1 - 2 Une réponse douce et la langue des sages
1 Une réponse douce détourne la fureur, mais la parole blessante excite la colère. 2 La langue des sages fait valoir la connaissance, mais la bouche des sots fait jaillir la folie.
Salomon, le roi de la paix, explique au verset 1 comment calmer quelqu’un qui est furieux. Cela s’applique à toutes les situations où quelqu’un est furieux à cause d’une injustice (réelle ou supposée) qui lui a été faite. Cela peut se produire dans une famille, dans une relation amicale, dans le milieu familial et professionnel, et dans l’église. Il est donc très important de répondre à un accès de fureur par « une réponse douce ». Une personne qui est irritée peut être apaisée par une réponse aimable ou réfléchie, ce qui fait disparaître la tension et ramène le calme.
À une réponse douce s’oppose « une parole blessante ». Celle-ci n’apaise pas, mais excite la colère. Une parole blessante n’est pas seulement une parole dure, mais aussi une parole aiguë, blessante, qui cause de la douleur ou de la peine. Une telle parole provoque une réaction colérique. Si une expression charnelle est répondue par une expression charnelle, c’est la guerre.
Nous avons un exemple clair de ces deux façons de réagir dans l’Écriture. La manière dont Gédéon s’adresse aux Éphraïmites lésés est un exemple de réponse douce (Jug 8:1-3). Par ses paroles, il apaise les tensions. La dureté avec laquelle Jephthé s’adresse à ces mêmes Éphraïmites à nouveau lésés provoque une guerre civile qui fait de nombreux victimes (Jug 12:1-6 ; 1Roi 12:13-16).
La sagesse des hommes se mesure souvent à leurs paroles (verset 2). Les sages savent quand, où et comment parler. Le bon usage que les sages font de leur langue donne une bonne réputation à la connaissance, la rend attrayante pour les autres et digne d’être recherchée. La connaissance n’est alors plus une théorie, mais une pratique, et elle est une bénédiction pour ceux qui l’écoutent.
La connaissance vient des sages et la folie des sots. Ce que les sots appellent connaissance n’est que folie. Ce qui sort de la bouche des sots n’est que folie. Leur bouche en est remplie. Les nombreux mots qui jaillissent de leur bouche comme l’eau d’une source montrent combien leur cœur est sot.
3 L’Éternel voit tout et tous
3 Les yeux de l’Éternel sont en tout lieu, regardant les méchants et les bons.
Dieu connaît et voit à travers tout le monde. Il est omniscient et omniprésent et possède une connaissance parfaite de toute sa création, des hommes et des choses. Rien ne Lui est caché. Il observe tout et tout le monde, comme un sentinelle qui garde une ville. Rien ni personne ne Lui échappe (Jér 23:24 ; Psa 11:4 ; 33:13-14 ; Héb 4:13). Cela est nécessaire pour qu’Il puisse être le juge de chaque homme (cf. Jér 32:19).
Cette pensée se poursuit dans la deuxième ligne du verset. La connaissance que Dieu voit tout est un avertissement pour « les méchants » et une consolation pour « les bons ». Les méchants sont à la fois les grands pécheurs et les gens respectables qui mènent une vie correcte, mais qui ne laissent Dieu entrer dans leur vie. Ce sont à la fois ceux qui pèchent ouvertement et ceux qui pèchent en secret. Dieu veut qu’ils prennent conscience qu’Il les voit, afin qu’ils se repentent.
Les bonnes personnes sont aussi des pécheurs en elles-mêmes, mais elles font le bien parce qu’elles ont reconnu qu’elles sont pécheurs. Elles vivent dans une bonne relation avec Dieu. Cette relation est devenue bonne grâce à leur confession de leurs péchés et à leur foi en leur pardon par Dieu. Dieu peut accorder ce pardon sur la base de l’œuvre du Christ à la croix, qu’Il a accomplie pour chaque pécheur repentant. La certitude que Dieu les observe est une encouragement à vivre leur vie pour sa gloire (2Chr 16:9).
4 La langue bienfaisante
4 La langue bienfaisante est un arbre de vie, mais la perversité en elle est un brisement d’esprit.
Le fait que la langue, c’est-à-dire les paroles prononcés avec la langue, soit présentée comme « bienfaisante » suppose que celui qui l’entend est abattu. Les paroles bienfaisantes sont des paroles douces, apaisantes, qui font du bien. Cela correspond bien à l’image d’un « arbre de vie » qui est une source de vitalité pour les autres. L’arbre de vie est mentionné ici pour la quatrième fois dans les Proverbes (Pro 3:18 ; 11:30 ; 13:12 ; 15:4).
Celui qui sait réconforter quelqu’un qui est dans la détresse par ses paroles bonnes et réconfortantes rétablit en quelque sorte sa connexion avec l’arbre de vie. La vie retrouve alors son éclat et son sens, elle retrouve quelque chose de la splendeur du paradis. Les paroles prononcées sont des paroles du Seigneur Jésus et renvoient à Lui. Il est l’arbre de vie.
Les paroles qui contiennent « la perversité » ont un effet contraire. Ce sont des paroles trompeuses qui brisent l’esprit. La perversité dans les paroles affecte intérieurement la personne à qui elles s’adressent, la brise et la fait dépérir (Ésa 65:14). Ce que les amis de Job ont dit n’était pas bienfaisante pour Job. Il y avait de la perversité dans leurs paroles, avec pour conséquence qu’un brisement d’esprit de Job au sujet des souffrances qui lui étaient infligées subsistait.
5 Mépriser ou respecter la discipline
5 Le fou méprise l’instruction de son père, mais celui qui a égard à la répréhension devient avisé.
Seul « le fou méprise l’instruction de son père ». Personne d’autre qu’un père ne peut instruire un enfant de la manière la plus pénétrante et la plus appropriée. Il connaît son enfant et sait ce dont il a besoin. Il connaît aussi la vie et sait où se cachent les dangers. L’enfant qui ne tient aucun compte de l’instruction aimante de son père et qui la rejette même avec mépris est un fou.
À l’inverse, un fils « qui a égard à la répréhension devient avisé ». Il montre ainsi qu’il est conscient qu’il a encore beaucoup à apprendre et qu’il a besoin d’être corrigé. Il fait preuve de bon sens.
Après avoir accepté la crainte de l’Éternel, accepter les instructions de ses parents est de la plus haute importance. L’autorité du père et des parents est l’autorité de Dieu. L’instruction doit commencer à la maison et est la responsabilité du père ou des parents. C’est là que commence notre vie. Parce que nous avons tendance à faire le mal, nous avons besoin d’être corrigés. David était avisé. Il considérait comme une faveur d’être réprimandé (Psa 141:5).
6 Un grand trésor ou trouble
6 Dans la maison du juste il y a un grand trésor, mais dans le revenu du méchant il y a du trouble.
« La maison d’un juste » se caractérise par « un grand trésor ». Un trésor ne signifie pas nécessairement l’argent et les biens matériels. Il peut s’agir avant tout d’un trésor spirituel. Si l’amour, la joie et la paix, le fruit de l’Esprit (Gal 5:22,23a), caractérisent la maison d’un homme juste, c’est un grand trésor (verset 16). Si les habitants de la maison se traitent mutuellement avec respect, en tenant compte des capacités et des qualités de chacun, c’est aussi un grand trésor.
Un méchant ne connaît pas un tel grand trésor. Il peut avoir un revenu important, mais ce revenu contient en germe le trouble et le malheur. Il y a une malédiction, car il ne pense qu’à lui-même. L’orgueil et la convoitise l’empêchent d’en profiter avec satisfaction. Il est guidé par la jalousie envers ceux qui ont un peu plus que lui. Il craint aussi que cela lui soit enlevé. Tous ces facteurs sont présents dans ses revenus et le privent de la joie qu’ils lui procurent. Avec ses revenus, la confusion, l’agitation et l’insomnie entrent dans sa maison.
7 Les lèvres des sages et le cœur des sots
7 Les lèvres des sages répandent la connaissance, mais le cœur des sots ne fait pas ainsi.
Les sages répandent la connaissance quand ils parlent. Leurs paroles sont utiles et profitables à ceux qui les écoutent. C’est ainsi que la connaissance est aussi utilisée de manière appropriée. La connaissance n’est pas destinée à être gardée pour soi ou à être partagée uniquement avec un groupe de personnes sélectionnées. « Les lèvres des sages » feront connaître à tous la connaissance de Dieu et de sa volonté qui est dans leur cœur. Ils ne le font pas pour se vanter de leur connaissance, mais pour que les autres puissent en profiter. La connaissance qu’ils ont, ils l’ont reçue pour la partager.
Le fait que la connaissance soit ‘répandue’ implique aussi l’idée de multiplication. Les graines qui sont semées se développent pour donner une grande récolte. Ce que les lèvres des sages répandent en matière de connaissance entre dans le cœur de nombreuses personnes qui, à leur tour, répandent la connaissance qu’elles ont reçue. Les lèvres du Seigneur Jésus ont répandu la connaissance afin que ceux qui l’écoutaient connaissent Dieu et son jugement à leur égard. Il est important que nous transmettions aux autres ce que nous avons appris de la parole de Dieu au sujet de Dieu et de Christ, mais aussi au sujet de nous-mêmes. Nous montrons ainsi que nous avons « des lèvres sages ».
Il n’y a pas de connaissance dans «le cœur des sots ». Les sots ferment leur cœur à la connaissance. Il n’y a donc rien dans le cœur des sots qui puisse être utile aux autres. Les sots n’ont aucune compréhension de la connaissance. Ils n’en veulent pas non plus, ils ne s’y ouvrent pas. Ils sont donc incapables de la répandre.
8 - 10 Ce qui est en abomination à l’Éternel
8 Le sacrifice des méchants est en abomination à l’Éternel, mais la prière des hommes droits lui est agréable. 9 La voie du méchant est en abomination à l’Éternel, mais il aime celui qui poursuit la justice. 10 Une discipline fâcheuse attend celui qui abandonne le [droit] sentier ; celui qui hait la correction mourra.
Ici, comme partout ailleurs dans la Bible, « le sacrifice des méchants est en abomination à l’Éternel » (verset 8) parce que le cœur de ceux qui l’offrent est hypocrite (1Sam 15:22 ; Ésa 1:10-17 ; Jér 6:20). Il n’est pas seulement inacceptable pour Dieu, mais Il le déteste. Caïn était un méchant qui a apporté un sacrifice que Dieu a rejeté avec horreur (Gen 4:5). Caïn a apporté un sacrifice arbitraire et Dieu devait s’en contenter. De même, les soi-disant chrétiens viennent à Dieu avec toutes sortes de sacrifices. Ce sont les sacrifices de leurs bonnes œuvres, mais Dieu les rejette. Nous les trouvons en abondance dans le catholicisme romain.
Ce qu’Il accepte, c’est « la prière des hommes droits » (Psa 141:2). La prière est appelée ‘sacrifice’. Si elle est faite à Dieu par des hommes droits, elle Lui est « agréable ». Les hommes droits prennent leur véritable place devant Dieu. Dans leur cœur, ils sont droits devant Dieu. Ils réalisent qu’ils ne peuvent s’approcher de Lui que grâce au sacrifice de Christ et non grâce à quelque chose qui vient d’eux-mêmes. Leur prière est une prière de foi. Ils prient en sachant qu’ils sont pécheurs par nature. La prière s’oppose au sacrifice hautain des gens satisfaits d’eux-mêmes qui disent à Dieu combien ils Le servent bien (Lc 18:10-14).
Non seulement le sacrifice des méchants, c’est-à-dire le strict accomplissement des obligations religieuses, est une abomination à Dieu, mais aussi « la voie du méchant », c’est-à-dire toute sa vie (verset 9). Ainsi, ce n’est pas seulement la prière des hommes droits qui Lui est agréable, mais toute la vie de « celui qui poursuit la justice ». Celui qui fait cela, « il aime ». Poursuivre la justice, c’est donner à l’autre ce qui lui revient et surtout à Dieu ce qui Lui revient. C’est une recherche active, persistante et même dangereuse de la justice (1Tim 6:11). Cela, seul quelqu’un qui a une nouvelle vie peut le faire.
Le verset 10 est en lien avec le verset 9, le sentier du méchant, car le méchant est quelqu’un qui « abandonne le [droit] sentier » que Dieu veut que l’homme suive. Le sentier est ici le sentier de la justice, comme cela est souligné tout au long du livre. Quiconque abandonne ce sentier doit être discipliné. Ce n’est pas agréable, mais c’est nécessaire. Quiconque n’écoute pas les instructions de ses parents ou de quelqu’un d’autre montre ainsi qu’il hait la correction. Cela aura pour conséquence la mort (cf. 2Chr 25:16 ; 2Pie 2:15,21 ; Rom 8:13).
11 Tout est ouvert devant l’Éternel
11 Le shéol et l’abîme sont devant l’Éternel, combien plus les cœurs des fils des hommes !
Le développement de la pensée dans ces deux lignes du verset est un argument allant du moindre au plus grand (« combien plus »). « Le shéol et l’abîme » représentent le monde souterrain lointain et toutes les forces puissantes qui y résident, mais qui y sont impuissantes (Job 26:6 ; Psa 139:8 ; Am 9:2 ; Apo 9:11). Ce domaine est totalement hors de la perception humaine, mais il n’a aucun secret pour Dieu. Le fait que ce domaine lointain et ses habitants soient devant Lui signifie qu’Il est omniscient. Cela signifie également qu’Il connaît certainement aussi « les cœurs des fils des hommes ».
Le mot « cœurs » désigne les motivations et les pensées (Psa 44:21b). Les yeux de l’Éternel ne voient pas seulement toutes les personnes et leurs actes (verset 3), mais Il voit aussi leurs cœurs et tout ce qu’ils contiennent. Aucun homme ne connaît son propre cœur, encore moins celui d’un autre, mais Dieu connaît chaque cœur (Jér 17:10 ; Jn 2:25 ; Héb 4:12-13). Il connaît chaque intention de chaque individu.
12 Un moqueur ne va pas vers les sages
12 Le moqueur n’aime pas celui qui le reprend ; il ne va pas vers les sages.
Un moqueur résiste à toutes les tentatives de le réformer. Il n’aime pas être repris ou réprimandé et c’est pourquoi il « n’aime pas celui qui le reprend ». Il s’accroche obstinément à ses propres opinions absurdes qu’il répand autour de lui avec grand plaisir. Son but est de se moquer des autres et surtout de Dieu et de son service. C’est toute sa vie. Il aime trop le plaisir et la moquerie pour y renoncer.
Il n’ira pas vers les sages pour devenir sage, ce qui prouve qu’un moqueur est un sot. Il ne veut même pas fréquenter les sages. L’idée même d’acquérir quelque chose de leur sagesse lui est insupportable. Il ne peut imaginer une vie sans moquerie. Les moqueurs sont des gens qui ne veulent pas venir à la lumière, parce qu’ils ne veulent pas être dénoncés (Jn 3:19-20). Le moi est leur dieu et leur but, et la moquerie est leur vie, ce qui les conduit à rejeter avec mépris toute la sagesse d’en haut.
13 - 15 Un cœur joyeux, intelligent et heureux
13 Le cœur joyeux égaie le visage, mais par le chagrin du cœur l’esprit est abattu. 14 Le cœur de l’homme intelligent cherche la connaissance, mais la bouche des sots se repaît de folie. 15 Tous les jours du malheureux sont mauvais, mais le cœur heureux est un festin continuel.
L’état émotionnel d’une personne, ce qu’elle ressent dans son âme, a un effet évident sur son esprit. Quand quelqu’un a « un cœur joyeux », cela se voit sur son visage (verset 13). Celui qui est en route pour rencontrer son bien-aimé aura le cœur joyeux. La joie de cette rencontre rayonnera sur son visage. Il en est de même pour un cœur rempli du Seigneur Jésus et qui vit avec Lui. Il y a de la joie à cause de la rédemption des péchés et du jugement qui s’ensuit, ainsi que de la rencontre prochaine avec Lui.
Quand un cœur est rempli de soucis, cela rend « l’esprit abattu ». Les mots utilisés ici soulignent la douleur et la dépression avec une pensée de désespoir. Un esprit abattu donne une expression triste au visage. Néhémie avait « la tristesse de cœur », ce qui se lisait sur son visage (Néh 2:2 ; Gen 40:6-7). Chez Anne, son visage est passé de l’abattement à la joie après avoir reçu l’assurance que sa prière pour un fils serait exaucée : « La femme s’en alla et elle mangea ; et elle n’eut plus le même visage » (1Sam 1:18b). Ainsi, nous pouvons aussi apporter au Seigneur dans la prière nos soucis qui nous abattent. Cela apporte un changement positif dans notre humeur.
Ici aussi, il s’agit d’une généralité, sans garantie que cela se produise toujours et immédiatement. Il peut y avoir des situations où une personne est déprimée et le reste (pendant longtemps), même si elle apporte tout à l’Éternel. Cela peut avoir toutes sortes de causes que nous ne comprenons pas toujours. C’est le cas lorsque cela nous arrive et certainement lorsque cela arrive à d’autres. Job n’a pas eu le cœur joyeux pendant longtemps et ne s’est pas promené avec un visage heureux. Ce n’est que lorsque Dieu a atteint son but avec lui qu’un changement total s’est produit (Job 42:6-17).
À un « cœur de l’homme intelligent » s’oppose « la bouche des sots », à « cherche » s’oppose « se repaît » et à « connaissance » s’oppose « folie » (verset 14). Le sage comme le sot cherchent tous deux à remplir leur esprit. Celui qui a un cœur intelligent désire la connaissance. Celui qui a la connaissance désire davantage de connaissance. Il s’agit de la connaissance de la manière dont la vie doit être vécue selon les pensées de Dieu. Un cœur qui cherche témoigne de la sagesse.
Dans le cœur des sots, le désir de cette connaissance n’est pas présent. Il cherche bien quelque chose « à manger ». C’est pourquoi on parle de « la bouche des sots » et de se repaître. « Se repaître » signifie paître comme le bétail et indique que le sot se satisfait d’une nourriture de la marque « folie » (cf. Ésa 44:20).
Ce qu’une personne cherche se révèle entre autres par ce qu’elle lit et ce qu’elle regarde. Un cœur intelligent a « goûté que le Seigneur est bon » (1Pie 2:3) et désire donc « le pur lait » de la parole de Dieu (1Pie 2:2). Les sots repaîtent leur esprit de lectures corrompues et regardent de mauvais films. Ils paissent comme du bétail stupide dans des pâturages souillés et avalent sans aucun filtre la folie de ces pâturages.
La vie peut être mauvais ou agréable, selon les circonstances et la nature d’une personne (verset 15). « Un malheureux » est quelqu’un qui se sent intérieurement malheureux tous les jours. Tous ces jours « sont mauvais ». Il ne trouve aucune joie, car il se sent malheureux à l’intérieur. Quels que soient les efforts déployés pour le réjouir, le malheur domine tellement qu’il ne voit que le malheur. Tout est mauvais. Rien n’a de goût, rien ne rend heureux. Il est constamment dans un mauvais état.
Il y a de la misère lorsque nous ne parvenons pas à trouver notre aide en Dieu. Jacob a dit au Pharaon : « Les jours des années de ma vie ont été courts et mauvais » (Gen 47:9). C’est parce que sa vie était remplie de ses propres voies, sans demander à Dieu de l’aider. Naomi, avec son mari Élimélec, a aussi suivi sa propre voie. Elle témoigne avoir ressenti beaucoup d’« amertume » là-bas (Rut 1:20-21).
Celui qui a « un cœur heureux » voit et vit la vie à la lumière du soleil, c’est-à-dire à la lumière du Seigneur Jésus, qui est appelé « le soleil de justice » (Mal 3:20). Pour un cœur heureux, la vie est un festin continuel. Nous avons un cœur heureux lorsque nous sommes heureux dans le Seigneur et que nous vivons en communion avec Lui. Même les mauvais jours ne peuvent altérer l’état d’esprit heureux. Si la joie est à l’intérieur, les circonstances extérieures ne peuvent l’emporter.
Le prophète Habakuk en témoigne. Même s’il voit autour de lui une désolation et un vide désolants, il témoigne et dit : « Mais moi, je me réjouirai en l’Éternel, je m’égaierai dans le Dieu de mon salut » (Hab 3:18). Le Seigneur Jésus nous offre un repas continu en Lui-même (Jn 6:35). Il veut prendre repas avec nous et nous pouvons prendre repas avec Lui si nous Lui ouvrons notre cœur (Apo 3:20).
16 - 17 Mieux vaut … que …
16 Mieux vaut peu, avec la crainte de l’Éternel, qu’un grand trésor avec du trouble. 17 Mieux vaut un repas d’herbes, et de l’amour, qu’un bœuf engraissé, et de la haine.
Ces deux versets vont clairement ensemble. Ils disent que les choses spirituelles sont meilleures que les choses matérielles ou la richesse matérielle (cf. Psa 37:16). Le verset 16 parle d’argent et de la crainte de l’Éternel ; le verset 17 parle de nourriture et d’amour.
Le verset 16 dit que la crainte ou le respect de Dieu apporte plus de satisfaction qu’un « grand trésor avec du trouble ». Le trouble se manifeste par l’agitation, la panique, le tumulte. Le trouble est la peur. Il existe un dicton qui dit : plus on possède, plus on a peur. La crainte de Dieu ne connaît pas cette peur, car elle apporte la satisfaction et la paix, le contraire du trouble.
Salomon montre clairement que le juste ne se laissera pas dominer par la prospérité. Tu peux avoir beaucoup d’argent, la voiture la plus chère, la plus grande télévision avec l’image la plus nette, une maison équipée de tout le confort, et pourtant ne pas avoir la paix (cf. Ecc 4:6 ; 5:12). Cette paix ne se trouve que dans le fait de marcher avec Dieu dans le respect.
Le verset 17 dit qu’une relation heureuse et aimante vaut mieux qu’un délicieux repas où les cœurs de ceux qui y participent sont remplis de haine les uns envers les autres. C’est la situation dans une famille où la richesse remplace l’amour. Il peut certainement y avoir aussi un repas riche en amour, mais il s’agit ici d’une situation où il faut choisir entre un repas luxueux et la haine d’une part, et un repas maigre et l’amour d’autre part.
Beaucoup de gens reconnaissent qu’une maison meublée modestement où les gens s’aiment est préférable à une maison luxueusement meublée où les gens se haïssent. L’amour rend les conditions difficiles supportables, tandis que la haine détruit toute la joie qu’un bon repas est censé procurer. Tu peux avoir sur ta table une abondance de nourriture de la meilleure qualité qui soit et ne pas avoir ce « festin continuel » mentionné au verset 15. Au lieu de cela, tu te sens misérable tous les jours et tu es rongé dans ton cœur par la peur, l’inquiétude, la haine et l’amertume. Le levain de la haine empêche de vraiment profiter du repas.
Même si quelqu’un n’est pas considéré comme riche et doit se contenter de repas très modestes, il peut néanmoins être dans un humeur festive permanent. C’est le cas s’il connaît, apprécie et jouit de ses richesses spirituelles. Cela rend le cœur vraiment et continuellement heureux. Il y a alors paix et satisfaction, le contraire du trouble et de l’agitation.
Nous pouvons aussi appliquer ces versets à une église locale. Si, dans une église, il y a « un grand trésor » de connaissances, le risque de trouble est grand si l’on s’en glorifie. C’était le cas à Corinthe, où les croyants étaient riches en Christ (1Cor 1:4-7). Cependant, cela ne les rendait pas humbles et reconnaissants, mais orgueilleux, tandis que l’amour leur manquait (1Cor 8:1).
Parce que les Corinthiens se glorifiaient de leur connaissance, il y avait des dissensions et des confusions, et toutes sortes de mauvaises conduites (1Cor 1:10-12 ; 14:33 ; 11:17-22). À l’opposé, le Seigneur Jésus dit de l’église de Philadelphie (qui signifie ‘amour fraternel’) qu’elle n’a que « peu de force ». Il la loue et l’encourage (Apo 3:7-13).
18 Violent ou patient
18 L’homme violent excite la querelle, mais celui qui est lent à la colère apaise la dispute.
Le contraste est entre « l’homme violent », littéralement « un homme de colère », quelqu’un qui est impétueux, et « celui qui est lent à la colère » (Jac 1:19). La colère s’exprime dans certaines circonstances. Une personne violente est fière de nature, sinon elle ne s’énerverait pas si facilement pour quelque chose qui la touche. La violence engendre la querelle. Un homme violent doit et va revendiquer son droit, même devant le tribunal.
Celui qui est lent à la colère ne campe pas sur ses positions et sait apaiser les tensions en ne réagissant pas avec émotion. Par sa réaction calme, il apaise « la dispute » qui s’est élevée. Il faut beaucoup de patience et de calme pour entretenir ou rétablir des relations paisibles. Il faut deux personnes pour se disputer. Si l’une d’elles garde sa patience, la dispute sera apaisée. Le patient est un homme de paix. La paix commence dans le cœur qui s’incline devant Dieu en Christ. Cela caractérisera l’esprit et la marche. Abram a montré cet esprit lorsqu’il y avait une discorde entre les bergers de son bétail et ceux du bétail de Lot (Gen 13:7-9).
19 Le paresseux et les hommes droits
19 La voie du paresseux est comme une haie d’épines, mais le sentier des hommes droits est aplani.
Le paresseux voit sa « voie », c’est-à-dire sa vie, « comme une haie d’épines », qui l’empêche de se mettre au travail. Il estime que sa vie est semée d’embûches, de dangers et d’expériences douloureuses. Il cherche et trouve dans tout ce qui lui arrive dans la vie des excuses pour ne pas avoir à travailler. La haie d’épines qu’il voit le bloque, c’est ce qu’il croit lui-même et ce qu’il veut faire croire aux autres. Comme le paresseux, dans la deuxième ligne du verset, est en contraste avec les hommes droits et non avec les zélés, la paresse semble témoigner d’un manque de droiture.
Les hommes droits ne sont pas gênés par une haie d’épines. Leur « sentier [...] est aplani ». C’est un sentier bien tracé, un sentier qui est bien situé. Ils marchent sur « une grande route, un chemin qui sera appelé le chemin de la sainteté » (Ésa 35:8). Ils n’ont aucune raison de faire un détour ou de dévier. Cela ne signifie pas du tout que le sentier des hommes droits est semé de roses et qu’ils ont une vie facile.
Le paresseux comme les hommes droits empruntent un chemin où ils rencontrent des revers et des difficultés. La différence réside dans la manière dont ils font face aux revers et aux difficultés. Le paresseux voit dans les difficultés des lions et des ours, une haie d’épines sur son chemin ; les hommes droits voient aussi leurs difficultés, mais ils voient au-delà, ils voient Dieu et continuent leur chemin en Lui faisant confiance, car ils savent qu’Il les a mis sur cette voie. Ils comptent sur sa miséricorde.
20 - 21 L’influence de la sagesse et de la folie
20 Un fils sage réjouit son père, mais l’homme insensé méprise sa mère. 21 La folie est la joie de celui qui est dépourvu de sens, mais l’homme intelligent règle ses pas.
Si un fils (ou une fille) se comporte avec sagesse en réponse à l’amour protecteur du père et à la tendresse chaleureuse de la mère, il (ou elle) leur procurera de la joie (verset 20). Si, en revanche, un fils (ou une fille) se comporte de manière insensée, cela signifie qu’il (ou elle) méprise l’investissement parental en matière de soins. C’est une déclaration à la mère qu’elle a eu tort de le (ou la) mettre au monde.
Les enfants sages donnent à leurs parents des raisons de se réjouir d’eux. Les enfants insensés montrent du mépris pour leur mère. Ils font preuve d’une dureté contre nature qui cause une grande souffrance à leur mère. La plus grande joie et la plus grande tristesse dans ce monde de larmes se trouvent dans le cœur des parents. Il n’y a pas de plus grande joie que de voir ses enfants marcher dans la vérité (3Jn 1:4). Il n’y a pas de plus grande douleur que de voir un enfant rejeter la vérité, vivre et mourir dans l’incrédulité (2Sam 18:33).
Le fou ne vit pas seulement sans Dieu dans ses péchés, mais il trouve sa joie dans la folie (verset 21). Cela la caractérise comme un homme « dépourvu de sens ». Tout homme qui trouve merveilleux d’exprimer ou de voir la folie n’a pas de sens. Il suit une voie insensée qui mène à la mort éternelle. Celui qui a de sens ou d’intelligence « règle ses pas », c’est-à-dire qu’il suit le chemin de la vie qui mène à la vie éternelle.
L’insensé suit toutes les effets de mode et vit au gré du jour. Cette vie est un plaisir pour lui, car il n’a pas l’intelligence de la volonté de Dieu et ne la veut pas non plus. Celui qui a de l’intelligence sait ce que Dieu veut pour lui et suit donc le droit chemin, celui que Dieu a tracé pour lui. Il sait « que la voie de l’homme n’est pas à lui, qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme qui marche de diriger ses pas » (Jér 10:23).
22 La multitude des conseillers fait réussir un projet
22 Les projets échouent là où il n’y a pas de conseil, mais, par la multitude des conseillers, ils réussissent.
Dieu ne veut pas que nous fassions tout seuls. Il a créé l’homme comme un être social qui a besoin des autres pour bien fonctionner. Dans l’église aussi, Il a rendu les membres dépendants les uns des autres (1Cor 12:14-31). L’obstination est toujours mauvaise. Les projets de quelqu’un qui travaille seul, sans consulter les autres, ne se réalisent souvent pas. La réussite des projets exige de demander et d’accepter de bons conseils.
Vouloir mettre en œuvre un projet sans concertation témoigne aussi d’une certaine précipitation. Il faut du temps pour se concerter. La concertation peut être considérée comme une perte de temps, mais ce n’est pas le cas. Deux personnes voient toujours mieux qu’une seule. Il est bon de reconnaître ses propres limites, aussi doué soit-on. La concertation avec des personnes fidèles et compétentes est déterminante pour obtenir un bon résultat, pour la réalisation du projet.
Il s’agit d’une observation générale qui a valeur dans la société, tant au niveau personnel que national. Cela signifie que nous avons besoin des autres. Ça vaut aussi pour les affaires qui se passent dans l’église. Dans la discussion sur l’observance ou non de la loi par les nations en Actes 15, nous avons un bon exemple de consultation qui aboutit à ce qui est nécessaire (Act 15:5-31). Le résultat est bon, car on a écouté l’Écriture et le Saint Esprit (Psa 119:24). Dans toute consultation, il est avant tout important de regarder vers Celui qui est « Conseiller » (Ésa 9:5).
23 Combien une parole dite en son temps est bonne
23 Il y a de la joie pour un homme dans la réponse de sa bouche ; et une parole [dite] en son temps, combien elle est bonne !
Il est ici question d’une réponse sans que nous lisions de question. La question dont il s’agit ici et à laquelle la réponse est donnée peut concerner n’importe quoi. Il peut s’agir d’une question orale, d’une demande de conseil, mais aussi d’une situation qui met quelqu’un dans l’embarras. La deuxième ligne du verset précise qu’il ne s’agit pas d’une réponse directe et formellement correcte. Il s’agit d’une réponse qui aborde le fond de la question, mais qui est aussi donnée au bon moment, ni plus tôt ni plus tard.
La joie qu’une telle réponse procure n’est donc pas tant le résultat de sa justesse que du moment où elle est donnée. Nous parlons avec sagesse lorsque nous parlons au bon moment, lorsque ce que nous disons est nécessaire à ce moment-là. « Le cœur du sage connaît le temps et le jugement » (Ecc 8:5b). Dire les bonnes choses au bon moment procure une profonde satisfaction ; cela exige de la connaissance, de la sagesse et de renoncer à soi-même. Dire la bonne chose, mais au mauvais moment, est contre-productif, c’est-à-dire que cela conduit au contraire de ce que l’on souhaite.
Si Paul avait dit au geôlier qu’il devait croire au Seigneur Jésus avant d’être jeté en prison, Paul aurait eu raison, mais cela n’aurait servi à rien. Ce n’était pas le moment pour la bonne parole. Ce moment est venu lorsque le geôlier était sur le point de se tuer (Act 16:27-32). Nous ne pouvons apprendre cette manière de parler que du Seigneur Jésus (Ésa 50:4).
24 Le sentier de la vie est en haut
24 Le sentier de la vie est en haut pour les intelligents, afin qu’ils se détournent du shéol, en bas.
« Les intelligents » voient la vie dans la bonne perspective. Ils savent qu’ils sont sur le sentier de la vie et que ce sentier mène aussi à la vie. C’est un sentier qui « est en haut », il mène à la vie éternelle, au ciel, où la vie éternelle est jouie dans toute sa plénitude. Le chrétien qui est sage recherchera les choses qui sont au-dessus, qui sont en haut, car c’est là que se trouve Christ, sa vie (Col 3:1-2). Il regarde « Jésus, le chef de la foi et celui qui la mène à l’accomplissement » (Héb 12:2).
Le sage suit ce sentier parce qu’il veut rester aussi loin que possible « du shéol, en bas ». Il ne s’agit pas tant qu’il y ait encore une chance qu’il finisse en enfer. Grâce au sang de Christ, il sait qu’il a échappé au jugement de l’enfer et qu’il n’y ira pas. Ce qui importe, c’est qu’il emprunte maintenant le sentier de la vie et qu’il s’éloigne autant que possible, dans la pratique de sa vie, des choses qui appartiennent au « shéol, en bas ». Il est né d’en haut et suit le sentier qui mène vers le haut. Il appartient au ciel et non à l’enfer. Cela se voit à l’orientation de sa vie.
25 L’Éternel protège la veuve
25 L’Éternel démolit la maison des orgueilleux, mais il rend ferme la borne de la veuve.
L’Éternel démolit la maison « des orgueilleux », mais Il protège la « veuve » vulnérable. La contradiction est entre les orgueilleux et la veuve, entre ceux qui comptent entièrement sur eux-mêmes et quelqu’un qui est impuissant, qui n’a personne d’autre que Dieu (Psa 68:6). L’Écriture affirme clairement que Dieu défend la cause de la veuve, de l’orphelin, du pauvre et du nécessiteux.
Le contraste suppose que la veuve est la proie des orgueilleux, qui veulent s’emparer de son champ et de sa maison (Ésa 5:8-10). Dieu a fixé les bornes de son peuple dans le pays et il les maintiendra (Deu 19:14). Il détruira ceux qui n’en tiennent pas compte, les orgueilleux, ainsi que tout leur ‘impérium’ sur lequel ils comptent et qu’ils croient éternel. Seul ce qui a été fixé par Dieu, comme la borne de la veuve, est immuable.
26 Mauvaises machinations ou paroles agréables
26 Les machinations de l’inique sont en abomination à l’Éternel, mais les paroles pures [lui] sont agréables.
Dieu hait non seulement les sacrifices et la voie des méchants (versets 8-9), mais aussi leurs « machinations » et leurs pensées. Un méchant est aussi « un inique ». Les machinations qu’il élabore visent à nuire aux autres, à les léser et à leur faire du tort. Il n’a aucune pensée pour Dieu. Tout tourne autour de lui-même. L’Éternel connaît son cœur. Ce qu’il y médite est à Lui « en abomination ».
Le contraste dans la deuxième ligne du verset est celui entre les machinations ou les pensées cachés et les « paroles [...] agréables ». Les paroles agréables n’ont pas besoin d’être cachées, mais peuvent être prononcées. Elles ne peuvent venir que d’un cœur pur parce qu’il est tourné vers Dieu. Ces paroles ne reflètent pas de mauvaises pensées ; ce ne sont pas des paroles impures, mais des paroles pures.
David est « le doux psalmiste d’Israël » (2Sam 23:1). Les paroles qu’il a prononcées sont des paroles pures parce qu’elles ont été prononcées par l’Esprit de Dieu en lui (2Sam 23:2). Si nous parlons par l’Esprit de Dieu, nos paroles sont agréables et pures.
27 Avertissement contre le gain malhonnête
27 Celui qui cherche le gain malhonnête trouble sa maison, mais celui qui hait les présents vivra.
Chercher « le gain malhonnête » conduit à des pratiques malhonnêtes, telles que l’utilisation de « présents » et les pots-de-vin, qui pervertissent le droit (Exo 23:8 ; Deu 16:19 ; Job 8:3 ; Mt 28:11-15 ; Exo 18:21 ; 1Sam 8:3 ; Ésa 33:15 ; 1Pie 5:2). L’homme avide est celui qui se précipite pour devenir riche et se moque de la manière d’y parvenir. Non seulement il attire le malheur sur lui-même, mais il entraîne les autres dans sa chute. Il trouble toute sa maison, sa femme et ses enfants.
Ce verset est un avertissement contre l’acceptation de pots-de-vin. Les présents peuvent être innocents, mais ils peuvent aussi modifier les normes et les valeurs d’une personne, c’est-à-dire les abaisser. Celui qui hait les présents destinés à être des pots-de-vin « vivra » et éloignera le malheur de sa famille. Chercher le gain est un esclavage. Celui qui hait chercher le gain vivra dès maintenant la vraie vie et le fera bientôt de manière parfaite. C’est vivre dans la liberté de l’Esprit.
28 Réfléchir avant de répondre
28 Le cœur du juste réfléchit pour répondre, mais la bouche des méchants fait jaillir les choses mauvaises.
« Un juste » n’est pas un bavard. Il « réfléchit » dans son cœur à ce qu’il va répondre lorsqu’on lui pose une question ou lorsque quelque chose lui arrive de la part de Dieu (Hab 2:1). Réfléchir, c’est pondérer ou étudier. Celui qui est sage est prudent dans ses paroles. Pour donner une bonne réponse, nous avons besoin de la sagesse divine, car nous sommes entourés d’un monde mauvais. C’est pourquoi nous devons bien réfléchir à ce que nous devons répondre et à la manière dont nous devons le faire.
Les méchants ne sont pas guidés par la crainte de Dieu. C’est pourquoi un flot de mal sort de leur bouche. Ils causent du mal par ce qui sort de leur bouche. Leur bouche en déborde. Leur bouche est une source inépuisable de tourments pour les autres. Ils produisent des choses mauvaises à partir du trésor mauvais de leur cœur (Mt 12:34-35).
29 L’Éternel écoute la prière des justes
29 L’Éternel est loin des méchants, mais il écoute la prière des justes.
Les méchants éloignent l’Éternel. C’est pourquoi Il est loin d’eux. Quand ils ont besoin de Lui parce qu’ils pensent qu’Il peut leur être utile, Il se montre inaccessible et sourd à leurs cris. Sa grâce, son amour et son aide ne leur sont pas accessibles parce qu’ils refusent de rompre avec leurs péchés. Bien sûr, une prière de repentance des méchants est l’exception, car elle les rend justes. S’ils prient en tant que justes, Il répond (Jac 5:16b-18 ; Psa 34:16,18 ; 1Pie 3:12).
30 Ce qui réjouit le cœur et engraisse les os
30 Ce qui éclaire les yeux réjouit le cœur ; une bonne nouvelle engraisse les os.
« Ce qui éclaire les yeux » vient du soleil. C’est la lumière du ciel, de Dieu. Lorsque cette lumière vient dans les yeux, lorsque les yeux la voient, le cœur s’en réjouit (cf. Ecc 11:7). Grâce à la lumière de Dieu dans nos yeux, nous pouvons voir tout ce que Dieu a fait et Le louer pour cela. Cela vaut aussi bien pour l’ancienne création que pour la nouvelle, aussi bien pour le monde matériel que pour le monde spirituel. Si nous avons « les yeux de cœur étant éclairés » (Éph 1:18), cela signifie que nous sommes capables de savoir toutes les bénédictions spirituelles que nous avons reçues de Dieu.
« Une bonne nouvelle » désigne quelque chose de bon que nos oreilles entendent. Cela a un effet engraissant ou fortifiant sur nos os. Nous le voyons chez Jacob lorsqu’il apprend que Joseph est encore en vie. Son esprit revit et il se rend auprès de lui (Gen 45:27-28). Nous recevons de la force pour marcher lorsque nous entendons parler du bien que Dieu veut pour nous par sa discipline (Héb 12:11-13). Dix des douze espions ont répandu une mauvaise rumeur sur le pays promis et ont ainsi paralysé le peuple, lui faisant refuser de partir.
31 - 33 Écouter et craindre, c’est la vie, la sagesse et la gloire
31 L’oreille qui écoute la répréhension de vie logera au milieu des sages. 32 Celui qui rejette l’instruction méprise sa vie ; mais celui qui écoute la répréhension acquiert du sens. 33 La crainte de l’Éternel est la discipline de la sagesse, et l’abaissement précède la gloire.
« Une oreille » (verset 31) désigne ici la personne. « La répréhension » peut être douloureuse, mais celui qui l’écoute vivra selon la sagesse de Dieu. Une personne désireuse d’apprendre a sa place parmi les sages, car celui qui « écoute la répréhension de vie » montre qu’il est sage. Le sage veut vivre pour la gloire de Dieu. La répréhension sert à éliminer de la vie ce qui l’empêche. Celui qui y prête une oreille attentive « logera au milieu des sages », c’est-à-dire qu’il trouvera la paix parmi les sages. Il est l’un d’entre eux.
« Celui qui rejette l’instruction », ce qui va encore plus loin que refuser d’écouter l’instruction, « méprise sa vie » (verset 32). Il estime que personne n’a le droit de se mêler de sa vie. Il veut vivre comme il l’entend. Il ne se rend pas compte qu’une telle attitude revient à mépriser sa vie. L’instruction a pour but de lui permettre de vivre la vraie vie, c’est-à-dire telle que Dieu l’a voulue. C’est ce qui donne toute sa satisfaction à la vie.
Celui qui « écoute la répréhension acquiert de l’intelligence » ; il acquiert la compréhension de lui-même et de la vie. Il peut alors grandir spirituellement, intellectuellement et émotionnellement. Il saura comment vivre pour la gloire de Dieu. Il ne cherchera pas le mal pour son prochain, mais le bien, et il saura ce que Dieu attend de lui.
Celui qui se laisse guider dans sa vie par « la crainte de l’Éternel » est constamment discipliné, dans le sens où il est enseigné, à mener une vie sage (verset 33), car « la crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse » (Pro 9:10). Il sait faire le bon choix quand il faut choisir et ainsi éviter le mal. Sa vie est orientée vers l’accomplissement de la volonté de Dieu.
La première conséquence de la sagesse est qu’elle produit « l’abaissement » ou « l’humilité » chez le juste. La crainte de Dieu va de pair avec l’humilité. Là où l’une est, l’autre est aussi. L’un est le chemin vers la sagesse, l’autre est le chemin vers la gloire. L’humilité est une disposition du cœur que nous devons apprendre. Nous pouvons apprendre l’humilité de Celui qui est la sagesse. Il a dit : « Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes » (Mt 11:29).
Une soumission humble dans la confiance en l’Éternel apporte « la sagesse » et « la gloire » (Lc 11:44). Le Seigneur Jésus s’est humilié et a été élevé par Dieu. Il est l’exemple de ce qu’Il nous dit : « Celui qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14:11b). Notre élévation, la gloire que nous recevrons, dépend de notre humiliation. Si nous nous humilions « sous la puissante main de Dieu », Il nous élèvera « quand le temps sera venu » (1Pie 5:6).