1 Garde-toi du vin et de la boisson forte
1 Le vin est moqueur, la boisson forte est tumultueuse, et quiconque s’y égare n’est pas sage.
« Le vin » et « la boisson forte » sont présentés comme des personnes agissantes, ce qui identifie clairement ces boissons dangereuses à ce qui en abuse. Leur consommation n’est pas interdite par la parole de Dieu, sauf dans certains cas (Deu 14:26 ; Lév 10:9). Cependant, il y a une mise en garde puissante contre l’abus, car cela provoque la moquerie (Ésa 28:7,14,22) et cause le tumulte, qui s’accompagne souvent de violence. Les conséquences sont désastreuses. Cela se voit dans les mariages et les familles, ainsi que dans les accidents de la route, parfois mortels. L’alcool détruit plus que tu ne le penses.
La consommation excessive de boissons enivrantes incite le buveur à tenir des propos absurdes et à adopter un comportement agressif et combatif. Elle trouble les sens, de sorte qu’il perd tout contrôle de soi. Une personne ivre se moque des choses saintes. Il dépasse aussi les limites de la morale et de la décence. Il titube et chancelle, profère des paroles obscènes et devient tactile. Il est dans un état second et ne sait plus ce qu’il fait (Gen 9:21-22 ; 19:30-38). Le contraire de l’ivresse et de la débauche qui l’accompagne est d’être rempli de l’Esprit (Éph 5:18).
L’avertissement contre l’abus d’alcool vise à montrer clairement que celui qui est ivre ne peut pas tenir droit et prouve ainsi qu’il n’est pas sage. Notre dicton ‘quand le vin est dans l’homme, la sagesse est dans la cruche’ le résume aussi de manière concise. Celui qui est sage et veut le rester ne boira qu’un peu de vin dans certains cas (1Tim 5:23).
2 - 3 La crainte du roi abstient des contestations
2 La terreur du roi est comme le rugissement d’un jeune lion : qui l’irrite, pèche contre sa propre âme. 3 C’est la gloire d’un homme que de s’abstenir des contestations, mais chaque fou s’y engage.
« La terreur du roi » est comparée au « rugissement d’un jeune lion », qui implique la menace du jugement (verset 2). C’est un avertissement de ne pas pécher contre lui. Quiconque le fait attire sa colère sur lui. Pécher contre lui, c’est pécher contre sa propre vie.
Le roi est ici présenté dans sa majesté impressionnante qui inspire le respect. Celui qui n’en tient pas compte joue avec sa vie. Cela vaut pour notre attitude envers le Seigneur Jésus. Il est notre Sauveur, mais Il est aussi notre Seigneur impressionnant. Lors de sa venue sur la terre pour juger, Il rugira comme un lion (Am 1:2).
Le verset 3 est en lien avec le verset 2. Les personnes honorables et sensées éviteront les conflits avec les autres. Elles éviteront certainement les contestations avec le roi et avec Dieu et ne laisseront pas la situation dégénérer en confrontation (cf. Mt 5:25-26). Le contraste est entre « s’abstenir des contestations » et « s’y engager » dès qu’une occasion de querelle se présente. La première description est la voie du sage, la voie de l’honneur et de la dignité. La seconde est la voie, la manière d’agir d’un fou. Tout fou n’est pas paresseux ou ivrogne, mais beaucoup de fous aiment s’engager des contestations et les attiser.
4 L’excuse du paresseux pour ne pas travailler
4 À cause de l’hiver, le paresseux ne laboure pas ; lors de la moisson, il mendiera et n’aura rien.
Un fermier trop paresseux pour labourer et semer au bon moment ne trouvera pas de moisson. Son excuse pour ne pas labourer est que c’est l’hiver. Il n’a pas envie de s’exposer au froid et à l’humidité de l’hiver. Il est beaucoup plus agréable de rester dans sa ferme confortable, chaude et sèche. Le paresseux trouvera toujours une excuse pour camoufler sa paresse. Il ne se considère pas comme paresseux, mais estime que les circonstances sont contre lui.
Ce caractère est typique de tous ceux qui veulent avoir des revenus, des biens ou de l’argent sans se donner de peine. Ils veulent des résultats sans effort. Toute l’attitude d’un paresseux montre clairement qu’il vit pour le présent, sans s’intéresser à l’avenir. Le sage travaille en pensant à l’avenir (cf. Gal 6:9). Il est constamment à l’œuvre, que cela lui convienne ou non (2Tim 4:2).
Comme le paresseux a refusé de labourer, il n’aura rien à la moisson. Il ira alors mendier auprès de ceux qui se sont donnés de la peine et qui ont moissonné. Il n’en a pas honte. Les gens qui sont paresseux et qui souffrent de privations pensent aussi que les autres prendront soin d’eux. Ils n’ont aucune vision de l’avenir et aucun sentiment de honte. Mais ceux à qui le paresseux frappe à la porte le connaissent et le renvoient les mains vides. Cela est conforme à la parole de Paul : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus ! » (2Th 3:10).
5 - 9 Dieu sonde le cœur de chaque homme
5 Le conseil dans le cœur d’un homme est une eau profonde, et l’homme intelligent y puise. 6 Nombre d’hommes proclament chacun sa bonté ; mais un homme fidèle, qui le trouvera ? 7 Le juste marche dans son intégrité ; heureux ses fils après lui ! 8 Le roi siège sur le trône du jugement ; il dissipe tout mal par son regard. 9 Qui dira : J’ai purifié mon cœur, je suis net de mon péché ?
Le sage sait discerner ce qui se passe dans le cœur (verset 5). Cela vaut tant pour son propre cœur que pour celui des autres. Le conseil du cœur est comparé à « une eau profonde ». Cette image indique que les motivations d’une personne sont difficiles à sonder. Il faut de l’« intelligence » pour les extraire. Nous pouvons acquérir cette intelligence en craignant l’Éternel et en écoutant la parole de Dieu (Héb 4:12-13). Si nous ne savons pas exactement ce que quelqu’un a l’intention de faire, nous pouvons néanmoins le découvrir grâce à notre relation avec Dieu.
Christ est « l’homme intelligent ». Pour Lui, toutes les délibérations du cœur de chaque homme sont parfaitement connues. Il peut nous le faire savoir si nous vivons en communion avec Lui. Au jour du jugement, Il fera ressortir et mettra en évidence les délibérations et les intentions du cœur de chaque homme (1Cor 4:5). Personne n’a besoin de Lui dire ce qu’il y a dans l’homme, car Il connait ce qui est dans l’homme (Jn 2:25).
Beaucoup de gens ne connaissent pas la tromperie de leur propre cœur. Ils claironnent « chacun sa bonté » (verset 6). C’est ce que faisaient les pharisiens au coin des rues (Mt 6:2 ; 23:5) et même devant Dieu (Lc 18:11-12). Et ils ne sont pas encore éteints. Nous pouvons bien condamner le pharisien qui se glorifie ouvertement de ses bonnes qualités, mais qu’en est-il de nous-mêmes ? Nous pouvons nous montrer humbles dans le but d’être honorés. C’est le même niveau. Nous ne nous glorifions peut-être pas à haute voix, mais nous apprécions tout de même que les autres voient notre dévouement.
À l’opposé de se glorifier d’une certaine bonté, il y a « un homme fidèle ». Cela implique qu’une personne qui se glorifie n’est pas fidèle. Une telle personne promet tout avec beaucoup de fanfaronnades, mais ne tient pas ses promesses. Un homme fidèle n’est pas plein de lui-même, mais plein de l’autre. Il est focalisé sur l’autre, il est là pour l’autre. Mais où trouver une telle personne ? La question elle-même indique qu’une telle personne est rare (cf. Pro 31:10 ; Psa 12:1).
Le bon Samaritain n’a pas proclamé sa bonté, mais l’a montrée. Il était fidèle. Ce n’est pas ce que quelqu’un dit être qui compte, mais ce qu’il fait.
« Le juste » est quelqu’un qui vit en accord avec la justice de Dieu (verset 7). Sa vie découle de l’« intégrité » de son cœur. Cette intégrité est dans son cœur parce qu’il vit en communion avec Dieu. Il n’y a rien de trompeur dans ses actions. Celui qui vit ainsi est une bénédiction pour son entourage, et en premier lieu pour ceux avec qui il vit dans la relation la plus étroite : ses fils, ou ses enfants. Ils sont appelés « heureux » parce qu’ils grandissent et sont élevés dans cette atmosphère d’intégrité. C’est le plus bel héritage que les parents puissent laisser à leurs enfants.
« Le roi » qui rend la justice distingue le bien du mal (verset 8). « Le trône », ici dans le sens du tribunal, fait référence à l’exercice de la justice. On ne peut pas faire appel de cette justice. L’accent est mis ici sur la séparation du mal. Dissiper a le sens de purifier. Il le fera « par son regard », ce qui indique une intelligence parfaite. Son but est d’éliminer « tout mal » de son royaume (Psa 101:8).
Aucun roi ni aucun gouvernement n’a jamais atteint cet idéal. Le Seigneur Jésus fera ce qui est écrit ici. Ainsi, lorsqu’Il sera assis sur le trône de sa gloire, Il séparera les nations, « les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les chèvres » (Mt 25:31-32). Il renverra alors les chèvres dans le feu éternel, tandis que les brebis hériteront du royaume (Mt 25:33-46). Il a des yeux qui voient et qui sondent tout (Psa 11:4).
Personne ne peut dire qu’il est pur dans ses pensées et ses actes (verset 9). Il y a bien des gens qui le prétendent, mais ils mentent (1Jn 1:8,10). Par une question rhétorique, le sage confirme que nul n’est sans péché (Ecc 7:20 ; Gen 6:5 ; 1Roi 8:46 ; Psa 143:2 ; Rom 3:9). Quelqu’un ne peut dire qu’il a purifié son cœur que s’il a confessé ses péchés, ce qui lui permet de savoir qu’ils ont été pardonnés par Dieu (1Jn 1:9). La purification ne réside pas dans l’homme lui-même, mais en dehors de lui, en Dieu. Dieu peut pardonner sur la base de l’œuvre de son Fils à la croix.
Ce proverbe a surtout une signification pratique. Dans notre pratique en tant que croyants, nous devons être conscients que nous sommes faibles et que nous ne connaissons pas toujours notre cœur à fond. Nous ne pouvons pas non plus toujours comprendre complètement nos motivations. Paul en était conscient. Il a remis le jugement de sa vie entre les mains du Seigneur. Il dit : « Car je n’ai rien sur la conscience ; mais, pour autant, je ne suis pas justifié : celui qui me juge, c’est le Seigneur » (1Cor 4:4).
10 Ne pas mesurer avec deux mesures
10 Poids et poids, épha et épha, sont tous deux en abomination à l’Éternel.
L’une des choses qui rendent le cœur d’un homme impur et qui sont considérées comme un péché est d’avoir deux poids deux mesures. En utilisant deux poids différents, un léger pour la vente et un lourd pour l’achat, le marchand cherche à s’enrichir aux dépens de l’acheteur ou du vendeur. Il en est de même pour l’utilisation de deux mesures différentes (verset 23 ; Pro 11:1 ; Deu 25:13-16).
Le sage dit expressément qu’ils « sont tous deux en abomination à l’Éternel ». Dieu déteste la malhonnêteté dans les affaires et rendra son jugement à ce sujet. Les poids et mesures trompeurs ne sont que deux exemples de fraude et de tromperie. Ils découlent de la cupidité de l’homme. Dieu déteste cette manière d’agir parce qu’Il est parfaitement juste, honnête et fidèle, et qu’Il veut aussi voir ces qualités dans les affaires de ceux qui sont appelés de son nom. Agir de manière trompeuse est contraire à sa nature et à la nature de tous ceux qui ont sa nature.
11 Les actes révèlent le caractère
11 Même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite.
Le comportement d’une personne, même à un jeune âge, révèle son caractère (1Sam 3:18-21). C’est comme l’arbre qu’on reconnaît à ses fruits (Mt 7:16). Le comportement révèle ce qu’il y a en quelqu’un. Les parents peuvent reconnaître certaines caractéristiques dans le comportement d’un enfant. C’est pourquoi ils doivent être attentifs à la manière dont leur enfant se comporte et parle. Ils peuvent corriger les traits de caractère désagréables et encourager les bonnes qualités par l’éducation, la discipline et leur propre exemple.
12 L’oreille qui entend et l’œil qui voit
12 Et l’oreille qui entend et l’œil qui voit, l’Éternel les a faits tous les deux.
Dieu n’a pas seulement doté le corps humain d’oreilles et d’yeux, mais aussi de la capacité de les utiliser correctement. Ce qui façonne notre vie vient principalement de ce que nos oreilles entendent et de ce que nos yeux voient. C’est l’une des caractéristiques de Dieu Lui-même qu’Il entend et voit (Psa 94:9 ; Exo 4:11), contrairement aux idoles mortes (Psa 115:4-7). L’oreille qui entend et l’œil qui voit doivent Lui être consacrés.
Il ne s’agit donc pas seulement de la fonction physique, comme la perception du son et de la lumière. L’oreille concerne davantage la capacité spirituelle d’obéir à ce qui a été entendu. Cela montre que ce qui a été dit a été bien écouté et aussi bien compris. L’œil concerne la capacité spirituelle de distinguer le bien du mal.
Nous avons des oreilles pour entendre la parole de Dieu, « ce que l’Esprit dit aux assemblées » (Apo 2:7). Nous avons des yeux pour voir Jésus (Héb 12:2). Nous pouvons prier pour avoir les yeux du cœur éclairés afin de voir et de jouir de nos bénédictions spirituelles (Éph 1:17-18).
13 N’aime pas le sommeil, mais travaille
13 N’aime pas le sommeil, de peur que tu ne deviennes pauvre ; ouvre tes yeux, et rassasie-toi de pain.
Le sommeil est une bénédiction. C’est un présent de Dieu qui permet à notre corps de se reposer après une journée de travail et de reprendre des forces pour le lendemain. Cependant, l’avertissement est de ne pas aimer le sommeil. Celui qui aime le sommeil est paresseux, et la paresse mène à la pauvreté. Le sommeil est une grande bénédiction, mais il devient une malédiction si nous préférons dormir plutôt que travailler.
Une fois que le sommeil a fait son œuvre bienfaisante, il faut ouvrir les yeux pour se mettre au travail. Celui qui connaît ses responsabilités et se met au travail avec zèle sera rassasié de pain. Il aura assez à manger.
14 - 17 Sois honnête
14 Mauvais, mauvais ! dit l’acheteur ; puis il s’en va et se vante. 15 Il y a de l’or et beaucoup de rubis ; mais les lèvres de la connaissance sont un vase précieux. 16 Prends son vêtement, car il a cautionné autrui ; et prends de lui un gage, à cause des étrangers. 17 Le pain du mensonge est agréable à l’homme ; mais ensuite, sa bouche est pleine de gravier.
Nous entendons ici un acheteur se plaindre de la mauvaise affaire qu’il a faite (verset 14). Une fois qu’il a obtenu et payé son prix bas grâce à sa présentation dramatique, il s’en va et s’en vante. Cela ne signifie pas nécessairement qu’il raconte aux autres à quel point il a été malin. Il peut aussi simplement se réjouir intérieurement d’avoir été si malin et le vendeur si stupide. Ce qui importe, c’est qu’il se glorifie dans son malice (cf. Jac 4:16).
Chasser les bonnes affaires n’est pas mauvais, marchander non plus. Ce verset est un avertissement à un vendeur inexpérimenté de ne pas se laisser tromper par des acheteurs qui se font passer pour pitoyables ou intimidants. Être habile en affaires est une chose, mais donner une fausse image de la situation dans une négociation afin d’acheter bien en dessous de la valeur du produit est inacceptable pour Dieu et indigne d’un membre de son peuple.
On peut être riche en trésors terrestres (verset 15). Beaucoup de gens dans le monde le sont. Mais la véritable richesse est celle d’avoir « les lèvres de la connaissance ». De telles lèvres sont « un vase précieux ». Il est rare de trouver quelqu’un qui parle avec connaissance de cause. Les lèvres qui parlent avec connaissance sont des lèvres qui enseignent, qui prononcent des paroles bien réfléchies. Les lèvres de la connaissance s’acquièrent par un long et dur travail d’éducation.
Il s’agit de la connaissance de Christ et des normes de vie de Dieu. Cette connaissance s’applique à toutes les situations de la vie. Elle permet de savoir comment se comporter comme un sage. Il en résulte que Dieu est honoré et que le prochain est béni. Quel vase précieux sont ces lèvres dans un monde comme le nôtre !
Au verset 16, le sage conseille au créancier, face à quelqu’un qui a été assez bête pour se porter caution pour un étranger, de prendre même le vêtement du garant. Le fait de se porter caution a déjà été abordé précédemment (Pro 6:1 ; 11:15 ; 17:18) et est toujours déconseillé, surtout lorsqu’il s’agit d’un étranger. C’est un proverbe qui vise à décourager quiconque se porte caution pour quelqu’un d’autre.
Elle souligne la stupidité de celui qui le fait. Une telle personne doit en supporter les conséquences. Elle est littéralement déshabillée. Ses vêtements sont donnés en gage à des inconnus. Elle ne les reverra jamais. L’avertissement est que tu risques de tout perdre au profit du créancier, qui peut mettre tes biens en gage auprès d’inconnus si tu te portes caution.
Les biens acquis injustement n’apportent aucune satisfaction (verset 17). Il existe quelque chose comme « jouir pour un temps des délices du péché » (Héb 11:25), mais elle n’est en effet que temporaire. L’arrière-goût est très amer. Il ne s’agit pas seulement d’un manque de goût et de nourriture dans ce qui a été volé, mais cela a aussi pour conséquence qu’il n’y a plus rien qui puisse être mangé avec plaisir. Le gravier détruit les dents, ce qui empêche de savourer la nourriture (Lam 3:16). Manger devient difficile et douloureux. Dieu provoque ce résultat.
Nous le voyons lorsque l’homme mange le premier « pain du mensonge ». Nous en voyons aussi les conséquences. Adam et Ève ont mangé le pain du mensonge lorsqu’ils ont pris le fruit de l’arbre dont Dieu leur avait interdit de manger (Gen 2:16-17 ; 3:1-6). Le fruit était très appétissant et son goût était sans doute excellent. Mais quelle conséquence dramatique a eu la consommation de ce pain du mensonge ! La vérité de ce proverbe, qui s’applique à tout ce qui est acquis de manière mensongère, se répète chaque jour. Satan cherche toujours à séduire les hommes pour qu’ils mangent le pain qu’il leur offre et qui est toujours un pain du mensonge (Pro 9:17).
18 - 19 La guerre et le bavard
18 Les plans s’affermissent par le conseil ; et fais la guerre avec prudence. 19 Qui va rapportant révèle le secret ; aussi n’aie rien à faire avec le bavard.
Pour qu’un plan ait des chances de réussir, il faut demander conseil (verset 18). D’abord, réfléchissez, puis agissez. Cela vaut surtout pour la consultation avec Dieu, mais aussi avec d’autres personnes. Ce n’est qu’après mûre réflexion que la guerre peut être menée (2Sam 17:1-14 ; 18:6-15). Il faut d’abord discuter de la stratégie et fixer les objectifs. Il faut surtout vérifier si l’on dispose de suffisamment d’hommes et de matériel, sinon il faut trouver un autre plan (Lc 14:31-32).
Nous pouvons appliquer cela à la lutte pour la survie dans cette vie. Sur le plan spirituel, nous vivons en zone de guerre. Satan est le maître et seigneur du monde. Il a aussi infiltré une grande partie de la chrétienté. C’est pourquoi nous devons déterminer notre stratégie pour lui résister. La parole de Dieu nous fournit l’armure nécessaire à cet effet (Éph 6:10-18).
La guerre est une hostilité violente ; rapporter et bavarder sont une hostilité avec la bouche (verset 19). Rapporter et bavarder sont des armes extrêmement mortelles. Il est dangereux de s’associer à un bavard. Si quelqu’un bavarde à toi à propos d’une autre personne, tu peux être sûr qu’il en fera de même à propos de toi. Ne te lie donc pas avec quelqu’un qui veut toujours te parler des autres, mais évite-le.
20 - 21 Maudire et dépouiller ses parents
20 Qui maudit son père et sa mère, – sa lampe s’éteindra au sein des ténèbres. 21 L’héritage acquis avec hâte au commencement, ne sera pas béni à la fin.
Quiconque maudit l’un de ses parents mourra dans les ténèbres (verset 20). Pour une telle personne, « l’obscurité des ténèbres sera réservée pour toujours » (Jud 1:13). La loi commande d’honorer son père et sa mère (Exo 20:12 ; Deu 5:16 ; Éph 6:1-3). Ne pas le faire est déjà une grave transgression de la loi. Ce qui se passe ici va encore plus loin. C’est le contraire. Au lieu d’honorer les parents, ils sont maudits.
Seul un jugement sévère peut être rendu à ce sujet (Exo 21:17 ; Lév 20:9 ; Deu 27:16 ; Mt 15:4-6). La lampe, ici symbole de lumière et de vie, est éteinte dans l’obscurité totale. Qui maudit ne meurt pas seulement, mais il est plongé dans les ténèbres. Tout lien avec la vie et la lumière est rompu. Il se retrouve lui-même dans la situation qu’il souhaitait à ses parents.
Un héritage n’est donné à quelqu’un qu’après la mort du testateur (verset 21). Il s’agit ici d’un héritage acquis trop rapidement. Cela signifie qu’il a été obtenu de manière illégitime et injuste, motivé par la cupidité. Il n’y a pas de patience pour attendre le moment fixé par Dieu, mais on anticipe. Cela correspond à la mentalité qui prévaut aujourd’hui : vouloir quelque chose et le vouloir MAINTENANT.
Nous en trouvons un exemple dans la parabole du fils prodigue. Il n’avait pas la patience d’attendre la mort de son père et lui a demandé la part d’héritage qui lui revenait (Lc 15:12). Ce faisant, il déclara prématurément son père mort. Il perdit rapidement ses biens et finit parmi les porcs. Il est aussi possible que quelqu’un chasse ses parents de leur héritage en leur rendant la vie impossible (Pro 19:26). Celui qui veut s’emparer d’un héritage de manière malveillante et injuste trouvera toujours un moyen d’y parvenir. Mais il « ne sera pas béni à la fin ».
22 - 23 Ne rends pas le mal pour le mal
22 Ne dis pas : Je rendrai le mal. Attends-toi à l’Éternel, et il te sauvera. 23 Poids et poids est en abomination à l’Éternel, et la fausse balance n’est pas une chose bonne.
Nous vivons dans un monde où nous pouvons nous attendre à ce qu’on nous fasse du mal (verset 22). C’est pourquoi il est dit comment nous devons réagir. Nous ne devons pas prendre la justice en main, mais laisser la rétribution à Dieu. Cela demande à la fois de la patience et de la confiance. La patience d’attendre son heure et la confiance qu’Il sauvera.
Le juste ne doit pas se venger du mal, car seul Dieu a le droit de rendre le mal pour le mal et Il en est aussi parfaitement capable (Rom 12:19). L’œuvre de Dieu ici se concentre sur le côté positif. Il est vu ici comme le Sauveur et non comme le vengeur, ce qu’Il est aussi. Il n’est pas dit que le juste doit attendre de voir le jugement de Dieu sur ses ennemis, mais qu’il doit attendre d’être sauvé. C’est une grande différence dans l’attente.
Peu de leçons sont plus difficiles à apprendre que celle de remettre toutes nos affaires entre les mains du Seigneur, surtout lorsque nous avons le sentiment d’avoir été lésés et maltraités. David est un exemple pour nous à cet égard. Il a subi beaucoup d’injustice de la part de Saül. Pourtant, il a toujours attendu l’Éternel pour son salut et n’a pas anticipé le moment où Dieu lui donnerait la royauté en se vengeant de Saül. Notre grand exemple est le Seigneur Jésus « qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas l’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1Pie 2:23).
Le verset 23 reprend en d’autres termes le verset 10. Il est fort possible que cela soit fait en référence au verset précédent. Il s’agit alors d’une mise en garde contre la vengeance qui consiste à falsifier les poids pour punir et désavantager quelqu’un.
24 - 25 Les limites de l’homme
24 Les pas de l’homme viennent de l’Éternel ; et comment un homme comprendrait-il sa propre voie ? 25 C’est un piège pour l’homme que de dire précipitamment : Chose sainte ! – et, après des vœux, d’examiner.
Le contrôle de Dieu sur la vie d’un homme dépasse la perception et la compréhension humaines (verset 24). Puisque Dieu contrôle en fin de compte tout ce qui arrive, aucun homme ne peut être tout à fait sûr de ce que lui réserve l’avenir. Il est important qu’un homme en soit conscient (Jér 10:23 ; Psa 37:23).
L’homme peut parfois agir comme s’il était maître de sa vie, oubliant qu’il dépend entièrement du soutien et de la direction de Dieu. Il est alors bon de se rappeler ce proverbe. Cela vaut aussi pour le croyant qui suit le Seigneur. Lui aussi, il ne comprend souvent pas comment son chemin a pu prendre une certaine direction dans une situation donnée. Parfois, il le comprend plus tard dans sa vie (Gen 50:20). En tout cas, nous le verrons lorsque nous serons auprès du Seigneur.
Faire un vœu saint irréfléchi (verset 25) est un exemple d’oubli de ce que le sage a dit dans le verset précédent. Celui qui fait un vœu saint irréfléchi se jette dans un piège, car il ne sait pas s’il pourra tenir ce vœu. Si, après avoir fait le vœu, il se rend compte qu’il ne peut ou ne veut pas tenir sa promesse, il est trop tard (Ecc 5:5 ; Deu 23:22-23). Il vaut mieux attendre avant de faire un vœu jusqu’à ce que l’on ait mûrement réfléchi aux conséquences de sa décision. Parce qu’il a agi impulsivement, Jephthé a fait un vœu à la légère qu’il n’aurait jamais fait s’il avait su ce qu’il impliquait (Jug 11:30-40).
Il s’agit ici d’un vœu de déclarer quelque chose sainte, c’est-à-dire de le consacrer à l’Éternel. Un exemple d’un tel vœu est celui des jeunes qui s’engagent à ne pas se marier parce qu’ils veulent rester sexuellement purs ou pour servir le Seigneur. C’est un vœu saint, mais il peut s’avérer être un piège parce qu’ils n’ont pas bien réfléchi à ce que dit la parole de Dieu à ce sujet (1Cor 7:37).
26 - 28 Un roi sage voit clair dans les hommes
26 Un roi sage disperse les méchants, et fait repasser sur eux la roue. 27 L’esprit de l’homme est une lampe de l’Éternel ; il sonde toutes les profondeurs du cœur. 28 La bonté et la vérité préservent le roi, et il soutient son trône par la bonté.
Un roi sage purifie son royaume des méchants (verset 26). Il peut identifier les malfaiteurs et les juger avec justice. Il les disperse afin qu’ils ne puissent s’unir et agir ensemble contre lui. Il fait aussi passer sur eux la roue du chariot que l’on fait passer sur les épis pour séparer la paille du grain, avant de vanner (Ésa 28:27-28).
Tout comme un roi fouille son pays pour le délivrer des méchants, l’Éternel sonde le cœur de l’homme pour en examiner toutes les motivations (verset 27). Dieu a doté chaque homme d’un esprit afin qu’il puisse évaluer ses actes et ses motivations. Il est le « Dieu des esprits qui animent toute chair » (Nom 16:22). Il a soufflé l’esprit dans l’homme lors de sa création (Gen 2:7). C’est pourquoi l’homme possède des capacités morales, intellectuelles et spirituelles et est capable de connaître et de plaire à Dieu.
L’esprit dans l’homme sert de conscience, représentée par la « lampe de l’Éternel ». L’homme sait ce qui est bien et ce qui est mal grâce à sa conscience (Rom 2:14-15). Ceci est développé plus en détail dans la deuxième ligne du verset. La recherche de l’esprit, la lampe, permet à l’homme de se connaître lui-même (1Cor 2:11a ; cf. Job 32:8 ; Zac 12:1). Si la vie spirituelle d’une personne fonctionne bien, c’est-à-dire si elle est soumise à Dieu et contrôlée par sa Parole, il y aura de moins en moins d’aveuglement ou d’indifférence à l’égard de la justice.
« La bonté et la vérité » sont des caractéristiques importantes d’un roi (verset 28). Un roi qui manifeste ces caractéristiques dans son gouvernement est préservé. Le peuple n’aura aucune raison de se révolter contre lui, mais se soumettra volontiers à son autorité. Son action dans la bonté « soutient son trône ». Cela diffère des trônes de ce monde, qui sont fondés sur la tyrannie et l’oppression.
Ces qualités sont présentes dans leur plénitude en Christ. Quand Il apparaîtra comme Roi, elles seront parfaitement visibles dans son règne.
29 Force et les cheveux blancs
29 L’ornement des jeunes gens, c’est leur force ; et la gloire des vieillards, ce sont les cheveux blancs.
Les « jeunes gens » comme « les vieillards » ont quelque chose de beau. Cette observation nous rappelle qu’il existe différentes distinctions honorables dans la vie. Pour les jeunes gens, « c’est leur force » et pour les vieillards, « ce sont les cheveux blancs ». Les cheveux blancs symbolise tout ce qui est précieux dans la vieillesse. Nous y voyons la dignité, la sagesse, l’honneur, l’expérience.
Les générations ne sont pas opposées, comme s’il y avait un fossé entre elles. Salomon ne privilégie pas l’une au détriment de l’autre, mais présente ce qui fait l’ornement et la gloire de chaque génération. Elles se côtoient ainsi, chacune avec son propre éclat. Les jeunes gens symbolisent la force physique, la vision, l’énergie. Les vieillards se caractérisent par la dignité, la sagesse, l’honneur et l’expérience acquise au fil des ans, symbolisés par leurs cheveux blancs. Il est important que les deux générations ne se méprisent pas, mais s’apprécient mutuellement.
Ces deux ornements peuvent être observés successivement au cours d’une vie humaine. Un jeune homme qui est orné de force sera conscient qu’il la doit à Dieu et qu’il peut l’utiliser pour Le servir et non pour briller lui-même. Il deviendra alors une personne âgée dont les cheveux blancs sont la gloire.
Ces étapes de croissance existent aussi dans la vie spirituelle. Dans la famille de Dieu, on parle non seulement des enfants dans la foi, mais aussi des jeunes gens et des pères dans la foi (1Jn 2:13-17). La force est également mentionnée comme une caractéristique des jeunes gens dans la foi. Jean leur écrit qu’ils sont « forts » et ajoute que cela vient du fait que « la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le Méchant » (1Jn 2:14). Ils ont bien utilisé leur ornement, leur force, non pour s’imposer, mais pour grandir spirituellement. Ces jeunes gens deviendront des pères dans la foi.
30 Purification par les plaies et les coups
30 Les meurtrissures et les plaies nettoient le mal, et les coups, les profondeurs de l’âme.
Ce verset semble être une publicité vantant les mérites d’un remède. Ce remède est le ‘châtiment corporel’. La ‘notice’ précise aussi qu’il ne doit pas être administré avec douceur. Son administration est importante pour la santé spirituelle. Le châtiment corporel a une utilité spirituelle. Il rend la conscience consciente de la faute et conduit à la confession et au repentir.
Ce que recommande Salomon semble primitif, brutal et démodé, et est même aujourd’hui puni par la loi dans un nombre croissant de pays. Mais la douleur envoie un signal. Celui qui ne ressent pas la douleur risque de perdre la vie. Ne pas infliger de punition corporelle revient à désactiver un mécanisme qui peut sauver des vies.
Outre qu’elles conduisent à la confession et au repentir, les expériences douloureuses (meurtrissures) ont aussi pour effet une purification intérieure. La paix revient dans le cœur. C’est pourquoi nous devons reconnaître la valeur de la douleur.