Jérémie

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Jérémie 22

Le Dieu exalté

Introduction 1 - 9 Instruction à la justice 10 - 12 Le sort de Shallum (Joakhaz) 13 - 23 La condamnation de Jehoïakim 24 - 30 Le rejet de Conia (Jehoïakin)

Introduction

En Jérémie 22-23, Jérémie nous donne plusieurs prophéties qui sont liées entre elles par leur contenu. Jérémie 22 traite des dirigeants politiques du peuple ; Jérémie 23 traite du Messie en contraste avec les faux chefs spirituels. Tant les dirigeants politiques, les rois, que les chefs spirituels, les prophètes, à l’exception de Jérémie et de quelques autres, sont responsables du désastre national.

1 - 9 Instruction à la justice

1 Ainsi dit l’Éternel : – Descends à la maison du roi de Juda, et prononce là cette parole, 2 et dis : Écoute la parole de l’Éternel, ô roi de Juda, qui es assis sur le trône de David ! toi, et tes serviteurs, et ton peuple, qui entrez par ces portes. 3 Ainsi dit l’Éternel : Pratiquez le jugement et la justice, et délivrez de la main de l’oppresseur celui que l’on dépouille ; et n’opprimez pas, ne violentez pas l’étranger, l’orphelin, et la veuve, et ne versez pas le sang innocent dans ce lieu. 4 Car si en effet vous accomplissez fidèlement cette parole, alors les rois qui sont assis à la place de David sur son trône entreront par les portes de cette maison, montés sur des chars et sur des chevaux, – lui, et ses serviteurs, et son peuple. 5 Et si vous n’écoutez pas ces paroles, je jure par moi-même, dit l’Éternel, que cette maison sera réduite en désolation. 6 Car ainsi dit l’Éternel concernant la maison du roi de Juda : Tu es pour moi un Galaad, le sommet du Liban… Certainement, je te réduirai en désert, en villes inhabitées ! 7 Et je préparerai contre toi des destructeurs, chacun avec ses armes, et ils couperont et jetteront au feu les plus beaux de tes cèdres. 8 Et beaucoup de nations passeront près de cette ville, et chacun dira à son compagnon : “Pourquoi l’Éternel a-t-il fait ainsi à cette grande ville ?” 9 Et on dira : “Parce qu’ils ont abandonné l’alliance de l’Éternel leur Dieu, et qu’ils se sont prosternés devant d’autres dieux, et les ont servis.”

Jérémie reçoit l’ordre de descendre à la maison du roi (verset 1). C’est un ordre remarquable à deux égards. Cela signifie que la maison du roi est tombé, elle est en ruine. Cela signifie aussi que Jérémie doit se rendre sans crainte dans la gueule du loup. Cela rappelle l’attitude d’Élie envers Achab et celle de Jean le baptiseur envers Hérode (1Roi 17:1 ; Mc 6:18). Il doit y aller sans avoir été convoqué par le roi, parce que l’Éternel le lui demande.

Il doit adresser la parole à Sédécias et lui parler en assumant pleinement la responsabilité de sa position de « roi de Juda » et de celui « qui est assis sur le trône de David » (verset 2). Tous ceux qui le servent et le soutiennent dans cette position, ainsi que son peuple sur lequel il règne, doivent aussi entendre la parole de l’Éternel. En quelques paroles fortes, Sédécias et les siens sont informés de ce que l’Éternel attend d’eux (verset 3). Ils doivent rendre justice et faire preuve de miséricorde envers les personnes socialement défavorisées, et de renoncer à la violence et au sang versé.

Si le roi conduit le peuple à se convertir à Dieu comme il l’a conduit à se rebeller contre Lui, ils seront élevés et la royauté sera durable (verset 4). En effet, « la justice élève une nation » (Pro 14:34a). S’ils n’écoutent pas ces paroles de l’Éternel, la maison royale sera réduite en désolation (verset 5). Afin de souligner la certitude de sa Parole et de lui donner plus de force, afin qu’ils en soient impressionnés, l’Éternel jure par Lui-même (cf. Jér 49:13 ; 51:14 ; Gen 22:16 ; Ésa 45:23 ; Am 6:8 ; Héb 6:13-18). Il ne peut y avoir de confirmation plus forte d’une déclaration de Dieu.

L’Éternel explique ce que la maison royale signifie pour Lui (verset 6). Elle est pour Lui « un Galaad », qui rappelle l’alliance entre Jacob et Laban (Gen 31:44-48). C’est un lieu de témoignage. C’est ce que représente la maison royale pour Lui. Elle devrait être son témoin. C’est ce que nous devrions être aujourd’hui. La maison royale est aussi pour Lui comme « le sommet du Liban », magnifique et grande, impressionnante.

Cependant, l’Éternel doit dire ce qu’Il va faire d’eux à cause de leur infidélité. Il les transformera en désert et rendra leurs villes inhabitables. Pour cela, Il enverra des destructeurs contre eux (verset 7). Ceux-ci, avec leurs propres méthodes, abattront et brûleront tout ce que son peuple aime et qui fait la renommée du pays, de sorte qu’il n’en restera que des cendres. Leurs palais et leurs maisons, qu’ils ont bâtis avec de magnifiques cèdres, seront démolis et incendiés.

Au lieu de l’admiration d’autrefois, la vue de ces ruines provoquera l’horreur chez les nations qui passeront par là (verset 8). Elles attribueront la désolation de la ville à l’Éternel. Elles demanderont pourquoi Il a agi ainsi envers la grande ville de Jérusalem, la ville d’une grande importance, où ont régné de grands rois. La réponse est que c’est à cause de l’infidélité du peuple (verset 9 ; Deu 29:25-28 ; 1Roi 9:8-9). Cette infidélité est double. D’une part, ils ont abandonné l’alliance de l’Éternel, leur Dieu, et d’autre part, ils se sont prosternés devant d’autres dieux qu’ils ont commencé à servir.

10 - 12 Le sort de Shallum (Joakhaz)

10 Ne pleurez pas celui qui est mort, et ne vous lamentez pas sur lui. Pleurez, pleurez celui qui s’en va, car il ne reviendra plus, ni ne reverra plus le pays de sa naissance ! 11 Car ainsi dit l’Éternel quant à Shallum, fils de Josias, roi de Juda, qui régna à la place de Josias, son père, et qui s’en est allé de ce lieu : Il n’y reviendra plus ; 12 car il mourra dans le lieu où on l’a déporté, et ne verra plus ce pays.

Dans les versets suivants, Jérémie prononce le jugement sur chaque fils ou petit-fils de Josias qui a régné. Shallum (ou Joakhaz) est le premier fils sur lequel il prononce le jugement (versets 10-12) ; il n’a régné que quelques mois. Vient ensuite le jugement sur Éliakim (ou Jehoïakim) (versets 13-19), qui a été fait roi par le Pharaon et a régné pendant dix ans. Après Jehoïakim, son fils Conia (ou Jehoïakin), petit-fils de Josias, devient roi ; il est déporté à Babylone après seulement quelques mois. Enfin, vient le jugement sur le troisième fils de Josias, Mattania ou Sédécias, le dernier roi de Juda.

Jérémie dit au peuple tout entier qu’il ne doit pas pleurer un mort et qu’il ne doit pas le lamenter (verset 10). Nous pouvons ici penser à la mort du roi Josias, qui craignait Dieu et qui fut tué en 609 av. J.-C. à Karkemish (2Roi 23:29-30 ; 2Chr 35:25 ; Zac 12:11). Celui-ci a en tout cas été enterré dans le pays, dans l’attente de la venue du Messie.

Ils feraient mieux de pleurer « celui qui s’en va », c’est-à-dire Shallum. Dix-huit ans plus tôt, Shallum a été déporté en Égypte par le Pharaon Neco, d’où il ne reviendra pas pour revoir son pays natal (2Roi 23:31-34). Shallum est le quatrième fils de Josias (1Chr 3:15). Le peuple l’a choisi comme roi (2Roi 23:30b ; 2Chr 36:1). Il est le frère de Sédécias. Leur mère est Hamutal.

L’Éternel insiste beaucoup sur l’origine et la position de Shallum (verset 11). Il est le fils de Josias, qui craignait Dieu, mais il ne partage pas sa piété. Il est aussi « roi de Juda », ce qui lui confère la grande responsabilité de régner sur le peuple de Dieu selon les lois de Dieu. Cependant, il ne tient pas compte de Dieu, mais fait « ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel » (2Roi 23:32). C’est ce qui rend son infidélité envers Lui si grande, même s’il n’a régné que trois mois, et c’est ce qui rend le jugement de l’Éternel si juste. Shallum s’en est allé de ce lieu, tombé de ses privilèges. Il n’y reviendra plus, car le jugement qui est sur lui est définitif.

Une fois de plus, l’Éternel souligne le caractère définitif du jugement (verset 12). Shallum mourra dans le pays de sa captivité et ne reverra plus le pays de Dieu. Certains ont peut-être espéré que ce fils du pieux Josias reviendrait les libérer, mais un tel espoir est sans fondement.

13 - 23 La condamnation de Jehoïakim

13 Malheur à celui qui bâtit sa maison par l’injustice, et ses chambres hautes par le manque de droiture ; qui se sert pour rien de son prochain, et ne lui donne rien pour son travail ; 14 qui dit : “Je me bâtirai une vaste maison et de spacieuses chambres hautes”, et qui se la perce de fenêtres, et la lambrisse de cèdre, et la peint en vermillon. 15 Régneras-tu, parce que tu rivalises avec le cèdre ? Ton père n’a-t-il pas mangé et bu, et pratiqué le jugement et la justice ? alors il s’est bien trouvé. 16 Il a jugé la cause de l’affligé et du pauvre ; alors cela a bien été. N’est-ce pas là me connaître ? dit l’Éternel. 17 Car tes yeux et ton cœur sont tournés seulement vers ton gain malhonnête, vers le sang innocent pour le répandre, vers l’oppression et la violence pour les faire. 18 C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel quant à Jehoïakim, fils de Josias, roi de Juda : On ne se lamentera pas sur lui : “Hélas, mon frère ! Hélas, [ma] sœur !” On ne se lamentera pas sur lui : “Hélas, Seigneur !” et : “Hélas, sa gloire !” 19 Il sera enseveli de l’ensevelissement d’un âne, – traîné et jeté par-delà les portes de Jérusalem. 20 Monte au Liban et crie, et de Basan fais entendre ta voix, et crie [des hauteurs] d’Abarim, parce que tous tes amants sont brisés. 21 Je t’ai parlé dans le temps de ta prospérité ; [mais] tu as dit : “Je n’écouterai pas.” Ceci a été ton chemin dès ta jeunesse, que tu n’as pas écouté ma voix. 22 Tous tes pasteurs seront la pâture du vent, et tes amants iront en captivité ; et alors tu seras honteuse et confuse à cause de toute ton iniquité. 23 Habitante du Liban, qui fais ton nid dans les cèdres, combien tu seras un objet de pitié quand les douleurs viendront sur toi, l’angoisse comme celle d’une femme qui enfante !

Jérémie prononce le « malheur » sur quelqu’un à cause de son désir effréné de luxe, et ce en période de grande calamité (verset 13). Plus loin, nous apprenons qu’il s’agit de Jehoïakim (verset 18). Le peuple est appauvri (2Roi 23:35) et peu nombreux. Pourtant, ce roi veut vivre dans le luxe. Pour cela, il commet des injustices et exige de ses sujets ce dont il a besoin pour mener une vie hédoniste.

Ses sujets sont ici appelés de manière significative « son prochain ». Pour Dieu, le roi et ses sujets sont égaux. Tous deux sont soumis à sa volonté et à sa loi. Mais Jehoïakim pense autrement. Il fait travailler ses sujets pour lui sans leur verser le salaire qu’ils méritent. Par une telle conduite, il attire sur lui le jugement de l’Éternel (Deu 24:14-15 ; Lév 19:13 ; Jac 5:1-6).

Dans sa mégalomanie, il déclare qu’il se bâtira une vaste maison avec de spacieuses chambres hautes (verset 14). Tout doit le servir et lui donner de l’importance. Les matériaux doivent être indestructibles et les couleurs doivent attirer l’attention. Jérémie lui fait remarquer avec ironie la manière dont il exerce sa royauté (verset 15). Il veut certainement être le roi du travail du bois de cèdre et montrer qu’il est le meilleur dans ce domaine.

Il lui rappelle alors son père Josias, qui craignait Dieu, sans toutefois mentionner son nom. Celui-ci n’a manqué ni de nourriture ni de boisson, car il a pratiqué « le jugement et la justice ». C’est ce que Dieu attend du roi qui règne sur son peuple. Comme un berger, une telle personne doit paître le troupeau et ne pas l’exploiter pour satisfaire ses propres désirs. Et regardez ce qui est arrivé à Josias : « Il s’est bien trouvé. » Jehoïakim ferait bien de suivre cet exemple.

Josias a pris soin des personnes socialement défavorisées et a défendu leurs droits (verset 16). Son comportement a été une bénédiction non seulement pour lui-même, mais aussi pour tout le peuple. C’est pourquoi cela est répété, mais cette fois-ci de manière générale, en référence à tout le peuple : « Alors cela a bien été. » La reconnaissance de l’Éternel suit immédiatement lorsqu’Il demande qui agit comme Josias a agi, démontrant ainsi qu’il Le connaît. Il ne s’agit pas d’une simple profession de foi, mais d’agir selon sa volonté.

Il faut plus que du courage ordinaire à un simple sacrificateur comme Jérémie pour regarder droit dans les yeux un roi orgueilleux comme Jehoïakim et déclarer : « Car tes yeux et ton cœur sont tournés seulement vers ton gain malhonnête » (verset 17). L’homme qui occupe une position de pouvoir ne recherche que le profit, tant avec ses yeux qu’avec son cœur. Ses yeux suivent son cœur.

Pour posséder ce qu’il désire, il n’hésite pas à recourir à la violence. Jérémie lui reproche aussi ses meurtres, ses oppressions et ses exploitations. Ce roi est sans pitié pour assouvir sa luxure effrénée. « Pour les faire » est la brève explication de ses activités égoïstes. Pour lui, régner signifie dominer et exploiter. Il règne comme un tyran.

Sans attendre la moindre réponse du roi, l’Éternel annonce à Jehoïakim sa fin (verset 18). Tout comme Shallum (verset 11), il est une fois de plus (verset 15) explicitement associé à son père pieux et à sa position privilégiée et responsable de roi de Juda. C’est ce qui rend le mal qu’il commet si grand et le jugement si juste. Non seulement le jugement de Dieu le frappe, mais le jugement de son peuple à son égard est aussi sévère. Personne ne versera une larme pour lui.

Sa mort sera un soulagement, car son règne est un règne de terreur. Personne ne le plaindra. Deux catégories de personnes sont mentionnées comme ne le pleurant pas. La première catégorie est sa famille. Aucun membre de sa famille ne dira en le pleurant : « Hélas, mon frère ! » Il n’y a pas non plus de pitié pour sa femme. Aucun des membres de sa famille ne se lamentera sur elle, par compassion pour la mort de son mari : « Hélas, [ma] sœur ! » Ses sujets constituent la deuxième catégorie. Aucun d’entre eux ne dira : « Hélas, Seigneur !” et : “Hélas, sa gloire ! »

Aucune larme de tristesse ne coulera, ni chez sa famille, ni chez ses sujets. À la mort de Sédécias, qui est pourtant aussi un roi méchant, on criera au moins « hélas, seigneur ! » (Jér 34:5), mais cet homme ne suscite aucun respect.

Non seulement il n’aura pas d’ensevelissement honorable, mais il « sera enseveli de l’ensevelissement d’un âne », c’est-à-dire qu’il n’aura pas l’ensevelissement du tout (verset 19). C’est une honte énorme. Si un âne meurt en ville, l’animal est traîné et jeté hors de la porte. C’est avec le même mépris qu’on traitera le cadavre de Jehoïakim. Ne pas avoir d’ensevelissement signifie ne pas être lié à la venue du Messie. « Par-delà les portes de Jérusalem » signifie loin du centre de bénédiction pour toute la terre.

Jehoïakim est appelé, mis au défi par l’Éternel de monter aux hauteurs et de crier à l’aide (verset 20). Le Liban et le Basan sont de hautes montagnes. Une fois là-haut, il verra que ceux dont il attendait de l’aide sont brisés. Toutes les alliances avec d’autres nations sur lesquelles il s’est appuyé n’ont servi à rien. Les nations qu’il a approchées avec amour et qui l’ont aidé en échange d’une récompense ont péri.

L’Éternel lui a parlé (verset 21). Il l’a fait alors que Jehoïakim était dans un repos insouciant. Nous voyons ici à quel point un tel repos est dangereux. Il s’y est abandonné sans aucun besoin de l’Éternel, mais L’a rejeté. Il a très consciemment dit à l’Éternel qu’il ne voulait pas écouter. L’Éternel le connaît et sait qu’il est ainsi depuis sa jeunesse. Il n’a jamais écouté sa voix. Quelle situation dramatiquement désespérée pour un tel homme !

Le jugement s’abat aussi sur les faux pasteurs de Jehoïakim (verset 22). Au lieu de prendre soin du peuple, ils l’ont opprimé, tout comme Jehoïakim. Ils seront eux-mêmes balayés par le vent, c’est-à-dire poursuivis par une tempête. Ils découvriront ainsi où mènent leurs actions en tant que pasteurs. Et les amants, les nations sur lesquelles Jehoïakim comptait pour sa protection, seront emmenés en captivité, de sorte que leur soutien disparaîtra. Oui, alors il n’aura plus que la honte et la confusion. Tel est le résultat du mal qu’il a commis.

Avec ironie, Jérémie fait remarquer à Jehoïakim qu’il peut bien se croire au Liban, puisqu’il vit dans une maison construite avec les cèdres du Liban (verset 23). Il s’y est niché comme un aigle, se croyant intouchable (cf. Hab 2:9). Mais cela va changer de façon dramatique. La fausse sécurité et l’orgueil seront brisés lorsque le siège et la désolation deviendront réalité.

Alors, l’homme qui s’est attribué une place élevée et luxueuse se recroquevillera à cause des catastrophes qui s’abattront sur lui. Le contraste entre sa vie de luxe et de prospérité et sa vie sous les catastrophes qui le frappent est frappant. Rien de sa richesse ne lui apportera le moindre soulagement. C’est ainsi qu’il arrivera à sa fin.

24 - 30 Le rejet de Conia (Jehoïakin)

24 [Aussi vrai que] je suis vivant, dit l’Éternel, même si Conia, fils de Jehoïakim, roi de Juda, était un anneau à ma main droite, je t’arracherais de là ! 25 Et je te livrerai en la main de ceux qui en veulent à ta vie, et en la main de ceux dont tu as peur, et en la main de Nebucadnetsar, roi de Babylone, et en la main des Chaldéens. 26 Et je te jetterai, toi et ta mère qui t’a enfanté, dans un autre pays, où vous n’êtes pas nés ; et là vous mourrez. 27 Et, dans le pays où ils désirent ardemment de retourner, ils ne retourneront pas. 28 Cet homme, Conia, est-il un vase d’argile méprisé et mis en pièces ? un ustensile auquel on n’a pas de plaisir ? Pourquoi ont-ils été jetés loin, lui et sa descendance, et lancés dans un pays qu’ils ne connaissent pas ? 29 Terre, terre, terre, écoute la parole de l’Éternel ! 30 Ainsi dit l’Éternel : Inscrivez cet homme comme privé d’enfants, comme un homme qui ne prospérera pas pendant ses jours ; car, de sa descendance, personne ne prospérera, assis sur le trône de David, ou dominant encore en Juda.

Conia, fils de Jehoïakim (verset 24) et petit-fils de Josias, est aussi mauvais que ses prédécesseurs. L’Éternel ne peut le maintenir sur le trône de David. Même s’il était un anneau à la main droite de l’Éternel (cf. Agg 2:24), Il l’arracherait à cause de son comportement. Un anneau est étroitement liée à la personne et symbolise l’autorité. Elle sert à sceller les lettres. La main droite symbolise la puissance, et la place à la droite est la place d’honneur.

Le jugement sur lui est définitif (verset 25). L’Éternel ne le protégera plus. Il retire ses mains de lui et le livre en la main de Nebucadnetsar et de son peuple. Sa mère, qui l’aura soutenu dans son règne méchant, subira le même sort (verset 26). Jérémie mentionne ici cette déportation pour la deuxième fois (Jér 13:18-19). Il n’est pas question d’un retour vers le pays promis, même s’ils la désirent aussi ardemment (verset 27).

L’Éternel pose quelques questions au sujet de Conia (verset 28). Ces questions ont pour but d’inciter à la réflexion. Quel genre d’homme est Conia ? Est-il inutile ou sans valeur ? Comment se fait-il que lui et sa descendance aient été chassés de force de leur pays et se soient retrouvés dans un pays étranger ? Celui qui répondra à ces questions sera averti de demeurer proche de l’Éternel et de ne pas Lui être infidèle, sinon il partagera le sort de Conia. Contrairement à ce jugement de l’Éternel, certains, dans leur folie, accordent de la valeur à Conia (Jér 28:1-4).

Après ces questions insistantes, l’Éternel appelle tout le pays à écouter sa Parole (verset 29). L’Éternel appelle trois fois le nom de ceux à qui Il s’adresse. Si un nom est mentionné deux fois, c’est déjà insistant. Ici, cela se produit trois fois. C’est donc très insistant.

La parole de l’Éternel pour le pays concerne la manière dont « cet homme » – l’Éternel ne mentionne même plus son nom – doit être commémoré (verset 30). C’est un homme qui doit être inscrit dans les livres d’histoire comme sans enfant et qui n’a pas connu la prospérité aussi pendant ses jours. Son souvenir est un exemple effrayant pour tous ceux qui lisent son histoire. Il a bien des enfants (1Chr 3:17), mais sa descendance n’a aucun espoir de prospérité ni d’accession au pouvoir. Il n’y a aucun lien avec le trône de David.

Comment se fait-il alors que ce Conia ou Jéconias ou Jehoïakin figure dans la généalogie du Seigneur Jésus donnée en Matthieu 1 (Mt 1:11) ? Parce que Matthieu 1 donne le droit légal au trône. Si nous suivons cette généalogie, nous voyons qu’après Conia, personne de la lignée de David via Salomon n’a occupé le trône. Zorobabel, le petit-fils de Jéconias (Mt 1:12), revient de Babylone avec le reste du peuple et devient gouverneur de Juda (Esd 3:2 ; Agg 1:1), mais il n’est jamais roi. Juda et Israël n’ont plus jamais eu de roi depuis que Sédécias, le dernier roi de Juda, a été emmené captif à Babylone. Avec Conia s’achève la lignée royale de la descendance de David via Salomon qui ont siégé sur le trône de l’Éternel.

Il existe cependant une autre généalogie qui va de David via Nathan. C’est pourquoi nous avons deux généalogies du Seigneur Jésus dans le Nouveau Testament. Matthieu donne la généalogie du Seigneur via Salomon, fils de David (Mt 1:1-15), et Luc donne la généalogie du Seigneur via Nathan, fils de David (Lc 3:23-38). La généalogie de Matthieu se termine par « Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ » (Mt 1:16). Il en ressort clairement que le Seigneur Jésus n’est pas une descendance physique de Conia.

Le Seigneur Jésus a droit au trône et régnera sur un peuple repentant. Cependant, il n’est pas né de la lignée de Conia, qui est la lignée de David passant par Salomon, mais il est né de Marie, qui descend de la lignée de David passant par Nathan (Lc 3:23-38). Il n’a pas été engendré par Joseph. Comme déjà mentionné, Joseph descend bien de la lignée de David, mais via Salomon, puis aussi via Conia (Mt 1:7,12,16). Joseph n’est pas le père biologique du Seigneur Jésus. Le Seigneur Jésus a été engendré par le Saint Esprit et est donc, en tant qu’Homme, le Fils de Dieu (Lc 1:35). Cela souligne l’importance de la naissance virginale.

Ainsi, les promesses faites par l’Éternel à David et à Salomon sont pleinement accomplies. Il a été promis à David que sa maison et son trône subsisteraient éternellement (2Sam 7:15-16). Ces promesses n’étaient assorties d’aucune condition. Salomon avait reçu la promesse que son trône serait éternel, à condition qu’il reste fidèle (2Sam 7:13-14). Il ne l’est pas resté et a ainsi perdu sa royauté. Les deux paroles de l’Éternel se sont accomplies.

Sur le plan spirituel, il y a une autre leçon importante à tirer du jugement rendu sur Conia, qui restera sans descendance. Quiconque est sauvé par le sang de Christ devrait aspirer à gagner des âmes pour Lui. Celui qui connaît Christ possède un trésor qu’il peut transmettre à ceux qui ne Le connaissent pas, afin qu’ils soient sauvés d’une éternité sans Christ. Celui qui se soustrait à cette mission sera aussi considéré comme ‘sans enfant’. Il ne pourra pas se prévaloir d’une descendance spirituelle, ce qui sera une grande perte, tant pour lui-même que pour Christ.

Lis la suite dans Jérémie 23

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© 2023 Licence: CC BY-ND. Texte de la Bible: Traduction révisée. Traduction légèrement moins littérale que la version J.N. Darby, dans la langue française actuelle. Bibles et Publications Chrétiennes, Valence https://editeurbpc.com/bible/traduction-revisee.

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