1 - 2 L’égoïste et le sot
1 Celui qui se tient à l’écart recherche ce qui lui plaît ; il conteste contre toute sagesse. 2 Le sot ne prend pas plaisir à l’intelligence, mais à ce que son cœur soit manifesté.
« Celui qui se tient à l’écart » (verset 1) se fait, par son égoïsme et son égocentrisme, un ennemi de toute forme d’amitié. Tous ceux dont il devrait tenir compte l’empêchent de « rechercher ce qui lui plaît ». La seule chose qui compte pour lui, c’est ce qui lui procure du plaisir. C’est pourquoi il ne veut rien savoir de la sagesse, car celle-ci le confronte à un but plus élevé de la vie.
Si quelqu’un lui en parle, que ce soit Dieu à travers sa Parole ou un homme qui veut lui faire remarquer quelque chose, il « conteste » contre lui. Il est comme les Juifs apostats dont il est écrit qu’« ils ne plaisent pas à Dieu, et ils s’opposent à tous les hommes » (1Th 2:15). Toute son attitude montre qu’il appartient à « ceux qui se mettent à part ; ce sont des hommes naturels, n’ayant pas l’Esprit » (Jud 1:19).
Il existe toutefois une séparation que Dieu nous demande dans sa Parole. Il s’agit d’une séparation du péché et des personnes qui vivent dans le péché, ainsi que de ceux qui acceptent le péché chez les autres et ne s’en détournent pas (2Tim 2:19-21 ; 2Cor 6:14-17 ; Héb 13:13 ; 2Jn 1:7-11).
Le verset 2 est lié au verset 1. Celui qui conteste contre toute sagesse montre qu’il est un « sot », quelqu’un qui, par nature, « ne prend pas plaisir à l’intelligence ». Ce qui lui procure le plus grand plaisir, c’est de donner son opinion afin « que son cœur soit manifesté ». Il déteste l’intelligence, mais prend plaisir à faire étalage de ses propres idées sottises. Par ses paroles, il révèle ou trahit ce qui se cache dans son cœur. Un tel homme pose des questions pour montrer à quel point il est intelligent (du moins, c’est ce qu’il pense de lui-même) au lieu de vouloir être enseigné. Il a une opinion préconçue, incorrigible, et il la fait entendre.
Nous trouvons ce sot dans les jours du Seigneur Jésus parmi les chefs religieux. Ils ne peuvent se réjouir de l’intelligence que Christ veut donner et la conteste même. Ils ne veulent que ventiler leurs propres idées et être admirés pour cela.
3 Le méchant et ce qui l’accompagne
3 Quand vient le méchant, le mépris vient aussi, et avec ce qui infâme vient l’opprobre.
« Quand vient le méchant », où que ce soit, « le mépris vient aussi », et « avec ce qui est infâme vient l’opprobre ». Le mépris vient parce que le méchant regardera toujours le juste avec mépris, pour ensuite le couvrir de ce qui est infâme et d’opprobre. Il trouvera toujours quelque chose à lui reprocher, que ce soit dans sa situation ou dans son mode de vie.
Cette manière d’agir est propre au méchant, c’est sa nature. Pour lui, Dieu n’a aucune signification ni aucune valeur. L’avertissement est d’être sur nos gardes face au méchant, car en sa compagnie se trouvent le mépris, ce qui est infâme et l’opprobre qu’il déverse sur les autres par ses paroles et ses actes.
4 Les eaux profondes et un torrent qui coule
4 Les paroles de la bouche d’un homme sont des eaux profondes, et la fontaine de la sagesse est un torrent qui coule.
L’« homme » ici est un sage. Sa « bouche » est comparée à un endroit d’où jaillit l’eau et ses « paroles » sont comparées à cette eau. Ce qu’il dit sont des paroles simples, mais elles ont un sens profond. Non seulement les paroles sont profondes, mais elles sont aussi inépuisables et contiennent toujours de la sagesse, car elles proviennent de « la fontaine de la sagesse ». Les paroles d’un homme qui proviennent de la fontaine des pensées de Dieu sont à la fois profondes et coulantes. Cela indique la profondeur et l’étendue de la sagesse.
La sagesse est profonde (Job 28:12-28), elle est ce qui est en Dieu (Rom 11:33). C’est une grande grâce que Dieu nous ait communiqué ses pensées de sagesse. Il l’a fait dans sa Parole et par son Esprit. Par son Esprit, nous pouvons maintenant connaître les choses profondes de Dieu (1Cor 2:9-10). La sagesse n’est pas un océan, mais une fontaine d’où jaillit un torrent qui coule. Cette fontaine, c’est le Seigneur Jésus.
Moïse parle « d’eaux profondes » (Deu 8:7) comme l’une des bénédictions du pays promis. Dans l’application spirituelle, nous pouvons penser à la bénédiction de la vie éternelle. C’est ce dont parle le Seigneur Jésus lorsqu’Il dit à la Samaritaine : « Mais l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle » (Jn 4:14b).
5 Pas de favoritisme dans le jugement
5 Ce n’est pas bien de favoriser le méchant pour faire léser le juste dans le jugement.
Dans un monde où Satan est dieu et chef, il arrive qu’un méchant soit favorisé pour faire léser le juste dans le jugement. La favoritisme peut jouer un rôle si le méchant est riche, membre de la famille ou quelqu’un qui a de l’influence grâce à son prestige. Dans le cas d’un juste, il peut s’agir d’une personne qui a dénoncé le mal, comme Élie et Jean le baptiseur. Dieu déteste cette façon d’agir. Il veut que la justice soit rendue équitablement (2Chr 19:7 ; Mal 2:9). Il est répréhensible de fléchir le jugement du juste, c’est-à-dire de mettre de côté son droit, de le priver de son droit.
Il ne s’agit pas seulement d’une erreur judiciaire, d’un jugement injustifié, qui se traduit par l’acquittement d’un méchant qui devrait être condamné. Ce n’est pas tant le résultat qui importe, mais le motif. Ce motif est la favoritisme, la partialité (cf. 1Tim 5:21). C’est un jugement motivé par la favoritisme. Cela ne vaut pas seulement pour un tribunal, mais dans tous les cas. Jacques l’applique aux relations entre les membres du peuple de Dieu (Jac 2:1-9). Le Seigneur Jésus avertit : « Ne jugez pas sur l’apparence, mais prononcez un jugement juste » (Jn 7:24).
6 - 8 Les paroles d’un sot et d’un rapporteur
6 Les lèvres du sot entrent en dispute, et sa bouche appelle les coups. 7 La bouche du sot est sa ruine, et ses lèvres sont un piège pour son âme. 8 Les paroles du rapporteur sont comme des friandises, et elles descendent jusqu’au-dedans des entrailles.
Les gens sots s’attirent des ennuis par leurs paroles (verset 6). Ce que « le sot » crie provoque « la dispute » (verset 6). Son langage est provocateur ou blessant. C’est pourquoi, par ses cris, il « appelle les coups », c’est-à-dire la punition. Ce qu’il dit n’est pas innocent. Il ne faut pas seulement punir les mauvaises actions, mais aussi les mauvaises paroles. Les mauvaises actions nuisent à quelqu’un, lui font du tort. Les mauvaises paroles nuisent aussi à quelqu’un et lui font du tort.
Il mérite donc d’être puni. Cette punition peut lui être infligée par ses parents, par son patron ou par un juge. Il se peut aussi qu’il soit puni par Dieu, car par ses paroles, il attire le jugement de Dieu sur lui.
Le verset 7 est la suite du verset 6 et va plus loin. Non seulement ses paroles lui valent des coups, mais elles provoquent sa propre « ruine » (Ecc 10:12). Les paroles qu’il prononce avec ses lèvres sont « un piège pour son âme » ; elles sont dirigées contre sa vie. Il s’empêtre dans ses paroles, il s’y prend au piège et il périt. Tout ce que dit un sot, même pour se défendre, constitue la base de sa ruine. Tout ce qu’il dit servira à Dieu de preuve pour justifier sa condamnation.
Le verset 8 ne concerne pas tant les lèvres et la bouche du sot que ceux qui y prêtent l’oreille. Le sot est aussi « le rapporteur » (‘le calomniateur’, selon la traduction néerlandaise de la Bible), celui qui répand des ragots. Les gens aiment écouter les ragots. Les ragots sont « comme des friandises » , c’est-à-dire de la nourriture que l’on avale avec avidité. Lorsque ces morceaux de nourriture ‘savoureux’ glissent dans la bouche, ils « descendent jusqu’au-dedans des entrailles » [littéralement : dans les chambres intérieures du ventre], ce qui stimule le désir d’en avoir plus.
L’intérieur fonctionne comme une chambre de stockage, où sont conservées les choses qui ont été dites afin d’être ressorties plus tard. Nous avons déjà vu que l’auditeur aide le commère en écoutant ses ragots. Ses paroles sont absorbées sans réflexion et s’enfoncent dans le plus profond de l’intérieure, où elles font leur œuvre malsaine et corrompent l’âme et l’esprit jusqu’à la mort. Le commère parle avec des mots « lisses comme le beurre » et « douces comme l’huile », mais elles sont « des épées tirées » (Psa 55:22) et elles ont donc un effet mortel. Elles tuent tous les restes de vie spirituelle saine qui pouvaient encore exister.
9 La paresse est destructrice
9 Celui-là aussi qui se relâche dans son ouvrage est frère du destructeur.
Les proverbes précédents sur la paresse traitent du fait d’abandonner ses propres activités, ce qui conduit le paresseux à la pauvreté. Ici, il s’agit d’une personne qui travaille pour quelqu’un d’autre, mais qui, par paresse, ne fait pas son travail avec dévouement. « Celui-là aussi qui se relâche dans son ouvrage » est quelqu’un qui laisse ses mains pendantes. Il est inactif. Il n’est pas meilleur que quelqu’un qui cherche activement à détruire un ouvrage. Ils sont tous deux de la famille « du destructeur » ; ils sont pour ainsi dire du même ‘groupe sanguin’ que le diable. Dans un cas, le travail n’est pas terminé, dans l’autre, une fois terminé, il est détruit.
Nous pouvons appliquer cela à l’œuvre du Seigneur. Le serviteur paresseux est tout aussi nuisible au royaume de Dieu que le serviteur gaspilleur (Mt 25:25 ; Lc 16:1). Si nous renonçons à servir fidèlement le Seigneur, nous sommes contre-productifs. Ce qu’une personne ne fait pas peut être tout aussi nuisible que ce qu’elle fait. Le Seigneur Jésus dit : « Celui qui n’assemble pas avec moi disperse » (Mt 12:30).
10 - 12 La vraie sécurité et la fausse sécurité
10 Le nom de l’Éternel est une tour fortifiée ; le juste y court et s’y trouve en une haute retraite. 11 Les biens du riche sont sa ville forte, et comme une haute muraille, dans son imagination. 12 Avant la ruine le cœur de l’homme s’élève, mais avant la gloire il y a l’humilité.
Que « le nom de l’Éternel » soit « une tour fortifiée » signifie que Dieu est pleinement capable de protéger ceux qui se confient en Lui (verset 10 ; cf. Psa 71:3). C’est ce dont le juste a besoin, car il vit dans un monde où les méchants ont le pouvoir. Le juste croit que sa seule sécurité réside dans le nom de l’Éternel et « y court » donc.
L’image fait référence à l’une des caractéristiques de Dieu, à savoir son pouvoir de protéger. Le mot « court » décrit la confiance totale en cette protection. Nous nous réfugions dans ce nom lorsque nous sommes dans le besoin ou dans l’incertitude, et nous nous adressons alors à Lui dans la prière (Ésa 50:10). Nous le faisons parce que nous savons qu’Il nous recevra et nous offrira la protection qu’Il promet à ceux qui se confient en Lui.
La « haute retraite » est un terme militaire qui souligne l’effet produit sur ceux qui se réfugient dans ce nom (cf. Psa 20:2). La haute retraite est aussi une haute forteresse. Le juste est derrière des murailles épaisses, que les armes ennemies ne peuvent atteindre. Il est aussi sur une haute muraille, et donc élevé au-dessus des attaques, de sorte que les armes ennemies ne peuvent l’atteindre. L’ennemi ne peut pas traverser la muraille, ni l’escalader.
Les riches supposent souvent que leurs biens sont leur « citadelle » qui leur assure la sécurité (verset 11 ; cf. Job 31:24). Ils bâtissent ainsi leur propre « haute muraille » de sécurité. Mais leur confiance en celle-ci est illusoire. Cette sécurité apparente est à l’opposé de la sécurité réelle que procure le nom de Dieu (verset 10). Le riche attend de sa richesse ce que le juste attend de son Dieu. La première image, la citadelle, suggère une protection contre toutes les attaques extérieures ; la deuxième image, la haute muraille, exprime leur conviction d’être inapprochable et invincibles.
Toute protection que peut offrir la richesse est extrêmement limitée, tant en termes de puissance que de durabilité. L’argent ne peut jamais garantir une sécurité absolue, contrairement au nom de Dieu qui le peut (1Tim 6:17). Quiconque pense que l’argent peut offrir une sécurité absolue est un véritable rêveur, quelqu’un qui est étranger à la réalité de la vie.
L’homme riche du verset 11 est l’homme orgueilleux du verset 12, celui dont « le cœur [...] s’élève ». Son chemin mène à « la ruine ». Le chemin qui mène à « la gloire » est celui de « l’humilité ».
L’orgueilleux trouve toute sa sécurité en lui-même. Il se glorifie de ses propres capacités à se protéger. C’est l’assurance illusoire de n’avoir besoin de personne, de pouvoir se défendre et prendre soin de soi-même. Mais une chose est sûre, c’est qu’il court à sa ruine. Il n’y a aucune protection pour lui.
À l’opposé, il y a « l’humilité », la conscience de ne pas pouvoir se sauver par ses propres forces, mais d’être dépendant de Dieu. L’humble se réfugie dans le nom de Dieu et sera honoré par Lui pour cela. L’humiliation et la glorification du Seigneur Jésus sont l’exemple clair de cette vérité (Ésa 52:13-15 ; 53:1-12 ; Php 2:1-10). En cela, Il est un exemple pour tous ceux qui Le suivent sur ce chemin (Mt 23:12b).
13 Entendre d’abord, répondre ensuite
13 Répondre avant d’avoir entendu, c’est une folie et une confusion pour qui le fait.
La vérité de ce verset est importante pour tout ce qui nous est dit dans une conversation ou une discussion. Nous devons d’abord entendre toute l’histoire, laisser quelqu’un finir de parler, et ensuite seulement réagir. Cela conduit à « une folie et une confusion » si nous répondons alors que nous n’avons entendu que la moitié et que nous complétons le reste nous-mêmes. Nous devons être « prompt à écouter, lent à parler » (Jac 1:19). Cela vaut avant tout dans notre relation avec Dieu et dans l’écoute de sa Parole.
Mauvaise écoute signifie que nous ne respectons pas la personne qui parle. Ce manque de respect provient du fait que nous sommes préoccupés par notre propre intérêt. Nous accordons beaucoup plus d’importance à nos propres pensées qu’à ce que dit l’autre. Notre propre opinion est la seule qui compte. Quiconque parle ainsi, « c’est une folie et une confusion pour qui le fait ».
14 Force d’esprit ou l’esprit abattu
14 L’esprit d’un homme le soutient dans sa maladie ; mais l’esprit abattu, qui le soutiendra ?
Celui qui a la force d’esprit, qui est sain dans ses pensées et qui peut diriger ses pensées vers Dieu, a la paix dans son cœur dans sa maladie. Tu peux être physiquement à bout de forces, mais bien le supporter s’il y a force « d’esprit » qui trouve la paix dans la voie que Dieu prend. Mais si quelqu’un a « l’esprit abattu », le fardeau de cette voie est souvent difficile à porter. De plus, personne ne peut ressentir exactement ce qui se passe dans l’esprit d’une telle personne.
La dépression est une épreuve difficile. En cas de maladie physique, tu peux te soutenir sur ta volonté de vivre, mais dans la dépression, la volonté de vivre a parfois disparu. Peu de choses dans l’expérience humaine sont aussi difficiles à gérer que la dépression. Nous le voyons dans les souffrances qui ont frappé Job. Dans le prolongement du verset précédent, nous pouvons dire que nous devons d’abord et avant tout apprendre à écouter avant de pouvoir même commencer à formuler une réponse à la question : « Qui le soutiendra ? »
15 Acquérir et chercher la connaissance
15 Le cœur de l’homme intelligent acquiert la connaissance, et l’oreille des sages cherche la connaissance.
La « connaissance » que « le cœur de l’homme intelligent acquiert » est la connaissance de Dieu et de son jugement sur toutes choses. « Le cœur » désigne la disposition, le désir. C’est aussi le lieu où est stockée la connaissance acquise. C’est ce qui prime. « L’oreille » est le moyen par lequel la connaissance entre dans le cœur. « L’oreille des sages cherche la connaissance », ce qui indique un effort, une recherche avide de connaissance. La connaissance doit être cherchée, elle ne vient pas à vous toute seule.
« L’oreille des sages » écoute l’enseignement et assimile ainsi la connaissance. Le cœur des intelligents distingue ce que l’oreille doit entendre pour acquérir la connaissance. Il est instructif de voir que le sage dans les Proverbes cherche constamment la connaissance. Celui qui est sage se considérera toujours comme un élève et se comportera aussi comme tel. Ceux qui savent beaucoup sont les plus conscients de leur ignorance. L’oreille cherche la connaissance, le cœur la stocke.
L’homme intelligent est celui qui sait distinguer le bien du mal. Sage est celui qui a appris à craindre Dieu. L’un mènera à l’autre. Le désir de connaître véritablement la différence entre le bien et le mal nous conduira à Dieu et suscitera en nous un saint respect pour Lui.
16 Ce qu’un cadeau peut faire
16 Le cadeau offert par un homme lui fait faire place et l’introduit devant les grands.
Le cadeau (mathan) dont il est question ici n’est pas le même que le pot-de-vin (shokhad). Le mot utilisé ici, mathan, est plus général que le mot shokhad (Pro 17:8,23), qui a une connotation plus négative. En général, un cadeau ouvre la voie et donne accès aux « grands ». En même temps, nous ne devons pas fermer les yeux sur le danger que recèle l’offre d’un cadeau, qui peut tout de même fonctionner comme un pot-de-vin. Le donateur et le destinataire doivent être conscients de ce danger.
Le proverbe lui-même dit simplement qu’un cadeau peut rendre quelqu’un indulgent (Gen 32:20 ; 43:11 ; 1Sam 25:27). Le cadeau n’est pas donné pour flatter quelqu’un, mais comme preuve du respect dû à la place qu’il occupe. Il s’agit d’une personne de prestige. Celui qui aborde cette personne de cette manière a plus de chances d’entrer en contact avec elle, pour quelque raison que ce soit, que quelqu’un qui demande effrontément une entrevue.
17 - 19 Un procès et les querelles
17 Celui qui [parle] le premier dans son procès est juste ; son prochain vient, et l’examine. 18 Le sort fait cesser les querelles et départage les puissants. 19 Un frère offensé est plus [difficile] à gagner qu’une ville forte, et les querelles sont comme les verrous d’un palais.
La première ligne du verset 17 confirme l’expérience générale selon laquelle celui qui expose le premier son procès semble avoir raison. Mais avant de le déclarer « juste », il faut entendre son prochain et lui permettre de donner son point de vue sur le litige. Ce proverbe nous rappelle qu’il y a deux parties dans un litige – par exemple, sur une question commerciale, domestique ou religieuse – et que les deux parties doivent être entendues.
C’est là une autre mise en garde contre un jugement prématuré (verset 13). Il faut d’abord connaître tous les faits. Nous ne pouvons les connaître qu’en entendant les deux parties. Il faut entendre les deux versions. Ce n’est qu’après avoir entendu les deux parties qu’un jugement équitable peut être rendu (Deu 1:16). Chacun doit pouvoir présenter l’affaire de son point de vue.
Le premier peut présenter son histoire de manière très convaincante, mais lorsque le second présente la sienne, il peut s’avérer que l’affaire est plus nuancée que nous le pensions après avoir entendu le premier. Telle doit être l’attitude dans tous les cas où il y a une divergence d’opinion. Cela peut être le cas, par exemple, dans une famille entre les enfants, entre les époux et entre les frères et sœurs d’une église locale.
Le verset 18 pourrait concerner un cas où les deux parties du verset 17 se sont exprimées, mais où il n’y a pas eu de clarification sur la question de savoir qui a raison. Il s’agit d’un différend entre « les puissants », des personnes qui occupent une position importante. Ils peuvent tous deux défendre leur cause avec verve. Il ne reste alors plus qu’au sort de départager ces puissants, au sens d’une résolution du différend, où l’un des deux est déclaré dans son droit.
Si les deux parties reconnaissent que c’est Dieu qui met fin au différend par le sort (Pro 16:33) et acceptent le résultat, le différend est réglé. C’est mieux que d’en arriver à une épreuve de force, dont d’autres sont toujours les victimes. Aujourd’hui, nous avons la parole de Dieu et l’Esprit de Dieu, ainsi que des croyants spirituels qui peuvent rendre un jugement dans un procès (1Cor 6:1-8).
Il existe cependant aussi des différends où même le sort n’a aucune chance d’apporter une solution. C’est le cas où un frère est « offensé » (verset 19). Cette offense a été lancée au frère pendant une querelle. Il a alors été traité d’une manière qui l’a tellement blessé qu’il s’est retiré et s’est fermé à tout contact.
Il « est plus [difficile] à gagner qu’une ville fortifiée », ce qui signifie qu’il est plus facile de prendre une ville fortifiée que de l’approcher pour réparer l’offense. La ville dans laquelle il s’est enfermé est une forteresse. Les querelles qui sont à l’origine de l’offense « sont comme les verrous d’un palais ». Cela signifie qu’il a barricadé l’accès à son cœur.
Ce proverbe est une observation sans commentaire. Pour nous, c’est une incitation à ne pas offenser un frère, ce qui le mettrait dans un tel sentiment. Si un frère, ou une sœur, se trouve néanmoins dans un tel sentiment, il ne faut pas en rester à une observation ou à une constatation. L’amour fera tout pour gagner le frère offensé et le rétablir dans sa relation avec le Seigneur et avec ses frères et sœurs.
20 - 21 Le fruit de nos paroles
20 Le ventre d’un homme est rassasié du fruit de sa bouche ; du revenu de ses lèvres il est rassasié. 21 La mort et la vie sont au pouvoir de la langue, et celui qui l’aime mangera de son fruit.
Les paroles bonnes et constructives que nous prononçons avec notre « bouche » et nos « lèvres » nous procurent une satisfaction intérieure (« le ventre ») (verset 20). Elles sont comme la semence d’un bon fruit qui produit un revenu ou une récolte satisfaisante. Ce proverbe nous incite à accorder autant de soin aux paroles que nous prononçons qu’aux fruits des arbres dont nous nous nourrissons. Si nous mangeons des fruits sains, nous resterons en bonne santé ; si nous mangeons des fruits malsains, nous tomberons malades. Si nos paroles sont prudentes, pieuses et bonnes, « dans [un esprit de] grâce, assaisonnée de sel » (Col 4:6), pour servir les autres, cela nous rassasiera nous-mêmes. Cela apporte satisfaction et une bonne conscience.
Nous pouvons aussi appliquer « le ventre » à la conscience. Pour rassasier le ventre, c’est-à-dire pour garder une bonne conscience, nous devons faire attention à ce que nous disons. Outre la saturation immédiate, il y a aussi un revenu ou une récolte ultérieure. De même, lorsque nous voyons le « revenu » de nos paroles sages, intelligentes et pieuses, c’est-à-dire leur effet, cela nous procure une profonde satisfaction. Il peut s’agir de paroles que nous prononçons lorsque nous donnons un conseil, mais aussi de réponses à des questions qui nous sont posées.
Le verset 21 montre clairement l’effet que peuvent avoir nos paroles. Quels types de paroles semons-nous : pour la mort ou pour la vie ? Cette question est particulièrement importante pour « ceux qui l’aiment », c’est-à-dire pour ceux qui aiment « la langue ». Il s’agit d’un amour erroné, à savoir celui qui aime parler. Il mangera le fruit de ses paroles. Ce qu’il dit lui reviendra. Le sot sème des paroles qui apportent la mort et la destruction ; le sage sème des paroles qui apportent la vie. Les faux docteurs sèment des paroles qui contiennent un germe de mort et de destruction ; les messagers de Christ annoncent la vie.
22 Une femme comme preuve de la faveur de Dieu
22 Celui qui a trouvé une femme a trouvé une bonne chose, et il a obtenu faveur de la part de l’Éternel.
Celui qui cherche une femme qui lui corresponde, demandera à Dieu de la lui donner. Lui seul sait quelle femme correspond à quel homme. S’il la trouve sous sa direction, il a « trouvé une bonne chose », c’est-à-dire quelque chose qui lui est profitable et qui enrichit sa vie. Le mot « bonne » décrit quelque chose qui plaît à Dieu, qui est favorable à la vie et qui procure une joie abondante.
Celui qui trouve ce bien dans la femme qu’il trouve « a obtenu faveur de la part de l’Éternel ». Il sera rempli de gratitude envers Dieu qui lui est si favorable. Dieu a dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gen 2:18). Il y a pourvu en donnant ce bon.
23 Le pauvre supplie, le riche répond durement
23 Le pauvre parle en supplications, mais le riche répond des choses dures.
Les conditions sociales dans lesquelles une personne se trouve et la position qu’elle y occupe ont une influence sur son caractère. La pauvreté engendre un esprit humble qui pousse « un pauvre » à supplier pour obtenir une faveur. Il n’a pas d’autre choix, il doit « parler en supplications » pour obtenir quelque chose. « Le riche » réagit par « des choses dures », des reproches sévères et un rejet. Il n’a jamais été dans une telle situation de pauvreté et ne peut imaginer les sentiments d’un pauvre.
Le pauvre mendie, le riche le repousse. C’est souvent ainsi que cela se passe. Le riche ne peut manifester aucune compréhension pour le pauvre. La richesse rend souvent insensible à la détresse d’un pauvre, qui est rudement repoussé par le riche lorsqu’il fait part de sa détresse (cf. 1Sam 25:17 ; Jac 2:6 ; Mt 18:23-35).
Le Seigneur Jésus nous donne le bon exemple. Il écoute la supplication du pauvre et ne répond pas avec des choses dures, mais avec amour et compassion.
24 La différence entre les amis et un ami
24 L’homme qui a [beaucoup] de compagnons va se ruinant ; mais il est tel ami plus attaché qu’un frère.
Il vaut mieux avoir un seul ami fidèle que de nombreux compagnons peu fiables. Outre les compagnons, cela en dit aussi long sur l’homme qui a beaucoup de compagnons. Il semble être ‘l’ami de tout le monde’. Ce n’est pas une caractéristique positive, mais négative. Quelqu’un qui peut être ami avec tout le monde n’a souvent pas d’opinion propre. Il suit le mouvement, car il veut rester ami avec tout le monde. Il y a de fortes chances qu’il lui va se ruinant. Si les choses vont mal pour lui, ils l’abandonneront tous. Ce sont des compagnons éphémères, ils viennent quand tout va bien pour toi et partent quand tout va mal.
Nous devons donc choisir nos amis avec soin et investir dans ces relations. Ce n’est pas la quantité qui compte, mais la qualité. Un véritable ami est quelqu’un qui est toujours là pour toi. Il est parfois plus utile que ton propre frère. David était traité avec mépris par ses frères, mais son ami Jonathan lui était fidèle, même lorsqu’il était persécuté et en difficulté. Une amitié fidèle est plus que de l’affection, c’est une amitié qui traverse les épreuves.