Introduction
Aperçu de la partie principale 2.1 – Ésaïe 40-48
La souveraineté et la promesse de l’Éternel
La première partie de la deuxième partie principale (Ésaïe 40-66) comprend Ésaïe 40-48 et peut être divisée comme suit :
1. Bonne nouvelle pour Jérusalem (Ésaïe 40:1-11)
2. Dieu est incomparable (Ésaïe 40:12-31)
3. Dieu, le Seigneur de l’histoire pour son peuple (Ésaïe 41:1-29)
4. Le serviteur de l’Éternel (Ésaïe 42:1-25)
5. La grâce abondante et méprisée (Ésaïe 43:1-28)
6. Le grand Dieu d’Israël et la folie de l’idolâtrie (Ésaïe 44:1-23)
7. Les actions de Dieu par Cyrus pour Jérusalem (Ésaïe 44:24-45:25)
8. Les idoles inutiles et l’Éternel Tout-puissant (Ésaïe 46:1-13)
9. La chute de la fière Babylone (Ésaïe 47:1-15)
10. Le dessein de grâce de Dieu (Ésaïe 48:1-22)
Introduction à Ésaïe 40
Ésaïe 40 marque le début de la deuxième grande partie d’Ésaïe, qui se poursuit jusqu’à la fin du livre. Cette deuxième partie commence par la promesse du précurseur, Jean le baptiseur (Ésa 40:3), et se termine par les nouveaux cieux et la nouvelle terre (Ésa 66:22).
La première partie traite principalement de l’histoire ancienne d’Israël et de son avenir, ainsi que de celui des nations avec lesquelles il est en relation. Il s’agit ici de l’œuvre de Dieu pour délivrer Israël en tant que peuple du pouvoir des nations – représenté par l’Assyrie – et du rétablissement d’Israël en tant que nation. La deuxième partie principale traite principalement de l’œuvre de Dieu dans les cœurs, afin de les tourner vers Lui. Pour cela, le peuple doit être délivré du pouvoir de Babylone, prophétiquement le pouvoir religieux de l’avenir.
Cette deuxième partie principale peut être divisée en trois parties. Chaque partie comprend neuf chapitres :
1. Ésaïe 40-48
2. Ésaïe 49-57
3. Ésaïe 58-66
Le thème qui traverse tous ces chapitres est double. Ils contiennent l’appel à la conversion et la promesse de la délivrance. En lien avec le premier thème, l’appel à la conversion, chaque partie se termine par un avertissement sévère adressé aux méchants (Ésa 48:22 ; 57:21 ; 66:24). Cet avertissement identique marque la division en trois parties de neuf chapitres chacune.
L’appel à la conversion est fondé sur la fidélité de Dieu. Dieu reste fidèle malgré notre infidélité. C’est ce qui ressort d’Ésaïe 7-39. Pour tous ceux qui veulent Lui faire confiance, comme le roi Ézéchias (Ésa 37:1-4,14-20), il y a toujours le salut. Il en est de même pour Israël (Ésa 44:24-26). Servir l’Éternel n’est possible pour Israël que si le peuple apprend à se confier en la grâce imméritée de Dieu, un Dieu qui, malgré leur désobéissance, offre le salut, sans argent et sans prix (Ésa 55:1).
Dans la première partie, Ésaïe 40-48, le prophète s’adresse au peuple à cause de son idolâtrie. Il établit au peuple deux contrastes :
1. le contraste entre l’Éternel, le Dieu d’Israël, et les idoles, et
2. le contraste entre Israël et les nations.
L’idolâtrie est le premier grand péché d’Israël, en particulier des dix tribus.
Dans la deuxième partie, Ésaïe 49-57, il leur reproche d’avoir rejeté le Messie. Dans cette partie, il présente le contraste entre les souffrances du serviteur de l’Éternel et sa gloire future. Le rejet du Messie est le deuxième grand péché d’Israël, en particulier des deux tribus, Juda.
Dans la troisième partie, Ésaïe 58-66, il montre le contraste entre les hypocrites et les rebelles, les apostats qui suivent l’Antichrist, et les fidèles et les persécutés, le reste fidèle d’Israël.
Dans chacune des trois parties, nous voyons un aspect de l’action du Dieu trinitaire :
1. La personne du Sauveur – présentée par Dieu (Ésaïe 40-48).
2. L’œuvre de la rédemption – accomplie par le Fils, le serviteur parfait de l’Éternel (Ésaïe 49-57).
3. Le salut – accompli par le Saint Esprit (Ésaïe 58-66).
L’action de Dieu pour Israël s’accomplira dans la grâce et l’amour (cf. Jér 31:2-3). Dans cette deuxième grande partie d’Ésaïe, nous voyons le résultat de cette action de Dieu dans le cœur du reste fidèle d’Israël.
La première partie (Ésaïe 40-48) parle de différentes gloires. Nous lisons à propos de la gloire
1. de l’Éternel (Ésaïe 40 ; voir Ésa 40:5),
2. de son conseil (Ésaïe 41),
3. de sa grâce (Ésaïe 42-43 ; voir Ésa 43:25),
4. de ses promesses (Ésaïe 44-45) et
5. de sa puissance (Ésaïe 46-48).
Le célèbre et inégalé Ésaïe 53 est le chapitre central de la deuxième partie (la partie centrale) de ces trois parties d’Ésaïe.
Maintenant que la première partie d’Ésaïe (Ésaïe 1-39) a clairement montré la véritable situation du peuple d’Israël, la question se pose de savoir si c’est la fin du livre d’Ésaïe. Le jugement sur Israël – Maher-Shalal-Hash-Baz, qui signifie ‘ vite au butin, en hâte au pillage’, le nom du deuxième fils d’Ésaïe (Ésa 8:1) – a-t-il le dernier mot ? La réponse est un surprenant non. Dieu n’est pas un Dieu chez qui le jugement a le dernier mot. Il est un Dieu de salut – c’est d’ailleurs ce que signifie le nom ‘Ésaïe’. Cela est démontré dans la deuxième partie d’Ésaïe, Ésaïe 40-66, où la signification du nom du premier fils d’Ésaïe, Shear-Jashub (Ésa 7:3) – qui signifie ‘un reste reviendra’ – s’accomplira.
Les versets 1-11 constituent l’introduction d’une nouvelle partie. En quatre couplets équilibrés, la base est posée pour le message qui nous est donné dans le reste du livre. Nous y voyons confirmé que le message n’est désormais plus le jugement, mais
1. le rétablissement d’Israël (versets 1-2) ;
2. que ce rétablissement est une intervention personnelle de Dieu (versets 3-5) ;
3. qu’aucune puissance humaine ne pourra l’empêcher (versets 6-8) ;
4. que, par conséquent, l’évangile de la puissance et de la miséricorde de Dieu est annoncé (versets 9-11).
1 - 2 Consolation pour le peuple de Dieu
1 Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. 2 Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que son temps de détresse est accompli, que son iniquité est acquittée ; qu’elle a reçu de la main de l’Éternel le double pour tous ses péchés.
Ces deux versets constituent en fait le titre de la deuxième grande partie du livre. Ce chapitre commence par des paroles qui sont une grande source d’encouragement pour le reste fidèle qui souffre aujourd’hui et, d’un point de vue prophétique, aussi pour ceux qui vivent la grande tribulation. Le prophète Ésaïe reçoit pour mission de consoler le peuple de Dieu. Dieu veut consoler son peuple par l’intermédiaire de ses prophètes (cf. 1Cor 14:3). Leur Dieu, qui connaît leur besoin urgent, leur promet la consolation (verset 1). D’où la répétition du mot « consolation ». C’est l’accomplissement de la promesse d’Ésaïe 12 (Ésa 12:1).
Consolation signifie littéralement ‘soupirer profondément, soulagement’. C’est pourquoi cette deuxième partie d’Ésaïe est aussi appelée ‘le Livre de la Consolation’, avec Ésaïe 53 comme centre et point culminant. Il est également significatif que le lieu de résidence du Seigneur Jésus sur la terre soit le village de Capernaüm. Capernaüm signifie ‘village de la consolation’. Les paroles « dit votre Dieu » signifient que cette consolation n’est promise qu’à ceux qui sont en relation avec Dieu, à qui l’on peut dire « votre Dieu ». Ces paroles contiennent aussi la certitude de la consolation, car c’est Dieu qui le dit.
L’ordre de consoler est souligné davantage en ajoutant qu’il faut parler « au cœur de Jérusalem ». Cela signifie qu’il faut parler de manière consolante à Jérusalem, car Dieu veut gagner son cœur par la consolation (verset 2 ; cf. Gen 50:21 ; Rut 2:13 ; Osé 2:13). En effet, le temps de détresse est presque accompli et son iniquité a été acquittée. La punition touche à sa fin et elle pourra bientôt sortir librement, loin de Babylone, pour retourner dans le pays et la ville de Dieu.
L’appel « crie-lui » signifie « déclare ! », « proclame ! ». Ensuite, trois choses sont mentionnées :
1. Son temps de détresse est accompli. La punition – c’est-à-dire le temps de souffrance, de combat, à l’origine le service militaire – est terminée et elle peut sortir librement, loin de Babylone, pour retourner dans le pays et la ville de Dieu.
2. Son iniquité est acquittée – « il a été meurtri pour nos iniquités » (Ésa 53:5a).
3. Elle a reçu le double pour tous ses péchés – la captivité et la grande tribulation ont fait leur œuvre dans son cœur et sa conscience, comme cela s’est produit à l’époque pour les frères de Joseph en prison (Genèse 44-45).
Le fondement de la propitiation sera posé par le Seigneur Jésus, le serviteur de l’Éternel, à la croix (Ésa 53:1-12). La sainteté de Dieu est satisfaite par la propitiation qui sera apportée par l’œuvre de son Fils, dont la valeur pour Lui est déjà établie à l’avance. Sur cette base, Il peut aussi, dans la période précédant la croix, passer outre les péchés sans les imputer (Rom 3:25). Maintenant qu’elle a reconnu son injustice, le pardon est total.
Elle a reçu pour « tous ses péchés ». Il n’y a plus rien qui nécessite un jugement. Qu’elle ait « reçu le double » pour ses péchés – c’est-à-dire qu’elle ait reçu la pleine mesure (Ésa 61:7 ; Jér 16:18) – est conforme à la loi (Exo 22:4). Il n’y a pas seulement la perte de biens à compenser, mais aussi des dommages émotionnels causés – Dieu a été déshonoré – qui doivent être réparés. Cela peut signifier ici que le jugement a été exercé dans toute sa mesure sur le double péché qu’elle a commis : l’idolâtrie (Ésaïe 40-48) et le rejet de l’Éternel, de sa loi et de sa Parole (Ésaïe 49-57). Pour cela, une double consolation, « consolez, consolez », vient désormais la remplacer.
Dans le Nouveau Testament, Dieu se révèle en trois personnes comme Consolateur. Dieu le Père est « le Dieu de toute consolation » (2Cor 1:3). Le Saint Esprit est appelé plusieurs fois « Consolateur » par le Seigneur Jésus (Jn 14:16,26 ; 15:26 ; 16:7). Le Seigneur Jésus est aussi appelé « Consolateur ». Le mot « avocat » dans 1 Jean 2 peut aussi être traduit par « Consolateur » (1Jn 2:1). Aussi, le fait que le Seigneur appelle le Saint Esprit « un autre Consolateur » (Jn 14:16) signifie qu’Il est le Consolateur pour ses disciples jusqu’à la venue du Saint Esprit.
La caractéristique du Seigneur Jésus est « pour consoler tous ceux qui mènent deuil » (Ésa 61:2b). Ainsi, dans notre cheminement sur la terre, nous pouvons nous réjouir du grand privilège de la présence permanente du Dieu trinitaire qui nous donne la consolation lorsque nous sommes déçus.
Au temps de la fin, il est aussi question d’une double souffrance du reste. Le peuple est déjà en captivité parmi les nations depuis de nombreux siècles. Beaucoup sont déjà retournés dans le pays, beaucoup d’autres y retourneront encore. Mais, tout cela se passe encore dans l’incrédulité. En raison du rejet du Messie et de l’apogée de l’idolâtrie dans la réception de l’Antichrist, un homme qui se proclame Dieu et fait une image en l’honneur de la Bête dans le temple (Apo 13:14), le peuple connaîtra encore une période terrible. Cette période est connue sous le nom de « grande tribulation ».
Dieu rassemblera les nations contre son peuple et châtiera son peuple par les nations. Sous ce châtiment, le reste fidèle souffrira autant que la masse impie. Mais le reste souffrira doublement. Il souffrira à la fois des ennemis qui envahiront le pays depuis l’extérieur d’Israël et de l’Antichrist et de la masse méchante qui se trouvent en Israël. Dans le royaume de paix, ce reste recevra une double compensation (Ésa 61:7).
3 - 5 Préparez le chemin de l’Éternel
3 La voix de celui qui crie dans le désert : “Préparez le chemin de l’Éternel, aplanissez dans le lieu stérile une route pour notre Dieu.” 4 Toute vallée sera relevée, et toute montagne et [toute] colline seront abaissées ; ce qui est accidenté sera rendu droit, et les lieux raboteux deviendront une plaine unie. 5 La gloire de l’Éternel sera révélée, et tous les êtres de chair, ensemble, la verront ; car la bouche de l’Éternel a parlé.
La consolation du verset 1 n’est pas fondée sur les bonnes œuvres du peuple. Elle ne repose pas aussi sur le fait que l’exil a duré assez longtemps et que la punition a été suffisamment purgée. Non, la consolation vient de la venue personnelle et de l’intervention de l’Éternel : leur Dieu vient (verset 3)!
Le retour d’un reste de Babylone dans le pays promis est accompli par l’Éternel (Esd 1:1), afin que le Messie promis puisse être présenté à son peuple. Par un héraut qui est présenté ici comme « la voix de celui qui crie dans le désert » – littéralement « une voix ... criant ... » – la venue de l’Éternel peut être annoncée, une venue qui permettra à son peuple de recevoir la pleine bénédiction de Dieu dans le royaume de paix.
C’est ce que nous voyons se produire dans les Évangiles. La bénédiction annoncée est que le royaume des cieux est proche (Mt 3:2), car le Roi promis, le Messie, est venu et est sur le point d’apparaître en public. Le héraut est Jean le baptiseur. Les quatre auteurs des Évangiles ne laissent aucun doute à ce sujet (Mt 3:1-3 ; Mc 1:1-4 ; Lc 1:76-78 ; Jn 1:23). La citation du verset 3 dans le Nouveau Testament nous montre que le prophète Ésaïe enseigne clairement ici la divinité du Seigneur Jésus.
« Préparer » signifie ‘ôter les obstacles’. En d’autres termes, l’accueil du Messie n’a pas lieu parce que la punition est terminée, mais parce que les obstacles ont été ôtés. « Le chemin » est le chemin du salut (Ésa 11:16) et est comparable à la délivrance d’Égypte. C’est le chemin tracé pour l’Éternel, non pas un chemin littéral, mais un chemin spirituel. Sur ce chemin, l’Éternel viendra avec le salut et la délivrance.
Leur état spirituel est comme « le désert ». C’est le début de l’œuvre de Dieu dans le cœur du peuple lorsque celui-ci en prend conscience. Ils sont loin de Dieu et ont soif de Lui (Psa 63:2 ; 42:2-3).
Cependant, la prédication de Jean le baptiseur n’a pas été entendue. Christ est rejeté et c’est pourquoi le royaume de paix promis ne peut être établi. Mais Il « apparaîtra une seconde fois » (Héb 9:28). Cela se produira au temps de la fin.
« Toute vallée sera relevée » fait référence à tous ceux qui ont été dans la vallée de l’humiliation et qui seront finalement élevés dans le royaume de paix (verset 4). Cela s’applique aussi à ceux qui s’humilient volontairement aujourd’hui (Jac 4:10 ; 1Pie 5:6 ; Lc 18:14 ; Job 5:11). L’abaissement des montagnes et des collines a la signification inverse. Tous ceux qui s’élèvent seront abaissés.
« Ce qui est accidenté [ou : tortueux] », inégal, irrégulier, deviendra « droit », lisse et régulier. Par exemple, on ne parlera plus avec une double langue. Les intentions seront pures. « Les lieux raboteux », où rien ne pousse, deviendra une « une plaine unie ». Dans les lieux où la vie est impossible, chacun pourra profiter de la vie comme l’Éternel l’a prévu.
Dans la prédication de Jean le baptiseur rapportée par l’évangéliste Luc, celui-ci fait référence à ces versets d’Ésaïe (Lc 3:4-6). Luc est l’évangile qui montre que la grâce de Dieu est apparue à tous les hommes. Pour voir cette grâce et y avoir part, il faut avoir le bon sentiment spirituel.
1. « Toute montagne et [toute] colline » qui seront abaissées font référence à l’orgueil des pharisiens et des sadducéens (Lc 3:7-9). Tous ceux qui s’élèvent seront abaissés.
2. « Ce qui est accidenté [ou : tortueux] » fait référence aux publicains qui empruntent des chemins tortueux par cupidité. Ils seront rendus droits, s’ils ne réclament rien de plus que ce qui leur est prescrit (Lc 3:5b,12-13).
3. « Les lieux raboteux » fait référence aux soldats brutaux. Jean leur montre comment ils peuvent devenir « une plaine unie » (Lc 3:5b,14).
Dans cette situation changée, la gloire de l’Éternel sera visible dans toute la création pour « tous les êtres de chair », c’est-à-dire pour tous ceux qui vivront alors (verset 5 ; Apo 1:7a). Alors s’accompliront les paroles des séraphins : « Toute la terre est pleine de sa gloire ! » (Ésa 6:3).
Nous voyons ainsi que
1. le retour de Babylone est lié
2. au temps où le Seigneur Jésus vient sur la terre dans l’humiliation, ce qui, en raison de son rejet, est ensuite lié
3. à son retour dans la majesté pour juger et régner.
La dernière ligne du verset 5, « car la bouche de l’Éternel a parlé », souligne la certitude des choses qui sont annoncées ici. Ces paroles sont comparables à celles du Seigneur Jésus que nous entendons souvent dans l’Évangile selon Jean : « En vérité, en vérité, je vous dis. »
6 - 8 La chair face à la parole de Dieu
6 Une voix dit : – Crie. Et il dit : – Que crierai-je ? – Toute chair est de l’herbe, et toute sa beauté comme la fleur des champs. 7 L’herbe est desséchée, la fleur est fanée ; car le souffle de l’Éternel a soufflé dessus. Oui, le peuple est de l’herbe. 8 L’herbe est desséchée, la fleur est fanée, mais la parole de notre Dieu demeure à toujours.
Après la description de la situation glorieuse aux versets 3-5, une autre voix se fait entendre, qui donne l’ordre de crier (verset 6). En réponse à cela, la question se pose de savoir ce qu’il faut crier. Le premier cri, au verset 3, concerne la gloire et la splendeur de l’Éternel. Ce deuxième cri concerne la vanité de l’homme.
La réponse à la question de savoir ce qu’il faut crier est double. Il faut faire une double déclaration. D’une part, on déclare la nature éphémère de la chair, d’autre part, on déclare la nature éternelle de la parole de Dieu (versets 7-8 ; 1Pie 1:23-25). Ce que Dieu dit, c’est ce qu’Il est (Jn 8:25). C’est pourquoi, tout comme Lui-même est éternel, sa Parole est aussi éternelle. La Parole est aussi une Personne (Jn 1:1 ; Apo 19:13).
Toute la gloire dont se vantent les incrédules d’Israël disparaîtra, tandis que ce que Dieu a dit et ce qu’Il est demeureront à toujours. Sa Parole s’accomplira jusqu’à la plus petite lettre (Mt 5:18). La masse incrédule se dessèche comme l’herbe. C’est une image bien connue en Israël des conséquences du vent chaud du désert, appelé ‘chamsin’. Lorsque ce vent souffle, tout ce qui pousse et fleurit se dessèche en deux jours. C’est ce qui arrive à l’homme sans Dieu.
Pour le croyant, il est consolant de savoir que la parole de Dieu demeure un soutien inébranlable lorsque tout soutien en l’homme et venant de l’homme disparaît. Le contraste entre la nature éphémère de l’homme et la Parole éternelle de Dieu ne pourrait être mieux illustré.
9 - 11 Voici votre Dieu
9 Toi Sion, messagère de bonnes nouvelles, monte sur une haute montagne ; élève ta voix avec force, Jérusalem, messagère de bonnes nouvelles : élève-la, ne crains pas ; dis aux villes de Juda : “Voici votre Dieu !” 10 Voici, le Seigneur l’Éternel viendra avec puissance, et son bras lui assurera la domination. Voici, son salaire est avec lui, et sa récompense devant lui. 11 Comme un berger il fera paître son troupeau ; par son bras il rassemblera les agneaux et les portera tout contre lui ; il conduira doucement celles qui allaitent.
Maintenant que tout va pour le mieux pour Sion, c’est-à-dire Jérusalem, Sion est appelée à monter sur une haute montagne (verset 9). Dans le royaume de paix, la montagne de Sion sera la plus haute de toutes les montagnes (Ésa 2:2), tandis que tout Juda sera comme une plaine (Zac 14:10). La proclamation de l’évangile partira de Jérusalem (Act 1:8). Il s’agit ici de la bonne nouvelle que Dieu Lui-même est venu pour délivrer Israël. Sion peut transmettre cela aux autres villes de Juda. Dans l’Ancien Testament, Jérusalem est le point de départ de la révélation de la gloire de Dieu.
Le rejet du Seigneur Jésus a fait disparaître la gloire de Dieu de Jérusalem (Ézé 10:4,18-19 ; 11:22-23). Mais maintenant, Dieu est revenu en Christ. Ils doivent proclamer cette bonne nouvelle avec force et sans crainte (cf. 2Tim 1:7) à toutes les villes de Juda. Ils peuvent proclamer : « Voici votre Dieu ! » C’est la merveilleuse nouvelle que le Messie, qui est Dieu, est venu vers son peuple et a délivré Sion. La prière du Psaume 14 a été exaucée (Psa 14:7) ! Le Sauveur vient de Sion (Rom 11:26).
L’appel « voici » en relation avec le Seigneur Jésus apparaît aussi à d’autres endroits, dont certains peuvent être mis en relation avec la manière dont Il est présenté dans les Évangiles :
1. Nous lisons ici : « Voici votre Dieu » (Ésa 40:9). Cela fait référence à l’Évangile selon Jean, où nous voyons le Seigneur Jésus comme Dieu le Fils.
2. Nous entendrons encore : « Voici mon serviteur » (Ésa 42:1). Cela nous rappelle l’Évangile selon Marc, où Il est présenté comme le serviteur.
3. Puis nous entendons encore : « Voici un homme dont le nom est Germe » (Zac 6:12). Cela nous rappelle qu’Il est véritablement Homme, ce que nous voyons surtout dans l’Évangile selon Luc.
4. Enfin, nous entendons encore : « Voici, ton roi vient à toi » (Zac 9:9). Cela nous renvoie à l’Évangile selon Matthieu, où Il est décrit comme Roi.
Après le premier « voici » au verset 9, deux autres « voici » suivent au verset 10 pour nous assurer que le Sauveur est vraiment venu. Le premier « voici » attire l’attention des villes de Juda sur Lui-même, « le Seigneur Éternel ». Il leur montrera aussi sa puissance et ils verront qu’Il accepte son règne. L’autre « voici » attire l’attention sur ce qu’Il a avec Lui. Il a « son salaire » avec Lui pour les fidèles – pour les ennemis de son peuple, Il a la vengeance avec Lui. Il est le vainqueur, Il est le juge.
Ces trois « voici » nous montrent aussi qu’Israël connaîtra Christ de trois manières :
1. « Voici votre Dieu ». Lorsque Christ sera révélé à Israël, le peuple réalisera que Christ est le Dieu d’Israël. Aujourd’hui, Israël nie la divinité du Seigneur Jésus, mais alors, le voile sera ôté de leur visage. Ce jour-là, le peuple sera de bonne volonté, c’est-à-dire : agissant librement et volontairement (Psa 110:3). Tout comme Thomas, qui est une image du reste fidèle d’Israël, ils en viendront à confesser : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20:28).
2. « Voici, le Seigneur, l’Éternel. » Il viendra avec puissance, et son bras dominera. Israël découvrira également que le Seigneur Jésus est aussi le Souverain, « le Seigneur » (Adonai), le Roi d’Israël et le Roi des rois, et « l’Éternel » (Yahvé), le Dieu qui accomplit toutes ses promesses. Tout comme Nathanaël, qui est aussi une image du reste fidèle d’Israël, ils reconnaîtront : « Tu es le Fils de Dieu ; tu es le roi d’Israël » (Jn 1:49).
3. « Voici, son salaire est avec lui, [...] comme un berger » (cf. 1Pie 5:4). Le reste d’Israël découvrira aussi que le Seigneur Jésus est le véritable « bon berger » et « le grand Pasteur » d’Israël (Jn 10:11 ; Héb 13:20). Lors de sa première venue, Il vient comme le bon berger, mais Il est rejeté par Israël. Il donne alors sa vie pour ses brebis qui sont dispersées (Jn 11:52). Lors de son retour, Il sera le grand Pasteur, ressuscité d’entre les morts, et Il rassemblera les petits, le reste, auprès de Lui (Zac 13:7).
Lorsque l’Éternel vient et que l’appel « Voici votre Dieu ! » retentira, nous verrons
1. comment Israël a reçu doublement de la main de l’Éternel pour tous ses péchés (verset 2) ;
2. comment la bouche de l’Éternel donne l’assurance que sa gloire sera visible (verset 4) ;
3. comment le souffle de l’Éternel détruira tous les ennemis et toute incrédulité (verset 6) ;
4. comment le bras de l’Éternel accorde le salut tout en prenant tendrement soin de ses brebis (verset 8).
En tant que berger, Il rassemblera toutes ses brebis égarées et les entourera d’une attention particulière (verset 11 ; Jn 10:11-16). Il « paître » son troupeau afin que les brebis trouvent le repos et la nourriture. Il « rassemblera » les petites et les vulnérables par ses bras aimants et tout-puissants afin de les protéger.
Il conduira « doucement celles qui allaitent », celles qui doivent nourrir les petits, avec toute la tendresse nécessaire, sans les presser aussi le moins du monde (cf. Gen 33:13-14). Ainsi, il accorde à chaque membre du reste pieux l’attention qui convient à son stade de croissance spirituelle.
Nous trouvons ici un exemple pour ceux à qui est confiée aujourd’hui la charge du troupeau de Dieu (1Pie 5:2-3). Il faut beaucoup de dévouement et de discernement pour suivre cet exemple du Seigneur Jésus dans la manière de traiter les différentes catégories qui composent le troupeau. Le Seigneur nous enseigne la nécessité de traiter avec tendresse et miséricorde ceux qui sont confiés à nos soins (cf. Jn 21:15-17).
12 - 18 Dieu est incomparable
12 Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, réglé les cieux avec l’empan, et mesuré dans un boisseau la poussière de la terre ? Qui a pesé les montagnes dans la balance à crochet, ou les collines dans la balance à plateaux ? 13 Qui a dirigé l’Esprit de l’Éternel, et l’a instruit comme son conseiller ? 14 Avec qui a-t-il tenu conseil ? [Qui] lui a donné de l’intelligence, et l’a instruit dans le sentier du juste jugement ? [Qui] lui a enseigné la connaissance, et lui a fait connaître le chemin de l’intelligence ? 15 Voici, les nations sont pour lui comme une goutte d’un seau, et comme la poussière d’une balance ; voici, il enlève les îles comme un atome. 16 Le Liban ne suffit pas pour le feu, et ses bêtes ne suffisent pas pour l’holocauste. 17 Toutes les nations sont comme un rien devant lui ; elles sont considérées par lui comme moins que le néant et le vide. 18 À qui donc comparerez-vous Dieu, et à quelle ressemblance le rendrez-vous égal ?
Les versets 1-11 de ce chapitre constituent le prologue de cette deuxième partie du livre d’Ésaïe. Nous y voyons qui est Celui qui intervient pour le salut et le consolation de son peuple. À partir du verset 12, le prophète témoigne des caractéristiques incomparables de leur Créateur-Dieu qui prend soin d’eux. Ils doivent prendre conscience de sa grandeur, de ses attributs et de sa puissance infinis.
Ésaïe Le présente ainsi en contraste avec les idoles nations environnantes qu’ils ont servies (versets 15-17) et avec la nature des idoles et de leurs créateurs (versets 18-20). Cela conduit à un renouvellement des certitudes consolantes (versets 29-31). À la lumière de la majesté de Dieu, la futilité des idoles apparaît clairement. Aussi va-t-il de l’évangile. Lorsque le Seigneur Jésus est présenté, tout le reste pâlit, car rien ne donne la satisfaction qu’Il donne.
Aux versets 12-14, Ésaïe pose deux séries de questions. La première série concerne la toute-puissance de Dieu (verset 12) et la seconde série concerne l’omniscience de Dieu (versets 13-14). Il donne d’abord quelques exemples de la toute-puissance de Dieu (verset 12) face à la petitesse de l’homme :
1. Que peut contenir le creux d’une main humaine ? Quelques millilitres ? Dieu mesure avec le creux de sa main tous les océans et autres étendues d’eau.
2. Que peut mesurer un homme avec l’empan, c’est-à-dire la mesure de la largeur de sa main ou la distance entre le pouce et le petit doigt ? Environ 20 centimètres ? Dieu mesure avec l’empan toute l’étendue du ciel.
3. Quelle est la contenance d’un boisseau ou un verre doseur humaine ? Quelques litres ? Le boisseau de Dieu contient toute la poussière de la terre.
4. Que peut peser un homme sur une balance ? Quelques kilos ? Dieu détermine le poids des collines et des montagnes et régule ainsi l’équilibre de la terre.
La toute-puissance de Dieu est infiniment grande et impressionnante, bien au-dessus de l’homme dont les capacités et le pouvoir, comparés à cela, disparaissent dans l’insignifiance. Cela est encore souligné par le fait qu’en hébreu, le verbe « mesurer » (verset 12) et « diriger » (verset 13) sont identiques. La question se pose donc : l’homme, qui n’est même pas capable de mesurer la création (les eaux), veut-il essayer de mesurer le Créateur, l’Esprit de l’Éternel ?
L’omniscience de Dieu est aussi élevée au-dessus de la connaissance de l’homme (versets 13-14) :
1. Existe-t-il, en dehors de l’Esprit de l’Éternel, une norme selon laquelle Il peut agir, quelqu’un qui Lui dit ce qu’Il doit faire et comment Il doit le faire ?
2. A-t-il besoin de l’enseignement de quelqu’un d’autre pour marcher correctement sur le bon chemin vers son but ?
Ce qui est dit ici de l’Esprit de l’Éternel montre qu’Il possède une combinaison des capacités de connaissance, de sagesse et d’intelligence. En d’autres termes, Il n’a pas besoin d’un ‘groupe de réflexion’, d’un groupe de travail céleste ou d’un bureau exécutif avec lequel Il doit se concerter et qui Le conseille. Celui qui est appelé « Merveilleux » et « Conseiller » (Ésa 9:5) n’a vraiment pas besoin d’être instruit par un conseiller.
Les questions ressemblent à celles que Dieu pose à Job (Job 40:6-10,25-30 ; 41:2-6a). Dans les passages indiqués, Dieu montre à Job les différences entre l’homme et (certaines parties de) sa création. Ici, dans Ésaïe, Dieu se compare à l’homme.
Mais Il est supérieur à bien d’autres égards. En tant que Dirigeant du peuple, Il a un contrôle absolu sur tout. Ce contrôle ne Lui pose jamais aucun problème et ne Lui cause jamais aucune difficulté. Son administration des nations est comme une goutte d’eau dans un seau : cette goutte supplémentaire n’ajoute aucun poids supplémentaire à celui qui porte le seau (verset 15). C’est comme la poussière qui tombe sur une balance : celle-ci ne bouge pas. Il traite les îles comme la poussière soulevée par un coup de vent et emportée par le vent.
En tant que Celui qui est digne de toute adoration, on ne peut jamais Lui offrir ce qui Lui revient réellement. Jamais un homme ne peut offrir un sacrifice qui exprime pleinement qui Il est. Tout le bois des forêts du Liban ne suffit tout simplement pas pour servir de bois de chauffage et il n’y a pas assez de bâtes pour être sacrifiés (verset 16). Le seul bois qui satisfait Dieu est celui de la croix de Golgotha. Aucune autre offrande que celle du corps de Jésus Christ n’a de valeur pour Dieu. Quoi que le Juif privilégié puisse Lui offrir, cela sera toujours insuffisant par rapport à la gloire de son Être. Les nations ne comptent absolument pas en raison de leur dépravation (verset 17).
Y a-t-il aussi quoi que ce soit qui puisse être comparé à Dieu (verset 18) ? Poser la question, c’est y répondre. Le Créateur ne peut être comparé à rien de sa création. Dans des termes simples et donc puissants, ce passage dépeint la majesté du Dieu suprême.
19 - 20 La futilité d’une idole
19 L’ouvrier fond une statue, et l’orfèvre étend l’or dessus et fond [pour elle] des chaînes d’argent. 20 Celui qui est trop pauvre pour [faire] une offrande choisit un bois qui ne pourrisse pas ; il se cherche un habile ouvrier pour dresser une image taillée qui ne vacille pas. –
Après avoir démontré la futilité de toutes les capacités et connaissances humaines à la lumière de l’omnipotence et de l’omniscience de Dieu, Ésaïe se moque des idoles sur un ton caustique (versets 19-20). Il déverse son sarcasme sur les fabricants d’idoles et les adorateurs d’idoles. Il montre à quel point il est sot d’adorer quelque chose issu de la création comme un dieu.
Il décrit deux idoles. L’une est fondée du métal par un artisan, recouverte d’or et décorée d’argent. L’autre est l’œuvre d’un homme pauvre qui se rend chez un artisan avec un morceau de bois pour en faire une idole qui ne vacille pas. Les deux adorateurs d’idoles utilisent des matériaux créés par Dieu et les deux idoles sont faites par des hommes dotés de compétences que Dieu leur a accordées. Dieu est le Créateur de toutes choses et de tous les hommes, et Il est donc incomparable ! N’est-ce pas le comble de la folie que des créatures insignifiantes prétendent pouvoir façonner le Dieu éternel ?
21 - 26 La grandeur de Dieu
21 Ne savez-vous pas ? N’avez-vous pas entendu ? Cela ne vous a-t-il pas été déclaré dès le commencement ? N’avez-vous pas compris la fondation de la terre ? … 22 C’est lui qui est assis au-dessus du cercle de la terre, dont les habitants sont comme des sauterelles, – lui qui étend les cieux comme une toile légère et qui les déploie comme une tente pour y habiter ; 23 lui qui réduit ses chefs à néant, qui fait que les juges de la terre sont comme rien : 24 ils ne seront pas même plantés, ils ne seront pas même semés, leur tige ne sera même pas enracinée dans la terre, qu’il soufflera sur eux, et ils seront desséchés, et le tourbillon les enlèvera comme du chaume. 25 À qui donc me comparerez-vous et serai-je égal ? dit le Saint. 26 Levez les yeux en haut et voyez ! Qui a créé ces choses, faisant sortir selon leur nombre l’armée des [étoiles] ? Il les appelle toutes par leur nom. Par la grandeur de son pouvoir et de sa force puissante, pas une ne manque.
Au verset 21, Ésaïe pose quatre questions. Il ne s’agit pas ici de voir, mais d’entendre. L’ouïe est liée à la parole de Dieu (verset 8), prononcée par la bouche de l’Éternel (verset 6). Cela contraste avec les versets 19-20, qui traitent de voir des idoles. Ésaïe pose ses questions dans un ordre dit ‘chiastique’, où la première et la dernière vont de pair, tout comme les deux du milieu. Cet ordre est représenté comme suit : a, b, b, a. Au verset 21, l’ordre est
a. savoir,
---b. entendre,
---b. déclarer,
a. comprendre.
Cette manière de présenter les choses est un moyen puissant d’enseigner. Elle permet aux questions de pénétrer profondément dans la conscience et oblige l’interlocuteur à y réfléchir sérieusement.
Celui qui ne sait pas (a) à partir de la création et ne reconnaît pas que Dieu a posé les fondements de la terre, qu’Il a tout créé – ce qui est démontré plus en détail aux versets 22-26 –,
restera privé de la connaissance de sa volonté par la prédication (b) et
par l’enseignement (b),
parce que son esprit est obscurci (a).
Les merveilles de la nature doivent susciter en nous l’admiration pour le Créateur.
Aux versets 22-24, Ésaïe parle tour à tour de la position, de la puissance et de l’autorité de Dieu dans l’univers observable et des habitants de la terre. Le ciel est pour Lui comme une toile qu’Il étend et comme une tente qu’Il dresse pour qu’on puisse y habiter.
Ceux qui y habitent sur terre sont pour lui comme des « sauterelles » (cf. Nom 13:33). Aussi les plus puissants d’entre eux, les « chefs » et les « juges », ne sont rien et deviennent « néant ». Ils se sont destinés eux-mêmes ou ont été destinés par d’autres à connaître une croissance glorieuse et à s’élever à de grandes hauteurs. Le pouvoir, une grande influence et de nombreux pouvoirs gouvernementaux les attendent. Mais une intervention soudaine de sa main puissante met brusquement fin à cet avenir tant désiré (cf. Ésa 11:4 ; 2Th 2:8).
Tout comme au verset 18, où le défi est lancé après avoir souligné l’insignifiance des nations, au verset 25, le défi est lancé après avoir démontré la finitude des habitants et la disparition des dirigeants. Au verset 18, Ésaïe demande qui peut être comparé à Dieu. La réponse est qu’Il ne peut être comparé à rien. Au verset 25, Dieu Lui-même, en tant que « le Saint », prend la parole et pose la même question.
Il donne Lui-même la réponse et dit « à qui donc me comparerez-vous et serai-je égal ? ». C’est comme s’Il disait : il est sage de ne pas se risquer à faire la moindre comparaison. Il ne s’agit pas de son infinité et de leur insignifiance, mais de sa sainteté essentielle et absolue et de l’humiliation de son peuple lui-même qui est corrompu et idolâtre.
Pour la troisième fois, le peuple est rappelé à la puissance incomparable de Dieu en tant que Créateur (verset 26). Auparavant, Dieu en tant que Créateur avait été mentionné pour leur faire prendre conscience de leur propre insignifiance (verset 12) et pour leur rappeler ce qu’ils auraient dû apprendre de la création (versets 21-22). Maintenant, cette référence au Créateur résonne comme un ordre. Ils doivent lever les yeux vers le ciel, vers l’univers. Ils verront alors ces innombrables corps célestes, vénérés comme des dieux dans de nombreuses religions. Ils sont tous placés et maintenus dans leur orbite par Lui.
Il les connaît tous par leur nom et les commande, ils sont tous sous son autorité. Les corps célestes n’existent pas et ne se déplacent pas uniquement selon les lois naturelles établies par le Créateur. Le Fils de Dieu est aussi le centre qui les soutient, leur support et leur dirigeant (Col 1:16-17). C’est Lui qui « soutient tout par la parole de sa puissance » (Héb 1:3). Seul un Dieu tout-puissant en est capable.
27 - 31 Le Dieu éternel donne de la force à ceux qui sont fatigués
27 Pourquoi dis-tu, ô Jacob, et parles-tu, ô Israël : “Ma voie est cachée à l’Éternel, et ma cause a passé inaperçue de mon Dieu” ? 28 Ne sais-tu pas, n’as-tu pas entendu, que le Dieu d’éternité, l’Éternel, créateur des bouts de la terre, ne se lasse pas et ne se fatigue pas ? On ne sonde pas son intelligence. 29 Il donne de la force à celui qui est lassé, et il augmente l’énergie à celui qui n’a pas de vigueur. 30 Les jeunes gens se lasseront et se fatigueront, et les jeunes hommes deviendront chancelants ; 31 mais ceux qui s’attendent à l’Éternel renouvelleront leur force ; ils s’élèveront avec des ailes, comme des aigles ; ils courront et ne se fatigueront pas, ils marcheront et ne se lasseront pas.
Si Dieu est si puissant et élevé au-dessus de la création, sa création, ne pourrait-Il pas aider ceux qui sont dans le besoin ? Devrions-nous nous inquiéter des plans des dirigeants sur terre, s’Il les contrôle ? C’est pourquoi un message de consolation est maintenant adressé au reste, qui raconte prophétiquement ce qu’ils vivent pendant la période de la grande tribulation (verset 27).
Le reste fidèle est d’abord appelé ici Jacob, puis Israël. C’est pour leur rappeler leurs origines, la rencontre de leur ancêtre avec l’Éternel à Peniel (Gen 32:24-31). Cette rencontre a changé la vie de Jacob. Il passe alors du statut de ‘qui tient par le talon’ – la signification du nom Jacob – à celui de ‘prince de Dieu’ – la signification du nom Israël. Et quand cela se produit-il ? Cela se produit au moment où il implore la miséricorde (Osé 12:5).
Il semblait que Dieu les avait livrés à l’ennemi et qu’Il ne pensait plus à eux. Ils pensaient que leur chemin, qui les avait conduits à travers la grande tribulation, Lui était caché ou qu’Il l’avait ignoré. Mais Celui qui guide les planètes ne connaîtrait-Il pas le chemin que suivent les siens ? Ils ont cru qu’Il ne se souciait pas de leur cause et qu’Il les avait livrés à des ennemis pleins d’injustice. Mais Celui qui balaye les puissants et les dirigeants refuserait-Il la justice à son reste qui place sa confiance en Lui ?
Nous pouvons aussi avoir les réflexions exprimées dans ce verset. Nous nous demandons : ‘Pourquoi Dieu permet-Il cela ? Manque-t-Il de puissance ? Ne s’intéresse-t-Il pas à nous ? »
L’idée qu’Il les abandonnerait à leur sort est infondée. La double question du verset 28, identique à celle du verset 21, doit aussi les en convaincre. Si, sous la pression des circonstances, nous sommes envahis par le désespoir, nous devons nous raccrocher aux faits que nous avons acceptés lorsque nous avons commencé à croire au Seigneur Jésus. Nous pouvons aussi puiser du courage dans nos expériences passées de la miséricorde de Dieu. Lui, le Créateur de toutes choses, « est le Même hier, et aujourd’hui, et éternellement » (Héb 13:8).
Avec la même puissance avec laquelle Il a créé les mondes, Il est à notre disposition. Il ne se fatigue jamais, et encore moins ne s’épuise. Son intelligence est aussi insondable, et c’est pourquoi Il nous connaît, nous et nos circonstances. Non seulement Il connaît nos plus grandes épreuves, qu’elles viennent de nous-mêmes ou de l’extérieur, mais elles sont sous son contrôle absolu. Dans sa sagesse, Il détermine le moment et la manière de son intervention et de notre délivrance, et cela est différent et supérieur à notre sagesse.
Au lieu de se fatiguer, Il donne de la force à ceux qui sont fatigués (verset 29). Ce que nous devons faire, c’est ouvrir notre cœur pour recevoir cette force. Il est toujours prêt à nous la donner lorsque nous traversons des épreuves. Il transforme alors les moments d’épreuve en moments de bénédiction. Son but est de nous faire prendre conscience de notre impuissance afin que nous fassions appel à sa force au lieu de désespérer sous la tribulation..
Même le plus fort ne peut être sûr d’être toujours à l’abri de la fatigue (verset 30). Cette fatigue peut se transformer en découragement lorsque la perspective du salut et la vision du Sauveur sont obstruées. Un obstacle sur son chemin peut aussi le faire trébucher. Un événement soudain peut provoquer le découragement. La seule force qui soit inépuisable et qui préserve des chutes et des trébuchements, c’est l’attente de l’Éternel (verset 31).
Attendre le Seigneur n’est pas seulement une question de patience ou même de désir, mais surtout le fait que notre espérance en son issue soit caractérisée par la confiance. Alors, nous allons « de force en force » (Psa 84:6-8), puisant continuellement à la source de sa force. Avec des ailes, nous nous élevons au-dessus des difficultés, pour sortir du brouillard et des ténèbres de la terre et entrer dans la lumière éclatante de la présence de Dieu.
Une caractéristique des « aigles » est que leur plumage est régulièrement renouvelé. C’est une belle image de ceux qui attendent l’Éternel puisant une nouvelle force (cf. Psa 103:5). Les autres caractéristiques d’un aigle sont sa vitesse, son odorat aigu et son œil perçant. S’élever ne signifie donc pas seulement s’élever au-dessus des difficultés, mais aussi avoir rapidement intelligence de la volonté et de la voie de Dieu en posant un regard aigu sur Lui-même par la foi. Si telle est notre espérance, nous courrons, ce qui suppose l’effort, mais nous ne nous fatiguerons pas. Nous marchons aussi, ce qui suppose la communion, et nous ne nous lasserons pas.