1 - 9 Il n’y a personne qui fasse ce qui est droit
1 Courez çà et là par les rues de Jérusalem, et regardez et sachez et cherchez dans ses places si vous trouvez un homme, s’il y a quelqu’un qui fasse ce qui est droit, qui cherche la fidélité, et je pardonnerai à la ville. 2 Et s’ils disent : “L’Éternel est vivant !” en cela même, ils jurent faussement. 3 – Éternel ! tes yeux ne [regardent-ils] pas à la fidélité ? Tu les as frappés, mais ils n’en ont pas ressenti de douleur ; tu les as consumés, ils ont refusé de recevoir la correction ; ils ont rendu leurs faces plus dures qu’un roc, ils ont refusé de revenir. 4 Et j’ai dit : Voilà, ce sont de pauvres gens, ce sont des fous ; car ils ne connaissent pas la voie de l’Éternel, le jugement de leur Dieu. 5 Je m’en irai vers les grands, et je leur parlerai ; car eux, ils connaissent la voie de l’Éternel, le jugement de leur Dieu ; mais ceux-ci, tous ensemble, ont brisé le joug, rompu les liens. 6 C’est pourquoi un lion de la forêt les frappera, un loup du soir les ravagera ; le léopard veille devant leurs villes, quiconque en sort est déchiré ; car leurs transgressions sont multipliées, leurs infidélités se sont renforcées. 7 – Pourquoi te pardonnerai-je ? Tes fils m’ont abandonné, et ils jurent par ce qui n’est pas Dieu ; je les ai rassasiés, et ils ont commis l’adultère, et sont allés en troupe dans la maison de la prostituée. 8 Chevaux bien nourris, ils courent çà et là, chacun hennit après la femme de son prochain. 9 Ne punirais-je pas de telles choses ? dit l’Éternel ; et mon âme ne se vengerait-elle pas d’une nation comme celle-là ?
L’Éternel dit à Jérémie qu’il doit courir toute la ville pour voir s’il trouve quelqu’un qui soit honnête et qui recherche la fidélité ou la vérité (verset 1). Il s’agit d’un examen approfondi : « regardez et sachez et cherchez», s’il peut trouver aussi seulement une personne, « quelqu’un qui fasse ce qui est droit, qui cherche la fidélité ». Faire ce qui est droit signifie reconnaître et faire respecter le droit de l’Éternel dans les relations mutuelles et dans l’administration de la justice. Chercher la fidélité signifie être intègre et véritable.
S’il n’y en avait aussi qu’un seul, Il n’exécuterait pas le jugement sur les autres et Jérusalem serait épargnée (cf. Ézé 22:30). Il « pardonnerait » alors. Ce mot apparaît ici pour la première fois dans ce livre. C’est un acte de Dieu qu’Il accomplit à condition que l’homme se repente ou à cause de quelqu’un pour épargner les autres.
Nous voyons ici clairement la grâce de Dieu. Il cherche en quelque sorte une possibilité de pardonner. Ce que nous lisons ici rappelle sa promesse à Abraham d’épargner Sodome s’Il y trouvait seulement dix justes (Gen 18:23-32). Il n’en trouve pas (cf. Mic 7:1-2 ; Psa 12:2).
À Jérusalem, c’est encore pire : il n’y en a pas un seul. Cela doit convaincre Jérémie que l’Éternel est juste dans sa décision de juger son peuple. Cela le confirme aussi dans la mission que l’Éternel lui a confiée d’annoncer ce jugement.
Ils osent prononcer le nom de l’Éternel en jurant faussement en son nom (verset 2 ; cf. Mt 5:33-37). Ils le font pour tromper les autres. Ils rompent sans vergogne les promesses qu’ils ont faites au nom de l’Éternel. Élisée et Guéhazi utilisent tous deux l’expression : « [Aussi vrai que] l’Éternel […] est vivant » (2Roi 5:16,20), l’un en vérité, l’autre en mensonge. Cette utilisation mensongère du nom de l’Éternel est un usage vain de son nom et est interdite par la loi (Exo 20:7).
Jérémie sait que l’Éternel recherche quelqu’un qui soit fidèle (verset 3). Au verset 1, l’Éternel parle d’une telle personne, ici c’est Jérémie qui le fait. Il sait ce que l’Éternel recherche. Il sait comment l’Éternel a tout fait pour que son peuple redevienne un peuple fidèle. Il les a châtiés de toutes les manières possibles, mais personne n’en a tenu compte. Au lieu de se soumettre à la discipline, ils endurcissent leur cœur et refusent catégoriquement de se repentir.
Jérémie se rend alors à nouveau parmi le peuple pour voir s’il n’y a vraiment personne qui craigne l’Éternel. Il témoigne ainsi d’un grand amour pour son peuple. Auparavant, il s’est rendu auprès des humbles, les gens simples, mais qui se comportaient comme des fous (verset 4). Leur comportement découle de leur ignorance de la voie de l’Éternel. Ils ne connaissent pas le jugement de leur Dieu. C’est pourquoi il ne trouve cette seule personne fidèle.
Qu’il aille donc vers les grands (verset 5). Il aura certainement plus de succès auprès d’eux. Ils doivent connaître la voie de l’Éternel et son jugement. Mais là aussi, personne ne recherche la fidélité, car ces gens ont rejeté le joug de l’Éternel. Ils ne veulent en aucun cas se soumettre à Lui.
La conclusion est qu’il n’y a personne qui fasse le bien, ni parmi les pauvres et les humbles, ni parmi les grands et les riches, ni parmi le peuple, ni parmi les chefs. Il n’y a personne qui cherche Dieu, il n’y en a même pas un seul (cf. Rom 3:10-12). Nous savons maintenant qu’il y a quelqu’un, quelqu’un qui est absolument fidèle, le Seigneur Jésus.
Parce qu’ils persistent dans leur éloignement de l’Éternel, que « leurs transgressions sont multipliées, leurs infidélités se sont renforcées », Il les punira (verset 6). Ses instruments sont les bêtes sauvages, qui tuent et déchirent sans aucune compassion. Outre les bêtes sauvages littérales, nous pouvons voir dans le « lion », le « loup » et le « léopard » respectivement la force, la rapacité et la rapidité des Babyloniens. Ils sont le châtiment de Dieu pour son peuple en raison de leurs nombreuses transgressions et infidélités.
Comment l’Éternel pourrait-il leur pardonner alors qu’ils pèchent ainsi (verset 7) ? Il ne peut pardonner s’ils ne confessent pas leur faute et ne se repentent pas. Ils l’ont abandonné et ont aussi appris à leurs enfants à L’abandonner. Maintenant, ces enfants jurent par ce qui n’est pas Dieu, pour attendre d’eux leur salut.
Ils abusent même des faveurs qu’Il leur a accordées en abondance. Ils les considèrent comme une reconnaissance de leur voie pécheresse. Ils y ont répondu par la plus grande infidélité possible, par des adultères horribles et fréquents. La maison d’Israël est devenue une maison de prostitution, une maison d’idoles, où l’adultère est pratiqué en masse, c’est-à-dire où les idoles sont servies en masse.
Israël est aussi devenu, au sens littéral, une maison de la prostituée. L’idolâtrie ouvre toujours la porte à un comportement immoral. L’idolâtrie s’accompagne toujours de maux sexuels (1Cor 10:7-8 ; Apo 2:20). L’idolâtrie et la prostitution forment un couple méchant. Dans la satisfaction de leurs désirs, le peuple est comme des chevaux bien nourris qui suivent sans aucune retenue leur envie de s’accoupler (verset 8). Ainsi, chaque homme hennit et convoite sans aucune retenue la femme de son prochain. Le péché d’adultère est général, tout le monde semble y participer.
L’Éternel peut-Il faire autre chose que les punir et se venger d’un tel peuple, qu’il a tant béni (verset 9 ; cf. 1Th 4:3-6) ? Son indignation et sa justice font entendre ici.
10 - 13 Le déni de l’œuvre de l’Éternel
10 Montez sur ses murailles, et détruisez ! mais ne détruisez pas entièrement ; ôtez ses créneaux, car ils ne sont pas à l’Éternel ; 11 car la maison d’Israël et la maison de Juda ont agi très perfidement envers moi, dit l’Éternel. 12 Ils ont renié l’Éternel, et ont dit : “Il n’existe pas ! et le mal ne viendra pas sur nous ; nous ne verrons ni l’épée ni la famine, 13 et les prophètes seront du vent, et la parole n’est pas en eux : ainsi leur sera-t-il fait.”
Le jugement doit venir, mais l’Éternel ne détruira pas le pays entièrement (verset 10). Il appelle les ennemis à monter sur les murailles d’Israël, mais Il établit une limite à cette œuvre destructrice (cf. Job 1:12 ; 2:6). Il faut laisser un reste.
Ils ont agi « très perfidement » envers l’Éternel (verset 11). Ils ne sont pas infidèles une seule fois ou dans un aspect particulier, mais continuellement et dans tous les aspects de leur vie. Ce ne sont pas seulement quelques-uns qui agissent ainsi, mais tout le peuple, tant « la maison d’Israël » que « la maison de Juda ».
Le peuple est aveugle à cela. Il est aveugle aux avertissements de discipline de l’Éternel. Il ne s’attend pas à ce que Dieu le discipline et nie le malheur qui Lui est annoncé (verset 12 ; cf. Soph 1:12). Ils jugent que les paroles de Jérémie sont les paroles de lui-même et non celles de l’Éternel. Pour eux, Jérémie est quelqu’un qui prétend parler par l’Esprit, mais dont les paroles ne sont que du vent (verset 13).
Ce faisant, le peuple nie que Jérémie prononce les paroles de Dieu. Cela montre également qu’il est incapable de faire la distinction entre le vent et le véritable esprit de prophétie. Ils vont même jusqu’à dire que la parole, c’est-à-dire la parole de l’Éternel, n’est pas avec des prophètes comme Jérémie. Ils ajoutent que les jugements que proclament des prophètes comme Jérémie s’abattront sur ces prophètes eux-mêmes. Leur souhait est que les prophètes de malheur subissent ce qu’ils prédisent, c’est-à-dire que le malheur, l’épée et la famine s’abattent sur le prophète de l’Éternel.
14 - 19 Description du jugement
14 C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel, le Dieu des armées : Parce que vous avez prononcé cette parole, voici, je ferai que mes paroles dans ta bouche seront du feu, et ce peuple sera le bois, et le [feu] les consumera. 15 Voici, je fais venir de loin une nation contre vous, maison d’Israël, dit l’Éternel, une nation puissante, une nation ancienne, une nation dont tu ne sais pas la langue, et dont tu ne comprends pas la parole. 16 Son carquois est comme une tombe ouverte, ils sont tous des hommes vaillants. 17 Elle dévorera ta moisson et ton pain, elle dévorera tes fils et tes filles, elle dévorera ton petit et ton gros bétail, elle dévorera ta vigne et ton figuier, elle détruira par l’épée tes villes fortifiées dans lesquelles tu te confiais. 18 Mais, même en ces jours-là, dit l’Éternel, je ne vous détruirai pas entièrement. 19 Et il arrivera que, quand vous direz : “Pourquoi l’Éternel, notre Dieu, nous a-t-il fait toutes ces choses ?”, tu leur diras : “Comme vous m’avez abandonné et que vous avez servi des dieux étrangers dans votre pays, ainsi vous servirez les étrangers dans un pays qui n’est pas le vôtre.”
L’Éternel prend la défense de son serviteur. Les paroles de Jérémie, qu’ils renient comme étant celles de l’Éternel et qu’ils qualifient de vent (verset 13), deviendront un feu dans la bouche de Jérémie (verset 14). De même, il fera le peuple comme bois et ils seront consumés par le feu qui sortira de la bouche de Jérémie. Ce qu’ils considèrent comme n’étant rien d’autre que du vent recevra de Dieu la puissance du feu. L’Éternel accomplira sa Parole, prononcée par ses prophètes. Il parle en tant que « le Dieu des armées ». Nous Le voyons ici dans sa grandeur, à la tête de toutes les armées des cieux et de la terre.
Il amènera un ennemi contre « vous », c’est-à-dire contre tout le peuple (verset 15). Cet ennemi est une nation de loin (Deu 28:49a), c’est « une nation puissante, une nation ancienne ». Il s’agit ici la nation babylonienne, fondé par Nimrod (Gen 10:10 ; 11:31). Cette nation parle une langue qu’ils ne savent pas. Il est impossible de communiquer avec cette nation (Deu 28:49b ; Ésa 28:11).
Cette nation leur apportera la mort et la destruction (verset 16 ; Deu 28:50). Rien ne peut résister à leurs flèches. Chaque flèche qui quitte le carquois atteindra sa cible et reviendra dans le carquois comme un cadavre. Le carquois sera rempli de cadavres comme une tombe ouverte. Ceux qui tirent les flèches sont « tous des hommes vaillants », des soldats entraînés de fond en comble et non des civils recrutés.
Après cette description de la puissance de l’ennemi, Jérémie dépeint la désolation qu’il causera dans le pays (verset 17). Il utilise quatre fois le mot « dévorera ». Cela souligne le destin inévitable et terrible qui attend Juda. Successivement, leur nourriture, leur « moisson » et leur « pain », leurs enfants, leurs « fils » et leurs « filles », leur « petit » et leur « gros bétail », et leurs fruits, leur « vigne » et leur « figuier », seront dévorés (cf. Jér 3:24). Leurs « villes fortifiées » dans lesquelles ils ont confiance seront détruites par l’épée. Le jugement est total, il s’abat sur tout et sur tous.
Pourtant, la destruction ne sera pas totale (verset 18 ; verset 10 ; Jér 4:27). L’Éternel laissera un reste. Ce reste se demandera pourquoi l’Éternel a fait cela (verset 19). Ils recevront une réponse à cette question par la bouche de Jérémie. Ils apprendront que tout cela leur a été infligé par l’Éternel parce qu’ils L’ont abandonné et se sont mis à servir des dieux étrangers dans le pays qu’Il leur a donné. Ce faisant, ils ont profané et dépossédé le pays, c’est-à-dire qu’ils l’ont pris à l’Éternel.
C’est un double péché. La punition est aussi double. L’Éternel veillera à ce qu’ils soient aussi dépossédés et qu’ils servent des étrangers. Le mot « servir » implique une soumission totale. Ils seront déportés en exil hors de leur pays. Dans le pays de leur exil, ils devront obéir à des étrangers comme des esclaves.
20 - 31 Révolte délibérée d’Israël
20 Annoncez ceci dans la maison de Jacob, et faites-le entendre dans Juda, disant : 21 Écoutez pourtant ceci, peuple insensé et sans intelligence, qui avez des yeux et ne voyez pas, qui avez des oreilles et n’entendez pas. 22 Ne me craindrez-vous pas, dit l’Éternel, ne tremblerez-vous pas devant moi, qui ai mis le sable pour limite à la mer, statut perpétuel, qu’elle n’outrepassera pas ? Ses vagues se soulèvent, mais elles ne prévaudront pas ; et elles mugissent, mais elles ne l’outrepasseront pas. 23 Mais ce peuple-ci a un cœur indocile et rebelle ; ils se sont détournés, et s’en sont allés ; 24 et ils n’ont pas dit dans leur cœur : “Craignons pourtant l’Éternel, notre Dieu, qui donne les pluies en leur temps, la pluie de la première saison et la pluie de la dernière saison, et qui nous garde les semaines fixées pour la moisson.” 25 Vos iniquités ont détourné ces choses, et vos péchés ont retenu loin de vous le bien. 26 Car il se trouve des méchants parmi mon peuple ; ils épient comme l’oiseleur qui se baisse, ils posent des pièges, ils prennent des hommes. 27 Comme une cage est pleine d’oiseaux, ainsi leurs maisons sont pleines de fraude ; c’est pourquoi ils sont devenus grands et se sont enrichis. 28 Ils sont devenus gras et luisants, aussi ils débordent de méchancetés ; ils ne jugent pas la cause, la cause de l’orphelin, et ils prospèrent ; et ils ne font pas justice aux pauvres. 29 Ne punirais-je pas de telles choses ? dit l’Éternel ; mon âme ne se vengerait-elle pas d’une nation comme celle-là ? 30 Une chose étonnante et horrible est arrivée dans le pays : 31 les prophètes prophétisent avec mensonge, et les sacrificateurs dominent par leur moyen ; et mon peuple l’aime ainsi. Et que ferez-vous à la fin ?
Jérémie doit annoncer « dans la maison de Jacob » et faire entendre « dans Juda » comment l’Éternel les voit (verset 20). L’Éternel appelle ceux qu’Il appelle un « peuple insensé et sans intelligence » à écouter (verset 21). Ils sont un « peuple insensé » parce qu’ils ne tiennent pas compte de Lui. C’est pourquoi ils sont donc aussi « sans intelligence ». Ils ont perdu tout sens commun et ne sont plus capables de s’orienter pour découvrir ce qui est bon.
L’Éternel leur a donné « l’expression même de la connaissance et de la vérité dans la Loi » (Rom 2:20b). Mais ils agissent à tous égards en contradiction avec la loi (Rom 2:17-23). Ils ne se soucient pas de ce que l’Éternel exige d’eux. Ce n’est pas de sa faute. Il leur a donné des yeux et des oreilles. Comme ils ne les ont pas utilisés pour Le regarder et L’entendre, ils sont devenus aveugles et sourds (cf. Ézé 12:2). Il les appelle à revenir vers Lui, mais ils n’écoutent pas (cf. Ésa 6:9-10 ; Mt 13:13-15). Ils sont ainsi devenus semblables aux idoles qu’ils servent à la place de Dieu, des idoles qui ne donnent aucun signe de vie (Psa 115:5-8).
L’Éternel se demande avec étonnement s’ils ne Le craignent pas, s’ils ne tremblent pas devant lui (verset 22). Où est le respect qu’ils Lui doivent (cf. Mal 1:6a) ? N’est-Il pas ce Dieu redoutable ? Face à Lui, ils sont totalement impuissants.
Cependant, le peuple a perdu tout sens de la grandeur de l’Éternel. Il dompte la mer, et celle-ci Lui obéit (Mc 4:37-41 ; Job 38:8-11 ; Psa 104:9). Il met une limite à la mer. Même si la mer bouillonne et mugisse, sa main puissante la maîtrise, de sorte qu’elle ne peut rien faire et ne dépasse pas la limite qu’Il a mise. Mais le peuple ne se laisse pas maîtriser et ne se soucie guère des limites que l’Éternel a mises dans son alliance avec Lui.
La cause en est « un cœur indocile et rebelle » (verset 23). C’est pourquoi ils transgressent sans vergogne les limites morales de Dieu. Ils se sont égarés du droit chemin et ont suivi leur propre voie corrompue d’idolâtrie. À l’avenir, le reste fidèle confessera cela comme son péché et constatera en même temps que le Seigneur Jésus a porté la punition de Dieu pour cela (Ésa 53:6).
Il ne leur vient pas à l’esprit de craindre l’Éternel, leur Dieu (verset 24). Le cœur est le centre de la vie intérieure et englobe les sentiments, la volonté et l’intelligence. C’est pourquoi nous devons protéger notre cœur en le donnant à Dieu (Pro 4:23 ; 23:26a). L’Éternel leur reproche de ne pas penser à Le craindre, alors qu’Il y a, outre les preuves de sa toute-puissance mentionnées ci-dessus, aussi de preuves de sa bonté.
Chaque fois qu’ils célèbrent les fêtes de la moisson, ils voient cette bonté. Il a donné la pluie, « la pluie de la première saison et la pluie de la dernière saison », afin que la moisson puisse avoir lieu. En fait, Il a même gardé pour eux « les semaines fixées pour la moisson » (cf. Exo 34:22 ; Lév 23:10,15). Ainsi, Il a toujours été à l’œuvre pour eux (cf. Act 14:17). Cependant, ils ne Le reconnaissent pas comme la source de la bénédiction, mais l’attribuent aux idoles. Quelle insulte éhontée à son égard !
Il ne peut donc pas continuer à les bénir. Leurs iniquités et leurs péchés l’empêchent de leur donner plus longtemps toutes ces bonnes choses (verset 25). C’est de leur faute, et non de la sienne. Les iniquités et les péchés de l’homme constituent toujours un obstacle à la bénédiction de Dieu. L’iniquité consiste à s’écarter du chemin que Dieu veut que l’homme suive, et le péché consiste à manquer le but que Dieu a fixé pour l’homme.
Il fait tout son possible pour ôter cet obstacle afin de pouvoir bénir. En Christ, Dieu offre à l’homme la possibilité d’être délivré de ses iniquités et de ses péchés et de recevoir la bénédiction qu’Il veut lui donner. La condition est qu’il se repente de ses péchés et se convertisse à Lui.
Tous les efforts de l’Éternel pour ramener son peuple sur le chemin de la bénédiction ont été accueillis par une infidélité encore plus grande de la part du peuple. Parmi son peuple, Il voit comment les méchants cherchent à dépouiller les autres (verset 26). S’ils ne reçoivent pas la bénédiction de Dieu, ils veilleront eux-mêmes à se procurer de la nourriture et des revenus. Pour cela, ils guettent et tendent des pièges destructeurs. Leur but est de capturer des gens pour leur voler tout ce qu’ils possèdent.
Ils remplissent leurs maisons de leur butin, comme un oiseleur remplit sa cage d’oiseaux (verset 27). Mais ce dont ils ont rempli leurs maisons est qualifié de « fraude » par l’Éternel, car ils ont acquis leurs biens de manière illégitime et mensongère. Ils semblent avoir réussi dans leur mauvais dessein de s’enrichir aux dépens des autres. Grâce à leurs agissements malveillants, « ils sont devenus grands et riches ». L’iniquité les a aussi rendus « gras et luisants » (verset 28). Ils se délectent de leurs biens volés et s’en régalent sans retenue. Ils ne connaissent pas la maîtrise de soi.
Ils font pire que les plus grands criminels et mènent leur propre vie luxueuse, sans se soucier des autres. Ils débordent de mauvaises pratiques. Ils ne voient pas les plus démunis, sauf pour les voler eux aussi. Ils se moquent de la justice. Le fait qu’ils prospèrent malgré tout est une constatation qui suscite l’étonnement. Le péché est-il donc payant ?
La réponse à cette question vient immédiatement (verset 29). L’Éternel dit qu’Il les punira. Il le dit sous forme de question. Cela montre clairement qu’Il ne peut faire autrement que de se venger « d’une nation comme celle-là ». Nous entendons ici sa grande horreur de leurs péchés. C’est un peuple qui professe être son peuple, tout en commettant tant d’actes répréhensibles.
Ce qui se passe dans le pays est terrible et horrible (verset 30 ; cf. Osé 6:10). L’Éternel en est consterné. Les prophètes, les sacrificateurs et tout le peuple Lui ont tourné le dos (verset 31). Ceux qui devraient veiller au bien-être spirituel du peuple ne pensent qu’à eux-mêmes. Les prophètes prophétisent des mensonges afin de rester dans les bonnes grâces du peuple et d’empocher de l’argent grâce à leurs belles paroles. Les sacrificateurs se joignent à eux et empochent aussi leur part d’argent.
Le peuple n’est pas moins coupable, car il apprécie ces chefs qui ne lui tiennent que de belles paroles, tout en laissant leur conscience de côté (cf. 2Tim 4:3-4). Ils n’aiment pas les prophètes qui interpellent leur conscience. Ils aiment leur fausse sécurité. Tous sont coupables devant Dieu. La question est de savoir ce qu’ils feront lorsque la fin arrivera. On verra alors ce que valaient les paroles des faux chefs et ce qu’a apporté la fausse sécurité du peuple.