1 - 2 Aimer la connaissance et obtenir la faveur
1 Qui aime l’instruction aime la connaissance, et qui hait la répréhension est stupide. 2 L’homme de bien obtient la faveur de la part de l’Éternel, mais l’homme qui fait des machinations, il le condamne.
Le verset 1 illustre bien le fait que l’amour n’est pas une émotion agréable. Il n’est souvent pas facile d’accepter une « instruction ». Pour accepter une instruction, tu dois l’aimer. Tu le fais lorsque tu en comprends l’importance. Il s’agit ici de savoir si nous avons la volonté explicite d’accepter une instruction ou si nous ne voulons pas être instruits. Si nous avons la volonté d’accepter l’instruction, nous aimerons l’instruction. C’est un amour qui s’apprend. Dans le cas contraire, haïr « la répréhension » est presque automatique. C’est notre nature.
Celui qui veut grandir spirituellement doit apprendre à accepter « l’instruction » ou la correction et à en tirer des leçons. Pour cela, il faut se mettre volontairement en position d’élève face à celui qui l’instruit. Cela montre l’humilité de quelqu’un qui ne se pense pas supérieur. Celui qui l’instruit peut être Dieu qui lui parle par sa Parole. Dieu peut aussi parler à travers un être humain, quel qu’il soit, ou à travers un événement.
« Qui aime l’instruction », c’est-à-dire qui désire être instruit, prouve qu’il aime la « connaissance ». L’instruction est liée à la « connaissance ». Il s’agit de la connaissance de Dieu et de Christ, c’est-à-dire de connaître la volonté de Dieu afin de vivre pour sa gloire. Pour acquérir la connaissance, il faut faire des efforts et s’entraîner. Quand il s’agit de « la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur » (Php 3:8), aucun chemin n’est trop difficile et aucun sacrifice n’est trop grand. Il n’y a pas de chemin facile vers la connaissance spirituelle. Ève a choisi le chemin facile et le péché a fait son apparition.
La deuxième ligne du verset commence par « mais », ce qui indique que le contraste avec la première ligne du verset suit maintenant. Il y a deux contrastes : « haïr » s’oppose à l’amour et « stupide » s’oppose à la connaissance. « Qui hait la répréhension », qui la rejette et la refuse avec mépris, agit de manière stupide et insensée, comme un animal qui n’a pas de raison. Haïr signifie avoir une aversion pour quelque chose. Cette aversion vient d’un cœur orgueilleux qui ne veut pas entendre parler de répréhension. Celui qui déteste la répréhension fait preuve de la stupidité d’un animal qui ne se rend pas compte que c’est pour son bien qu’on lui fait du mal.
« L’homme de bien » (verset 2) est celui qui est bon par la grâce de Dieu, car « il n’y en a aucun qui pratique la bonté, il n’y en a pas même un seul » (Rom 3:12b). « Personne n’est bon, sinon un [seul] : Dieu », c’est le Seigneur Jésus (Mc 10:18). Celui qui L’a pour vie peut aussi être un homme de bien et donc faire le bien. L’homme de bien est plein de bonté, ce qui ne peut être accompli que par l’Esprit de Dieu. La bonté fait partie du fruit de l’Esprit (Gal 5:22-23a).
L’homme de bien ne veut que ce que Dieu veut et ce qui s’exprime par l’Esprit. Par cela il « obtient la faveur de la part de l’Éternel ». Dieu se lie à lui, car Il se reconnaît en lui. Cela vaut pour chaque croyant qui marche avec Dieu. Cela vaut avant tout pour Christ. Il est l’Homme de bien par excellence et en même temps le Dieu parfaitement bon. En tant qu’Homme, Il a obtenu la faveur de Dieu.
À l’opposé de l’homme plein de bonté se trouve l’homme plein « des machinations ». Il n’y a pas de bonté en un tel homme, il n’a pas la vie de Dieu. Il agit selon sa nature pécheresse, comme le montrent les machinations qu’il ourdit pour nuire aux autres. Un tel homme n’obtient pas la faveur de Dieu, mais une déclaration de culpabilité. Nous voyons ici que ce n’est pas seulement un acte pécheresse qui rend quelqu’un coupable devant Dieu, mais aussi le fait d’avoir des machinations. Absalom était un homme plein des machinations qui cherchait à renverser son père David et à s’emparer du pouvoir (2Sam 15:2-6).
3 Ce qui n’est pas affermis et ce qui l’est
3 L’homme n’est pas affermi par la méchanceté, mais la racine des justes n’est pas ébranlée.
Il n’y a pas de stabilité dans la méchanceté. Cela vaut tant pour la société que pour les individus. C’est exprimé ici dans son sens le plus général, « l’homme ». Personne, quel que soit le méchant, n’obtient la fermeté dans ce qu’il fait. La méchanceté signifie être séparé de Dieu, sans demander sa volonté en consultant sa Parole. Des hommes comme Abimélec et Achab ont, pendant leur règne, perturbé la société et ne se sont pas affermis.
Seuls les justes ont une vie stable grâce à leur justice. Les justes n’ont pas de stabilité en eux-mêmes, mais ils ne sont pas « ébranlés » parce qu’ils sont enracinés en Christ (Éph 3:17), dans sa Parole (Col 2:7). La vie des justes peut être violemment ébranlée, au point qu’ils semblent chanceler, mais leur racine, le principe sur lequel leur vie est fondée, n’est pas ébranlée. La méchanceté ne s’affermit pas, car il n’y a pas en elle de racine en Christ.
4 Une femme de valeur
4 Une femme de valeur est la couronne de son mari, mais celle qui fait honte est comme de la pourriture dans ses os.
« Une femme de valeur » est une femme ‘forte’, ‘courageuse’, ‘ferme’, une femme qui connaît son rôle et qui l’accomplit avec satisfaction. Par son comportement, elle rehausse la dignité de son mari. Elle est sa « couronne », sa gloire, un ornement d’honneur. Quand il dit quelque chose et que les gens savent qui est sa femme et comment elle est, cela donne plus de poids à ses paroles. La femme apporte cette précieuse contribution parce qu’elle répond à l’objectif que Dieu lui a fixé, qui est d’être une aide pour son mari.
Quand un serviteur du Seigneur est marié, il est toujours bon de savoir comment est sa femme, de savoir qui est la femme derrière l’homme. Boaz dit à Ruth que tout le monde sait qu’elle est « une femme de valeur » (Rut 3:11). Toute femme mariée peut être une femme de valeur en étant telle que Dieu l’a voulue (cf. Pro 31:10).
Le contraire d’une femme qui est « la couronne de son mari », c’est la femme « qui fait honte » à son mari. Il n’est pas précisé comment elle lui fait honte, mais nous pouvons penser, par exemple, à des dépenses irresponsables, à la négligence de ses enfants et du ménage, à un bavardage excessif, à un comportement immoral. Elle ne soutient pas son mari par son comportement, mais le rend impuissant dans son témoignage. « La pourriture dans ses os » signifie que ce qui devrait lui donner la force de marcher pourrit de l’intérieur, le rendant impuissant. Les os donnent solidité et structure à la vie. Une femme qui n’est pas bonne détruit cela. Elle est comme le ver dans le bois qui le pourrit.
5 - 7 Les justes et les méchants
5 Les pensées des justes sont jugement, les desseins des méchants sont fraude. 6 Les paroles des méchants sont des embûches pour [verser] le sang, mais la bouche des hommes droits les délivrera. 7 Renversez les méchants, et ils ne sont plus ; mais la maison des justes demeure.
Ces versets, qui opposent les justes et les méchants, montrent une progression. Chez les justes, nous passons de leurs pensées justes au verset 5 à leurs paroles qui les délivrent au verset 6, puis à leur maison qui demeure au verset 7. Chez les méchants, nous passons de leurs desseins frauduleux au verset 5 à leurs paroles sanguinaires au verset 6, puis à leur renversement au verset 7.
De tout homme qui vit en dehors de Dieu, « toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que méchanceté en tout temps » (Gen 6:5), mais par la conversion et une nouvelle vie, quelqu’un devient un juste. Pour tous les justes, Dieu est devenu la source de leurs pensées. Ce qu’ils conçoivent est dirigé dans la nouvelle vie par Lui et sa grâce. On peut donc dire que les pensées des justes sont « jugement » (verset 5). Dieu veut que nous concentrions nos pensées sur Lui et sur Christ. Alors, nos pensées sont juste jugement. Ce verset montre que les pensées ou les intentions des bonnes personnes sont tournées vers ce qui est juste pour Dieu, pour les autres et pour elles-mêmes.
Chez les méchants, c’est le contraire qui se produit. Leurs « desseins [...] sont fraude ». Leurs pensées sont toutes mauvaises. C’est pourquoi leurs desseins ne peuvent mener qu’au mal. La cause en est qu’ils n’ont aucun lien avec Dieu. Ils ont un cœur corrompu, et que peut-il en sortir d’autre que de l’eau amère (Jér 17:9 ; Mt 15:19) ? Alors que les justes ont à cœur de faire le bien aux autres, les méchants ont à cœur de faire le mal aux autres.
Néhémie était un tel juste. Ses ennemis disaient de lui qu’il était « venu pour chercher le bien des fils d’Israël » (Néh 2:10). Mardochée et Esther ont aussi cherché le bien pour leur peuple. À l’opposé, il y a ce qu’a pensé Haman. Par ‘amour pour sa patrie’, il a proposé au roi Assuérus de tuer les Juifs (Est 3:8-9). Hérode était animé du même esprit. Il a dit qu’il voulait adorer l’enfant, alors qu’en réalité, il voulait Le tuer (Mt 2:8,16). Akhitophel a donné à Absalom « le bon conseil » (2Sam 17:14) pour éliminer son père David et s’emparer du royaume (2Sam 16:1-23 ; 17:1-29).
Les paroles sont le moyen naturel de faire connaître les pensées (verset 6). « Les paroles des méchants » sont comme une embûche. L’image vivante « des embûches pour [verser] le sang » signifie que les méchants profèrent de fausses accusations comme un piège pour les sincères. Ils agissent délibérément, non pas sous l’impulsion du moment, et sont les enfants de leur père, le diable, qui est un meurtrier dès le commencement (Jn 8:44). Beaucoup de témoins méchants ont prononcé des paroles contre le Seigneur Jésus afin de Le faire condamner. Ils Lui ont tendu des pièges et ont cherché à Le surprendre en quelque parole (Lc 20:20-21).
« Les hommes droits » qui ont acquis la connaissance et l’expérience par la discipline et l’enseignement sont capables d’éviter les embûches des méchants. Non seulement ils évitent les paroles qui font couler le sang, mais ils utilisent la puissance de la parole pour délivrer ceux qui sont pris au piège par les paroles des méchants. Mardochée a plaidé auprès d’Esther et Esther auprès du roi pour délivrer les Juifs du complot d’Haman qui voulait les exterminer (Est 4:7-14 ; 7:4-6).
Le Seigneur Jésus, en tant que parfait juste, a toujours confondu ses adversaires par ses réponses sages. Ils ont cherché son sang, mais ils n’ont jamais pu Le surprendre en défaut dans ses paroles. Ils ont finalement pu Le tuer parce qu’Il s’est livré entre leurs mains selon la volonté de Dieu. Ce n’est qu’alors qu’ils ont pu faire de Lui ce qu’ils voulaient : verser son sang.
Les méchants cherchent à faire du mal aux autres, tandis que les justes cherchent à délivrer les autres du mal. Ces derniers sont guidés par le Saint Esprit, qui donne la vie. Ils parlent à partir de leur nouvelle vie et montrent ainsi que Christ est leur vie. S’ils sont mis à mort à cause de leur témoignage, ils seront délivrés de la mort éternelle par la parole de leur bouche. Ils seront justifiés par leurs paroles (Mt 12:37).
Après les pensées du verset 5 et les paroles du verset 6, nous voyons au verset 7 la fin des méchants et des justes. C’est l’opposition entre ce qui disparaît et ce qui demeure. Les méchants disparaissent parce que Dieu les renverse avec puissance. Ils peuvent avoir bâti un empire aussi puissant soit-il et donner l’impression que rien ni personne ne peut les menacer, mais ils ont bâti toute leur existence sur du sable.
L’image du sort des méchants, qui sont « renversés », rayonne de puissance. Cela signifie une destruction totale, qui rappelle ce que Dieu a fait à Sodome et Gomorrhe (Gen 19:25). Les méchants disparaissent de la scène mondiale sans laisser derrière eux quoi que ce soit qui ait une valeur durable.
À l’opposé, il y a « la maison des justes ». La maison signifie la famille, comme nous le lisons lorsque Noé et sa famille ont été sauvés (Héb 11:7). La maison signifie la descendance. La maison des justes demeurera, car son fondement est Christ, le rocher. Elle demeurera donc dans les moments difficiles, ce qui signifie qu’elle demeurera toujours. Elle symbolise la conséquence durable de la justice face au séjour éphémère des méchants sur la terre (Mt 7:24-27).
Par « la maison des justes », nous pouvons aussi penser à la maison d’Israël dans l’avenir. Cette maison ne sera composée que de justes (Ésa 60:21), car elle sera formée d’un reste fidèle d’Israël. Ce reste a été formé et protégé par Dieu pendant la grande tribulation. C’est à eux, qui constituent le nouvel Israël, que Dieu accomplit ses promesses. Leur maison demeurera pendant le royaume millénaire de paix. Les méchants sont la masse apostate des Juifs qui, avec l’Antichrist, seront renversés à la fin de la grande tribulation et disparaîtront à jamais de la scène mondiale.
8 Moissonner la louange ou le mépris
8 Un homme est loué d’après sa prudence, mais le cœur perverti est en butte au mépris.
Le mot « prudence » est traduit par « intelligence » dans la traduction néerlandaise de la Bible. L’explication est basée sur cette traduction. Le terme intelligence fait référence à la capacité de penser clairement. Le proverbe montre l’appréciation d’une pensée claire. Il ne fait pas référence à l’intelligence naturelle. À la naissance, chacun est doté d’un certain degré d’intelligence. De cela, Dieu dit dans sa Parole de tous les hommes qu’ils « ont l’intelligence obscurcie » (Éph 4:18) et qu’il « n’y a personne qui ait de l’intelligence » (Rom 3:11). L’intelligence dont il est question ici est la pensée qu’une personne obtient lorsqu’elle se convertit et reçoit une vie nouvelle. Il acquiert alors « la pensée de Christ » (1Cor 2:16).
Le croyant a reçu « une intelligence » par lequel il connaît « le Véritable » (1Jn 5:20). Concrètement, cela signifie que grâce à cette nouvelle intelligence, une personne peut apprendre à mieux connaître Dieu et Christ. Cette possibilité est ouverte à tout croyant, quel que soit son degré d’intelligence. « D’après » ou selon le degré auquel il a appris à connaître Dieu et Christ et le montre dans ses paroles et ses actes, il sera « loué ». Les gens remarqueront l’effet bénéfique, même s’ils restent intérieurement hostiles à l’évangile. Le Seigneur Jésus a été loué pour ses paroles et ses actes, bien que cela n’ait pas conduit à une conversion nationale, mais le peuple a même fini par Le rejeter et Le tuer.
« Le cœur perverti » est incapable de voir les choses telles qu’elles sont réellement. Il se tourne contre Dieu, contre Christ et contre le peuple de Dieu. Un cœur perverti est un cœur égaré, tordu, courbé, dépravé. Il s’est égaré loin de la parole de Dieu. Une personne qui a le cœur pervers n’est pas nécessairement dépourvue de raison. Elle peut même être particulièrement intelligente. Il s’agit de la nature de la personne. Parce qu’elle a le cœur pervers, elle fait de mauvais choix. Elle s’attire ainsi le mépris de ses semblables. Abimélec était un homme au cœur pervers (Jug 9:1-6).
9 - 11 Humilité, sollicitude et zèle
9 Mieux vaut celui qui est d’humble condition, et qui a un serviteur, que celui qui fait l’important et qui manque de pain. 10 Le juste regarde à la vie de sa bête, mais les entrailles des méchants sont cruelles. 11 Celui qui laboure sa terre sera rassasié de pain, mais celui qui court après les fainéants est dépourvu de sens.
Celui qui se contente humblement de ce qu’il a vaut mieux que le vantard qui a faim (verset 9). Il s’agit ici de l’apparence que quelqu’un peut donner, alors qu’en réalité, il est misérable. Il peut s’agir d’une personne ruinée, mais qui veut à tout prix maintenir son statut aux yeux du monde extérieur. Certaines personnes font de leur vie un spectacle creux. Elles se comportent comme si elles étaient des personnes importantes. Simon le magicien disait de lui-même qu’il était « un grand personnage » (Act 8:9).
La leçon à en tirer est de nous contenter du peu de confort que nous avons, dans ce cas : avoir un serviteur, qui est très pratique. Il s’agit avant tout d’une disposition d’esprit humble. Mais celui qui veut vivre dans le luxe, s’offrir tout le confort possible et s’endetter pour cela, alors qu’il ne peut subvenir aux besoins élémentaires de sa famille, est un fou. Tu ne peux pas remplir ton estomac avec une caravane achetée à crédit.
Ce verset est une mise en garde contre la vantardise. Dieu regarde les humbles, mais « il connaît de loin les hautains » (Psa 138:6). L’orgueil de la vie « n’est pas du Père, mais est du monde » (1Jn 2:16). Dieu est proche des humbles. C’est auprès d’eux qu’Il habite, c’est là qu’Il se sent pour ainsi dire aussi chez Lui que dans le ciel (Ésa 57:15). Mais il y a une distance énorme entre Lui et les hautains, qu’Il voit au loin.
Tout comme Dieu prend soin des animaux, par exemple des moineaux (Mt 10:29-31 ; Psa 147:9 ; Job 38:41), le juste fait de même (verset 10). Si Dieu attire notre attention sur sa sollicitude pour les animaux, c’est pour nous montrer que sa sollicitude pour l’homme est encore plus grande que celle pour les animaux. Après avoir parlé de la sollicitude de Dieu pour les corbeaux, le Seigneur Jésus dit : « Combien valez-vous plus que les oiseaux ! » (Lc 12:24).
Nous devons nous en souvenir à une époque où l’on fait tout pour donner aux animaux une ‘existence humaine’, tandis que l’on tue des bébés dans le ventre de leur mère. Les entrailles ou les miséricordes intérieures des méchants sont cruelles, ils sont impitoyables envers les plus démunis. La soi-disant miséricorde d’un activiste animalier méchant est cruelle. Cela se voit dans la désolation qu’il cause aux biens, voire à la vie, de ceux qui, à ses yeux, maltraitent les animaux, et qu’il justifie en prétendant défendre les droits des animaux.
Cela n’empêche pas que la sollicitude de Dieu s’étende aussi aux animaux. La compassion envers les bêtes révèle le caractère d’une personne. Il s’agit de « son bétail », c’est-à-dire son propre bétail, et non du bien-être des bêtes en général. Il s’agit encore moins d’un appel à créer un parti politique pour les bêtes afin de leur donner ‘une voix’, comme aux Pays-Bas. Ce dont nous devons être conscients, c’est que nous partageons avec les bêtes le fait d’avoir été créés par le même Créateur. Les bêtes sont des créatures comme nous, et cela doit déterminer notre attitude à leur égard. Dieu a par exemple institué un jour de repos pour l’homme, mais il a également stipulé que les bêtes doivent aussi se reposer ce jour-là (Exo 20:8-11).
Les bêtes ont été données à l’homme pour le servir et aussi pour le nourrir, et non pour être maltraités. Le juste ne se contente pas de prendre soin de son bétail, il « regarde à la vie de sa bête ». Il tient compte de ce qu’une bête peut faire et de ce dont elle a besoin (Gen 24:32 ; 33:13-14). Si une bête de somme s’effondre, même si elle appartient à un ennemi, nous devons l’aider (Exo 23:5). Lorsque Dieu épargne Ninive, Il tient aussi compte de bétail (Jon 4:11). Le juste nourrira la bête lorsqu’elle travaille (cf. Deu 25:4). En tout cela, il montre sa ressemblance avec Dieu qui prend aussi soin de sa création avec la connaissance parfaite qui Lui est propre, grâce à laquelle Il sait ce que chaque créature peut et doit faire.
Le but de ce verset est de montrer que le juste est bon envers tous, même envers sa bête, à combien plus forte raison envers son prochain. À l’opposé, on trouve la cruauté des méchants, même envers les hommes, leurs prochains. Il n’y a pas de miséricorde dans leurs entrailles, mais leurs entrailles sont endurcies.
Labourer la terre (verset 11) n’est pas une conséquence de la chute, mais un commandement de Dieu à Adam qui date d’avant la chute (Gen 2:15). Après la chute, le commandement de labourer est resté, même si labourer est devenu plus pénible (Gen 3:19 ; Ésa 28:23-26). Ce qui est aussi resté, c’est la promesse que le labour est récompensé. Il y a une récompense pour le labour de la terre sous forme de pain. Ceux qui reconnaissent cela et travaillent pour cette raison seront rassasiés de pain.
Ce principe s’applique aussi à l’œuvre que nous accomplissons pour le Seigneur. Nous sommes appelés à toujours être abondants dans l’œuvre du Seigneur et nous savons que ce travail n’est pas en vain, mais que cela sera récompensé (1Cor 15:58). Chaque croyant a un ‘champ’ à labourer (2Cor 10:13). S’il a une famille, ce ‘champ’ est en premier lieu sa famille. Il doit y consacrer son attention et son temps. Il y a aussi du travail à faire dans l’église. Ceux qui accomplissent fidèlement leur tâche seront récompensés par le Seigneur.
À l’opposé du labour de la terre, il y a « celui qui court après les fainéants ». Les fainéants sont des gens qui courent après des ‘choses vaines’ ou ‘des choses vides’, c’est-à-dire des fantasmes ou des songes. Celui qui aime se joindre à de telles personnes prouve ainsi qu’il est ‘allergique au travail’. La compagnie des fainéants est composée de personnes qui sont « dépourvues de sens ». Ils ne prêtent aucune attention à Dieu et à sa Parole. Dieu a dit que celui qui ne veut pas travailler ne mangera pas non plus (2Th 3:10-12). Une fois, les fainéants en feront certainement l’expérience à leur honte.
12 - 14 Fruit et sortir
12 Le méchant désire la proie des mauvaises gens, mais la racine des justes est productive. 13 Il y a un mauvais piège dans la transgression des lèvres, mais le juste sort de la détresse. 14 Du fruit de sa bouche un homme est rassasié de biens, et on rendra à l’homme l’œuvre de ses mains.
« Le méchant » a des désirs (verset 12). Son désir se porte sur la proie des mauvaises gens. Le méchant désigne ici surtout l’Antichrist, car celui-ci est l’incarnation du mal. Tout ce qu’il désire est mauvais. Il n’y a rien de bon en cet homme. Tous ceux qui le suivent présentent les mêmes caractéristiques. Le mal est commis et il obtient sa proie. La mort et la destruction sont le résultat de son œuvre, tant pour ses victimes que pour lui-même, car il périra dans le mal qu’il désire.
Face aux mauvais désirs du méchant se trouve « la racine des justes » avec une production correspondante. Produire du fruit n’est pas une activité, mais le résultat d’une racine qui est dans un bon sol et qui reçoit une bonne alimentation. Les justes ont leur racine en Christ (Col 2:6-7). Le Seigneur Jésus dit que celui qui demeure en Lui et en qui Il est, produit beaucoup de fruit (Jn 15:5). Il s’agit d’avoir une relation vivante avec Christ.
« La transgression des lèvres » se produit lorsque des paroles irréfléchies sont prononcées et certainement aussi lorsque l’on ment délibérément (verset 13). Il y a alors « un mauvais piège » dans ce qui a été dit. Celui qui transgresse par ses paroles court le risque d’en être tenu responsable. Parfois, un homme politique tente de nuancer ses propos par un flot de paroles. Il peut arriver que cela ne soit pas convaincant et qu’il doive alors quitter la scène. Le mensonge d’un Amalékite à David au sujet de la mort de Saül lui a coûté la vie, alors qu’il pensait recevoir une récompense (2Sam 4:9-12).
« Le juste » ne se mettra pas en difficulté par ses paroles. Il sait ce qu’il doit dire et ne pas dire. Il sort ainsi « de la détresse ». Il n’a pas besoin de se justifier ni de se défendre. Ce qu’il dit est conforme à la vérité. C’est pourquoi il est impossible de le prendre en défaut.
Le langage du juste est comparé au « fruit de sa bouche » (verset 14). Celui qui dit la vérité dans son langage avec amour sera « rassasié de biens ». Un langage correct procure une grande satisfaction. Dieu a donné une bouche à l’homme afin qu’il en sorte pour Lui un fruit, c’est-à-dire la louange, « le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb 13:15). Dieu y répond et rassasie le cœur qui a produit ce fruit.
De manière générale, celui qui est sage et intelligent dans ses conversations, tout en honorant Dieu, sera béni et recevra le bien. Un bon conseil, un enseignement sain transmis à d’autres, est un fruit de la bouche. La bouche est ici comparée à un arbre qui produit des fruits. Le fruit suppose la croissance, la beauté et la capacité de satisfaire les autres. Le fruit demande à être mangé. Les paroles peuvent être mangées (Jér 15:16).
Timothée avait été « nourri dans des paroles de la foi et de la bonne doctrine » qu’il a pleinement comprise ou qu’il a suivie avec exactitude (1Tim 4:6b). Cela lui a permis de les transmettre comme le fruit de sa bouche. Josué et Caleb ont parlé en bien du pays et ont été « rassasiés de biens ».
15 - 16 Le sage et le fou
15 La voie du fou est droite à ses yeux, mais celui qui écoute le conseil est sage. 16 L’irritation du fou se connaît le jour même, mais l’homme avisé couvre sa honte.
L’attitude du fou est qu’il ne se confie qu’à lui-même (verset 15). Il détermine lui-même sa voie, qui est alors aussi tout à fait droite à ses yeux. Il suit sa propre voie et n’écoute pas les conseils. « La voie du fou » se caractérise par des actions irréfléchies. Il poursuit ces actions malgré les bons conseils qui lui sont donnés de ne pas le faire. Même s’il réfléchit longuement à une certaine voie et pèse tous les arguments pour et contre, sa décision est toujours précipitée, car il ne tolère aucun conseil. Il a une haute opinion de lui-même et de son intelligence. C’est l’essence même de la folie. Dieu ne joue aucun rôle pour lui, car Il n’existe même pas à ses yeux (Psa 14:1).
Les gens montrent leur (im)maturité par leur réaction aux conseils. Une personne raisonnable, c’est-à-dire une personne sage, reconnaîtra et acceptera les bons conseils, même si elle en donne souvent elle-même aux autres. Le conseil est une application de la sagesse et de la connaissance dans une situation spécifique, basée sur une observation fine ou une opinion mûrement réfléchie, qui tient aussi compte de l’opinion des autres.
L’un des noms du Seigneur Jésus est « Conseiller » (Ésa 9:5). Il est particulièrement important d’écouter ses conseils. Il les donne dans sa Parole. Nous faisons aussi bien de consulter les personnes qui craignent Dieu ou de les écouter lorsqu’elles nous donnent des conseils sans que nous le leur demandions. David a écouté les bons conseils d’Abigaïl et s’est abstenu de tuer Nabal alors qu’il était en route pour le tuer (1Sam 25:32-35).
Le fou se fait connaître par son irritation, qui « se connaît le jour même », c’est-à-dire que son irritation s’enflamme immédiatement (verset 16 ; cf. Ecc 7:9). Il est toujours colérique et convaincu d’avoir raison. Quand on le contredit, il réagit comme s’il avait été piqué par une guêpe. Il explose aussitôt. Il manque de prudence et de réflexion. Sa honte est ainsi révélée au grand jour. Une explosion de colère ne suscite pas l’admiration, mais le mépris. Les moments de rage de Saül ont été une honte pour lui.
Celui qui est avisé se maîtrise et couvre ainsi sa honte, il ne s’expose pas. Il est capable de gérer les critiques sans réagir instinctivement et irrationnellement. Ce n’est pas tant que l’homme avisé réprime sa colère ou ses sentiments, mais qu’il les gère avec prudence et les garde pour lui. Il se connaît et sait qu’il peut se tromper. S’il est contredit, il réfléchira à nouveau et ne réagira pas impulsivement. Nous voyons ici la maîtrise de soi, un fruit de l’Esprit (Gal 5:22-23a).
17 - 20 Parler se produit du cœur
17 Celui qui dit la vérité annonce la justice, mais le faux témoin, la fraude. 18 Il y a tel homme qui dit légèrement ce qui perce comme une épée, mais la langue des sages est santé. 19 La lèvre véridique est ferme pour toujours, mais la langue fausse n’est que pour un instant. 20 La fraude est dans le cœur de ceux qui machinent le mal, mais il y a de la joie pour ceux qui conseillent la paix.
Quand quelqu’un « dit la vérité » (verset 17), les paroles qui sortent de sa bouche sont celles qui sont propres à la nature divine qu’il possède. Il ne peut qu’annoncer « la justice ». La vérité conduit à l’annonce de la justice. La justice ne peut être appelée justice que si elle provient de la vérité. Compte tenu du contraste avec la deuxième ligne du verset, qui parle d’un « faux témoin », nous pouvons penser à un procès. Mais cela peut aussi s’appliquer plus largement.
Le témoin véridique ou fidèle à la vérité est digne de confiance parce qu’il dit la vérité. Il donne une vision correcte de l’affaire. Celui qui dit la vérité ne déviera pas la justice, mais l’annoncera.
Un faux témoin viole la vérité. Il annonce « la fraude » à l’égard des faits. Il ment à leur sujet. Nous pouvons tous nous tromper dans notre présentation de certains faits. Mais la fraude consiste à donner délibérément une autre version des faits, en tant que témoin, qui ne correspond pas à la réalité.
Le Seigneur Jésus a toujours dit la vérité et ainsi rendu la justice. Il a aussi eu affaire à de faux témoins. L’un conduit à l’autre. Celui qui ne veut pas se plier à la vérité ment contre et au sujet de la vérité.
Le verset 17 parle du caractère d’une personne, de ce qui l’anime et de ce qu’il dit en conséquence. Ce que nous disons révèle qui nous sommes. Dire la vérité signifie que cela vient de l’intérieur. Jean le baptiseur a dit la vérité de Dieu sur le mariage en faisant connaître à Hérode la justice de Dieu concernant sa relation illicite avec la femme de son frère (Mc 6:18).
Les paroles peuvent percer comme « une épée » (verset 18). Les parole prononcées à la hâte et sans réflexion (Lév 5:4 ; Nom 30:6) peuvent blesser quelqu’un dans son âme. Ce sont des paroles qui blessent et font mal (cf. Psa 57:5 ; 59:8 ; 64:4). Les ennemis de Jérémie disent qu’ils veulent le « frapper de la langue » (Jér 18:18). Les amis de Job ont dit beaucoup de paroles vraies à Job, mais c’étaient des paroles qui perçaient comme une épée.
Et que penser de la terrible insinuation prononcée par les Juifs contre le Seigneur Jésus, selon laquelle Il serait né de la fornication (Jn 8:41). Quelle paroles qui percent comme une épée ! Et quelle réaction calme, posée et réfléchie du Seigneur. Ce qui perce comme une épée montrait clairement qu’ils avaient le diable pour père, et c’est ce que le Seigneur leur dit aussi (Jn 8:44).
Les paroles peuvent détruire quelqu’un à tel point que sa vie devient impossible. Beaucoup de gens connaissent la douleur cuisante des remarques fausses, hostiles et irréfléchies sur leur personne ou sur un être cher. Nous devons aussi tenir compte du fait que nous l’avons peut-être fait nous-mêmes, inconsciemment.
À l’inverse, les paroles des sages ont un effet guérisseur. Nous n’avons pas « la langue des sages » en nous-mêmes. Nous pouvons toutefois l’acquérir en apprenant du Seigneur Jésus, car Il avait cette langue. Il a appris à parler comme un sage et nous en est un exemple. Nous pouvons apprendre de Lui comment nous devons parler (Ésa 50:4). Alors nos paroles seront santé, car elles seront fiables et véridiques. Nous parlons doucement et gentiment, de manière édifiante et encourageante à ceux qui sont la cible de calomnies.
Barnabas avait une langue des sages. Il a dit des paroles rassurantes à l’église de Jérusalem au sujet de Paul (Act 9:27). La langue doit être un instrument de santé, tant pour les cœurs blessés que pour les situations critiques dans les églises. Cela se produit lorsqu’une bonne parole est prononcée, une parole qui édifie et communique la grâce à ceux qui l’entendent (Éph 4:29). Une parole d’instruction peut aussi avoir cet effet si elle est prononcée au bon moment, à la bonne personne et dans la bonne disposition.
« La lèvre véridique » survit à tous les mensonges, toujours, et ne meurt jamais (verset 19). La vérité est de Dieu. Dieu est le Dieu de la vérité. C’est pourquoi la vérité est liée à l’éternité. Ce qui est dit en vérité ne sera jamais détruit. Toutes les attaques contre la vérité, toute opposition à la vérité, ne peuvent en aucun cas anéantir la vérité, jamais.
Il en est autrement de « la langue fausse » , le mensonge. Il peut être aussi vieux que le diable, il est et reste un intrus temporaire. Les mensonges ne peuvent exercer un certain pouvoir et se maintenir que pendant un temps limité. Il « n’est que pour un instant ». Cette expression indique que cela ne dure pas plus longtemps qu’un clin d’œil. C’est si court que la durée est impossible à calculer (cf. Job 20:5). La vie de ceux qui parlent avec une langue fausse est courte par rapport à l’éternité qui les attend. Tous les faux docteurs en feront l’expérience. Leur mensonge disparaîtra, tandis que la vérité demeurera.
Tout croyant doit avoir la lèvre véridique. Il dira alors la vérité, qui demeurera éternelle. La lèvre représente ici la personne qui l’utilise.
Le contraste au verset 20 est entre « tramer le mal » et « conseiller la paix », dans les deux cas en vue des conséquences. Parce qu’il y a de la fraude « dans le cœur », le cœur est la forge du mal. Le mal découle de la fraude. La conséquence du fait de tramer le mal n’est que tristesse et peine. « Mal » contient ici l’idée de douleur.
À l’opposé, il y a « ceux qui conseillent la paix ». La paix, shalom, ne cause pas de douleur, mais apporte la complétude et le bien-être, tant à l’individu qu’à la communion (Psa 34:14 ; 37:37). Ceux qui conseillent la paix moissonneront la satisfaction intérieure de faire le bien, ainsi que la joie de voir des résultats positifs.
La différence entre la vérité et le mensonge est la différence entre la paix et la guerre. Toutes les guerres naissent d’un mensonge, sauf les guerres de Dieu. Le mensonge est né lorsque Satan a déclaré la guerre à Dieu.
21 Aucun malheur n’arrive au juste
21 Aucun malheur n’arrive au juste, mais les méchants seront comblés de maux.
Ce verset traite du contraste entre « le juste » et « les méchants » en ce qui concerne la souffrance et le malheur. Le fait qu’« aucun malheur n’arrive au juste » signifie qu’il ne succombera pas définitivement au malheur. Le malheur de l’enfer ne l’arrivera en aucune manière, car Christ a porté la punition pour ses péchés. Il est devenu juste et vit comme un juste.
Cela ne signifie pas qu’il ne sera jamais malade ou qu’il ne lui arrivera jamais rien de grave. Nous le voyons chez un homme comme Job, qui était juste. Ses amis interprètent ainsi le malheur qui frappe Job. Selon eux, Job doit être un méchant, vu le malheur qui lui arrive. La fin du livre de Job montre que Dieu justifie Job devant ses amis et lui rend le double de tout ce qui lui a été pris. Il s’agit du bien que Dieu a en vue pour le juste (Gen 50:20 ; Rom 8:28,35-39). C’est Dieu qui a le dernier mot, pas le malheur.
Chez les méchants, c’est l’inverse. Ils peuvent mener une vie prospère, mais leur prospérité ne les protège en rien contre le malheur. La protection ne se trouve qu’en Christ, mais ils ne veulent pas de Lui. C’est pourquoi ils finiront « comblés de maux », sans aucune possibilité de rétablissement, et encore moins de recevoir une double bénédiction. Ils devront porter éternellement toutes les conséquences de leur vie pécheresse.
22 - 23 La fidélité et la connaissance
22 Les lèvres menteuses sont en abomination à l’Éternel, mais ceux qui pratiquent la fidélité lui sont agréables. 23 L’homme avisé couvre la connaissance, mais le cœur des sots proclame la folie.
« Les lèvres menteuses » ne cessent de proférer des mensonges (verset 22). Cela peut se faire en mentant sur des choses quotidiennes. Cela peut aussi se faire en annonçant de faux enseignements, comme le fait par exemple l’église catholique dans sa vénération de Marie. Faire passer le mensonge pour la vérité est « en abomination à l’Éternel ». Cela est en contradiction directe avec sa nature en tant que Dieu de vérité. Mentir est un abus du don de parler donné par Dieu.
À l’opposé des lèvres menteuses se trouvent « ceux qui pratiquent la fidélité ». Ils « lui sont agréables », ce qui est à l’opposé de ce qui Lui est en abomination. Il n’a aucune communion avec ce qui est en abomination à Lui. Il peut se joindre avec joie à ceux qui pratiquent la fidélité. Non seulement ils disent la vérité, mais ils la mettent en pratique, ils la vivent. Les paroles et les actes, la doctrine et la vie, sont en accord l’un avec l’autre. Ceux qui pratiquent la fidélité manifestent les caractéristiques du Fils de Dieu, en qui Dieu a trouvé son plaisir.
« L’homme avisé » s’abstient d’étaler sa « connaissance » (verset 23). Le verbe ‘couvrir’ ne signifie pas qu’il ne parle jamais, mais qu’il est prudent, réfléchi, qu’il pèse ses paroles. Il ne parlera pas pour étaler sa connaissance ou pour se venger d’une injustice qui lui a été faite. Il possède la maîtrise de soi nécessaire pour dire la bonne parole au bon moment et dans la bonne situation (Ecc 3:7b). Élihu a su attendre son tour pour parler (Job 32:4). Marie a gardé dans son cœur ce que l’ange lui avait dit (Lc 2:19). Joseph a attendu le moment opportun pour se faire connaître à ses frères (Gen 42:7).
À l’inverse, dans « le cœur des sots » il y a une folie qu’ils ne peuvent cacher, mais qu’ils proclament (Ecc 10:3). Le sot bavarde sans arrêt et discute de nombreux sujets, sans être gêné par son ignorance. Il est impossible d’avoir une conversation sérieuse avec lui. Il ne sait pas écouter et encore moins attendre son tour. Les bavards perdent leur temps et blessent les autres.
24 Diligence et paresse
24 La main des gens zélés dominera, mais la [main] paresseuse sera tributaire.
Celui qui fait son travail avec zèle progresse dans la société. Il gravira les échelons sociaux et obtiendra un poste de cadre. Le zèle est le chemin habituel qui mène à la prospérité. Le zélé est en route vers le sommet, mais le paresseux sombre dans un travail d’esclave. Aucune fonction de haut niveau ne lui est réservée. Il le doit à sa paresse. Il ne fait rien et n’a envie de rien. Pour gagner un peu d’argent, il doit se proposer pour les tâches les plus insignifiantes.
Il en est de même dans le royaume de Dieu. Si nous sommes zélés dans l’œuvre du Seigneur et travaillons avec nos talents, nous aurons à l’avenir autorité sur des villes. Si nous sommes paresseux, nous n’obtiendrons rien et on nous ôte même ce que nous avions (Mt 25:14-30 ; Lc 19:11-27). Nous régnerons avec Christ si nous Le servons maintenant comme des sujets dans son royaume. Prenons à cœur l’incitation : « Quant à l’activité [ou : quant au zèle], pas paresseux » (Rom 12:11).
25 - 26 Une bonne parole et montrer le chemin
25 L’inquiétude dans le cœur d’un homme l’abat, mais une bonne parole le réjouit. 26 Le juste montre le chemin à son compagnon, mais la voie qu’empruntent les méchants les égare.
« L’inquiétude » peut préoccuper quelqu’un à tel point qu’il se sent abattus (verset 25). Son esprit ne peut plus se concentrer sur autre chose que cette inquiétude. Il ne peut s’en détacher. Si cela a pris possession de son cœur, cela influence toutes ses activités et ses pensées. Sa joie a disparu. L’avenir est sombre.
Comme une « bonne parole » est alors encourageante, voire réjouissante ! Il ne s’agit pas de donner toutes sortes de conseils bien intentionnés pour voir les choses autrement, car une telle personne en est incapable. Les problèmes, les inquiétudes, demeurent. Une bonne parole est une parole qui témoigne de la compassion. C’est une parole aimable et non une parole de réprimande. C’est dire quelque chose dont la personne a besoin pour retrouver la bonne perspective et renouveler son espoir et sa confiance.
Barnabas était un homme de consolation qui encourageait les autres (Act 4:36). Si nous parvenons à surmonter les difficultés pour regarder vers le Seigneur Jésus, les inquiétudes prennent une autre perspective. Nous pouvons alors être heureux malgré l’inquiétude, car nous voyons Celui qui a dit : « Ne soyez pas en souci » (Mt 6:25-34). Nous pouvons rejeter notre souci sur Lui, car Il prend soin de nous (1Pie 5:7 ; Psa 55:23).
La première ligne du verset 26 peut être traduite de plusieurs manières. Une traduction qui rend justice à la contradiction dans la deuxième ligne du verset est : « Le juste accompagne son prochain de manière juste. » Les méchants font le contraire. Ils se trompent eux-mêmes et trompent les autres, ce qui les égare et les conduit sur la mauvaise voie. Le sens général est que le juste donne de bonnes instructions, tandis que les méchants s’attirent des ennuis et en causent aux autres.
27 Les conséquences de la paresse et du zèle
27 Le paresseux ne rôtit pas sa chasse ; mais les biens précieux de l’homme sont à celui qui est zélé.
La première ligne du verset décrit un homme qui commence quelque chose, mais ne le termine pas. L’image est celle d’un trompeur qui a obtenu un morceau de gibier par la ruse, mais qui ne le rôtit pas, ce qui signifie qu’il n’en mangera pas. Le contraste avec la deuxième ligne du verset donne l’impression que le trompeur est quelqu’un qui recourt à la ruse parce qu’il ne veut pas faire d’efforts. C’est un paresseux. Cela l’empêche de profiter de ce qu’il a obtenu par la tromperie.
À l’opposé du trompeur paresseux se trouve « celui qui est zélé ». Il possède ce qu’un homme peut avoir de plus précieux : son zèle. C’est son bien le plus précieux, car grâce à lui, il peut obtenir tout ce qu’il désire.
28 Ce qui conduit à la vie et non à la mort
28 La vie est dans le sentier de la justice, et il n’y a pas de mort dans le chemin qu’elle trace.
Ceux qui, par la foi, entrent dans la justice et aspirent à une vie juste, sont sur le sentier de la vie éternelle. Le fait qu’« il n’y a pas de mort dans le chemin qu’elle trace » souligne qu’il s’agit de la vie éternelle. La mort est totalement absente de la vie éternelle. C’est un état d’immortalité, auquel sont liés la durabilité et la stabilité.
Ceux qui marchent sur le sentier de la justice en font déjà partie. En suivant la voie qui consiste à garder la parole de Dieu et à faire ce qui est juste, on évite la mort dans toute son ampleur et avec toutes ses horreurs. La mort n’est pas un trouble-fête, car la vie dont on jouit sur le sentier de la justice est immunisée contre la mort. Celui qui est cette vie a vaincu la mort (Apo 1:17-18), de sorte que « la mort a été engloutie en victoire » (1Cor 15:54).