Introduction
Quand l’indignation sera accomplie (Ésa 10:25), quand les ennemis publics auront été détruits et l’Assyrie jugée (Ésa 10:5-19), le Messie et son règne, source de la bénédiction millénaire du peuple de Dieu, pourront être annoncés (Ésaïe 11-12). Les premiers versets d’Ésaïe 11 nous donnent les caractéristiques du Messie ; aux versets qui suivent, nous voyons les conséquences de son règne.
Ce que nous trouvons historiquement dans l’histoire d’Ézéchias (2Roi 19:32-34) n’est qu’un pré-accomplissement – et cela aussi seulement partiellement – de ce qui est décrit prophétiquement ici. La promesse de l’Éternel à la maison de David – que la souche restant, après l’abattage du chêne d’Isaï, sera une semence sainte (Ésa 6:13) – est ici développée plus en détail. La promesse d’Emmanuel, Dieu avec nous (Ésa 7:14 ; 8:10), est aussi expliquée plus en détail.
1 - 5 Le Messie et le royaume de paix
1 Il sortira un rameau du tronc d’Isaï, et un rejeton de ses racines fructifiera ; 2 l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel. 3 Son plaisir sera la crainte de l’Éternel ; il ne jugera pas d’après la vue de ses yeux, et ne reprendra pas selon l’ouïe de ses oreilles ; 4 mais il jugera avec justice les misérables et reprendra avec droiture les humbles de la terre ; il frappera la terre avec le bâton de sa bouche, et par le souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. 5 La justice sera la ceinture de ses reins, et la fidélité, la ceinture de ses flancs.
L’image des arbres de la forêt (Ésa 10:33-34) est maintenant prolongée. Nous voyons ici un grand contraste avec la fin du chapitre précédent. C’est le contraste entre la puissante forêt de cèdres du Liban (Ésa 10:34) et le « rameau du tronc », le tronc coupé d’Isaï (verset 1). La forêt de cèdres symbolise la puissance (l’armée) du roi d’Assyrie. La puissante hache (le fer, Ésa 10:34) de l’Éternel abat le jugement sur la forêt dense d’Assyrie.
Cependant, le dessein de l’Éternel s’accomplit par un rameau. Le rameau est une description de Christ. Il représente sa naissance humble en tant que descendance de la maison déchue de David, qui est ici comparée au « tronc d’Isaï ».
Le nom de David n’est même pas mentionné, mais celui de son père Isaï. Cela nous indique que la famille royale est retombée à l’insignifiance de ses origines. Le tronc symbolise le déclin de la maison royale de David, autrefois si puissante. La descendance de David a suivi sa propre voie. Cela conduit finalement à la fin de la royauté de la maison de David, qui se produit avec la déportation à Babylone.
Mais du tronc sortira une branche, « un rejeton », qui prendra la place de ce tronc coupé. Il s’agit ici du futur Fils de David (Mt 1:1), le Roi d’Israël (Jn 1:50). Cette racine fructifiera. Le fruit est le Seigneur Jésus.
Le mot hébreu pour ‘rejeton’ est ‘netser’, dérivé du mot ‘natser’, un mot qui revient dans le mot Nazareth, dont est dérivé le mot « nazaréen », un nom du Seigneur Jésus (Mt 2:23). Chaque fois que nous lisons que Jésus en tant que nazaréen, cela fait référence à ses origines humbles.
Les deux lignes de ce verset forment un parallèle. La deuxième ligne dit à peu près la même chose que la première. Cependant, il ne s’agit pas d’une simple répétition. La deuxième ligne donne des détails supplémentaires qui complètent ce qui est dit dans la première ligne. Ainsi, « rameau » et « rejeton » désignent la même personne.
Le verset 2 donne une description magnifique des qualités et des compétences parfaites de Christ. Christ est le nom grec qui correspond au mot hébreu Messie. Christ et Messie signifient tous deux « Oint ». L’onction se fait avec de l’huile. Dans la Bible, l’huile est une image de l’Esprit de Dieu (Zac 4:2-6). La description qui suit montre qu’Il n’a pas été oint avec de l’huile, mais avec le Saint Esprit (Act 10:38). La septuple énumération des noms de l’Esprit indique la plénitude de ses attributs (Jn 3:34 ; Apo 1:4 ; 3:1 ; 4:5 ; 5:6). Il n’y a qu’« un seul Esprit » (Éph 4:4), mais Il est ici vu dans la perfection de Ses œuvres.
La première chose qui est dite du Messie, « l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui », exprime la pleine satisfaction du Père en Lui (Mt 3:17). C’est sur Lui que l’Esprit trouve le seul endroit approprié sur la terre pour reposer. Nous voyons ici Dieu, Christ et l’Esprit (cf. Apo 1:4). Ensuite, six caractéristiques de l’Esprit qui repose sur Lui sont mentionnées, en trois paires. Ces paires sont reliées entre elles par le mot « et ».
Il y a au total sept noms pour le Saint Esprit qui est venu sur le Seigneur Jésus. Nous voyons ici l’image de la lampe à sept branches, qui se compose d’une tige et de six branches sur ses côtés, dont trois d’un côté et trois de l’autre côté de la tige (Exo 25:31-32). Toutes les lampes contiennent de l’huile d’olive, qui les fait brûler. L’huile est une image du Saint Esprit (1Jn 2:20,27). Le nom général de l’Esprit, « l’Esprit de l’Éternel », peut être associé à la tige. Les six noms suivants peuvent être associés deux à deux aux six branches qui sortent de ses côtés, trois de chaque côté.
Il convient également de noter l’explication donnée par l’Éternel à propos de la vision du prophète Zacharie concernant la lampe d’or et les deux oliviers (Zac 4:1-6). Cette explication dit : « Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit » (Zac 4:6). Ce qui est remarquable ici, c’est que – ce qui n’apparaît pas en français – cette phrase se compose de sept mots en hébreu.
« L’Esprit de sagesse et d’intelligence » fait référence à la puissance de sa pensée, à sa capacité intellectuelle. La « sagesse » est la capacité de discerner la nature des hommes ou des choses de manière à pouvoir accomplir la volonté de Dieu dans le monde (voir Exo 28:3 où le mot « sagesse », ‘hokmah’, apparaît pour la première fois). Le Messie ne juge pas toutes choses avec la sagesse humaine, selon les normes humaines, mais avec « la sagesse d’en haut » (Jac 3:17a), ce qui Lui permet d’accomplir le dessein de Dieu. L’« intelligence » voit et sonde l’essence des hommes ou des choses. C’est la capacité de simplifier les choses complexes en comprenant correctement leurs différentes parties.
Le Messie comprend parfaitement ce que fait un homme et pourquoi il le fait. Rien ne Lui est caché. Nous en voyons une préfiguration chez Betsaleël (Exo 35:30-31), un homme rempli de l’Esprit de sagesse et d’intelligence, qui lui permet de bâtir une maison pour Dieu.
« L’Esprit de conseil et de force » est davantage lié à la pratique de la vie. Le « conseil » est la capacité de tirer les bonnes conclusions dans une situation donnée. La « force » est la capacité de mettre en œuvre les conclusions, le résultat de la délibération. L’expression « conseil et force » est aussi utilisée pour désigner la stratégie et la puissance militaire (Ésa 36:5).
« L’Esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel » est lié à la relation personnelle avec l’Éternel. « La connaissance » est ici la connaissance de l’Éternel, la connaissance qui vient de la communion intime de l’amour. Celle-ci est parfaitement présente chez le Seigneur Jésus. Il connaît le Père. « La crainte » est le respect et la révérence envers Lui, par lesquels le Seigneur Jésus se laisse guider en tout, afin que tout ce qu’Il fait soit agréable au Père (Jn 8:29).
La crainte du Seigneur est pour nous la base de toutes les autres œuvres de l’Esprit du Seigneur dans notre vie (Pro 1:7a). L’Esprit conduit toujours à la révérence envers Dieu et ne se comportera jamais de manière amicale avec Lui, comme c’est le cas, par exemple, dans les traductions modernes de la Bible et lors de certaines réunions.
Toute la vie du Seigneur Jésus, le Messie, est caractérisée par la communion avec le Père (verset 3). Il vit dans la sphère du Père et tout dans sa vie est orienté vers l’accomplissement de la volonté du Père. C’est son désir, sa nourriture, que de faire cette volonté (Jn 4:34). Cela détermine son action en Israël et partout et toujours. Il ne juge jamais uniquement d’après les apparences, comme nous le faisons souvent. Son jugement n’est pas déterminé par des critères humains, par ce qu’Il voit ou entend. Il ne se base pas sur des impressions ou des rumeurs. Il agit sans partialité. Sa relation avec le Père détermine son jugement (Jn 5:30).
Tout, chaque partie de son corps et chaque sens, fonctionne parfaitement et montre ce qui est nécessaire. Son plaisir [‘son sentir’ selon la traduction néerlandaise de la Bible, c’est la base de l’explication], ses yeux et ses oreilles, sa bouche et son lèvres, ses reins et ses flancs sont mentionnés.
En ce qui concerne son sentir, son nez, nous voyons ici que l’air qu’il respire est imprégné de la crainte de l’Éternel. Il n’utilisera pas ses yeux et ses oreilles de manière frivole et superficielle, mais pour juger correctement toutes choses. Il le fait de manière approfondie et juste. Ce faisant, Il voit le cœur.
Le jugement vient de ses lèvres et de sa bouche, et là aussi, Il sera au service d’une manière qui plaît à Dieu. Nous le voyons dans la ceinture qu’Il porte (cf. Lc 12:37b), tandis que ses flancs témoignent de la force avec laquelle il montrera sa constance et sa fidélité. Dans la Bible, rendre un jugement juste est une preuve de sagesse (1Roi 3:16-28).
Bien que, dans sa divine omniscience, Il n’ait pas besoin que quelqu’un Lui enseigne aussi quoi que ce soit, Il est présenté ici comme un Homme qui se laisse guider en tout par sa relation avec le Père. C’est pourquoi Il parvient toujours à un jugement parfait. Le Père Lui dit ce qu’Il doit dire et ce qu’Il doit parler (Jn 12:49).
Il fait sienne la cause de tous ceux qui ne peuvent se défendre eux-mêmes (verset 4). Il se soucie de leur sort. Il ne le fait pas sur la base de l’émotion, sur la base d’une compassion déplacée, mais « avec justice » et « avec droiture ». Sur la terre, c’est-à-dire sur tous les méchants (au pluriel), il exécutera le jugement avec le bâton, c’est-à-dire l’épée, de sa bouche. Par le souffle de ses lèvres, Il consumera ce méchant, l’Antichrist (2Th 2:8). Il ne le touchera même pas, mais le tuera seulement par le souffle de sa bouche, c’est-à-dire par sa Parole.
En tout, Il agira de manière parfaitement juste (verset 5). La puissance de son action – « les flancs » et « les reins » indiquent la force – réside dans sa justice parfaite et sa fidélité absolue à Dieu et à la vérité.
6 - 10 Le royaume de paix
6 Le loup habitera avec l’agneau, et le léopard couchera avec le chevreau ; le veau, le jeune lion et la bête grasse seront ensemble, et un petit enfant les conduira. 7 La vache paîtra avec l’ourse, leurs petits coucheront l’un près de l’autre, et le lion mangera de la paille comme le bœuf. 8 Le nourrisson s’ébattra sur le trou de la vipère, et l’enfant sevré étendra sa main sur l’antre du serpent venimeux. 9 On ne fera pas de tort et on ne détruira pas dans toute ma sainte montagne ; car la terre sera pleine de la connaissance de l’Éternel, comme les eaux couvrent [le fond de] la mer. 10 En ce jour-là, il y aura une racine d’Isaï, se tenant là comme une bannière des peuples : les nations la rechercheront, et son repos sera gloire.
Après la description du Messie, suit une description de la situation merveilleuse de paix qui régnera sur la terre dans la justice sous le règne du Messie, le Prince de paix. La justice engendre la paix (Ésa 32:1). Toutes les crises que nous pouvons connaître aujourd’hui, telles que la crise climatique, la crise financière, la crise sociale, n’existeront plus. Elles auront toutes disparu parce qu’elles auront été résolues par le Messie. La paix régnera également de manière agréable dans le règne animal (versets 6-8). Il y aura non seulement la paix entre les bêtes, mais aussi entre les hommes et les bêtes.
La scène décrite ici montre comment c’était avant la chute. Lorsque la malédiction aura été levée, cette situation sera rétablie par le Seigneur Jésus, comme le prophétise Ésaïe ici. Alors viendront « les temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps » (Act 3:21), parmi lesquels Ésaïe.
La terre sera alors libérée de la malédiction qui pèse sur elle depuis que l’homme est tombé dans le péché et qui a si cruellement et si longtemps perturbé la paix (Rom 8:19-22). Paul donne en Romains 8 un détail qu’Ésaïe ne connaît pas. Il y est dit qu’il ne s’agit pas seulement de la révélation de Christ comme la « racine d’Isaï » (verset 10), mais aussi de « la révélation des fils de Dieu » (Rom 8:19), les croyants de l’église du Nouveau Testament qui sont liés à Lui.
Le royaume de paix est le règne du dernier Adam, Christ, qui rétablira tout ce que le premier Adam a corrompu, même si le péché n’aura pas encore été complètement aboli. La justice règne, ce qui signifie que le mal est toujours présent, mais qu’il est alors maîtrisé parce que Satan sera lié et enfermé pendant 1000 ans (Apo 20:2-3). Il s’agit bien d’un rétablissement de l’époque antérieure à la chute, où les animaux se nourrissaient aussi toute plante verte (Gen 1:30). Il n’est pas question que les animaux s’y dévorent entre eux.
Le moteur du mal ne peut plus faire de mal et ne peut plus semer la destruction (verset 9). Aussi, il ne peut plus exercer son influence obscurcissante sur la connaissance de l’Éternel. La terre entière porte la marque de « ma sainte montagne », c’est-à-dire la montagne du temple, la demeure de Dieu sur la terre. La terre entière sera consacrée à Dieu et remplie de sa gloire (Ésa 6:3).
Cela est dû à « la connaissance de l’Éternel ». Cette connaissance sera présente de manière générale chez les habitants de la terre, et ce non pas de manière superficielle, mais profonde, « comme les eaux couvrent [le fond de] la mer ». Cela signifie plus que le fait que les hommes possèdent une connaissance intellectuelle de Dieu. Cela signifie bien plus que les hommes vivront partout selon les principes de Dieu et selon sa Parole.
Il s’agit de la domination de Christ et de son effet sur la création qui Lui est soumise. Les croyants d’aujourd’hui sont déjà une « nouvelle création » (2Cor 5:17) et sont soumis à leur Seigneur (2Cor 5:15).
Dans les différents animaux du royaume de paix, nous pouvons aussi voir différents caractères des rachetés renouvelés, qui peuvent vivre en paix les uns avec les autres sous la domination de Christ. Nous voyons déjà cette distinction de caractère chez les disciples du Seigneur Jésus, qui sont tous différents, mais qui Le suivent néanmoins ensemble. Il est souhaitable que la paix qui régnera bientôt partout sur la terre soit déjà présente parmi les croyants dans les églises locales.
Aujourd’hui, les disciples de Christ sortent dans le monde pour y apporter le message de Christ. Mais « en ce jour-là » (verset 10), tous les peuples rechercheront Christ. À cette fin, les peuples se rendront à Jérusalem (cf. Ésa 2:3). Là, ils recevront de l’enseignement sur Christ de la part d’Israël, car les Israélites seront appelés « les sacrificateurs de l’Éternel » (Ésa 61:6).
Christ est le Centre vers lequel tous viennent. Ils Le verront comme l’Homme glorifié et Le reconnaîtront comme la « racine d’Isaï », c’est-à-dire comme Celui à qui la maison de David doit son origine (Apo 22:16). Par « rejeton » (verset 1), nous pensons à Christ en tant qu’Homme, issu de la lignée de David. Par « racine », nous pensons à Lui dans sa divinité, dont est issue la lignée de David. Il est à la fois l’origine et la descendance de la lignée de David. En tant que Dieu, Il est l’origine, et en tant qu’Homme, Il est la descendance.
Ils Le verront aussi comme « une bannière des peuples », comme Celui qui est élevé au-dessus de tous les peuples et vers qui tous les peuples se tourneront (Psa 72:8-11,17). Il est le grand point de repère. En Lui se trouve le repos, un repos qu’Il répand sur toute la terre. Parce que tout sur la terre est conforme à sa volonté, la terre entière est « son repos » et donc un lieu de repos merveilleux. Tous ceux qui vivent alors sur la terre partagent ce repos (Mic 4:2-3).
Le centre du repos sera la demeure de Dieu, Jérusalem. C’est la ville qu’Il a choisie pour y faire habiter son nom. La prière de David sera alors exaucée : « Lève-toi, Éternel ! pour [entrer dans] ton repos » (Psa 132:8a,13-14 ; 2Chr 6:41). La gloire de ce lieu de repos se manifeste dans la ‘shékina’, qui est la nuée de l’Éternel comme signe visible de la gloire de sa présence.
Paul cite le verset 10 en Romains 15 (Rom 15:12). Il le fait pour montrer que non seulement Israël, mais aussi les nations sont inclus dans le plan de salut de Dieu. Notez bien qu’il ne s’agit pas de l’église. Celle-ci est un mystère dans l’Ancien Testament. Ce qui importe ici, c’est que le cœur de Dieu, dans l’Ancien Testament, s’étend aussi aux nations en dehors d’Israël. Elles ont certainement une place différente de celle d’Israël. Israël était et reste le peuple élu de Dieu. Ce peuple occupe une place particulière dans l’histoire du salut, mais cela ne signifie pas que Dieu ait rejeté les autres nations.
11 - 14 Le reste rassemblé
11 En ce jour-là, le Seigneur mettra sa main encore une seconde fois pour acquérir le reste de son peuple, ce reste issu de l’Assyrie et de l’Égypte, de Pathros et de l’Éthiopie, d’Élam, de Shinhar, de Hamath et des îles de la mer. 12 Il élèvera un étendard devant les nations et rassemblera les exilés d’Israël, il réunira les dispersés de Juda des quatre bouts de la terre. 13 La jalousie d’Éphraïm s’en ira, et les adversaires de Juda seront retranchés ; Éphraïm ne sera pas rempli d’envie contre Juda, et Juda ne sera pas l’adversaire d’Éphraïm ; 14 mais ils s’abattront sur l’épaule des Philistins vers l’ouest, ils pilleront ensemble les fils de l’orient : Édom et Moab seront la proie de leurs mains, et les fils d’Ammon leur obéiront.
« En ce jour-là, le Seigneur mettra sa main encore une seconde fois pour acquérir le reste » le reste dispersés d’Israël et de Juda parmi toutes les nations (versets 11-12). La première fois, Il l’a fait par le retour d’un reste de l’exil babylonien sous Cyrus (Esd 1:1-3), avec un complément ultérieur sous Esdras (Esd 7:1,6-8). Le peuple qu’Il a libéré de la captivité babylonienne a rejeté la bénédiction promise en rejetant Celui en qui toutes les bénédictions sont contenues.
Lorsque le Seigneur Jésus régnera, Il accomplira toutes les promesses de Dieu à un reste qu’Il réunira « des quatre bouts de la terre ». Ce reste est composé de la descendance d’« Israël » (les dix tribus) et de « Juda » (les deux tribus) qui ont été dispersés partout.
Ils viennent d’« l’Assyrie », l’empire dont le cœur a toujours été le nord de l’Irak, avec les villes d’Assur et de Ninive. L’empire assyrien s’étend du nord de l’Irak au Pakistan. Ils viennent aussi d’« l’Égypte ». « Pathros » signifie le pays du sud, c’est-à-dire l’Égypte, et plus particulièrement la Basse-Égypte. « L’Éthiopie » compris aussi le Soudan. Au fil du temps, de nombreux Juifs originaires de ces régions sont aussi retournés en Israël.
Le retour d’« Élam » nous voyons dans l’exode de Perse, c’est-à-dire l’Iran. « Shinhar » correspond à l’actuel sud de l’Irak, où se trouve la ville de Babylone. Shinhar est synonyme de Babylone. « Hamath » correspond à la Syrie actuelle. « Les îles de la mer » peuvent désigner l’Europe. Il s’agit des pays et des îles situés dans et autour de la Méditerranée. Au cours des dernières décennies, nous avons vu des Juifs de toutes les régions mentionnées partir pour Israël. Nous pouvons y voir une première réalisation de la prophétie d’Ésaïe.
Éphraïm, les dix tribus, ne sera plus jaloux de la place privilégiée de Juda, et Juda ne se montrera plus dominant envers Éphraïm (verset 13), comme c’était le cas à l’époque d’Ésaïe. La racine de la jalousie (Ésa 9:20a), qui existe depuis la division du royaume en deux et dix tribus (1Roi 12:19-20), a enfin disparu. Éphraïm est définitivement guéri de ce mal, la jalousie. Ils formeront un seul peuple et vivront ensemble comme des frères (Ézé 37:22). Ensemble, ils suivront l’exemple de l’Éternel et, revêtus de sa force, ils combattront et soumettront leurs ennemis, les peuples environnants, et se débarrasseront ainsi de leur joug (verset 14 ; Mic 5:7-8).
Il est ici question d’une victoire sur « les Philistins vers l’ouest ». Cela fait référence à la future conquête de la bande de Gaza. « L’épaule » fait référence au versant ouest de la montagne. C’est là que les Israélites les attaqueront à toute vitesse. Edom, Moab et les fils d’Ammon seront aussi soumis. Edom est la région du sud de la Jordanie, Moab la région du centre de la Jordanie et Ammon la région du nord de la Jordanie. Toute la Jordanie sera sous leur autorité.
L’unité et l’harmonie sont aussi une condition essentielle pour la lutte spirituelle que nous menons (Php 1:27b).
15 - 16 Une route pour le reste de son peuple
15 L’Éternel desséchera le golfe de la mer d’Égypte ; il agitera sa main sur l’Euphrate, produisant un vent impétueux, il le frappera pour [qu’il devienne] sept ruisseaux, et [y] fera marcher en sandales. 16 Il y aura ainsi une route pour le reste de son peuple, ce reste issu de l’Assyrie, selon ce qui est arrivé à Israël au jour où il est monté du pays d’Égypte.
L’Éternel fera un passage pour les exilés de son peuple afin qu’ils retournent dans le pays. Il l’a déjà fait autrefois en fendant les eaux de la mer Rouge pour conduire son peuple hors d’Égypte dans le désert (verset 15). Il a utilisé pour cela un fort vent (Exo 14:21).
Il ouvrira à nouveau un passage pour son peuple. Pour cela, il provoquera des changements géographiques afin de créer une route qui leur permettra de quitter l’Assyrie pour rejoindre le pays promis (verset 16). Nous trouvons quelque chose de similaire à la fin de la grande tribulation, lorsque l’Euphrate s’assèche (Apo 16:12). Cela permettra aussi au peuple d’Israël de prendre possession de son héritage, l’héritage que l’Éternel a promis à Abraham, Isaac et Jacob (Gen 15:15-21).