant de louange avant même que l’ennemi ne soit vaincu. Cela rappelle le roi Josaphat qui commence un chant de louange avant que l’ennemi ne soit vaincu par l’Éternel (2Chr 20:21-22) et à Paul et Silas qui chantent un chant de louange avant que le tremblement de terre et la délivrance ne surviennent (Act 16:25-26). Il en est de même pour la perspective encore plus merveilleuse dont nous pouvons jouir en tant que membres de l’église. Nos expériences actuelles de profondes épreuves et de tribulation sont éclairées par l’espoir, un espoir qui ‘adoucit toute souffrance’.
12 - 16 L’Éternel est pour son peuple
12 C’est moi, c’est moi qui vous console ! Qui es-tu pour craindre un homme qui mourra, et un fils d’homme qui deviendra comme l’herbe ? 13 [Qui es-tu] pour oublier l’Éternel qui t’a fait, qui a étendu les cieux et fondé la terre, et pour trembler continuellement, tout le jour, devant la fureur de l’oppresseur lorsqu’il se prépare à détruire ? Où donc est la fureur de l’oppresseur ? 14 Celui qui est courbé [sous les chaînes] sera bientôt mis en liberté, il ne mourra pas dans la fosse et ne sera pas privé de son pain. 15 Mais moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, qui soulève la mer, et ses flots mugissent : “l’Éternel des armées est son nom.” 16 J’ai mis mes paroles dans ta bouche et je t’ai couvert de l’ombre de ma main, pour établir les cieux et fonder la terre, et pour dire à Sion : “Tu es mon peuple !”
Ces versets poursuivent d’une autre manière la consolation que l’Éternel accorde. Beaucoup de son peuple craignent l’oppresseur (Babylone), et il ne fait aucun doute que la tribulation par l’Antichrist, l’homme du péché dans les jours à venir (2Th 2:3-4), au temps de ‘la détresse pour Jacob’, aura le même effet. C’est à cette époque que ce passage semble particulièrement s’appliquer. Mais lorsque l’homme du péché sera là, l’Éternel sera aussi là avec son consolation. C’est pourquoi Il parle de Lui-même comme Celui « qui vous console » (verset 12). Si tel est le cas, pourquoi devraient-ils « craindre un homme qui mourra » ?
La tyrannie de l’Antichrist sera de courte durée. L’Éternel a toujours eu sa propre manière et son propre temps pour délivrer son peuple terrestre. La crainte est la cause de l’oubli de Dieu (verset 13). La conscience de la présence et de la puissance de l’Éternel est le remède efficace contre la crainte. L’Éternel rappelle sans cesse à Israël qu’Il est leur Créateur et qu’Il a étendu les cieux et fondé la terre par sa puissance. Pourquoi devraient-ils alors craindre sans cesse la menace de l’oppresseur, même s’il cherche à les détruire ?
L’oppresseur, Babylone, sera bientôt vaincu par Cyrus, le Perse. Les prisonniers seront alors libérés (verset 14). Il s’agit ici de la délivrance imminente de la captivité babylonienne. Cette prophétie s’accomplira également de manière définitive lorsque les Juifs seront délivrés à l’avenir de la souffrance infligée par les nations à cause de la Bête et de l’Antichrist, et qu’ils retourneront dans leur pays en reconnaissant leur Sauveur Messie. Nous pouvons ici voir Cyrus comme une image de Christ qui viendra en tant que vainqueur.
L’Éternel montre qu’Il en a le pouvoir en soulignant qu’Il soulève la mer et qu’elle est donc sous son pouvoir (verset 15). C’est l’image de la mer des nations qui se déchaîne contre son peuple, ce qui fait également référence à la venue de la bête qui monte de la mer (Apo 13:1). Tout comme la mer littérale, Il peut aussi faire taire le peuple (Psa 65:8 ; Ésa 17:12-13). Au temps de la fin, le Seigneur Jésus jugera les nations et les réduira au silence par son intervention personnelle lors de son apparition.
Le verset 16 raconte comment les Juifs deviendront les messagers de l’Éternel. Ils annonceront l’évangile du royaume (Mt 24:14). Il a mis sa Parole dans leur bouche – ici, le temps passé est utilisé de manière prophétique (cf. Mt 10:19-20). Le résultat de leur prédication se voit dans la conversion de nombreux Juifs (Apo 7:1-8) et de beaucoup parmi les nations (Apo 7:9-17).
Il les couvrira de l’ombre de sa main, comme Il l’a aussi fait pour le Messie (Ésa 49:2). Il ne le fait pas seulement pour les protéger, mais aussi pour les rendre aptes à accomplir le dessein qu’Il a en vue. Ce dessein est de mettre les cieux et la terre dans un état où son royaume de justice et de paix pourra être établi et où son peuple sera véritablement son peuple. Alors, les forces de la nature, tant du ciel que de la terre, ne seront plus utilisées pour exécuter les jugements divins, comme cela a souvent été le cas et le sera encore avant que l’Éternel n’apparaisse dans sa gloire.
Le messager de l’évangile de la grâce qui est annoncé aujourd’hui peut appliquer ces paroles à lui-même, certain que le Seigneur mettra aussi sa Parole dans sa bouche. Il est un messager du Seigneur avec le message du Seigneur. « établir [littéralement : planter] les cieux » signifie qu’un état de bénédiction céleste est créé. Cela se produit lorsque l’évangile est accepté. Fonder la terre font référence à l’établissement d’une base de justice sur laquelle la vie de la foi peut se développer.
Le témoignage du messager n’est fidèle et efficace que s’il s’en tient à la vérité de l’Écriture. Le porteur de l’évangile peut aussi se savoir sous sa protection, couvert de l’ombre de sa main.
17 - 23 Fin des souffrances du peuple de Dieu
17 Réveille-toi, réveille-toi, lève-toi, Jérusalem, qui as bu de la main de l’Éternel la coupe de sa fureur, qui as bu, qui as vidé jusqu’au fond la coupe d’étourdissement ! 18 De tous les fils qu’elle a enfantés il n’y en a pas un qui la conduise, et de tous les fils qu’elle a élevés il n’y en a pas un qui la prenne par la main. 19 Ces deux [choses] te sont arrivées, – qui te plaindra ? – la dévastation et la ruine, et la famine et l’épée : par qui te consolerai-je ? 20 Tes fils ont défailli, ils sont couchés au coin de toutes les rues comme une antilope dans un filet ; ils sont remplis de la fureur de l’Éternel, de la répréhension de ton Dieu. 21 C’est pourquoi, écoute ceci, toi qui es affligée et ivre, mais non de vin : 22 Ainsi dit ton Seigneur, l’Éternel, et ton Dieu qui plaide la cause de son peuple : Voici, je prends de ta main la coupe d’étourdissement, la coupe de ma fureur ; tu n’en boiras plus désormais ; 23 et je la mets dans la main de ceux qui t’affligent, qui ont dit à ton âme : “Courbe-toi, afin que nous passions [sur toi]” ; et tu as mis ton corps comme le sol, et comme une rue pour les passants.
Cette dernière partie du chapitre décrit en langage vivant les conséquences des jugements qui s’abattent sur le peuple par l’invasion du roi du nord. C’est le résultat de leur rébellion persistante contre Dieu, qui a culminé avec le rejet de Christ. Le peuple implore l’Éternel de se réveiller et d’agir (verset 9), ce à quoi l’Éternel répond en appelant son peuple à se réveiller du sommeil mortel de son péché.
Le peuple doit se réveiller et se demander pourquoi ces choses lui sont arrivées. Après 2000 ans de souffrances, dont le point le plus bas a été les camps d’extermination nazis, ils sont revenus dans leur pays. Un autre point le plus bas sera le futur roi des Juifs, l’Antichrist. Il introduira la plus terrible idolâtrie dans le pays. Enfin, le peuple sera attaqué par une coalition dirigée par le roi du nord, avec comme alliés divers pays islamiques. Cette attaque coûtera à nouveau la vie à des millions de personnes en Israël (Zac 13:8).
Jérusalem est représentée comme une femme étendue sur le sol, en état d’ivresse, parce qu’elle a bu la coupe de la colère de l’Éternel. Aucun de ses fils n’est capable de la guider, de la prendre par la main, de la relever (verset 18). C’est le temps de détresse pour Jacob. En peu de temps, les deux tiers du peuple, c’est-à-dire la masse méchante, périront (Zac 13:8). Le prophète ne voit aucune possibilité de lui offrir la consolation dans la désolation, la ruine, la famine et l’épée qui se sont abattues sur elle (verset 19). Elle subit ainsi un double malheur : la perte de ses biens par la désolation et la ruine, et la perte de vies humaines par la famine et l’épée.
Il en est de même pour l’église de Dieu sous le châtiment qu’Il doit lui infliger. Ses biens spirituels, tels que la connaissance de ses bénédictions spirituelles, lui sont ôtés. Aussi, la vie spirituelle disparaît, il n’y a pas de croissance, pas d’augmentation, pas de nouvelles conversions. Dans cette situation, il est important de reconnaître la main de Dieu.
Les fils de Jérusalem sont prostrés, impuissants, incapables d’aider, comme une antilope épuisée par le combat vain pour se libérer du filet du chasseur dans lequel elle est prisonnière (verset 20). La délivrance ne peut venir que de Dieu. Dans sa compassion et sa miséricorde, Il promet de la donner (versets 21-23). Il leur rappelle qu’ils sont son peuple et Il se décrit comme leur avocat, Celui qui défend leur cause (verset 22).
Il punira aussi les nations qu’Il a utilisées et qu’Il utilisera encore pour châtier son peuple. Ces nations ont dépassé les limites du pouvoir qui leur a été accordé. Elles se sont mises au service de l’ennemi pour faire venir sa fureur sur le peuple de Dieu. C’est pourquoi Dieu fera boire à ces nations la coupe de sa fureur (verset 23). Elles pensaient pouvoir piétiner le peuple comme de la poussière dans les rues. Dieu renversera la situation et réduira l’orgueil des hommes à une humiliation totale. Cela se produira dans l’avenir, lorsque les tentatives de Satan pour anéantir Israël auront atteint leur paroxysme.
Pour cela, Israël devra d’abord – tout comme le fils prodigue (Lc 15:17-19) – se réconcilier avec lui-même et avec l’Éternel. Il devra – tout comme Ésaïe – se voir à la lumière d’un Dieu trois fois saint (Ésa 6:2-5), avant que l’Éternel puisse les utiliser comme serviteurs dans l’avenir, tout comme Ésaïe à l’époque. Ils doivent, tout comme les frères de Joseph à l’époque, reconnaître que la souffrance est venue à cause de ce qu’ils ont fait à Christ. Ce n’est qu’alors qu’ils découvriront, tout comme les frères de Joseph à l’époque, que Dieu a transformé leur péché de rejet de Christ en bien afin de sauver un grand peuple (Gen 50:20).