Jérémie 39

Ce chapitre relate la chute de Jérusalem. Il s’agit d’un événement si important que le Saint Esprit le mentionne quatre fois dans la parole de Dieu (2Roi 25:1-15 ; 2Chr 36:17-21 ; Jér 39:10 ; 52:4-30).

Ce qui a été prédit se réalise. L’armée du roi de Babylone revient de la guerre contre l’Égypte et assiège Jérusalem (verset 1 ; Jér 37:8). Cela se passe au dixième mois de la neuvième année du règne de Sédécias. Un peu plus d’un an et demi plus tard, la ville tombe (verset 2). La date est donnée avec précision, au jour près.

Tous les princes du roi de Babylone sont présents, ce qui signifie qu’il s’agit d’une grande démonstration de puissance (verset 3). La ville affamée est insignifiante en comparaison. Le fait que les princes de Babylone « s’assirent dans la porte intérieure » signifie probablement qu’ils y forment un gouvernement pour la ville et y jugent aussi les prisonniers.

Quand Sédécias voit l’ennemi apparaître dans la ville, il met fin à son mauvais gouvernement par l’acte honteux et lâche d’une tentative de fuite (verset 4). Soucieux de sa propre vie, il abandonne son peuple qu’il a plongé dans le malheur par son opposition inutile à un ennemi trop puissant. Pire encore, il montre ainsi une nouvelle fois sa désobéissance à la parole de Dieu, qui lui a été si clairement prêchée par Jérémie.

Il tente de s’échapper avec les hommes combattants qui restent. Ils le font de nuit, dans un endroit où l’ennemi ne peut pas les voir. Il sort « par le chemin de la plaine », c’est-à-dire celle du Jourdain. La tentative de fuite s’avère vaine. Il est aussi insensé de fuir les déclarations claires de l’Éternel et les moyens qu’Il utilise. Il est rattrapé dans les plaines de Jéricho et y est fait prisonnier (verset 5). Il est tragique que le dernier roi du peuple subisse ce sort à l’endroit même où Josué et le peuple ont remporté leur première victoire dans le pays (Jos 6:2,20-21).

Sédécias est amené devant le roi de Babylone. Là, comme cela avait été prédit, il se retrouve face à face avec le puissant Nebucadnetsar (Jér 32:3-4), l’homme qui l’avait fait roi (2Roi 24:17). Il a fait une alliance avec lui et l’a rompue (Ézé 17:18). Il moissonne maintenant ce qu’il a semé dans sa folie (2Chr 36:12-13). Le roi de Babylone prononce le jugement contre lui. Dans un sens plus profond, il s’agit du jugement de l’Éternel.

Ses fils sont égorgés devant ses yeux (verset 6). Cela a dû être un spectacle horrible. Aussi tous les nobles de Juda qui ont soutenu Sédécias dans sa politique méchante sont égorgés. Ensuite, les yeux de Sédécias sont crevés et il devient aveugle (verset 7). Il a toujours refusé la lumière de la parole de Dieu et vécu dans les ténèbres spirituelles. Désormais, il doit aussi renoncer à la lumière de ses yeux pour le reste de sa vie et vivre littéralement dans les ténèbres.

La dernière chose qu’il a vue à la lumière du jour est le massacre de ses fils. Cette image restera à jamais gravée dans sa mémoire et le tourmentera. Puis, aveugle et enchaîné de deux chaînes de bronze, il est mené à Babylone. Ainsi s’accomplit la parole selon laquelle il ira à Babylone, mais ne la verra pas (Ézé 12:13).

1. Sédécias, le dernier roi,
2. Samson, le dernier juge, et
3. Laodicée, la dernière église,
ont tous fini aveugles. Ils ont été vaincus par le monde à cause de leur infidélité à Dieu et de leur désobéissance à sa Parole. Ils ont ainsi perdu la vue des choses de Dieu.

Les Chaldéens brûlent la maison du roi et les maisons du peuple (verset 8). Ils démolissent aussi les murailles de Jérusalem. Ce qui reste du peuple, tant dans la ville qu’à l’extérieur, est déporté à Babylone, tout comme les transfuges (verset 9). Les plus pauvres du pays, ceux qui ne possèdent rien – peut-être les Récabites (Jér 35:1-11) ? – sont autorisés à rester dans le pays (verset 10). Ils ne constituent pas une menace et peuvent s’occuper des vignes et des champs qui leur sont attribués.

Nebucadnetsar a certainement été informé de la prédication de Jérémie au peuple pour qu’il se rende à lui. C’est la raison pour laquelle il donne des ordres concernant Jérémie (verset 11). Il commande que Jérémie soit protégé et qu’aucun mal ne lui soit fait (verset 12). Au contraire, il doit être servi à sa moindre demande. Nebucadnetsar donne cette commande à tout son personnel qui se trouve à Jérusalem (verset 13).

Ils font ce qu’il commande et envoient des messagers à Jérémie pour le libérer de sa captivité (verset 14). Ensuite, ils le remettent à la garde de Guedalia, qui doit le ramener chez lui. Jérémie est à nouveau libre. Il récolte la vérité des paroles que l’Éternel qu’il a prononcées devant tout le peuple.

L’Éternel n’oublie rien de ce que quelqu’un a fait pour Lui ou pour les siens. Avant que la ville ne tombe et que Jérémie ne soit encore emprisonné, la parole de l’Éternel lui est parvenue avec un message pour Ébed-Mélec (verset 15). Il doit apporter à Ébed-Mélec, l’Éthiopien, la parole de l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël (verset 16).

Tout d’abord, l’Éternel indique qu’Il va accomplir ses paroles de malheur sur la ville. Ébed-Mélec le verra de ses propres yeux. Mais l’Éternel le sauvera (verset 17). Il a bien peur des Chaldéens, car il a été serviteur de Sédécias. Peut-être a-t-il aussi peur des hommes qui ont voulu tuer Jérémie parce qu’il l’a aidé à sortir de la fosse où ils l’avaient jeté. Ils voudront punir l’homme qui a accompli un acte de foi aussi courageux.

Mais il a servi l’Éternel, le Roi des rois, qui promet de le sauver « certainement » (verset 18) de tous les dangers. L’épée ne l’atteindra pas, il restera en vie. La raison en est : « Car tu as eu confiance en moi. » Dieu honore ceux qui L’honorent. Prenons nous aussi les risques de la foi dans la voie de l’obéissance et ornons ainsi l’évangile.