Psaumes

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Psaumes 119

Le chant de louange

Introduction 1 - 8 /aleph/ Le commencement 9 - 16 /beth/ Habiter auprès de l’Éternel 17 - 24 /gimel/ Marcher comme un étranger 25 - 32 /dalet/ La porte et le chemin de la vie 33 - 40 /he/ Intelligence 41 - 48 /vav/ Le ciel et la terre connectés 49 - 56 /zayin/ Se souvenir 57 - 64 /het/ Nouveau 65 - 72 /tet/ Le bien après les souffrances 73 - 80 /yod/ Fait par les mains de Dieu 81 - 88 /kaf/ Couvert par la main de Dieu 89 - 96 /lamed/ L’enseignement du berger 97 - 104 /mem/ Envie de la Parole 105 - 112 /nun/ Des souffrances à la gloire 113 - 120 /samech/ Protégé 121 - 128 /ayin/ Vue sur la source 129 - 136 /pe/ La bouche ouverte 137 - 144 /tsade/ Le juste 145 - 152 /qof/ Crier dans la détresse 153 - 160 /resh/ La somme 161 - 168 /shin/ Tribulation 169 - 176 /tav/ Le signe de la croix

Introduction

Le livre des Psaumes est le cœur de la Bible. Le Psaume 119 est le cœur du cinquième livre des Psaumes. Dans ce psaume, on entend battre le cœur du reste fidèle d’Israël. Ce psaume renvoie à la Parole et annonce prophétiquement le temps où le reste reviendra à l’Éternel et à sa Parole.

La caractéristique de ce psaume est que, par le ministère de l’Esprit, la loi est écrite dans le cœur du reste fidèle (2Cor 3:8 ; cf. Psa 40:9 ; Ézé 36:27). C’est grâce au sang de la nouvelle alliance (Jér 31:31-34). La loi est mentionnée dans presque tous les versets, où d’autres noms que ‘loi’ sont aussi utilisés. Seuls les versets 84,121,122 et 132 ne font pas référence à la loi.

Des synonymes sont aussi utilisés pour le mot ‘loi’. Les Juifs parlent de huit synonymes différents pour ‘loi’, ce qui montre la richesse de la loi et de la parole de Dieu dans son ensemble. Ça permet au psalmiste de parler de la diversité de la Parole et ça nous aide à mieux voir et apprécier la richesse de la parole de Dieu. Cinq de ces huit synonymes ont déjà été utilisés dans la description de la parole de Dieu au Psaume 19 (Psa 19:8-12).

Les huit mots utilisés par le psalmiste sont :

1. Loi (Thora, 25 fois) = enseignement, instruction – la loi comme enseignement de la volonté de l’Éternel : « Qui garde la loi est un fils intelligent » (Pro 28:7a). La loi signifie aussi :
- ‘l’ensemble de l’Ancien Testament’,
- ‘les cinq livres de Moïse’,
- les exigences de l’ancienne alliance qui sont nécessaires pour recevoir la vie (voir par exemple la lettre aux Romains et la lettre aux Galates).

2. Parole (Dabar, 24 fois) = exposé ordonné dans un discours – la forme ou le moyen par lequel l’Éternel communique sa volonté. C’est chaque mot qui sort de la bouche de Dieu.

3. Promesse (Imrah, 19 fois) = proverbe, dicton, déclaration – expression de la volonté de l’Éternel dans ce qu’Il dit.

4. Commandement (Mitzvah, 22 fois) – prescription exigeant l’obéissance ; devoir ou responsabilité imposé. Il souligne le droit de Dieu à déterminer la base de notre relation avec Lui

5. Statut, institution (Chukkim, 21 fois) = graver, sculpter – le témoignage permanent de la volonté de l’Éternel, comme gravé dans la pierre et donc indélébile. Il représente la force contraignante et permanente de la loi de Dieu.

6. Prescriptions (Piqqudim, 21 fois) = donner un ordre – prescriptions précises qui examinent minutieusement notre vie et la définissent ou la décrivent avec exactitude.

7. Jugement (Mishpat, 22 fois) = justice, jugement, rendre la justice – la volonté de l’Éternel en tant que juge dans les procès. Ce sont aussi les règles que Dieu a données pour régir les relations entre les hommes.

8. Témoignage (Edut, 23 fois) – témoigne de la relation (alliance) avec l’Éternel et de la responsabilité qui en découle ; le mot vient de répéter, affirmer ou dire quelque chose avec insistance ; la loi est aussi appelée ‘le témoignage’ (Exo 25:16,21). Ce sont des principes pratiques qui régissent le comportement. La parole de Dieu ‘témoigne de la justice et contre notre péché.

Le nombre ‘huit’ s’inscrit aussi bien dans l’ensemble du Psaume 119, où chaque lettre de l’alphabet hébreu apparaît huit fois au début d’un verset. Le nombre ‘huit’ en hébreu est ‘shmoneh’, qui vient de ‘shaman’, qui signifie ‘rendre gras, abondant’. Sept, c’est suffisant, huit, c’est ‘plus que suffisant’. Sept est un tout parfait, huit est un nouveau commencement. Dans ce psaume, ‘huit’ fait référence à la nouvelle alliance, par laquelle la loi est écrite dans le cœur du reste fidèle régénéré (Héb 8:8-10).

Ce psaume est un acrostiche, c’est-à-dire que chaque vers commence par une lettre successive de l’alphabet hébreu, comme c’est aussi le cas aux Psaumes 9, 10, 34, 37, 111, 112 et 145. La différence, c’est que ces psaumes sont des acrostiches simples – et ne sont pas toujours complets, car il manque parfois une lettre – alors que le Psaume 119 est un acrostiche octuple.

Le Psaume 119 comporte 22 strophes de huit versets chacune. Chaque strophe commence par une lettre de l’alphabet hébreu. Chacun des huit versets de la strophe commence par la lettre de la strophe. Ainsi, chaque verset de la première strophe commence par la première lettre de l’alphabet hébreu, la lettre aleph ; chaque verset de la deuxième strophe commence par la deuxième lettre de l’alphabet hébreu, la lettre beth ; et ainsi de suite.

Un acrostiche, c’est comme un moyen de mémorisation, une aide pour retenir un texte. Le Psaume 119 a à la fois un acrostiche et un rythme pour aider à retenir le texte, dans la tête et dans le cœur (cf. verset 11).

Chaque lettre de l’alephbeth hébreu – chez nous : l’alphabet – est un pictogramme qui a une signification. Chaque lettre a aussi un nom avec une histoire. [Nous renvoyons les personnes intéressées par exemple à Gesenius, Lexique de l’hébreu.] Le message et les lettres qui le véhiculent sont étroitement liés dans le message de la parole de Dieu. Le mot alephbeth est une combinaison des première et deuxième lettres de l’alphabet hébreu – aleph et beth – qui représentent le mot ‘père’. Cela souligne l’importance du concept de ‘père’ dans la Bible.

Le Seigneur Jésus est appelé « l’alpha et l’oméga » (Apo 1:8,11 ; 21:6 ; 22:13), la première et la dernière lettre de l’alphabet grec. En hébreu, ce sont l’aleph et le tav. Cela parle du Seigneur Jésus en tant que la Parole, en tant que paroles de Dieu aux hommes (Héb 1:1).

Ce psaume est le plus long de tous les psaumes et de tous les chapitres de la Bible. C’est un chant de louange à la parole de Dieu. Une partie de la parole de Dieu qui utilise toutes les lettres du langage humain pour nous présenter un sujet nous donne une idée de la valeur de ce sujet. Il s’agit ici de la parole de Dieu qui a une valeur inépuisable. En utilisant toutes les lettres de l’alphabet, cela nous est présenté de manière complète.

Ça ne veut pas dire que nous connaissons la valeur inépuisable de la parole de Dieu si nous avons bien compris le psaume. En reprenant une variante de ce que Spurgeon a dit un jour, après des années d’étude de la Parole, nous voulons l’exprimer ainsi : une longue vie suffit à peine pour se tenir les pieds dans l’eau, sur la plage, dans l’océan infini de la Parole, qui devient de plus en plus infini à mesure que nous avançons pas à pas dans l’eau.

Ce psaume parle de la parole de Dieu comme seul moyen de mieux connaître Dieu Lui-même. Le psalmiste apprécie la Parole parce qu’elle vient de Lui. À l’exception des versets 1,2,3,9, il s’adresse dans tous les versets à « l’Éternel », le Dieu de l’alliance avec son peuple. Il Lui parle de « tes commandements », « tes statuts », « tes ordonnances », etc. Le psalmiste ne glorifie pas le Livre, mais le Dieu qui se révèle dans et par ce Livre et avec qui il a une relation personnelle.

Le psaume montre la richesse de la parole de Dieu. Il est impossible de décrire cette richesse en une seule phrase ou en quelques phrases. Même l’alphabet n’est pas assez long. Le psalmiste parcourt huit fois l’alphabet sans jamais se répéter. À chaque fois, on découvre un nouvel aspect de la richesse de la parole de Dieu. Comme déjà mentionné, le nombre huit symbolise un nouveau commencement. La parole de Dieu opère un nouveau commencement.

S’occuper de la parole de Dieu est une activité qui apporte le vrai bonheur, la vraie bénédiction. Le premier mot du psaume est « heureux » (verset 1). Il rend vraiment heureux dans le sens où il donne un cœur paisible et un esprit joyeux. Nous entendons quelque chose de similaire de la bouche du Seigneur Jésus dans ‘les bienheureux’ du sermon sur la montagne (Mt 5:3-12). Le vrai serviteur de Dieu ne se contentera pas d’une lecture superficielle de la parole de Dieu. Son désir est qu’elle dirige toute sa vie.

Une subdivision du psaume, qui décrit la parole de Dieu comme écrite dans le cœur (Jér 31:33), est la suivante :
1. Strophe 1-7 – les lettres aleph-zayin : centré sur soi-même ;
2. Strophe 8-14 – les lettres het-nun : centré sur ton prochain ;
3. Strophe 15-21 – les lettres samech-shin : centré sur Dieu ;
4. Strophe 22 – la lettre tav : résumé.

1 - 8 /aleph/ Le commencement

1 Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie, qui marchent dans la loi de l’Éternel. 2 Heureux ceux qui gardent ses témoignages, qui le cherchent de tout leur cœur, 3 qui aussi ne commettent pas d’iniquité ; ils marchent dans ses voies. 4 Tu as commandé tes préceptes pour qu’on les garde soigneusement. 5 Oh, que mes voies soient affermies pour garder tes statuts ! 6 Alors je ne serai pas honteux quand je regarderai à tous tes commandements. 7 Je te célébrerai d’un cœur droit, quand j’aurai appris les ordonnances de ta justice. 8 Je garderai tes statuts ; ne me délaisse pas tout à fait.

L’aleph est la première lettre. On peut dire que cette lettre parle de Dieu comme l’origine de toutes choses. À l’origine, cette lettre était représentée par (la tête d’un) un taureau, le plus grand animal sacrificiel pour l’holocauste (Lév 1:1-5). L’holocauste parle du sacrifice de Christ pour glorifier Dieu comme base qui permet à Dieu de parler à l’homme.

Un taureau symbolise aussi la force, la puissance et le service. Cela s’applique aussi à Christ, qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup (Mc 10:45). Sa vie de service et sa mort sont immédiatement visibles dans cette première lettre de l’alphabet hébreu, qui représente aussi la valeur numérique un.

Dans cette strophe aleph sur la parole de Dieu, il apparaît clairement que le centre de la Parole est la personne de Dieu Lui-même (verset 2). La Parole parle de Celui qui s’est révélé en Jésus : « Car l’esprit de prophétie est le témoignage de Jésus » (Apo 19:10).

Une subdivision de cette strophe :
Versets 1-3 : l’enseignement : 3e personne du pluriel.
Verset 4 : l’enseignant : 2e personne du singulier.
Versets 5-8 : l’élève, le reste fidèle : 1e personne du singulier.
Cette subdivision montre clairement que la vérité générale des versets 1-4 doit avant tout être appliquée personnellement aux versets 5-8.

Le verset 1, et en fait tout la strophe de huit versets, est une introduction à tout le Psaume 119. Le psaume commence par dire « heureux ». Le livre des Psaumes commence par un « heureux » pour le juste et sa marche (Psa 1:1). La ‘marche’ ne signifie pas seulement qu’un croyant a trouvé la voie, mais qu’il marche et vit dans cette voie, tout comme Hénoc. Au Psaume 1, cette marche est caractérisée par trois choses négatives que le juste ne fait pas. Ici, au Psaume 119, nous trouvons un « heureux » positif pour ceux qui ont une marche intègre. Leur marche est caractérisée par le fait qu’ils marchent dans la loi de l’Éternel. Cela est souligné au verset 2 par un autre « heureux » positif.

« Heureux » n’est pas un souhait ou un ordre, mais un fait. C’est l’énoncé d’une réalité, d’une loi spirituelle qui nous est transmise comme un enseignement. La première condition pour être heureux est ‘l’intégrité’, littéralement ‘être parfait’, ‘irréprochable’. La marche de l’intègre n’est pas un comportement appris et superficiel, mais une marche avec un cœur parfait.

L’enseignement n’est pas une matière, comme la théologie par exemple, mais littéralement ‘une voie’ à marcher, un chemin de vie. C’est une marche « dans la loi de l’Éternel » (verset 1b). Une telle marche est possible pour le reste fidèle grâce à la nouvelle alliance, par laquelle la loi est écrite dans leur cœur (Jér 31:33 ; Ézé 36:26,27).

Pour le Juif qui craint Dieu, il n’y a qu’une seule voie dans le monde, c’est la voie de la loi. Ce ne sont pas la richesse et les biens qui mènent au bonheur, mais le fait de suivre la voie de l’obéissance à la loi. Celui qui suit cette voie avec un cœur intègre est en bonne relation avec Dieu. Le résultat, c’est qu’il est heureux (Lc 11:28).

Un « heureux » est ajouté. Il s’agit de « ceux qui gardent ses témoignages » (verset 2). La loi de Dieu est ici appelée « ses témoignages », car elle contient les témoignages de qui Il est et de ce qu’Il veut. Cela met immédiatement le reste fidèle en relation avec Lui-même. Ses témoignages sont gardés par ceux « qui le cherchent de tout leur cœur ». ‘Garder’ signifie littéralement ‘garder’. Cela implique d’abord ‘accepter’, puis ‘obéir’. Cela parle d’une relation vivante avec Lui, qui se manifeste par le fait que tout le cœur est tourné vers Lui (cf. versets 10,34,58,69,145 ; Jér 29:13).

Si les choses mentionnées ci-dessus sont présentes, il n’y a pas non plus de commettre d’iniquité (verset 3). Commettre d’iniquité signifie continuer à faire le mal, ce qui est faux. Cela est totalement étranger à Dieu (cf. Soph 3:5) et donc aussi à ceux qui sont nés de Dieu (cf. 1Jn 3:9). Dans le cœur qui se tourne vers Lui, il y a des chemins tout tracés (Psa 84:6). Une telle personne « marche dans ses voies », c’est-à-dire dans les voies de Dieu.

Alors, le psalmiste – et en lui le reste fidèle – se tourne vers l’Éternel et Lui dit avec insistance : « Tu as commandé tes préceptes pour qu’on les garde soigneusement » (verset 4). Obéir aux préceptes de Dieu n’est pas facultatif, ce n’est pas une question de politesse, mais d’obéissance. C’est aussi plus qu’une obéissance formelle. C’est une question de qualité : c’est l’obéissance d’un cœur consacré qui peut seulement exister si le cœur est renouvelé.

L’obéissance est ici le résultat de l’enseignement de la loi comme fondement d’une vie vraiment heureuse. Le reste fidèle apprend à connaître la volonté de l’Éternel et veut aussi volontiers vivre selon cette volonté. La loi est écrite dans leur cœur. C’est pourquoi c’est une joie pour leur cœur d’être obéissants à ce que l’Éternel demande.

Aux versets 1-4, nous avons reçu l’enseignement spirituel. Dans les quatre versets suivants, nous lisons la sagesse nécessaire pour mettre cet enseignement en pratique dans la vie. Le psalmiste s’attend, pour reprendre les mots de l’apôtre Paul, à ce que l’Éternel ne se contente pas de donner le désir, mais qu’Il opère aussi en lui le faire (cf. Php 2:12-13).

Maintenant qu’il s’agit de passer à la pratique, nous avons un aperçu du cœur et de l’état d’esprit du psalmiste. Il sent son échec. Une plainte, qui est une prière, s’échappe de ses lèvres : « Oh, que mes voies soient affermies pour garder tes statuts ! » (verset 5). Il voit que ses voies ne sont pas fermes quand il s’agit de garder les statuts de l’Éternel. Il ne s’agit pas seulement de reconnaître intérieurement ce que Dieu a commandé, mais aussi d’agir en conséquence dans la pratique de la vie. Nous reconnaissons ici le soupir : « Je crois, viens en aide à mon incrédulité ! » (Mc 9:24b).

Il sait qu’il ne sera pas honteux tant qu’il « regardera à tous tes commandements » (verset 6). S’il garde constamment les yeux fixés sur « tous tes commandements », c’est-à-dire sur toute la volonté de Dieu (cf. Col 4:12), il sera gardé de fausses attentes ou de mauvaises actions et donc de la honte (cf. 1Pie 2:6). Avoir les yeux fixés sur tous les commandements, sans exception, c’est avoir les yeux fixés sur l’Éternel. La Parole fixe nos yeux sur Lui.

Le psalmiste se propose de célébrer l’Éternel « d’un cœur droit » quand il aura « appris les ordonnances de ta justice » (verset 7). Il est prêt à apprendre les ordonnances de Dieu, qu’il qualifie de justice. Il réalise aussi que ces ordonnances rendent son cœur droit, c’est-à-dire sans détours. Il peut et veut célébrer Dieu d’une manière qui Lui plaît, pas seulement avec des mots, mais avec un cœur droit.

Le psalmiste apprend maintenant une nouvelle leçon. Il apprend que les ordonnances – les jugements, les statuts – de l’Éternel sont justice. Il apprend à se voir à la lumière de Dieu. C’est seulement cela qui lui permet de célébrer l’Éternel d’un cœur droit, d’un cœur purifié par le jugement de soi-même.

Nous pouvons appliquer cela à nous-mêmes. Un jour, nous serons devant le tribunal du Christ. Alors, nous apprenons son jugement juste sur toute notre vie. Cela nous permettra de Le célébrer et de L’adorer avec un cœur complètement droit pour l’éternité.

Quand le reste fidèle a été enseigné par Dieu, il prend la décision de garder ses statuts (verset 8). En vivant avec Lui et avec sa Parole, ils ont appris à aimer l’Éternel (cf. Jn 14:15). En même temps, il y a la prière à Dieu de ne pas le « délaisser » – cette expression signifie : en aucune manière (cf. verset 43). Ce n’est pas une prière que le croyant du Nouveau Testament fait, tout comme il ne prie pas que Dieu lui ôte son Saint Esprit, ce que David prie (Psa 51:13b).

9 - 16 /beth/ Habiter auprès de l’Éternel

9 Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole. 10 Je t’ai cherché de tout mon cœur ; ne me laisse pas m’égarer de tes commandements. 11 J’ai caché ta parole dans mon cœur, afin que je ne pèche pas contre toi. 12 Éternel ! tu es béni ; enseigne-moi tes statuts. 13 J’ai raconté de mes lèvres toutes les ordonnances de ta bouche. 14 J’ai pris plaisir au chemin de tes témoignages, autant qu’à toutes les richesses. 15 Je méditerai tes préceptes et je regarderai à tes sentiers. 16 Je fais mes délices de tes statuts, je n’oublierai pas ta parole.

La deuxième lettre, beth, signifie ‘maison’. Elle évoque l’idée que Dieu a des gens de la maison. Ces gens de la maison sont ceux qui cherchent, s’attachent et désirent l’Éternel de tout leur cœur (verset 10), ce qui les amène à Le bénir (verset 12).

Cette strophe beth commence par la question « comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? » (verset 9). La question est posée à l’Éternel et découle de la prise de conscience d’un jeune homme qui désire marcher avec l’Éternel (versets 7-8) dans un monde plein d’impureté. Le psalmiste donne ici l’enseignement. Le jeune homme est l’élève qui écoute. Il représente le reste fidèle (cf. Pro 1:4). Il veut leur enseigner la crainte de l’Éternel, la connaissance et la prudence (cf. Psa 34:12).

Le jeune homme risque vraiment de se laisser entraîner par le péché. Celui qui ne connaît pas cette question ne s’en rend pas compte et ne gardera certainement pas son chemin pur.

Le psalmiste donne lui-même la réponse à Celui à qui il a posé la question. Il Lui dit : « Ce sera en y prenant garde selon ta parole », c’est-à-dire la parole de Dieu dans son sens le plus large. ‘Garder’ signifie que la parole de Dieu n’est pas seulement un dogme qu’on doit connaître, mais qu’elle imprègne chaque fibre de notre être, régit chaque aspect de notre vie et remplit tout notre cœur, toute notre intelligence et tout notre sentiment.

Alors, il fera l’expérience de l’effet de la parole de Dieu dans son cœur, à savoir son action purificatrice (cf. Éph 5:25-26). Il est aussi souligné qu’il s’agit de « ta » parole. Cela implique aussi que nous reconnaissons que nous ne recevons pas l’enseignement de la Parole d’un homme, mais de Dieu Lui-même (cf. 1Th 2:13).

Toute la Parole a un effet purificateur. L’obéissance à la Parole dans tous ses aspects et son application dans tous les domaines de la vie gardent de l’impureté. La Parole qui commande est aussi la Parole qui rend capable de faire ce qu’elle commande.

Le psalmiste, et avec lui le reste fidèle, peut dire à l’Éternel : « Je t’ai cherché de tout mon cœur  » (verset 10 ; cf. verset 2). Méditer et se nourrir de la parole de Dieu aura pour effet que le psalmiste cherchera l’Éternel de tout son cœur. L’effet de la Parole dans notre vie est de fortifier nos cœurs à vouloir être consacrés au Seigneur de tout notre cœur.

Chercher l’Éternel pour Le connaître et connaître sa volonté est une attitude de vie. Le cœur du psalmiste est entièrement tourné vers Lui, vers sa personne. Il n’y a pas d’autre objet vers lequel son cœur se tourne. Il n’est pas possible de se marier à temps partiel et avec un cœur partagé. De même, il n’est pas possible de chercher l’Éternel avec un cœur partagé.

Il ne s’en vante pas. C’est justement parce que tout son cœur est tourné vers l’Éternel – ce qui veut dire qu’il prend le temps de s’occuper de la Parole – qu’il voit qu’il dépend de Lui pour ne pas s’égarer de ses commandements. C’est pourquoi il Lui demande de ne pas le laisser s’égarer de ses commandements, mais d’être guidé par eux sur son chemin. Nous voyons ici que la Parole et la prière vont de pair. L’une ne va pas sans l’autre.

Dans la strophe aleph, au verset 5, nous avons vu le psalmiste reconnaître qu’il est faible et qu’il désire être ferme. Nous retrouvons la même chose ici, dans la strophe beth. Ici, il reconnaît que son cœur est capable de s’égarer et il désire que l’Éternel le garde de cela.

La Parole est un télescope qui nous permet de voir qui est Dieu ; la Parole est aussi un miroir dans lequel nous voyons qui nous sommes. La Parole nous enseigne que nous possédons ce trésor dans un vase de terre, qui représente notre faiblesse, « afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous  » (2Cor 4:7). Concrètement, ça veut dire que chaque jour, nous prenons consciemment le temps de lire la Parole, ce qui purifie notre cœur (verset 9) et le fortifie (verset 10) pour être consacrés à Lui.

Une fois de plus, le psalmiste dit à l’Éternel que son cœur est tourné vers Lui. En effet, il a caché sa parole, c’est-à-dire sa promesse, dans son cœur (verset 11). Maintenant que le psalmiste a appris à connaître de l’efficacité de la Parole, il décide de la caché au plus profond de son être, c’est-à-dire dans son cœur.

Ça va bien plus loin et plus profond que de connaître la Parole avec son intelligence. C’est utile d’étudier la Parole et de l’apprendre par cœur. Mais ça ne doit pas s’arrêter là. La Parole doit être en quelque sorte ruminée, elle doit descendre plus profondément à l’intérieur, dans le cœur, et y être caché comme un trésor précieux que tu aimes.

Le but de cacher la Parole, dit-il à l’Éternel, c’est « afin que je ne pèche pas contre toi ». Tant que le croyant vit sur la terre, la possibilité de pécher est ouverte. Dieu donne sa Parole, ce qui fait qu’il n’y a aucune excuse pour pécher. Celui qui cache la parole de Dieu dans son cœur est capable de répondre aux flèches enflammées de l’ennemi par « il est écrit » (cf. Mt 4:1-11).

Le psalmiste est conscient que l’homme a été créé pour la gloire de Dieu et que, par conséquent, chaque péché dans sa vie est un péché contre Dieu. Le mot ‘péché’ signifie ‘manquer le but’, c’est-à-dire le but que le Créateur a pour notre vie, qui est de glorifier Dieu (Rom 3:23).

Quand la parole de Dieu est dans le cœur pour diriger la vie, elle empêche le juste de pécher. Si le péché est dans le cœur, c’est l’inverse qui se passe : le péché empêche le juste d’écouter la parole de Dieu.

Un homme, même un croyant, pèche le plus vite et le plus facilement avec ses paroles (Jac 3:1-2). Avec une parole assaisonnée des paroles de Dieu qui préservent de la corruption (Col 4:6), on peut donner à chacun la bonne réponse et prononcer des paroles de grâce, sans manquer le but. Grâce à la parole de Dieu qui est dans le croyant, il peut lui-même être un sel qui préserve de la corruption dans ce monde (Mt 5:13).

Si la parole de Dieu est dans le cœur, si elle y est présente richement, celui qui craint Dieu, au lieu de pécher, bénira l’Éternel (verset 12 ; Col 3:16). Il s’adresse directement à Lui et dit : « Éternel ! tu es béni » (cf. 1Pie 1:3). Pour nous qui écrivons ce commentaire, c’est aussi impossible de réfléchir à la Parole et de faire des remarques sans que nos cœurs soient remplis de bénédictions pour notre Seigneur béni.

De telles expressions Lui sont particulièrement agréables. C’est dans cette attitude de bénédiction que résonne la demande adressée à l’Éternel : « Enseigne-moi tes statuts. » Le psalmiste désire connaître les statuts de Dieu de manière à ce que sa volonté soit gravée dans son cœur, afin qu’il ne s’égare pas.

L’amour du psalmiste et du reste fidèle pour la parole de Dieu ressort du témoignage qu’il a raconté de ses lèvres (verset 13). Il n’a pas gardé pour lui ce qu’il a entendu, mais l’a transmis aux autres dans un témoignage public. Ce dont le cœur est plein, la bouche le dit (cf. Psa 116:10).

Pour lui, la parole de Dieu n’est pas seulement des mots, des vérités apprises par cœur. La parole de Dieu, c’est « toutes les ordonnances de ta bouche ». Chaque ordonnance a touché son cœur parce que c’est la bouche de Dieu qui l’a prononcée. La voix du Bien-aimé résonne dans son cœur et ses lèvres en parlent.

Ce verset commence par « mes lèvres » et se termine par « ta bouche ». Le psalmiste ne dit que ce qu’il a entendu de Dieu. Ainsi, le Seigneur Jésus peut témoigner : « Ce que j’ai entendu de lui, moi, je le déclare au monde » (Jn 8:26b) et : « Ce que moi je dis, je le dis comme le Père me l’a dit » (Jn 12:50b). Pierre nous dit quelque chose de similaire dans sa première lettre (1Pie 4:11a).

Le plaisir qu’il a de la parole de Dieu est bien plus grand que « toutes les richesses » (verset 14). Il dit à l’Éternel que le plaisir que toutes les richesses du monde pourraient lui procurer ne l’emporte pas sur le fait d’aller « au chemin de tes témoignages ». Le plaisir des richesses est temporaire et limité et ne satisfait jamais pleinement le cœur (cf. Psa 4:8). Ceux qui vont au chemin des témoignages de Dieu, ceux qui se laissent guider par eux dans leur vie, en découvrent la valeur éternelle.

Le croyant qui en est conscient médite sur les « préceptes » de Dieu (verset 15 ; Psa 1:2). Méditer sur la parole de Dieu, l’examiner, procure une profonde satisfaction. Cela permet au croyant de voir les sentiers de Dieu. Méditer la parole de Dieu n’est jamais une activité purement intellectuelle, mais ouvre les yeux sur la pratique de la vie. Elle conduit à faire ce que dit la Parole.

S’occuper ainsi de la parole de Dieu cause les délices de « statuts » de Dieu, qui sont les paroles gravées et indélébiles de Dieu (verset 16 ; cf. Jér 15:16). Elle donne de la stabilité à la vie de foi, car rien en elle n’est incertain. Celui qui fait ses délices de statuts de Dieu peut dire avec hardiesse : « Je n’oublierai pas ta parole », car elle est gravée dans son cœur.

17 - 24 /gimel/ Marcher comme un étranger

17 Fais du bien à ton serviteur, et je vivrai et je garderai ta parole. 18 Ouvre mes yeux, et je verrai les merveilles qui sont dans ta loi. 19 Je suis étranger dans le pays ; ne me cache pas tes commandements. 20 Mon âme est brisée par l’ardent désir qu’elle a en tout temps pour tes ordonnances. 21 Tu as réprimandé les orgueilleux, les maudits, qui s’égarent de tes commandements. 22 Fais rouler loin de moi l’opprobre et le mépris ; car je garde tes témoignages. 23 Les princes même se sont assis et parlent contre moi ; ton serviteur médite tes statuts. 24 Tes témoignages sont aussi mes délices, mes conseillers.

Le signe pour gimel vient de ‘pied en mouvement’. Il décrit la vie du croyant, qui vit comme un étranger dans ce monde (verset 19), au milieu de gens hostiles (versets 21-23).

Le mot ‘gimel’ est aussi lié au mot ‘gamal’, que signifie ‘chameau’, l’animal qui est le moyen de transport par excellence pour le voyage des pèlerins à travers le désert. Il signifie aussi transporter des biens ou des choses bonnes. ‘Faire le bien’ est aussi une signification (verset 17). La parole de Dieu est le conseiller (verset 24) du croyant dans sa marche dans le désert de ce monde. La marche du croyant dans le monde est illustrée dans la vie d’Abraham (Héb 11:8).

Le psalmiste ne demande pas à l’Éternel de l’aider à faire le bien, mais de lui faire du bien (verset 17). Il n’attend pas le bien de lui-même, mais de l’Éternel. Ainsi, quelqu’un qui manque de sagesse sur son chemin dans le monde peut la demander au Seigneur. Dans sa bonté, Il la donnera, libéralement et sans reproche (Jac 1:5). Ce n’est pas la question de quelqu’un qui veut profiter de la bonté de Dieu et continuer à suivre son propre chemin. Le psalmiste le demande en tant que « serviteur » de l’Éternel, reconnaissant ainsi qu’Il est son Seigneur et Maître.

Le psalmiste se dit serviteur de l’Éternel. Ce titre est aussi utilisé dans le livre d’Ésaïe pour désigner le reste fidèle, en imitation du Serviteur parfait de l’Éternel, le Seigneur Jésus.

Le psalmiste fait appel à la bonté de l’Éternel parce que c’est seulement ainsi qu’il pourra vivre. Il s’agit ici de vivre en communion avec Dieu dans un monde hostile. La phrase « Hénoc marcha avec Dieu » (Gen 5:24) est traduite en Hébreux 11 par « il a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu » (Héb 11:5). Le verbe ‘marcher’ a une forme qui signifie ‘marcher pour le plaisir’ et est synonyme de communion avec Dieu.

C’est la vie que le psalmiste désire, au milieu d’un monde corrompu et plein de violence : vivre en communion avec Dieu, comme Hénoc l’a fait juste avant le déluge. C’est le sujet de cette strophe gimel. Marcher ainsi peut être aussi notre désir (cf. Php 2:15-16).

Ça ne veut pas dire que le psalmiste ne veut recevoir que des choses agréables de Dieu. Il explique pourquoi il veut vivre : c’est pour pouvoir « garder ta parole ». C’est la vraie vie. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.

Pour pouvoir garder la parole de Dieu, il faut que nos yeux soient ouverts (verset 18 ; cf. 2Cor 3:14). C’est quelque chose qui doit venir de Dieu (cf. Lc 24:45 ; Éph 1:18). Le psalmiste désire voir « les merveilles qui sont dans ta loi ». La parole de Dieu est pleine de merveilles qui ne nous sautent pas aux yeux au premier abord. Quiconque aime la Bible désire voir toujours plus de ces merveilles.

À cet égard, les croyants ressemblent à l’aveugle dans l’Évangile selon Marc, à qui le Seigneur a ouvert les yeux, mais qui voit d’abord les gens marcher comme des arbres, c’est-à-dire comme des silhouettes impressionnantes (Mc 8:24). Le Seigneur doit encore travailler sur lui pour qu’il puisse voir clairement. Il en est de même ici avec le psalmiste. Pour connaître les merveilles et les profondeurs de la parole de Dieu, Dieu doit ouvrir nos yeux (Éph 1:18).

« Les merveilles qui sont dans ta loi » commencent par la merveille de la création dans toute sa diversité. Quand le péché est entré dans la création, la merveille du sacrifice pour le péché est montrée. Ensuite, il y a plein de merveilles, d’abord juste pour des personnes individuelles, puis aussi pour tout un peuple, le peuple de Dieu. La simple émergence de la création est une merveille sans pareille. Et cela continue tout au long de l’histoire du peuple de Dieu. Tout est écrit dans l’Ancien Testament.

Le chemin du croyant sur la terre est celui d’un « étranger » (verset 19 ; cf. 1Pie 2:11 ; Héb 11:13). Pour comprendre ce que ça veut dire, le croyant doit d’abord apprendre à comprendre qui il est et ce qu’il fait sur la terre. Au début, en tant que pécheurs, nous étions étrangers aux alliances de la promesse (Éph 2:12). Maintenant que nous appartenons au Seigneur Jésus, nous n’appartenons plus au monde et nous y sommes étrangers. « Notre cité [ou : citoyenneté] à nous se trouve dans les cieux » (Php 3:20).

Pour connaître son chemin sur la terre vers sa patrie, le ciel, le croyant a besoin de panneaux indicateurs, « ses commandements ». Il les trouve dans la parole de Dieu. Pour découvrir ces panneaux indicateurs, il dépend de Dieu. Il ne demande pas à Dieu de les lui montrer, mais de ne pas les lui cacher. Parfois, c’est ce qu’il ressent. Il n’a alors aucun sens de l’orientation, il ne sait pas où aller (cf. Php 3:10-11).

Le pèlerin se tourne vers l’Éternel et Lui dit : « Mon âme est brisée par l’ardent désir qu’elle a en tout temps pour tes ordonnances » (verset 20). Il a un désir intense pour ce que l’Éternel a décidé, ce qu’Il a fixé dans sa Parole pour la vie des siens. Ce désir n’est pas seulement occasionnel, mais « en tout temps ». Il désire constamment connaître la volonté de Dieu pour sa vie et pour le chemin qu’il doit suivre.

La disposition de désir pour la Parole donne une vision juste des gens du monde. Ce sont « les orgueilleux, les maudits » (verset 21), les gens qui agissent à partir d’eux-mêmes et en pensant à eux-mêmes. Ils semblent souvent réussir et pouvoir s’élever dans leur orgueil contre Dieu sans être punis.

Le juste sait que l’Éternel les réprimande. Il le dit à l’Éternel. La malédiction s’abat sur les orgueilleux parce que, dit-il à l’Éternel, ils « s’égarent de tes commandements ». Ils connaissent les commandements de Dieu, mais ils s’en égarent. Ils choisissent consciemment leur propre voie. Agir contre sa meilleure connaissance, c’est-à-dire contre la volonté expresse de Dieu, c’est de l’orgueil. C’est le péché de Satan (Ézé 28:17 ; cf. Ésa 14:13-14).

C’est en même temps le plus grand ennemi du croyant qui veut marcher avec le Seigneur. L’orgueil est la plus grave égarement du chemin du Seigneur. C’est pourquoi le Seigneur dit que nous devons apprendre de Lui, car Il est « doux et humble de cœur » (Mt 11:28-29). Une grande connaissance de la Bible n’est pas sans danger, car elle peut conduire à l’orgueil (1Cor 8:1). Seule une relation avec le Seigneur Jésus, le fait de s’asseoir et d’apprendre à ses pieds, peut nous en garder.

La malédiction tombe sur les orgueilleux, conformément à l’alliance de l’Éternel avec Israël. Un Israélite qui transgresse l’alliance est maudit (cf. Deu 28:15,45). La fin des maudits est « le feu éternel qui est préparé pour le diable et ses anges » (Mt 25:41).

Le juste est couvert « d’opprobre et de mépris » parce qu’il garde les témoignages de Dieu (verset 22 ; cf. 2Tim 3:12). Contrairement à l’Antichrist et à ses adeptes, le psalmiste – et le reste fidèle – veut bien adhérer à l’alliance. En effet, les témoignages, par exemple les deux tables de la loi, sont pour lui une source de joie (verset 24).

Il a « gardé les témoignages » de Dieu et demande sur cette base à Dieu de faire rouler loin de lui l’opprobre et le mépris dont il est chargé. Celui qui tient compte de la parole de Dieu doit s’attendre au mépris du monde. Mais il peut s’en remettre à Dieu et Lui demander de rouler loin de lui l’opprobre. Le jugement de Dieu sur sa vie est la seule chose qui compte pour lui.

Il est même confronté à la contradiction des « princes » qui « se sont assis » sur leur trône (verset 23). Il est accusé par les orgueilleux maudits, et au lieu d’acquitter le juste, les grands seigneurs donnent raison aux accusateurs. Mais il ne se laisse pas troubler, car, dit-il à l’Éternel, quand ils parlaient ainsi, « ton serviteur médite tes statuts ».

Comme dans le premier verset de cette strophe (verset 17), il se désigne ici, face aux « princes », comme « ton serviteur », un serviteur de l’Éternel. Serviteur de l’Éternel est un titre honorifique du Seigneur Jésus. C’est donc aussi un privilège pour le psalmiste, et pour nous, d’être appelés serviteurs, serviteurs du Seigneur. Les princes sont nobles, mais être un serviteur du Seigneur est bien mieux que d’être un prince.

La vie du psalmiste est une vie au service de l’Éternel. C’est ce qui lui a valu cette contradiction. Sa protection contre leurs fausses accusations et leur condamnation réside dans la méditation des statuts de Dieu. C’est ce qui le maintient debout au milieu de toute l’hostilité. On voit l’accomplissement de ce verset dans la vie du Seigneur Jésus, qui, tout au long de sa vie et en particulier lors du ‘procès’ contre Lui, « a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs » (Héb 12:3).

Pour le psalmiste, pour le reste fidèle, et en particulier pour le Seigneur Jésus, les témoignages de Dieu sont leurs « délices » personnelle (verset 24). Ils sont « mes conseillers », dit le psalmiste à l’Éternel. C’est une belle personnification de la parole de Dieu. Tout ce que Dieu dit dans sa Parole est un bon conseil pour ceux qui veulent l’écouter.

Ceci s’applique au croyant en tant que serviteur et étranger, et aux situations où il est confronté à l’opprobre, au mépris et à la contradiction. Le croyant sait alors ce qu’il doit faire, quelle voie il doit suivre et comment il doit réagir à tout ce qui lui arrive ou lui est fait.

Cette strophe commence et se termine avec le psalmiste en tant que serviteur de l’Éternel. Servir est la caractéristique de la marche, gimel, de ce juste au milieu d’un monde corrompu (l’Antichrist) et plein de violence (le roi du nord) (cf. Gen 6:11).

25 - 32 /dalet/ La porte et le chemin de la vie

25 Mon âme est attachée à la poussière ; fais-moi vivre selon ta parole. 26 Je t’ai déclaré mes voies, et tu m’as répondu ; enseigne-moi tes statuts. 27 Fais-moi comprendre la voie de tes préceptes, et je méditerai sur tes merveilles. 28 Mon âme pleure de tristesse ; affermis-moi selon ta parole. 29 Éloigne de moi la voie du mensonge, et, dans ta grâce, donne-moi ta loi. 30 J’ai choisi la voie de la fidélité, j’ai placé [devant moi] tes jugements. 31 Je suis attaché à tes témoignages : Éternel ! ne me rends pas honteux. 32 Je courrai dans la voie de tes commandements, quand tu auras mis mon cœur au large.

La lettre ou le mot ‘dalet’ a deux sens : ‘porte’ et ‘humble’, ‘pauvre’, ‘opprimé’. Ces deux idées se retrouvent dans le sermon sur la montagne du Seigneur Jésus en Matthieu 5-7, où Il dit : « Entrez par la porte étroite ; [...] car étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent » (Mt 7:13-14).

Le chemin qui mène à la vie ne peut être emprunté que par celui qui est d’abord entré par la porte étroite. Seul celui qui est humble et pauvre peut entrer par cette porte étroite. C’est ainsi que le psalmiste entre par la porte sur le chemin de la vie. Dans cette strophe dalet, nous trouvons cinq versets contenant l’expression ‘la voie’.

Une porte, c’est aussi la frontière entre deux zones, par exemple entre l’extérieur et l’intérieur. Ainsi, la Parole, qui est une porte par laquelle nous ne pouvons entrer qu’avec humilité, nous conduit sur le chemin de la vie, qui est le Seigneur Jésus, dans un domaine de vie en communion avec le Père (Jn 10:9 ; 14:6).

Le psalmiste est abattu (verset 25). Son « âme est attachée à la poussière », car il est proche de la mort (cf. Psa 104:29). Il fait l’expérience de sa vanité et de sa mortalité. Nous trouvons ici « la poussière » (verset 25) et « pleurer » (verset 28), qui parlent de deuil et de tristesse. La porte nous fait passer du chemin de la mort au chemin qui mène à la vie. Ce chemin aboutit au salut, mais en chemin, le juste rencontre des difficultés et de la tristesse (cf. Mc 10:30). Sur ce chemin, l’Éternel est avec lui. Ainsi, l’Éternel ne garde pas Daniel de la fosse aux lions, mais Il le garde dans la fosse aux lions ; l’Éternel ne garde pas les trois amis de Daniel de la fournaise de feu ardent, mais Il les garde dans cette même fournaise de feu ardent.

Si, sur le chemin de notre vie, une pierre nous gêne, le Seigneur ne l’enlève pas, mais Il envoie ses anges pour nous porter, afin que nous ne heurtions pas notre pied contre cette pierre (Psa 91:11-12 ; cf. Mt 4:6). Cela signifie que le Seigneur n’enlève pas les difficultés, mais qu’Il nous aide à les surmonter.

Le psalmiste ne voit qu’une seule possibilité de s’en sortir, c’est que l’Éternel le fasse vivre « selon sa parole ». Il sait que la parole de Dieu a en elle la vie et qu’elle a le pouvoir de le délivrer de l’emprise de la mort et de lui donner la vie. Il s’agit ici de la délivrance de la mort physique. La bénédiction de la nouvelle alliance indique que le reste fidèle vivra et héritera ainsi du royaume. C’est ce qui caractérise le fidèle. Il ne cherche pas une voie de foi plus facile, mais se tourne vers l’Éternel pour vivre la vie qu’Il souhaite.

Dans le passé, le psalmiste a souvent fait l’expérience de la fidélité de l’Éternel. Cela lui donne la confiance nécessaire pour continuer à Lui faire confiance à l’avenir. Il a déclaré ses voies à l’Éternel, ce qui implique peut-être aussi une confession de ses propres voies, « mes voies » (verset 26).

Quand on confesse, c’est important de raconter tout notre chemin de la vie à l’Éternel et de ne rien cacher. Confesser, c’est tout voir et tout nommer comme l’Éternel le voit et le nomme. En hébreu, confesser signifie ‘énumérer’, c’est-à-dire raconter toutes choses une par une. En grec, confesser signifie ‘dire la même chose’, c’est-à-dire dire la même chose que Dieu sur ce sujet.

Sur la base de ce que le psalmiste a dit à Dieu, Dieu a répondu à sa prière du verset précédent et l’a fait vivre. Le croyant apprend ici la vérité importante qu’il doit être enseigné dans les statuts de Dieu s’il veut être glorifié avec Christ. Cela lui permettra de suivre les voies de Dieu et de ne pas retomber dans l’erreur de suivre ses propres voies.

Il poursuit immédiatement en demandant à Dieu : « Fais-moi comprendre la voie de tes préceptes » (verset 27). Au verset 26, le psalmiste a reconnu qu’il est ignorant et qu’il a donc besoin d’être enseigné. Mais l’enseignement ne suffit pas. C’est pourquoi le psalmiste demande maintenant à l’Éternel de lui donner la compréhension qui lui permettra d’appliquer dans sa vie l’enseignement qu’il a reçu et de le transmettre aussi aux autres (cf. 2Tim 3:14).

Il veut suivre la voie des préceptes de Dieu parce que c’est dans cette voie qu’il vit la communion avec Dieu. C’est une voie de merveilles. Celui qui vit en communion avec Dieu voit de plus en plus les merveilles de sa direction et de sa protection. Ces merveilles méritent qu’on y médite, car elles montrent qui est Dieu et ce dont Il est capable. Il peut s’agir de merveilles petites ou grandes.

Il y a aussi des circonstances où l’âme « pleure de tristesse » (verset 28). Ça arrive par exemple quand on se regarde beaucoup soi-même. Ça tire toujours le croyant vers le bas (cf. 1Roi 19:13-14 ; Psa 73:13-16). ‘Pleurer’ signifie littéralement ‘fondre’. Sous le poids de sa tristesse, le psalmiste fond, il devient pour ainsi dire liquide, il se transforme en larmes.

Alors, la vie est sombre et les merveilles semblent si lointaines. La tristesse peuvent avoir des causes très différentes. Il peut s’agir de maladie, de déception, de tromperie, de calomnie, d’injustice, mais aussi de péchés. Dans ce cas, Dieu est capable, par une seule parole de sa Parole, d’affermir une vie accablée par la tristesse. Ce peut être une parole de consolation ou une parole d’exhortation, selon la cause de la tristesse. Le psalmiste réalise qu’il ne peut être aidé que par une seule personne. Nous savons que Dieu console en nous montrant Christ (cf. Rom 7:24 ; Héb 12:2-3).

Ce que le psalmiste ne veut pas, c’est suivre « la voie du mensonge » (verset 29), c’est la voie des pécheurs (Psa 1:1). Si nous considérons ce verset dans le contexte du verset précédent et du verset suivant, il s’agit du mensonge sur sa propre situation spirituelle. C’est tellement facile pour un croyant de se montrer ‘spirituel’ à l’extérieur, alors qu’à l’intérieur, dans son cœur, les choses ne vont pas bien. Pour le monde extérieur, quelqu’un peut donner l’apparence d’un frère ou d’une sœur spirituel, mais à l’intérieur, il n’est pas droit moralement, il peut même y avoir de la corruption.

La voie du mensonge est la voie de l’infidélité envers l’Éternel et son alliance. Il ne peut pas éviter cette voie par ses propres forces. C’est pourquoi il demande à l’Éternel : « Éloigne de moi la voie du mensonge. » À la place, il demande : « Donne-moi ta loi dans ta miséricorde. » La loi, qui est donnée dans la grâce comme guide pour la vie, place devant la voie du mensonge un panneau avec l’introduction : voie sans issue. La voie du mensonge mène à la mort.

La loi sera donnée aux cœurs des Israélites croyants, ou plutôt écrite, en vertu de la nouvelle alliance (Jér 31:33). Quelle grâce ! Dans nos cœurs, ce ne sont pas les tables de pierre de la loi qui sont écrites, mais c’est Christ qui est écrit sur les tables de chair de nos cœurs (2Cor 3:3). Quelle grâce infinie !

À l’opposé de la voie du mensonge (verset 29) se trouve « la voie de la fidélité » (verset 30). C’est la voie de la fidélité à l’Éternel et à son alliance. Le psalmiste a « choisi » cette voie. Dieu veut qu’on suive cette voie, mais Il ne nous oblige pas à le faire. Il nous laisse libres de choisir, car nous sommes responsables. Il en est ainsi depuis le paradis.

Nous choisissons la bonne voie lorsque nous plaçons devant nous les jugements de Dieu. Il s’agit ici de sincérité, d’authenticité, de vérité dans notre for intérieur (Psa 51:8). Comme Ève n’avait pas placer devant lui les jugements de Dieu, elle a choisi la voie du mensonge, la voie de l’infidélité envers Dieu. Et David a longtemps suivi la voie du mensonge, quand, malgré son péché avec Urie et Bath-Shéba, il a continué à vivre comme si de rien n’était.

Le psalmiste a dit dans le premier verset de cette strophe que son âme est attachée à la poussière (verset 25). Grâce aux exercices de son âme dans les versets suivants, il en est maintenant arrivé au point où il peut dire à l’Éternel : « Je suis attaché à tes témoignages : Éternel ! » (verset 31). Il s’attache ainsi à l’Éternel Lui-même, de manière à ne pas pouvoir en être arraché. C’est un engagement renouvelé, voir verset 32, à demeurer près du Seigneur avec le dessein de son cœur (Act 11:23). Au verset 25, il s’attache à la poussière ; maintenant, il s’attache – même verbe – à l’Éternel.

Le mot « s’attacher » est utilisé pour la première fois dans la Bible pour désigner le lien fort entre Adam et Ève (Gen 2:24). De la même manière, le psalmiste a un lien fort avec les témoignages de l’Éternel. Le psalmiste sent aussi à quel point cet attachement est encore fragile. C’est pourquoi il fait appel à l’Éternel pour qu’Il ne le confonde pas en cela (cf. Rom 9:33b).

Le mot « quand » au verset 32b peut être mieux traduit par « car ». Cela signifie que l’Éternel a mis le cœur du psalmiste au large. C’est avec un cœur soulagé, une confiance renouvelée et des desseins renouvelés qu’il suivra la voie des commandements de l’Éternel (verset 32a).

Il n’y a plus d’obstacles intérieurs. Il a rejeté le mensonge (verset 29) et choisi la fidélité (verset 30). Maintenant, le Seigneur peut faire son œuvre dans son cœur. Son cœur est largement ouvert aux commandements, ce qui lui permet de savoir quelle voie il doit suivre. « Courir » signifie en hébreu ‘se précipiter’. Alors qu’il était auparavant attaché à la poussière et incapable d’avancer (verset 25) et qu’il était en train de fondre (verset 28), il est maintenant capable, avec des forces renouvelées (Ésa 40:31), de marcher d’un pas ferme sur le chemin étroit de l’Éternel.

33 - 40 /he/ Intelligence

33 Éternel ! enseigne-moi la voie de tes statuts, et je l’observerai jusqu’à la fin. 34 Donne-moi de l’intelligence, et j’observerai ta loi, je la garderai de tout mon cœur. 35 Fais-moi marcher dans le chemin de tes commandements, car j’y prends plaisir. 36 Incline mon cœur à tes témoignages, et non pas au gain. 37 Détourne mes yeux pour qu’ils ne regardent pas à ce qui est vain ; fais-moi vivre dans ta voie. 38 Confirme à ton serviteur ce que tu as dit, lui qui est [adonné] à ta crainte. 39 Détourne de moi l’opprobre que je crains ; car tes jugements sont bons. 40 Voici, j’ai ardemment désiré tes préceptes ; fais-moi vivre dans ta justice.

Le pictogramme de la lettre he est une fenêtre, qui parle de voir et de comprendre une révélation ou une remarque. He signifie ‘voir’ en hébreu. La lumière entre par une fenêtre, ce qui te permet de voir quelque chose. À travers une révélation, la lumière entre, ce qui te permet de comprendre.

« La vraie lumière était celle qui, venant dans le monde [la Parole devint chair], éclaire tout homme. » (Jn 1:9). L’homme est éclairé par la remarque de Jean le baptiseur : « Voici l’Agneau de Dieu » (Jn 1:29). En hébreu, « voici » serait he. La révélation concerne la personne de Christ, l’Agneau de Dieu.

Aux versets 33-34, nous entendons la demande du psalmiste d’obtenir, par l’enseignement, l’intelligence pour marcher dans la voie de l’Éternel. Le verset 37 parle des yeux du psalmiste. Ses yeux doivent être fixés sur une personne, sans se laisser distraire par les richesses trompeuses. Grâce à l’enseignement de la parole de Dieu, il doit acquérir l’intelligence pour marcher avec joie dans les voies de l’Éternel.

Chaque verset de cette strophe est une prière et montre le lien entre la Parole et la prière. Le ton est celui de l’humilité et de la dépendance. La Parole est la parole de Dieu. Lui seul peut donc expliquer ce qu’Il dit. Le juste en est conscient et prie pour cela. Il sait que l’Éternel doit ouvrir la fenêtre de son cœur et y faire briller la lumière de sa révélation et de sa personne. Il dépend entièrement de l’Éternel et de sa Parole.

La parole de Dieu n’est pas seulement une matière à étudier, une discipline comme la théologie, ou une série de doctrines et de principes. La parole de Dieu est la Parole qui nous relie à Dieu. C’est pourquoi, si nous désirons comprendre la Parole, nous ne pouvons l’approcher que dans la prière, afin que Dieu ouvre la fenêtre de notre cœur (cf. Lc 24:45). C’est ce qu’a compris le psalmiste. Il commence sa prière par « enseigne-moi » (verset 33). « Enseigne » se dit en hébreu ‘moré’. Abraham aussi a commencé son séjour dans le pays promis près du chêne de Moré, qui signifie « enseignant » (Gen 12:6).

Il ne soumet pas la Parole à sa propre logique, mais se prosterne aux pieds de l’Éternel pour recevoir ses paroles (cf. Deu 33:3b ; Lc 10:39). C’est ainsi que nous devons lire la parole de Dieu dans la prière si nous voulons être enseignés et formés à l’image de Christ. C’est seulement ainsi que nous obtiendrons la sagesse et l’intelligence spirituelle.

Les statuts de l’Éternel demeurent immuables pour le croyant tant qu’il vit. On ne cesse jamais de les connaître. Tant qu’un croyant vit, il ne pourra jamais dire qu’il a fini d’apprendre. Pour rester fidèle jusqu’à la fin de la vie dans l’observance des commandements, il faut avoir le désir d’être enseigné et formé par l’Éternel. C’est aussi ce que demande le juste dans sa prière.

Le problème de beaucoup de gens, mais aussi de nombreux croyants qui veulent être fidèles à la Bible, c’est qu’ils sont souvent tellement convaincus d’avoir raison qu’ils ne peuvent plus être corrigés par les autres et donc aussi par le Seigneur. Comme il est nécessaire que nous prenions à cœur la leçon de la lettre ‘he’ : que nous soyons prêts, dans l’humilité, à ouvrir la fenêtre de notre cœur et à apprendre des autres. Prenons l’exemple des Juifs de Bérée en Actes 17 (Act 17:11).

L’intelligence – voir la signification de la lettre ‘he’ – est nécessaire pour observer la loi de Dieu (verset 34). Sans intelligence, les justes ne comprennent pas ce que Dieu attend d’eux. Ils acquièrent cette intelligence lorsqu’ils sont prêts à s’y conformer de tout leur cœur. Ce n’est pas une question de bon sens, mais d’un cœur renouvelé et disposé (cf. Jn 7:17).

L’Éternel a changé et formé le cœur du psalmiste, de sorte qu’il désire suivre la voie des commandements de Dieu. Cela lui fait réaliser qu’il a besoin de son aide et de sa direction pour mettre en pratique les commandements de Dieu. Pour reprendre les mots de Paul : Dieu doit non seulement le vouloir, mais aussi le faire en lui (Php 2:13).

C’est ce que demande le psalmiste quand il dit à l’Éternel : « Fais-moi marcher dans la voie de tes commandements » (verset 35). Traduit librement, il demande : ‘Laisse-moi vivre ainsi, laisse-moi suivre la voie de la vie avec Dieu.’ Le Seigneur ne nous demande pas une discipline rigide, mais une obéissance fondée sur la foi. Il nous donne des instructions que nous voulons suivre avec plaisir par amour.

Le psalmiste désire ardemment suivre cette voie, « car », dit-il, « j’y prends plaisir ». La Parole a un goût doux, elle donne du plaisir à nos cœurs. Alors, nous suivons avec plaisir la voie que le Seigneur veut que nous suivions. Quand nous faisons quelque chose avec plaisir, nous le faisons volontiers.

Il y a une tendance particulière, c’est-à-dire une ‘inclination’ ou une ‘orientation du cœur’ dans la vie, à laquelle même le croyant ne peut échapper, même s’il suit la voie des commandements de Dieu. Cette tendance est la recherche du « gain », le désir d’obtenir le plus d’avantages possible, par exemple en volant les autres (verset 36). Le « gain » signifie ici ‘avantage malhonnête’. Ça peut être matériel, comme la richesse, mais aussi immatériel, comme la gloire, la renommée, la popularité.

En tant que croyant, tu sens souvent que le désir de richesse n’est pas bon – souviens-toi de la femme de Lot. Le désir d’honneur et de prestige est également un grand danger, pour nous aussi. Pense à Ananias et Sapphira. À l’école de Dieu, nous pouvons apprendre à mettre à mort les tendances de notre cœur et les œuvres de notre chair (Col 3:5).

Les mauvaises tendances n’ont pas de place si, avec le psalmiste, nous demandons à l’Éternel : « Incline mon cœur à tes témoignages. » Si son cœur et le nôtre sont tournés vers l’Éternel, il ne sera pas, et nous ne serons pas, ouverts à la poursuite de la prospérité mondaine.

La richesse trompeuse est comme une mauvaise herbe qui étouffe la semence de la Parole (Mt 13:22). Les mauvaises herbes en Israël ont des racines profondes, de 50 cm à 1 mètre, qui poussent entre les rochers, ce qui les rend presque impossibles à arracher. Grâce à ces racines, cette mauvaise herbe pousse aussi très vite. Ça montre bien à quel point la richesse peut étouffer la graine de la Parole et à quel point il est difficile de se libérer de cet étouffement. Prions donc la prière du psalmiste avec lui.

Après avoir parlé de son cœur dans le verset précédent, le pieux parle de ses yeux au verset 37. Il demande à Dieu de détourner ses yeux « pour qu’ils ne regardent pas à ce qui est vain ». « Vain » désigne ce qui n’a aucune valeur pour le moment ou pour l’avenir. C’est une prière bien d’actualité pour le temps où on vit, avec des flots d’images à la télévision et sur Internet qui sont complètement vain, inutiles, et souvent aussi carrément pécheresses, et auxquelles les gens passent pourtant de nombreuses heures (cf. Ésa 55:2).

Parfois, il s’agit d’images impures que tu vois sans le vouloir et sans les chercher, comme dans une pub. Dans ce cas, le dicton ‘le deuxième regard est péché’ s’applique. Ça veut dire que la première fois que tu vois quelque chose, c’est un accident, mais la deuxième fois, c’est un choix conscient. Le psalmiste demande à l’Éternel de détourner ses yeux de ça. À cet égard, Job nous a donné l’exemple en faisant alliance avec ses yeux de ne pas suivre (avec convoitise) une jolie fille avec ses yeux (Job 31:1). David est un grand panneau d’avertissement pour chacun de nous (2Sam 11:1-5) !

« Vain », vide, dénué de sens, c’est ce qui n’est pas la nourriture spirituelle, ce sont des pierres et non du pain. Paul estime que tous les privilèges de cette vie sont des ordures comparés à l’excellence de la connaissance de Jésus Christ, son Seigneur (Php 3:8). La question de conscience qui se pose à nous est de savoir où en sont nos priorités dans cette vie. Le danger des tentations est grand. Même l’un des collaborateurs de l’apôtre Paul, nommé Démas, a abandonné l’apôtre par amour pour le présent siècle (2Tim 4:10). Démas est aussi un panneau d’avertissement pour chacun de nous. Prions aussi cette prière avec le psalmiste.

Voir ce qui est vain, c’est regarder quelque chose qui étouffe la vie de la foi comme un assassin à l’affût. C’est ce que montre la deuxième ligne de ce verset. Celui qui craint Dieu veut profiter de la vraie vie, c’est-à-dire la vie en communion avec Dieu. Cette vie se vit en suivant les voies de Dieu. « Tes voies », ce sont les voies de Dieu, les voies de la vie. Si nous les suivons, nous vivons vraiment.

Le juste sait qu’il y a la vie dans les voies de l’Éternel. Dans la foulée, il demande une confirmation ou l’accomplissement de la promesse de la vie (verset 38). C’est à la gloire de l’Éternel (Ézé 36:26-27). Il pose cette question en tant que « ton serviteur » (cf. versets 17,23). Il ajoute « lui qui est [adonné] à ta crainte ». Il est non seulement quelqu’un qui sert l’Éternel, mais aussi quelqu’un qui Le craint, qui vit dans le respect et la crainte de Lui. L’Éternel ne rejettera pas une telle personne.

Ce qu’il ne veut pas, c’est l’opprobre des gens qui le méprisent à cause du fait qu’il ne reçoit pas la promesse de l’Éternel (verset 38), malgré le fait qu’il reste fidèle à l’Éternel (verset 39). Il craint ces insultes et demande à l’Éternel de les détourner de lui en le gardant fidèle à sa Parole et en accomplissant ses promesses. Il veut aussi être fidèle, car les « jugements » de Dieu sont bons. Il veut aussi être fidèle parce que son infidélité serait une insulte au nom de l’Éternel (cf. Rom 2:24).

Il exprime son désir d’obéir aux commandements de l’Éternel (verset 40). Ce verset commence par « voici ». Souvent, nous pensons que seules les promesses de l’Éternel sont importantes, mais le psalmiste désire les préceptes de l’Éternel. C’est en eux qu’est la vie.

Le psalmiste désire être fait vivre, non pas comme une récompense pour son désir, mais « dans ta justice ». Vivre dans la justice de Dieu, c’est vivre éternellement. La vie que Dieu donne sur la base de la justice est une vie qui satisfait à l’exigence sainte de la justice de Dieu. Le Seigneur Jésus a satisfait à cette justice à la croix.

La justice de Dieu signifie que Dieu agit toujours en accord avec sa norme, qui est dans ce cas son alliance. Le psalmiste demande à l’Éternel d’agir en accord avec son alliance et sa promesse. Dans sa promesse, Il veut donner une fenêtre pour que la lumière puisse venir d’en haut – une fenêtre, une ouverture lumineuse d’en haut (Gen 6:16) – afin de chasser les ténèbres.

41 - 48 /vav/ Le ciel et la terre connectés

41 Ô Éternel ! que vers moi vienne ta bonté… ton salut, selon ce que tu as dit ! 42 Et j’aurai de quoi répondre à celui qui m’outrage ; car je me suis confié en ta parole. 43 N’ôte pas entièrement de ma bouche la parole de la vérité ; car je me suis attendu à tes jugements. 44 Alors je garderai ta loi continuellement, à toujours et à perpétuité ; 45 je marcherai en liberté, car j’ai recherché tes préceptes ; 46 je parlerai de tes témoignages devant des rois, et je ne serai pas honteux ; 47 je trouverai mes délices en tes commandements que j’ai aimés ; 48 je lèverai mes mains vers tes commandements que j’ai aimés, et je méditerai tes statuts.

Le pictogramme de la lettre vav est un homme, un clou, un piquet de tente ou un crochet (cf. Exo 26:32,37 ; 27:10). En hébreu, cette lettre sert à relier des mots entre eux, elle signifie ‘et’. Chaque verset de cette strophe vav commence par la conjonction ‘et’, un mot qui connecte deux parties d’une phrase. Nous en voyons une illustration dans l’échelle de Jacob qui connecte le ciel et la terre (Gen 28:12-13).

Le vav est la sixième lettre de l’alphabet hébreu et a la valeur numérique six. C’est le nombre de l’homme, qui a été créé par Dieu le sixième jour pour être le lien entre le ciel et la terre. Comme le premier homme, Adam, a échoué, sa place a été prise par le second Homme, Christ, qui a établi le lien entre le ciel et la terre, entre Dieu et les hommes (1Tim 2:5).

Dans cette strophe vav, nous voyons la parole de Dieu comme le lien entre le ciel et la terre, entre l’Éternel et le néant. La Parole est comme le crochet qui relie Dieu et les hommes.

D’abord, aux versets 41-43, nous trouvons la prière du psalmiste, une prière pour demander de l’aide sur la base de sa confiance en la Parole. Ensuite, aux versets 44-48, nous voyons l’attitude de consécration et les desseins du psalmiste à l’égard de la Parole.

Les fidèles ont constamment besoin de la « bonté » et du « salut » de l’Éternel (verset 41). D’abord, le fidèle a reçu une nouvelle vie grâce à la bonté de l’Éternel, puis il continue d’avoir besoin de la bonté de l’Éternel dans sa vie. Pour nous aussi, c’est « grâce sur grâce » (Jn 1:16). Nous avons reçu la grâce quand nous nous sommes convertis, et nous recevons aussi la grâce nécessaire pendant tout notre séjour sur la terre.

Conformément à son alliance – bonté, ‘chesed’ – l’Éternel a promis qu’Il donnerait aux siens, sur la base de son alliance, le salut, c’est-à-dire la bénédiction du royaume de paix. Il n’a pas besoin qu’on le Lui rappelle, mais les croyants peuvent s’en souvenir et le Lui dire. Sa bonté se manifeste dans le salut des fidèles des dangers qui les entourent, pour ensuite les introduire dans les bénédictions de la nouvelle alliance.

Il y aura toujours des gens qui outragent des croyants (verset 42). Il s’agit ici des Israélites infidèles, les adeptes de l’Antichrist, qui ont rejeté l’alliance et qui outragent le reste fidèle. Le reste fidèle est outragé parce qu’il semble que l’Éternel ne l’aide pas. Quand Il accomplira sa promesse, le reste fidèle peut le dire à ceux qui l’outragent.

De lui-même, le psalmiste, le reste fidèle et nous-mêmes ne pouvons pas parler de vérité. Un croyant ne peut dire « la parole de la vérité » que si Dieu la met dans sa bouche (verset 43 ; cf. Mt 10:19-20). Le croyant doit aussi « attendre » des « jugements » de Dieu. Cela exprime l’attente qu’il a que Dieu lui fera connaître ses jugements.

Cela permet au psalmiste de répondre à celui qui l’outrage. Nous aussi, nous devons toujours être prêts à rendre compte à quiconque nous demande raison de l’espérance qui est en nous (1Pie 3:15). À cette fin, le psalmiste demande à l’Éternel de n’ôter pas entièrement de sa bouche la parole de vérité. C’est ce qui nous arrive quand nous abandonnons sa voie en refusant de confesser nos péchés ou en choisissant délibérément une autre voie que celle que le Seigneur nous a montrée.

Si l’Éternel le délivre des gens qui l’outragent (verset 42), il gardera toujours sa loi, « continuellement, à toujours et à perpétuité » (verset 44). Il pourra alors reconnaître la fidélité de l’Éternel. Ce dessein du cœur mérite que nous le suivions. C’est une décision fondée sur l’amour et la fidélité expérimentés de l’Éternel, dont nous voyons la pleine révélation dans l’œuvre de Christ. Tout ce que nous pouvons faire en retour est une obéissance totale.

Si la loi de Dieu est toujours gardée, le croyant marche « en liberté » [littéralement : dans ce qui est spacieux] (verset 45). L’obstination et le péché conduisent à l’esclavage et à l’entrave dans la vie de prière et dans la compréhension de la parole de Dieu (Psa 66:18 ; Jac 4:3 ; 1Pie 3:7). Rechercher les préceptes de Dieu libère l’homme de tout ce qui l’empêche de faire la volonté de Dieu et de suivre son chemin. Le Seigneur Jésus a toujours marché dans ce qui est spacieux. Il n’a jamais rien fait d’autre que rechercher les préceptes de Dieu pour les accomplir. Il a vécu sur la terre dans la vraie liberté. Il affranchit véritablement les esclaves du péché (Jn 8:36).

Un incrédule n’est pas libre, car il est lié par le péché. Il ne peut pas faire la volonté de Dieu, ni marcher dans la voie de Dieu. Un croyant, qui a été affranchi par le Fils de Dieu, peut maintenant faire ce qu’il aime, c’est-à-dire la volonté de Dieu. Le Seigneur Jésus est sa nouvelle vie, et cette nouvelle vie ne veut en lui que faire ce que Dieu veut, comme le Seigneur Jésus a toujours fait ce que Dieu voulait.

Quand quelqu’un marche en liberté, il peut même se retrouver « devant des rois ». Il parlera devant eux « de tes témoignages » sans être honteux (verset 46). Il n’y a pas de crainte des hommes, mais un désir aussi, dans les hautes sphères, de témoigner de qui est Dieu. Paul l’a fait (Act 25:23-24 ; 26:1-2,27-29 ; cf. Rom 1:16). Nous voyons la même chose chez les amis de Daniel (Dan 3:17-19) et chez Jean le baptiseur (Mt 14:4).

Là où il y a de l’amour pour les commandements de Dieu, il y a des délices dans ces commandements (verset 47). Ce thème est un fil conducteur tout au long du psaume (versets 16,70,97,113,119,127,140,159,163). Nous ressentons ces délices lorsque nous lisons et étudions la parole de Dieu. C’est un signe que quelqu’un a la vie de Dieu s’il aime la ‘lettre d’amour’ de Dieu, la Bible. Quelqu’un qui dit aimer Dieu mais qui ne lit pas sa Parole avec amour est un menteur. Quand on aime les commandements de Dieu, ils ne pèsent pas sur la conscience comme un fardeau, mais sont une joie pour le cœur.

Lever les mains vers les commandements de l’Éternel, c’est une attitude de louange et de prière (verset 48 ; Psa 28:2 ; 63:5 ; 141:2 ; 134:2 ; cf. 1Tim 2:8). Dans cette attitude, le juste demande à l’Éternel de lui permettre de comprendre ses commandements et de les vivre pour sa gloire. Cette attitude vient de l’amour que celui qui craint Dieu a dans son cœur pour ces commandements. Ça se voit bien au fait qu’il médite les statuts de l’Éternel. En méditant, le fidèle n’est pas centré sur lui-même, mais sur Celui à qui appartiennent les statuts. Son but est de mieux connaître l’Éternel.

49 - 56 /zayin/ Se souvenir

49 Souviens-toi de ta parole [dite] à ton serviteur, en laquelle tu m’as fait espérer. 50 C’est ici ma consolation dans mon affliction, que ta parole m’a fait vivre. 51 Les orgueilleux se sont moqués de moi excessivement : je n’ai pas dévié de ta loi ; 52 je me suis souvenu de tes ordonnances de jadis, ô Éternel ! et je me suis consolé. 53 Une ardente indignation m’a saisi à cause des méchants qui abandonnent ta loi. 54 Tes statuts m’ont été des cantiques, dans la maison de mon séjour [sur terre]. 55 Je me suis souvenu de ton nom pendant la nuit, ô Éternel ! et j’ai gardé ta loi. 56 Cela m’est arrivé, car j’ai observé tes préceptes.

La lettre zayin est la septième lettre et a la forme d’un sceptre ou d’une épée. La Parole est l’épée de l’Esprit (Éph 6:17). C’est la sixième lettre, vav, avec une couronne dessus. La strophe zayin commence par ‘se souvenir’ par l’Éternel (verset 49) et se termine par ‘se souvenir’ par le psalmiste (verset 55). Quand l’Éternel se souvient de sa Parole, ça veut dire qu’Il va accomplir sa promesse sur l’avenir, quand Christ régnera. Alors, Il sera couronné de nombreuses couronnes (Apo 19:12) et non plus d’une couronne d’épines.

L’espoir d’être glorifiés avec Christ nous donne la force de souffrir avec Lui dans le monde (Rom 8:17). C’est le thème de cette strophe. Nous avons une espérance vivante (1Pie 1:3). La joie qui nous est présentée nous aide à courir avec patience la course des souffrances (Héb 12:1-3).

Il est impossible que l’Éternel oublie la parole qu’Il a dite à son serviteur. Le fait que le serviteur Lui demande de s’en souvenir signifie qu’il est dans la détresse et qu’il semble que l’Éternel a oublié ce qu’Il a dit (verset 49). Il lui a donné l’espoir de sa Parole. Cet espoir ne sera-t-il pas vain ?

Le mot hébreu pour penser, ‘zakar’, ne veut pas dire penser passivement (à), mais c’est un souvenir actif, c’est-à-dire c’est une action. Nous voyons la signification des mots et des noms hébreux par exemple en Luc 1 chez Zacharie, qui signifie ‘l’Éternel se souvient’, chez Élisabeth, qui signifie ‘Dieu a juré’, et chez leur fils Jean, qui signifie ‘la grâce de l’Éternel’. C’est pourquoi son nom devait être Jean et aucun autre (Lc 1:5,13,59-63).

Quand Dieu se souvient de sa parole, ça veut dire qu’Il sauve les siens conformément à sa fidélité à son alliance (Héb 6:17-18). Pour le psalmiste, la Parole est personnelle, l’Éternel lui a parlé par cette Parole.

Dans le verset suivant, il donne lui-même la réponse (verset 50). Sa consolation dans son affliction, c’est que l’Éternel l’a « fait vivre » par sa parole, c’est-à-dire par sa promesse. Ça veut dire qu’il s’est approprié la promesse de Dieu. Le monde dit que ‘l’espoir fait vivre’, mais les croyants savent que ‘la parole ou la promesse de Dieu fait vivre’. Osons-nous nous approprier les promesses de Dieu ?

La promesse implique que Christ sera glorifié et couronné et qu’Il s’assiéra sur son propre trône. Alors, le psalmiste connaîtra la bénédiction : il pourra s’asseoir avec Christ sur son trône (Apo 3:21). Il a fait l’expérience de la puissance vivifiante de la parole de Dieu. Les gens peuvent prononcer des paroles pour consoler. Parfois, ce sont des paroles vides de sens, généralement elles sont bien intentionnées, mais souvent elles n’apportent pas vraiment de soulagement. Il en est autrement des paroles de Dieu. Les paroles de Dieu sont des paroles vivantes, elles ont la vie en elles-mêmes.

Le juste doit compter avec la moquerie mordante et blessante des méchants orgueilleux (verset 51 ; cf. verset 21). Ce sont des armes puissantes de l’incrédulité. On les voit notamment dans des caricatures répréhensibles. Cela ne doit pas nous surprendre. Le rejet est normal. Le Seigneur Jésus l’a aussi vécu, en particulier lors de sa condamnation à la mort de la croix. Tout comme Il ne s’est pas égaré de la parole de Dieu, le reste fidèle qui souffre ne le fait pas non plus (cf. Héb 12:2).

Le croyant se console en se souvenant des ordonnances de l’Éternel de jadis (verset 52). Il voit alors que l’Éternel est intervenu à des moments où les méchants ont particulièrement opprimé son peuple. Nous voyons par exemple comment l’Éternel prend la défense de Moïse et d’Aaron contre la bande de méchants de Coré (Nom 16:1-3,28-35).

Nous oublions vite et facilement, comme le chef des échansons a oublié Joseph (Gen 40:14,23). C’est pourquoi le Seigneur nous a donné son repas commémoratif pour nous souvenir de Lui et de sa souffrance. Quand Il a institué la cène, Il a dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (1Cor 11:23-26).

Celui qui craint Dieu est profondément indigné quand il voit comment la loi de l’Éternel est abandonnée et foulée aux pieds par des méchants (verset 53). Il ressent cela comme une insulte à l’Éternel et partage ses sentiments (cf. Rom 15:3). Abandonner la loi de l’Éternel équivaut à L’abandonner. C’est ce que fera l’Antichrist, qui abandonnera ouvertement la loi.

Parfois sans nous en rendre compte, nous nous habituons à des situations pécheresses. Sommes-nous encore indignés par des pratiques pécheresses telles que l’avortement, l’euthanasie, l’homosexualité, ou nous y sommes-nous habitués ? Sommes-nous aussi encore touchés par le sort des gens dans le monde, qui sont en train de se perdre éternellement parce qu’ils vivent sans Dieu et sans espoir ?

Le reste fidèle déteste abandonner la loi. Au contraire, il chante à ce sujet, dit-il à l’Éternel. C’est ce que fera le reste fidèle pendant la grande tribulation, quand il errera comme un étranger sur la terre (verset 54 ; cf. Héb 11:13). Il a été chassé et s’est enfui de son pays vers les montagnes (Mt 24:16). Il a emporté dans son cœur les statuts de Dieu. Ceux-ci ont été ses cantiques.

Chants signifie que la Parole était une consolation pour le psalmiste, qu’elle résonnait comme une musique à ses oreilles au milieu des gens intolérants et hostiles qui l’entouraient. Nous pouvons aussi chanter de la parole de Dieu quand nous sommes dans le besoin. C’est une caractéristique des pécheurs rachetés qu’ils chantent. Nulle part dans la parole de Dieu on ne lit que les anges chantent. Quand nous serons auprès du Seigneur, nous chanterons aussi. Si nous nous occupons du Seigneur et de sa parole sur la terre, un cantique de louange s’élèvera dans notre cœur dans la pratique quotidienne, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons.

Dans la nuit de la grande tribulation, ils ont été déterminés par les statuts qu’ils ont chantés au nom de Dieu (verset 55). Ainsi, une nuit d’affliction devient une nuit de louanges et donc un témoignage à la gloire du nom de Dieu (cf. Act 16:25). Les gens du monde conseillent ‘de compter les moutons’ quand on ne peut pas dormir. Le psalmiste dit qu’il vaut mieux parler au Berger. Le nom de Dieu est indissociable de sa loi. Celui qui pense à son nom pense à sa Parole, dans laquelle tant de choses sont écrites sur ce nom.

Au verset 56, celui qui craint Dieu explique pourquoi il a pu chanter dans un pays étranger (verset 54) et se souvenir du nom de Dieu pendant la nuit (verset 55) : c’est parce qu’il a observé les préceptes de Dieu. Il ne se perd pas en réflexions, mais il agit. La voie de l’obéissance conduit à un cantique qui loue le nom de Dieu.

57 - 64 /het/ Nouveau

57 Ma part, ô Éternel ! je l’ai dit, c’est de garder tes paroles. 58 Je t’ai imploré de tout mon cœur : use de grâce envers moi selon ta parole. 59 J’ai pensé à mes voies, et j’ai tourné mes pieds vers tes témoignages. 60 Je me suis hâté, et je n’ai pas attendu pour garder tes commandements. 61 Les cordes des méchants m’ont entouré : je n’ai pas oublié ta loi. 62 Je me lève à minuit pour te célébrer à cause des ordonnances de ta justice. 63 Je suis le compagnon de tous ceux qui te craignent, et de ceux qui gardent tes préceptes. 64 La terre, ô Éternel ! est pleine de ta bonté ; enseigne-moi tes statuts.

La huitième lettre, het, veut dire à l’origine ‘muraille’, ‘enceinte’, ‘frontière’. C’est comme ça que l’Éternel entoure les justes avec plaisir comme d’un bouclier (Psa 5:12). Notre bouclier, c’est la foi (Éph 6:16), c’est-à-dire la confiance totale en Dieu et en sa Parole.

Le nombre huit qui va avec parle de ce qui est au-delà de la limite de sept. Sept est un tout complet – sept jours font une semaine complète – après quoi quelque chose de nouveau arrive. On peut appliquer ça, par exemple, à la nouvelle vie, à la résurrection, à la nouvelle alliance. La nouvelle vie, contrairement à l’ancienne, est capable de se consacrer à la Parole, car notre nouvelle vie, c’est Christ.

Dans chacun des huit versets de cette strophe het, on trouve un synonyme de la Parole. Ça souligne le fait que la nouvelle vie de la nouvelle alliance est marquée par l’amour et à l’engagement envers la Parole (versets 57-60 ; cf. 2Cor 3:6-18 ; Héb 8:6-13), même si on est entouré d’ennemis (verset 61).

Le psalmiste peut dire avec joie que l’Éternel est sa part (verset 57 ; Psa 16:5 ; 73:26 ; 142:6 ; cf. Nom 18:20). Il a choisi pour l’Éternel. Ce qu’Il possède est inestimable. Le psalmiste ne dit pas que sa part consiste en de grandes richesses et bénédictions, non, il dit que l’Éternel Lui-même est sa part (cf. Gen 15:1). Le psalmiste est tellement impressionné par cela qu’il a dit qu’il gardera les paroles de Dieu. Quand nous voyons ce que nous avons reçu, à savoir que Dieu Lui-même est notre part, cela nous incite à la plus grande obéissance possible.

De tout son cœur, le pieux a « imploré » l’Éternel (verset 58). Cette ‘imploration’ découle de la prise de conscience qu’il ne peut rien faire pour obtenir la faveur de l’Éternel. La seule raison pour laquelle l’Éternel accepte un homme dans sa faveur, c’est sa grâce. C’est pourquoi il demande à l’Éternel d’user de grâce envers lui, car cela est conforme à sa promesse.

Littéralement, il est écrit : « De tout mon cœur, je suis malade [c’est-à-dire malade de désir] devant ta face. » Il a confessé au verset 57 que l’Éternel est sa part, mais maintenant il dit qu’il désire de tout son cœur la présence de l’Éternel. Selon la signification de la lettre het, c’est le lieu sûr et clos auquel le psalmiste aspire tant, à savoir la communion vivante et quotidienne avec l’Éternel.

Le psalmiste donne la base de sa demande, à savoir la grâce sur la base de la parole ou la promesse de Dieu. Pour nous, la grâce n’est plus une promesse, car la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ (Jn 1:17), grâce à quoi nous recevons de sa plénitude grâce sur grâce (Jn 1:16).

Au verset 58, le psalmiste a demandé à l’Éternel d’user de grâce envers lui. Maintenant, il apprend les conditions pour que l’Éternel use de grâce envers lui. Il doit commencer par penser à ses voies (verset 59). Il peut penser aux voies de Dieu, mais il doit aussi penser à ses propres voies. Penser à ses propres voies, c’est s’examiner soi-même en présence de Dieu et à la lumière de sa Parole. Quand on lit la parole de Dieu, ça agit comme un miroir qui permet de se connaître soi-même et de connaître ses voies (Jac 1:23-24).

Les voies de Dieu sont toujours droites, celles des justes peuvent parfois être tortueuses. Il semble ici que le juste, en pensant à ses voies, soit arrivé à la conclusion que quelque chose n’allait pas. Il dit en effet qu’il a « tourné » ses pieds vers les témoignages de Dieu.

« Tourné » signifie littéralement ‘converti’, ‘retourné’. On voit ici le processus de purification qui se produit lorsqu’un croyant pense à la Parole. Certains croyants s’arrêtent à la pensée et n’arrivent pas à ‘se retourner’. Jacques parle de ces personnes comme d’auditeurs, mais pas de faiseurs de la Parole (Jac 1:23-24).

Après avoir pensé à ses voies à la lumière de la parole de Dieu, le pieux prend la décision mûrement réfléchie pour garder la parole de Dieu (verset 60). Il prend le dessein d’obéir immédiatement à la Parole, en pleine conscience et avec confiance, sans hésiter ni tergiverser.

Il y a un nouvel zèle pour faire en hâte la volonté de Dieu. « Je n’ai pas attendu » signifie que tu ne veux pas perdre une seconde. Le psalmiste ne veut pas seulement être un auditeur de la Parole, il veut aussi être un faiseur de la Parole. Il montre comment il veut être un faiseur. Il ne veut pas être quelqu’un qui hésite, quelqu’un qui doit d’abord y réfléchir cette nuit, non, il veut être quelqu’un qui fait tout de suite ce que Dieu lui dit clairement.

Le croyant ne peut pas être assez rapide pour obéir quand quelque chose est clair dans la parole de Dieu (cf. Mt 4:19-22 ; Lc 19:5-6). On réfléchit souvent beaucoup à l’utilité d’une chose avant de la faire. Quand il s’agit des commandements de la parole de Dieu, ce genre de raisonnement n’a pas sa place.

Celui qui reprend son chemin avec le Seigneur doit aussi s’attendre à de nouvelles oppositions (verset 61). L’ennemi devient actif quand il y a (à nouveau) un engagement envers le Seigneur. Le but de son opposition est de rendre le croyant à nouveau infidèle à la loi de l’Éternel, à la parole de Dieu.

La richesse trompeuse, les désirs du monde, comme la gloire, les divertissements, le sexe, peuvent nous priver de notre joie dans le Seigneur. Les péchés non confessés et la désobéissance attristent l’Esprit et ôtent la paix du Seigneur. Ces choses causent une brèche dans la clôture de notre communion avec le Seigneur. C’est pourquoi le Seigneur nous rappelle de retenir ce que nous avons, afin que personne ne prenne nos couronnes (Apo 3:11).

Le juste peut dire qu’il n’a pas oublié la loi de Dieu, de sorte que l’ennemi ne parvient pas à faire une brèche dans la clôture et à le rendre infidèle. En effet, il a pris la décision, avec le dessein de son cœur, de toujours rester proche de l’Éternel (Act 11:23).

Sa reconnaissance est si grande qu’il se lève à minuit, quand il fait noir, pour célébrer l’Éternel « à cause des ordonnances de ta justice » (verset 62). Ces ordonnances sont comme une lumière dans la nuit. Il n’est pas dominé par les ténèbres, par des spectres, mais par la parole de Dieu. Celle-ci apporte non seulement la lumière, mais aussi la paix et la tranquillité, et inspire un cantique de louange.

Le subconscient du psalmiste est plein de reconnaissance envers l’Éternel. Alors que certaines personnes se réveillent au milieu de la nuit et se tournent et se retournent dans leur lit, le psalmiste se réveille et continue ce qu’il a commencé avant de se coucher, à savoir célébrer l’Éternel.

Il sait aussi qu’il n’est pas seul (verset 63). Il a des compagnons, ou plutôt il est lui-même « le compagnon » de tous ceux qui craignent l’Éternel, comme le montre le fait qu’il garde ses préceptes. Il est avec ceux qui craignent l’Éternel, il se sent chez lui dans cette compagnie. Il a communion avec eux. Ils peuvent s’encourager mutuellement (Mal 3:16). Ceux qui aiment Dieu et sa Parole aiment aussi leurs frères et sœurs dans la foi, peu importe leur race, leur nationalité ou leur statut social (1Jn 5:1-3).

Beaucoup de croyants, y compris des jeunes, se trompent dans le choix de leurs amis ou se mettent même sous un joug mal assorti avec les incrédules. Un tel mauvais choix peut être fait à cause d’une déception envers des croyants. Parfois, ce choix est justifié par l’excuse d’élever spirituellement l’autre. Le résultat est prévisible : l’incrédule n’est pas élevé, mais le croyant est abaissé. Paul avertit : « Ne vous y trompez pas : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1Cor 15:33).

Le psalmiste cherche sa compagnie chez ceux qui aiment la Parole. En tant que croyants, nous avons aussi une appel, à savoir être une communion caractérisée par Jésus Christ, notre Seigneur (1Cor 1:9).

Quand l’Éternel bénit, Il fait aussi que les siens soient une bénédiction pour les autres (Gen 12:2). Ainsi, la bénédiction déborde. C’est l’expérience du psalmiste. Le cercle de son intérêt s’élargit de plus en plus (verset 64). Il voit que la terre est pleine de la bonté de Dieu, même si le mal est toujours présent. Les bénédictions de la nouvelle alliance coulent à travers la plénitude d’Israël vers les nations (Rom 11:12). C’est ce qui se passe quand Dieu règne. Il le fait par le biais de ses statuts. Le psalmiste veut les connaître et demande l’enseignement à ces statuts.

65 - 72 /tet/ Le bien après les souffrances

65 Tu as fait du bien à ton serviteur, ô Éternel ! selon ta parole. 66 Enseigne-moi le bon sens et la connaissance ; car j’ai ajouté foi à tes commandements. 67 Avant que je sois affligé, j’errais ; mais maintenant je garde ta parole. 68 Tu es bon et bienfaisant ; enseigne-moi tes statuts. 69 Les orgueilleux ont inventé contre moi des mensonges ; j’observerai tes préceptes de tout mon cœur. 70 Leur cœur est figé comme la graisse ; moi, je trouve mes délices en ta loi. 71 Il est bon pour moi que j’aie été affligé, afin que j’apprenne tes statuts. 72 La loi de ta bouche est meilleure pour moi que des milliers [de pièces] d’or et d’argent.

La neuvième lettre, tet, est à l’origine une ‘matrice’, un récipient qui contient quelque chose de bon, qui fait penser à l’arrivée du bien après la souffrance, par exemple après les douleurs de l’enfantement. Dans cette strophe, nous voyons les souffrances de la tribulation – certains associent cette lettre au serpent – comme une matrice qui produit quelque chose de bon (cf. Héb 12:11).

Cette strophe commence au verset 65 par le mot « bien » et se termine aussi par ce mot au verset 72 (meilleur = bien). La lettre tet apparaît pour la première fois dans la Bible en Genèse 1, où il est dit que Dieu vit que la lumière était bonne (Gen 1:4). Cinq des huit versets de cette strophe commencent par le mot bon ou bien.

Tout serviteur de l’Éternel peut témoigner que Dieu a fait du bien à chacun de ses serviteurs (verset 65). Cette bonté est « selon ta parole » et en réponse à la prière du psalmiste au verset 17. Son action dans la bonté est telle qu’Il l’a révélée dans sa Parole. Si on a fait l’expérience de cette bonté, il est aussi bon de le dire à Dieu, comme le fait ici le psalmiste.

Son action dans la bonté dans cette strophe ne se manifeste pas tant par ses bénédictions directes que par les tribulations. Cela peut sembler étrange à certains croyants, mais la parole de Dieu est claire : « Nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Et non seulement [cela], mais aussi nous nous glorifions dans les tribulations, sachant que... » (Rom 5:2b-3a). Dans sa bonté, Dieu utilise les tribulations pour nous garder sur le bon chemin ou nous y ramener (cf. Psa 23:4 ; 2Cor 12:7-9). C’est pourquoi la persécution est l’une des bénédictions de celui qui abandonne tout pour suivre le Seigneur (Mc 10:29-30).

C’est pas difficile de recevoir la prospérité et la santé comme quelque chose de bon. Tout le monde peut le faire, croyant ou incrédule. C’est autre chose que de considérer les revers, les tribulations et les souffrances comme quelque chose de bon. Pour ça, le psalmiste, et aussi le reste fidèle, et nous aussi, on a besoin d’enseignement. La leçon est d’expérimenter et de réaliser que Dieu est toujours bon et bienfaisant , quelle que soit notre situation. Nous pouvons poser sans crainte cette question, qui est en même temps une certitude : « Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (Rom 8:32).

Lorsque nous avons fait l’expérience de la bonté de Dieu, cela éveille le désir d’apprendre à discerner le bien et d’avoir le bon sens et la connaissance pour le faire (verset 66). On peut demander cet enseignement à Dieu. Le juste a le bon état de cœur pour le demander, car il a la foi, ou la confiance, dans les commandements de l’Éternel. C’est la condition pour tirer le bon profit de l’enseignement. Il ne doit y avoir aucun doute sur les commandements de Dieu. Nous ne devons pas les soumettre à nous-mêmes, mais nous devons nous y soumettre. Alors, nous n’irons pas chercher ailleurs pour apprendre à discerner et acquérir la connaissance.

Grâce à sa croissance spirituelle, le croyant mûrira dans la foi. Les croyants spirituellement mûrs sont ceux « qui, par la pratique, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal » (Héb 5:14). C’est pourquoi le psalmiste exprime ce désir : « Enseigne-moi. » Sommes-nous désireux d’apprendre et prêts à nous asseoir aux pieds du Seigneur ?

Si le croyant doute de la bonté de Dieu, il erre (verset 67). Alors, Dieu envoie dans sa vie des afflictions, des revers et des difficultés qui le ramènent vers Dieu. Cette discipline est l’éducation que Dieu nous donne pour nous apprendre qui Il est, qu’Il est bon et que nous pouvons toujours compter sur Lui, aussi et surtout dans les moments difficiles. Abraham aussi a montré qu’il avait appris la leçon (Gen 22:1-19). Au milieu de l’épreuve la plus douloureuse, il continue à faire confiance à la bonté et à la toute-puissance de Dieu. Le juste est préservé de l’égarement s’il observe la parole de Dieu.

Dieu est bon en tout et toujours, et Lui seul est bon (verset 68 ; Lc 18:19). C’est pourquoi tout ce qu’Il fait est bon, même s’Il apporte l’affliction et les souffrances dans la vie du croyant. Job avait du mal à le comprendre, tout comme nous. Ce n’est qu’après son épreuve que Job peut témoigner que sa connaissance de Dieu était imparfaite et insuffisante : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu : C’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre (Job 42:5-6). Le croyant aspire à mieux connaître la bonté de Dieu et à lui faire confiance. C’est pourquoi il demande à Dieu de lui enseigner ses statuts.

Le juste vit dans un monde plein de mensonges sur qui est Dieu (verset 69). Les gens qui propagent ces mensonges sont appelés ici « orgueilleux ». Un exemple de ce mensonge est le livre populaire du rabbin conservateur Harold S. Kushner, intitulé ‘Quand le mal frappe les gens bons’. Dans ce livre, il pense devoir choisir entre la bonté de Dieu et la puissance de Dieu. Les orgueilleux salissent les justes avec ce genre de raisonnements mensongers, avec cette déformation et cette détérioration de l’image de Dieu.

Mais ce n’est pas une raison pour le juste de s’égarer loin des préceptes de Dieu et d’abandonner le chemin de l’obéissance. Au contraire, il observe ces préceptes de tout son cœur. Il refuse de croire ces mensonges. Il n’y reconnaît pas la voix du bon Berger et s’en éloigne (Jn 10:5), tout en s’attachant d’autant plus à la parole de Dieu.

Le cœur des orgueilleux est en grand contraste avec cela. Ce cœur est en effet « figé comme la graisse », car ils s’attachent de tout leur cœur au péché (verset 70). Ça se voit bien au fait qu’ils essaient de salir le juste avec leurs mensonges sans aucune honte. Un cœur gras, c’est un cœur qui n’est plus réceptif à la parole de Dieu (cf. Ésa 6:10). Le juste trouve ses délices en la loi de l’Éternel. Ça le rend insensible aux mensonges dont les orgueilleux le couvrent.

Il reconnaît l’utilité de l’affliction qu’il a subie pendant un certain temps (verset 71). Il comprend maintenant que cette affliction était nécessaire pour prendre conscience du fait que Dieu est toujours bon et qu’on peut toujours Lui faire confiance, non seulement dans les moments heureux, mais aussi et surtout dans les moments difficiles.

L’affliction a été temporaire, car elle a pris fin, mais il dit que ça lui a fait du bien de la vivre. Un croyant n’est pas immédiatement prêt à dire que cela. Il peut dire en foi que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom 8:28), mais faire confiance à l’Éternel dans l’adversité est autre chose. Dans ce cas, le juste a appris les statuts de l’Éternel et a appris à les apprécier.

Ça l’amène aussi à apprécier « la loi de ta bouche ». Il dit qu’elle est « meilleure » que « milliers [de pièces] d’or et d’argent » (verset 72). Ce qui sort de la bouche de Dieu vient de son cœur. C’est ce qui rend sa Parole si précieuse. « De ta bouche » signifie que l’enseignement de la Parole vient directement et très personnellement de la bouche de Dieu pour le psalmiste. Il parle de communion.

L’or et l’argent ont perdu leur attrait pour ceux qui ont appris à apprécier la parole de Dieu à sa juste valeur. Malgré toute leur valeur aux yeux des hommes, l’or et l’argent n’ont qu’une valeur temporaire, tandis que la valeur de la parole de Dieu demeure éternellement.

Beaucoup de gens, malheureusement parfois aussi des croyants, ont le cœur rempli de choses matérielles. C’est pourquoi ils pensent et parlent beaucoup de choses matérielles. Le cœur du psalmiste est plein de la parole de Dieu et c’est pourquoi il pense et parle beaucoup de la Parole. Cela montre que son cœur est rempli de l’excellence de la connaissance de Christ Jésus, son Seigneur, à cause de laquelle tous les privilèges du monde sont considérés par lui non seulement comme sans valeur, mais aussi comme nuisibles (Php 3:7-8).

73 - 80 /yod/ Fait par les mains de Dieu

73 Tes mains m’ont fait et façonné ; rends-moi intelligent, et j’apprendrai tes commandements. 74 Ceux qui te craignent me verront et se réjouiront ; car je me suis attendu à ta parole. 75 Je sais, ô Éternel ! que tes jugements sont justice, et que c’est en fidélité que tu m’as affligé. 76 Que ta bonté, je te prie, soit ma consolation, selon ta parole à ton serviteur. 77 Que tes compassions viennent sur moi, et je vivrai ; car ta loi fait mes délices. 78 Que les orgueilleux soient couverts de honte, car sans cause ils ont agi avec perversité envers moi ; moi, je médite tes préceptes. 79 Qu’ils se tournent vers moi ceux qui te craignent, et ceux qui connaissent tes témoignages. 80 Que mon cœur soit intègre dans tes statuts, afin que je ne sois pas honteux.

La dixième lettre, yod, a la valeur numérique dix et a à l’origine la forme d’une main. Son nom est lié à ‘jad’, le mot hébreu pour main. Le mot jad désigne aussi le bâton utilisé pour lire un rouleau hébreu. La lettre yod est liée au travail, au pouvoir (main droite), à la responsabilité (le nombre dix : les dix commandements, les dix doigts, les dix vierges sages et les dix vierges folles, etc.).

La lettre yod est la plus petite lettre de l’alphabet hébreu. À ce sujet, le Seigneur Jésus dit : « Car, en vérité, je vous dis : Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera pas de la Loi, que tout ne soit arrivé » (Mt 5:18). L’iota est l’équivalent grec du yod hébreu.

Le juste reconnaît qu’il a été fait par les mains de Dieu (verset 73 ; Psa 139:13-16), tout comme les mains de Dieu ont aussi fait l’univers (Ésa 45:12). Il reconnaît ainsi qu’il dépend entièrement de son Créateur (cf. 1Pie 4:19). Dieu a tout fait dans le but que cela Lui serve.

Le psalmiste demande si l’Éternel, qui l’a fait et façonné, veut bien achever son œuvre sur lui. « Fait » se réfère à sa formation, « façonné » signifie qu’il a été placé là où il est maintenant. Il regarde ensuite vers l’avenir et demande l’intelligence pour répondre au but que Dieu a pour sa vie.

Il a appris la leçon : il accepte les épreuves et les souffrances de la main de l’Éternel, sachant qu’Il veut les utiliser pour le former. La souffrance est en quelque sorte le labour de la terre dure pour la préparer à recevoir la semence de la Parole (cf. Ésa 28:23-29).

Il dépend aussi de son Créateur pour l’intelligence des commandements de Dieu, car son entendement est obscurci par le péché. Dieu peut lui donner cette intelligence, et c’est ce qu’il demande. Il dit en quelque sorte à Dieu : ‘Je suis l’œuvre de tes mains ; achève maintenant ton œuvre en moi. J’ai maintenant compris que cela nécessite des afflictions’ (verset 75 ; cf. Jn 15:2b). Les commandements de Dieu sont le mode d’emploi de sa vie, pour l’achèvement de l’œuvre de Dieu en lui.

Tout le monde ne se réjouit pas pour le psalmiste, mais ceux qui craignent Dieu, oui (verset 74). Ils voient le juste et se réjouissent parce qu’ils voient dans sa vie qu’il a, tout comme eux, espéré en la parole de Dieu et qu’il a, tout comme eux, fait l’expérience que cet espoir n’était pas vain. Une telle vie est contagieuse. Elle rend les autres heureux et leur donne du courage (cf. Mal 3:16 ; Php 1:14). Nous le voyons dans la rencontre entre Élisabeth et Marie (Lc 1:39-45).

Les jugements de l’Éternel sont justes, tant pour les méchants que pour le psalmiste (verset 75). Pour les méchants, ils signifient la ruine. Le psalmiste sait que les jugements de Dieu sont toujours justes, conformes à sa Parole et à son alliance. En même temps, ces jugements font aussi partie de la fidélité de Dieu, qui veut purifier le psalmiste et rétablir Israël. Par l’affliction, Dieu fait en sorte que les justes placent toute leur espérance en Lui et condamnent toute infidélité en eux-mêmes (cf. Rom 8:28).

Celui qui est affligé a besoin de consolation (verset 76). C’est pourquoi le psalmiste demande à Dieu de le consoler par sa bonté. Le mot ‘consolation’ signifie en hébreu ‘soupir profond de soulagement’. L’expérience de cette bonté – c’est-à-dire la bénédiction et l’amour de Dieu sur la base de son alliance, qui implique aussi le salut – apporte un soulagement au psalmiste. Il fait appel à la promesse que Dieu lui a faite, à lui, son serviteur. Il s’approprie personnellement l’alliance, qui est devenue une promesse sur la base du sang de la nouvelle alliance.

Le psalmiste ne se sent manifestement pas encore complètement remis de l’affliction. C’est ce qu’on peut déduire de sa demande à l’Éternel de faire venir sur lui ses compassions (verset 77). Il en a besoin. Tout le monde en a besoin dans des circonstances affligées. S’il reçoit la compassion, il vivra, c’est-à-dire qu’il revivra parce qu’il aura puisé une nouvelle force, car il a une nouvelle vie en vertu de l’alliance. Cela ressort clairement du fait que la loi de l’Éternel est sa source des délices. Pour un incrédule, la loi n’est pas une source de délices, car elle le condamne.

Le psalmiste demande ensuite à l’Éternel de se tourner contre les méchants orgueilleux (verset 78) et de défendre ceux qui craignent Dieu (verset 79) et le psalmiste lui-même (verset 80). Les orgueilleux ont opprimé les justes avec des raisons mensongères (verset 78 ; cf. Psa 69:6 ; Jn 15:25). Ils ont pu le faire avec l’admission de Dieu, qui a son dessein avec cela. Cela ne signifie pas que les orgueilleux ont écouté Dieu. Au contraire, ils ne tiennent aucun compte de Dieu, mais suivent leur propre agenda.

Le juste le sait et demande donc à Dieu de les couvrir de honte. Il peut poser cette question parce qu’il médite les préceptes de Dieu. Il sait donc ce que Dieu pense de ces oppresseurs. Les orgueilleux, avec leur grande bouche mensongère, seront jugés par Dieu. Le juste sait aussi comment réagir face à ces oppresseurs et leurs mensonges (1Pie 2:23). Leur hostilité ne peut l’empêcher de persévérer dans sa confiance en l’Éternel.

Le psalmiste a besoin de communion avec ceux qui craignent Dieu et connaissent ses témoignages (verset 79). Il se sent seul et demande maintenant à l’Éternel que ceux qui Le craignent se tournent à nouveau vers lui. Il veut partager ses expériences avec eux. C’est un désir remarquable des croyants de tous les temps. Ceux qui connaissent les témoignages de Dieu veulent les partager avec ceux qui les connaissent aussi. Nous pouvons prendre exemple sur le psalmiste et prier que Dieu mette de telles personnes sur notre chemin.

Dans le Nouveau Testament, nous apprenons que l’amour entre le Père et le Fils est aussi en nous. L’amour ne peut pas être pratiqué par une seule personne. Un croyant a toujours besoin de communion avec d’autres croyants. L’amour de Dieu en nous n’est parfait que lorsque nous, croyants, nous nous aimons les uns les autres (1Jn 4:12).

Le psalmiste prie pour que l’Éternel rende son cœur intègre dans ses statuts (verset 80), car il est entouré de menteurs arrogants et hostiles. Il reconnaît que son cœur est trompeur et sait que seul l’Éternel le connaît (Jér 17:9-10 ; 1Roi 8:39 ; Psa 139:1b,23).

L’intégrité du cœur – littéralement : un cœur parfait, c’est-à-dire sans partage – est essentielle dans nos relations avec Dieu. Dieu cherche la vérité dans l’homme intérieur. Si elle est là, le croyant ne sera pas honteux, car il ne laisse pas le péché entrer dans sa vie. Alors, il ne sera pas honteux dans cette vie, ni plus tard, devant le tribunal du Christ (2Cor 5:9-10).

81 - 88 /kaf/ Couvert par la main de Dieu

81 Mon âme languit après ton salut ; je m’attends à ta parole. 82 Mes yeux languissent après ta parole ; et j’ai dit : Quand me consoleras-tu ? 83 Car je suis devenu comme une outre mise à la fumée ; je n’oublie pas tes statuts. 84 Combien [dureront] les jours de ton serviteur ? Quand exécuteras-tu le jugement contre ceux qui me persécutent ? 85 Les orgueilleux ont creusé pour moi des fosses, ce qui n’est pas selon ta loi. 86 Tous tes commandements sont fidélité. On me persécute sans cause ; aide-moi ! 87 Peu s’en est fallu qu’ils ne m’aient consumé sur la terre ; mais moi, je n’ai pas abandonné tes préceptes. 88 Selon ta bonté, fais-moi vivre, et je garderai le témoignage de ta bouche.

La onzième lettre, kaf, représente quelque chose qui couvre. Le nom de cette lettre veut dire ‘une main ouverte’, une main liée à une action, comme poser la main sur quelqu’un, protéger. Quand l’Éternel dit à Moïse « et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que je sois passé » (Exo 33:21-22), c’est sa ‘main ouverte’.

La première fois que nous trouvons le mot kaf dans la Bible, détermine la signification du mot : « Étends ta main [jad] et saisis-le [c’est-à-dire le serpent] par la queue, [...] et il devint un bâton dans sa main [kaf] » (Exo 4:4). Le danger du serpent a été écarté par la main ouverte qui couvre le danger.

La strophe kaf nous montre le psalmiste dans la tristesse et la détresse. Il est dans le besoin et en grand danger. Conformément à l’alliance et à la promesse de l’Éternel, il cherche refuge derrière la main protectrice de l’Éternel. Là, il est en sécurité, comme Moïse dans la fente du rocher, et comme Sion auprès de l’Éternel : « Voici, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains ; tes murs sont continuellement devant moi » (Ésa 49:16). Tout la strophe parle du danger qui entoure le psalmiste et de la façon dont il y fait face.

Le juste attend avec un désir intense le salut de l’Éternel, sa délivrance de la détresse et d’être introduit dans la paix (verset 81). Son âme – c’est-à-dire sa personne, son âme et son corps – le désire intensément.

Mais il a mis son espoir dans ce que l’Éternel a dit. Il s’y est accroché et cela l’a soutenu. Il n’a pas cherché son salut, son délivrance, en lui-même ou chez quelqu’un d’autre. Le psalmiste risque de succomber à la détresse, prophétiquement la persécution sous l’Antichrist. Il languit d’être délivré de ce danger. Dans le danger, il s’accroche avec confiance à la parole ou la promesse de Dieu (cf. Php 4:6-7).

Son âme languit, oui, ses yeux languissent, après la parole, c’est que Dieu a dit (verset 82). Il a demandé à Dieu : « Quand me consoleras-tu ? » Il a besoin de consolation, il l’attend avec impatience. Celui qui craint Dieu ne doute pas que l’Éternel le consolera. Il aimerait aussi savoir quand Il le fera. Il montre ainsi qu’il souhaite que cela se réalise le plus vite possible.

Il est complètement à bout de forces, il est épuisé (verset 83). Il se compare à une outre mise à la fumée. La fumée enlève la souplesse du cuir et noircit l’outre. Cela symbolise une tribulation prolongée qui brûle et étouffe, l’empêchant de respirer. C’est un peu comme la patience qui disparaît lorsqu’un enfant n’arrête pas de râler. On voit ça chez Samson : « Son âme en fut ennuyée [c’est-à-dire par les railleries de Delila] jusqu’à la mort » (Jug 16:16 ; cf. Lc 18:4-5).

Le mot ‘consoleras’ dans le verset précédent a en hébreu le sens de respirer profondément, dans ce cas de soulagement parce que la délivrance est venue. La cause de sa grande détresse est qu’il se nourrit des statuts de l’Éternel. Il n’a pas oublié ces statuts. C’est pourquoi il est persécuté par les méchants.

Combien de temps pourra-t-il encore vivre, en comptant en jours (verset 84) ? Quand il s’agit de la souffrance du reste fidèle, la Bible parle généralement en jours (Mt 24:22). Quand il s’agit de la domination de l’ennemi, la Bible compte généralement en temps ou en années, par exemple un temps, c’est une année, des temps, c’est deux ans, et une moitié de temps, c’est six mois, soit trois ans et demi au total.

La vie est courte, mais les jours peuvent être longs pour quelqu’un qui est opprimé, s’il est pourchassé de jour en jour par ses persécuteurs (cf. Apo 11:7 ; 13:7). Il se nomme à nouveau « ton serviteur », ce qui indique qu’il est dans le besoin parce qu’il sert l’Éternel. Il demande à Dieu quand Il exercera son jugement sur ses persécuteurs, afin qu’il soit délivré de la menace de mort. Il ne se fait pas justice lui-même, mais laisse la vengeance à Dieu (cf. Rom 12:19 ; 2Th 1:6 ; Apo 6:10 ; Psa 94:1-2).

Il sait que ses persécuteurs, qu’il appelle « orgueilleux », ont creusé « des fosses » pour le piéger et le tuer (verset 85). L’image montre clairement que le psalmiste se sent comme un animal en proie à des chasseurs qui essaient de le capturer à l’aide de pièges. Ils ont creusé plusieurs pièges, tant ils veulent sa mort. Les pièges sont un danger invisible. Si tu vois le danger, tu es vigilant, mais si tu ne le vois pas, c’est encore plus dangereux.

Ils ont creusé des fosses, alors que Dieu l’a interdit. Il n’y a nulle part un commandement explicite ‘tu ne creuseras pas de fosses’, mais il est dit que chacun doit aimer son prochain comme soi-même. Creuser des fosses pour y piéger quelqu’un et le tuer est clairement contraire à ce commandement. Mais ces gens-là n’écoutent pas l’enseignement de Dieu donné par la loi.

Le fidèle persécuté confesse que tous les commandements de l’Éternel, c’est-à-dire sans aucune exception, sont fidélité (verset 86). Ses ennemis l’assaillent de mensonges et de calomnies, de pièges qui le détruisent presque. Il appelle l’aide de l’Éternel pour le délivrer. Grâce à la fidélité de l’Éternel, il est mis en sécurité par la main protectrice et ouverte, kaf, de l’Éternel. Le Seigneur Jésus a été persécuté par des mensonges parce qu’Il a témoigné de la fidélité des commandements de Dieu. Tout croyant qui en témoigne fera cette expérience.

La persécution est violente. Elle va jusqu’au bord d’un précipice (verset 87). Les persécuteurs ont presque détruit les justes sur la terre. Si les jours de la persécution (verset 84) n’avaient pas été abrégés – à 1260 jours – tout le reste fidèle aurait été tué (Mt 24:22 ; cf. Lc 18:8). Mais cette menace de mort ne les a pas amenés à abandonner les préceptes de l’Éternel. Ils ont respecté l’alliance et sont restés en vie conformément à celle-ci.

Le reste fidèle persécuté demande à Dieu de les faire vivre et invoque pour ça la bonté de Dieu (verset 88). Si Dieu le fait, ils garderont le témoignage de la bouche de Dieu. Le reste fidèle voit leur vie en lien avec la vie sur la terre. Il se peut que Dieu réponde à leur prière et les laisse vivre sur la terre.

Même s’ils sont tués, leur prière sera exaucée. En effet, ils seront fait vivre dans la résurrection. Alors, ils garderont parfaitement le témoignage de la bouche de Dieu, car il sera écrit dans leur cœur. Ainsi, pour le dire en termes de Nouveau Testament, ils sont plus que vainqueurs par Celui qui les a aimés (Rom 8:37).

89 - 96 /lamed/ L’enseignement du berger

89 Éternel ! ta parole est établie à toujours dans les cieux. 90 Ta fidélité est de génération en génération. Tu as établi la terre, et elle demeure ferme. 91 Selon tes ordonnances, [ces choses] demeurent fermes aujourd’hui ; car toutes choses te servent. 92 Si ta loi n’avait pas fait mes délices, j’aurais péri dans mon affliction. 93 Jamais je n’oublierai tes préceptes, car par eux tu m’as fait vivre. 94 Je suis à toi, sauve-moi ; car j’ai recherché tes préceptes. 95 Les méchants m’attendent pour me faire périr ; [mais] je suis attentif à tes témoignages. 96 J’ai vu la fin de toute perfection ; ton commandement est très étendu.

Le pictogramme de la lettre lamed est un bâton (de berger). Pour le berger, c’est un bâton avec une extrémité recourbée ; pour le gardien de bœufs, c’est un bâton avec une extrémité pointue, une aiguille (cf. Act 26:14). Les deux sont utilisés pour diriger les animaux. Lamed est apparenté à ‘lamad’, qui signifie ‘apprendre’, ‘enseigner’.

La lettre lamed est la seule qui dépasse la limite supérieure des autres lettres. Cela symbolise l’enseignement venant d’en haut. Le berger enseigne à ses brebis à l’aide de son bâton. Notre Berger est le Berger céleste. L’enseignement de notre Berger céleste donne la nouvelle vie (verset 93 ; cf. 1Pie 1:23 ; Jac 1:18 ; Jn 3:3,5 ; Ézé 36:26-27). Cela donne aussi la stabilité. Les trois premiers versets de cette strophe (versets 89-91) sont une louange et parlent trois fois de stabilité. Ça vaut aussi pour nous (1Cor 15:58).

La parole de Dieu n’est pas une parole éphémère. Elle est à toujours (verset 89). En effet, la Parole est « établie à toujours dans les cieux ». Elle est de nature céleste. Jamais l’homme et le diable ne parviendront à l’affecter 1``, car la Parole est solidement ancrée dans les cieux. Des tentatives ont souvent été faites dans ce sens, mais elles ont toujours échoué et échoueront toujours. Chaque promesse sera accomplie à la lettre (Lc 21:33).

Le diable a essayé de semer le doute sur la Parole lors de la chute (Gen 3:1) et lors de la tentation dans le désert (Mt 4:1-11). L’homme a aussi essayé en ôtant quelque chose à la parole de Dieu – comme les sadducéens – ou en y ajoutant quelque chose – comme les pharisiens. De nos jours, on voit des tentatives d’ôter quelque chose de la Parole dans la théologie moderne et la théorie de l’évolution – les sadducéens d’aujourd’hui – ou d’y ajouter quelque chose par les enseignements des hommes – les pharisiens d’aujourd’hui.

La fidélité de Dieu ne finit jamais non plus, mais « est de génération en génération » (verset 90 ; cf. Psa 90:1-2). Il s’agit ici de la fidélité de Dieu envers la création. Il prouve cette fidélité à chaque génération tant que la terre, qu’Il a fondée, existe. C’est un grand encouragement pour chaque nouvelle génération. Chaque génération peut transmettre ça à la suivante.

La fidélité de Dieu se voit dans l’immuabilité de la terre, fondée par le Seigneur Jésus. La même fidélité se voit dans la parole de Dieu. Le ciel et la terre passeront, mais la Parole demeurera toujours (Mt 5:18 ; 24:35). Notre stabilité est dans le Seigneur Jésus, notre Rocher, car Il « est le Même, hier, et aujourd’hui, et éternellement » (Héb 13:8).

Le croyant peut le voir en regardant le ciel et la terre, qui ont été créés par Dieu (verset 91). Ils ont été créés selon sa volonté (Apo 4:11) et, conformément à ses ordonnances, ils demeurent jusqu’à ce jour là où Il les a placés. Et ils sont là comme ses serviteurs, ils Le servent dans le but pour lequel Il les a créés, à l’endroit où Il les a placés. C’est un encouragement pour nous, membres du corps de Christ, son église. Nous pouvons Le servir et les uns les autres, car c’est pour ça qu’Il nous a créés, avec les talents qu’Il nous a donnés.

Au milieu de toute la misère, la loi de l’Éternel a été la source des délices du croyant éprouvé (verset 92). Le Seigneur illustre ça dans la parabole du semeur. La tribulation et la persécution révèlent que le cœur d’une personne peut être un sol superficiel, dans lequel la semence n’a pas pu prendre racine (Mt 13:20-21). C’est quelqu’un qui ne se réjouit pas de la Parole et qui ne résiste pas à la misère de la tribulation et de la persécution.

Comme la loi a été la source des délices du juste, il n’a pas péri, mais il a été sauvé dans l’affliction. La loi, la Torah, a ici le sens d’enseignement de la parole de Dieu. Comme Christ est le centre de l’Écriture, de l’enseignement (Jn 5:39), Il est en fait la source des délices. Le juste qui peut se réjouir dans l’affliction fait l’expérience de la vérité de la parole : « La joie de l’Éternel est votre force » (Néh 8:10b).

Le juste « n’oubliera » jamais (verset 93) les préceptes de l’Éternel, qui sont établis à toujours dans les cieux, comme il l’a dit au début de cette strophe (verset 89). La raison en est qu’il leur doit la vie. L’Éternel l’a fait vivre par ses préceptes (1Pie 1:23). Les paroles de Christ, le Fils éternel de Dieu, « sont esprit et sont vie » (Jn 6:63b,68). Le croyant n’oubliera jamais l’origine de sa nouvelle vie. Ce sont des paroles qui lui ont donné la vie et qui le maintiennent aussi constamment en vie.

Le juste sait qu’il est à l’Éternel (verset 94). C’est pourquoi il demande d’être sauvé. Il dit à Dieu : « Je suis à toi. » Une déclaration aussi intime est unique dans les Psaumes. Nous la rencontrons surtout dans une situation de détresse extrême. Cette détresse semble être causée par des méchants, à savoir l’Antichrist et ses adeptes (verset 95 ; cf. Apo 13:7).

David aussi montre son intimité avec l’Éternel quand il dit : « Même quand je marcherais par la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent » (Psa 23:4). C’est justement dans les moments difficiles que David vit les moments les plus intimes.

Le psalmiste rappelle en quelque sorte à l’Éternel qu’Il a aussi pris soin de lui. C’est notre responsabilité de bien prendre soin de ce qui nous appartient. C’est ce que nous voyons chez Dieu. C’est pourquoi le juste fait appel à Lui pour le sauver. Il ajoute qu’il a recherché les préceptes de Dieu. Cela montre qu’il est vraiment la propriété de Dieu et pas seulement un descendant naturel d’Abraham.

Dans l’affliction, la Parole reste les délices du psalmiste (verset 92). Par cette même Parole, son cœur a été renouvelé, il est né d’en haut (Jn 3:3) et a reçu une nouvelle vie (verset 93). Il est à l’Éternel et est donc devenu son serviteur (verset 94). C’est la raison pour laquelle il crie à l’Éternel de le sauver de sa grande détresse.

Il demande l’intervention de Dieu parce que les méchants l’ont guetté pour le tuer (verset 95). La raison de leur envie de le tuer, c’est qu’il est attentif aux témoignages de l’Éternel et le montre dans sa vie. C’est pour ça que les méchants persécutent le juste. Ça a commencé avec Caïn qui a tué Abel. Ça a atteint son paroxysme dans la foule du peuple juif qui réclamait la mort du Seigneur Jésus, une demande à laquelle Pilate a donné suite. Dans un avenir proche, ça se répétera dans la persécution du reste fidèle d’Israël (Apo 12:17).

Tout ce qui est fait sur la terre a une date d’expiration (verset 96). Même si c’est parfait, ça finira par disparaître (2Pie 3:10,12). Le psalmiste a vu cette fin. Ses yeux spirituels sont ouverts à cette réalité. Il a aussi vu que seul le commandement de Dieu « est très étendu », c’est-à-dire éternel, qu’il n’aura jamais de fin. La parole de Dieu demeure éternellement, tout comme ceux qui font la volonté de Dieu (1Pie 1:25 ; 1Jn 2:17). Comme le dit un cantique néerlandais : ‘Tout ce qui est fait par amour pour Jésus garde sa valeur et demeurera éternellement.’

97 - 104 /mem/ Envie de la Parole

97 Combien j’aime ta loi ! tout le jour je la médite. 98 Tes commandements m’ont rendu plus sage que mes ennemis, car ils sont toujours avec moi. 99 J’ai plus de sagesse que tous ceux qui m’enseignent, parce que je médite tes préceptes. 100 J’ai plus d’intelligence que les anciens, parce que j’observe tes préceptes. 101 J’ai gardé mes pieds de toute mauvaise voie, afin que je garde ta parole. 102 Je ne me suis pas détourné de tes ordonnances, car c’est toi qui m’as instruit. 103 Que tes paroles ont été douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche ! 104 Par tes préceptes je suis devenu intelligent ; c’est pourquoi je hais toute voie de mensonge.

La lettre mem a à la fois le pictogramme et la signification de l’eau ou des vagues de l’eau. Comme l’eau est essentielle à la vie, elle est toujours associée à la pureté et à la vie dans la Bible en tant qu’image de la parole de Dieu (Éph 5:26 ; cf. Apo 22:17). Le désir de Dieu est aussi le désir de la parole de Dieu. C’est pourquoi nous lisons à propos d’une « soif de Dieu » (Psa 42:2-3). Cette strophe sur l’eau comme image de la Parole est donc à nouveau un cantique de louange sur l’amour du psalmiste pour la Parole.

Celui qui aime l’Éternel aime aussi sa loi (verset 97). Quelqu’un qui dit aimer Dieu, mais qui ne lit jamais sa Parole, est un menteur (cf. Jn 14:23). Ce que dit ici le juste n’est pas une profession de foi hypocrite. « Combien j’aime ta loi », est l’exclamation de quelqu’un dont le cœur est entièrement tourné vers l’enseignement de la parole de Dieu.

Il ne s’occupe pas seulement de la parole de Dieu de temps en temps, mais elle est « tout le jour » sa méditation (cf. Psa 1:3). Comme une brebis mange l’herbe et la rumine le reste du jour, Marie écoute ce qui lui est dit, le garde dans son cœur et y médite (Lc 2:19). C’est ainsi que nous devons lire la Parole et y méditer le reste du jour. Le Seigneur Jésus Lui-même en est l’exemple parfait.

Celui qui aime intensément la parole de Dieu et y médite tout le jour est plus sage que ses ennemis (verset 98). Le monde a rejeté Christ, et donc tous ceux qui veulent suivre le Seigneur savent que le prix à payer pour Le suivre est le rejet par le monde. Un croyant doit tenir compte du fait qu’il a des ennemis dans le monde.

La parole de Dieu rend sage le croyant le plus simple, celui qui, selon les normes du monde, n’est pas un savant (cf. 2Tim 3:15). Il dépasse de loin en sagesse les personnes les plus intelligentes qui sont ennemies de Dieu. Le monde soumet la parole de Dieu à sa sagesse et à sa raison, et rejette ainsi la Parole comme source de sagesse (Jér 8:9b). Le croyant soumet sa sagesse et sa capacité de réflexion à la parole de Dieu et reçoit la sagesse qui vient d’en haut (cf. Jac 1:5 ; 3:13-17 ; 1Cor 2:14). La sagesse du monde passe, mais celui qui possède la sagesse fondée sur les commandements de Dieu a en lui une source éternelle de sagesse. Ce que dit le juste est parfaitement vrai du juste par excellence, le Seigneur Jésus.

Les versets 98-100 commencent tous les trois par ‘plus’ en hébreu. Le psalmiste est plus sage, a plus de sagesse et a plus d’intelligence que ses ennemis, que tous ceux qui l’enseignent et que les anciens. Il est clair qu’il ne s’agit pas ici d’intelligence ou d’expérience de la vie, mais de la direction de Dieu à travers sa Parole. La parole de Dieu nous donne la direction du Saint Esprit, c’est le secret de la sagesse et de l’intelligence du psalmiste.

Quelqu’un qui est sage grâce aux commandements de Dieu peut dire sans aucune arrogance : « J’ai plus de sagesse que tous ceux qui m’enseignent » (verset 99). Son sagesse est éclairée par la parole de Dieu et l’Esprit de Dieu parce qu’il a médité sur les préceptes de Dieu. Il ne s’agit pas ici de docteurs donnés par Dieu, mais de docteurs qui possèdent la sagesse du monde. En méditant la Parole, le psalmiste reçoit la sagesse qui vient d’en haut (Jac 3:13-17). Il peut parler avec intelligence des choses de la vie avec lesquelles les autres se luttent. Tout comme les deux versets précédents, cela s’applique parfaitement au Seigneur Jésus.

Même s’il est jeune, le juste peut dire sans aucune arrogance qu’il a « plus d’intelligence que les anciens » (verset 100). Les anciens ne sont pas ici les anciens reconnus du peuple de Dieu, mais les personnes âgées en général qui ont l’expérience de la vie. Cependant, cette expérience de la vie ne donne que la sagesse humaine et non la sagesse qui vient d’en haut.

Le juste ne dit pas ça parce qu’il est soudainement devenu sage et intelligent, mais parce qu’il se laisse guider par l’Éternel, par sa Parole. Il ne s’agit pas simplement d’entendre ou de connaître la Parole, mais de la garder et de lui obéir, de se laisser guider par elle. Un insensé est quelqu’un qui ne se laisse pas guider par l’Éternel et sa Parole, comme l’Antichrist et ses adeptes (Psa 14:1 ; 53:2).

Il n’a pas seulement médité la parole de Dieu, mais il l’a aussi observée, c’est-à-dire qu’il a vécu conformément à elle. C’est pourquoi son intelligence dans toutes les choses de cette vie est comme une lumière qui montre chaque chose dans sa vraie nature et dans son rapport exact avec toutes les autres choses. Le Seigneur Jésus, à l’âge de douze ans, a plus d’intelligence que les docteurs et les anciens qui se révéleront être ses ennemis (Lc 2:46-47).

L’amour de la parole de Dieu, la méditation sur celle-ci, rend sage, donne sagesse et intelligence (versets 97-100). Les versets 101-104 parlent de la conduite du psalmiste sous la direction de la Parole. Garder la Parole signifie être guidé dans la vie, ce qui permet d’éviter toutes les mauvaises voies.

C’est ce que nous voyons chez le juste, qui a gardé ses pieds « de toute mauvaise voie » (verset 101 ; cf. Psa 1:1). Il montre ainsi qu’il observe la parole de Dieu. Il existe d’innombrables mauvaises voies et il n’y a qu’une seule bonne voie, celle que la parole de Dieu indique. Toutes les mauvaises voies mènent à la mort, la seule bonne voie mène à la vie.

Le fait qu’il se tienne à la parole de Dieu n’est pas son propre mérite. Il ne s’égare pas des ordonnances de Dieu parce que Dieu l’a instruit (verset 102). Il n’y a personne qui instruit comme Lui (Job 36:22). Il donne des instructions parfaites, parfaitement adaptées à l’élève. L’effet général de cet instruction saine dans la Parole est qu’elle a un effet protecteur et sanctifiant et qu’elle suscite le désir d’une vie sainte à la gloire de Dieu (cf. 2Tim 3:16-17).

L’instruction issue de la parole de Dieu est douce à son palais (verset 103). Elle est agréable à prendre. Sa douceur est supérieure à celle du miel (cf. Psa 19:11b ; Apo 10:9). Celui qui a goûté à sa douceur a goûté à la bonté de l’Éternel (1Pie 2:3 ; Psa 34:9). C’est pourquoi on en veut davantage.

Les préceptes de l’Éternel sont la vérité et donnent l’intelligence de la voie de la vérité (verset 104). Le croyant qui obéit à ces préceptes comprend la volonté de Dieu. Il en résulte qu’il hait « toute voie de mensonge », car sur cette voie, les préceptes de l’Éternel ne sont pas admis. La mauvaise voie mentionnée au verset 101 est ici appelée « voie du mensonge », car elle va à l’encontre de la voie de la vérité, la voie de la parole de Dieu. La voie du mensonge du péché est une voie erronée qui mène à la mort. Le juste le sait parce qu’il écoute les préceptes.

105 - 112 /nun/ Des souffrances à la gloire

105 Ta parole est une lampe à mon pied, et une lumière à mon sentier. 106 J’ai fait le serment, et je le tiendrai, de garder les ordonnances de ta justice. 107 Je suis extrêmement affligé, ô Éternel ! fais-moi vivre selon ta parole ! 108 Accueille avec faveur, je te prie, ô Éternel ! les offrandes volontaires de ma bouche, et enseigne-moi tes ordonnances. 109 Ma vie est continuellement dans ma main, mais je n’oublie pas ta loi. 110 Les méchants m’ont tendu un piège ; mais je ne me suis pas égaré de tes préceptes. 111 Tes témoignages me sont un héritage à toujours ; car ils sont la joie de mon cœur. 112 J’ai incliné mon cœur à pratiquer tes statuts, à toujours, jusqu’à la fin.

La lettre nun a le pictogramme d’une ‘graine qui pousse’ ou d’un ‘poisson’, qui symbolise la ‘continuité’ ou le fait de ‘nager à contre-courant’. Cette lettre a deux formes, une forme normale et une lettre de clôture. La forme normale est une ligne courbée, tandis que la lettre de clôture est une longue ligne verticale. Ensemble, ces formes parlent de la continuation des souffrances vers la glorification (Lc 24:26 ; Php 2:5-11). Nous pouvons aussi suivre ce chemin, car nous serons glorifiés avec Christ, du moins si nous souffrons aussi avec Lui (Rom 8:17b).

La valeur numérique du nun est 50, ce qui parle de rétablissement complet, par exemple l’année du Jubilé est la 50e année, et la Pentecôte est le 50e jour après la résurrection du Seigneur.

Le mot nun est lié au mot hébreu qui signifie lampe qui diffuse la lumière. Cette lumière est nécessaire pour pouvoir continuer. Ainsi, cette strophe nun commence par « une lampe à mon pied » (verset 105). La lumière de la parole de Dieu dans cette strophe nun montre clairement que le chemin du psalmiste vers la gloire doit toujours passer par le chemin des souffrances. C’est le chemin sur lequel on est taillé pour porter plus de fruits pour la gloire de Dieu (Jn 15:2). Le chemin vers Dieu dans le sanctuaire n’est aussi possible que grâce à la lumière de la lampe. Ainsi, nous avons besoin de la lumière de la Parole pour entrer dans le sanctuaire par le chemin nouveau et vivant (Héb 10:19).

La parole de Dieu ne répand pas les ténèbres, mais la lumière (Pro 6:23a). Elle est une lampe qui éclaire les pas du croyant, lui permettant de savoir où poser le pied suivant dans un monde complètement obscur. La colonne de feu dans la nuit, pendant la traversée du désert d’Israël en route vers le pays promis, en est une illustration. Cette obscurité peut faire que le psalmiste se perde ou tombe dans sa marche dans le monde qui, spirituellement parlant, est un désert.

Parce que la Parole de Dieu donne la lumière, le juste a la ferme volonté de garder les « ordonnances » de la justice de Dieu (verset 106). Il sait que dans un moment de faiblesse, à cause des afflictions persistantes (versets 107-110), il pourrait être tenté de céder à la pression et de lâcher la Parole. C’est pourquoi il déclare solennellement, en faisant un serment, qu’il mettra sa volonté en pratique. On ne peut exprimer cette conviction que si on connaît et accepte la valeur de la parole de Dieu comme guide pour sa vie.

La ferme volonté d’obéir à la parole de Dieu peut entraîner une telle affliction que quelqu’un peut désespérer de sa vie. Mais le psalmiste a reçu une parole, une promesse de l’Éternel qu’il vivrait, et il peut ainsi vivre tranquille (verset 107 ; cf. 1Cor 10:13 ; Rom 8:35-39).

Le croyant vit dans un monde qui cherche à le faire taire. Sa vie témoigne de qui est Dieu, et c’est avec ce Dieu que les méchants veulent en finir. Le croyant se tourne donc vers Dieu et Lui demande de faire de lui un témoin vivant qui ne cède pas à la pression de se taire.

Le croyant est un offrant et un élève (verset 108). Il apprend à venir à Dieu aussi et justement dans les situations difficiles en tant qu’offrant ou sacrificateur avec « les offrandes volontaires » de sa bouche, c’est-à-dire les sacrifices spontanés de louange et des actions de grâces (Osé 14:3 ; cf. 1Pie 2:5 ; Héb 13:15). Conformément à l’enseignement de l’Éternel au Psaume 50, il souhaite que Dieu les accepte (Psa 50:23). Il veut offrir ces sacrifices d’une manière qui Lui soit agréable.

Ce n’est pas seulement la manière dont les sacrifices d’action de grâces sont offerts qui importe, mais aussi les circonstances dans lesquelles ils sont offerts. Le psalmiste est dans une grande détresse. Dans une grande détresse, on va plus vite vers l’Éternel pour demander de l’aide que pour Le louer. Mais l’Éternel veut apprendre au psalmiste, par ses ordonnances, à Le louer dans les circonstances difficiles (cf. Act 16:19-25). C’est pourquoi le psalmiste demande à l’Éternel de lui enseigner ses ordonnances. Nous, chrétiens, savons que le Père cherche des adorateurs et qu’Il nous dit aussi comment nous devons L’adorer (Jn 4:23-24).

La vie du juste « est constamment dans ma main », c’est-à-dire : je lutte continuellement pour vivre (verset 109). Les méchants veulent le faire taire. Ils ne veulent pas que le croyant honore Dieu et ne veulent pas non plus que sa vie rappelle Dieu. Le juste ne se laisse pas intimider par eux pour oublier la parole de Dieu. Cette Parole est justement sa protection contre le danger qu’il cesse de louer l’Éternel.

Que la vie du juste soit en danger n’est pas imaginaire. Les méchants lui ont en effet tendu un piège (verset 110). Ce piège, c’est qu’il cesse de louer l’Éternel quand il est en danger (cf. 2Chr 20:15,19-21). Mais ça ne l’a pas poussé à s’égarer et à désobéir aux préceptes de l’Éternel. Au contraire, ces préceptes le maintiennent dans la voie de l’Éternel, afin qu’il ne tombe pas dans le piège de l’ennemi. Ainsi, les tentatives de l’ennemi pour le piéger ne l’ont pas détaché de l’Éternel, mais l’ont poussé dans ses bras.

En fait, les témoignages de l’Éternel sont un héritage à toujours pour le psalmiste (verset 111). Il en connaît la valeur et ne s’en détournera jamais (cf. 1Roi 21:1-3). Cela signifie que, quelles que soient les circonstances, même en période de danger, la Parole reste sa part et qu’il continuera à louer l’Éternel avec joie dans son cœur.

Il s’agit d’un héritage qui appartient à l’Éternel, mais qu’Il a donné à un Israélite. L’Israélite ne peut pas vendre cet héritage, sauf en cas d’extrême nécessité, mais dans ce cas, pour lui-même ou celui qui a le droit de le racheter reste ce droit. Cet héritage inaliénable est ici la parole de Dieu.

Celui qui apprécie et garde cet héritage aura le cœur qui incline à pratiquer les statuts de Dieu (verset 112). Il voudra savoir tout ce que cet héritage contient. À cela s’ajoute son dessein de donner une place dans sa vie, « à toujours, jusqu’à la fin », à tout ce qu’il y découvre (cf. Act 11:23).

113 - 120 /samech/ Protégé

113 J’ai eu en haine ceux qui sont doubles de cœur, mais j’aime ta loi. 114 Tu es mon refuge et mon bouclier ; je me suis attendu à ta parole. 115 Retirez-vous de moi, vous qui faites le mal, et j’observerai les commandements de mon Dieu. 116 Soutiens-moi selon ta parole, et je vivrai ; et ne me laisse pas être confus en mon espérance. 117 Soutiens-moi, et je serai sauvé, et je regarderai continuellement tes statuts. 118 Tu as rejeté tous ceux qui s’égarent de tes statuts ; car leur tromperie n’est que mensonge. 119 Tu ôtes tous les méchants de la terre, comme des scories ; c’est pourquoi j’aime tes témoignages. 120 Ma chair frissonne de la frayeur que j’ai de toi, et j’ai de la crainte à cause de tes jugements.

La lettre samech a le pictogramme d’un cercle complet et a la valeur numérique 60. Ça lui donne le sens de ‘protégé’, ‘encerclé’. En hébreu ancien, la lettre samech avait le picogramme d’une ‘épine’. Un troupeau est protégé par un buisson épineux qui l’entoure, d’où la signification de la lettre : protection, encerclé, soutien. L’idée est que le croyant est complètement encerclé par la Parole et protégé par l’Éternel. En lien avec la valeur numérique, on voit ça représenté par les 60 gardes qui entourent le roi Salomon (Can 3:7).

Le sincère « a eu en haine ceux qui sont doubles de cœur » (verset 113). Ce sont des gens qui ont un cœur partagé, ou des gens qui sont double dans leurs pensées (cf. Jac 1:8). Ce sont, pour ainsi dire, des gens d’un demi-cercle au lieu d’un cercle complet, samech. Un demi-cercle n’est pas une protection suffisante. Les gens qui sont doubles de cœur ne peuvent pas compter sur la protection de l’Éternel. Pour cela, quelqu’un doit être complètement consacré, représenté par un cercle complet.

La différence entre un cœur entier et un cœur double est la différence entre l’amour et la haine. Les gens qui sont doubles de cœur ne peuvent pas faire de choix (cf. Jos 24:15). Ces gens disent qu’ils aiment Dieu, mais en réalité, ils Le méprisent. Cela se voit dans leur attitude envers l’enseignement de la parole de Dieu. Le sincère, en revanche, aime de tout son cœur la loi de l’Éternel. Il aspire à l’enseignement de la parole de Dieu. Sa haine de ceux qui sont doubles de cœur découle donc de cet enseignement. C’est la haine de Dieu Lui-même (Psa 139:21-22).

Celui qui craint Dieu est persécuté à cause de son dévouement à l’Éternel. Ça lui fait vivre une nouvelle expérience, que l’Éternel est son « refuge » et son « bouclier » (verset 114). Ces deux mots commencent tous les deux par la lettre samech en hébreu. Ensemble, ils signifient ‘protection totale’. Nous voyons au Psaume 121 que l’Éternel nous garde pendant le jour (le soleil) et pendant la nuit (la lune), c’est-à-dire constamment et complètement (Psa 121:6).

L’espérance dans la parole de l’Éternel met le psalmiste en sécurité et lui offre une protection. De plus, la parole de Dieu est aussi un refuge et un bouclier contre toutes les paroles haineuses qui sont lancées contre lui comme des flèches enflammées, car l’espérance et la confiance en elle arrêteront les flèches enflammées (Éph 6:16).

Celui qui craint Dieu vit au milieu de ceux qui faites le mal (verset 115). Au lieu de s’adresser à l’Éternel, il s’adresse exceptionnellement à eux. Maintenant qu’il est en sécurité, en sécurité parce que l’Éternel est son refuge, en sécurité parce qu’il a revêtu toute l’armure de Dieu, il peut résister aux malfaiteurs et les chasser. La promesse s’applique aussi à nous : « Résistez au diable, et il fuira loin de vous » (Jac 4:7b).

Il leur ordonne de se retirer de lui, car il ne veut rien avoir à faire avec eux (cf. Psa 6:9). S’il leur permet d’exercer leur influence dans sa vie, ce sera au détriment de l’observance des commandements de son Dieu (cf. 1Cor 15:33). Il ne le veut pas. Aucun croyant ne devrait le vouloir. C’est pourquoi il rejettera les malfaiteurs (2Jn 1:10 ; Tit 3:10 ; cf. Rom 16:17) et s’opposera à un faux évangile (Gal 2:4-5).

L’action énergique du verset précédent n’est possible que si l’on fait en même temps appel à la promesse de Dieu qu’Il soutient ceux qui se confient en Lui (verset 116). La décision du psalmiste est prise. Mais il connaît la force de ses adversaires et il connaît aussi sa propre faiblesse. C’est pourquoi il se réfugie dans la parole de l’Éternel qui lui promet son soutien. Ainsi, il survivra une période difficile. Il demande le soutien de Dieu parce qu’il ne veut pas être confus dans son espoir.

Le soutien qu’il demande, c’est à cause de ceux qui le persécutent, car il veut être sauvé d’eux (verset 117). Si l’Éternel le soutient, il est fixé vers Lui et en sécurité. Alors, il regardera continuellement les statuts de l’Éternel. Il y prête attention et s’en réjouit. Ceux-ci déterminent alors le contenu de sa vie, et non ceux qui lui veulent la vie.

Il laisse le jugement de ses persécuteurs à l’Éternel (verset 118). Il sait ce que l’Éternel va faire, à savoir qu’Il rejettera tous ceux qui s’égarent de ses statuts. Ils trompent les autres par leur langage mensonger. Cette double description de leur méchanceté – « leur tromperie n’est que mensonge » – souligne le caractère mensonger de leur langage. Il s’agit ici, prophétiquement, des gens qui suivent l’Antichrist dans ses tromperies mensongères.

Tous ces méchants sont rejetés par l’Éternel comme les scories de la terre (verset 119). Les scories sont éliminées pour purifier l’argent. Les méchants sont éliminés pour purifier Israël (cf. Pro 25:4 ; Mal 3:19 ; Lc 3:9,17). Le juste fait ici référence au processus de fusion où un fondeur enlève les scories qui flottent sur le métal précieux fondu (cf. Ésa 1:25-26 ; Ézé 22:19-22 ; Mal 3:2-3 ; 1Pie 1:7). Il sait que Dieu agira de manière juste envers les méchants. C’est pour lui une motivation supplémentaire d’aimer les témoignages de Dieu.

Le jugement des méchants (verset 119) est pour le pieux non seulement une motivation d’aimer les témoignages de l’Éternel, mais aussi une raison de Le craindre (verset 120). Il a donc une grande crainte de Lui (cf. Apo 1:17 ; Ésa 6:5). Il n’est pas meilleur que les méchants et il est impressionné par les jugements de Dieu à leur égard. C’est là la grande différence avec les méchants, car ils ne montrent aucune crainte pour Celui qui est si redoutable.

121 - 128 /ayin/ Vue sur la source

121 J’ai pratiqué le jugement et la justice ; ne m’abandonne pas à mes oppresseurs. 122 Sois le garant de ton serviteur pour son bien ; que les orgueilleux ne m’oppriment pas. 123 Mes yeux languissent après ton salut et après la parole de ta justice. 124 Agis envers ton serviteur selon ta bonté, et enseigne-moi tes statuts. 125 Je suis ton serviteur ; rends-moi intelligent, et je connaîtrai tes témoignages. 126 Il est temps que l’Éternel agisse : ils ont annulé ta loi. 127 C’est pourquoi j’aime tes commandements plus que l’or, plus que l’or épuré. 128 C’est pourquoi j’estime droits tous tes préceptes, à l’égard de toutes choses ; je hais toute voie de mensonge.

La lettre ayin a le pictogramme et la signification de ‘œil’ ou ‘source’. ‘Œil’ ne veut pas seulement dire ‘voir’, mais surtout ‘avoir de l’intelligence’, ‘comprendre’. En hébreu, les concepts de ‘bon œil’ et de ‘mauvais œil’ sont associés respectivement à la générosité et à l’avarice (Mt 6:22-24). Dieu a un bon œil, car Il est généreux. Il a donné son Fils unique (Jn 3:16).

Que l’œil soit la lampe du corps signifie que notre intelligence des choses spirituelles dépend aussi de notre disposition. L’avarice, par exemple, obscurcit notre intelligence spirituelle. Cette intelligence est aussi nécessaire pour être un bon serviteur de l’Éternel (versets 122,124,125).

Le mot ayin signifie aussi ‘source’, ce qui parle de vie. La première fois qu’on trouve une source dans la Bible, c’est la source Lakhaï-roï, qui signifie ‘le Vivant qui se révèle’. C’est là que l’Éternel trouve Agar (Gen 16:7-14).

Le juste peut dire à l’Éternel qu’il a « pratiqué le jugement et la justice » (verset 121). Le jugement et la justice sont le fondement du trône de Dieu (Psa 97:2). Ça veut dire que le psalmiste s’accroche à l’alliance de l’Éternel. Cette alliance signifie que l’Éternel ne l’abandonnera jamais.

Ce qu’il dit ne veut pas dire qu’il est sans péché, mais qu’il a servi l’Éternel avec sincérité. Il a confessé ses fautes, de sorte qu’il n’y a rien entre lui et l’Éternel. Sur cette base, il demande à l’Éternel de ne pas l’abandonner à ses oppresseurs, qui sont l’Antichrist et ses adeptes (cf. Zac 11:15-17). Pour être gardé de ses oppresseurs, il ne compte pas sur sa propre force, mais sur l’Éternel.

Au verset 122, il va encore plus loin. Il demande à l’Éternel d’être le garant pour son bien (cf. Ésa 38:14) et de ne pas permettre aux orgueilleux de l’opprimer et ainsi de détruire son bien. Ce faisant, il se présente à nouveau à Lui comme « ton serviteur ». Un garant n’est pas seulement un protecteur, mais aussi et surtout un remplaçant, quelqu’un qui prend en charge la cause d’un autre et la fait sienne.

Le mot « garant » apparaît aussi en Genèse 43, où Juda se porte garant pour Benjamin (Gen 43:9 ; cf. Phm 1:18). Le Seigneur Jésus est le garant parfait des siens parce qu’Il a pris leurs péchés sur Lui à la croix. Et même maintenant qu’Il est dans le ciel, Il est le garant des siens (Rom 8:34 ; Héb 7:22,25).

Les yeux des justes se sont languis après le salut de l’Éternel (verset 123), c’est-à-dire de sa délivrance et de sa paix. Il a une raison pour ça, c’est la parole ou la promesse de la justice de l’Éternel. Cette justice signifie que l’Éternel agira sur la base de l’alliance. Ça veut dire qu’Il jugera le mal et récompensera le bien. Il fera les deux quand Il reviendra sur la terre en Christ pour la deuxième fois.

En tant que serviteur de l’Éternel, le psalmiste Lui demande d’agir envers lui selon sa bonté, c’est-à-dire selon sa fidélité à son alliance (verset 124). Cette bonté implique la protection contre ses persécuteurs, mais aussi l’enseignement des statuts, c’est-à-dire des voies de l’Éternel. Les choses et les événements ne sont jamais isolés. Ils sont toujours liés d’une manière ou d’une autre à la parole de Dieu. C’est là que nous pouvons apprendre comment Dieu considère les choses et les événements, ce qui nous permet d’avoir son point de vue.

Sa question suivante à l’Éternel, dans laquelle il demande de l’intelligence (verset 125), se rattache à cela. Il pose cette question avec insistance en tant que son serviteur. Un serviteur – déjà mentionné pour la troisième fois dans cette strophe, après les versets 122,124 – demande la volonté de son maître et l’exécute aussi. Si l’Éternel lui donne l’intelligence, lui ouvre l’esprit, il connaîtra ses témoignages avec une intelligence spirituelle. Nous voyons ici que recevoir l’intelligence dépend de notre volonté de Le servir. Lorsque Samson a perdu ses cheveux (= son dévouement) il a perdu la vue (= l’intelligence) (Jug 16:19-21).

Grâce à l’intelligence reçue, il est clair pour le juste que le temps de l’Éternel est venu d’agir (verset 126). Il est important de connaître les temps (cf. 1Chr 12:32) et de ne pas agir avant l’heure (2Roi 5:26). Demander à l’Éternel d’agir n’est pas une question d’impatience, mais une demande d’intervenir maintenant parce que sa loi a été annulé. La loi a été annulée d’innombrables fois, mais au temps de la fin, cela se fera de la manière la plus choquante, rendant impossible tout report supplémentaire du jugement. Alors, la mesure de l’injustice sera pleine (cf. Gen 15:16) et l’Éternel agira dans son jugement.

Ça arrivera quand l’idolâtrie aura atteint son paroxysme, c’est-à-dire quand un homme viendra en son propre nom (Jn 5:43) pour prendre la place de Dieu, à savoir l’Antichrist (2Th 2:4). C’est la réponse de l’homme à l’amour de Dieu. Dieu, dans son amour, a envoyé son Fils pour prendre la place de l’homme dans le jugement. À cela, l’homme réagit dans son orgueil en prenant la place de Dieu (cf. Gen 3:5).

Comme la parole de Dieu donne l’intelligence du temps où l’Éternel agit, celui qui craint Dieu aime les commandements de l’Éternel (verset 127 ; verset 72). Son amour pour ces commandements dépasse de loin l’amour pour l’or, oui, pour l’or épuré. L’or a peut-être beaucoup de valeur, mais sa possession est frêle et temporaire, car il peut disparaître en un instant et son plaisir cesse avec la mort.

Le verset 128 commence par « c’est pourquoi », ce qui signifie que ce verset est la conclusion de la strophe. La conclusion du psalmiste est que tous les commandements de Dieu sont droits et vérité (Jn 17:17). Le fait qu’il apprécie la parole de Dieu bien plus que l’or se voit dans son obéissance à celle-ci. Il a toujours estimé que tous les commandements de Dieu sont droits. Ils sont la vérité. En revanche, il a « haï toute voie de mensonge ». La Parole est la norme absolue pour distinguer le bien du mal.

Aimer la parole de Dieu signifie automatiquement détester le mensonge et toute voie de mensonge, c’est-à-dire toute voie où le mensonge règne en maître. Les deux sont incompatibles (cf. Mt 6:24). L’opposition au Psaume 1 entre le juste et le méchant est ici l’opposition entre le psalmiste qui aime la parole de Dieu et ceux qui suivent la voie mensongère et haïssent la parole de Dieu.

129 - 136 /pe/ La bouche ouverte

129 Tes témoignages sont merveilleux ; c’est pourquoi mon âme les observe. 130 L’entrée de tes paroles illumine, donnant de l’intelligence aux simples. 131 J’ai ouvert ma bouche et j’ai soupiré ; car j’ai un ardent désir de tes commandements. 132 Tourne-toi vers moi et use de grâce envers moi, selon ta manière d’agir envers ceux qui aiment ton nom. 133 Affermis mes pas dans ta parole, et qu’aucune iniquité ne domine en moi. 134 Rachète-moi de l’oppression de l’homme, et je garderai tes préceptes. 135 Fais luire ta face sur ton serviteur, et enseigne-moi tes statuts. 136 Des ruisseaux d’eau coulent de mes yeux, parce qu’on ne garde pas ta loi.

La lettre pe a le pictogramme et la signification de la bouche (ouverte). Cette lettre suit la lettre ayin, l’œil. La lettre ayin symbolise l’intelligence. Celle-ci doit d’abord être présente avant que la bouche – symbolisée par la lettre pe – puisse s’ouvrir pour dire la vérité. La bouche doit aussi s’ouvrir pour se nourrir de la parole de Dieu (verset 131).

Quiconque connaît un peu la parole de Dieu est de plus en plus impressionné par les merveilles des témoignages de Dieu (verset 129). Quand on étudie la création de Dieu, on s’émerveille de sa perfection. Elle dépasse de loin les créations de l’homme. La parole de Dieu nous amène aussi à nous émerveiller : elle est la vérité, son entrée ou ouverture illumine (verset 130), elle engendre la vie, elle est pleine de sagesse, parfaite et elle dépasse de loin tous les livres jamais écrits par les hommes.

Quand l’Éternel ouvre la bouche et prononce ses témoignages, ses paroles suscitent l’admiration dans le cœur des croyants. Il ne peut en être autrement, car l’un des noms de l’Auteur est « Merveilleux » (Ésa 9:5). Il est aussi le Dieu qui fait des choses merveilleuses (Psa 72:18). Ça renforce le désir de l’âme de garder les témoignages d’un tel Dieu.

La vie est compliquée et il y a plein de questions. Quel cadeau précieux est donc la Parole ! Quand la Parole est ouverte – au sens figuré, ou aussi littéralement, comme un rouleau déplié – elle illumine toutes les situations dans lesquelles le juste peut se trouver (verset 130). Elle illumine aussi l’intelligence et le cœur de l’homme. Il se voit dans la lumière de Dieu, et il voit aussi la Lumière, le Seigneur Jésus dans la lumière de la Parole.

Alors, elle donne « de l’intelligence aux simples ». Les « simples » sont des croyants qui n’ont pas d’intelligence et qui se tournent vers la parole de Dieu pour comprendre les circonstances. La Parole est cachée aux sages et aux intelligents religieux, mais non régénérés, comme les théologiens modernes, tandis que le Père la révèle aux petits enfants simples (cf. Mt 11:25).

Comme déjà dit, la lettre pe veut dire ‘bouche ouverte’. Au verset 130, nous trouvons la Parole ouverte, et au verset 131, nous trouvons une bouche ouverte par l’émerveillement (verset 129). Le résultat, c’est que la lumière de la Parole illumine le psalmiste et lui donne l’intelligence.

Le psalmiste est un tel simple. Il a une faim intense de la parole de Dieu (verset 131). Cela souligne la signification de la lettre pe. Il n’ouvre pas seulement la bouche, mais l’ouvre grand, comme le font les oisillons lorsque leur mère leur apporte à manger. Il soupire aussi, car il s’efforce d’assimiler les commandements. Son désir est si grand (cf. Psa 42:2-3 ; 1Pie 2:2). Soupirer peut aussi être traduit par ‘haleter’. Il halète après les commandements de Dieu.

Le psalmiste n’a pas encore assimilé la Parole. Il la désire ardemment (verset 131), mais il comprend que seule la prière peut lui donner l’intelligence nécessaire pour la comprendre. Aux versets 132-135, il prie. Il demande d’user de grâce envers lui, « selon ta manière d’agir [ou : selon ce qui est droit] » – c’est-à-dire sur la base de la nouvelle alliance – pour comprendre la Parole (verset 132) ; il prie pour marcher selon la Parole (versets 133-134) ; il prie tout particulièrement pour que l’Éternel soit avec lui (verset 135) afin de lui enseigner.

Le juste a lu dans la parole de Dieu qu’il est conforme au droit de Dieu que l’on demande à Dieu de se tourner vers celui qui prie, et cela se fait par ceux qui aiment son nom. En effet, le droit de Dieu a été satisfait par son Fils à la croix pour tous ceux qui croient en Lui.

Il y a deux aspects dans la vie de celui qui aime le nom de Dieu. D’un côté, ses pas sont bien affermis dans la parole de Dieu (verset 133). Il demande que cela soit ainsi, qu’il vive selon la volonté de Dieu révélée dans sa Parole. D’un autre côté, il est conscient qu’il vit dans un monde plein d’injustice, qui peut facilement le salir. C’est pourquoi il demande à Dieu de le garder et qu’« aucune iniquité » ne domine sur lui. Si la première chose se produit, la seconde se produira aussi.

Les gens font pression sur lui pour qu’il cède à l’injustice. Il se sent faible et demande à Dieu de le racheter de cette oppression (verset 134). À cause de cet oppression, il se sent empêché d’obéir aux commandements de Dieu. Si Dieu le délivre de cela, il sera libre de garder ses préceptes.

Le désir de la parole de Dieu s’accompagne aussi du désir de faire luire sur lui la face de Dieu (verset 135), c’est-à-dire que Dieu lui accorde sa grâce (Nom 6:25). Nous savons que nous sommes devenus agréables à Dieu en Christ parce qu’Il nous regarde en Christ. C’est pourquoi Dieu peut nous accorder sa grâce.

En exprimant son désir de la lumière de la face de Dieu, il demande la lumière de la présence de Dieu, sa présence dans sa vie en tant que serviteur de Dieu. La lumière de la présence de Dieu est la seule bonne lumière dans laquelle Dieu peut enseigner ses statuts.

Quand il est dans la lumière de Dieu, il sent plus qu’ailleurs que la loi de Dieu n’est pas gardée (verset 136) par ses oppresseurs, dont il a parlé au verset 134, qui sont l’Antichrist et ses adeptes. En méprisant le don de la loi, c’est le législateur Lui-même qui est méprisé. Quand il est en présence de Dieu, il y est particulièrement sensible. Ça fait couler des ruisseaux d’eau de ses yeux, tellement il est triste du mépris de la loi. C’est à cause de ça que le peuple va à sa perte (cf. Lam 3:48 ; Rom 9:1-5 ; Jér 8:23). Nous voyons aussi cette tristesse chez Christ (Lc 19:41-44).

137 - 144 /tsade/ Le juste

137 Tu es juste, ô Éternel ! et droit dans tes jugements. 138 Tu as commandé tes témoignages avec justice et parfaite fidélité. 139 Mon zèle m’a dévoré ; car mes oppresseurs ont oublié tes paroles. 140 Ta parole est bien affinée, et ton serviteur l’aime. 141 Je suis petit et méprisé ; je n’ai pas oublié tes préceptes. 142 Ta justice est une justice à toujours, et ta loi est vérité. 143 La détresse et l’angoisse m’avaient atteint ; tes commandements sont mes délices. 144 La justice de tes témoignages est à toujours ; donne-moi de l’intelligence, et je vivrai.

La lettre tsade a le pictogramme qui peut être vu comme ‘un serviteur qui souffre’ et est liée au mot ‘tsadik’, qui veut dire ‘juste’. Elle a deux formes : la lettre normale qui parle d’un serviteur qui souffre et la lettre de clôture qui parle d’un serviteur glorifié. Cette lettre de clôture est longue et droite, et a la forme d’un palmier (cf. Psa 92:13).

La lettre tsade fait sans aucun doute référence à Christ, le juste (1Pie 3:18). Quand le Fils de David apparaîtra comme Germe de justice, Il rendra justice et droiture en tant que Roi. Son nom sera : « L’Éternel notre justice » (Jér 23:5-6).

Cette strophe tsade parle de ce que les gloires de la Parole signifient pour le psalmiste, comment la parole de Dieu le rapproche de Dieu. La strophe commence par dire et louer que l’Éternel est juste, tant dans sa personne que dans ses actions (verset 137). Il finit par dire et louer que la parole de l’Éternel est justice (verset 144).

Le psalmiste exprime sa profonde conviction à l’Éternel : « Tu es juste » (verset 137 ; cf. Apo 16:5,7). L’Éternel est juste quand Il déclare juste celui qui est de la foi en Jésus (Rom 3:26). Il est aussi juste quand Il montre sa colère (Lam 1:18 ; Rom 1:18). Être juste, ça veut dire qu’Il agit selon sa norme, c’est-à-dire son alliance et sa promesse.

Parce que l’Éternel est juste, tous ses jugements sont « droites » (cf. Apo 15:3-4). Ses jugements et sa personne sont parfaitement en accord (Deu 32:4). Cette constatation est d’une grande importance. Celui qui la voit et y médite s’en réjouit (Psa 19:9).

Les preuves de la constatation du verset 137 sont données au verset 138. L’Éternel a « commandé » ses témoignages « avec justice et parfaite fidélité ». Tout ce qu’Il dit et fait prouve qu’Il est juste et parfait dans sa fidélité. Il n’y a pas d’injustice chez Lui. C’est pourquoi Il ne peut pas être infidèle (2Tim 2:13).

Le psalmiste est dévoré par le zèle pour la Parole de l’Éternel (verset 139). Au Psaume 69, nous lisons qu’Il était dévoré par le zèle pour la maison de l’Éternel (Psa 69:10). En Jean 2, le Saint Esprit cite ce verset du Psaume 69 et l’applique au Seigneur Jésus parce qu’Il en est l’accomplissement (Jn 2:14-17).

Ce zèle dévorant est nécessaire parce que les membres apostats du peuple de Dieu, qui sont ses adversaires, ont oublié les paroles de Dieu. Le zèle du juste vient de son amour pour les paroles de Dieu. Les adversaires des fidèles ne tiennent pas compte de ce qu’Il a dit, mais s’y opposent avec une grande force. Cela dévore le juste qui est animé par l’amour des paroles de Dieu.

Celui qui craint Dieu n’a pas oublié sa Parole, mais au contraire, il la chérit beaucoup. Il dit à Dieu que sa Parole est « bien affinée », qu’elle est sans défaut (verset 140 ; Psa 18:31). D’innombrables attaques ont été lancées pour la réfuter ou l’éradiquer. Toutes ces attaques n’ont fait que démontrer davantage sa pureté. L’ennemi a obtenu le contraire de ce qu’il voulait. Le serviteur de Dieu n’a pas oublié ni rejeté la Parole très pure de Dieu, mais il l’aime. Pour lui, la Parole n’est pas seulement pure, mais elle a aussi un effet purificateur dans sa vie (Jn 15:3).

Une caractéristique importante d’un serviteur de l’Éternel est qu’il aime sa Parole (verset 97). Une caractéristique importante de quelqu’un qui aime le Seigneur Jésus est qu’il garde sa Parole (Jn 14:21,23).

Au verset 141, nous entendons le psalmiste parler au nom du reste fidèle. Ils reconnaissent qu’ils sont « petits et méprisés » par rapport à la masse de leurs compatriotes apostats et hostiles. Alors que leurs adversaires ont oublié la parole de Dieu (verset 139), ils peuvent dire qu’ils n’ont pas oublié les préceptes de l’Éternel. Parce qu’ils sont petits et méprisés, ils en sont justement totalement dépendants. C’est là qu’ils trouvent leur force pour résister à l’hostilité de la masse méchante.

Au moment où le psalmiste est calomnié et opprimé – et cela s’applique aussi au reste fidèle – il s’accroche aux préceptes puissants de l’Éternel. Il en a plus que jamais besoin pour connaître la volonté de Dieu dans une situation aussi difficile.

Au verset 140, le psalmiste – et avec lui le reste – se dit « ton serviteur ». Au verset 141, nous voyons le croyant comme un serviteur qui doit souffrir à l’imitation du serviteur souffrant de l’Éternel, c’est-à-dire le Seigneur Jésus. Il s’agit ici des souffrances du serviteur pour la justice (cf. 1Pie 4:13) et non de sa souffrance expiatoire. Dans cette dernière souffrance, Il est unique et impossible à imiter.

La justice de Dieu « est une justice à toujours » (verset 142). La justice, c’est l’action juste de Dieu, une action qui est en accord avec sa Parole, son alliance, sa promesse. Elle est fondée sur le sang de la nouvelle alliance (Mt 26:28 ; Lc 22:20), c’est-à-dire le sang de l’alliance éternelle (Héb 13:20).

C’est pourquoi elle n’a pas seulement un effet temporaire, mais la justice est absolue et éternelle. Directement lié à cela est le constat que la loi de l’Éternel est « vérité », parfaitement vraie et fiable, sans aucune trace de mensonge.

Le fidèle est frappé par « la détresse et l’angoisse » (verset 143). Ce verset est parallèle au verset 141. Il y a toutefois une différence. Au verset 141, l’accent est mis sur la petitesse et la vulnérabilité du psalmiste, tandis qu’ici, au verset 143, il est question de l’ampleur de la détresse. Dans les deux cas, la Parole apporte un soutien suffisant.

La détresse et l’angoisse font référence au temps de la grande tribulation dans laquelle tous les fidèles, c’est-à-dire le reste fidèle, se trouveront au temps de la fin. En ce temps de grande détresse, ils ont une source des délices qui les aidera à traverser cette période. Cette source est constituée par les commandements de l’Éternel. Pendant la grande tribulation, tout échappe au contrôle de l’homme, mais jamais à celui de l’Éternel. Il fera arriver les siens à bon port, au port qu’ils désiraient (Psa 107:30).

La tribulation peut durer longtemps, mais elle aura une fin, car Il a fixé des limites à la grande tribulation (Mt 24:21-22). Il en est autrement des témoignages justes de l’Éternel, car ils sont « à toujours » (verset 144). Le juste demande l’intelligence de ces témoignages, car c’est en eux que se trouve la vraie vie. Cette vie est la vie avec Dieu et s’applique aussi bien au présent qu’à l’avenir, car ses témoignages sont éternels.

Les témoignages de Dieu sont complets, il n’y en aura pas de nouveaux. Ce dont nous avons besoin en tant que chrétiens, ce ne sont pas de nouveaux témoignages ou révélations, mais une intelligence plus profonde de la révélation donnée par Dieu dans sa Parole. Sans intelligence de cette révélation de Dieu dans l’Écriture, l’homme, le croyant, ne peut pas vivre la vraie vie, car c’est dans l’Écriture que l’homme, le croyant, apprend qui est Dieu et qui il est lui-même. Il ne s’agit pas ici de recevoir la vie (Jn 6:53), mais d’en jouir concrètement (Jn 6:56).

145 - 152 /qof/ Crier dans la détresse

145 J’ai crié de tout mon cœur ; réponds-moi, Éternel ! j’observerai tes statuts. 146 Je t’invoque : sauve-moi ! et je garderai tes témoignages. 147 J’ai devancé l’aurore et j’ai crié ; je me suis attendu à ta parole. 148 Mes yeux ont devancé les veilles de la nuit pour méditer ta parole. 149 Écoute ma voix, selon ta bonté, ô Éternel ! Fais-moi vivre selon ton ordonnance. 150 Ceux qui poursuivent la méchanceté se sont approchés de moi ; ils s’éloignent de ta loi. 151 Éternel ! tu es proche ; et tous tes commandements sont vérité. 152 Depuis longtemps je sais, d’après tes témoignages, que tu les as fondés pour toujours.

Dans l’ancien hébreu, le pictogramme de la lettre qof est l’horizon au lever du soleil ; en araméen, c’est un chas d’aiguille (relier). La lettre qof dans cette strophe est liée aux concepts d’appeler, de s’approcher et d’être sanctifié (cf. Lév 20:26). Ces trois verbes commencent par la lettre qof. Le but est d’établir une connexion entre le ciel et la terre. Le croyant est connecté au ciel et est donc sanctifié, mis à part dans ce monde.

Le juste a crié de tout son cœur vers l’Éternel (verset 145 ; cf. Jl 3:5). Cela signifie qu’il a un cœur pur, sinon il ne pourrait pas crier vers l’Éternel de tout son cœur. Il crie vers Lui parce qu’il vit dans un monde hostile à Dieu et qu’il est dans le besoin. Ce n’est pas que Dieu ignore son besoin, mais Il laisse ce besoin exister pour le former spirituellement et le rapprocher de Lui (Rom 5:3-5). Le juste crie pour être répondu. Il y associe la promesse d’observer les statuts de l’Éternel.

Les versets 145-147 commencent tous par ‘crier’ et les versets 150-151 par ‘proche’. Au verset 146, le psalmiste répète son appel au salut, mais de manière plus spécifique : « sauve-moi ». Il ne s’agit pas ici du salut de la punition du péché, mais du salut de la détresse présente. Cela montre la gravité de la détresse. Ici aussi, il lie son salut à la promesse de garder les témoignages de Dieu après son salut.

Au verset 147, il parle encore de son cri d’aide et dit qu’il a crié avant que l’aurore ne commence à poindre. Avant même l’aurore, il a crié à Dieu pour qu’Il l’aide. Il l’a fait parce qu’il attendait la parole de Dieu. Pendant la nuit aussi, il a gardé les yeux ouverts pour méditer la parole de Dieu (verset 148).

Les Juifs divisent la nuit en trois veilles. La dernière veille se termine à l’aube, l’heure de la prière. Avant la fin de la dernière veille, le psalmiste s’est déjà levé pour méditer sur la parole de Dieu. Ces versets montrent combien il est important de réserver des moments fixes pour la prière et la méditation de la Parole, et de commencer ainsi la journée.

Le psalmiste demande à l’Éternel d’écouter sa voix et de le faire « selon ta bonté » (verset 149). Il revendique le droit d’être écouté, car il fait appel à la bonté de Dieu, c’est-à-dire à la fidélité de Dieu à son alliance. Ce qu’il demande, c’est le faire vivre. Il reconnaît que Dieu a pleinement droit à sa vie. Il veut vivre comme il est juste devant Dieu, profiter de la vie selon le dessein de Dieu. Selon l’alliance, il restera en vie malgré les ennemis mentionnés dans le verset suivant.

Il se sent menacé dans sa vie par « ceux qui poursuivent la méchanceté » (verset 150). Ils « se sont approchés de » lui pour l’empêcher de prier et de lire la Parole (versets 147,148). Ils agissent ainsi parce qu’ils sont loin de la loi de Dieu. Ils ne tiennent aucun compte de l’autorité de Dieu.

Le juste menacé, qui voit les méchants s’approcher, dit à l’Éternel qu’Il est « proche » (verset 151). Quand Il est proche (cf. Php 4:5), les méchants peuvent bien s’approcher de lui, mais l’Éternel le protégera. Les méchants sont loin de la loi de Dieu, mais le juste affirme avec conviction que les commandements de Dieu sont vérité.

Ce n’est pas une confession spontanée face à un danger imminent, mais il connaît « depuis longtemps » les témoignages de Dieu (verset 152). Les témoignages de Dieu, c’est le témoignage de la parole de Dieu sur qui Il est et sur qui nous devrions être. Depuis longtemps signifie ici : à l’avance. Il ne regarde pas en arrière avec la sagesse d’aujourd’hui, il regarde vers l’avenir avec la sagesse d’en haut. Il sait aussi que Dieu « les as fondés pour toujours », à savoir sur le fondement inébranlable du sang de l’alliance éternelle de Christ. Dieu est éternel, c’est pourquoi ses témoignages sont aussi éternels, sur un fondement solide et inébranlable.

153 - 160 /resh/ La somme

153 Vois mon affliction et délivre-moi ! Car je n’ai pas oublié ta loi. 154 Prends en main ma cause et rachète-moi ! Fais-moi vivre selon ta parole. 155 Le salut est loin des méchants, car ils ne recherchent pas tes statuts. 156 Tes compassions sont en grand nombre, ô Éternel ! – fais-moi vivre selon tes ordonnances. 157 Mes persécuteurs et mes oppresseurs sont en grand nombre ; je n’ai pas dévié de tes témoignages. 158 J’ai vu les perfides et j’en ai eu horreur, parce qu’ils ne gardaient pas ta parole. 159 Considère que j’ai aimé tes préceptes ; Éternel ! fais-moi vivre selon ta bonté. 160 La somme de ta parole est [la] vérité, et toute ordonnance de ta justice est pour toujours.

La lettre resh a le pictogramme d’une tête inclinée et est liée au mot ‘voir’ (versets 153,158,159). Dans cette strophe resh, c’est comme s’il y avait un procès (verset 154). Nous entendons
1. la prière du psalmiste dans son affliction (verset 153),
2. sa demande de vivre (verset 154),
3. la description de ses ennemis (versets 155-158),
4. une nouvelle demande de vivre (verset 159),
5. et enfin, sa confiance que les paroles et l’alliance de l’Éternel sont vérité (verset 160).

Pour expliquer son affliction ou sa tribulation et sa délivrance, le psalmiste dit qu’il n’a pas oublié la loi de Dieu (verset 153). Le psalmiste a besoin d’un consolateur, quelqu’un qui le soutienne dans son procès, quelqu’un qui montre de la compassion dans son affliction. Le Seigneur Jésus dit : « J’ai attendu que [quelqu’un] ait compassion [de moi], mais il n’y a eu personne… et des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvé » (Psa 69:21).

Par sa question, le psalmiste montre qu’il compte sur Dieu pour voir son affliction et le délivrer. Il tire cette certitude de la promesse de l’Éternel dans son alliance. Il y a appris que Dieu est un Dieu attentionné, qui veille avec miséricorde sur les siens, même quand ils sont dans l’affliction.

Le juste est accusé, les accusations sont graves, mais toutes fausses (verset 154). Il peut demander avec hardiesse à Dieu de plaider sa cause et de le défendre. Alors il sera racheté et acquitté (cf. Héb 7:25). Il retrouvera sa vie, conformément à la parole ou la promesse de Dieu qui donne la vie sur la terre à ceux qui se tournent vers Lui. Il le fait en vertu de son alliance.

Le salut est « loin des méchants » (verset 155). La cause n’en est pas chez Dieu, mais chez eux-mêmes. En effet, ils ne recherchent pas les statuts de Dieu. C’est un grand contraste avec le psalmiste et le reste fidèle, qui le font. Ceux qui ignorent la parole de Dieu n’entreront jamais dans le royaume de paix. « Ne rechercher pas » signifie ne pas désirer. Ils ne veulent pas s’occuper de la parole de Dieu. Les méchants sont ici les Israélites qui ont rejeté l’alliance de l’Éternel et sont devenus des adeptes de l’Antichrist. Ils sont les persécuteurs du reste fidèle.

Le juste, en revanche, voit que les compassions de l’Éternel sont en grand nombre (verset 156). Il en a fait l’expérience dans sa vie (Lam 3:22-23). Maintenant qu’il est dans l’affliction, il y fait à nouveau appel. Il veut vivre pour la gloire de Dieu. C’est pourquoi il demande à Dieu de le faire vivre selon ses ordonnances. Il sait que la vie avec Dieu est étroitement liée à ce que dit la parole de Dieu. Sans la Parole, il n’y a pas de vie. La Parole est la vie (Deu 32:47a).

La pression sur le juste est grande (verset 157). Il n’est pas seulement persécuté et opposé par une seule personne, mais ses persécuteurs et ses adversaires « sont en grand nombre ». C’est dur d’être persécuté et d’être opposé. Si ça arrive aussi en masse, c’est une très grande épreuve. Au temps de la fin, la masse des Israélites recevra et suivra l’Antichrist (Jn 5:43b). C’est pourquoi les deux tiers du peuple seront exterminés par l’Assyrie (Zac 13:8).

Même si la foule apostate est contre lui, le juste dit qu’il ne dévie pas des témoignages de Dieu. Il reste fidèle à l’Éternel avec un dessein du cœur (cf. Act 11:23). Il fait l’expérience : « Les maux du juste sont en grand nombre ; mais l’Éternel le délivre de tous » (Psa 34:20).

Le psalmiste a les yeux ouverts sur ce qui se passe autour de lui. Il voit aussi « les perfides » (verset 158). Ils agissent perfidement – ce qui signifie aussi : de manière trompeuse, apostate – envers l’alliance de l’Éternel. Cela lui donne l’horreur. Cette horreur ne vient pas de leur perfidie envers lui, mais du fait qu’ils ne respectent pas la parole de Dieu. La perfidie est horrible, d’autant plus quand on connaît la volonté de Dieu, mais qu’on ne la respecte pas.

On peut penser à la perfidie dans le mariage. En Jérémie 2, l’infidélité dans le mariage est comparée à l’infidélité à l’alliance avec l’Éternel (Jér 2:2). Le mot « amour » en Jérémie 2:2 est le mot qui désigne la fidélité à l’alliance. Le mariage est aussi vu comme une alliance (Mal 2:14). L’infidélité à l’alliance du mariage était et est encore aujourd’hui la forme la plus horrible d’infidélité dans le domaine des relations humaines.

Le psalmiste veut vivre parce que la vie est promise dans l’alliance s’il aime les préceptes de Dieu (verset 159). Il choisit la vie (Deu 30:19). Son désir de vivre vient de son amour pour les préceptes de Dieu. Ceux-ci disent que la vie est promise à ceux qui aiment la parole de Dieu. Pour ça, il fait appel à la bonté de Dieu.

Tout comme le dernier verset de la strophe précédente, le verset 152, le dernier verset de cette strophe parle de la Parole qui est pour toujours (verset 160). Le pieux déclare que la somme de la parole de Dieu est la « vérité ». La somme signifie que l’ensemble et l’essentiel de la Parole sont la vérité ou la fidélité. Dans le Nouveau Testament, cela est exprimé ainsi : La « parole est certaine et digne d’être pleinement reçue » (1Tim 1:15 ; 3:1 ; 4:9 ; 2Tim 2:11 ; Tit 3:8). La Parole, l’alliance, avec toutes les ordonnances justes qu’elle contient, n’a pas de fin, elle est « pour toujours ».

161 - 168 /shin/ Tribulation

161 Des princes m’ont persécuté sans cause ; mais c’est de ta parole que mon cœur a eu peur. 162 J’ai de la joie en ta parole, comme un [homme] qui trouve un grand butin. 163 Je hais et j’ai en horreur le mensonge ; j’aime ta loi. 164 Sept fois le jour je te loue, à cause des ordonnances de ta justice. 165 Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi ; et pour eux il n’y a pas de chute. 166 J’ai espéré en ton salut, ô Éternel ! et j’ai pratiqué tes commandements. 167 Mon âme a gardé tes témoignages, et je les aime beaucoup. 168 J’ai gardé tes préceptes et tes témoignages ; car toutes mes voies sont devant toi.

La lettre shin a le pictogramme et la signification de ‘dents’ et est liée aux concepts de ‘manger’, ‘feu’, ‘tribulation’. La signification négative est tribulation et jugement, la signification positive est manger et trouver un butin (verset 162). Le verset 161 et le verset 163 parlent de la grande tribulation, où le reste fidèle est persécuté par les « princes », qui sont les faux chefs (verset 161) et les faux bergers (Zac 11:15-17) d’Israël. Au milieu de ces tribulations, le psalmiste et le reste fidèle restent fidèles à l’Éternel et se réjouissent dans le salut et la parole de l’Éternel.

Le psalmiste n’a pas eu peur des princes, les adeptes de l’Antichrist, qui ont répandu des mensonges sur l’Éternel et sa Parole. Il a bien eu peur de la parole de Dieu, dans le sens où il en a eu un profond respect (verset 161). Ça l’a empêché de renier le nom de Dieu devant les autorités qui l’ont persécuté sans raison, mais au contraire, il a témoigné fidèlement de Lui devant eux. Les exemples sont Daniel devant Nebucadnetsar, Paul devant le roi Agrippa et surtout le Seigneur Jésus devant Pilate.

La joie de la promesse de Dieu, c’est-à-dire sa parole, son engagement, peut être comparée à la découverte d’un grand butin (verset 162). Le fait qu’il s’agisse d’un butin signifie qu’il s’agit de ce qui a été conquis lors d’une victoire sur un ennemi (cf. Ésa 9:2b). Ce n’est pas une trouvaille fortuite, mais le résultat d’un combat. Pour trouver un tel butin, il est nécessaire de faire des efforts.

De même, la connaissance de Dieu par sa Parole est aussi le résultat d’une étude et d’une méditation en prière de la Parole. Cela demande des efforts et du temps. En même temps, la Parole est une arme, l’épée de l’Esprit, qui est nécessaire en temps de combat spirituel, en temps de tribulation et de détresse.

Le mensonge est répréhensible, horrible et digne d’être haï (verset 163). La loi, la parole de Dieu, est absolument vraie et digne d’être aimée. Ces sentiments de haine et d’horreur pour le mensonge et d’amour pour la parole de Dieu sont suscités par la lecture de la parole de Dieu. C’est par la parole de Dieu que nous acquérons la juste perception du mensonge et de la vérité.

Le mensonge, ici, c’est nier que l’Éternel est le vrai Dieu. Élie a demandé qui était le vrai Dieu : l’Éternel ou Baal. La confession du reste fidèle est ce que signifie le nom Élie : l’Éternel est mon Dieu. Au temps de la fin, la question est de savoir qui est le vrai Dieu : l’Éternel ou l’homme. L’homme veut être comme Dieu (Gen 3:4-6) et dresse l’image d’un homme qui doit être adoré (Dan 3:1-5). L’homme prend la place de Dieu (Act 12:21-23 ; Apo 13:11-12). Nous voyons cela se réaliser pleinement dans l’Antichrist. Il séduira les hommes par des prodiges de mensonge, par la puissance de Satan lui-même, afin qu’ils adorent la bête (2Th 2:3-4,9).

Pour nous, le mensonge, c’est aussi vivre une vie hypocrite. De l’extérieur, on a l’air spirituellement sain et riche, mais à l’intérieur, on est sale et endurci. On voit un exemple et un avertissement dans la vie de David, dans son adultère avec Bath-Shéba et le meurtre de son mari Urie.

Le psalmiste loue Dieu sept fois par jour, c’est-à-dire sans arrêt, tout au long de la journée, à cause des ordonnances de la justice de Dieu (verset 164). La parole de Dieu suscite aussi des sentiments de gratitude. Il est bon de réfléchir à la portée de cela. Il ne s’agit pas seulement de rendre grâces « en toutes choses » (1Th 5:18), mais cela va plus loin : « Rendant toujours grâces pour tout à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus Christ » (Éph 5:20).

Tout dans la parole de Dieu est aussi destiné à nous amener à louer Dieu. Nous avons tellement de raisons de louer Dieu lorsque nous découvrons dans sa Parole qui est le Seigneur Jésus pour Dieu et pour nous, ce qu’Il a fait et ce qu’Il continue de faire pour nous.

Aimer la parole de Dieu apporte une grande paix (verset 165) dans un monde plein de troubles et de tentations. Cette paix est la paix de Dieu. Ceux qui connaissent cette paix découvriront que le Seigneur garde leur cœur et leurs pensées (Php 4:7 ; cf. Ésa 26:3). Il reconnaît chaque obstacle et est porté par le Seigneur par sa grâce et ses anges, afin qu’il ne trébuche pas (Mt 4:6). C’est avec cette grande paix que le Seigneur Jésus a suivi son chemin sur la terre, sans trébucher.

Quand les justes sont dans des problèmes, ils peuvent, conformément à l’alliance, espérer le salut de l’Éternel, tout en pratiquant ses commandements (verset 166). Cette espérance du salut n’est pas une incertitude, mais signifie qu’ils savent avec certitude que ce qui a été promis viendra (Héb 11:1). En plus, notre espoir est tourné vers Celui qui viendra accomplir ce qui a été promis (Héb 10:37). Cette certitude ne rend pas insouciant, mais obéissant aux commandements de Dieu.

L’amour pour Dieu et sa Parole s’exprime en gardant et en respectant les témoignages de Dieu (verset 167 ; cf. Jn 14:21,23). Les versets 166-167 parlent tous deux de garder les témoignages de Dieu et forment la conclusion de cette strophe. Nous aussi, nous avons reçu l’ordre de garder le bon dépôt qui nous a été confié par le Saint Esprit qui habite en nous (2Tim 1:14).

Tout comme la foi sans les œuvres est morte (Jac 2:17), aimer le Seigneur Jésus sans garder ses commandements est un mensonge. Le psalmiste parle de « mon âme ». Il dit ainsi que tout son être, tout son for intérieur est impliqué. L’amour pour les témoignages de Dieu ne se manifeste pas seulement par une déclaration verbale. Cet amour se manifeste par son intégration complète dans le cœur, d’où il devient visible dans la pratique.

Quand on respecte les « préceptes » et les « témoignages » de Dieu, on sait que toutes les voies de ceux qui craignent Dieu sont ouvertes devant Lui (verset 168 ; cf. Héb 4:12-13). Comme le psalmiste sait que Dieu voit toutes ses voies, il veut se laisser guider par ses préceptes et ses témoignages. Pour Dieu, les voies des siens n’ont aucun secret. C’est pourquoi il est si important de consulter sa Parole, car c’est là qu’Il montre à chacun des siens la voie à suivre. Il nous montre aussi ce qu’il y a dans notre cœur, tous ses recoins sont alors révélés (Psa 139:23-24).

169 - 176 /tav/ Le signe de la croix

169 Que mon cri parvienne devant toi, ô Éternel ! Rends-moi intelligent, selon ta parole ! 170 Que ma supplication vienne devant toi ; délivre-moi selon ta parole ! 171 Mes lèvres publieront [ta] louange, quand tu m’auras enseigné tes statuts. 172 Ma langue parlera à haute voix de ta parole ; car tous tes commandements sont justice. 173 Ta main me sera pour secours, car j’ai choisi tes préceptes. 174 J’ai ardemment désiré ton salut, ô Éternel ! et ta loi est mes délices. 175 Que mon âme vive et elle te louera ; et fais que tes ordonnances me soient en aide ! 176 J’ai erré comme une brebis qui périt : cherche ton serviteur, car je n’ai pas oublié tes commandements.

La lettre tav est la dernière lettre de l’alphabet hébreu. À l’origine, le pictogramme de cette lettre était une ‘croix’ et signifiait ‘signe’, ‘alliance’. Nous retrouvons ces aspects dans le sang de Christ. En Exode 12, nous lisons à ce sujet dans l’image du sang sur les maisons des Israélites : « Le sang vous sera pour signe sur les maisons où vous serez ; je verrai le sang et je passerai par-dessus vous » (Exo 12:13a). Le sang qui est appliqué sur les poteaux et les linteaux de ces maisons a la forme d’une croix. Comparez le signe ou la croix sur le front du reste fidèle en Ézéchiel 9 (Ézé 9:4).

Le Seigneur Jésus se nomme Lui-même « l’alpha et l’oméga », la première et la dernière lettre de l’alphabet grec (Apo 1:8,11 ; 21:6 ; 22:13). En hébreu, ce serait l’aleph et le tav. L’aleph parle d’un bœuf ou d’un taureau, l’animal par excellence pour l’holocauste. Le tav parle de la croix, c’est-à-dire l’autel sur lequel l’holocauste est offert. Ainsi, le Seigneur Jésus est à la fois l’animal sacrificiel, l’autel et le Sacrificateur qui offre le sacrifice.

Le psalmiste comprend que son problème n’est pas seulement causé par des ennemis extérieurs, mais qu’il a un problème à l’intérieur de lui-même. Il a lui-même péché, il s’est égaré comme une brebis perdue (verset 176). Ce dont il a besoin, c’est du Berger qui a donné sa vie à la croix pour ses brebis. Le Berger a dû descendre et le chercher dans son état perdu (Lc 15:4-7). Une brebis perdue ne peut pas se sauver elle-même. L’homme qui en est conscient réalise que son aide doit venir de l’extérieur (cf. Rom 7:24). Il réalise aussi que son salut ne vient pas de quelque chose, mais de quelqu’un.

C’est la dernière strophe qui chante la valeur de la Parole sous tous ses aspects importants pour notre vie. L’intensité pour s’adresser à Dieu semble ici la plus forte. Le psalmiste crie vers Dieu (verset 169). Il l’a déjà fait plusieurs fois dans ce psaume, mais ici, il présente le cri comme une personne à qui il demande à Dieu s’il peut parvenir devant Lui. Il est quelqu’un qui crie pour avoir l’intelligence selon sa Parole. Il veut comprendre tout, pas avec son intelligence humaine, mais à partir de la volonté de Dieu révélée dans sa Parole.

Celui qui désire l’intelligence de la parole de Dieu est aussi particulièrement visé par les attaques de l’ennemi (verset 170). C’est pourquoi il vient non seulement comme quelqu’un qui crie, mais aussi comme quelqu’un qui supplie. Il demande à Dieu que sa supplication puisse venir « devant toi ». Celui qui craint Dieu supplie d’être délivré du danger conformément à la parole ou la promesse de Dieu. Car Dieu a promis qu’Il n’abandonnerait pas les siens et ne les délaisserait pas. L’ennemi fera tout pour rendre notre vie de prière sans effet (cf. 1Pie 3:7).

Le verset 169 et le verset 170 forment les deux thèmes du Psaume 119. Nous voyons au verset 169 une demande d’intelligence et au verset 170 une demande de délivrance sur la base des promesses de l’alliance de Dieu. Ces prières sont à la base de sa louange (verset 171), de son enseignement par les cantiques (verset 172 ; cf. Col 3:16), de sa lutte (verset 173) et de ses désirs (verset 174).

Après s’être présenté à Dieu comme quelqu’un qui crie et supplie, il se présente à Dieu comme quelque qui loue Dieu (verset 171). En présence de Dieu, ce ne sont pas seulement des cris d’aide qui sortent de sa bouche, mais aussi la « louange » (cf. Php 4:6). Ses lèvres la publient. C’est le résultat de l’enseignement de Dieu par ses statuts.

Sa louange consiste à parler à haute voix de parole de Dieu (verset 172). Ce dont le cœur est plein, la bouche parle. L’instrument pour ça, c’est sa langue. Dans beaucoup de ‘chants de louange’ d’aujourd’hui, on trouve des déclarations qui ne sont pas basées sur la parole de Dieu, mais qui vont à son encontre. Nos louanges doivent aussi être en accord avec la parole de Dieu (Éph 5:19). Alors, Il aime les écouter. Le thème du chant ici, c’est la justice des commandements de Dieu.

Le verset 171 et le verset 172 sont parallèles. Nous voyons donc une double louange. La louange est doublement souligné. La louange montre que le psalmiste est pleinement convaincu que l’Éternel exaucera sa prière en vertu de son alliance. Au verset 171, il parle comme un saint sacrificateur adressant une louange à l’Éternel ; au verset 172, il parle comme un sacrificateur royal s’adressant à ses frères et sœurs dans la foi (1Pie 2:5,9 ; cf. Psa 66:16).

Le juste est aussi conscient qu’il dépend de l’Éternel (verset 173). C’est pourquoi il Lui demande que sa main vienne à son secours. Il a choisi de suivre les préceptes de Dieu et de s’y consacrer. C’est un choix que chaque fidèle doit faire. L’aide de l’Éternel est liée à sa Parole. Il ne peut aider personne qui ne se soumet pas à sa Parole. Il nous a été donné le privilège de nous approcher toujours avec confiance du trône de la grâce, afin de recevoir miséricorde et de trouver grâce, pour avoir du secours au moment opportun (Héb 4:16).

Celui qui craint Dieu désire le salut de l’Éternel (verset 174). Il entend par là la période des bénédictions de la nouvelle alliance sous le règne du Seigneur Jésus. Il a lu cela dans la parole de Dieu, qui est pour lui ses « délices ». Pour nous, nous sommes sauvés une fois pour toutes par la foi (Éph 2:8). Mais nous devons, dans le temps présent, travailler à notre propre salut avec crainte et tremblement (Php 2:12). Dans un avenir proche, nous recevrons le salut de notre corps (Rom 8:23-25 ; 13:11 ; Php 3:20-21).

Le psalmiste demande à l’Éternel que son âme vive (verset 175). Ce n’est pas pour profiter de la vie, mais pour louer l’Éternel (Psa 6:6). Il sait qu’il ne peut pas le faire sans l’aide de l’Éternel. Il sait que cette aide se trouve dans les ordonnances de Dieu. La parole de Dieu nous donne plein de raisons de louer l’Éternel.

Le dernier verset est une confession de péché avec le désir de rétablir la relation rompue par le péché (verset 176). Le psalmiste reconnaît qu’il a « erré comme une brebis qui périt ». Il voit aussi qu’il est cherché par le bon Berger, qui a donné sa vie pour ses brebis, car il ne trouve pas lui-même le chemin du retour. Pourtant, il sait à qui il s’adresse. Il sait aussi qu’il est « serviteur » de Dieu. Il a certes erré, mais il n’a pas oublié les commandements de Dieu.

Tout comme le Nouveau Testament se termine par une invitation aux pécheurs à se repentir, le psalmiste termine ici en soulignant la nécessité pour le peuple d’Israël d’être rétabli par le bon Berger.

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© 2023 Licence: CC BY-ND. Texte de la Bible: Traduction révisée. Traduction légèrement moins littérale que la version J.N. Darby, dans la langue française actuelle. Bibles et Publications Chrétiennes, Valence https://editeurbpc.com/bible/traduction-revisee.

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