1 - 3 L’Éternel dirige et juge tout
1 Le cœur d’un roi, dans la main de l’Éternel, est des ruisseaux d’eau ; il l’incline à tout ce qui lui plaît. 2 Toute voie de l’homme est droite à ses yeux ; mais l’Éternel pèse les cœurs. 3 Pratiquer ce qui est juste et droit, est une chose plus agréable à l’Éternel qu’un sacrifice.
Le verset 1 est l’une des preuves les plus claires dans l’Écriture de la souveraineté de Dieu. Nous le voyons dans la vie des dominateurs les plus puissants que nous rencontrons dans l’Écriture, comme Nebucadnetsar (Dan 4:1-37), Belshatsar (Dan 5:1-30), Assuérus (Est 6:1-14) et Cyrus (Esd 6:22 ; Ésa 45:1-7). Dieu a un contrôle total sur eux. Il en est de même pour les dirigeants mondiaux actuels et aussi pour les deux grands dictateurs du temps de la fin, la Bête qui monte de la mer et la bête qui monte de la terre (Apo 13:1-18). Aucun souverain humain n’est le dominateur suprême de l’univers, mais l’Éternel. Il est véritablement le Roi des rois (Esd 7:21,27 ; Ésa 10:6-7 ; 41:2-4 ; Dan 2:21 ; Jn 19:11 ; Apo 17:17).
Les décisions qu’un roi prend dans son cœur sont dirigées et contrôlées par Dieu. Il guide le roi dans « tout », sans exception, selon sa volonté. Il le fait dans la direction qu’il souhaite. Le cœur d’un roi est dans sa main, ce qui indique qu’il en a le pouvoir absolu. C’est comme « des ruisseaux d’eau » dont Il dispose comme un fermier qui creuse des canaux pour réguler le cours de l’eau vers et à travers ses terres afin qu’elle arrive exactement là où il le souhaite. C’est ainsi que Dieu agit avec le cœur d’un roi.
Le verset 2 suit parfaitement au verset 1. De même que Dieu connaît le cœur d’un roi, Il connaît le cœur de chaque être humain. Un homme peut bien penser que « toute voie [...] est droite », mais c’est seulement « à ses yeux » (Pro 16:2). Nous sommes maîtres dans l’art de justifier notre voie comme étant « droite », alors que nous suivons une voie tortueuse. Le véritable juge de ce qui est dans le cœur, c’est Dieu. Il ne voit pas seulement la voie qu’une personne suit, mais il « pèse » aussi « les cœurs ». Il sonde les motivations.
Le pharisien qui a une très bonne opinion de lui-même s’avère en réalité avoir un cœur plein d’orgueil pour lui-même et plein de mépris pour les autres. Ce jugement est prononcé par Celui qui connaît ce qui est dans l’homme (Lc 18:9-14 ; Jn 2:24). Il « sonde le cœur » de l’homme (Jér 17:10) et sait qu’il est « est trompeur par-dessus tout » (Jér 17:9).
Notre vision de notre chemin est limitée, tant dans le temps que dans la direction. Dieu est éternel, Il voit tout et connaît le but. C’est pourquoi il est bon que nous priions avec David : « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi et connais mes pensées. Regarde s’il y a en moi quelque voie de malheur, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Psa 139:23-24).
Une des choses qui peuvent être droites à nos yeux (verset 2), c’est présenter un sacrifice et penser ensuite que tout va bien dans notre vie (verset 3). Nous considérons alors le sacrifice comme une compensation pour l’injustice que nous commettons et pour le tort que nous faisons, ce qui nous permet de continuer tranquillement. Nous donnons quelque chose à Dieu et supposons qu’en ‘contrepartie’, Il ne regardera pas de trop près notre vie.
Il n’est pas dit ici qu’il faut éviter les sacrifices, mais que les actes religieux sans une vie juste sont sans valeur. Dieu préfère « ce qui est juste et droit » à la religiosité. « Voici, écouter est meilleur que sacrifice » (1Sam 15:22 ; Pro 15:8 ; 21:27 ; Psa 40:6-8 ; Ésa 1:11-17 ; Mc 12:33). Celui qui pratique ce qui est juste et droit observe ce que Dieu dit dans sa Parole, ses dispositions juridiques.
Dieu a rejeté l’offrande de Caïn parce qu’il n’a pas pratiqué ce qui est juste et droit, mais au contraire l’injustice et le tort, comme l’a prouvé le meurtre de son frère (1Jn 3:12). Les actes extérieurs tels que le baptême et la cène sont importants, car Dieu en parle dans sa Parole. Mais si le baptême et la cène ne sont que des actes extérieurs et que notre cœur n’y participe pas, ce sont des actes répréhensibles aux yeux de Dieu.
4 Orgueil est péché
4 L’élévation des yeux et un cœur qui s’enfle, la lampe des méchants, c’est péché.
« L’élévation des yeux » reflète « un cœur qui s’enfle ». Le premier prouve la présence du second. Les deux sont « péché ». Extérieurement (l’élévation des yeux) et intérieurement (un cœur qui s’enfle), il n’y a rien d’autre que péché. Ils font partie de l’existence des méchants, c’est ce qu’ils produisent. Le sol de leur vie ne produit rien d’autre.
Un méchant cultive sa vie comme une terre (selon la traduction néerlandaise de la Bible). Même s’il commence un nouveau projet, s’il défriche une nouvelle terre, cette terre nouvellement défrichée ne produit rien d’autre que de l’orgueil. Sa vie ne produit que de l’orgueil. Tout sert à sa propre gloire, tandis qu’il méprise les autres.
5 Zèle, pas de précipitation
5 Les pensées d’un homme zèle [ne mènent] qu’à l’abondance ; mais tout étourdi [ne court] qu’à la pauvreté.
Ce verset encourage le zèle tout en mettant en garde contre la précipitation. Le zèle est une bonne chose quand on planifie et qu’on réfléchit avant d’agir. Le zèle et la planification vont de pair. Celui qui est zélé, mais qui a aussi la patience de faire des plans, ne manquera de rien, mais aura « l’abondance ». Cette abondance peut être utilisée pour investir dans d’autres projets ou dans de nouveaux projets, ou pour aider d’autres personnes qui vivent dans la pauvreté.
Celui qui est trop zélé, qui est un « étourdi », ne se laisse pas le temps de faire des plans. Il est impulsif et veut obtenir le plus d’avantages ou de profits possible le plus rapidement possible. Mais il « [ne court] qu’à la pauvreté » parce qu’il agit de manière irréfléchie et imprudente. La hâte est une bonne chose, mais ‘hâte-toi lentement’. Le texte oppose une action calculée, rapide et rentable à une précipitation improductive, voit même une précipitation qui est une source de perte.
La précipitation concerne tous les cas où nous pensons devoir nous dépêcher, car sinon, selon nous, nous manquerions une occasion unique. Les gens sont poussés à s’inscrire à quelque chose maintenant, à acheter quelque chose maintenant ou à cliquer quelque part maintenant, car dans une heure, dans un jour ou la semaine prochaine, ce ne sera plus possible. L’occasion sera alors passée.
Mais rappelons-nous que le temps passé à réfléchir ou à planifier quelque chose avec soin n’est pas du temps perdu. C’est du temps qui rapporte beaucoup et qui, en tout cas, évite de grandes pertes dues à des investissements stupides. C’est pourquoi nous devons d’abord soumettre nos projets au Seigneur et demander son approbation. S’Il la donne, nous pouvons nous mettre au travail avec zèle, avec la certitude d’un résultat optimal.
6 - 8 Une langue fausse et une voie détournée
6 Acquérir des trésors par une langue fausse, c’est une vanité fugitive de ceux qui cherchent la mort. 7 La violence des méchants les emporte, car ils refusent de pratiquer ce qui est droit. 8 La voie d’un homme coupable est détournée ; mais l’œuvre de celui qui est pur est droite.
« Par une langue fausse » (verset 6) signifie de manière frauduleuse, en racontant des mensonges. C’est par exemple quelqu’un qui se présente à la porte d’une personne âgée, lui raconte une belle histoire et lui soutire son argent ou sa carte bancaire et son code PIN. Il s’apercevra que les trésors qu’il a acquis de cette manière ne lui offrent aucun soutien pour cette vie. Ce sera comme s’ils disparaissaient dans les airs et se dissolvaient. De plus, il sera lui-même comme « ceux qui cherchent la mort ». Ils ne cherchent pas consciemment la mort, mais par leurs actes, ils la provoquent automatiquement.
Guéhazi est un exemple d’une telle personne (2Roi 5:20-27). Sa tromperie lui a rendu riche, mais aussi lépreux, une maladie qui conduit à la mort. Il n’a donc pas pu profiter de ses trésors acquis frauduleusement, contrairement à ce qu’il avait pensé. Ananias et Sapphira ont dû payer leur tromperie de leur vie et n’ont pas pu profiter une seule minute de l’argent qu’ils avaient en réalité volé à Dieu (Act 5:1-11).
Les méchants ne parlent pas seulement avec une langue fausse (verset 6), mais leurs actions sont actions de violence ou dévastatrices (verset 7). Ils sont entraînés comme des animaux sans volonté par leur méchanceté. Ils vont de violence en violence, ils ne peuvent que semer la dévastation partout. Cela finira par causer leur propre dévastation, « car tous ceux qui auront pris l’épée périront par l’épée » (Mt 26:52).
Ils ne sont pas les victimes passives de leurs crimes ou des circonstances, des gens qui ne peuvent rien y faire. Ils agissent ainsi « car ils refusent de pratiquer ce qui est droit ». Ils ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes pour leur propre dévastation, car ils ont choisi de ne pas faire justice et de persévérer dans le mal.
Au verset 8, le père parle des deux types d’hommes qui existent. Dans la première ligne du verset, il parle de « la voie de l’homme coupable », qu’il a présentée aux versets 6-7, l’homme qui vit sans Dieu. Dans la deuxième ligne du verset, il parle de l’œuvre de quelqu’un qui est en relation avec Dieu.
« La voie de l’homme coupable » – c’est-à-dire de l’homme qui refuse de suivre la voie droite de Dieu – « est détournée ». La voie de l’homme naturel est pleine de détours, toute sa conduite est pleine de méandres. Une voie détournée va à l’encontre de la vérité, à l’encontre des indications de la parole de Dieu sur la voie droite. C’est aussi une voie étrangère, une voie qui est étrangère à l’Écriture, pour laquelle on ne trouve aucune indication dans l’Écriture. Cette voie est empruntée par ceux qui sont étrangers à la vie de Dieu et avec Dieu, qui n’y ont aucune part. Toute leur vie montre qu’ils appartiennent à « une génération dévoyée et pervertie » (Php 2:15).
Dans la deuxième ligne du verset, « voie » est opposé à « œuvre », « celui qui est pur » à « un homme coupable », et « droite » à « détournée ». Celui qui est pur est quelqu’un qui a été purifié par la foi et qui est donc en communion avec Dieu. Il est pur de cœur, ce qui se manifeste par ses œuvres (cf. Tit 1:15a). C’est une œuvre droite parce qu’elle est droite devant Dieu et les hommes.
9 Où il vaut mieux habiter
9 Mieux vaut habiter sur le coin d’un toit, que [d’avoir] une femme querelleuse et une maison en commun.
Il s’agit là encore d’un proverbe « mieux vaut ... que » sur la cohabitation avec une femme querelleuse (Pro 21:19 ; cf. Pro 19:13). Chacun peut imaginer la situation décrite ici par Salomon et approuver ce qui est mieux. Imagine que tu sois marié à une femme querelleuse. Quand tu es marié, tu es obligé de vivre ensemble. Tu peux avoir tout réglé dans les moindres détails. La maison est spacieuse et confortable. Tu emménages, pour ensuite ne connaître que des disputes dans cette maison spacieuse et confortable. L’ambiance dans la maison est pourrie.
Salomon parlait-il d’expérience ? Après tout, il avait 1000 femmes. On peut imaginer que parmi toutes ces femmes, certaines se disputaient constamment. Salomon était entouré de toute la splendeur et de tout le luxe qu’un homme puisse souhaiter, mais il se rendait compte que la simplicité et la solitude avec la paix valaient mieux que tout ce luxe plongé dans une atmosphère de dispute.
Dans ce cas, mieux vaut ne pas se marier et vivre dans la simplicité et la solitude, dans une petite chambre quelque part dans un coin d’un toit (cf. 2Roi 4:10). Tu vis dans un petit logement, mais tu es en paix. Tu es peut-être à l’étroit et solitaire, tu es peut-être même exposé au vent et aux intempéries au coin de ce toit, mais tu es tranquille, tu n’as pas à faire face à des conflits constants qui gâchent ta vie.
Ceux qui ne sont pas (encore) mariés trouvent dans ce verset un contrepoint à l’idée que le mariage est le plus grand bonheur qui soit. Être marié à la femme que Dieu a donnée est en effet un grand présent et une fontaine de joie constante. Mais si tu te maries avec la mauvaise femme, celle que tu as convoitée, le mariage dont tu rêvais peut se transformer en cauchemar. Ce verset montre à nouveau combien il est important de ne se marier qu’avec la femme que Dieu donne.
10 Celui qui désire le mal manque la grâce
10 L’âme du méchant désire le mal ; son prochain ne trouve pas grâce à ses yeux.
« L’âme du méchant » aspire pour « le mal » et non pour la grâce. Il ne fait pas seulement le mal, mais son âme « désire » le faire. Il est un sadique, un représentant de Satan, qui prend plaisir à faire souffrir les autres. L’âme est le siège des désirs. Le méchant désire le mal de toute son âme, car seul cela satisfait ses sentiments les plus profonds.
L’idée d’user de grâce envers son prochain lui est totalement étrangère. Une telle personne n’a pas la moindre once de grâce pour son ennemi, mais aussi pour son prochain. Si son prochain le suppliait d’user de grâce envers lui, il lui ferait avec plaisir le mal qu’il le supplie de ne pas faire.
11 Le moqueur est puni, le sage reçoit de la connaissance
11 Quand on punit le moqueur, le simple devient sage ; et quand on instruit le sage, il reçoit de la connaissance.
On retrouve ici les trois personnes « le moqueur », « le simple » et « le sage ». « Le moqueur » est la personne obstinée. Il est puni pour ses moqueries. La punition peut être infligée par Dieu, par un juge ou par quelqu’un d’autre qui lui est supérieur, mais le moqueur ne change pas pour autant son comportement. Il continue à se moquer. La question est de savoir s’il est utile de le punir si cela ne sert à rien.
Il s’avère alors que sa punition a tout de même un effet salutaire, non pas pour lui-même, mais pour « le simple » qui voit cela. L’exemple qu’il voit a pour conséquence qu’il « devient sage ». Il voit les conséquences de la moquerie et veut les éviter. C’est cela, la sagesse. Une punition infligée n’atteint pas seulement la personne qui la subit, mais aussi les autres. Elle corrige l’un et empêche les autres de commettre la même erreur, leur évitant ainsi aussi la punition (Pro 19:25 ; cf. Deu 19:20 ; 1Tim 5:20 ; Act 5:11).
Alors que le simple apprend par l’exemple, « le sage » apprend quand on lui « instruit », par quoi « il reçoit de la connaissance ». L’instruction qu’il reçoit ne lui donne pas seulement un ‘savoir’, mais lui donne l’intelligence des problèmes de la vie. Le sage ne cesse jamais d’apprendre.
12 Les méchants sont renversés dans le malheur
12 Il y a un juste qui considère attentivement la maison du méchant, il renverse les méchants dans le malheur.
« Un juste » ne se laisse pas tromper par ce qu’il voit de la maison du méchant. Il en voit souvent la prospérité et le bien-être. Cependant, il ne la regarde pas superficiellement, mais « considère attentivement la maison » ; il la regarde avec les yeux de Dieu. Il voit alors que la prospérité de sa maison est temporaire. Quand il regarde avec les yeux de la foi, il voit la fin de la prospérité du moment présent.
Car il vient un moment où Dieu « renverse les méchants dans le malheur ». Tout ce dont ils se vantaient et où ils trouvaient leur repos est alors changé en calamité et en misère, qui ne sont pas temporaires, mais éternelles. Le fait qu’il vienne un moment où le juge de toute la terre rendra justice est pour le juste une source d’encouragement à supporter la pauvreté et la souffrance.
13 Ne pas entendre et ne pas être entendu
13 Celui qui ferme son oreille au cri du pauvre, criera lui aussi, et on ne lui répondra pas.
Le jugement de Dieu ne s’abat pas seulement sur ceux qui font le mal (verset 12), mais aussi sur ceux qui refusent de faire le bien. « Ainsi, qui sait faire le bien et ne le fait pas, pour lui c’est un péché » (Jac 4:17). « Celui qui ferme son oreille » ne veut rien entendre (cf. Act 7:57). C’est une expression de cruauté et d’insensibilité. Ici, quelqu’un fait cela pour ne pas entendre « le cri du pauvre ». Il se ferme à une demande d’aide. Il l’entend, mais fait comme s’il ne l’entendait pas.
Il s’agit ici d’une demande d’aide explicite. Cela peut aussi s’appliquer à une demande d’aide implicite, au fait de remarquer quelqu’un qui est pauvre, mais de l’ignorer. Celui qui agit ainsi n’a aucun sentiment, il ferme son for intérieur, ses entrailles (1Jn 3:17). Il peut même camoufler sa surdité derrière des paroles très pieuses (Jac 2:16).
Ceux qui ne montrent pas de grâce n’obtiendront pas de grâce s’ils l’impliquent eux-mêmes (cf. Jac 2:13a). Le pauvre Lazare couchait à la porte du riche et désirait apaiser sa faim avec ce qui tombait de la table du riche, mais le riche ne lui prêtait aucune attention. Il fermait ses oreilles et ses yeux à Lazare et ne se souciait pas de lui. Lorsque le riche lève les yeux dans les tourments et demande à rafraîchir sa langue, il ne trouve personne qui lui réponde (Lc 16:19-31).
14 Un don apaise et un cadeau calme
14 Un don [fait] en secret apaise la colère, et un cadeau [mis] dans le pan du vêtement [calme] une violente fureur.
« Un don [fait] en secret » est un don qui n’est pas fait à haute voix. C’est un don d’une personne à une autre sans que les autres en entendent parler. Un tel don a un effet apaisant sur quelqu’un qui est en colère pour une raison quelconque. Il le rend plus indulgent. La deuxième ligne du verset dit la même chose en d’autres termes.
Dans ce verset, il ne semble pas s’agir d’un pot-de-vin, d’un dessous-de-table ou d’une somme versée pour acheter le silence, mais d’un moyen d’apaiser quelqu’un. Il est souvent bénéfique pour une personne en colère que quelqu’un lui témoigne de la gentillesse. Le don ou le cadeau ne doit pas nécessairement être offert par celui qui a provoqué la colère, mais peut aussi provenir de quelqu’un qui en a entendu parler. Les exemples en sont le présent que Jacob envoie à Ésaü (Gen 32:1-20) et le cadeau qu’Abigaïl emporte avec elle lorsqu’elle se rend chez David (1Sam 25:18-20,35).
15 Pratiquer ce qui est droit engendre la joie et la ruine
15 C’est une joie pour le juste de pratiquer ce qui est droit, mais c’est la ruine pour ceux qui pratiquent l’iniquité.
Le caractère des gens se révèle dans leur réaction face à ce qui est droit. Si pratiquer ce qui est droit est « une joie » pour quelqu’un, nous avons affaire à un homme juste. Le juste ne pratique pas le droit simplement parce qu’il le doit, mais il le fait avec joie. Il ne pratique pas le droit parce qu’il craint les conséquences s’il ne le fait pas, mais il le pratique parce qu’il aime le droit. Le Seigneur Jésus est le véritable juste. Dieu rend témoignage de Lui : « Tu as aimé la justice et haï l’iniquité » (Héb 1:9a).
« Ceux qui pratiquent l’iniquité » sont ceux dont la vie consiste à commettre l’iniquité. Pratiquer ce qui est droit, c’est faire la volonté de Dieu. La seule pensée est pour eux une horreur. Ils ne peuvent pas pratiquer le droit et ils ne le veulent pas non plus. Ça va les ruiner quand ils devront rendre des comptes devant Lui. Ils seront obligés de pratiquer le droit, c’est-à-dire de se soumettre à Celui devant qui ils n’ont jamais voulu s’incliner. L’enfer sera plein de gens qui ont toujours haï le droit.
16 S’égarer conduit à la mort
16 L’homme qui s’égare du chemin de la sagesse demeurera dans l’assemblée des trépassés.
« L’homme qui s’égare du chemin de la sagesse » est quelqu’un qui a connu le bon chemin, mais qui l’abandonne. Le chemin de la sagesse est le chemin de Dieu. Celui qui l’abandonne tourne le dos à Dieu, à sa Parole et à son peuple. Au début, il marchait sur le chemin que Dieu présente dans sa Parole comme le droit chemin pour l’homme, c’est-à-dire le chemin de la bénédiction. Celui qui s’en égare devient quelqu’un qui erre continuellement et suit toujours un chemin erroné (2Pie 2:15).
Le tragique, c’est qu’une telle personne croit suivre le chemin de la sagesse sur ce chemin erroné. C’est aussi le cas, mais il s’agit alors du chemin de sa propre intelligence obscurcie. C’est impossible à quelqu’un qui vit dans les ténèbres spirituelles les plus complètes de trouver le bon chemin et de le suivre. Seule la grâce de Dieu peut amener quelqu’un à découvrir qu’il s’égare.
Celui qui s’égare est sur le chemin de « l’assemblée des trépassés » pour y « demeurer ». Cela fait référence au chemin erroné qu’il suit. Ce chemin est rempli de morts spirituels, ceux qui vivent sans Dieu comme des morts. Cela fait aussi référence à l’endroit où il finira lorsqu’il mourra physiquement.
17 Celui qui aime la joie, le vin et l’huile
17 Celui qui aime la joie sera dans la misère ; celui qui aime le vin et l’huile ne s’enrichira pas.
L’amour pour « la joie » et « le vin et l’huile » est un amour pour ces choses en elles-mêmes, sans lien avec Dieu. Il s’agit d’une personne qui appartient au groupe de personnes dont Paul dit qu’elles sont « amis des plaisirs plutôt qu’amis de Dieu » (2Tim 3:4). Nous pouvons certainement profiter de toutes sortes de bénédictions terrestres que Dieu nous a données. Mais si nous oublions que nous Lui devons tout et que notre vie tourne uniquement autour des choses terrestres, nous manquons de vie spirituelle et de richesse spirituelle. La joie au sens de divertissement superficiel, le fait de s’amuser tous les jours, est une forme de vie creuse. Cette vie est considérée comme le bien suprême par le monde qui nous entoure.
‘Profiter’ est le mot clé. On le retrouve dans de nombreuses publicités. La bonne chère, la musique, le sport et les divertissements sous toutes leurs formes sont censés procurer un sentiment de joie. Mais ce n’est que le crépitement des épines qui dégagent un peu de chaleur lorsqu’elles sont brûlées, mais dont le feu s’éteint en un clin d’œil. Et alors, la chaleur a disparu.
Le vin et l’huile symbolisent ici la vie luxueuse et sont considérés comme des sources de joie indépendantes (Am 6:6). La poursuite de ces choses conduit à une vie de plaisir égoïste, qui conduit à son tour à la pauvreté spirituelle. Ceux qui se concentrent sur une vie de luxe chercheront de moins en moins la communion avec Dieu dans la lecture de la Bible et la prière. Ils s’appauvriront spirituellement. Ceux qui poursuivent le luxe négligeront aussi d’autres responsabilités, telles que l’attention et le soin de leur femme et de leurs enfants.
Cela nous dit aussi quelque chose, à nous chrétiens. Nous pouvons être tellement concentrés sur la joie de la foi que nous en oublions la fontaine. Il s’agit alors d’être joyeux à cause de la joie et dans la joie. Mais la joie n’est jamais un simple phénomène, elle jaillit de la fontaine dont on peut puiser. On rencontre cela dans certaines églises où la joie et ‘l’Esprit’, dont l’huile est une image, occupent une place excessive. La conséquence en est toujours la pauvreté dont il est question ici.
18 Le méchant est une rançon
18 Le méchant est une rançon pour le juste, et le perfide est à la place des hommes intègres.
Lorsque Dieu rend son jugement sur le méchant, cela peut être considéré comme une rançon pour le juste (cf. Ésa 43:3-4). Le juste est ainsi libéré de la tribulation causée par le méchant. La rançon est le prix payé pour libérer un prisonnier. Dieu fait retomber sur le méchant le mal qu’il a fait aux justes (cf. Pro 11:8). Le perfide aussi succombe sous le jugement de Dieu. Il mérite et reçoit ce jugement parce qu’il a lui-même opprimé les intègres.
Il viendra un temps où Dieu renversera les rôles. Ce sera lors de la venue du Seigneur Jésus sur la terre pour juger et régner. Il jugera les oppresseurs de son peuple et mettra son peuple opprimé au repos (2Th 1:6-7). Il détruira les méchants et délivrera ainsi les justes.
19 Mieux vaut habiter seul qu’avec une femme querelleuse
19 Mieux vaut habiter dans une terre déserte, qu’avec une femme querelleuse et irritable.
Tout comme le verset 9, ce proverbe est un proverbe « mieux vaut ... que » sur le fait d’habiter avec une femme querelleuse. D’un coin du toit où l’homme avait une meilleure place que dans la maison commune, l’homme a déménagé « dans une terre déserte ». Il y habite mieux « qu’avec une femme querelleuse et irritable ». Il est loin de pouvoir entendre cette femme.
Sur le coin d’un toit, il pouvait encore l’entendre, mais là, il était aussi capable d’avoir des contacts sociaux. Dans une terre déserte, il habite tout seul et pratiquement sans contacts sociaux. C’est une région peu peuplée et très calme, mais aussi dangereuse à cause des animaux sauvages. Pourtant, cette région et cet environnement sont préférables à une confrontation permanente avec des ‘querelles domestiques’. La femme n’est pas seulement querelleuse, toujours prête à se disputer, mais aussi « irritable », une femme qui agace son mari et lui cause du chagrin. Le mariage avec une telle femme est une source constante de malheur plutôt que de joie.
Les deux versets qui parlent du fait d’habiter avec une femme querelleuse sont un avertissement pour l’homme non marié. Ils ne conseillent pas à l’homme marié de déménager si sa femme présente des traits de caractère querelleurs et irritable. Ils soulignent combien il est important d’être prudent dans le choix d’un partenaire pour le mariage. C’est également un avertissement pour l’homme marié afin qu’il s’efforce de faire en sorte que son mariage soit caractérisé par l’amour qui sert plutôt que par les querelles et les irritations. C’est avant tout sa responsabilité.
20 - 21 Le sage est économe et vit
20 Il y a un trésor désirable et de l’huile dans la demeure du sage ; mais l’homme insensé les engloutit. 21 Qui poursuit la justice et la bonté trouvera la vie, la justice, et la gloire.
« Le sage » (verset 20) vit en pensant à l’avenir, tout en vivant aussi au jour le jour. Dans sa demeure, « il y a un trésor désirable et de l’huile » dont il se sert chaque jour, tout en sachant que ce qu’il a lui suffira aussi dans les temps futurs où il manquera. C’est parce qu’il voit plus loin et surtout plus haut que ces moyens. Il voit qu’il les reçoit de la main de Dieu.
Le sage peut être un pauvre qui demeure dans une cabane. Le trésor désirable n’est pas tant une pile d’or ou d’argent, mais peut être un peu de pain, accompagné de la confiance en Dieu qui lui donnera chaque jour la quantité de pain dont il aura besoin ce jour-là (Mt 6:11). L’huile ne représente pas une grande réserve qu’il pourra vendre plus tard, mais une petite quantité dont il est sûr qu’elle suffira pour ses besoins du jour et aussi pour plus tard. En bref, le sage est confiant en Dieu.
La veuve de Sarepta était une femme sage (1Roi 17:11-15). Elle avait un peu de farine et un peu d’huile dans sa maison, mais aussi l’homme de Dieu. Il a fait en sorte que la farine et l’huile ne manquent pas, parce que la femme lui croyait. Ainsi, nous avons un trésor désirable et de l’huile dans notre maison si nous donnons tout ce que nous avons dans notre maison au Seigneur Jésus. Alors, Il veillera à ce que nous ne manquions de rien.
L’insensé ne pense pas à l’avenir. Il a aussi un trésor désirable et de l’huile, mais il n’a pas confiance en Dieu. C’est pour ça il engloutit tout ce qu’il a. Le sage vit maintenant, mais avec les yeux tournés vers l’avenir ; l’insensé ne vit que pour le présent. Il ne considère pas ses biens dans la perspective de l’avenir et c’est pourquoi il les engloutit. Il ne pense pas qu’un jour il rencontrera Dieu et devra Lui rendre compte de ce qu’il aura fait de ses biens.
Celui qui « poursuit » quelque chose (verset 21) est convaincu de sa valeur et pense que cela vaut la peine de s’y consacrer entièrement. Le sage est convaincu de la valeur de « la justice » et de « la bonté ». La justice consiste à donner à Dieu ce qui Lui revient et aux hommes ce qui leur revient. C’est agir conformément au droit. La « bonté » signifie être bon à l’intérieur. Elles coexistent en Dieu de manière parfaitement équilibrée. Elles doivent aussi coexister dans le juste.
Celui qui poursuit ces deux caractéristiques trouvera et vivra la vraie « vie », tant maintenant que dans l’éternité. La vraie vie est la vie en communion avec Dieu, telle que Christ l’a connue lorsqu’Il était sur la terre. En outre, il trouve aussi la « justice ». Il se sait pleinement reçu par Dieu. Il ne s’agit pas ici d’obtenir une position devant Dieu, car celle-ci ne peut être méritée. Il s’agit ici de la conscience de la bénédiction que représente le fait de pouvoir être en présence de Dieu. La base en est l’œuvre de Christ. Enfin, il trouve aussi « la gloire » ; Dieu l’honore pour son engagement (cf. Jn 12:26).
Personne ne peut ‘poursuivre’ cela par ses propres forces. Cela ne peut se faire que par le Saint Esprit qui, dans la nouvelle vie, opère cette poursuite. Il est aussi dit à Timothée qu’il doit rechercher la justice et plusieurs autres qualités. S’il le fait, il saisira la vie véritable, la vie éternelle (1Tim 6:11-12). Timothée était un croyant, mais il s’agit de vivre aussi la nouvelle vie. C’est aussi ce que Salomon veut dire ici.
22 - 23 Le sage triomphe et garde son âme
22 Le sage monte dans la ville des hommes forts, et abat la force de ce qui en faisait la sécurité. 23 Qui garde sa bouche et sa langue, garde son âme de détresses.
« La ville des hommes forts » se croit invincible (verset 22). Elle se fie à la force de ses hommes forts. Mais « mieux vaut la sagesse que la force » (Ecc 9:16). Il est plus efficace d’utiliser la sagesse que de se fier à la force (Ecc 7:19). Grâce à sa sagesse, un sage est capable de monter cette ville malgré les hommes forts qui s’y trouvent et d’abattre la forteresse que l’on croyait inexpugnable (Ecc 9:14-15).
La forteresse est abattue parce qu’on se fie à elle. C’est ce qui fait la différence avec la sagesse. La sagesse est plus forte que la confiance en soi et la confiance dans les moyens humains, car la sagesse s’appuie sur Dieu. La crainte de Dieu est en effet le commencement de la sagesse. Ce n’est que par la force de Dieu qui accompagne la sagesse que le sage est capable de monter dans la ville des hommes forts.
Une tactique prudente et une application sage du courage l’emportent sur la simple force musculaire et l’habileté dans le maniement des armes. C’est ainsi que Josué s’empara d’Aï (Jos 8:3-22) et que Gédéon, avec une petite armée, vainquit la grande armée des Madianites (Jug 7:7). La puissance de l’ennemi est brisée par ceux qui ont confiance en Dieu. Cela vaut aussi dans le combat spirituel. Toute forteresse de la pensée humaine hostile à Dieu est renversée et détruite par ceux qui se laissent guider par l’Esprit de Dieu et la parole de Dieu (2Cor 10:3-5).
Une autre victoire est celle sur la langue (verset 23). Celui qui peut maîtriser sa langue, qui la contrôle, évite de se mettre dans le pétrin. Le sage connaît le moment de se taire (Ecc 3:7). Le bavard se retrouve rapidement dans la détresse. Il a parlé à tort et à travers et a dit quelque chose que personne n’aurait dû savoir, ou il a été trop rapide dans son jugement sur quelqu’un. Cela lui vaut de l’hostilité, voire de l’animosité. On lui reproche d’avoir dit cela.
Les gens qui contrôlent leur bouche et leur langue réfléchissent avant de parler. Ils ne se mettront pas facilement dans des situations sociales ou juridiques difficiles à cause d’une remarque malvenue (cf. Pro 13:3). C’est pourquoi il est bon de penser à des choses qui sont vraies, honorables, justes, pures, aimables et de bonne réputation (Php 4:8) et de dire aussi ces choses, tout en évitant tout ce qui est faux, douloureux et nuisible aux autres.
24 Orgueilleux, arrogant, moqueur
24 Orgueilleux, arrogant, moqueur, est le nom de celui qui agit avec colère et orgueil.
« Orgueilleux » et « arrogant » sont les caractéristiques qui permettent de reconnaître le moqueur. Quelqu’un qui est orgueilleux et arrogant porte le nom de « moqueur ». Il mène une vie arrogante, méprisant toute forme d’autorité. Dans son orgueil, il refuse de se soumettre à Dieu. Dans son arrogance, il s’élève au-dessus des autres. Il n’a aucun désir de sagesse, car cela impliquerait qu’il doit avoir du respect pour Dieu.
Le moqueur manque totalement de modestie. Dans sa vanité, il « agit avec colère et orgueil ». Il pense qu’il peut tout faire et commander tout le monde pour l’aider. Il ne tolère aucune contradiction. L’Antichrist est le moqueur par excellence. Le Pharaon et Sankhérib ont tous deux moqué et défié Dieu, et ils ont tous deux péri par le jugement de Dieu (Exo 5:2 ; 14:23-30 ; Ésa 36:16-20 ; 37:6-10,36-38). Ainsi périront aussi l’Antichrist et tous ceux qui le suivent et qui sont caractérisés par son esprit de moquerie.
25 - 26 Le paresseux et le juste
25 Le désir du paresseux le tue, car ses mains refusent de travailler. 26 Tout le jour il désire avidement ; mais le juste donne et ne retient pas.
« Un paresseux » a un « désir » puissant, mais des « mains » qui « refusent de travailler » (verset 25). Cette combinaison le conduit à la mort. Un paresseux passe ses journées à rêver de manger et de boire, de tout ce que les autres ont et qu’il veut aussi. Mais il ne veut pas lever le petit doigt. Cela lui demande trop d’énergie. Ce n’est pas une question de capacité, mais de volonté. Il choisit de ne pas travailler.
À cela s’ajoute que le paresseux est aussi simple ou naïf, car il ne se rend pas compte que sa paresse le mène à la mort. Il est tellement absorbé par ses désirs, il vit tellement dans le monde illusoire de la ‘rêverie’ que ce mode de vie lui est fatal et qu’il meurt de privation.
Le verset 26 est lié au verset 25 et poursuit le thème du paresseux et de ses désirs. Un paresseux est complètement enfermé dans son propre monde. Il est rempli toute la journée de désirs qui cherchent à être satisfaits. Il peut s’agir de bonne chère et de boissons, ou de l’achat de choses qui rendent la vie agréable ou excitante. Pour lui, ce sont des choses qu’« il désire avidement ». Il s’est entouré de ces choses dans son imagination, mais il rejette l’idée de les acquérir avec l’argent qu’il a gagné lui-même.
« Un juste » n’est pas un paresseux, mais un travailleur zélé. Sa générosité montre aussi qu’il est juste. La Bible enseigne qu’une personne juste est une personne qui donne. Le juste n’est pas seulement zélé et n’a pas seulement assez pour lui-même, mais il a tellement qu’il donne aussi aux pauvres. Celui qui est paresseux désire constamment, le juste donne constamment et sans réserve (cf. Act 20:34-35). Le paresseux veut toujours recevoir sans travailler. Le juste travaille dur et donne généreusement à ceux qui sont pauvres.
27 - 29 L’hypocrite périt
27 Le sacrifice des méchants est une abomination ; combien plus s’ils l’apportent avec une pensée mauvaise. 28 Le témoin menteur périra ; mais l’homme qui écoute parlera à toujours. 29 L’homme méchant enhardit son visage, mais celui qui est droit règle sa voie.
Dieu déteste « le sacrifice » ou l’adoration « des méchants » parce qu’ils viennent à Dieu sans reconnaître leurs péchés et sont donc sans justice devant Dieu (verset 27 ; Jér 6:20 ; Am 5:21-24). Le sacrifice ou l’adoration qu’un tel homme offre n’est pas seulement inacceptable pour Dieu, c’est une abomination. Dieu exige d’abord de l’adorateur une véritable conversion et le dessein de vivre dans la justice. « Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. Ô Dieu ! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié » (Psa 51:19).
L’adoration hypocrite est déjà suffisamment grave ; l’adoration apporté « avec une pensée mauvaise » est tout à fait répréhensible. Dieu ne veut pas d’actes d’adoration sans repentance et Il les déteste totalement de la part de quelqu’un qui pense pouvoir acheter Dieu avec son sacrifice pour qu’Il lui accorde ses désirs. C’est ‘donnant-donnant’ : Je donne un sacrifice à Dieu – par exemple, je donne de l’argent à l’église ou je rends visite à un malade de temps en temps – alors Il doit me donner ce que je veux ou, en tout cas, veiller à ce qu’il ne m’arrive rien. Les pensées mauvaises sont une abomination pour Dieu.
L’hypocrite du verset 27 s’oppose à Dieu. L’hypocrite du verset 28 s’oppose aux hommes. « Un témoin menteur » est quelqu’un qui rend délibérément un faux témoignage contre quelqu’un. Il périra. Dieu le jugera. Si les hommes découvrent qu’il a rendu un témoignage mensonger, il sera déjà jugé sur la terre par le juge.
Face au témoin menteur, la deuxième ligne du verset mentionne « l’homme qui écoute ». Un tel homme est un témoin véritable et fidèle. L’homme qui écoute toujours d’abord ce qui est dit au sujet d’une affaire dans laquelle il doit témoigner, qui ne dit rien d’autre que ce qu’il a entendu ou vu, peut témoigner pour toujours. Il est fidèle, il peut témoigner chaque fois que l’occasion se présente. Comme il connaît et comprend la vérité, il n’a jamais besoin de se taire. Personne ne peut le contredire ou le réfuter.
Étienne était un tel témoin. Il a écouté la voix de Dieu par sa Parole. La sagesse et l’Esprit avec lesquels il parlait étaient irrésistibles (Act 6:10). Même après sa mort, il continue de parler (cf. Héb 11:4). Par-dessus tout, le Seigneur Jésus est le témoin fidèle et véritable. Il a toujours écouté Dieu et peut donc toujours parler. Il est la vérité et dit la vérité.
« L’homme méchant » donne l’impression d’être un homme convaincu (verset 29). Son visage est enhardit. Il n’a honte de rien et ne sait pas rougir (Jér 6:15 ; 8:12). Son visage enhardit reflète un cœur endurci et impénitent (Ésa 48:4 ; Jér 5:3 ; Ézé 3:7). Avec un visage impassible, il raconte les mensonges les plus grossiers et commet les actes les plus horribles. La deuxième ligne du verset montre qu’un homme méchant suit une voie qui n’offre aucun soutien, aussi puissant qu’il puisse paraître. Il sombrera dans une misère insondable lorsqu’il sera jugé par Dieu.
« Celui qui est droit règle [ou : affermit] sa voie » parce qu’il lève les yeux vers Dieu et Lui demande de le guider. Il se montre dépendant et faible. C’est ce qui le rend fort, car Dieu lui donne la force. La faveur de Dieu repose sur lui. Le Seigneur Jésus est aussi ici l’exemple parfait. En suivant son exemple, nous voyons aussi un exemple en Paul. Il était sincère (2Cor 2:17) et reconnaissait qu’il dépendait de la grâce : « Car lorsque je suis faible, alors je suis fort » (2Cor 12:10).
30 - 31 L’Éternel est invincible et délivre
30 Il n’y a pas de sagesse, et il n’y a pas d’intelligence, et il n’y a pas de conseil, en présence de l’Éternel. 31 Le cheval est préparé pour le jour de la bataille, mais la délivrance est à l’Éternel.
Le chapitre se termine comme il a commencé : par l’absolue souveraineté et la grandeur de Dieu. Tout ce qu’Il détermine s’accomplira. Rien ni personne ne peut L’empêcher de réaliser ses plans (verset 30). Il rit de tout ce que l’homme entreprend pour contrecarrer ses plans (Psa 2:1-4).
La « sagesse », l’« intelligence » et le « conseil » humains ne sont rien d’autre que folie à la lumière de la sagesse, de l’intelligence et du conseil de Dieu. Cela exprime une cécité et une impuissance totales. L’utilisation répétée du therme « il n’y a pas » souligne qu’il n’y a vraiment rien à opposer à l’Éternel. Tous ses desseins et toutes ses actions sont parfaits et intouchables par quelque puissance que ce soit.
Nous le voyons dans tout ce qui a été planifié contre le Seigneur Jésus pour Le tuer. Pourtant, tout s’est déroulé comme Dieu l’avait déterminé (Act 2:23). Par exemple, si les chefs religieux ont placé son tombeau parmi les méchants, Il est néanmoins avec les riches dans sa mort parce que Dieu l’a ainsi déterminé (Ésa 53:9 ; Mt 27:57-60). Dieu annonce dès le commencement la fin, et l’homme ne peut rien y changer. Au contraire, Dieu l’utilise même pour l’accomplissement de ses plans.
Un homme peut, à certains égards, être sage et avoir de l’intelligence, et ainsi donner des conseils judicieux. Il peut avoir fait des études et acquis de l’expérience. Mais s’il ne craint pas l’Éternel, il lui manque la vraie sagesse et la vraie intelligence, et ses conseils s’avèrent être de la folie. Nous insultons Dieu si nous voulons comparer la sagesse, l’intelligence et les conseils des hommes à sa sagesse, à son intelligence et à ses conseils.
L’homme est ‘d’hier et n’a pas de connaissance’ (Job 8:9). « Jésus Christ est le Même, hier, et aujourd’hui, et éternellement » (Héb 13:8). Lui qui est Dieu, Il voit le passé, le présent et l’avenir. L’homme ne peut pas voir l’avenir. Il peut faire des prédictions basées sur son expérience et ses suppositions, mais il ne peut offrir aucune garantie. C’est Dieu qui détermine ce qui arrive. L’homme est sage d’accepter cela et de ne pas se rebeller contre Lui. Les soi-disant sages n’ont pas de vision prospective et n’ont aucun contrôle sur l’avenir. Ils prétendent toutefois d’avoir ce pouvoir en présentant des objectifs pour l’avenir avec des mots grandiloquents, mais toutes leurs prétentions échouent devant l’Éternel, car Lui seul possède la sagesse, l’intelligence et le conseil.
Le succès final d’une entreprise ou la victoire dans une bataille vient de Dieu et non des efforts humains (verset 31). Le contraste est ici entre, d’une part, les plans et les efforts pour la bataille, « le cheval est préparé pour le jour de la bataille », et, d’autre part, la reconnaissance de la véritable fontaine de la délivrance, « l’Éternel » (Psa 20:8 ; 33:17). Nous pouvons utiliser des moyens pour atteindre un but, mais nous ne devons jamais oublier que c’est à Dieu que nous devons notre succès. Nous pouvons utiliser des moyens, mais nous ne devons jamais en faire une idole (cf. Hab 1:16).