Ézéchiel

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Ézéchiel 16

La fidélité de Dieu

Introduction 1 - 7 Origine de Jérusalem 8 - 14 Les progrès de Jérusalem 15 - 22 Déclin de Jérusalem 23 - 29 Jérusalem continue de pécher 30 - 34 Jérusalem, une prostituée particulière 35 - 43 Jérusalem jugée par ses amants 44 - 52 Jérusalem comparée à ses ‘sœurs’ 53 - 59 Promesse de rétablissement 60 - 63 La nouvelle alliance avec Jérusalem

Introduction

Après avoir expliqué le symbole de la vigne, l’Éternel prononce une nouvelle parabole qu’Ézéchiel doit transmettre au peuple. Cette parabole couvre toute l’histoire de Jérusalem : ses origines, ses progrès, sa beauté et sa gloire, son apostasie et son jugement, son salut et sa bénédiction finale. Il s’agit d’une explication détaillée de la parabole du court chapitre précédent.

Il est préférable de lire ce chapitre d’une seule traite, car il s’agit d’un seul et même récit. Il contient une description saisissante et réaliste d’une nature particulière, dont certains détails peuvent nous sembler étranges. Nous voyons l’image repoussante d’une prostituée. Cependant, aucune image ne reflète plus clairement la réalité de la ville choisie par Dieu qui, malgré ses privilèges exceptionnels, se détourne du seul vrai Dieu. C’est précisément pour cette raison que l’Éternel présente cette image aux habitants de Jérusalem, afin qu’ils reconnaissent à quel point le péché d’infidélité est répugnant à ses yeux.

1 - 7 Origine de Jérusalem

1 Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : 2 – Fils d’homme, fais connaître à Jérusalem ses abominations, 3 et dis : Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel, à Jérusalem : Ton origine et ta naissance sont du pays des Cananéens ; ton père était un Amoréen, et ta mère une Héthienne. 4 Et, quant à ta naissance, le jour où tu naquis ton nombril ne fut pas coupé ; et tu ne fus pas lavée dans l’eau pour être nettoyée ; et tu ne fus pas frottée avec du sel, et tu ne fus pas emmaillotée. 5 Aucun œil n’eut pitié de toi pour te faire une seule de ces choses, pour avoir compassion de toi ; mais tu fus jetée sur la face des champs, à cause de l’horreur qu’on avait de toi, le jour où tu naquis. 6 Et je passai près de toi, et je te vis gisant dans ton sang, et je te dis, dans ton sang : “Vis !” et je te dis, dans ton sang : “Vis !” 7 Je t’ai multipliée comme le germe des champs ; et tu pris ta croissance, et tu devins grande, et tu parvins au comble de la beauté ; tes seins se formèrent, et ta chevelure se développa ; mais tu étais nue et découverte.

La parole de l’Éternel vient à Ézéchiel (verset 1). L’Éternel s’adresse à lui en tant qu’« fils d’homme » et lui donne pour mission de faire connaître à Jérusalem ses abominations (verset 2). Les abominations font référence à l’idolâtrie que Jérusalem a commise et continue de commettre, et qu’elle doit voir comme l’Éternel la voit, c’est-à-dire comme des abominations.

L’origine de la ville remonte à environ 3000 avant J.-C. dans le pays des Cananéens, la région habitée par les Amoréens et les Héthiennes (verset 3 ; Gen 10:15-16). Le nom original de la ville est Jébus (Jug 19:10 ; 1Chr 11:4). La ville est rappelée à ses racines païennes. Par nature, elle ne se distingue en rien des païens et, depuis ses débuts, elle est fortement influencée par la culture méchante de Canaan.

À ses débuts, la ville n’a rien d’attrayant (verset 4). Au contraire. Elle ressemble à un enfant indésirable, qui ne semble pas mériter de vivre. Le fait de ne pas couper le nombril signifie une mort certaine pour l’enfant. La mère héthienne ne juge apparemment pas utile de s’occuper de l’enfant, qui ne mérite même pas d’être lavé. Il est aussi inutile que la vigne du chapitre précédent. Même le rituel idolâtre consistant à le frotter avec du sel pour le protéger contre les forces maléfiques et à l’emmailloté pour le protéger du froid sont négligés.

Personne ne se soucie de la ville, personne ne veut s’en occuper (verset 5). Personne qui la regarde n’éprouve de compassion pour prendre soin d’elle. C’est une ville sans valeur, qui ne suscite que le dégoût chez les autres. La seule chose que l’on fait à la ville, c’est la jeter sur la face des champs. L’enfant n’est même pas abandonné. La vie de la ville a si peu de valeur aux yeux des autres dès sa naissance. Au lieu de l’attrait du nouveau-né, il y a de l’horreur, et au lieu de la compassion pour ce qui est sans défense, il y a le mépris et le rejet. Appliqué à l’histoire du peuple d’Israël, cela fait peut-être référence à la période d’esclavage du peuple en Égypte.

Puis l’Éternel passe près d’elle (verset 6). Il semble être un passant ‘fortuit’ (cf. le bon Samaritain, Lc 10:33). Quand Il voit l’enfant et constate son état, comment il se débat dans son sang et est donc mourant, il prononce ce mot qui donne la vie : « Vis ! » Alors que la vie s’écoule de l’enfant avec son sang, Il lui donne la vie. La merveille du salut inattendu est répété avec insistance. L’enfant méprisé par ses parents et abandonné à la mort est accepté par l’Éternel. Il lui donne la possibilité de vivre. Il le rappelle pour ainsi dire de la mort à la vie. Appliqué à l’histoire d’Israël, nous avons ici peut-être une allusion à la délivrance d’Égypte (cf. Exo 2:25 ; 3:7).

Grâce aux grands soins de l’Éternel, qui lui a d’abord été refusé, l’enfant multiplie (ou : grandit) comme le germe des champs (verset 7). Il s’épanouit et devient magnifique. Ainsi, la ville autrefois méprisée devient une ville comparée à une belle femme à marier, ce qui est indiqué par ses seins qui se formèrent. Sa chevelure pousse et devient longue, ce qui évoque la dépendance. Elle dépend en tout de son bienfaiteur. Elle ne possède rien, elle est nue et découverte. Ainsi, Israël a été totalement dépendant de l’Éternel en Égypte et dans le désert.

8 - 14 Les progrès de Jérusalem

8 Et je passai près de toi, et je te vis, et voici, ton âge était l’âge des amours ; et j’étendis sur toi le pan de mon vêtement, et je couvris ta nudité ; et je te fis un serment, et j’entrai en alliance avec toi, dit le Seigneur, l’Éternel ; et tu fus à moi. 9 Et je te lavai dans l’eau, et je lavai à grande eau le sang qui était sur toi, et je t’oignis [le corps] d’huile ; 10 et je te vêtis de broderie, et je te chaussai de [peau de] dauphin, et je te ceignis de lin blanc, et je te couvris de soie ; 11 et je te parai d’ornements, et je mis des bracelets à tes mains et un collier à ton cou ; 12 et je mis un anneau à ton nez et des boucles à tes oreilles, et une couronne de beauté sur ta tête. 13 Et tu fus parée d’or et d’argent, et ton vêtement était de lin blanc, et de soie, et de broderie. Tu mangeas de la fleur de farine, et du miel, et de l’huile. Et tu devins extrêmement belle, et tu prospéras jusqu’à être un royaume. 14 Et ta renommée se répandit parmi les nations à cause de ta beauté, car elle était parfaite par ma magnificence que j’avais mise sur toi, dit le Seigneur, l’Éternel.

Lorsque l’Éternel passe une deuxième fois, l’enfant rejeté auquel Il a donné la vie par compassion devient aussi l’objet de son amour (verset 8). L’Éternel ne reste pas son père adoptif, mais devient son époux. Son cœur va vers Jérusalem. En plus de prendre soin d’elle, Il offre à la ville protection et couverture, « le pan de mon vêtement ». Enfin, Il l’amène dans la relation la plus étroite avec Lui-même. Il entre en alliance avec elle et elle devient ainsi sa propriété. Il scelle tout cela par un serment. Dans l’histoire d’Israël, nous voyons cela au Sinaï. Cette alliance est aussi exprimée par l’image d’un mariage (Ésa 54:5 ; Jér 2:2 ; Osé 2:15,18).

Il continue ensuite à la rendre belle (versets 9-13). Nous voyons cela se produire à partir du moment où David conquiert la ville de Jérusalem (1049 av. J.-C.) et en fait la capitale royale. C’est le temps de l’amour. L’Éternel choisit cette ville et lui accorde une gloire extraordinaire.

Il commence par laver à grande eau le sang qui était sur elle (verset 9). Elle est ainsi purifiée de son passé. Ensuite, Il l’oigne d’huile, exprimant ainsi la grande valeur qu’elle a à ses yeux (cf. Jn 12:3). Le lavage et l’onction peuvent aussi nous faire penser à la préparation d’une épouse pour le mariage (cf. Rut 3:3 ; Est 2:12).

Il revêt ensuite cette enfant abandonnée de magnifiques vêtements (verset 10 ; cf. Psa 45:14-15a). Il ne lui donne pas ces vêtements pour qu’elle les enfile elle-même, mais Il la revêt. Nous pouvons penser ici à tous les privilèges que l’Éternel a accordés à la ville. Ces privilèges sont comme « de [peau de] dauphin », intouchables par la corruptibilité. Les vêtements « de lin blanc » et « de soie » montrent le caractère raffiné et précieux de ses privilèges.

Après les vêtements viennent les ornements (versets 11-12). Ce sont les ornements d’une épouse (cf. Gen 24:22). La « couronne de beauté » est la couronne nuptiale, qui montre également la majesté royale à laquelle elle est élevée. Ensuite, l’Éternel lui dit en quelque sorte de se regarder dans le miroir et lui dit : ‘Ainsi tu as été parée...’ (verset 13). Il lui montre l’or et l’argent, le lin blanc et la soie dont Il l’a revêtue. Pour elle, qui a été si rejetée et affligée, cela a dû être un spectacle à couper le souffle de voir l’attention qu’Il lui a accordée et ce qu’Il a fait d’elle.

En outre, Il lui donne la nourriture la plus précieuse, la meilleure alimentation pour sa croissance (Deu 32:13-14). Le pays où elle se trouve est un pays ruisselant de lait et de miel. Elle peut profiter de cette nourriture à sa guise. Cette alimentation saine contribue aussi au développement de sa beauté. Elle devient « extrêmement belle ». L’Éternel a tout fait pour transformer cette femme méprisée en une personne digne de la royauté.

La renommée de la ville dépasse les frontières du pays (verset 14). Les nations environnantes parlent avec admiration de sa beauté. Cette beauté n’est pas la sienne, mais celle de l’Éternel. Il a mis sa gloire sur elle. Nous le voyons à l’époque de Salomon, lorsque la rumeur concernant Salomon « en relation avec le nom de l’Éternel » se répand jusqu’aux régions lointaines (1Roi 10:1).

15 - 22 Déclin de Jérusalem

15 Mais tu te confias en ta beauté, et tu te prostituas à cause de ta renommée, et tu prodiguas tes prostitutions à tout passant : c’était pour lui. 16 Et tu pris de tes vêtements, et tu te fis des hauts lieux de diverses couleurs, et tu t’y prostituas, ce qui n’était jamais arrivé, et ne sera plus. 17 Et tu pris tes objets de parure, [faits] de mon or et de mon argent que je t’avais donnés, et tu t’en fis des images d’un mâle, et tu te prostituas avec elles ; 18 et tu pris tes vêtements de broderie, et tu les en couvris, et tu mis devant elles mon huile et mon encens ; 19 et mon pain que je t’avais donné, la fleur de farine, et l’huile, et le miel, dont je te nourrissais, tu les mis devant elles, en odeur agréable. Il en a été ainsi, dit le Seigneur, l’Éternel. 20 Et tu pris tes fils et tes filles que tu m’avais enfantés, et tu les leur offris en sacrifice pour qu’ils les dévorent. Était-ce trop peu que ta prostitution ? 21 Tu égorgeas mes fils, et tu les livras, en les leur consacrant. 22 Et avec toutes tes abominations et tes prostitutions, tu ne t’es pas souvenue des jours de ta jeunesse, quand tu étais nue et découverte, gisant dans ton sang.

Puis vient le revirement dramatique introduit par le mot « mais » (verset 15). S’ensuit une longue tirade sur l’horrible ingratitude dont elle a fait preuve envers l’Éternel pour toute la bonté dont Il l’a comblée. Après tous les bienfaits et privilèges qui lui ont été accordés, le moment vient où elle oublie Celui qui lui a donné tout cela. Elle se fie à sa beauté et oublie Celui qui lui a donné cette beauté, à qui elle la doit (Deu 32:15).

Dans son orgueil et sa fierté, elle Lui devient infidèle et se livre à la débauche, elle se prostitue. Comme elle s’abaisse ! Elle se livre à la prostitution avec tous ceux qui passent, c’est-à-dire avec tous les nations qu’elle rencontre. Elle donne sa beauté, qui devrait être réservée à l’Éternel, à des étrangers. Nous voyons que cette évolution commence déjà à l’époque de Salomon. Salomon, avec son amour pour de nombreuses femmes, fait aussi entrer les dieux de ces femmes dans sa maison (1Roi 11:1-8).

Ce que Jérusalem a reçu de l’Éternel comme parure pour elle-même est utilisé pour embellir les lieux où elle pratique sa prostitution idolâtre (verset 16). Elle agit comme les prostituées, qui ont aussi l’habitude de décorer leurs lits pour inciter les hommes à la débauche (Pro 7:15-17). Son comportement est sans pareil. Nous entendons la douleur dans la voix de l’Éternel lorsqu’Il dit comment elle utilise les ornements d’or et d’argent qu’Il lui a donnés pour en faire des idoles, se prosterner devant elles et se livrer ainsi à la prostitution (verset 17).

Elle utilise une autre partie des magnifiques vêtements que l’Éternel lui a donnés pour décorer ses idoles (verset 18 ; Jér 10:9). Elle dépose ensuite « mon huile et mon encens » devant ces idoles parées. L’Éternel est mis de côté, banni, grossièrement insulté. En traitant ainsi tout ce qu’Il lui a donné dans sa miséricorde et son amour, elle ne Lui épargne aucune offense. Aussi la nourriture qu’Il lui a donnée et qui l’a rendue si belle est offerte en odeur agréable aux idoles des nations (verset 19). Dans les paroles « il en a été ainsi », nous entendons à quel point l’Éternel est profondément attristé.

Comme si toutes ces horribles prostitutions ne suffisaient pas, elle offre aussi ses enfants, qu’elle Lui a enfantés, en sacrifice aux idoles (verset 20). Les enfants qui Lui appartiennent en vertu de l’alliance (Deu 14:1 ; Ésa 1:2), Lui sont ôtés. Ils sont égorger puis offerts en holocauste (verset 21 ; 2Roi 16:3 ; 17:17 ; 21:6 ; Psa 106:37 ; Jér 32:35).

Les parents n’ont pas de droit absolu sur leurs enfants. Dieu donne la vie et elle Lui appartient. Cependant, d’innombrables parents ne se soucient pas de Dieu. Aussi dans les familles chrétiennes, les parents oublient souvent qu’ils ont reçu leurs enfants pour les élever pour Dieu (Éph 6:4). Beaucoup de parents veulent que leurs enfants répondent à leurs idéaux, afin de pouvoir s’en glorifier. Ils ne se rendent pas compte qu’ils sacrifient ainsi leurs enfants aux idoles modernes.

En commettant toutes ces abominations et ces prostitutions, Jérusalem ne s’est pas souvenue son passé et donc pas du tout ce que l’Éternel a fait pour elle par la suite (verset 22). Jérusalem doit littéralement tout à l’Éternel. Alors qu’elle était complètement désemparée, nue et exposée, gisant dans son sang, Il a eu pitié d’elle avec un amour éternel. Il l’a sauvée de cette misère. Mais elle a complètement oublié tous ses bienfaits.

Ne sommes-nous pas souvent oublieux nous aussi ? Si nous oublions d’où nous venons et ce que le Seigneur a fait pour nous, nous pouvons tomber dans les péchés les plus graves et les atrocités les plus horribles. C’est pourquoi il est si important que nous disions avec notre cœur : « Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. » (Psa 103:2).

23 - 29 Jérusalem continue de pécher

23 Et il arriva, après toutes tes iniquités, – malheur, malheur à toi, dit le Seigneur, l’Éternel, – 24 que tu t’es bâti un lieu de débauche et que tu t’es fait un haut lieu dans toutes les places : 25 au bout de chaque chemin tu as bâti ton haut lieu, et tu as rendu ta beauté abominable, et tu t’es découverte à tout passant, et tu as multiplié tes prostitutions. 26 Et tu as commis fornication avec les fils de l’Égypte, tes voisins, au corps vigoureux ; et tu as multiplié tes prostitutions pour me provoquer à colère. 27 Et voici, j’ai étendu ma main sur toi, et j’ai diminué ce qui t’était assigné, et je t’ai livrée à la volonté de celles qui te haïssent, les filles des Philistins, qui ont honte de tes voies d’infamie. 28 Et tu as commis fornication avec les fils d’Assur, parce que tu ne pouvais être rassasiée ; tu as commis fornication avec eux, et même tu n’as pas été rassasiée. 29 Et tu as multiplié tes prostitutions avec un pays de marchands, la Chaldée, et même avec cela tu n’as pas été rassasiée.

Le mal que commet Jérusalem n’a pas de fin (verset 23). Le Seigneur, l’Éternel (Adonai Yahvé) prononce deux fois « malheur » à ce sujet, tant cela Lui est odieux. Jérusalem continue à pratiquer l’idolâtrie, bâtit un lieu de débauche et fait un haut lieu dans toutes les places  (verset 24). Elle n’utilise pas seulement les hauteurs existantes, mais en ajoute de nouvelles à sa guise.

Les hauteurs sont bâties aux lieux les plus fréquentés, au bout de chaque chemin, afin de s’y adonner sans vergogne à la prostitution spirituelle (verset 25). Jérusalem est un partenaire commercial attrayant, qui abuse de manière odieuse de son attrait pour nouer des relations avec d’autres nations. Elle s’enfonce profondément dans la dépravation pour plaire aux autres. Elle s’enfonce aussi largement dans la dépravation, car elle n’exclut personne de ses prostitutions.

L’Éternel mentionne certaines des prostitutions les plus importantes. Jérusalem commet « fornication avec les fils de l’Égypte », c’est-à-dire qu’elle adopte les dieux des Égyptiens et les sert (verset 26). Cela a commencé à l’époque du roi Salomon. Cela fait peut-être aussi référence au courant politique en Israël qui a cherché refuge auprès de l’Égypte et qui a suivi les coutumes égyptiennes. La stature imposante des Égyptiens était peut-être un sujet d’envie pour Jérusalem. Elle voulait aussi lui ressembler et impressionner. Jérusalem importait en quelque sorte la culture égyptienne. C’est un camouflet pour l’Éternel, qui veut habiter à Jérusalem et qui a délivré son peuple d’Égypte. Jérusalem suscite sa colère par ce désir des coutumes d’Égypte.

Nous devons aussi réaliser que nous faisons un grand tort à l’Éternel lorsque nous redonnons une place aux choses du monde dans notre vie. Il nous a retirés « du présent siècle mauvais » (Gal 1:4). Comment pourrions-nous rechercher d’une manière ou d’une autre ce dont Il nous a retirés et lui consacrer une place dans notre vie pour y trouver notre soutien ? Nous ressemblons alors à un chien qui est retourné à ce qu’il avait vomi lui-même ou à une truie lavée qui va se vautrer à nouveau au bourbier (2Pie 2:22). Si nous faisons cela, nous provoquons sa colère et Il devra nous punir. « Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle » (2Tim 2:13), c’est-à-dire fidèle à Lui-même, ce qui signifie qu’Il nous rencontrera dans sa fidélité si nous empruntons le chemin de l’infidélité.

L’Éternel étend sa main sur Jérusalem pour la juger et diminue sa part de nourriture en permettant à l’ennemi de prendre le contrôle du pays et donc de la moisson (verset 27). À l’époque des juges, ce sont principalement les Philistins que l’Éternel utilise pour châtier son peuple (Jug 10:7 ; 15:11 ; 1Sam 4:1-10). Ils sont à cette époque les ennemis héréditaires d’Israël et le sont toujours aujourd’hui. Même eux voient le comportement honteux de Jérusalem. Les « filles des Philistins » désignent les villes des Philistins.

Après s’être livrée à l’idolâtrie de l’Égypte, Jérusalem se livre à la prostitution « avec les Assyriens », c’est-à-dire qu’elle embrasse les idoles de l’Assyrie (verset 28). Ces idoles sont introduites à Jérusalem par les rois Achaz et Manassé (2Roi 16:7 ; 21:3). Jérusalem est vraiment insatiable dans son désir d’idolâtrie. La prostitution avec les Assyriens désigne aussi le parti qui cherche le soutien politique et militaire du roi d’Assyrie (2Chr 28:16 ; Osé 5:13 ; 7:11).

Après que l’Assyrie a cessé d’être une puissance mondiale et que Babylone a pris le pouvoir, Jérusalem cherche à établir des relations commerciales avec la Chaldée, c’est-à-dire Babylone (verset 29). Cela ouvre la porte à l’entrée de l’idolâtrie babylonienne. Et comme un refrain horrible, il résonne, que même avec cela elle n’as pas été rassasiée.

30 - 34 Jérusalem, une prostituée particulière

30 Oh ! que ton cœur est faible, dit le Seigneur, l’Éternel, que tu aies fait toutes ces choses, l’œuvre d’une prostituée éhontée, 31 te bâtissant ton lieu de débauche au bout de chaque chemin ; et tu as établi ton haut lieu dans toutes les places. Et tu n’es pas comme une prostituée, en ce que tu dédaignes le salaire : 32 femme qui commets l’adultère, tu prends des étrangers à la place de ton mari. 33 On fait des cadeaux à toutes les prostituées ; mais toi, tu fais tes cadeaux à tous tes amants, et tu les engages par des présents à venir vers toi de tous côtés, pour tes prostitutions. 34 Et il arrive chez toi, dans tes prostitutions, le contraire de [ce qui se voit] chez les femmes : on ne te suit pas pour commettre fornication ; c’est toi qui donnes des présents, et on ne t’en donne pas, en cela tu fais le contraire.

Le cœur de Jérusalem est complètement accaparé par la prostitution (verset 30). Elle est devenue la plus effrontée de toutes les prostituées. Elle a suivi sans vergogne tous les dieux des nations et s’est prosternée pour eux au bout de chaque chemin. Elle se tient là, son salaire de prostituée à la main (verset 31). De plus, elle n’est même pas une véritable prostituée qui a reçu de l’argent pour son acte répugnant. C’est une femme qui ne s’intéresse qu’à la prostitution, à l’adultère. C’est comme une femme qui s’offre à des hommes étrangers par pure luxure. C’est la plus grande infidélité envers son propre Mari, l’Éternel (verset 32).

Sa prostitution est pire que celle d’une femme non-mariée, car elle méprise la promesse solennelle de fidélité. La prostitution de Jérusalem est d’autant plus horrible que le peuple appartient à l’Éternel en vertu de l’alliance faite avec Lui et qu’elle est tenu de Le servir exclusivement. À cela s’ajoute le fait que l’Éternel a établi sa demeure dans cette ville. À cette époque, il n’y a aucun autre lieu sur terre où les hommes peuvent Lui offrir des sacrifices que le temple de Jérusalem.

L’argent de la prostitution qu’elle tient dans sa main sert à payer tous ceux qui veulent se livrer à la prostitution avec elle (verset 33). Non seulement elle ne méprise l’argent de la prostitution, mais elle paie une récompense ou offre un présent à chaque idole qu’elle voit. Elle apporte des offrandes précieuses à des dieux étrangers et paie un tribut à des nations étrangères pour s’assurer leur soutien (verset 34). Elle est ainsi devenue le contraire d’une prostituée ‘normale’ qui se fait payer pour ses services répugnants, et elle est tombée plus bas que cette femme déjà si profondément déchue.

35 - 43 Jérusalem jugée par ses amants

35 C’est pourquoi, prostituée, écoute la parole de l’Éternel : 36 Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Parce que ton argent a été dissipé, et que ta nudité a été découverte à tes amants par tes prostitutions, et à toutes les idoles de tes abominations, et à cause du sang de tes fils que tu leur as livrés ; 37 à cause de cela, voici, je rassemble tous tes amants avec lesquels tu te plaisais, et tous ceux que tu as aimés, avec tous ceux que tu as haïs ; et je les rassemblerai de toutes parts contre toi, et je leur découvrirai ta nudité, et ils verront toute ta nudité. 38 Et je te jugerai du jugement des femmes adultères et de celles qui versent le sang, et je te livrerai au sang de la fureur et de la jalousie ; 39 et je te livrerai entre leurs mains, et ils abattront ton lieu de débauche et démoliront tes hauts lieux ; et ils te dépouilleront de tes vêtements, et prendront tes objets de parure, et te laisseront nue et découverte. 40 Et on fera monter contre toi un rassemblement [d’hommes], et ils te lapideront avec des pierres, et te transperceront avec leurs épées ; 41 et ils brûleront tes maisons par le feu, et exécuteront sur toi des jugements aux yeux de beaucoup de femmes. Et je te ferai cesser de commettre fornication, et, des présents aussi, tu n’en donneras plus. 42 Et je satisferai ma fureur sur toi, et ma jalousie se retirera de toi ; et je me tiendrai tranquille, et je ne me courroucerai plus. 43 Parce que tu ne t’es pas souvenue des jours de ta jeunesse, et que tu m’as irrité par toutes ces choses, voici, moi aussi je fais retomber sur ta tête [ce que mérite] ta conduite, dit le Seigneur, l’Éternel ; et tu ne commettras pas l’infamie par-dessus toutes tes abominations.

La parole de l’Éternel vient à la ville (verset 35). L’Éternel l’appelle par le nom qu’elle mérite, celui de « prostituée ». Puis il prononce son jugement. Il commence par énumérer brièvement les actes répugnants qui rendent ce jugement nécessaire (verset 36). Ce sont les péchés de fornication et sacrifier les hommes. Il rassemblera ses amants, les nations avec lesquelles Jérusalem s’est alliée et dont elle a servi les idoles, aussi tous ceux qui sont restés ou sont redevenus ses ennemis (verset 37).

Ce sera une grande armée d’ennemis qui montera contre elle pour l’humilier profondément. Les ennemis la traiteront comme des prostituées et des femmes adultères qui sont exposées nues à la honte (verset 38). Livrer « au sang de la fureur » signifie que Jérusalem sera punie de mort. Elle a versé le sang en sacrifiant les hommes et, pour cela, son sang sera versé (Gen 9:6). Dans le sillage de l’adultère et de l’idolâtrie, elle a commis des meurtres. L’adultère et le meurtre vont souvent de pair. Nous le voyons même chez le roi David, qui, après son adultère avec Bath-Shéba, fait tuer son mari Urie.

La « jalousie » de l’Éternel, c’est-à-dire sa jalousie provoquée par l’adultère, la rupture de l’alliance, punira leur infidélité et leurs meurtres. Il livrera la ville aux nations dont elle a servi les idoles (verset 39). Il la livrera aux Babyloniens. Dans cet empire, tous les autres nations conquises par Babylone sont représentées. Ils dépouilleront la ville de ses vêtements et de ses bijoux et la laisseront nue et découverte, c’est-à-dire rasée jusqu’au sol. Elle redeviendra ainsi comme autrefois, à l’époque de ses origines, lorsque l’Éternel l’a trouvée (verset 6 ; cf. Osé 2:5a).

Les ennemis monteront en masse contre Juda et Jérusalem et sèmeront la mort et la destruction autour d’eux (verset 40). La lapidation qu’elle subira est une punition pour les femmes adultères (Jn 8:4-5a ; Deu 22:21). Cette lapidation aura lieu littéralement lorsque les habitants de la ville seront ensevelis et écrasés sous les décombres lors du siège et de la prise de la ville. Ils brûleront les maisons (verset 41).

« Beaucoup de femmes » verront cela se produire sous leurs yeux comme un exemple effrayant pour ne pas commettre fornication. Les « beaucoup de femmes » sont une image des villes et des nations qui voient la désolation de Jérusalem. Alors, la fornication sera éradiquée. Il n’y aura plus aucun désir de commettre fornication. Personne ne voudra plus avoir affaire à elle. L’attrait de la ville s’est transformé en répulsion. La ville est aussi si appauvrie qu’elle ne peut plus payer le salaire des prostituées et ne peut donc plus acheter d’amants. Alors la fureur de l’Éternel reposera sur eux et sera satisfaite (verset 42). Sa colère s’est calmée.

Nous trouvons donc dans les versets précédents trois punitions qui peuvent être infligées à une prostituée en Israël et qui sont appliquées à Jérusalem :
1. Elle est d’abord attachée nue au pilori et ainsi exposée à l’opprobre des passants (verset 39).
2. Ensuite, elle est lapidée (verset 40).
3. Enfin, elle est brûlée par le feu (verset 41).

Une fois encore, l’Éternel explique pourquoi Il doit lui infliger tout cela (verset 43). Il a fait retomber sur sa tête sa conduite d’égarement et d’infidélité. Elle n’est pas souvenue des jours de sa jeunesse, où Il avait tant pris soin d’elle, et elle ne L’a pas servi avec gratitude. Au contraire, elle L’a bouleversé, profondément choqué. Ses jugements ont pour but qu’elle cesse ses abominations, c’est-à-dire son idolâtrie, et qu’elle ne se comporte plus de manière honteuse.

44 - 52 Jérusalem comparée à ses ‘sœurs’

44 Voici, tous ceux qui font des proverbes feront un proverbe sur toi, disant : “Telle mère, telle fille !” 45 Tu es la fille de ta mère qui avait en horreur son mari et ses enfants ; et tu es la sœur de tes sœurs qui avaient en horreur leurs maris et leurs enfants. Votre mère était une Héthienne, et votre père était un Amoréen. 46 Et ta sœur, l’aînée, c’est Samarie qui demeure à ta gauche, elle et ses filles ; et ta jeune sœur qui demeure à ta droite, c’est Sodome et ses filles. 47 Mais tu n’as pas marché dans leurs voies, et tu n’as pas fait selon leurs abominations ; mais, comme si c’était bien peu, tu t’es corrompue dans toutes tes voies plus qu’elles. 48 [Aussi vrai que] je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel : Sodome ta sœur, elle et ses filles, n’a pas fait comme tu as fait, toi et tes filles ! 49 Voici, c’est ici l’iniquité de ta sœur Sodome : orgueil, abondance de pain et insouciant repos, elle les a possédés, elle et ses filles ; mais elle n’a pas fortifié la main de l’affligé et du pauvre. 50 Elles se sont élevées et ont commis des abominations devant moi ; et je les ai ôtées lorsque je l’ai vu. 51 Et Samarie n’a pas péché selon la moitié de tes péchés ; tu as multiplié plus qu’elles tes abominations, et tu as justifié tes sœurs par toutes tes abominations que tu as commises. 52 Toi aussi, toi qui as jugé tes sœurs, porte ta confusion à cause de tes péchés, par lesquels tu as agi plus abominablement qu’elles ; elles sont plus justes que toi. Et toi aussi, sois honteuse et porte ta confusion, parce que tu as justifié tes sœurs.

L’Éternel continue à présenter à Jérusalem ses péchés. Il utilise un proverbe pour montrer clairement qu’elle n’est pas meilleure que la mère païenne dont la ville est issue (verset 44). La mère est une femme infidèle qui n’éprouve aucun amour naturel pour son mari et ses enfants (verset 45). Jérusalem est pareille. Elle est aussi la sœur de ses sœurs, qui ont le même dégoût pour l’amour naturel. Le terme « sœurs » désigne les villes de Jérusalem, Samarie et Sodome. L’origine païenne réside dans le lien entre les Séthiens et les Amoréens. Jérusalem est tout aussi idolâtre que ces nations.

L’Éternel indique Jérusalem à Samarie et appelle cette ville la « sœur aînée » de Jérusalem (verset 46). Samarie désigne l’ensemble du territoire des dix tribus, qui est beaucoup plus vaste que celui de Juda. Elle est située à gauche de Jérusalem, c’est-à-dire au nord de celle-ci, car la direction du regard est orientée vers l’orient. L’autre sœur, Sodome, est « la jeune sœur » de Jérusalem. Sodome se trouve à droite, ou au sud, de Jérusalem. Cette ville est qualifiée de «la jeune sœur » car elle possède un territoire plus petit. « Ses filles » désigne les villes environnantes de Samarie et de Sodome.

Ensuite, l’Éternel souligne les voies que ces villes ont empruntées (verset 47). Jérusalem sait bien ce qui est arrivé à Samarie et à Sodome à cause de leur apostasie vis-à-vis de l’Éternel : elles ont péri. Jérusalem n’a toutefois pas tenu compte de cet avertissement, mais a fait pire qu’elles. Jérusalem a surpassé les deux autres villes dans leurs péchés (cf. Mt 11:23-24 ; 2Chr 33:9 ; Jér 3:11 ; Lc 10:12). Par un serment, l’Éternel confirme son observation selon laquelle Sodome et ses habitants n’ont pas péché aussi gravement que Jérusalem (verset 48).

Pour le prouver, l’Éternel énumère les péchés abominables de Sodome (versets 49-50). Il ressort de cette énumération que les péchés de Sodome ne se limitaient pas aux péchés sexuels abominables dont la ville était remplie (Gen 18:20-21 ; 19:4-5). Dieu a richement béni Sodome en lui accordant une prospérité naturelle (Gen 13:10). Mais au lieu de Le remercier pour cela, elle était pleine d’elle-même, pleine d’égoïsme, comme le dit aussi le Seigneur Jésus (Lc 17:28).

Sodome était un État de droit parfaitement organisé, avec la liberté du commerce et de la circulation, où chacun avait à manger et à boire. Cependant, elle ne pensait qu’à elle-même et non aux autres. Tout servait à satisfaire ses propres plaisirs. Cela a été le terreau fertile pour que toutes sortes d’actes immoraux et d’atrocités se développent et soient commis devant Dieu. C’est pourquoi Dieu a renversé la ville dès qu’Il l’a vue (verset 50 ; Gen 18:21 ; 19:24-25). Pourtant, cette ville ne s’est pas rendue coupable d’infidélité, comme Jérusalem.

Ce que nous voyons à Sodome, nous le voyons aussi à notre époque. Tout tourne autour de la prospérité. Tout le monde doit devenir de plus en plus riche, avoir de plus en plus d’argent à dépenser, pouvoir profiter de plus en plus. Cette cupidité est parfois masquée par un peu d’argent donné aux pays en développement, mais cela n’enlève rien à la débauche effrénée. Sur ce terrain, la débauche sexuelle sévit, rejetant avec le plus grand mépris toutes les limites fixées par Dieu.

Ensuite l’Éternel dirige le regard de Jérusalem vers Samarie (verset 51). Cette ville n’a pas commis la moitié des péchés de Jérusalem. Face à toutes les abominations commises par Jérusalem, ses sœurs Sodome et Samarie semblent justes. C’est une affirmation très forte. Elle vise à faire comprendre à Jérusalem l’énorme culpabilité qu’elle a accumulée en raison de son comportement méchant. Cela ne signifie bien sûr pas que la culpabilité de Sodome et de Samarie s’en trouve réduite. Il s’agit simplement de montrer que leur culpabilité semble minime par rapport à celle de Jérusalem.

Sodome et Samarie ont reçu la punition qu’elles méritaient pour une culpabilité moindre que celle de Jérusalem. C’est pourquoi Jérusalem portera certainement sa confusion (verset 52). La ville s’est aussi permis, dans son orgueil, de juger Sodome et Samarie, tout en étant complètement aveugle à ses propres péchés horribles. Une fois de plus, l’Éternel dit que ses propres péchés sont si horribles que Sodome et Samarie semblent justes en comparaison. Il appelle la ville d’être honteux et à porter son opprobre.

53 - 59 Promesse de rétablissement

53 Et je tournerai [en délivrance] leur captivité, la captivité de Sodome et de ses filles, et la captivité de Samarie et de ses filles, et la captivité de tes captifs au milieu d’elles, 54 afin que tu portes ta confusion, et que tu sois confuse de tout ce que tu as fait, en ce que tu les consoles. 55 Et tes sœurs, Sodome et ses filles, retourneront à leur ancien état, et Samarie et ses filles retourneront à leur ancien état ; et toi et tes filles, vous retournerez à votre ancien état. 56 Et Sodome, ta sœur, n’a pas été mentionnée par ta bouche, au jour de ton orgueil, 57 avant que ton iniquité soit découverte, comme au temps des outrages des filles d’Aram et de toutes celles d’alentour, des filles des Philistins, qui te méprisaient de toutes parts. 58 Ton infamie et tes abominations, tu les portes, dit l’Éternel. 59 Car ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : – Je te ferai comme tu as fait, toi qui as méprisé le serment et rompu l’alliance.

Puis, soudainement, il est question d’un tournement par l’Éternel (verset 53). Il va renverser la situation dans laquelle se trouvent Sodome et les villes voisines, Samarie et les villes environnantes, ainsi que Jérusalem. Quelle est grande la miséricorde de Dieu ! À la confusion de Jérusalem, ce rétablissement se produira d’abord à Sodome et à Samarie (verset 54). La consolation dont il est question ici est aussi à la confusion de Jérusalem, car c’est la consolation pour Sodome et Samarie que leur méchanceté a été moins grave que celle de Jérusalem.

L’Éternel rétablira ces trois villes, leurs habitants et les villes voisines dans leur ancien état, c’est-à-dire dans l’état où elles se trouvaient avant qu’elles ne commettent leurs abominations (verset 55). Dans son orgueil, Jérusalem n’a même pas voulu prononcer le nom de Sodome (verset 56). Cela s’est produit à une époque où le péché de Jérusalem n’était pas encore pleinement révélé (verset 57). Mais ce péché est maintenant clairement révélé. De ce fait, Jérusalem est désormais elle-même l’objet du mépris du peuple qui l’entourent. Son comportement honteux et ses atrocités pèseront sur elle (verset 58).

Tout cela arrive à Jérusalem parce qu’elle a méprisé le serment par lequel elle s’était engagée envers l’Éternel (verset 59). Ce que Jérusalem a fait à l’Éternel, Il le fera maintenant à la ville. Il rompra aussi son alliance avec Jérusalem et la jettera dans l’opprobre et la honte.

Le fait que le verset 55 parle d’un rétablissement de Sodome soulève la question de savoir comment cela peut se produire. Après tout, Sodome a été complètement détruite. Aucun Sodomite n’a survécu et la région de Sodome est devenue un désert éternel (Deu 29:22 ; Ésa 1:9 ; Jér 49:18 ; 2Pie 2:6 ; Jud 1:7). Qu’en est-il alors du rétablissement dont parle ici l’Éternel ? Les commentaires ne donnent pas de réponse univoque à cette question.

Le célèbre exégète allemand Keil part du principe que ce verset parle de la Sodome littérale. Cependant, il n’y voit pas une restauration sur la terre, mais l’accomplissement de cette prophétie dans l’éternité. À la lumière de ce que nous lisons à ce sujet dans la lettre de Jude, cela ne peut toutefois pas être l’explication. Là nous lisons : « Ainsi Sodome, Gomorrhe et les villes d’alentour, qui s’étaient abandonnées à la fornication de la même manière qu’eux et étaient allées après une autre chair, sont là comme exemple, subissant la peine d’un feu éternel » (Jud 1:7). L’explication de Keil s’apparente même à la faux doctrine de la réconciliation universelle. C’est pourquoi les adeptes de la doctrine de la réconciliation universelle utilisent ce verset comme argument pour étayer leur faux doctrine. C’est ce qui ressort d’une correspondance que j’ai eue avec un adepte de cette doctrine.

Parmi les différentes explications, celle qui me semble la plus convaincante est celle que je soumets aussi à la réflexion du lecteur. À Sodome, nous pouvons penser à Lot et à sa descendance. Lot et ses filles ont finalement été les seuls à échapper au jugement que Dieu a prononcé sur Sodome. La descendance de Lot, qu’il a engendrée avec ses filles, se compose d’Ammon et de Moab (Gen 19:30-38). Selon cette explication, la restauration de Sodome se produira en réalité dans la restauration d’Ammon et de Moab (Jér 48:47 ; 49:6).

60 - 63 La nouvelle alliance avec Jérusalem

60 Mais je me souviendrai de mon alliance avec toi dans les jours de ta jeunesse, et j’établirai pour toi une alliance éternelle. 61 Et tu te souviendras de tes voies ; et tu seras confuse, quand tu recevras tes sœurs, tes aînées, avec celles qui sont plus jeunes que toi, et que je te les donnerai pour filles, mais non pas selon ton alliance. 62 Et j’établirai mon alliance avec toi, et tu sauras que je suis l’Éternel ; 63 afin que tu te souviennes, et que tu sois honteuse, et que tu n’ouvres plus la bouche, à cause de ta confusion, quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait, dit le Seigneur, l’Éternel.

Dans sa fidélité inébranlable, qui contraste si fortement avec l’infidélité de Jérusalem, l’Éternel se souviendra de son alliance avec eux dans les jours de leur jeunesse (verset 60). Il fera une nouvelle alliance et l’accomplira Lui-même (Jér 31:31-34 ; 32:40 ; Héb 8:6-13). Comme il s’agit d’une alliance unilatérale qui dépend uniquement de sa fidélité, c’est une « alliance éternelle ». Elle ne peut être rompue, car Il ne peut devenir infidèle (2Tim 2:13). Sa bénédiction viendra sur Jérusalem, car Il lui accordera son pardon et une nouvelle vie qui aspirera à Lui obéir.

Pour pouvoir profiter des bénédictions de cette alliance, Jérusalem se repentira et se convertira (verset 61). Elle aura profondément honte de ses péchés et des voies qu’elle a empruntées. Consciente de cela, elle acceptera les autres nations et ne les méprisera plus. Jérusalem sera une mère et accueillera d’autres nations comme ses filles. Ces nations lui seront données par l’Éternel. Il ne le fera pas sur la base de sa première alliance avec elle, qu’elle a si honteusement rompue. Il le fera sur la base de la nouvelle alliance qu’Il fera avec elle (verset 62). Ainsi, elle saura qu’Il est l’Éternel.

Le fait qu’Il agisse avec miséricorde envers elle en vertu de la nouvelle alliance provoquera chez elle de la honte (verset 63). Elle se rendra compte que cela est immérité et ne fera pas de grands discours, car elle se souviendra de l’opprobre qui lui est tombé dessus à cause de ses péchés. En même temps, tous les doutes concernant son adoption par l’Éternel auront disparu, car Il aura pardonné ou fait propitiation pour tout ce qu’elle a fait de mal. Quel mot impressionnant que « tout » ! Nous voyons dans ce chapitre tout ce que cela implique. Tout cela, sans aucune exception, est compris dans le pardon ou la propitiation.

Ce pardon ou cette propitiation et cette fin glorieuse de Jérusalem ne peuvent exister que parce que le Seigneur Jésus a versé son précieux sang. Dieu agit sur la base de ce que son Fils a accompli. Il a rempli toutes les conditions de la nouvelle alliance et c’est pourquoi la bénédiction pour le peuple de Dieu peut enfin venir. Face à tant de péchés énumérés en détail dans ce chapitre, il y a l’œuvre suprême de Christ, à qui toute la gloire appartient pour l’éternité.

Cette histoire peut aussi nous interpeller. Notre origine et notre comportement (versets 3-4) ne méritent pas l’amour. « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés [...] alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ » (Éph 2:4-5a). Comment réagissons-nous à cet amour qui nous a été témoigné ?

Lis la suite dans Ézéchiel 17

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© 2023 Licence: CC BY-ND. Texte de la Bible: Traduction révisée. Traduction légèrement moins littérale que la version J.N. Darby, dans la langue française actuelle. Bibles et Publications Chrétiennes, Valence https://editeurbpc.com/bible/traduction-revisee.

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