1 L’honnêteté dans le commerce
1 La fausse balance est en abomination à l’Éternel, mais le poids juste lui est agréable.
Ce verset traite des affaires, telles qu’elles se déroulent au marché et dans les magasins, c’est-à-dire dans la vie quotidienne. Dieu veut que tout commerce soit honnête. Si ce n’est pas le cas, c’est « en abomination » à Lui ; si c’est le cas, cela « lui est agréable ». Nous voyons ici la réaction personnelle de Dieu à la manière dont le commerce est pratiqué. Utiliser « la fausse balance » signifie que l’un des membres de son peuple est lésé. Dieu prend ici la défense du lésé. Dans son ‘pesée’ du comportement du vendeur, Il utilise une mesure absolument honnête.
Il n’y a rien dans la vie quotidienne qui Lui soit étranger. La vie de son peuple dans ses relations mutuelles doit refléter ses caractéristiques. Tout doit se faire en accord avec sa volonté, c’est-à-dire en accord avec qui Il est, lumière et amour. Cela s’applique aussi au commerce.
Comme le commerce est une question de profit, d’argent, c’est là que le danger d’être malhonnête est particulièrement grand. On peut facilement être poussé par l’amour de l’argent. Facturer un peu plus que la valeur du produit, livrer un peu moins que ce qui a été payé, augmente le profit. Dieu connaît son peuple et veut donc qu’il utilise « des balances justes, et un épha juste, et un bath juste » (Ézé 45:10).
Tout au long des Écritures, la malhonnêteté dans le commerce est condamnée (Lév 19:35-36 ; Deu 25:13-16 ; Am 8:5). Dieu ne l’interdit pas seulement, c’est une abomination pour Lui. Dieu n’accepte le comportement d’une personne que s’il est honnête. Il veille à ce que nous donnions le produit pour l’argent que nous demandons pour ce produit. La malhonnêteté sévit lorsque Dieu n’est pas pris en considération. Une fausse balance est littéralement un ‘poids de tromperie’. Quiconque utilise une fausse balance manque de sincérité dans son cœur (verset 20).
Dans la loi, Dieu associe l’honnêteté à la délivrance de son peuple d’Égypte (Lév 19:35-36). Par la délivrance, Il a fait d’eux son propre peuple. C’est pourquoi ils doivent être honnêtes, comme Il l’est. De même, nous qui appartenons à l’église de Dieu, en raison de notre délivrance du monde, nous devons être honnêtes dans nos affaires. Toute injustice, toute malhonnêteté doit être évitée (1Cor 6:8). Cela vaut non seulement pour les choses matérielles, mais aussi lorsque nous devons nous occuper de litiges ou de péchés. Appliquons-nous alors une norme honnête, ou nous laissons-nous influencer dans notre jugement par des liens familiaux ou amicaux ?
2 - 3 Modestie et intégrité
2 [Quand] vient l’orgueil, la honte vient aussi ; mais la sagesse est avec les hommes modestes. 3 L’intégrité des hommes droits les guide, mais la perversité des perfides les détruit.
« L’orgueil », ou la fierté, signifie littéralement « déborder », c’est-à-dire dépasser les limites et la marque de la rébellion (verset 2). Les personnes orgueilleuses se gonflent jusqu’au niveau des dieux. Dans le sillage de leur orgueil, vient la « honte », un mot qui signifie ‘être rendu ridicule’. L’orgueilleux est comme un ballon qui se dégonfle jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un chiffon.
Une illustration frappante en est Hérode Agrippa qui se laisse acclamer comme Dieu et qui, l’instant d’après, est rongé par les vers et meurt (Act 12:21-23). C’était un dieu gonflé qui s’est ratatiné jusqu’à devenir un chiffon. Les pharisiens sont aussi gonflés. Ils ont une haute opinion d’eux-mêmes dans leur relation avec Dieu et regardent les autres avec mépris (Lc 18:9-12 ; Mt 6:5). Le Seigneur prononce le « malheur » sur eux (Mt 23:13-32). Un autre exemple d’orgueil est Babylone la grande, qui est l’église romaine, qui sera aussi jugée pour cela (Apo 18:7-8). Il ne restera d’elle que « la fumée de son embrasement » (Apo 18:18).
À l’orgueil s’oppose la modestie. « La sagesse est avec les hommes modestes », comme le montre la place qu’ils occupent devant Dieu et les hommes. Ils ne prétendent rien, ils ne sont pas gonflés. La crainte de Dieu est présente en eux et cela est leur sagesse. Ils seront élevés au moment voulu par Dieu (Lc 14:11 ; 1Pie 5:6).
Celui qui est humble est aussi intègre (verset 3). La conséquence ou le résultat de « l’intégrité » intérieure est qu’elle « guide les hommes droits » dans leur chemin et dans leurs relations. Il y a liberté et vie dans leur conduite, tant pour eux-mêmes que pour ceux qu’ils rencontrent. Nous voyons ici l’influence bénéfique que l’intégrité exerce sur les hommes droits. L’intégrité est une disposition du cœur qui s’exprime par une conduite honnête et fidèle.
À l’opposé des hommes intègres se trouvent « les perfides » qui ne sont pas intègres, mais au contraire « pervers ». Cette perversité se manifeste par les mauvaises voies qu’ils suivent et les fausses doctrines qu’ils annoncent. Ils en subissent eux-mêmes les effets. Par leur perversité, ils se détruisent eux-mêmes. Nous voyons ici l’influence destructrice que la perversité a sur les perfides eux-mêmes. Celui qui cherche à nuire aux autres se nuit à lui-même.
4 - 6 La justice délivre et rend droite la voie
4 Les richesses ne profitent de rien au jour de la colère, mais la justice délivre de la mort. 5 La justice de l’homme intègre rend droite sa voie, mais le méchant tombe par sa méchanceté. 6 La justice des hommes droits les délivre, mais les perfides sont pris dans leur avidité.
Même si quelqu’un possède tout l’or et l’argent du monde, cela n’aura aucune valeur « au jour de la colère », c’est-à-dire le jour de la colère de Dieu contre le péché (verset 4 ; Soph 1:18 ; Ézé 7:19 ; Mc 8:37-38). Le « jour de la colère » peut désigner aussi bien le jour de la mort que le jugement dernier. Dans cette vie, les biens peuvent servir à corrompre un juge et à acheter une peine. Mais cela ne fonctionne pas ainsi avec Dieu. La seule chose qui importe ce jour-là, c’est de savoir si quelqu’un a été racheté par le sang de l’Agneau (1Pie 1:18-19). Celui qui est ainsi racheté a la justice de Dieu par la foi en Christ. Seule cette « justice délivre de la mort ».
La justice ne délivre pas seulement de la mort, mais elle a aussi une grande valeur pratique pour la vie. La justice rend droit la voie de l’homme intègre (verset 5). L’homme intègre est incorruptible, toujours honnête. Cela se voit dans sa justice, dans ses actions justes. C’est pourquoi sa voie est aussi droite. Il n’y a rien de tortueux ou d’ambiguë dans sa conduite. Il suit une voie sûre et certaine dans la vie. La voie que Joseph a suivie parmi ses frères et en Égypte en est un exemple. Cela est parfaitement vrai du Seigneur Jésus, l’homme parfaitement intègre, et cela est aussi vrai pour tous ceux qui Le suivent avec intégrité.
Ce qui caractérise la voie de l’homme intègre est totalement absent chez le méchant. Chez lui, nous voyons le contraire. Sa méchanceté ne lui donne aucune stabilité dans la vie, mais provoque au contraire sa chute.
Au verset 6, il est question de « la justice des hommes droits ». Au verset 5, il s’agit du singulier, « l’homme intègre », ici, c’est le pluriel, « les hommes droits ». Il s’agit maintenant de la délivrance de situations dangereuses, qui mettent la vie en danger. La voie droite du verset 5 est une voie avec des dangers. La même justice qui rend la voie droite aide aussi à surmonter les difficultés qui se présentent sur cette voie. Les hommes droits cherchent pour cela leur aide auprès de Celui qui a donné la justice.
« Les perfides » manquent de justice et donc d’aide dans les dangers. Ils ne voient même pas ces dangers, mais sont guidés par leur « avidité ». Ils sont « pris » dans leur avidité, qui les enferme comme dans une prison. Leur avidité les pousse à commettre des péchés qui les entourent comme un filet dont ils ne peuvent se délivrer. Ce filet les entraîne vers le jugement et finalement vers la mort éternelle.
7 - 8 Le sort du méchant
7 Quand l’homme méchant meurt, son espérance périt, et l’attente des iniques périt. 8 Le juste est délivré de la détresse, et le méchant [y] entre à sa place.
Au moment où « l’homme méchant » meurt, « son espérance périt » (verset 7 ; Psa 49:17-21). Ce verset exprime la grande tragédie liée à l’espérance que l’homme méchant croit avoir. Toute espérance d’une longue vie ou de succès finira en désillusion, car cette espérance est ancrée dans la confiance en des biens terrestres.
Ils peuvent avoir eu la plus forte attente de toujours vivre dans la prospérité, avec une confiance inébranlable dans la réalisation de leurs plans, mais tout cela périt comme une vapeur lorsqu’ils meurent. Le Seigneur Jésus parle d’un homme riche qui meurt sans Dieu. À sa mort, cet homme a dû laisser toute sa richesse derrière lui et, dans l’au-delà, il n’a même pas une goutte d’eau pour se rafraîchir la langue (Lc 16:19-31).
Quelle grâce pour le croyant d’avoir une espérance certaine, une espérance qui ne périt pas à sa mort, mais qui s’accomplit au contraire. L’espérance du croyant est une certitude, c’est une espérance qui ne déçoit pas (Héb 11:1 ; Rom 5:5). C’est pourquoi il espère « avec patience » (Rom 8:24-25).
« Le juste est délivré » par Dieu « de la détresse » (verset 8). Le juste peut se retrouver dans la détresse. Nous pouvons penser à des situations oppressantes, étouffantes, qui le limitent dans sa liberté et lui causent de l’angoisse. Les méchants peuvent lui rendre la vie très difficile. Mais Dieu veille à ce qu’il ne périsse pas et le délivrera.
Ce qui arrive « au méchant » est tout le contraire, et cela de manière remarquable. Non seulement le méchant reçoit le châtiment qu’il mérite, mais il se retrouve à la place où il avait mis le juste. Les rôles sont inversés. Un exemple clair en est Haman, qui est pendu à la place de Mardochée (Est 7:10 ; 9:1). Nous voyons la même chose chez les hommes qui sont jetés dans la fosse aux lions à la place de Daniel (Dan 6:24-25). Ce renversement des rôles aura aussi lieu lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra. Les croyants seront alors délivrés de la tribulation et les méchants entreront dans la tribulation (2Th 1:6-7).
9 La connaissance délivre de l’impie
9 Par sa bouche l’impie perd son prochain ; mais les justes sont délivrés par la connaissance.
« L’impie », ou « l’hypocrite » (selon la traduction néerlandaise de la Bible), est une personne qui n’est pas sincère. Il se fait passer pour un prochain prêt à aider, mais c’est un ennemi. Il cherche à perdre son prochain « par sa bouche », ce qui souligne l’intensité de sa méchanceté. Il donne à son prochain le sentiment qu’il veut lui rendre service, qu’il cherche son bien. Au lieu de répondre à cette attente, il cherche à le perdre. Il dit tout le mal de son prochain afin de lui donner une mauvaise réputation. Il rend ainsi la vie de son prochain une torture.
Mais « les justes » ne seront pas victimes de ses activités pernicieuses. En effet, ils possèdent « la connaissance ». Grâce à leur connaissance, ils voient clair à travers l’impie. Ils voient la véritable intention derrière les paroles de l’hypocrite, ils le démasquent et lui résistent. La bouche de l’hypocrite est fermée et les justes sont délivrés. Le chrétien fidèle sait, en « tenant ferme la fidèle parole selon la doctrine [...] réfuter ceux qui contredisent », ce qui lui permet de « leur fermer la bouche » (Tit 1:9-11).
10 - 11 La réjouissance et l’élévation d’une ville
10 La ville se réjouit du bien-être des justes ; et quand les méchants périssent il y a des cris de joie. 11 La ville s’élève par la bénédiction des hommes droits, mais elle est renversée par la bouche des méchants.
Les versets 10-11 ne parlent pas de personnes, mais d’une « ville », d’une communauté. Une communauté apprécie que les justes prospèrent (verset 10). Les justes doivent leur « bien-être » et leur prospérité à leur commerce honnête, ce qui profite à la ville. Une ville, c’est-à-dire les citoyens de la ville, s’en réjouit (cf. Est 8:15).
Il y a aussi des cris de joie quand les méchants périssent (2Roi 11:20). Il y aura aussi des cris de joie dans le ciel quand la méchante Babylone sera détruite (Apo 18:20-21 ; 19:1-2). Dans le premier cas, la réjouissance est due à la bonne influence des justes. Dans le second cas, on crie de joie parce que l’influence néfaste des méchants a été éliminée.
La bonne influence des hommes droits et la mauvaise influence des méchants sur la vie dans une ville sont soulignées au verset 11. « Les hommes droits » bénissent la ville et lui souhaitent la prospérité. Mais ils ne se contentent pas de bénir, les hommes droits produisent aussi la bénédiction. Ainsi, la ville est « élevée ». Elle acquiert une bonne réputation, il est agréable d’y vivre et d’y séjourner. La ville devient attrayante.
À l’opposé, il y a ‘la publicité’ que font les méchants. Ils détruisent la ville jusqu’à ses fondations par leurs paroles. Ils le font en parlant négativement de la ville, mais aussi par leur langage général. De leur bouche ne sortent que des malédictions et des paroles impures. Même lorsqu’ils utilisent un langage correct, comme le font souvent les politiciens, leurs paroles sont fausses et ils poursuivent un agenda caché. Ils se présentent comme des protecteurs, mais leurs actes montrent qu’ils détruisent la ville.
Nous pouvons appliquer cela à l’église locale de Dieu comme une ville. Si nous sommes sincères, nous dirons de bonnes choses sur l’église en tant que communion locale et nous voudrons être une bénédiction pour elle. Tous ceux qui font partie de l’église locale s’en réjouiront. Les personnes qui n’ont aucun lien avec elle parce qu’elles vivent en dehors de Dieu ne voudront pas qu’une église locale existe. Ils répandront des calomnies à son sujet et feront tout pour rendre sa vie et ses réunions impossibles. De telles personnes peuvent aussi se trouver dans l’église et accomplir leur œuvre destructrice en répandant de faux enseignements.
12 - 13 Intelligence ; fidélité
12 Qui méprise son prochain est dépourvu de sens, mais l’homme intelligent se tait. 13 Celui qui va rapportant révèle le secret, mais celui qui est d’un esprit fidèle couvre la chose.
Celui qui méprise son prochain prouve qu’il est « dépourvu de sens » (littéralement ‘sans cœur’) (verset 12). Une telle personne manque totalement de connaissance de soi. Elle exprime aussi son mépris. C’est ce qui ressort de la deuxième ligne du verset. Quelqu’un qui a une intelligence de lui-même ne se livrera pas à des propos méprisants sur son prochain, mais « se tait ». Il se rend compte que son prochain n’est pas moins que lui-même et qu’il est comme son prochain. La norme pour le chrétien est encore plus élevée : il estimera « l’autre supérieur à lui-même » (Php 2:3 ; Éph 4:25).
Une personne qui « va rapportant » est mauvaise et indigne de confiance (verset 13 ; cf. 1Tim 5:13). Si une chose lui est confiée en secret, elle la révélera volontiers. À l’opposé de celui qui va rapportant se trouve « celui qui est d’un esprit fidèle ». Si on lui confie une chose, il couvrira cette chose et ne la publiera pas. Il n’abusera pas de la confiance qui lui est accordée et ne fera donc pas de tort ni honte à celui qui lui a fait confiance.
14 - 15 Conseillers ; ne pas se porter caution
14 Quand il n’y a pas de direction le peuple tombe, mais il y a salut dans le grand nombre des conseillers. 15 On se trouve mal de se porter caution pour un autre, mais celui qui hait ceux qui frappent [dans la main] est en sûreté.
« Direction » est essentiel à la stabilité d’un peuple (verset 14). Une direction avisée peut être comparée à la conduite d’un navire. Ce navire représente ici le peuple, la nation. L’ancienne expression ‘le navire de l’État’ l’indique. La comparaison est faite parce qu’un navire dépend aussi, pour sa sécurité, de la direction d’un capitaine qui doit être compétent en la matière. Sans personnes à la barre du ‘navire de l’État’ qui soient capables de diriger le peuple, un navire coule, c’est-à-dire « le peuple tombe ». Mais « dans le grand nombre des conseillers », par de nombreux sages dans tous les domaines, « il y a salut » et le peuple est sauvé de la ruine.
Cela vaut aussi pour le peuple de Dieu, dont l’église locale est une représentation. Des délibérations dans la prière et sur la base de la parole de Dieu sont nécessaires pour être une église où le Seigneur Jésus peut être au milieu. Lors de la discussion à Jérusalem sur la question controversée de savoir si les nations doivent garder la loi, les contributions de plusieurs conseillers sages ont permis d’aboutir à une réponse de salut (Act 15:1-29).
Pour une politique financière solide, il est nécessaire de ne pas contracter d’engagements financiers opaques. L’un de ces engagements opaques est d’être « caution pour un autre » (verset 15). Se porter caution est une chose extrêmement stupide (cf. Pro 6:1-6), surtout si cet autre est un étranger. Salomon est très clair ici dans son avertissement : celui qui se porte caution « se trouve mal ». Celui qui se porte caution garantit à l’autre qu’il paiera sa dette si celui-ci manque à ses obligations, sans avoir aucune garantie que l’autre le remboursera. Cela peut conduire à la faillite et à la mendicité.
La contradiction dans la deuxième ligne du verset souligne combien il est dangereux de se porter caution. Il s’agit ni plus ni moins que de vivre « en sûreté », sans souci. C’est la perspective de « celui qui hait ceux qui frappent [dans la main] ». Frapper dans la main est la confirmation d’un accord, ce que nous faisons aujourd’hui, entre autres, en apposant notre signature. Ne signez jamais et ne donnez jamais aucune forme d’engagement avant de savoir exactement à quoi tu t’engages en signant.
16 Une femme gracieuse et les hommes forts
16 Une femme gracieuse obtient l’honneur, et les hommes forts obtiennent la richesse.
« Une femme gracieuse » est une femme charmante et attachante. La femme est « un vase plus faible » (1Pie 3:7), mais elle possède néanmoins la force d’obtenir « l’honneur ». Elle le fait comme « les hommes forts obtiennent la richesse ». Sa force s’exprime toutefois d’une manière très différente de celle des hommes forts. Sa force n’est pas physique, mais spirituelle. Elle est une femme de valeur, qui possède un courage ou une force spirituelle, une femme qui a confiance en Dieu. Ruth en est un exemple (Rut 3:11).
Elle est « gracieuse » ou attachante parce qu’elle obtient une « honneur » impérissable. Cet honneur demeure, même lorsque la beauté extérieure s’estompe. Elle en connaît la valeur. Mais des forces sont à l’œuvre qui veulent lui ôter son honneur. Dans le Nouveau Testament, l’honneur de la femme est lié à ses longs cheveux, qui sont un symbole de sa soumission à l’homme (1Cor 11:15). Elle s’y attache, malgré toute la force de l’émancipation.
Les hommes forts s’attachent à des « richesses » éphémères. Pour ne pas perdre leurs richesses, ils ont recours à la force physique. Ils ont obtenu leurs richesses par la force et les garderont par la force.
17 - 21 Conséquences d’une conduite juste ou méchante
17 L’homme bon fait du bien à son âme, mais le cruel trouble sa chair. 18 Le méchant fait une œuvre trompeuse, mais celui qui sème la justice a un vrai salaire. 19 Comme la justice [tend] à la vie, celui qui poursuit le mal [tend] à sa mort. 20 Ceux qui sont pervers de cœur sont en abomination à l’Éternel, mais ceux qui sont intègres dans leurs voies lui sont agréables. 21 Certainement l’inique ne sera pas tenu pour innocent ; mais la descendance des justes sera délivrée.
Celui qui est « bon » envers les autres en expérimentera les bienfaits dans « son âme », c’est-à-dire en lui-même, personnellement (verset 17). « L’homme bon » aime son prochain, ceux qui lui sont liés ou ceux qu’elle côtoie. Un tel homme est un imitateur de Dieu, qui est bon et qui prouve sa bonté envers les hommes (Tit 3:4). Rahab a fait preuve de bonté envers les espions et a ainsi fait du bien à son âme et aussi à l’âme de ceux qui appartiennent à la maison de son père (Jos 2:12,14).
Il en est de même pour « le cruel », mais à l’inverse. Celui qui est cruel prépare son propre malheur. Un tel homme est dépourvu de tout amour pour son prochain, tant dans ses pensées que dans ses actes. Il trouble sa chair, c’est-à-dire il fait du mal à son âme. Achab et Jézabel en ont fait l’expérience (1Roi 22:37-38 ; 2Roi 9:36-37).
« Le méchant » est occupé à une œuvre « trompeuse », c’est-à-dire à une œuvre qui ne rapporte rien, qui est sans résultat (verset 18). « Celui qui sème la justice » (cf. Jac 3:18) connaît un sort différent. Il incite les autres à faire justice dans leur vie, ce qui est un bienfait pour d’autres encore. Ce qui est semé portera du fruit (1Cor 9:11 ; 2Cor 9:6). La récolte qui en résulte est appelée ici « un vrai salaire ».
Quand on sème « la justice » (verset 18), c’est pour « la vie » (verset 19). La vie désigne ici la vie dans sa forme la plus profonde et la plus riche, c’est-à-dire la vie en communion avec Dieu, la vie éternelle. Faire la justice et vivre vont de pair. À l’opposé, il y a « celui qui poursuit le mal », c’est-à-dire de poursuivre le mal de toutes ses forces pour le faire. Cela conduit toujours et inévitablement « à sa mort ». Tout comme la justice et la vie, le mal et la mort vont de pair, « car le salaire du péché, c’est la mort » (Rom 6:23).
« Ceux qui sont pervers de cœur » (verset 20) sont les gens qui ont un esprit tordu, déformé. Toute leur vie spirituelle est influencée et imprégnée par le mal. Ils sont « en abomination à l’Éternel », parce qu’ils méditent des choses tortueuses dans leur cœur et ne tiennent aucun compte de la volonté de Dieu. Mais « ceux qui sont intègres dans leurs voies », ce sont ceux qui sont intérieurement tournés vers Lui et qui suivent donc sa voie, « sont agréables » à l’Éternel.
Tout comme au verset 1, il s’agit de ce qui est « en abomination à l’Éternel » et, à l’opposé, de ce qui Lui est « agréable ». Le verset 1 traite de l’honnêteté ou de la malhonnêteté dans les affaires, dans la pratique de la vie. Ici, il s’agit de la disposition du cœur, qu’elle soit mauvaise ou intègre. Il ne s’agit pas seulement du comportement extérieur, mais surtout des motivations qui le sous-tendent. Dieu observe nos voies et voit aussi ce qu’il y a dans notre cœur (1Sam 16:7). Nous pouvons être honnêtes, mais n’avoir en vue que notre propre intérêt. Dans ce cas, nous ne Lui sommes pas agréables.
Il y aura un jour de rétribution, c’est certain (verset 21). Chacun sera placé devant le tribunal de Dieu et devra rendre compte de ses actes (Rom 14:10b-12 ; 2Cor 5:10). Alors, le malfaiteur ne pourra pas se déclarer « innocent ». Le juge, Dieu, voit parfaitement à travers lui. Mais « la descendance des justes », c’est-à-dire tous ceux qui appartiennent à la génération des justes, échapperont au jugement (cf. Jn 5:24).
22 Une femme belle dépourvue de sens
22 Une femme belle et dépourvue de sens, c’est un anneau d’or au nez d’un pourceau.
« Une femme belle et dépourvue de sens » est comparable à un « anneau d’or » mis « au nez d’un pourceau ». Les femmes israélites portaient entre autres un anneau au nez comme parure (Gen 24:22,30,47 ; Ésa 3:21). Il est absurde de penser que le fait de porter un anneau au nez rendrait beau un animal qui est constamment sale.
La comparaison est qu’un beau bijou est associé à un corps indigne. Un pourceau n’en connaît pas la valeur. Tu peux bien vouloir parer cet animal de bijoux et essayer ainsi de le rendre attrayant, mais l’animal continue à puer et trouve son plaisir à vivre dans la boue et la puanteur. L’anneau perd ainsi toute sa beauté. Jézabel était une telle femme. Il n’y avait aucune concordance entre son comportement et son apparence apprêtée. Son embellissement extérieur pâlissait à la lumière de son intérieur corrompu (2Roi 9:30). Nous pouvons aussi appliquer cela à la belle apparence de l’église romaine, mais qui est pleine de corruption à l’intérieur (Apo 17:4-6).
La véritable parure d’une femme se trouve à l’intérieur, dans son cœur, dans sa disposition (1Pie 3:3-4). On remarque d’abord qu’Abigaïl « avait du bon sens », puis qu’elle « était belle de visage » (1Sam 25:3). Une femme est attirante lorsqu’elle manifeste la disposition et les caractéristiques de Christ. L’épouse, la femme de l’Agneau, possédera ces caractéristiques dans toute leur gloire (Apo 21:9-10).
23 - 27 La bénédiction du juste
23 Le désir des justes n’est que le bien ; l’espoir des méchants, c’est la fureur. 24 Tel disperse, et augmente encore ; et tel retient plus qu’il ne faut, mais n’en a que disette. 25 L’âme qui bénit sera engraissée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé. 26 Celui qui retient le blé, le peuple le maudit ; mais la bénédiction sera sur la tête de celui qui le vend. 27 Qui recherche le bien cherche la faveur, mais le mal arrive à qui le recherche.
Le caractère « des justes » et « des méchants » ne se révèle pas seulement par leurs actes, mais aussi par leurs désirs et leurs espoirs (verset 23). Les « justes » n’ont d’autre désir que « le bien ». Ils sont en relation avec Dieu et aspirent donc à de bonnes choses matérielles et spirituelles afin de pouvoir à leur tour faire le bien.
« L’espoir des méchants » ne leur apportera rien d’autre que « la fureur » de Dieu. Ils n’ont aucun lien avec Dieu et espèrent tirer le plus grand profit possible de leur vie méchante. Mais leur espoir ne débouchera sur rien d’autre que « la fureur » de Dieu à leur égard, car tous leurs désirs provoquent la colère de Dieu.
Dans le gouvernement de Dieu, il est établi que l’on doit d’abord disperser, donner, semer, et qu’ensuite viennent le profit, le revenu, l’avantage (verset 24). Dieu veut aussi que l’on disperse généreusement ou abondamment, et non pas au compte-gouttes. Si cela se produit, on constatera que le revenu est beaucoup plus abondant que ce qui a été dispersé, donné ou semé (Lc 6:38a ; 2Cor 9:6-9 ; Psa 112:9). Nous pouvons aussi disperser ou distribuer généreusement notre temps et notre attention.
L’inverse est également vrai. Il y a des gens qui retiennent « plus qu’il ne faut ». Ils pensent ainsi devenir riches. Mais en plus de faire du tort aux autres, ils se trompent eux-mêmes. Tous leurs gains mal acquis conduiront à leur perte, car Dieu leur demandera des comptes. Finalement, ils se retrouveront les mains vides et avec une liste de dettes impossibles à rembourser.
Ne pas donner à quelqu’un ce qui lui revient est aussi une forme de retenir plus que ce qui est légitime. Nabal avait cette attitude envers David (1Sam 25:10-11,38). Le chef de publicains, Zachée, a compris à temps le caractère pécheresse de ce comportement et s’est converti de ce péché (Lc 19:8).
Le verset 25 fait suite au verset 24. « L’âme qui bénit » est quelqu’un qui disperse la bénédiction autour de lui par ses paroles et ses actes, qui rend service et recherche le bonheur d’autrui. Celui qui agit ainsi en recevra lui-même la bénédiction. On lui fera du bien, il « sera engraissé » ou rassasié. Celui qui arrose quelqu’un d’autre (spirituellement) sera aussi arrosé lui-même. Nous le voyons chez le Seigneur Jésus dans sa conversation avec la Samaritaine. La nourriture spirituelle qu’Il a donnée à la femme L’a aussi arrosé Lui-même (Jn 4:31-34 ; Mt 10:42 ; Jér 31:25).
Celui qui ne distribue pas de bénédiction (verset 25), mais qui, au contraire, retient égoïstement tout pour lui-même, et cela en période de pénurie, est maudit par le peuple (verset 26). Dieu veut que nous distribuions aux autres la bénédiction qu’Il nous a donnée. Cela vaut aussi bien pour les bénédictions matérielles que spirituelles. Si nous mettons à disposition et offrons à la vente les bénédictions que nous avons reçues, la bénédiction reposera sur notre tête. Par vendre, nous ne devons pas seulement penser à l’argent ou à un moyen d’échange. Vendre signifie que l’autre doit faire un effort pour entrer en possession de ce qui est mis en vente (cf. Pro 23:23).
Celui qui sait apprécier le bien le recherchera, c’est-à-dire qu’il s’efforcera d’en entrer en possession (verset 27). Une telle personne recherche « la faveur » ; nous pouvons ici penser en particulier à la faveur de Dieu. Celui qui « recherche le mal » le fait parce qu’il pense que cela lui sera profitable. Il ne considère pas comme mauvais ce qu’il recherche. Personne ne poursuit le mal pour lui-même. Il s’agit de choses mauvaises aux yeux de Dieu. Il n’obtiendra pas le mal il poursuit, mais cela lui « arrive ». Cela renvoie à une cause extérieure. Cela signifie qu’il sera finalement frappé par le mal du jugement de Dieu.
28 - 31 Le verdissement des justes
28 Celui-là tombe qui se confie en ses richesses ; mais les justes verdissent comme la feuille. 29 Celui qui trouble sa maison héritera le vent, et le fou deviendra serviteur de celui qui est sage de cœur. 30 Le fruit du juste est un arbre de vie, et le sage gagne les âmes. 31 Voici, le juste est rétribué sur la terre, combien plus le méchant et le pécheur !
Vouloir devenir riche et abuser de la richesse sont condamnables. Il y a encore un autre mal lié à la richesse, c’est de se confier en elle (verset 28). « Celui qui se confie en sa richesse » sera couvert de honte. Il s’en rendra compte à ses dépens quand il « tombe ». La richesse n’offre pas de base solide pour la vie. Tomber signifie que sa vie se termine dans un désastre. La cause en est qu’il ne donne pas de place à Dieu dans sa vie (Lc 12:16-21).
Pour « les justes », c’est le contraire qui est vrai. Ils se confient en Dieu et « verdissent comme la feuille ». Leur vie est enracinée en Lui et caractérisée par la prospérité et la fertilité (cf. Psa 92:13-16 ; Jér 17:7-8). La vie de ceux qui se confient en la richesse est comme une feuille tombée et desséchée, tandis que celle des justes est comme une feuille verdoyante pleine de vitalité qui continue de croître.
Celui qui, dans sa cupidité, ne pense qu’à lui-même, précipite sa maison dans le malheur (verset 29). Il ne s’intéresse pas du tout à sa famille, qu’il considère seulement comme un obstacle dans la poursuite du mal. Il ne reste de ses efforts que du vent, rien qu’il puisse saisir. La manière dont il a conduit sa maison montre qu’il est un fou. La deuxième ligne du verset suppose qu’il a tout perdu et qu’il a contracté tant de dettes qu’il doit se vendre comme esclave à « celui qui est sage de cœur ».
Le fruit du juste (verset 30) est en opposition avec le fou du verset 29. Sa vie en tant que juste montre qu’il a la vie. Il n’a pas cette vie en lui-même. Ce qui sort de lui, ce qui devient visible de la vie qui est en lui, provient du véritable arbre de vie, le Seigneur Jésus. La vie du juste ressemble donc à celle de Celui qui est parfaitement juste.
Cette similitude s’exprime aussi dans les relations avec les autres. Quelqu’un qui produit un arbre de vie comme fruit cherche à mettre les autres en relation avec le véritable arbre de vie. Il s’agit avant tout d’attirer les autres vers la sagesse et de les gagner à sa cause. Celui qui agit ainsi, qui gagne des âmes de cette manière, est sage.
Nous pouvons aussi appliquer cela à l’évangile. Nous pouvons devenir des pêcheurs d’hommes et les gagner (Mt 4:19) en les gagnant pour Christ, afin qu’ils Le suivent. Paul est un exemple particulier d’un tel homme sage (cf. 1Cor 9:20-22 ; 10:33). Tout son ministère est une source de vie et de nourriture spirituelle pour les générations qui lui succèdent.
« Le juste » a tout autant affaire au gouvernement de Dieu que « le méchant et le pécheur » (verset 31). Dieu doit agir dans sa justice envers chaque péché, quel que soit celui qui le commet. Un juste qui pèche doit en subir les conséquences et les porter. Moïse en est un exemple. Parce qu’il avait péché, il n’était pas autorisé à faire entrer le peuple dans le pays promis. La vie de David montre aussi la vérité de ce qui est écrit ici. Cette rétribution a lieu sur la terre. Une consolation est que le juste peut savoir que Christ l’aide à porter les conséquences de ses péchés, car Il a porté le jugement de ses péchés à la croix.
« Le méchant et le pécheur » devra également faire face aux conséquences de ses péchés sur la terre et les supporter. Mais il y a pour lui un « combien plus » – c’est le premier des quatre proverbes « combien plus » (Pro 11:31 ; 15:11 ; 19:7 ; 21:27). Il devra porter seul ce fardeau parce qu’il vit sans Christ et, s’il ne se repent pas, il mourra sans Lui. Il semble que Pierre cite cette parole dans sa première lettre lorsqu’il écrit : « Et si le juste est sauvé difficilement, où paraîtront l’impie et le pécheur ? » (1Pie 4:18).