Introduction
Le dernier psaume des cantiques des degrés en constitue la conclusion majestueuse. Il n’y a plus de prières ni de supplications, ni de raisons concrètes qui appellent à la louange. Ce dernier cantique des degrés se caractérise par une louange spontanée (versets 1-2) et une bénédiction (verset 3). Les psaumes précédents ont bien sûr donné plein de raisons pour louer spontanément. La bénédiction est celle de l’Éternel que les sacrificateurs peuvent transmettre au peuple (cf. Nom 6:24-26).
Le Psaume 133 et le Psaume 134 sont liés. Ils commencent tous les deux par le même mot hébreu ‘hinneh’, traduit par « voici ».
1 - 2 Appel à bénir Dieu
1 Cantique des degrés. Voici, bénissez l’Éternel, vous, tous les serviteurs de l’Éternel, qui vous tenez durant les nuits dans la maison de l’Éternel ! 2 Élevez vos mains dans le lieu saint, et bénissez l’Éternel !
Le Psaume 134 est le dernier « cantique des degrés » (verset 1a) de la série de quinze qui commence avec le Psaume 120. Au Psaume 120, les pèlerins des dix tribus sont dans un pays étranger, à Méshec et à Kédar (Psa 120:5), et le pèlerinage doit encore commencer. Ici, ils sont à Jérusalem et se sont joints au reste fidèle des deux tribus. Ensemble, ils appellent « tous les serviteurs de l’Éternel », les sacrificateurs et les Lévites, à louer l’Éternel (verset 1b).
Aux versets 1-2, bénir signifie louer. Louer, c’est dire de bonnes choses à Dieu. Au verset 3, bénir, c’est attendre de bonnes choses de Dieu pour les hommes. C’est ce que nous voyons dans le royaume de paix : des hommes qui louent l’Éternel et la bénédiction de l’Éternel qui est souhaitée aux hommes. Au Psaume 133, la bénédiction de l’Éternel descend sur Israël (Psa 133:3). Au Psaume 134, la louange d’Israël monte vers l’Éternel (versets 1-2) et la bénédiction de l’Éternel passe par Israël vers le monde (verset 3 ; Rom 11:12).
Les serviteurs de l’Éternel tiennent « durant les nuits dans la maison de l’Éternel ». Le service sacerdotal durant la nuit est lié aux fêtes de l’Éternel, et en particulier à leur préparation, comme nous le lisons en Ésaïe 30 : « Il y aura parmi vous un cantique, comme dans la nuit où l’on se sanctifie pour une fête, et une joie du cœur, comme [chez] ceux qui, au son de la flûte, montent vers la montagne de l’Éternel, vers le rocher d’Israël » (Ésa 30:29). Dans l’Ancien Testament, on ne lit rien sur des services au temple durant la nuit. Le Talmud mentionne que durant la fête des tabernacles, on chantait des cantiques durant la nuit.
Dans l’église du Nouveau Testament, chaque frère a reçu le privilège de louer Dieu en tant que voix de l’ensemble de l’église locale (1Cor 14:26). Ils sont tous appelés à le faire. C’est un grand privilège de louer Dieu en tant que peuple sacerdotal dans l’église, la maison de Dieu (1Pie 2:5). Cela se passe durant la nuit, l’obscurité spirituelle qui enveloppe le monde sans Dieu. Dieu désire que nous soyons dans la lumière de son temple pour Le louer dans cette obscurité.
Les serviteurs de l’Éternel doivent élever leurs mains dans ou vers le sanctuaire (verset 2). Le fait d’élever les mains indique aussi une attitude de prière (Psa 28:2 ; Lam 3:41) ; ici, c’est une expression d’adoration (cf. Néh 8:7 ; Psa 63:5). Avec les mains, on élève pour ainsi dire l’offrande vers le sanctuaire, l’habitation de Dieu, c’est-à-dire vers Dieu Lui-même.
3 Prière de bénédiction
3 Que l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion !
La bénédiction souhaitée au peuple ne vient pas cette fois-ci du ciel, mais de Sion, car c’est là que se trouve l’arche. Prophétiquement, il s’agit de la présence de Christ, car l’arche n’existera plus alors (Jér 3:16). La bénédiction va partout où se trouve le peuple de Dieu, et couvre tous les aspects de sa vie. En effet, la bénédiction vient de Celui « qui a fait les cieux et la terre ». Il est le Dominateur de l’univers qui pense à tous et qui se préoccupe d’eux pour les bénir.