1 Les paroles pour Lemuel
1 Paroles du roi Lemuel, l’oracle que sa mère lui enseigna :
Ce passage est le seul dans ce livre où un roi est directement interpellé. C’est aussi un chapitre entier qui vient d’une femme remplie de la sagesse divine. L’enseignement dans la première partie contient deux avertissements (versets 2-7) et un conseil (versets 8-9). La mère met en garde son fils, le roi, contre les dangers de la sexualité et de l’alcool. Elle prend le temps de le faire et ne mâche pas ses mots. Aujourd’hui aussi, il est important que les parents parlent ouvertement et clairement de ces sujets avec leurs enfants. Si nous avertissons les enfants dans leur jeunesse, ils s’y tiendront lorsqu’ils seront plus âgés (Pro 22:6).
Lemuel signifie ‘consacré à Dieu’ ou ‘appartenant à Dieu’. Son nom n’apparaît qu’ici. Lemuel a été instruit par sa mère. C’était « l’oracle » qu’elle portait comme fardeau dans son cœur. Cela correspond à la manière dont l’enseignement est transmis dans le livre des Proverbes. Le livre commence par les paroles d’un père à son fils : « Écoute, mon fils, l’instruction de ton père » (Pro 1:8a). Le père lui dit aussi : « N’abandonne pas l’enseignement de ta mère » (Pro 1:8b). Cet enseignement ou cette instruction est donné en détail dans ce dernier chapitre.
Il confirme la grande influence que les mères ont sur leurs enfants. Dans les livres 1 Rois et 2 Chroniques, le nom de la mère d’un roi est souvent mentionné (1Roi 11:26 ; 14:21 ; 15:2 ; 2Chr 12:13 ; 13:2 ; 20:31). C’est une grande bénédiction d’avoir une mère qui craint Dieu (2Tim 1:5 ; 3:15). La mère de Lemuel est honorée par Dieu qui consacre tout un chapitre de sa Parole à son enseignement. Cela prouve la valeur de ses paroles pour chaque génération à travers les siècles jusqu’à aujourd’hui. Après sa mère, sa propre femme est la deuxième personne qui a une grande influence sur un homme. La mère de Lemuel parle de sa valeur à partir du verset 10.
Ses paroles s’appliquent aussi à nous. Nous sommes en effet rois (Apo 1:6). Nous n’exerçons pas encore la royauté, mais nous en possédons la dignité et devons donc aussi nous comporter de manière ‘royale’. Nous devons donc prendre à cœur les avertissements de la mère.
2 La soucie d’une mère pour son fils
2 Quoi, mon fils ? et quoi, fils de mon ventre ? et quoi, fils de mes vœux ?
Dans le triple emploi du mot « quoi », nous entendons le désir ardent de la mère que son fils réponde à son haut appel. Elle parle comme quelqu’un qui réfléchit au conseil qu’elle va donner à son fils, tant elle se soucie de lui. La question, qui est en même temps un appel, vient comme un profond soupir du cœur de la mère qui se soucie du bien-être de son fils. Elle veut lui dire ce qui est pour son bien, et le faire avec des paroles qui le touchent et restent gravées dans son cœur : « Les paroles des sages sont comme des aiguillons, et les recueils, comme des clous enfoncés : ils sont donnés par un seul berger » (Ecc 12:11).
La mère s’adresse à son fils de manière insistante, d’une voix pleine d’amour. Elle veut toute son attention. La triple répétition du mot « fils » montre le sérieux de l’avertissement. Elle l’appelle d’abord « mon fils ». Cela indique sa relation directe avec lui. Ensuite, elle s’adresse à lui en tant que « fils de mon ventre ». Elle dit ainsi qu’il est son propre fils, qu’il n’a pas été adopté, mais qu’il est né d’elle. Enfin, elle l’appelle « fils de mes vœux ». Cela indique qu’elle l’a consacré à l’Éternel. Cela rappelle ce qu’Anne a fait avec Samuel (1Sam 1:11). Tout comme Anne, elle a sans doute beaucoup prié pour cet enfant, avant et après sa naissance (1Sam 1:28).
3 Avertissement contre les femmes
3 Ne donne pas ta force aux femmes, ni tes voies à celles qui perdent les rois.
Le premier danger qu’elle lui signale est celui des femmes. Elle l’avertit de ne pas donner sa « force aux femmes ». Son avertissement est qu’il ne doit pas passer son temps à satisfaire ses désirs sexuels. Il y a suffisamment de femmes dans son entourage, mais il ne doit pas porter son attention sur elles. S’il le fait, sa force s’en trouvera consumée. Il n’aura plus la force d’accomplir sa véritable tâche de roi.
Beaucoup de rois ont été rendus impuissants dans l’exercice de leur royauté en cédant à leurs désirs sexuels. Parmi eux, David et surtout Salomon. Ils ont fait l’expérience honteuse dans leur vie de la vérité de ce que dit ici la mère (2Sam 12:9-10 ; 1Roi 11:11 ; Néh 13:26). Il n’y a rien de mal à avoir une femme. Celui qui a reçu une femme a reçu un grand présent de Dieu. Ce qui est mal, péché et destructeur, c’est d’en avoir plus d’une.
4 - 7 Avertissement contre le vin
4 Ce n’est pas aux rois, Lemuel, ce n’est pas aux rois de boire du vin, ni aux grands [de dire] : Où sont les boissons fortes ? 5 de peur qu’ils ne boivent, et n’oublient le statut, et ne fassent fléchir le jugement de tous les fils de l’affliction. 6 Donnez de la boisson forte à celui qui va périr, et du vin à ceux qui ont l’amertume dans le cœur : 7 qu’il boive et qu’il oublie sa pauvreté, et ne se souvienne plus de ses peines.
L’autre danger, qui va souvent de pair avec celui des femmes, est de devenir dépendant de l’alcool (verset 4 ; Osé 4:11 ; Apo 17:2). Le vin en soi n’est pas mauvais (Jug 9:13 ; Psa 104:15). C’est en boire trop qui est mauvais. Cela vaut encore plus pour un roi. Il ne doit pas en boire et ne pas en demander non plus. Il s’agit de la consommation excessive d’alcool ou du besoin d’en consommer en raison de la pression constante qui pèse sur lui. Celui qui veut bien gouverner un peuple doit d’abord être capable de se gouverner lui-même. Noé a échoué dans ce domaine lorsqu’il a reçu le gouvernement de la terre purifiée (Gen 9:1-7,20-24).
La mère lui rappelle les conséquences d’une consommation excessive d’alcool : il oubliera « le statut » (verset 5). Il oubliera la loi royale, dans laquelle Dieu a dit comment il doit se comporter pour être un bon roi (Deu 17:17-20). L’alcool trouble l’esprit. Celui qui est ivre ne voit plus les choses clairement et ne peut rendre de jugement équitable dans les litiges.
Un roi ivre est répugnant (1Roi 16:8-9 ; 20:16). Quant à rendre la justice dans un procès, il ne fera rien d’autre que « fléchir le jugement de tous les fils de l’affliction ». Aucun des affligés n’obtient justice, car le roi est embrumé dans son esprit. De plus, les riches qui exploitent les affligés peuvent le manipuler (cf. Osé 7:5). Ils lui dicteront le jugement qu’il doit rendre.
Les versets 6-7 sont très probablement sarcastiques. Ce n’est pas un conseil sérieux que de donner de la boisson forte à des gens qui sont en danger de mort (« celui qui va périr »), qui sont profondément déprimés (« ceux qui ont l’amertume dans le cœur ») ou qui sont dans une situation de « pauvreté » et « de ses peines ». Le conseil serait alors : donnez-leur autant de la boisson forte et de vin qu’il en faut pour les enivrer. Ils oublieront alors leur misère et n’y penseront plus. Ce conseil ne peut être sérieux, car les problèmes ne disparaissent pas, mais restent bien présents une fois l’ivresse passée. Il faut alors recommencer à boire. De cette manière, cela devient une dépendance. Il est bien plus vrai que les personnes en danger de mort ou dans une profonde tristesse ont besoin de la parole de Dieu, de compréhension et d’aide pratique.
Pour un roi qui est sous haute pression, qui est admiré et dont on attend la justice, la consommation d’alcool n’est pas une option. Il ne peut pas se soustraire à ses responsabilités ou chercher un soulagement en se ‘mettant à boire’. Un roi qui sait que sa tâche lui a été confiée par Dieu attendra tout de Dieu pour l’accomplir. Il recevra alors ce dont il a besoin.
Le conseil que le roi Lemuel reçoit de sa mère est aussi important pour nous. Nous sommes rois et nous pouvons régner avec le Seigneur Jésus (Apo 1:6). Nous ne régnons pas encore comme des rois, mais nous avons la dignité d’un roi. Nous perdons cette dignité par une mauvaise gestion de la sexualité et de l’alcool. Si nous cédons à ces désirs, nous perdons la pureté et la simplicité de notre consécration au Seigneur (cf. Apo 14:4-5) et nous devenons des objets de mépris et de manipulation.
8 - 9 Ouvrir la bouche pour rendre justice
8 Ouvre ta bouche pour le muet, pour la cause de tous les délaissés. 9 Ouvre ta bouche, juge avec justice, et fais droit à l’affligé et au pauvre.
La mère dit à son fils, le roi, qu’il ne doit pas ouvrir la bouche pour y verser du vin, mais pour être une voix « pour le muet » (verset 8). Il ne s’agit pas ici d’une personne incapable de parler. Il peut s’agir d’une personne trop timide pour s’exprimer. Quelqu’un peut aussi être frappé de mutisme, à cause des accusations injustes ou de la violence verbale de son adversaire. Dans tous les cas, il s’agit d’une personne qui ne peut pas parler pour elle-même afin de défendre sa propre cause.
Le roi doit aussi ouvrir la bouche « pour la cause de tous les délaissés ». Ils ont peut-être des mots, mais ils n’ont pas la force de les prononcer. Dans les deux cas, cela demande de l’intelligence pour comprendre la situation de ceux qui sont affligés et qui se tournent vers lui pour obtenir un jugement juste.
Le roi semble ici être à la fois avocat et juge. En tant qu’avocat, il s’est identifié au verset 8 à la cause d’un muet et de tous les délaissés. Cela lui permet d’agir en tant que juge au verset 9. Comme il n’a pas bu de vin et qu’il est resté lucide, il est capable d’ouvrir la bouche et de juger avec justice, rendant justice aux affligés et aux pauvres (cf. 2Sam 14:4-11 ; 1Roi 3:16-28 ; Psa 45:3-5 ; 72:4 ; Ésa 9:5-6).
10 L’importance de la femme de valeur
10 Une femme de valeur ! Qui la trouvera ? Car son prix est bien au-delà des rubis.
Introduction aux versets 10-31
Les chapitres précédents ont beaucoup parlé de la femme folle, des femmes folles et mauvaises. Dans ce dernier chapitre aussi, nous entendons encore l’avertissement à son sujet de la bouche de la mère de Lemuel à son fils (verset 3). C’est pourquoi il est si beau que le livre se termine par une louange à la femme sage, à la femme dans toute la valeur qu’elle a pour Dieu, pour son mari et pour ses enfants.
La sagesse est personnifiée par une femme, car la femme, en raison de la diversité de ses applications, est un excellent exemple de sagesse. Partout où elle est, sa sagesse est visible, et dans tout ce qu’elle fait, nous voyons à quel point elle est sage. Nous la voyons à la maison, au marché, dans ses actes de charité et dans les affaires. En personnifiant la sagesse, l’auteur rend toutes les leçons concrètes.
Nous la voyons à l’œuvre dans la vie quotidienne. Elle est appelée « un vase plus faible » (1Pie 3:7, traduction littérale). Pourtant, elle agit avec force. La cause en est sa crainte de Dieu et sa sagesse. Cela la rend zélée tout en restant calme et maîtresse de son travail. Nous voyons ces qualités dans sa consécration envers son mari et ses enfants, dans la manière dont elle traite son personnel et dans ses activités d’affaires. Elle est déterminée dans son action, sans pour autant quitter sa place d’épouse aux côtés de son mari. Elle honore son mari, qui est honoré à la porte. Son comportement est tel qu’il lui fait entièrement confiance dans tout ce qu’elle fait. Elle est honorée par son mari, ses enfants et ses œuvres.
Cette louange pour la femme est un exemple ou un modèle pour toutes les femmes qui souhaitent mener une vie sage. Mais comme il s’agit de l’essence même de la sagesse, ce qui est dit d’elle contient des leçons importantes non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes. Ce passage enseigne que la crainte de l’Éternel inspire les femmes et les hommes à être des intendants fidèles du temps et des talents que Dieu leur a donnés. Cette intendance est mieux enseignée et vécue dans le cadre familial. La sagesse avec laquelle cette gestion est exercée se manifeste dans une vie équilibrée, où l’attention est accordée tant aux tâches ménagères qu’aux activités commerciales et à la charité.
Cet hommage à la femme est écrit dans le style particulier que nous retrouvons notamment dans les Psaumes : Psaumes 9 ; 10 ; 25 ; 34 ; 37 ; 111 ; 112 ; 119 ; 145. Cette forme est appelée ‘acrostiche’. Le premier mot de chaque verset ou d’un groupe de versets commence par une lettre successive de l’alphabet hébreu. L’acrostiche commence au verset 10 avec la première lettre, l’aleph, et se termine au verset 31 avec la dernière lettre, le taw.
Le fait que tout l’alphabet soit utilisé pour chanter les louanges de la femme de valeur peut symboliser que nous avons une description complète d’elle, qu’il ne manque rien. C’est un tout cohérent. On a souligné le fait que l’amour n’est pas mentionné. Mais un engagement tel que celui dont fait preuve cette femme serait-il possible sans que l’amour en soit le motif ? Nous voyons une femme qui accomplit ses tâches avec joie. Si nous voulons une description de la relation de l’amour entre un homme et une femme, nous pouvons nous référer au livre du Cantique des Cantiques. Au Proverbes 31 il s’agit de la consécration de la femme envers son mari, qui se manifeste dans tout ce qu’elle fait.
La description de cette femme n’est pas une description qui s’applique sans réserve à toutes les femmes. La femme qui est présentée ici est une personne riche et distinguée qui, tout comme son mari, occupe une position sociale élevée. Elle dirige une maison avec un domaine et des domestiques. Elle fait le commerce de biens immobiliers, de vignobles et de marchandises. Elle gère les affaires domestiques et fait preuve de charité, pour laquelle elle dispose aussi des moyens nécessaires. Peu de femmes se trouvent dans une telle position et dans de telles circonstances.
Il s’agit apparemment davantage de l’idée générale de ce dont une femme est capable lorsqu’elle se laisse entièrement guider par la sagesse. On nous présente la femme idéale, l’épouse parfaite, l’aide dévouée de son mari, intègre, craignant Dieu, économe et sage. On retrouvera ces caractéristiques chez toute femme craignant Dieu, dans la mesure de ses possibilités. Il s’agit de se mettre à la disposition des autres. C’est pourquoi ce passage s’applique aussi à l’homme craignant Dieu.
Derrière la description de cette femme, nous voyons l’image de l’église comme la femme de l’Agneau, ou l’église telle que le Seigneur Jésus la voit, dans sa perfection, sans défaut. Dans la pratique, Il œuvre par sa Parole afin de pouvoir la présenter ainsi à Lui-même (Éph 5:26-27). Ce qui est dit de la femme de valeur peut souvent s’appliquer à l’église.
La question introductive dans la première ligne du verset 10 suppose que la femme que la mère va décrire n’est pas facile à trouver (cf. Pro 20:6 ; Ecc 7:28). Mais lorsqu’on la trouve, elle est un trésor de grande valeur. La mère du roi Lemuel l’a surtout mis en garde, au verset 3, de ne pas donner sa force aux femmes. Elle va maintenant lui enseigner ce qu’est la femme qui sera une véritable aide pour lui. Elle décrit les caractéristiques et les qualités de cette femme. C’est ce à quoi il doit prêter attention lorsque qu’il la cherche.
Il s’agit pour elle que son fils cherche « une femme de valeur ». Elle donne ainsi, au début de la description des qualités, une ‘description complète’. L’expression « de valeur » signifie : qui répond à toutes les exigences, fidèle, éprouvée, de bonne qualité, d’une manière bonne et solide. Cela signifie que cette femme possède toutes les vertus qui sont mentionnées dans la louange à son sujet et qu’elle les met aussi en pratique. Cette femme, tout comme la sagesse, vaut plus que les rubis, oui, « son prix est bien au-delà des rubis » (Pro 3:15 ; 8:11).
Sur le plan spirituel, nous pouvons appliquer cela à l’église. Elle est la femme de l’Agneau, qui est Christ. Elle est pour Lui « une perle de très grand prix » pour qui Il a tout abandonné afin de la posséder (Mt 13:45-46).
11 - 12 Elle défend les intérêts de son mari
11 Le cœur de son mari se confie en elle, et il ne manquera pas de butin. 12 Elle lui fait du bien et non du mal, tous les jours de sa vie.
Après avoir déterminé la valeur immesurable de la femme, suit la description de ses vertus, c’est-à-ce ses qualités qui se manifeste dans ses actes. Avant cela, il dit comment son mari la voit, ce qu’elle signifie pour lui (verset 11), et inversement, comment elle le voit, ce qu’il signifie pour elle (verset 12). Son mari lui fait entièrement confiance. Ce n’est pas l’amour, mais la confiance qui est le fondement d’un bon mariage. L’amour peut parfois s’estomper, mais la confiance doit toujours être totale. Un mari confiant et une femme fidèle forment une unité indestructible.
Son mari part travailler le matin en lui faisant entièrement confiance (Psa 104:23). Quand il ferme la porte derrière lui, il le fait avec la certitude que sa femme veillera sur ses intérêts pendant son absence. Il lui laisse tout en toute confiance, ce qui lui permet de se concentrer pleinement sur son travail.
Elle contraste fortement avec la femme adultère qui profite de l’absence de son mari pour commettre l’adultère (Pro 7:18-19). Le même contraste existe avec les femmes que le prophète Amos appelle « vaches de Basan » et dont il dit qu’elles commandent à leur mari : « Apporte, afin que nous buvions ! » (Am 4:1).
Elle ne trahit en aucune manière la confiance que son mari a en elle. Ses biens sont entre ses mains sûres et fidèles (verset 11). Sa femme n’est pas une femme dépensière, mais quelqu’un qui gère ses biens avec sagesse. Quand il rentre du travail, elle n’a rien gaspillé de ses biens. Dans tout mariage, et certainement dans une grande maison, une telle confiance en sa consécration envers lui et sa maison avec tous ses biens est essentielle.
Sa femme « lui fait du bien et non du mal » (verset 12), car elle est liée à lui. Si elle ne lui faisait pas du bien et lui faisait du mal, elle se ferait aussi du mal à elle-même. Dans un bon mariage, le mari et la femme recherchent toujours le bien l’un pour l’autre et ne cherchent jamais à se faire du mal. L’accent est mis ici sur l’action de la femme. Elle est dans une position où son mari lui a tout confié et où elle jouit d’une grande liberté d’action. Mais tout ce qu’elle fait, elle le fait en pensant à lui. Elle illustre dans sa vie ce que Paul écrit : « Celle qui s’est mariée a le cœur occupé des choses du monde, comment plaire à son mari » (1Cor 7:34b).
Elle n’agit pas ainsi de manière occasionnelle, quand cela lui convient, mais « tous les jours de sa vie ». Cela montre sa fidélité constante dans le mariage. Elle reste fidèle au serment qu’elle a prêté lorsqu’elle s’est mariée : jusqu’à ce que la mort les sépare. Même lorsqu’ils sont tous deux âgés, elle continue à lui faire du bien.
Elle est indépendante, mais pas centrée sur elle-même. Ses activités ne servent pas à son épanouissement personnel, mais à soutenir son mari. Elle est tournée vers lui et non vers sa carrière. Il n’est pas question qu’elle suive une voie indépendante de son mari, comme c’est souvent le cas dans notre société moderne et comme on y encourage aussi.
Cette relation de confiance et de bienveillance illustre la confiance que le Seigneur Jésus accorde à son église. Il la connaît, prend soin d’elle et lui fait confiance pour défendre ses intérêts sur la terre pendant son absence. Le fait que l’église dans son ensemble Lui soit devenue infidèle n’est pas l’aspect qui ressort ici. Il s’agit ici du fait qu’Il voit dans les croyants consacrés la fidélité et la consécration qu’Il apprécie.
13 - 15 Elle pourvoit à l’habillement et à la nourriture
13 Elle cherche de la laine et du lin, et travaille de ses mains avec joie. 14 Elle est comme les navires d’un marchand, elle amène son pain de loin. 15 Elle se lève quand il est encore nuit, et elle donne la nourriture à sa maison, et la tâche à ses servantes.
Au verset 13 commence l’énumération des activités. Elle apparaît comme une femme dont, comme « convient à des femmes qui font profession de servir Dieu », la parure consiste en « de bonnes œuvres » (1Tim 2:10). Son premier souci est que sa famille soit bien habillée (verset 13). Elle n’achète pas les vêtements et ne les fait pas non plus confectionner. Elle pourrait très bien le faire, car elle en a les moyens. Elle n’achète même pas les tissus pour les vêtements au marché, mais les matières premières « la laine et le lin », afin de fabriquer elle-même les tissus. Même l’achat des matières premières se fait avec soin. « Elle cherche », ce qui signifie qu’elle essaie d’obtenir les meilleurs matériaux.
Une fois qu’elle a les matières premières, elle se met au travail. Elle ne travaille pas à contrecœur, mais « avec joie ». La laine provient des brebis et le lin pousse dans les champs. La laine sert à confectionner des vêtements qui réchauffent le corps lorsqu’il fait froid. Le lin sert à confectionner des vêtements légers, plus adaptés aux journées chaudes. Elle a des vêtements adaptés à chaque température.
Comme application spirituelle, on peut dire ce qui suit. En ce qui concerne la laine, cela indique que l’église est un lieu où chaque membre fait l’objet d’une attention chaleureuse et aimante. Le lin représente les actes justes (Apo 19:8). L’église est aussi un lieu où chacun reçoit ce à quoi il a droit. Chacun est reconnu dans ses qualités spécifiques. On lui donne la possibilité de les développer.
L’église cherche cela. Cela signifie qu’elle prie pour cela. Elle cherche auprès du Seigneur ce dont elle a besoin pour rayonner d’amour et de justice.
Outre le souci du vêtement, elle a aussi celui de la nourriture (verset 14). Tout comme elle choisit avec soin les matériaux pour les vêtements qu’elle confectionne, elle choisit aussi avec soin la nourriture. Dans sa recherche, elle n’est pas comparée à ‘un navire’, mais à « des navires ». Elle fait preuve d’une grande diversité dans ses activités pour se procurer de la nourriture. Elle tire le meilleur de tout. C’est « son pain » et elle la fait venir « de loin ». C’est le pain dont elle vit et qu’elle donne aussi à sa maison. Elle n’a pour ses domestiques d’autre nourriture que celle qu’elle mange elle-même.
Dans l’application spirituelle, il s’agit de la nourriture spirituelle pour l’église et pour tous ceux qui en font partie. Cette nourriture vient ‘de loin’, du ciel, où est Christ. Il nourrit et chérit l’église (Éph 5:29), c’est-à-dire qu’Il lui donne à manger et à se réchauffer.
La nourriture ne doit pas seulement être achetée, mais aussi préparée et mise sur la table (verset 15). Pour le petit-déjeuner, cela doit être fait avant que tout le monde se réveille et se mette à table. Elle ne charge pas les servantes de tout préparer et de tout mettre en place, mais elle le fait elle-même. Pour cela, elle se lève tôt. Elle veut être sûre que son mari, ses enfants et aussi les servantes commencent la journée avec un bon repas.
L’église est composée de croyants qui cherchent à se servir mutuellement avec la nourriture de la parole de Dieu. Ils réalisent qu’ils ont besoin les uns des autres pour cela. Les uns apprennent des autres. Les croyants ne sont pas seulement membres de la maison de Dieu avec tous les privilèges qui en découlent, mais ils ont aussi tous une tâche à accomplir. Pour bien accomplir cette tâche, ils ont besoin de la force que leur donne la nourriture de la parole de Dieu. Chacun reçoit la part qui lui est attribuée, autant qu’il en a besoin pour accomplir son service.
16 - 18 Sa saine politique financière
16 Elle pense à un champ, et elle l’acquiert ; du fruit de ses mains elle plante une vigne. 17 Elle ceint ses reins de force, et fortifie ses bras. 18 Elle éprouve que son trafic est bon ; de nuit sa lampe ne s’éteint pas.
Après avoir pris soin de sa famille et de tous ceux qui en font partie, elle a les mains libres pour entreprendre des actions qui augmentent le budget familial (verset 16). Elle augmente les revenus de son mari. Dans cette partie de l’énumération, nous voyons que la femme est aussi une bonne femme d’affaires qui investit judicieusement. Il n’est pas question ici d’achats sots ou de contracter des dettes. Après avoir acquis le champ, elle le transforme elle-même en vigne.
Dans l’application spirituelle, il s’agit des choses sur lesquelles nous fixons notre attention. Un champ est un terrain sur lequel on travaille pour y cultiver quelque chose et en tirer profit. Elle transforme le champ en vignoble de ses propres mains. Un vignoble symbolise la joie. Dans ce contexte, nous pouvons voir le champ comme une image de la famille. L’église est aussi composée de familles. Chaque famille qui vit pour Dieu est une joie pour Lui. Nous pouvons aussi acheter un champ pour nous-mêmes (Lc 14:18). Dans ce cas, nous ne pensons qu’à notre propre plaisir et nous laissons Dieu à l’écart. Cela n’est pas conforme à l’appel de l’église.
Tout ce qu’elle fait, elle le fait de toutes ses forces (verset 17). « Ceint ses reins » signifie que les vêtements sont relevés et attachés autour des hanches afin de pouvoir marcher sans entrave. En même temps, la ceinture donne de la force aux hanches. Le bras est aussi un symbole de force. Elle « fortifie ses bras ». Elle ne possède pas cette force en elle-même. C’est une femme qui craint l’Éternel (verset 30). Cela signifie que sa force réside dans sa relation avec Dieu.
L’église n’a pas de force en elle-même. Elle se fortifie dans le Seigneur et dans la puissance de sa force (Éph 6:10).
Tout en s’affairant, « elle éprouve que son trafic est bon » (verset 18). Elle évalue ce qu’elle a fait et constate un résultat positif. Cela l’encourage à continuer de cette façon. Elle travaille jusque tard dans la nuit. Bien sûr, elle a besoin de repos et de sommeil et ne travaille pas toute la nuit. Il s’agit de son engagement. Celui-ci ne se limite pas à un nombre d’heures fixé dans un contrat.
Il est dit d’Anne qu’elle « servait [Dieu] en jeûnes et en prières, nuit et jour » (Lc 2:37). Cela ne signifie pas non plus qu’Anne ne dormait jamais. Il s’agit de ce qui la caractérisait. Il en est de même pour cette femme. Le fait que sa lampe ne s’éteigne pas pendant la nuit peut aussi signifier que sa maison est épargnée par les catastrophes qui s’abattent sur les méchants (Job 18:6 ; Jér 25:10).
Lorsque l’église vit avec le Seigneur, cherche et trouve sa force en Lui, elle voit que son travail est béni. Nous le voyons surtout au début du livre des Actes (Act 2:47). L’église vit dans la nuit du monde. Sa lampe ne doit donc pas s’éteindre, mais briller de mille feux. Cela renvoie au témoignage qu’elle rend à Celui qui est la lumière du monde. Nous pouvons tous rendre ce témoignage individuellement. Il peut aussi être visible dans nos maisons (cf. Exo 10:23).
19 - 21 Elle travaille pour sa famille et les pauvres
19 Elle met la main à la quenouille, et ses doigts tiennent le fuseau. 20 Elle étend sa main vers l’affligé, et tend ses mains au pauvre. 21 Elle ne craint pas la neige pour sa maison, car toute sa maison est vêtue d’écarlate.
Elle a acheté des matières premières pour les vêtements (verset 13) et a fait ses affaires. Le soir, à la lumière de la lampe (verset 18), elle va transformer la laine et le lin en tissus (verset 19), dont elle pourra ensuite faire des vêtements. Elle sait comment utiliser la quenouille. Nous voyons son habileté dans la description.
L’église doit aussi savoir comment confectionner des vêtements, c’est-à-dire qu’elle doit être consciente de la manière dont elle est revêtue de vêtements spirituels. Ainsi, les croyants sont revêtus des vêtements du salut et du manteau de la justice (Ésa 61:10). Paul savait comment revêtir les croyants de cela, c’est-à-dire qu’il leur expliquait quelle était leur position en Christ. Les croyants sont revêtus de Christ. C’est surtout dans la lettre aux Éphésiens que Paul explique ce que cela signifie.
La femme prend soin de sa famille, mais elle n’oublie pas non plus ceux qui sont affligés et pauvres (verset 20). Elle est socialement engagée. Elle a peut-être aussi confectionné des vêtements pour eux, ou en tout cas leur a distribué ce qu’elle avait (cf. Act 9:36-39). Le fait qu’elle ouvre sa main à l’affligé signifie qu’elle lui donne volontairement et généreusement (Psa 112:9). Elle ne le renvoie pas avec un petit pourboire. Le fait qu’elle étende ses mains vers les pauvres ajoute l’idée de compassion. Ce sont des mains qui ont travaillé dur et avec habileté, et non les mains d’une femme riche et paresseuse. Elle met son zèle au service de la générosité et de la compassion.
L’église peut partager avec les moins fortunés ce qu’elle a acquis en intelligence spirituelle. Elle n’est pas isolée dans le monde et ne reste pas dans un coin avec un livre, profitant égoïstement de toutes les vérités. Beaucoup de gens sont affligés et pauvres spirituellement. Elle leur ouvrira sa main, elle étendra ses mains vers eux et leur distribuera les bénédictions spirituelles qu’elle a découvertes.
Elle ne pense pas seulement au présent, mais aussi à l’avenir (verset 21). L’hiver approche. Toute femme qui a une famille à charge commence à penser aux vêtements d’hiver à la fin de l’été. Elle veut bien préparer sa famille au froid qui approche. Quand le froid arrive, sa famille porte des vêtements chauds. Les vêtements sont non seulement chauds, mais aussi distingués. Le mari et les enfants ont l’air soignés. Elle a du goût.
Le froid du monde ne la dérange pas, car elle veille à ce qu’une chaleur bienfaisante d’amour règne dans sa maison. De même, l’église tient le froid du monde à l’écart lorsque sa chaleur et son amour y sont présents. C’est précisément maintenant que cela est nécessaire, car nous savons que la fin de toutes choses est proche (1Pie 4:7). Le froid des jugements de Dieu s’installe lentement. C’est pourquoi il nous est dit d’avoir avant tout un amour fervent les uns pour les autres (1Pie 4:8).
22 - 23 Elle et son mari
22 Elle se fait des tapis ; le fin coton et la pourpre sont ses vêtements. 23 Son mari est connu dans les portes de la ville quand il s’assied avec les anciens du pays.
Tout en prenant soin des autres, elle n’oublie pas de prendre soin d’elle-même (verset 22). Les « tapis » donnent de la chaleur. Ses vêtements « du fin coton et de la pourpre » témoignent de sa richesse et de son rang élevé. Cela rappelle le riche homme dont parle le Seigneur Jésus, qui était aussi vêtu de pourpre et de fin lin (Lc 16:19). Le problème n’était pas les vêtements qu’il portait, mais le fait qu’il « menait joyeuse vie, chaque jour, splendidement » tout en ignorant totalement le pauvre qui était couché à sa porte. Chez lui, la charité de cette femme était totalement absente.
L’église a un haut appel. Paul en parle en détail en Éphésiens 1-3. Il montre pour ainsi dire à l’église ses vêtements dignes. Elle a été « rendue agréable dans le Bien-aimé » (Éph 1:6), revêtue de Lui. Il l’appelle ensuite à marcher « d’une manière digne de l’appel » dont elle a été appelée (Éph 4:1). Il explique comment elle peut le faire dans les chapitres suivants (Éphésiens 4-6).
Elle ne tire pas sa dignité d’elle-même, mais de son mari (verset 23). La « porte » est le lieu de réunion des anciens, du conseil municipal, où se discutent les affaires judiciaires (Rut 4:1-12). Son mari s’occupe des intérêts de la ville. Il ne s’assied pas discrètement parmi « les anciens du pays », mais est un homme de prestige, un chef connu.
L’église est liée à un Époux qui s’occupe constamment des intérêts de la ville, ce qui désigne aussi son église. En Apocalypse 21, la description de l’épouse passe soudainement, sans aucune explication, à la ville (Apo 21:9-10). L’épouse est la ville. La question est de savoir s’Il est aussi connu partout, et surtout dans les portes, les lieux de justice, où nous pouvons penser aux églises locales. Est-ce qu’Il est aux commandes, Lui est-Il donné l’autorité ?
L’expression « s’assied avec les anciens » fait penser à Apocalypse 5. Nous y voyons l’Agneau au milieu des Anciens. L’Agneau n’est pas assis, mais debout comme immolé. On peut aussi dire de l’Agneau qu’Il est connu dans les portes. Comme dit, la porte est le lieu du gouvernement et de l’administration. Le trône de Dieu en parle. Les sept esprits qui sortent du trône le montrent. La connaissance que possèdent les 24 Anciens de l’Agneau se manifeste par leur prosternation et leur adoration, comme nous le lisons à la fin de l’Apocalypse 5. Lorsque Jean pleure parce que personne n’est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux, l’un des Anciens le console. Cet Ancien connaît l’Agneau et désigne à Jean le lion qui est de la tribu de Juda.
24 Elle vend et livre
24 Elle fait des chemises, et les vend ; et elle livre des ceintures au marchand.
Elle a pris soin de sa famille, elle s’est occupée des pauvres, et la position de son mari est clairement établie. Maintenant, elle se met au travail pour les gens qui l’entourent. Elle veut aussi les servir avec ses capacités, mais elle demande un prix pour ses services. Cela augmentera sa fortune, mais enrichira aussi les autres. Ce qu’elle vend et livre est de qualité.
L’église a beaucoup à offrir, mais parfois il faut en demander un prix. La vérité doit être achetée (Pro 23:23). Le pécheur ne peut rien payer pour être sauvé. C’est par grâce qu’il est sauvé (Éph 2:8). Mais la vérité de la parole de Dieu ne nous est pas donnée gratuitement. Apprendre à connaître la vérité demande du temps et des efforts.
25 - 27 La sagesse et la prospérité
25 Elle est vêtue de force et de dignité, et elle rit du jour à venir. 26 Elle ouvre sa bouche avec sagesse, et la loi de la bonté est sur sa langue. 27 Elle surveille la marche de sa maison, et ne mange pas le pain de paresse.
Ce qui la caractérise s’exprime dans sa manière de s’habiller. Ses vêtements révèlent qui elle est (verset 22). Au verset 25, il est à nouveau question de ses vêtements, mais d’une manière différente. Ses vêtements, ce que l’on voit d’elle, sont « de force et de dignité ». C’est une femme qui rayonne de force et d’excellence. Tout en elle est dynamique et d’une grande beauté. Elle aborde chaque matin avec sourire. Ce n’est pas de l’orgueil, mais une confiance inébranlable en Dieu qui guide sa vie et lui donne la force de tout accomplir.
L’église doit toute la force et la dignité dont elle est revêtue au Seigneur Jésus. La force et la dignité Lui appartiennent et Il les a posées sur elle, Il l’en a revêtue (Lc 24:49). La force et la dignité sont des caractéristiques divines. Ce sont des attributs de Dieu Lui-même, et Il les manifeste. Nous voyons ici l’image de l’église comme la femme de l’Agneau qui s’est préparée dans une robe de lin. D’une part, elle a confectionné cette robe elle-même, car elle témoigne des actes justes qu’elle a accomplis. D’autre part, ce vêtement lui a été donné, car c’est la grâce de Dieu qui l’a rendue capable d’accomplir ces actes justes (Apo 19:7-8).
Cette conscience rend possible à l’église qu’elle « rit du jour à venir ». Nous pouvons penser ici à l’attente de la venue du Seigneur pour les siens, et aussi à sa venue ensuite sur la terre avec les siens. Elle se réjouit de ce qui vient, car tout est lié à Celui qui vient. C’est pourquoi elle se réjouit de Celui qui vient. Elle aime son apparition (2Tim 4:8).
La femme de valeur n’est pas connue pour être bavarde, et encore moins pour être une commère ou une médisante (cf. 1Tim 5:13 ; Tit 2:3). Le fait qu’il soit dit ici qu’elle ouvre la bouche signifie qu’elle ne parle pas habituellement. Mais lorsqu’elle parle, des paroles de « sagesse » sortent de sa bouche. Il apparaît alors que « la loi de la bonté est sur sa langue ».
Ses discussions pour convaincre quelqu’un proviennent d’un bon sens. Et les instructions qu’elle donne sont fidèles. Que « la loi de la bonté » est sur sa langue signifie que ce qu’elle dit ne repousse pas, mais invite à accepter ce qui est dit. C’est agréable de l’écouter.
L’enseignement dans l’église se caractérise par la sagesse et la bonté. La bonté ne signifie pas une douceur sans caractère. Si des adversaires doivent être réprimandés, cela doit être fait sans ambiguïté. Néanmoins, il est important que cela se fasse avec bonté, c’est-à-dire que le motif soit de gagner l’autre (2Tim 2:24-26).
Avant que d’autres ne parlent d’elle aux versets 28-31, sa surveillance est mentionnée comme dernière de ses vertus (verset 27). Elle ne se laisse pas tromper par sa prospérité, comme si, grâce à tous ses efforts et aux résultats escomptés, elle pouvait désormais poursuivre son chemin sans souci. Non, tout en travaillant, elle garde un œil attentif sur tout ce qui se passe dans sa maison. C’est là que se trouve le centre de ses activités. Tout tourne autour de sa famille.
Elle sait ce que fait chaque membre de la famille. Elle est attentive à qui entre dans sa maison et à ce qui s’y passe, ainsi qu’aux conséquences que cela peut avoir. Elle peut ainsi intervenir à temps si elle remarque quelque chose qui menace la consécration d’un membre de la famille au service de Dieu. Elle ne se repose pas sur ses acquis. Même si elle ‘réussit’, elle ne « mange pas le pain de paresse ». Elle ne se retire pas avec complaisance pour contempler les résultats de ses efforts avec un sentiment d’autosatisfaction. Sa tâche n’est pas terminée tant qu’elle a une famille à diriger.
L’église ne doit pas non plus penser que tout va bien et que personne ne peut lui ôter les bénédictions qu’elle a reçues. Paul met en garde les Thessaloniciens contre ce genre de complaisance. Il leur dit, en s’incluant lui-même : « Ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres » (1Th 5:6). Le commandement est : « Persévérez dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces » (Col 4:2), afin d’« après avoir tout surmonté, tenir ferme » (Éph 6:13).
28 - 31 Elle et ses actions sont louées
28 Ses fils se lèvent et la déclarent heureuse, son mari [aussi], et il la loue : 29 Beaucoup de filles ont fait preuve de valeur ; mais toi, tu les surpasses toutes ! 30 La grâce est trompeuse, et la beauté est vanité ; la femme qui craint l’Éternel, c’est elle qui sera louée. 31 Donnez-lui du fruit de ses mains, et qu’aux portes ses œuvres la louent.
Les caractéristiques de la femme de valeur sont décrites en détail dans les versets précédents. Cela suscite une réaction qui exprime l’appréciation qu’on lui porte. Cette appréciation vient de quatre côtés : de ses enfants, de son mari (versets 28-29), de l’Éternel et de ses œuvres (versets 30-31). De toutes les personnes, ses enfants et son mari la connaissent le mieux. Ils sont les mieux placés pour juger de la valeur de qui elle est, de ce qu’elle fait et de ce qu’elle a fait.
« Ses fils » sont les premiers à s’exprimer (verset 28). Ils « se lèvent ». ‘Se lever’ décrit une activité qui prépare l’expression de leur appréciation (cf. Gen 37:35). C’est comme se lever pour donner quelqu’un une ovation debout. C’est une attitude qui correspond à ce qu’ils s’apprêtent à dire. Elle exprime non seulement leur appréciation, mais aussi leur admiration et leur respect. Ils la déclarent alors heureuse ou bénie. Ainsi, toute la gloire revient à Dieu qui l’a tant bénie. Être louée par ses enfants vaut bien plus que tous les profits qu’elle a tirés de son commerce.
« Son mari » aussi, « il la couvre de louanges ». Il exprime sa grande reconnaissance pour le soutien qu’elle lui a toujours apporté et pour l’engagement avec lequel elle l’a toujours servi. Cela lui a permis de répondre à son appel. Elle a dirigé sa maison de manière plus qu’excellente. La maison appartient en fait à la fois au mari et à la femme, mais c’est la femme qui joue le rôle principal dans son administration. Il est bon et important qu’un homme exprime ouvertement son appréciation pour sa femme.
Il ajoute qu’elle surpasse toutes les autres femmes, aussi leurs filles qui, comme elle, « ont fait preuve de valeur » [ou : ont agi vaillamment] (verset 29). Les filles l’ont fait en suivant son exemple, elles l’ont appris d’elle.
Il n’est pas tout à fait clair si les paroles du verset 30 sont aussi prononcées par le mari. Peut-être que la mère de Lemuel les a prononcées pour avertir son fils de ne pas se fier aux apparences. Derrière une apparence gracieuse peut se cacher un caractère corrompu. Et la beauté extérieure est éphémère, elle ne dure pas, mais disparaît avec le temps.
Il doit être conscient du fait que la valeur d’une femme ne réside pas dans sa beauté extérieure, mais dans sa relation intérieure avec l’Éternel (cf. 1Pie 3:3-4). C’est pourquoi, lorsqu’il choisit une femme, il doit surtout veiller à ce qu’elle soit « une femme qui craint l’Éternel ». Cette femme « sera couverte de louanges » par l’Éternel et aussi par sa famille. Il en est de même pour l’église. Il ne s’agit pas de toutes sortes de choses attrayantes pour les yeux, de tous les dons spirituels qui plaisent à la vue. Il s’agit du respect et de la consécration au Seigneur. C’est important lorsque nous évaluons une église locale.
« Le fruit de ses mains » (verset 31) parle de ce qu’elle a accompli grâce à son travail acharné. Les résultats de son travail peuvent lui donner satisfaction. Elle l’a mérité. Elle dira elle-même que tout cela est grâce. Et c’est aussi le cas. En même temps, il y a eu un engagement sans faille, qui est apprécié par le Seigneur et par tous ceux qui la regardent avec ses yeux. Le Seigneur récompensera tout ce qui a été fait pour Lui.
Ses œuvres sont d’une qualité exceptionnelle. Il doit être proclamé « aux portes ». Là, où son mari s’assied avec les anciens du pays (verset 23), elle doit être appréciée. Une femme qui dirige bien sa famille est un exemple pour toute forme d’administration. Les administrations municipales et les gouvernements nationaux feraient bien de reconnaître le travail de ces femmes et de suivre leur exemple. Il y aurait alors l’espoir pour une société qui est aujourd’hui en ruine à cause des nombreuses familles rompues, notamment par des femmes qui ne poursuivent que leurs propres intérêts.
Ce n’est pas la beauté de la femme qui la rend louable, mais ses œuvres. Elle est louée pour le fruit de ses mains. C’est au fruit que se reconnaît l’arbre. Si le fruit est bon, l’arbre est aussi bon. Elle moissonne la gloire de tout ce qu’elle a semé en investissant dans l’éducation, de tous les soins qu’elle a prodigués à son mari et à ses enfants.
La force motrice en elle est la crainte de l’Éternel. À la fin du livre, cet aspect essentiel de la sagesse, qui est aussi celui avec lequel le livre commence (Pro 1:7), est souligné une fois de plus.
Il en est de même pour l’église. Ce n’est que par le respect de Dieu qu’elle est capable de s’exprimer d’une manière qui moissonnera la louange de Dieu.