Introduction
Contrairement à l’image de l’enfant abandonné en Ézéchiel 16 et à la parabole d’Ohola et d’Oholiba en Ézéchiel 23, nous avons ici, en Ézéchiel 20, une description du passé d’Israël avec sa rébellion constante contre Dieu en termes historiques factuels, sans l’aide d’images et de paraboles. Le chapitre décrit les événements les plus importants du passé, en commençant par l’esclavage en Égypte et l’exode. La description passe ensuite par les expériences du désert à la vie en Canaan, avec pour résultat final la dispersion parmi les nations.
La dernière période de l’histoire d’Israël – la dispersion parmi les nations – est présentée comme un retour à la vie dans le désert, c’est-à-dire un retour à la période qui a précédé l’établissement dans le pays de Canaan (verset 35). Si Dieu finit par bénir le peuple, ce n’est donc pas en raison de sa fidélité, car celle-ci fait défaut, mais en raison de son propre nom (verset 44).
Un thème récurrent est la rébellion du peuple contre Dieu au cours des différentes périodes de son existence. Cette rébellion se manifeste par la désobéissance et la trahison (versets 8,13,21,27). Les périodes sont les suivantes :
1. l’esclavage en Égypte (versets 5-9),
2. le voyage dans le désert (versets 10-26) et
3. le séjour dans le pays promis (versets 27-29).
1 - 3 Les anciens viennent consulter l’Éternel
1 Et il arriva, la septième année, au cinquième [mois], le dixième [jour] du mois, que des hommes d’entre les anciens d’Israël vinrent pour consulter l’Éternel ; et ils s’assirent devant moi. 2 Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : 3 – Fils d’homme, parle aux anciens d’Israël, et dis-leur : Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Êtes-vous venus pour me consulter ? [Aussi vrai que] je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, je ne me laisserai pas consulter par vous !
« La septième année », c’est-à-dire la septième année après la déportation du roi Jehoïakin à Babylone (Ézé 1:2), l’année 591 av. J.-C., « des hommes d’entre les anciens d’Israël » viennent à nouveau vers Ézéchiel pour consulter l’Éternel (verset 1 ; cf. Ézé 8:1 ; 14:1-3). Ils sont déjà venus le voir auparavant et ont entendu de lui la parole de l’Éternel. Qu’ont-ils fait de cette parole ? Ils s’assoient à nouveau devant Ézéchiel pour entendre de lui la parole de l’Éternel. Leur désir de consulter l’Éternel ne vient pas d’un cœur qui veut se consacrer entièrement à lui. Ils ne veulent pas renoncer aux idoles.
Il se peut qu’ils veuillent savoir ce qu’il adviendra de Jérusalem. Maintenant que plusieurs mois se sont écoulés depuis le message menaçant d’Ézéchiel 8-11, ils espèrent que la désolation annoncée n’aura finalement pas lieu. Aussi, trois ans se sont écoulés depuis la prophétie d’Hanania (Jér 28:1-3). Hanania a prophétisé que les exiles de Babylone reviendraient à Jérusalem avec le roi Jehoïakin dans un délai de deux ans, c’est-à-dire au plus tard au cours de la sixième année de la captivité du roi Jehoïakin.
L’Éternel connaît leurs motivations et en parle à Ézéchiel (verset 2). Ézéchiel doit faire part de l’étonnement de l’Éternel aux anciens en répétant la question, ce qui montre qu’Il est indigné qu’ils osent venir Le consulter (verset 3). C’est comme si l’Éternel leur disait qu’Il s’étonne de cette audace. Sa réponse est claire : Il ne se laissera pas consulter par eux. Aux versets suivants, Il explique pourquoi.
4 - 9 L’idolâtrie d’Israël en Égypte
4 Les jugeras-tu, les jugeras-tu, fils d’homme ? Fais-leur connaître les abominations de leurs pères, 5 et dis-leur : Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Au jour où je choisis Israël, et où je fis serment, à main levée, à la descendance de la maison de Jacob, et où je me fis connaître à eux dans le pays d’Égypte, et où je leur fis serment, à main levée, en disant : “Je suis l’Éternel, votre Dieu,” 6 en ce jour-là je leur ai juré, à main levée, de les faire sortir du pays d’Égypte [pour les amener] dans le pays sur lequel j’avais jeté les yeux pour eux, [pays] ruisselant de lait et de miel, qui est un ornement entre tous les pays ; 7 et je leur dis : “Que chacun de vous rejette les abominations que ses yeux regardent, et ne vous rendez pas impurs par les idoles de l’Égypte. Je suis l’Éternel, votre Dieu.” 8 Et ils se rebellèrent contre moi, et ne voulurent pas m’écouter ; aucun d’eux ne rejeta les abominations que ses yeux regardaient, ni ne quitta les idoles de l’Égypte ; et je dis que je verserais ma fureur sur eux, et que je consommerais ma colère sur eux, au milieu du pays d’Égypte. 9 Mais j’ai agi à cause de mon nom, afin de ne pas le profaner aux yeux des nations au milieu desquelles ils étaient, aux yeux desquelles je m’étais fait connaître à eux, pour les faire sortir du pays d’Égypte.
L’Éternel charge Ézéchiel de tenir une audience. Il lui est demandé de juger les anciens d’Israël (verset 4 ; cf. Ézé 22:2 ; 23:36). Ézéchiel est ici une image du Seigneur Jésus à qui le Père a donné tout le jugement (Jn 5:22).
L’accusation s’étend jusqu’au verset 29 ; à partir du verset 30 suit le jugement. Ézéchiel doit rappeler aux anciens leur propre histoire, une histoire d’apostasie et de péchés volontaires, et donc d’offense envers l’Éternel. Ézéchiel doit d’abord rappeler la grande miséricorde de l’Éternel, qui a choisi Israël au moment de son esclavage en Égypte (verset 5). C’est en Égypte qu’Israël est devenu un peuple, ce qu’il n’était pas encore auparavant.
Dieu s’est révélé au peuple par l’intermédiaire de Moïse comme l’Éternel (Exo 6:5-6). Le fait de lever la main, mentionné deux fois dans ce verset, fait référence au serment qu’Il a prêté en faveur du peuple. Il leur a juré qu’Il les fera sortir d’Égypte « [pour les amener] dans le pays sur lequel j’avais jeté les yeux pour eux » (verset 6). Si l’Éternel choisit un pays, ce doit être le plus beau des pays. Il l’appelle « un ornement entre tous les pays ». Ailleurs, Dieu parle d’un « bon pays » et d’un « pays désirable » (Deu 8:7-10 ; Psa 106:24 ; Jér 3:19 ; 12:10 ; Ézé 20:15 ; Dan 8:9 ; 11:16,41,45 ; Zac 7:14).
La perspective de cet « ornement » devrait suffire à rejeter « les abominations », « les idoles d’Égypte » (verset 7). N’est-il pas naturel de renoncer à des choses sans valeur pour quelque chose qui les éclipse et qui est capable de les faire oublier ? Malheureusement, cela ne s’est pas passé ainsi chez Israël (verset 8). Désobéissants, ils n’écoutent pas Dieu. Ils se moquent de tout le bien qu’Il fait pour eux. Ils ne rejettent pas les abominations et les dieux puants, mais continuent à les vénérer dans l’espoir qu’ils les aideront (cf. Psa 25:15).
En réaction, Dieu doit verser sa fureur sur eux. Il le fait en Égypte, où ils Lui sont déjà infidèles (Ézé 23:3 ; Jos 24:14 ; Lév 17:7). Le Pharaon a aggravé la tribulation sous laquelle ils gémissent. Mais l’Éternel ne les a pas complètement livrés au jugement (verset 9). Il agit à cause de son nom lorsqu’il fait sortir son peuple d’Égypte. S’Il avait exterminé Israël en Égypte, les nations se seraient moqués de Lui, disant qu’Il n’avait pas pu les délivrer. Il les a choisis pour être son peuple, Il a lié son nom à ce peuple et c’est pourquoi Il les a épargnés.
10 - 17 L’idolâtrie d’Israël dans le désert
10 Et je les fis sortir du pays d’Égypte, et les amenai au désert ; 11 et je leur donnai mes statuts et leur fis connaître mes ordonnances, – par lesquels, s’il les pratique, un homme vivra. 12 Et je leur donnai aussi mes sabbats, pour être un signe entre moi et eux, afin qu’ils sachent que je suis l’Éternel qui les sanctifie. 13 Et la maison d’Israël se rebella contre moi dans le désert ; ils ne marchèrent pas dans mes statuts, et ils rejetèrent mes ordonnances, – par lesquels, s’il les pratique, un homme vivra ; et ils profanèrent extrêmement mes sabbats ; et je dis que je verserais sur eux ma fureur dans le désert, pour les consumer. 14 Mais j’ai agi à cause de mon nom, afin de ne pas le profaner aux yeux des nations sous les yeux desquelles je les avais fait sortir. 15 Et je leur ai aussi juré, à main levée, que je ne les amènerais pas dans le pays que je [leur] avais donné, [pays] ruisselant de lait et de miel, qui est un ornement entre tous les pays ; 16 parce qu’ils avaient rejeté mes ordonnances, et qu’ils n’avaient pas marché dans mes statuts, et qu’ils avaient profané mes sabbats ; car leur cœur marchait après leurs idoles. 17 Mais mon œil eut compassion d’eux pour ne pas les détruire, et je ne les consumai pas entièrement dans le désert.
Malgré leur idolâtrie en Égypte, Dieu a délivré son peuple (verset 10). Il les a fait sortir d’Égypte et les a amené dans le désert. Là, près du Sinaï, Il leur donne sa loi (verset 11). S’ils gardent sa loi, ils vivront (Lév 18:5). Parmi les ordonnances de la loi, le sabbat occupe une place particulière (verset 12). Le sabbat est le jour de repos et Dieu donne ce jour de repos comme un signe particulier entre Lui et son peuple.
Le sabbat distingue Israël de manière particulière de tous les nations. Le sabbat est le signe que l’Éternel les sanctifie, c’est-à-dire qu’Il les sépare des autres nations pour qu’ils soient son peuple (Exo 31:13-16). Les fils de la déportation ne peuvent pas respecter beaucoup de lois à Babylone, car ils n’y ont pas de temple. Les lois qu’ils peuvent respecter sont, par exemple, les lois alimentaires – Daniel l’a fait (Dan 1:8) – et le sabbat.
Cependant, le peuple se montre indigne de ce signe particulier de son alliance avec Dieu et ne respecte pas le sabbat (verset 13). Après leur désobéissance en Égypte, leur séjour dans le désert est aussi marqué par la désobéissance. Ils méprisent et enfreignent les statuts et les ordonnances que l’Éternel a données pour la vie. Les livres de l’Exode et des Nombres en donnent de nombreux exemples. Les sabbats, que l’Éternel appelle encore une fois « mes sabbats » (verset 12), sont profanés par eux. Cette profanation est si grave et si grossière que l’Éternel dit qu’il versera sa fureur sur eux pour les consumer.
L’Éternel doit agir pour l’honneur de son nom (verset 14). Son nom est profané par la rébellion du peuple à son égard. Il ne peut laisser leur désobéissance impunie. Après tout, Il a amené Israël hors d’Égypte sous les yeux des nations afin qu’il soit son peuple. Mais ils ne se comportent pas comme son peuple. C’est pourquoi Il doit les châtier et les détruire, afin qu’ils n’entrent pas dans le bon pays, qui est un ornement entre tous les pays, qu’il leur a donné (verset 15).
Ils L’ont profané d’une part en rejetant ses ordonnances et en profanant ses sabbats, et d’autre part en s’attachant de tout leur cœur à leurs dieux puants (verset 16). Malgré leur constante égarement, Il les épargne, afin de ne pas les exterminer totalement dans le désert (verset 17). En punition de leur égarement, toute la première génération de ceux qu’Il a fait sortir d’Égypte doit périr dans le désert. Il épargne cependant leurs fils afin de leur accomplir ses promesses. Seront-ils meilleurs que leurs pères qui ont tous péri ?
18 - 26 L’idolâtrie des fils dans le désert
18 Et je dis à leurs fils dans le désert : “Ne marchez pas dans les statuts de vos pères, et ne gardez pas leurs ordonnances, et ne vous rendez pas impurs par leurs idoles. 19 Je suis l’Éternel, votre Dieu ; marchez dans mes statuts, et gardez mes ordonnances et pratiquez-les ; 20 et sanctifiez mes sabbats, et qu’ils soient un signe entre moi et vous, afin que vous sachiez que je suis l’Éternel, votre Dieu.” 21 Et les fils se rebellèrent contre moi ; ils ne marchèrent pas dans mes statuts et ne gardèrent pas mes ordonnances pour les pratiquer, – par lesquels, s’il les pratique, un homme vivra ; ils profanèrent mes sabbats ; et je dis que je verserais sur eux ma fureur, pour consommer ma colère contre eux dans le désert. 22 Mais je retirai ma main ; et j’ai agi à cause de mon nom, afin de ne pas le profaner aux yeux des nations sous les yeux desquelles je les avais fait sortir. 23 Dans le désert, je leur ai aussi juré, à main levée, que je les disperserais parmi les nations et que je les disséminerais dans les pays, 24 parce qu’ils ne pratiquaient pas mes ordonnances, et qu’ils rejetaient mes statuts et profanaient mes sabbats, et que leurs yeux étaient après les idoles de leurs pères. 25 Et moi aussi, je leur donnai des statuts qui n’étaient pas bons et des ordonnances par lesquelles ils ne pouvaient vivre ; 26 et je les rendis impurs dans leurs dons, alors qu’ils consacraient tout premier-né, afin que je les mette en désolation, pour qu’ils sachent que je suis l’Éternel.
Après que l’ancienne génération soit tombée dans le désert, l’Éternel s’adresse à leurs fils (verset 18). Il les avertit de ne pas suivre l’exemple de leurs pères. Il déclare qu’Il est l’Éternel, leur Dieu, et leur ordonne de marcher dans ses statuts, de garder ses ordonnances et de les mettre en pratique (verset 19). Il leur ordonne de sanctifier ses sabbats, comme Il l’avait aussi ordonné à leurs pères (verset 20). Il répète que le sabbat est un signe entre Lui et eux, afin qu’ils sachent qu’il est l’Éternel, leur Dieu.
Malheureusement, la réaction des fils n’est pas différente de celle de leurs pères. Les fils aussi Lui désobéissent (verset 21 ; Nom 25:1-9). Eux non plus ne respectent pas ses statuts et ses ordonnances. Et une fois encore, l’Éternel souligne que pratiquer ses statuts et ses ordonnances est synonyme de vie (Lév 18:5). Il veut qu’ils vivent. En ne s’en souciant pas, ils choisissent donc consciemment la mort. Au lieu de sanctifier les sabbats, ils les profanent. Ils provoquent ainsi la colère de Dieu. Il dit qu’Il déversera sa fureur sur eux dans le désert et qu’Il les fera périr.
Mais Dieu, dans sa miséricorde, retire d’deux sa main qui est étendue contre eux dans sa colère et ne les fait pas périr (verset 22). S’Il les abattait tous dans le désert, son nom serait profané aux yeux des nations. Ces nations pourraient alors dire qu’Il n’a pas été capable de conduire aussi à travers le désert le peuple qu’Il a fait sortir d’Égypte sous leurs yeux. C’est pourquoi il veut agir différemment avec son peuple. Il jure déjà dans le désert, en levant la main, qu’Il les dispersera parmi les nations dans divers pays (verset 23 ; Lév 26:33,39 ; Deu 28:36,64).
Il justifie cette dispersion par leur désobéissance à ses ordonnances, leur rejet de ses statuts et leur profanation de ses sabbats (verset 24). Tout cela les a amenés à suivre les mêmes dieux puants que leurs pères. Ils ne valent pas mieux que leurs pères. En réponse à cela, Dieu les abandonne à leur propre volonté (verset 25). Ils choisissent leurs propres statuts pour vivre et Dieu les y abandonne.
La signification de la phrase selon laquelle l’Éternel donne des statuts qui ne sont pas bons et des ordonnances qui ne leur permettront pas de vivre, est qu’Il abandonne les hommes à leurs propres statuts et ordonnances s’ils ne veulent pas Lui obéir. Il les laisse suivre leur propre voie. Dieu punit son peuple en lui permettant de faire ce qu’il veut (Act 7:42-43 ; Psa 81:12-13 ; Rom 1:24,26,28).
L’Éternel utilise les dons que le peuple offre aux idoles pour les rendre impur (verset 26). Ils vont même jusqu’à sacrifier leurs fils comme dons aux idoles. La colère de Dieu doit s’abattre sur eux. La fin de ces pratiques païennes dépravées est la désolation nationale.
Aussi aujourd’hui, d’innombrables enfants sont sacrifiés aux idoles. Nous pouvons penser ici aux innombrables avortements qui ont été et sont pratiqués. Combien d’enfants ont été avortés parce que leurs parents les considèrent comme un obstacle à leur plaisir personnel ? Il en est de même quand les parents mènent une vie pleine de cupidité, qui est de l’idolâtrie (Col 3:5), ce qui éloigne les enfants de l’Éternel et de sa voie.
27 - 29 L’idolâtrie d’Israël dans le pays promis
27 C’est pourquoi, fils d’homme, parle à la maison d’Israël, et dis-leur : Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Encore en ceci vos pères m’ont outragé, en étant infidèles envers moi. 28 Quand je les introduisis dans le pays que j’avais juré, à main levée, de le leur donner, ils ont regardé toute haute colline et tout arbre touffu, et là ils ont offert leurs sacrifices, et là ils ont présenté la provocation de leur offrande, et là ils ont placé leurs parfums agréables, et là ils ont répandu leurs libations. 29 Et je leur dis : Qu’est-ce que ce haut lieu où vous allez ? et son nom a été appelé Bama, jusqu’à ce jour.
Le récit de l’infidélité du peuple ne s’arrête pas au souvenir de l’idolâtrie du peuple dans le désert et au jugement de Dieu à ce sujet. Le peuple a répondu à toutes les tentatives de Dieu pour amener le peuple à se repentir ont été accueillies par une nouvelle infidélité. Ézéchiel reçoit pour mission de le faire comprendre au peuple (verset 27). Il doit leur dire qu’ils ont outragé contre l’Éternel en Lui étant infidèles. Ils l’ont raillé et insulté. L’Éternel parle maintenant du moment où Il a fait entrer son peuple dans le pays (verset 28).
Il a juré de les y introduire. Il l’a fait dans sa fidélité. Cependant, le peuple ne Lui en est pas reconnaissant. Dans leur aveuglement, ils pensent offrir des sacrifices à l’Éternel. Mais au lieu de L’adorer de la manière qu’Il a prescrite et au lieu qu’Il a choisi, ils imitent les nations et présentent « la provocation de leur offrande » aux idoles en divers places. Dans le terme « la provocation de leur offrande », nous entendons la douleur de l’Éternel face à leur comportement.
Il interpelle le peuple en lui demandant pourquoi il se rend sans cesse sur cette hauteur (verset 29). Il demande en quelque sorte : ‘Est-ce ici que je veux être servi ?’ Il veut ainsi les amener à réfléchir à leur comportement sot et à se repentir. Mais ils ne sont plus réceptifs à la critique de leur mauvais comportement. Le lieu élevé a reçu le nom de « Bama », c’est-à-dire ‘haute lieu » et le porte « jusqu’à ce jour », c’est-à-dire jusqu’au jour où Ézéchiel écrit le livre d’Ézéchiel. Ce nom est donc un souvenir permanent de leur infidélité constante. Il indique que tout le pays, avec ses nombreuses hauteurs, est devenu un grand lieu de sacrifice où l’on offre des sacrifices aux idoles.
Les paroles « jusqu’à ce jour » ont aussi un sens spirituel. Les hauteurs dans notre vie sont les pensées qui s’élèvent contre Christ. Ce sont les délibérations de l’esprit humain. Ce symbole d’infidélité existe toujours et est renversé lorsque Christ prend le contrôle de notre vie. Ces hauteurs sont renversées lorsque nous écoutons l’enseignement de l’Écriture. Elles sont alors capturées à l’obéissance du Christ (2Cor 10:4-5).
30 - 32 Le jugement
30 C’est pourquoi, dis à la maison d’Israël : Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Ne vous rendez-vous pas impurs dans la voie de vos pères, et ne vous prostituez-vous pas en suivant leurs abominations ? 31 Et quand vous offrez vos dons, en faisant passer vos fils par le feu, vous vous rendez impurs par toutes vos idoles jusqu’à aujourd’hui, – et moi, je serais consulté par vous, maison d’Israël ? [Aussi vrai que] je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, je ne serai pas consulté par vous ! 32 Et ce qui monte dans votre esprit n’arrivera nullement, en ce que vous dites : “Nous serons comme les nations, comme les familles des pays, en servant le bois et la pierre.”
À partir du verset 30, le jugement suit. Compte tenu du souvenir de l’infidélité constante des pères et de leurs fils, Ézéchiel doit faire entendre ses avertissements à ses contemporains (verset 30). Les générations précédentes ont abandonné l’Éternel. La génération actuelle doit être avertie de ne pas faire de même. Ézéchiel doit les interpeller sur leur comportement, car celui-ci ressemble à celui de leurs pères. Ils se souillent de la même manière et, comme eux, se livrent à la prostitution en s’adonnant à une idolâtrie abominable.
Les fils de la déportation auxquels Ézéchiel s’adresse ont continué à commettre les péchés que leurs pères ont commis et pour lesquels l’Éternel les a punis. Se laissera-t-Il alors consulter par eux alors qu’ils livrent leurs fils aux idoles et se rendre impur de manière répugnante avec tous leurs dieux puants (verset 31) ? Ils peuvent absolument oublier cela !
Tout ce qui leur est venu à l’esprit, tout ce qu’ils ont imaginé devoir se passer, ne se produira certainement pas (verset 32). Dieu connaît leurs véritables intentions. Il sait qu’ils cherchent à être comme les nations et à servir le bois et la pierre comme eux. Ils sont tombés si bas qu’ils abandonnent tous les privilèges d’Israël pour servir à la place les idoles des nations.
33 - 44 Procès et rétablissement dans l’avenir
33 [Aussi vrai que] je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, je régnerai certainement sur vous avec une main forte et un bras étendu, et en déversant ma fureur, 34 et je vous ferai certainement sortir d’entre les peuples, et je vous rassemblerai certainement hors des pays dans lesquels vous êtes dispersés, avec une main forte et un bras étendu, et en déversant ma fureur, 35 et je vous introduirai certainement dans le désert des peuples, et là j’entrerai certainement en jugement avec vous face à face ! 36 Comme je suis entré en jugement avec vos pères dans le désert du pays d’Égypte, ainsi j’entrerai en jugement avec vous, dit le Seigneur, l’Éternel ; 37 et je vous ferai passer sous mon bâton, et vous introduirai dans le lien de l’alliance ; 38 et je séparerai d’entre vous les rebelles et ceux qui se sont révoltés contre moi : je les ferai sortir du pays dans lequel ils séjournent, mais ils n’entreront pas dans la terre d’Israël ; et vous saurez que je suis l’Éternel. 39 Et vous, maison d’Israël ! ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Allez, servez chacun vos idoles, à l’avenir aussi, si aucun de vous ne veut m’écouter ; mais ne profanez plus mon saint nom par vos dons et par vos idoles. 40 Car en ma montagne sainte, en la haute montagne d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel, là me servira la maison d’Israël tout entière, dans le pays ; là je prendrai plaisir en eux, et là je demanderai vos offrandes élevées et les prémices de vos offrandes, dans toutes vos choses saintes. 41 Je prendrai plaisir en vous comme en un parfum agréable, quand je vous aurai fait sortir d’entre les peuples, et que je vous aurai rassemblés des pays dans lesquels vous serez dispersés, et que je serai sanctifié en vous aux yeux des nations. 42 Et vous saurez que je suis l’Éternel, quand je vous aurai fait entrer dans la terre d’Israël, dans le pays que j’ai juré, à main levée, de donner à vos pères. 43 Et là vous vous souviendrez de vos voies et de toutes vos actions par lesquelles vous vous êtes rendus impurs, et vous aurez horreur de vous-mêmes à cause de toutes vos iniquités, que vous avez commises ; 44 et vous saurez que je suis l’Éternel, quand j’agirai envers vous à cause de mon nom, non pas selon vos mauvaises voies et selon vos actions corrompues, ô maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel.
Comme le peuple est déterminé à être comme les nations (verset 32), l’Éternel doit les rencontrer dans son règne (verset 33). Il ne peut laisser une telle obstination impunie et leur fera connaître sa colère par sa main forte et son bras étendu. Ils peuvent bien croire qu’ils peuvent L’abandonner, mais Il n’abandonnera pas à ses droits sur son peuple.
Il saura les trouver d’entre les peuples et dans les pays où ils ont été dispersés (verset 34). Là aussi, dans leur captivité, il maintiendra ses droits sur son peuple. Il les fera sortir de la captivité pour les amener dans le désert des nations. Il s’agit ici de son action à leur égard à l’époque où ils sont livrés au pouvoir des nations. Là, Il les jugera (verset 35).
Il agira avec eux comme Il a agi avec leurs pères en Égypte, le pays qui a été pour eux un désert, un pays de mort (verset 36). Il agira avec eux comme un berger qui, le soir, fait passer ses brebis sous son bâton pour les compter, afin de voir s’il n’en manque aucune et s’il n’y a pas d’étrangère parmi elles (verset 37). La loi prescrit que chaque dixième brebis qui passe sous le bâton du compteur appartient à l’Éternel (Lév 27:32 ; Jér 33:13). L’Éternel ramène ensuite les ‘brebis’ de son peuple ainsi sélectionnées dans le lien de l’alliance qu’Il a faite avec elles.
Il séparera les rebelles et les transgresseurs de ses propres brebis, les fera sortir du pays de leur captivité et les jugera (verset 38). Ils croiront, selon la parole des faux prophètes, qu’ils sont en route vers le pays promis, mais ils n’atteindront pas cette terre. Ils périront en chemin.
L’Éternel dit à la maison d’Israël qu’elle peut continuer à servir ses dieux puants (verset 39). Après tout, elle n’a pas l’intention de L’écouter. En même temps, Il leur dit de ne plus profaner sa montagne sainte avec ces dieux puants. Il en est de même pour le lieu saint, la haute montagne de Sion (verset 40). C’est sur cette montagne que se trouve le temple et c’est là qu’Il veut être servi par des sacrifices.
C’est la haute montagne d’Israël, où « la maison d’Israël tout entière » Le servira, sans exception. Il s’agit ici du nouvel Israël des douze tribus, le reste fidèle, qui sera tout Israël, car la masse apostate aura alors été jugée. Il prendra plaisir aux sacrifices qui Lui seront alors offerts. Son peuple répondra volontiers à sa demande de Lui apporter le meilleur de toutes leurs choses saintes.
Le peuple tout entier sera alors revenu à Dieu et il en émanera un parfum agréable à Dieu, dans laquelle Il prendra plaisir (verset 41). Il les aura Lui-même ramenés à Lui. L’odeur nauséabonde des dieux puants a été chassée. Leur égarement par rapport à Lui est terminé. Il les a rassemblés des pays où Il avait dû les disperser à cause de leurs péchés. Les nations le verront et s’émerveilleront de ses voies avec son peuple.
De retour dans le pays, ils sauront qu’Il est l’Éternel, le Dieu fidèle de l’alliance, qui accomplit son dessein malgré toutes les conspirations des hommes (verset 42). Le territoire d’Israël est le pays sur lequel Il lève la main lorsqu’Il jure aux pères qu’Il le leur donnera. Alors ils réaliseront à quel point ils L’ont abandonné et offensé en méprisant ce qu’Il voulait leur donner (verset 43). Ils seront dégoûtés d’eux-mêmes. Si nous pensons à l’histoire de la chrétienté et à notre histoire personnelle, cela provoquera aussi en nous un sentiment de dégoût.
Son peuple sera à nouveau impressionné par Lui, par le fait qu’Il est l’Éternel, le Dieu qui tient ses promesses et les accomplit. Cela suscitera en eux une nouvelle admiration pour sa fidélité (verset 44). Ils en seront humiliés et se rendront compte que toutes les bénédictions dont ils jouissent ne sont dues qu’à sa fidélité. Il a trouvé une raison à cette manière d’agir uniquement dans son nom.
Il en est de même pour nous qui appartenons au peuple de Dieu à cette époque. Pour nous aussi, Il n’a pas agi selon nos mauvaises voies et nos actes corrompus, comme Il l’a fait pour la maison d’Israël, à cause de son nom. Toutes les bénédictions dont nous jouissons ne sont dues qu’à sa fidélité.