1 Nombreux et fils du Dieu vivant
1 Cependant le nombre des fils d’Israël sera comme le sable de la mer, qui ne peut pas être mesuré ni compté ; et dans le lieu où il leur a été dit : “Vous n’êtes pas mon peuple”, il leur sera dit : “Fils du Dieu vivant”.
Une lueur d’espoir transparaît dans le premier mot de ce verset, « cependant ». Après les avertissements du jugement à venir, la grâce souveraine de Dieu se manifeste ici. S’Il a dû rompre tout lien avec Israël en raison de son infidélité, cela ne sera pas à toujours. Un temps viendra où Dieu renouera avec son peuple. Il accomplira alors toutes les promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob.
L’expression « le sable de la mer » rappelle la promesse faite par Dieu à Abraham que sa descendance serait « comme le sable qui est sur le bord de la mer » (Gen 22:17). Dieu fait cette promesse après qu’Abraham a sacrifié son fils par la foi (Héb 11:17-18). Cet événement est clairement une image de Dieu sacrifiant son Fils Jésus Christ sur la croix. C’est uniquement grâce au sacrifice de Christ que Dieu accomplira toutes ses promesses concernant Israël.
Le peuple a perdu tous ses droits a rétablissement et toutes ses prétentions à l’accomplissement des promesses. Dieu les bénirait s’ils lui restaient fidèles. Ils acceptent cette condition lorsqu’ils déclarent à trois reprises au Sinaï : « Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons » (Exo 19:8 ; 24:3,7). Mais au cours de leur histoire, ils ont montré qu’ils méprisaient et foulaient aux pieds tous les commandements et les statuts justes de Dieu. C’est pourquoi Dieu doit prononcer ses jugements, comme Il le fait dans le premier chapitre d’Osée. Il met effectivement ces jugements à exécution. Cela ne signifie toutefois pas que ses promesses sont tombées (Rom 9:6).
Il tiendra ses promesses à un reste qu’Il a Lui-même choisi, un reste du peuple. La manière dont cela se passera est décrite en détail en Romains 9-11. Il y a un avenir pour Israël. Cet avenir n’est pas dû aux mérites du peuple, mais à ceux de Jésus Christ. Là où Israël a échoué, Il a parfaitement accompli tout ce que Dieu demande à l’homme. Il a mérité l’accomplissement des promesses.
Quand la période actuelle, celle de l’église, sera terminée – c’est-à-dire quand le Seigneur Jésus aura pris l’église auprès de Lui (1Th 4:15-18) –, Il se remettra à l’œuvre avec Israël. Il répandra sur eux « un esprit de grâce et de supplications » (Zac 12:10). Il reviendra alors sur la terre et ils verront Celui qu’ils ont percé (Apo 1:7). Tous ceux qui se repentiront alors pourront partager avec Lui l’accomplissement des promesses. La masse sera jugée, car elle aura accepté l’Antichrist, qui se révélera alors.
Les élus ne seront pas entraînés avec la foule dans leur adoration de l’image de la Bête que l’Antichrist aura placée dans le temple (Apo 13:14-15). Malgré une persécution intense, ils resteront fidèles dans l’attente de la venue du Messie. De leur côté, cela n’est pas un mérite. Seule la grâce les fera rester fidèles. Tout vient de Dieu.
Dans le royaume de paix, ce reste fidèle deviendra une foule immense et sera « comme le sable de la mer, qui ne peut pas être mesuré ni compté ». L’expression « sable de la mer » indique qu’il s’agit du peuple terrestre de Dieu, Israël. Cela contraste avec l’expression « les étoiles des cieux » (Gen 22:17) qui désigne le peuple céleste de Dieu.
Cependant, il n’y aura pas seulement un grand changement dans leur nombre. Il y aura aussi, et c’est encore plus important, un changement dans leur relation avec l’Éternel. Au lieu d’être des idolâtres, ils seront, après leur rétablissement, appelés « fils » de Dieu. Ce changement ne peut être opéré que par la grâce de Dieu.
Mais si tout est fondé uniquement sur la grâce, cette grâce ne peut se limiter aux Juifs, mais s’ouvre aussi aux nations. C’est pourquoi Paul cite ce verset d’Osée en Romains 9 (Rom 9:26). Il montre ainsi que Dieu n’est pas obligé de limiter sa grâce aux Juifs. Romains 9 est un chapitre qui montre que Dieu est souverain, aussi dans la manifestation de sa grâce à qui Il veut. Il a le droit d’appeler des personnes du peuple et de les justifier sur la base de la foi (Rom 9:30).
Si Paul cite ce verset d’Osée, c’est aussi parce qu’il y est question des « fils du Dieu vivant ». Il s’agit là d’une expression typique de la relation entre Dieu et le chrétien. Dieu ne peut plus être en relation avec les Juifs, comme cela a toujours été le cas pour les païens. Il a dû dire aux uns et aux autres : « Vous n’êtes pas mon peuple. » Pour les Juifs, cela vaut depuis que Dieu, en raison de leur infidélité, a dû rompre sa relation avec eux. Quant aux païens, Dieu les a toujours laissés suivre leur propre voie. Et maintenant, Paul, l’apôtre des nations, cite ce verset comme preuve que tous ceux qui sont appelés par Dieu, tant parmi les Juifs que parmi les peuples, sont appelés par Lui « fils du Dieu vivant ».
Dieu est ici appelé « le Dieu vivant ». Il se distingue ainsi nettement des idoles mortes. Cette opposition s’exprime magnifiquement dans la conversion des Thessaloniciens, et, espérons-le, dans celle de chaque personne qui se convertit (1Th 1:9-10). Le fait qu’Il soit le Dieu vivant indique non seulement qu’Il vit, mais aussi que toute vie trouve son origine en Lui (Jn 1:4 ; 5:26).
Lorsque Pierre répond à la question du Seigneur Jésus : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » par : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16:15-16), il indique que la vie est présente en Christ Lui-même. C’est pourquoi le Seigneur peut associer à cette confession de Pierre sur la vérité de sa personne la magnifique promesse de bâtir l’église. C’est sur Lui, le Fils du Dieu vivant, que l’église est bâtie, une église qui ne peut être affectée par la mort (Mt 16:18).
2 Un seul peuple, un chef unique
2 Les fils de Juda et les fils d’Israël se rassembleront, ils s’établiront un chef unique et monteront du pays ; car la journée de Jizreël est grande.
Après la bénédiction pour les dix tribus au verset 1 – et pour le peuple, comme cela apparaît clairement à la lumière du Nouveau Testament (Rom 9:26,30) – Osée parle dans ce verset de la bénédiction pour tout Israël. Cette bénédiction se situe dans l’avenir. Il y aura alors une réunification des deux et des dix tribus, qui sont séparées depuis l’époque de Roboam et Jéroboam Ier (1Roi 12:16-19). Jérémie en a aussi parlé (Jér 31:31).
Lorsque ce temps sera venu, ils se rallieront comme un seul peuple derrière leur Messie. Il n’y aura alors plus deux peuples avec chacun leur propre dominateur. Non, ce sera un seul peuple avec « un chef unique » (cf. Ézé 37:24). Ils reconnaîtront en Jésus de Nazareth, rejeté, le Roi que Dieu leur a donné. De tout le pays, ils se rendront à Jérusalem, la demeure de Dieu, pour L’honorer.
Il est possible que « monteront du pays » fasse aussi référence à leur retour de la dispersion. « Le pays » représente alors l’Égypte comme symbole de toutes les nations où les Israélites ont été dispersés (cf. Osé 2:13-14 ; Deu 28:68). Au fil du temps, de nombreux Israélites sont retournés dans leur pays.
Il n’est pas possible d’appliquer ce verset au retour du peuple de Dieu de Babylone sous Esdras et Néhémie. Cela ne concerne qu’un reste. De plus, ils sont encore sous l’autorité des nations sous lesquelles Dieu les a placés, en la personne de Nebucadnetsar. Ils n’ont pas pu choisir eux-mêmes un « chef ». Jusqu’en 1948, ils n’ont même jamais été indépendants.
Quand la journée dont parle Osée sera venu, on pourra à juste titre dire que cette journée est « grande ». Ce dont personne n’osait songe, ce à quoi aucun ennemi d’Israël ne pense, se produira alors. Toutes les promesses de Dieu seront réalisées en cette journée et pour ce peuple par Celui qui est leur chef. Ce jour est appelé « la journée de Jizreël ». Jizreël signifie, comme déjà mentionné au verset 4, « Dieu dispersera » ou « Dieu sèmera ». La première signification se réalise lorsque les Assyriens déportent les dix tribus et les dispersent dans tous les pays qu’ils ont conquis. Mais lorsque Israël se sera rassemblé sous son unique chef, Dieu sèmera son peuple dans le pays. Il ne sera alors plus jamais dispersé.
Ce n’est pas un jour d’humiliation, mais de gloire publique. Chacun possédera son propre héritage dans le pays et pourra jouir des bénédictions que Dieu accordera alors en abondance. Nous verrons à la fin de ce chapitre, où il est à nouveau question de Jizreël (verset 24), quelle est l’ampleur de cette bénédiction et de quelle manière Dieu la fait venir.
En effet, « la journée de Jizreël sera grande ». Le temps qui correspond à cette journée est le royaume millénaire de paix. Alors, la nation indivise et indépendante connaîtra une période de gloire sans précédent, sous la direction de Christ, reconnu comme son chef (cf. Ésa 2:1-5 ; 11:1-14 ; Apo 20:1-6).
3 Un reste et sa caractéristique
3 Dites à vos frères : “Ammi !” et à vos sœurs : “Rukhama !”
Après la magnifique vision dévoilée aux versets précédents, le prophète reçoit la commande de s’adresser à un groupe bien précis. Il s’agit d’une parole adressée à des personnes que Dieu appelle « vos frères » et « vos sœurs ». Dieu voit ces personnes en relation avec Osée. Il les considère comme sa famille. Ce n’est pas tout le peuple qui est interpellé, mais ceux qui partagent les sentiments d’Osée à l’égard de tout Israël et donc aussi les sentiments de Dieu.
Écouter Dieu, écouter ce qu’Il dit dans sa Parole, est la véritable caractéristique à cette époque et est aujourd’hui la véritable caractéristique de tous ceux qu’Il reconnaît comme membres de sa ‘famille’. De la même manière, le Seigneur Jésus parle lorsqu’Il appelle ceux qui font la volonté de son Père ses frères et sœurs (Mt 12:48-50).
Il s’agit ici de ce que l’on peut appeler ‘un reste fidèle’ reconnu par le cœur de Dieu. Ce reste est l’objet de sa miséricorde, tandis que la nation dans son ensemble doit être rejetée par Lui. Après avoir dû appeler son peuple Lo-Ammi, pas mon peuple, pendant un certain temps, Il l’appelle à nouveau « Ammi », mon peuple. Il a dû appeler ce même peuple Lo-Rukhama, qui n’a pas reçu de miséricorde. Mais maintenant, Il l’appelle à nouveau « Rukhama », qui a reçu la miséricorde.
Aujourd’hui aussi, au milieu d’une chrétienté où il n’y a pas de place pour le Christ des Écritures et où la parole de Dieu est attaquée de toutes parts, l’amour pour le Seigneur Jésus est la simple caractéristique de celui qui veut être fidèle. Cet amour se manifeste dans l’obéissance à la parole de Dieu.
4 Appel à plaider contre le peuple
4 Plaidez contre votre mère, plaidez ! car elle n’est pas ma femme et je ne suis pas son mari. Qu’elle ôte ses prostitutions de devant son visage, et ses adultères d’entre ses seins,
La différence avec Osée 1 est qu’il ne s’agit pas ici du mariage d’Osée, mais que l’infidélité d’Israël est décrite plus en détail. Dieu appelle Osée à plaider contre son peuple parce qu’il est une femme adultère. Elle s’est rendue coupable de la plus grave infidélité envers Dieu en cherchant son avantage auprès des nations. Elle a oublié que toutes les bénédictions viennent uniquement de Dieu. C’est pourquoi Dieu la mène à la solitude du désert. Là, Il parle à son cœur. Sa grâce opère un retour du peuple qu’Il appellera à nouveau « mon peuple ». C’est ainsi que Dieu veut agir aussi dans notre vie lorsque nous L’oublions.
L’appel à plaider contre « votre mère », c’est-à-dire Israël, ou à intenter un procès contre elle, s’adresse à ceux qui craignent Dieu au sein de ce même Israël. Il s’agit d’un reste fidèle qui choisit le côté de Dieu contre le péché. ‘Plaider contre’ à laquelle il est appelé est un témoignage approprié et humble contre le mal, dans la conscience de faire partie du même peuple contre qui est plaidé. Le fait que cet appel soit répété montre à quel point ce plaidoyer est nécessaire. Le moment est plus que venu. Un délai plus long donnerait l’impression que Dieu est indifférent aux péchés de son peuple.
Si Dieu témoigne contre le mal, les fidèles doivent aussi en faire autant. Osée est l’un de ces fidèles, tout comme ceux qui sont appelés « frères » et « sœurs » au verset 3. Tout comme Osée, ils sont aussi indignés par le péché d’infidélité dont le peuple se rend coupable. Ils ressentent le mal, en parlent et agissent selon la volonté de Dieu et comme son Esprit le leur révèle clairement.
L’appel s’adresse au croyant fidèle individuel afin qu’il témoigne que le peuple dans son ensemble est sur la voie du péché. Mais cela nous donne un courage supplémentaire pour rendre ce témoignage sans crainte lorsque nous savons que, aussi dans notre témoignage contre le mal, nous ne sommes pas seuls, mais que d’autres partagent ces sentiments avec nous. C’est en se distanciant clairement du mal, en ne s’y associant pas, voire en s’en séparant, que ce témoignage acquiert sa véritable force.
Personne ne peut être un véritable témoin contre le mal qui règne s’il y reste lié. Cet appel peut s’appliquer aujourd’hui à une église locale qui tolère les influences du monde et s’égare de l’Écriture. Nous devons faire entendre notre voix et agir contre cela. S’égarer des pensées de Dieu doit être dénoncé.
Si, après des demandes répétées, il n’y a toujours pas d’écoute, la séparation doit avoir lieu. Cela ne peut se produire que lorsque toutes les tentatives de repentance ont échoué, lorsqu’il est apparu que l’on ne juge pas l’injustice, mais qu’on la laisse exister ou qu’on reste consciemment en relation avec elle. L’appel est alors le suivant : « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2Tim 2:19b ; cf. Apo 18:4-5).
Dieu ne peut plus reconnaître Israël comme son épouse. Par son infidélité conjugale, elle a rompu le lien du mariage. Par sa prostitution, elle a rompu l’alliance avec Lui. Elle ne semble éprouver aucun sentiment de honte. Elle ne rougit plus, elle ne sait plus ce qu’est le rougissement. Au contraire, le désir de fornication se lit sur son visage. Jérémie dit qu’elle a « un front de femme prostituée » (Jér 3:3). Mais cela ne se lit pas seulement sur son visage, la pratique prouve aussi son infidélité totale envers Dieu. Tout comme les prostituées dévoilent sans vergogne leurs seins, Israël s’offre aussi, sans aucun sentiment de honte, pour séduire ses amants.
Dans sa description de l’infidélité de son peuple, Dieu n’est certainement pas flatteur. Sans aucune retenue, Il compare l’attitude et le comportement de son peuple à ceux d’une prostituée effrontée. Il le fait afin que les Israélites prennent conscience du caractère répugnant de leur comportement et se repentent. Imagine être comparé à une prostituée !
Nous pouvons condamner le comportement d’Israël, mais alors nous n’avons pas compris que la même chose nous est dite (2Cor 11:3 ; Jac 4:4). Si nous comprenons cela, quelle est alors notre réaction ? Il est possible de réagir avec colère ou indifférence, mais il peut aussi y avoir une reconnaissance. Dans l’espoir de cette dernière réaction, l’incitation suit, tant pour Israël que pour nous, à ôter la fornication dans notre attitude et notre comportement.
La dernière partie du verset indique que cet adultère a lieu dans un lieu caché, en secret. Lorsque les péchés cachés sont confessés et ôter, Christ peut prendre cette place. L’épouse dans le Cantique des cantiques dit de Lui : « Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe ; il passera la nuit entre mes seins » (Can 1:13). Quiconque appelle le Seigneur Jésus « mon bien-aimé » ne permettra à rien ni à personne de Le supplanter.
5 Conséquences de l’impénitence
5 de peur que je ne la dépouille pour la mettre à nu et que je ne la place là comme au jour de sa naissance, de peur que je ne la fasse devenir comme un désert, et que je ne la rende comme une terre aride et ne la fasse mourir de soif.
Le mot « de peur » indique que la conversion est encore possible. Mais si l’appel lancé à la fin du verset 4 n’est pas entendu, les conséquences seront celles décrites au verset 5. En Osée 1, une telle possibilité n’existe pas. Le jugement y est annoncé, sans mentionner que la repentance peut l’éviter. Mais dans un sermon sur le jugement, il n’est pas aussi nécessaire de souligner que l’on peut échapper à ce jugement par la conversion. Jonas, par exemple, ne prêche que le jugement (Jon 3:4). Si ce jugement est reconnu, il en résulte la repentance et la conversion (Jon 3:5). En conséquence, Dieu n’exécute pas le jugement (Jon 3:10).
Le jugement que Dieu infligera à son peuple s’il ne se repent pas consiste à le dépouiller de tout, comme au jour de sa naissance. Cela signifie qu’Il ôtera à son peuple tous les privilèges qu’Il lui a accordés. Il le mettra également dans un état d’impuissance totale, un état que le prophète Ézéchiel décrit lorsqu’il parle d’Israël au jour de sa naissance (Ézé 16:4-5). Cela est présenté à Israël comme un avertissement afin qu’il se repente. De plus, Dieu avertit son peuple qu’Il le fera devenir un désert, en un lieu où il n’y a pas d’eau et où l’on meurt de soif. Dans son jugement, Dieu privera le peuple de pluie. Il ne recevra plus aucune bénédiction.
Il est toujours émouvant de voir comment Dieu s’adresse à son peuple. C’est comme s’Il hésite encore à exécuter son jugement. Par le ministère d’Osée, Il lui offre une dernière chance d’y échapper. À mesure qu’Osée constate que le peuple se moque de son message – un message au nom de Dieu –, ses paroles deviennent plus violentes et plus insistantes.
6 Aucune miséricorde aux enfants
6 Et je ne ferai pas miséricorde à ses enfants, car ce sont des enfants de prostitution ;
En parlant de « votre mère » (verset 4), l’Éternel s’est adressé au peuple dans son ensemble. Maintenant, il parle de « ses enfants », c’est-à-dire des Israélites individuels. Il ne leur fera pas miséricorde, car ils sont nés à la suite des relations de la ‘mère’ avec de faux dieux. L’idolâtrie règne en maître en Israël. On ne pense pas à Dieu. Les bénédictions reçues sont attribuées à Baal (verset 10). Non seulement la nation dans son ensemble est coupable, mais aussi chaque Israélite individuellement. En chaque Israélite, on voit le fruit de l’adultère de ‘la mère’. Le dicton « telle mère, telle fille » (Ézé 16:44) s’applique ici.
On pourrait objecter que les enfants ne peuvent rien faire si leur mère commet l’adultère. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici. En effet, tous ne suivent pas leur mère dans son comportement adultère. Ceux qui sont appelés « frères » et « sœurs » (verset 3), qui sont appelés à plaider contre leur mère (verset 4), n’y participent pas.
Si Dieu ne fait pas miséricorde aux enfants nés de la fornication, c’est parce qu’ils agissent selon leur naissance. Ces enfants ne connaissent ni repentance, ni crier à Dieu, ni supplication pour obtenir sa miséricorde. Ils font exactement les mêmes choses que leur mère. Si Dieu ne leur fait pas miséricorde, c’est uniquement à cause d’eux-mêmes, à cause de leur propre comportement adultère à l’imitation de leur mère.
7 La prostitution de la mère
7 en effet leur mère s’est prostituée, celle qui les a conçus s’est déshonorée ; car elle a dit : “J’irai après mes amants qui m’ont donné mon pain et mon eau, ma laine et mon lin, mon huile et ma boisson.”
« Mère » désigne à nouveau tout le peuple d’Israël. Le mot « les » dans la deuxième ligne fait référence aux enfants du verset 6. Tout comme Gomer a couru après ses amants et a reçu des présents de leur part, Israël fait de même avec les idoles des nations environnantes. Israël attribue toutes les bénédictions dont l’Éternel l’a comblé à la faveur des faux dieux.
Il ne fait aucun doute que ces biens sont entrés en leur possession à la suite d’accords commerciaux. Mais Israël y associe l’idée que les nations environnantes possèdent ces marchandises grâce à la bienveillance d’une idole. C’est pourquoi Israël aspire, outre à posséder les avantages matériels, aussi à entrer en relation spirituelle avec ces dieux. Après tout, ce sont eux qui leur apportent toute leur prospérité.
Le peuple infidèle fait comme si ces biens lui appartiennent grâce à la générosité du monde, dont il souhaite aussi effectivement profiter. Ses « amants » désignent principalement l’Égypte et l’Assyrie, avec lesquelles il a fait des alliances immorales (Ézé 16:26,28-29).
Elle a fait ces alliances afin d’obtenir des avantages terrestres. Mais elle est aveugle au fait qu’elle a aussi reçu ces avantages terrestres de Dieu (verset 7). Ils continuent à chercher leur satisfaction exclusivement dans les plaisirs terrestres. Ils restent ainsi en dehors de l’expérience décrite par David : « Tu as mis de la joie dans mon cœur, plus qu’au temps où leur blé et leur moût ont été abondants » (Psa 4:8). La joie de David ne réside pas dans la prospérité et la richesse terrestres. Ce que tout homme honnête reconnaît aujourd’hui au plus profond de lui-même, c’est la part de David. Lorsque le cœur trouve la paix en Dieu, il est parfaitement heureux et toute la gloire terrestre perd son attrait.
Ce qu’Israël a fait, la chrétienté le fait aujourd’hui : elle cherche son avantage dans le monde. Sans se tourner vers Dieu, à qui tout appartient, les chrétiens profitent de toutes sortes de choses, tout comme les gens du monde. Ils disent aussi souvent qu’ils ont travaillé dur pour cela et revendiquent ainsi leur droit à un certain niveau de vie. Ce n’est que pour la forme qu’une ‘prière formelle’ est parfois encore prononcée au moment du repas. Beaucoup de chrétiens veulent tirer le plus grand profit possible de toutes sortes d’avantages afin de rendre la vie sur la terre aussi agréable que possible.
La chrétienté d’aujourd’hui est complètement éloignée de ce qui anime un homme comme Paul. Lorsqu’il parle de certains avantages dont il pourrait tirer profit pour satisfaire son ego, il dit qu’il a tout abandonné à cause l’amour de Christ (Php 3:7-8). C’est pourquoi il peut déclarer que les chrétiens qui se livrent aux plaisirs du monde sont des ennemis de la croix du Christ (Php 3:18-19). Comment pourrait-il ne pas y avoir d’idoles aujourd’hui ? Pour combien de chrétiens, le dieu n’est-il pas « le ventre » ? Ils se remplissent de toutes sortes de ‘délices’ mondains. Cette idole jouit donc d’une popularité sans précédent. Pourquoi ? Parce que Christ n’est plus tout pour le cœur.
Nous pouvons aussi tirer une leçon de l’attitude de Rebecca lorsqu’on lui demande de suivre Isaac. Lorsque le serviteur d’Abraham lui a tout raconté sur Isaac et lui a montré des objets précieux, puis lui a proposé de le suivre, elle a répondu sans hésiter : « J’irai » (Gen 24:58). Elle est prête à endurer toutes les épreuves du voyage dans le désert pour être avec Isaac. Rien dans sa maison parentale ne peut la retenir. Bien qu’elle n’ait pas vu Isaac, elle a vu tellement de sa gloire qu’elle est heureuse de suivre le serviteur. Elle s’abandonne inconditionnellement à lui, il est son premier amour. Si notre amour pour le Seigneur Jésus est aussi grand, nous ne sommes pas aussi attachés à toutes ces délices terrestres.
Le « pain » et l’« eau » sont des nécessités vitales ; la « laine » et le « lin » servent à fabriquer des vêtements ; l’« huile » et la « boisson [ou : vin] » symbolisent la joie et les festivités. La vie des Israélites à l’époque d’Osée tournait autour de ces choses, tout comme la vie d’innombrables chrétiens aujourd’hui.
Le « mon » qui revient à chaque fois devant chacun de ces articles rappelle la parabole du riche sot racontée par le Seigneur Jésus (Lc 12:13-21). L’homme prospère. Les affaires marchent si bien qu’il ne peut plus tout stocker dans ses greniers. Il réfléchit aux mesures à prendre et en arrive à la conclusion qu’il va démolir les anciens greniers et bâtir de plus grands. Il parle de « mes récoltes », « mes greniers », « mes produits et mes biens ». Nous voyons à quel point cet homme est égoïste et comment toute sa pensée est centrée sur ses biens. Le mot « mes » sort assez souvent de sa bouche ! Nous voyons aussi cet égoïsme chez Nabal qui ne veut rien donner de ses biens à David (1Sam 25:11).
Mais l’homme de la parabole n’a pas encore fini de réfléchir. Il a mis ses moutons à l’abri et pense maintenant pouvoir profiter de la vie. Nous pouvons dire que cet homme a bien réfléchi et qu’il a bien organisé ses affaires. Mais il a oublié une chose, à savoir les paroles que le Seigneur Jésus prononce avant de raconter la parabole : « Sa vie ne dépend pas de ses biens » (Lc 12:15b).
C’est pourquoi la parabole ne se termine pas par un homme d’affaires prospère et jouissant de la vie, mais par la réalité que Dieu a le dernier mot. Dieu qualifie d’« insensé » celui qui ne vit que pour l’argent et les biens matériels, la nourriture, la boisson et les plaisirs. La vie terrestre peut prendre fin soudainement, et alors, toutes ces choses pour lesquelles tu as tant travaillé et auxquelles tu es si attaché ne te servent plus à rien.
8 Des épines et une clôture
8 C’est pourquoi, voici, je vais fermer son chemin avec des épines et j’élèverai une clôture pour qu’elle ne trouve pas ses sentiers.
Ce verset montre comment Dieu agit avec son peuple pour le ramener du chemin qu’il a pris. Il utilise ici deux images : « fermer son chemin avec des épines » et « élever une clôture ». Une route barrée par des épines est une route sur laquelle un obstacle infranchissable a été placé. Tu peux emprunter cette route que si tu es prêt à subir des blessures douloureuses. Le chemin du péché est rendue peu attrayante, son côté douloureux est montré.
On peut dissuader quelqu’un de s’engager sur le chemin du péché en lui montrant de manière très claire que ce chemin entraînera, par exemple, la ruine de sa santé. Un terrain d’entraînement militaire ou un champ de mines peut être clôturé par des barbelés, car il est extrêmement dangereux d’y pénétrer. Celui qui ne tient pas compte des avertissements et veut quand même s’y aventurer doit en supporter les conséquences. Il peut subir de nombreuses blessures, aussi des blessures physiques, et il court même le risque d’être tué. Seul un insensé ne se soucie pas des épines ou des barbelés.
Mais Dieu a encore un autre moyen. Il fermera l’accès au chemin foulé par le péché avec une clôture. Il le fait afin de ramener les utilisateurs illégaux – son peuple infidèle – du chemin du péché sur le droit chemin. Dieu élève une clôture, ou une muraille, qui assure la séparation, séparant son peuple de ses amants (cf. Job 19:8).
Cela se produit lorsqu’Il disperse Israël. Alors, ils n’existent plus en tant que nation et n’ont plus de contact en tant que nation avec les nations étrangères et leurs dieux. Ainsi, ils ne peuvent plus commettre d’adultère avec les idoles. En Osée 3, cela est développé plus en détail, mais ici, ce jugement est décrit comme une mesure disciplinaire qui doit conduire à la conversion (verset 9).
9 La décision de retourner
9 Elle courra après ses amants et ne les atteindra pas ; elle les cherchera et ne les trouvera pas. Elle dira : “Je vais retourner à mon premier mari ; car alors j’étais mieux que maintenant.”
Ce verset décrit les conséquences de ce que Dieu a fait au verset 8. Si Israël fait appel en vain aux nations dont il a tant profité, il se souviendra qu’il n’a pas été si mauvais loti avec Dieu. Il retournera vers Lui. Malheureusement, il ne confesse pas ses péchés. Il n’y a pas de repentance. Il n’y a aucun signe de dégoût pour leur péché et les idoles ne sont pas abandonnées.
Il en est autrement du fils prodigue en Luc 15. Ce garçon pense lui aussi que le monde est meilleur que chez lui. Mais quand il est dans la misère, il se souvient à quel point il était mieux chez lui. Lorsqu’il se lève et retourne à la maison, il le fait avec une confession (Lc 15:13-20).
Si seulement Israël était revenu vers Dieu aussi avec une telle confession. Le verset suivant montre clairement qu’ils ne se rendent pas compte que Dieu leur a donné tout ce qu’ils attribuent aux idoles.
Cette image d’Israël s’applique aussi aux chrétiens qui ne le sont que de nom. On recherche le monde et ses avantages, sa richesse et sa prospérité, une existence agréable, sans se soucier de Dieu. Mais il peut arriver qu’il n’y ait plus d’avantages à tirer du monde, par exemple à cause d’une catastrophe naturelle qui emporte toute l’abondance d’un pays, ou d’une maladie qui met fin à tous les projets. On a alors tendance à ressortir cette ‘religion’ ancestrale. En temps de guerre, les églises se remplissent et, en cas de détresse personnelle, on recommence souvent à prier. Mais si l’on se tourne vers Dieu uniquement par nécessité, sans repentir ni conversion, ce n’est qu’une phrase creuse. Dieu ne l’écoutera certainement pas (Job 35:12-13 ; 35:9-10).
10 Ne pas reconnaître Dieu comme le donateur
10 Or elle ne sait pas que c’est moi qui lui ai donné le blé, le moût et l’huile. Je lui ai multiplié aussi l’argent et l’or – ils l’ont employé pour Baal.
Dieu est la source de toutes les bénédictions. « Le blé, le moût [le vin nouveau] et l’huile » sont souvent mentionnés ensemble (Deu 7:13 ; 11:14 ; 12:17 ; 14:23 ; 28:51). Ce sont les trois principales bénédictions du pays. Lorsque l’on considère les dons que Dieu accorde dans la nature ou dans le domaine spirituel indépendamment de Lui en tant que donateur, l’infidélité naît. Israël a perdu la conscience que tout ce qu’il possède, il le doit à Dieu.
Nous voyons que cela a introduit le péché dans le monde. Dans le paradis, Dieu dit à l’homme qu’il peut manger librement de tous les arbres du jardin. Mais qu’est-ce qui importe le plus à Ève ? Sa réponse au serpent montre que le fruit occupe la place la plus importante dans ses pensées et qu’elle n’est pas libre d’en manger. Son attention se porte sur le don et non sur le donateur. Et c’est là que ça tourne mal. D’une certaine manière, Dieu bénit tous les hommes (Mt 5:45b ; Act 14:17). Mais tout comme Israël et Ève, l’homme moderne ne se rend pas compte que Dieu est la source de la nourriture et de la joie dont il peut jouir chaque jour.
Non seulement Israël ne remercie pas Dieu, mais dans son audace, il utilise les présents de Dieu pour les offrir à Baal. Cela se fait, par exemple, en faisant une statue en or pour Baal, mais aussi en offrant toutes sortes de présents à cette statue faite de ses propres mains. Il est possible que le nom « Baal » désigne ici tous les idoles, dont Baal est la plus populaire.
Nous pouvons nous demander : à quoi est-ce que j’utilise ce que Dieu m’a donné ? Est-ce que je m’en sers pour moi-même ? Ou est-ce que je m’en sers pour les autres, mais uniquement pour en tirer un avantage personnel ? Ou est-ce que je sers parfois les dieux de notre époque, en me consacrant entièrement à ma carrière, en accordant une attention et des dépenses excessives à mon apparence physique ou en m’efforçant d’argumenter le plus vigoureusement possible ? On pourrait citer d’autres exemples où quelqu’un abuse de ce qu’il a reçu de Dieu pour se glorifier lui-même.
11 Dieu reprend sa bénédiction
11 C’est pourquoi je reprendrai mon blé en son temps, et mon moût en sa saison ; j’ôterai ma laine et mon lin, qui devaient couvrir sa nudité.
En raison de leur manque de conscience que Dieu est la fontaine de leur bénédiction (verset 7), Dieu va leur reprendre cette bénédiction. À cause de leurs actes pécheresses, Dieu leur reprendra leur nourriture et ôtera leurs vêtements, afin qu’ils manquent des besoins les plus élémentaires (1Tim 6:8). Dieu pourrait, par exemple, priver le pays de pluie. Le plus souvent, le peuple est puni pour son infidélité et son idolâtrie par la sécheresse (1Roi 17:1-7). Il peut aussi retirer sa bénédiction en envoyant des ennemis piller la moisson (Jug 6:1-6).
Dieu agit ainsi parce que le peuple Lui est infidèle. C’est pourquoi ce verset, tout comme le verset 8, commence par « c’est pourquoi », car Dieu ne peut permettre à son peuple de s’approprier ce qui Lui appartient. Dieu parle ici de « mon blé », « mon moût », « ma laine » et « mon lin », pour indiquer que cela vient de Lui et Lui appartient aussi. Ce qu’Il donne, Il ne le perd pas. Il en reste le propriétaire et a le droit de le reprendre.
Il en est aussi de même sur le plan spirituel. L’église a perdu beaucoup de bénédictions à cause de son infidélité. Les ennemis ont pris le dessus dans l’église. Ceux qui critiquent la Bible ont la possibilité de répandre leurs enseignements pernicieux en chaire. Les chrétiens sont plus ouverts aux influences du monde qu’à la parole de Dieu. Si les techniques de réunion et d’organisation utilisées dans le monde s’avèrent efficaces, elles sont aussi utilisées pour améliorer le déroulement des discussions et le fonctionnement de l’église de Dieu.
De cette manière, l’ennemi prend le contrôle des affaires de l’église. La parole de Dieu n’est plus la référence, mais la parole des hommes. L’église devient une association dirigée conformément à ce qui est acceptable dans les associations mondaines. Dieu ôte alors les bénédictions qu’Il a accordées. Les croyants perdent la conscience de leur lien avec un Christ glorifié, « dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col 2:3).
Cela peut aussi s’appliquer à la vie naturelle et aux questions matérielles. Il faut parfois dépenser de l’argent pour des choses qui résultent d’actes d’infidélité ou de la violation de règles prescrites. C’est le cas d’une amende pour excès de vitesse. L’argent que tu dois payer pour cela est perdu. Si tu causes un accident, cela coûte souvent encore plus cher. Il est aussi possible de ne pas prendre soin de sa santé de manière responsable, ce qui fait que ton corps perd certaines fonctions. Un mauvais comportement peut te priver de ton argent, de tes biens et de ta santé, tu les perds.
Mais maintenant, la réaction. Est-ce que je me contente de dire : ‘Oh, cela peut arriver à tout le monde, donc à moi aussi’ ? C’est vrai, mais le chrétien ne voit-il pas plus loin ? Dieu parle à travers cela. Suis-je ouvert à apprendre ce que Dieu veut m’enseigner à travers cela ? On peut certainement attendre cela d’un chrétien.
12 Le peuple de Dieu déshonoré
12 Et maintenant je mettrai à découvert sa honte aux yeux de ses amants, et personne ne la délivrera de ma main ;
Le mot traduit ici par « honte » signifie ‘état desséché’. C’est le résultat final, quand Dieu lui aura ôté toute son abondance. Les « amants » d’Israël la mépriseront donc et ne voudront plus avoir affaire à elle. Cela indique la profonde humiliation d’Israël.
Il en est de même pour tous ceux qui abandonnent Dieu pour servir le monde. Dieu exposera ces personnes à la honte aux yeux du monde. Le monde semble être un amant, mais dès qu’il n’y a plus rien à tirer, tu es mis de côté comme de vieux déchets. C’est ce qui arrive à un jeune Égyptien. Comme il est tombé malade, son maître l’abandonne comme une proie à tous ceux qui le voient. Heureux, ce jeune homme tombe entre les mains de David (1Sam 30:11-20).
Lorsque Dieu prononce son jugement, il est impossible d’y échapper. Personne ne peut alors L’arrêter. Il y a peut-être des gens qui ont pitié de votre situation, mais s’il n’y a pas de véritable retour à Dieu, il n’est pas possible de sortir réellement de cet ‘état desséché’.
13 Dieu ôte les fêtes
13 je ferai cesser toutes ses délices, sa fête, sa nouvelle lune et son sabbat, ainsi que toutes ses assemblées ;
Dieu ôtera tout ce qui procure du plaisir à son peuple, car c’est un plaisir sans Lui. Les fêtes sont devenues des formes religieuses, sans aucune place pour Dieu. Le centre des cérémonies religieuses est Jérusalem. Les dix tribus aura sans doute célébré ses festivités à Béthel et à Dan, près des veaux d’or (1Roi 12:25-33), ou dans d’autres lieux sacrés.
Parmi les fêtes décrites en Lévitique 23, sont mentionnées ici la fête mensuelle du son éclatant des trompettes, c’est-à-dire « sa nouvelle lune », « son sabbats » hebdomadaires et « toutes ses assemblées », c’est-à-dire les fêtes annuelles. Les fêtes annuelles comprennent notamment la Pâque, la Pentecôte et la fête des tabernacles.
Mais ce qui est appelé en Lévitique 23 « les jours solennels de l’Éternel » (Lév 23:2) est appelé ici « sa fête, sa nouvelle lune et son sabbat, […] ses assemblées ». Nous trouvons la même chose dans l’Évangile selon Jean. Là, « la Pâque de l’Éternel » (Lév 23:5) est appelée « la Pâque des Juifs » (Jn 2:13 ; 6:4 ; cf. Jn 5:1 ; 7:2). Ils ne célèbrent pas ces fêtes en l’honneur de Dieu, mais pour la fête elle-même. Seule la forme est maintenue.
Il en est aussi de même pour la chrétienté. Les formes extérieures de la religiosité existent toujours. Cependant, ce sont des coquilles vides où Dieu n’est pas honoré, mais où l’homme occupe une place centrale et se complaît. Dans le Nouveau Testament, deux choses sont dites qu’elles appartiennent au Seigneur. Il s’agit de « la cène du Seigneur » (1Cor 11:20) et « la journée du Seigneur » (Apo 1:10). L’expression « du Seigneur » signifie ‘appartenant au Seigneur’ et n’apparaît qu’à ces deux textes.
La cène du Seigneur est devenue la cène des hommes. Que l’on dise que la cène sert à renforcer la foi, comme dans le protestantisme, ou que l’on dise qu’en la mangeant, on mange Christ et qu’on obtient ainsi la vie éternelle, comme dans le catholicisme romain, dans les deux cas, on ne comprend pas ce que signifie cette cène. La cène est un repas commémoratif en l’honneur de Celui qui s’abandonnait à Dieu et est mort pour l’église (1Cor 11:23-26).
De même, le jour du Seigneur, le dimanche, est devenu un jour que nous remplissons en faisant des choses qui nous plaisent. Nous allons peut-être encore à l’église ou à une réunion, mais cela ne doit pas durer trop longtemps, car il faut aussi nous laisser suffisamment de temps pour nous-mêmes. Nous ne pensons plus que c’est un jour qu’Il a spécialement réservé pour Lui-même.
D’ailleurs, « la journée du Seigneur » n’est pas une forme déguisée du sabbat, pour laquelle toutes sortes de règles ont été inventées sur ce que l’on peut et surtout ce que l’on ne peut pas faire. La journée du Seigneur a pour but que chaque chrétien se consacre spécialement au Seigneur cette journée-là. Bien sûr, un chrétien se consacre aussi au Seigneur tous les autres jours. Il ne peut se passer de Lui un seul instant. Mais en cette journée spéciale, les tâches quotidiennes que nous avons toujours à accomplir sont mises de côté autant que possible afin de L’honorer.
L’honorer se manifestera tout d’abord par le rassemblement des enfants de Dieu. Nous pouvons aussi L’honorer en accordant une attention particulière à ceux qui apprécient les visites. De plus, tous ceux qui se laissent guider par le Seigneur trouveront certainement une façon de passer cette journée d’une manière qui soit conforme au fait qu’il s’agit de « la journée du Seigneur ».
14 Destruction de la vigne et du figuier
14 je détruirai sa vigne et son figuier, dont elle disait : “Ce sont là les présents que mes amants m’ont donnés” ; j’en ferai une forêt, et les bêtes des champs les dévoreront.
Des fêtes mentionnées dans le verset précédent, le prophète passe aux fruits du pays. Les fêtes et les fruits vont de pair, car les fêtes annuelles sont liées à l’agriculture. La vigne et le figuier représentent les délicieux fruits du pays, que Dieu a destinés à être une bénédiction pour chaque Israélite. À l’époque de Salomon, alors qu’il règne sur un vaste territoire et que la paix règne de tous côtés, Juda et Israël vivent en paix, « chacun sous sa vigne et sous son figuier » (1Roi 5:4-5).
Mais ce qui est un présent de Dieu est considéré par Israël comme quelque chose qu’ils ont reçu de leurs amants, l’Égypte et l’Assyrie. Quand ils voient leur vigne et leur figuier, ils ne se souviennent plus de la bonté de Dieu, mais de leurs partenaires commerciaux. Peut-être se glorifient-ils même de leur habileté dans les négociations.
Dieu ne leur vient plus à l’esprit. Quelle insulte pour Lui ! Mais s’ils pensent avoir reçu les bénédictions de Dieu de leurs « amants », ils ne peuvent plus compter sur la protection de Dieu. Il leur ôtera toute protection et les livrera à leurs ennemis. Ceux qui méprisent les bénédictions de Dieu doivent aussi perdre sa protection.
15 Châtiment pour les jours consacrés aux Baals
15 Je lui ferai rendre des comptes pour les jours consacrés aux Baals, où elle leur brûlait de l’encens, où elle se parait de son anneau de nez et de ses colliers, et allait après ses amants ; et moi elle m’a oublié, dit l’Éternel.
La raison du jugement réside dans les sacrifices offerts à Baal. Cela fait référence aux jours d’Achab, qui a élevé le culte de Baal au rang de ‘religion d’état’, tandis que le culte de Dieu a été mis de côté (1Roi 16:31-33). Bien que Jéhu ait éradiqué le culte de Baal (2Roi 10:18-28), le cœur du peuple est resté attaché à Baal. L’idolâtrie a repris vie et le culte de Baal a recommencé (2Roi 11:18).
Le pluriel « Baals » indique qu’il existe plusieurs formes d’idolâtrie. Au niveau régional, différents dieux sont vénérés sous le nom de Baal, tout comme il existe aujourd’hui différentes Madones issues d’une seule et même vénération de Marie. Il existe aussi des Baals ayant différentes fonctions. L’hommage rendu aux Baals s’accompagne de cérémonies élaborées. On s’habille comme le font les prostituées pour séduire leurs amants.
Puis vient la phrase poignante « et moi elle m’a oublié ». Nous entendons ici le langage émouvant du cœur de Dieu face au mépris de son amour. L’oublier ou l’ignorer est peut-être pire que de s’opposer à Lui. Cela témoigne d’un mépris. Non seulement on ne tient pas compte de Lui, mais on fait comme s’Il n’existait pas. Il n’y a rien de plus blessant pour un être humain que de faire comme s’il n’existe pas. Quelle choc cela peut être pour un enfant de découvrir que ses parents l’ont oublié. Cela signifie qu’il n’est pas vraiment important, que d’autres choses ou d’autres personnes sont apparemment plus importantes. Quelqu’un peut disparaître de nos pensées parce que nous ne le trouvons plus intéressant.
Il peut en être de même avec Dieu. Certaines personnes prétendent avoir une mauvaise mémoire et pensent pouvoir ainsi s’excuser de ne pas servir Dieu. Mais quand on les écoute, on remarque qu’elles se souviennent très bien d’autres choses. Oublier Dieu est un acte coupable, qui Lui fait énormément de tort. Il n’est certainement pas indifférent à la façon dont son peuple Le traite. Si son amour n’est pas réciproque, cela Lui cause une grande tristesse.
16 Dieu va attirer son peuple
16 C’est pourquoi, voici, moi je l’attirerai, je la mènerai au désert et je lui parlerai au cœur ;
Ce verset marque le début d’une description de ce que Dieu fera à son peuple dans l’avenir. Cette description se poursuit jusqu’à la fin du chapitre. Après les annonces de jugement viennent maintenant les promesses de salut. Le jugement que Dieu doit annoncer et aussi exécuter n’est pas son dernier mot à son peuple. Le « c’est pourquoi » qui commence le verset introduit ici la bénédiction, tout comme le « c’est pourquoi » des versets 8,11 introduit le jugement.
Le lieu que Dieu choisit pour commencer à bénir est le désert. C’est là que le peuple doit apprendre que les faux dieux n’ont pas pu le rendre riche. Dans la solitude du désert, seul avec l’Éternel, il apprendra où son péché l’a conduit. Là, il ressentira le manque des bénédictions que Dieu lui avait accordées dans son pays. Telle est le chemin que Dieu suit avec son peuple pour lui faire du bien à la fin.
Dieu accomplit cette séparation dans le désert lorsqu’Il laisse son peuple être amené en captivité par les Assyriens et dispersé dans « le désert des peuples ». (Ézé 20:35-36). Le désert est le lieu où l’on se remémore les ‘souvenirs de jeunesse’. Dieu peut leur rappeler là-bas les jours d’autrefois, lorsque Israël, dans son premier amour, Le suivait (Jér 2:2). Le mot « désert » ici dans Osée et la mention de « l’Égypte » dans le verset suivant font référence à une similitude historique avec le moment où Israël a quitté l’Égypte. Tout comme Dieu a alors ordonné au peuple de quitter l’Égypte, d’entrer dans le désert et de commencer le voyage vers le pays promis, Il fera aussi à l’avenir.
Tout comme à l’époque, celle de son premier amour, le peuple sera à nouveau conduit dans le « désert ». Là, Dieu le mettra à l’épreuve, le jugera et le purifiera, afin qu’il retrouve le chemin de la bénédiction et reprenne possession du pays. Beaucoup seront jugés. Seul un reste y parviendra réellement. Il en fut aussi de même lors de l’exode d’Égypte vers le pays promis. Les corps de nombreux hommes sont tombés dans le désert.
Il est remarquable de voir comment ce jugement de dispersion est présenté ici, à savoir comme une manifestation de l’amour divin. Dieu dit qu’Il l’« attirera » là-bas et qu’Il « parlera au cœur ». Il l’« attire ». Il ne la traîne donc pas vers le désert. Le mot « attirer » contient l’idée de ‘persuader au moyen d’avantages attrayants’.
Derrière la contrainte de la dispersion, nécessaire en raison de son infidélité, se cache donc l’amour de Dieu. Dieu veut avoir son peuple pour Lui seul. « Parler au cœur » signifie ‘parler à quelqu’un de manière aimable, encourageante et réconfortante’. La même expression est utilisée en Ésaïe 40 et Ruth 2, où l’intention est aussi de mettre l’autre à l’aise (Est 40:2 ; Rut 2:13).
Tout comme le désert est pour Israël une image de la dispersion parmi le peuple, il est pour nous une image du lieu où Dieu nous met à l’épreuve et nous forme. Dans notre vie personnelle, après nous être égarés du chemin du Seigneur, la restauration commence aussi souvent par des épreuves.
Nous découvrons que la vie sans Dieu ne nous apporte pas la satisfaction que nous en attendions. Nous vivons des expériences décevantes. La vie commence à ressembler à un désert. Il n’y a rien de ‘comestible’ à trouver, rien qui puisse vraiment satisfaire l’homme. Mais alors, nous découvrons aussi que Dieu nous a ‘attirés’ dans cette épreuve et qu’Il veut ‘parler à notre cœur’. C’est ainsi que Dieu agit, aussi avec nous, parce qu’Il aime les siens.
17 Une porte d’espérance
17 de là je lui donnerai ses vignes, et la vallée d’Acor pour une porte d’espérance ; là elle chantera comme dans les jours de sa jeunesse et comme au jour où elle monta du pays d’Égypte.
Le retour du désert vers le pays est décrit en termes magnifiques par Salomon dans le Cantique des cantiques : « Qui est celle-ci qui monte du désert, s’appuyant sur son bien-aimé ? » (Can 8:5). Nous voyons ici Israël, qui ne s’appuie plus sur ses propres forces, mais sur son Bien-aimé. Il a parlé à son cœur et lui a promis des bénédictions. C’est pourquoi elle quitte le désert.
La consolation que l’Éternel offre à son peuple ne s’exprime pas seulement en paroles. Dans sa miséricorde, Il lui donnera aussi accès à ses bénédictions. Ce sont des bénédictions qu’Il lui a d’abord données, puis ôtées. Maintenant qu’elle a appris que toutes les bénédictions viennent uniquement de Dieu, elle peut les accepter à nouveau de la main de Dieu. Dans sa miséricorde, Il appelle même les vignes « ses vignes ». Ces vignes représentent ici les bénédictions du pays de Canaan.
« La vallée d’Acor » rappelle le jugement de Dieu sur le péché (Jos 7:1,24-26). Si Israël, sur la commande de Dieu, a exécuté ce jugement sur le péché qui s’est produit au milieu d’eux, la porte qui donne accès à la bénédiction peut s’ouvrir à nouveau. Ainsi, une ‘tristesse’ – c’est ce que signifie Achor – devient une porte d’espérance (cf. Ésa 65:10).
Cela vaut aussi pour nous personnellement. La vallée où nous confessons et condamnons notre péché devient un lieu d’espérance. Une vallée évoque l’humiliation. L’humiliation, le jugement de nos péchés, est le point de départ pour revivre la communion avec Dieu. À Golgotha, nous voyons au plus profond ce lieu de jugement, mais aussi la porte de l’espérance grande ouverte.
Si Israël peut à nouveau posséder les bénédictions du pays à l’avenir, il « chantera », comme il l’a fait au bord de la mer Rouge après sa délivrance de l’esclavage en Égypte (Exo 15:1). Chanter, c’est littéralement répondre (Exo 15:21a). C’est le cantique « de sa jeunesse ».
Avec les bénédictions dont elle jouira à nouveau à l’avenir, elle revivra la joie de sa première délivrance et de son salut. La grâce donne un nouveau départ à son histoire, qui s’accompagne de bénédictions inébranlables. La fraîcheur de cette jeunesse retrouvée qui s’ouvrira à tout le peuple ne sera alors plus perdue.
18 Mon mari
18 En ce jour-là, dit l’Éternel, tu m’appelleras : “Mon mari” et tu ne m’appelleras plus : “Mon maître”.
À l’avenir, lorsque Dieu dans la grâce aura regagné son peuple, il sera pour eux comme un Époux. Il ne veut plus être pour eux un maître (Baal) ni être appelé ainsi. Il est possible qu’Israël ait commencé à appeler l’Éternel Baal. Si le peuple reste attaché à une relation avec Dieu, mais que l’amour pour Lui n’est plus présent, Il est considéré comme l’un des nombreux dieux auxquels on se soumet. En ce qui concerne Israël, cette situation prendra fin à l’avenir. Israël retrouvera alors une relation d’amour sincère avec Lui (Ésa 54:5).
Au sein de la chrétienté aussi, on pense que Dieu est un dominateur inflexible, à la volonté de fer auquel personne ne peut échapper. Dieu souhaite mettre fin à cette situation qui rend la vie de nombreux chrétiens extrêmement sombre. Ces chrétiens vivent pour ainsi dire dans la vallée d’Acor, mais sans connaître la porte de l’espérance que cette vallée a aussi. Ils voient toujours Dieu comme un Dieu qui s’irrite du péché, leur péché. Mais ils semblent aveugles à la porte que Dieu ouvre précisément à ce moment-là.
Dieu veut faire d’eux des chrétiens joyeux et reconnaissants qui peuvent Le connaître et s’adresser à Lui comme à un Père, au lieu d’un ‘Dieu qui est constamment en colère’. Ceux qui ne connaissent Dieu que comme un dominateur courroucé ont une image unilatérale et donc erronée de Lui. Dieu est ainsi mis sur le même plan que les idoles qui agissent aussi de manière totalement arbitraire, sans aucune affection pour leurs adorateurs. Les idoles sont toujours des dieux exigeants. Ceux qui présentent le Dieu et Père du Seigneur Jésus, Jésus Christ, comme un Dieu purement exigeant en font une caricature et ne tiennent pas compte du Dieu généreux et miséricordieux. En Jésus Christ, Dieu a tout donné pour faire de l’homme son enfant et être son Père. « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! » (2Cor 9:15).
19 Pas plus d’autres noms
19 J’ôterai de sa bouche les noms des Baals, et on ne se souviendra plus de leur nom.
Grâce à sa conversion, elle cessera de servir les idoles. Les noms des idoles ne seront plus mentionnés (cf. Psa 16:4). Le temps où Israël vivra à nouveau dans la fidélité à son Dieu sera caractérisé par la disparition des autres dieux (Zac 13:2a). Le peuple restauré qui habite à nouveau le pays aura alors la loi écrite dans son cœur et agira aussi en conséquence. Il n’aura alors plus de difficulté avec la parole qui lui a été dite au Sinaï et qu’il a si souvent transgressée par la suite (Exo 23:13).
Pour nous, chrétiens, la parole de Dieu contient le même avertissement : « Mais que ni la fornication, ni aucune forme d’impureté ou de cupidité ne soient même nommées parmi vous, comme il convient à des saints, ni aucune chose honteuse ; pas de parole folle ou de plaisanterie – ce qui est inconvenant – mais plutôt des actions de grâces » (Éph 5:3-4). Qui oserait prétendre n’avoir jamais commis une ou plusieurs des fautes mentionnées ? Les remarques ambiguës n’ont pas leur place dans la bouche d’un chrétien. Les propos à connotation sexuelle ne conviennent pas aux enfants de Dieu. Toutes sortes d’allusions indécentes à une personne du sexe opposé sont mauvaises et ne viennent pas de Dieu. Les déclarations qui évoquent la cupidité sont un signe que nous ne sommes pas satisfaits de ce que nous avons.
Face à toutes ces manifestations de la chair, manifestations caractéristiques du monde, il n’y a qu’un expression : « actions de grâces ». Celui qui rend grâce est en relation avec Dieu, le donateur, la source de tous les bons dons et de toute parole pure. Dieu veut que nous soyons uniquement en relation avec Lui et que nous vivions à partir de cette relation. Il n’y a alors plus de place pour aucune forme d’idolâtrie.
20 Paix sur la terre
20 Je ferai pour eux, en ce jour-là, une alliance avec les bêtes des champs, avec les oiseaux des cieux et avec les reptiles du sol ; j’ôterai du pays, en les brisant, l’arc, l’épée et la guerre ; et je ferai reposer [ses habitants] en sécurité.
Dans le futur royaume de paix, le monde animal ne sera plus marqué par la crainte de l’homme qui existe depuis la chute (Gen 9:2). La paix dont jouira alors Israël en tant que peuple rayonnera sur toute la terre, y compris le règne animal. Ésaïe parle avec enthousiasme dans sa prophétie de cette époque et de la paix qui y régnera (Ésa 11:6-9). Ce que dit Osée ici s’accomplira littéralement.
Il y a aussi une application à faire. Dans les différents animaux, nous pouvons voir les instruments des jugements de Dieu, c’est-à-dire les différents ennemis par lesquels Dieu a châtié son peuple. Lorsque les nations ennemies auront accompli la tâche que Dieu leur a confiée, une alliance sera aussi faite avec elles. Ainsi, elles partageront aussi la bénédiction qui sera celle d’Israël (Ésa 19:22-25). La guerre, fléau de la terre à travers les siècles et représentée ici par « l’arc, l’épée et la guerre », n’existera plus. L’Éternel fera disparaître ces choses de la terre et la guerre ne sera plus enseignée (Ésa 2:4 ; Mic 4:3). Il « fera reposer [ses habitants] en sécurité », ce qui signifie que son peuple habitera en paix.
21 Dieu fiancera Israël à Lui
21 Je te fiancerai à moi pour toujours ; je te fiancerai à moi en justice et en jugement, en bonté et en miséricorde ;
Dieu s’adresse ici directement à Israël. Un nouveau départ est pris, comme si Israël n’avait jamais été infidèle. Il s’agit d’une nouvelle alliance qui remplace l’ancienne, rompue par Israël. La nouvelle alliance que Dieu fait alors avec son peuple est « pour toujours » et ne sera plus jamais rompue. Israël ne s’éloignera plus de Dieu, car la loi de Dieu est écrite dans son cœur.
La base de cette relation est multiple. Au premier plan se trouvent « en justice et en jugement ». C’est là que s’exprime la base parfaitement légitime de ce mariage. Ce n’est pas une relation dans laquelle le péché est ignoré. Toute l’infidélité du peuple a été jugée avec justice par Dieu, tandis qu’un reste est épargné grâce à l’œuvre de son Fils. C’est à ce reste, qui reconnaît Jésus comme le Christ, que Dieu accomplira toutes ses promesses. Parce que Christ a pleinement satisfait à la justice de Dieu, Il a aussi droit à l’accomplissement des promesses. Il est dans son droit lorsqu’Il accepte à nouveau le peuple comme sa fiancée.
Outre la justice et le jugement, la « bonté » et la « miséricorde » sont aussi à la base du rétablissement de la relation entre l’Éternel et sa fiancée. Cela montre que Dieu prend soin de sa fiancée de tout son cœur. Cela témoigne du sentiment de Dieu envers son peuple et de sa compassion pour la situation affligée dans laquelle il se trouve. Ce qui caractérise la relation entre le Messie et son peuple terrestre se retrouve aussi dans la manière dont le Messie règne dans le royaume de paix : « La justice et le jugement sont les bases de ton trône ; la bonté et la vérité marchent devant ta face » (Psa 89:15).
Il est difficile pour certains de comprendre que le Seigneur Jésus ait deux épouses, une épouse terrestre, Israël, et une épouse céleste, l’église, « l’épouse, la femme de l’Agneau » (Apo 21:9). Mais nous devons garder à l’esprit qu’il s’agit d’une image. Il s’agit d’une représentation de la relation entre le Seigneur Jésus et Israël et d’une représentation de la relation entre le Seigneur Jésus et l’église. Tant avec Israël sur la terre qu’avec l’église dans les cieux, le Seigneur Jésus entretient un lien étroit d’amour et de communion. Cette relation et ce lien, qu’Il a tant avec Israël qu’avec l’église, ne peuvent être mieux représentés que par l’image du mariage.
22 Vérité
22 je te fiancerai à moi en vérité ; et tu connaîtras l’Éternel.
La cinquième caractéristique, après les quatre du verset précédent, sur laquelle repose la nouvelle relation entre Dieu et son peuple, est la « vérité » ou « fidélité ». Cette caractéristique de vérité ou fidélité s’appliquera certainement aussi au peuple dans sa relation avec Dieu. Il ne Lui sera plus infidèle. Pour Dieu, c’est toujours ainsi : « Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut pas se renier lui-même » (2Tim 2:13).
Sa fidélité se manifeste aussi dans le fait qu’Il garantit toutes les promesses qu’Il a faites à Israël. Il les accomplira. Ils ne s’éloigneront plus de l’Éternel, car ils Le connaîtront véritablement. C’est le résultat du cœur nouveau qu’ils auront alors reçu, dans lequel Dieu aura inscrit ses lois (Héb 8:8-12 ; Jér 31:31-34). C’est cette connaissance de l’Éternel qui caractérise le royaume de paix (Ésa 11:9). Cette connaissance n’est pas encore présente aujourd’hui (Osé 2:7 ; 4:1,6).
23 - 24 L’Éternel exauce
23 En ce jour-là j’exaucerai, dit l’Éternel, j’exaucerai les cieux, et [les cieux] exauceront la terre ; 24 alors la terre exaucera le blé, le moût et l’huile, et ceux-ci exauceront Jizreël.
Le cœur du peuple est ramené vers Dieu. La relation brisée entre Dieu et son peuple est rétablie. Après le rétablissement du lien intérieur, plus rien ne s’oppose au flux des bénédictions de Dieu. Mais ce flux de bénédictions ne vient qu’après que le peuple l’ait demandé. Dieu veut se faire connaître comme un Dieu qui exauce. C’est le point le plus important. Tout le reste n’en est que la conséquence. Alors qu’Israël considérait auparavant les bénédictions du pays comme sa propriété, il reconnaît maintenant, par sa prière, que ce sont des bénédictions qui doivent venir de Dieu, accordées par grâce.
Ils ne comptent plus sur la faveur des idoles pour subvenir à leurs besoins. Israël a attribué la bénédiction aux Baals. C’est pourquoi Dieu leur a retiré cette bénédiction, afin qu’ils apprennent que c’est Lui qui est le donateur (versets 6-7). Désormais, il n’y a plus de place pour les idoles. Dans leur relation rétablie avec leur Dieu, ils lui font désormais part de leurs besoins dans la prière. Il y répondra, et comment ! Il y aura un flux ininterrompu de bénédictions entre l’Éternel et son peuple terrestre.
Depuis la chute de l’homme, les cieux et la terre sont séparés. Depuis lors, Satan a le pouvoir sur la terre (Lc 4:5-6) et il se présente devant Dieu dans le ciel comme l’accusateur des frères (Apo 12:10). Mais au moment où la bénédiction sera accordée à Israël, le pouvoir de Satan sera brisé. Pendant cette période, il ne pourra plus faire de mal sur la terre (Apo 20:2-3). Et le ciel, après qu’il en aura été précipité, sera purifié de sa présence (Apo 12:10).
Il y aura alors une merveilleuse harmonie entre le ciel et la terre. Il y aura aussi une merveilleuse harmonie entre les semailles et la moisson. La chaîne de bénédictions trouve son origine en Dieu. La première chose qui est dite est « j’exaucerai ». C’est ce que dit Dieu, et ensuite la bénédiction commence à couler. Le ciel demandera à Dieu de donner à la terre la pluie, c’est-à-dire la bénédiction, et Dieu exaucera. Mais la demande du ciel vient de la terre. La terre est considérée comme une personne qui demande la pluie au ciel. Le ciel répondra et donnera la bénédiction.
Mais la demande de la terre n’est pas non plus isolée. À son tour, la terre a été demandée pour être fertile par le blé, le moût et l’huile. C’est pourquoi la terre demande au ciel de la pluie. Mais aussi la demande du blé, du moût et de l’huile n’est pas non plus isolée. Jizreël a demandé le fruit de la terre. Jizreël est donc le premier à demander. Jizreël est Israël tel qu’il aura été semé par Dieu dans le pays à cette époque. Israël est l’objet de la bénédiction de Dieu. Ainsi, le ciel, la terre et les fruits de la terre – dans le royaume de paix – pourvoiront aux besoins du peuple de Dieu.
Il est merveilleux de voir comment les prières s’harmonisent ici. Toutes les prières ont le même but, chaque maillon de cette chaîne de prières y contribue. Il s’agit de la bénédiction du peuple de Dieu. Le ciel est exaucé par Dieu qui donnera la pluie. Ainsi, Jizreël pourra jouir de la bénédiction du pays comme venant de la main de Dieu et comme exaucement de la prière.
Le contenu de ces prières nous dit quelque chose. Dieu veut aussi bénir son peuple actuel, l’église. Prions-nous pour cela ? Il s’agit ici de profiter de ce que Dieu nous a déjà donné. Dieu « nous a bénis deb toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph 1:3). Mais Paul prie pour les Éphésiens afin que Dieu leur donne d’en profiter aussi (Éph 1:16b-19 ; cf. Col 1:9-10 ; 4:2-3). Si nous nous concentrions davantage dans nos prières sur le contenu de ce que Paul prie, ne profiterions-nous pas davantage des véritables bénédictions de Dieu en Christ ?
En ce qui concerne le rétablissement d’Israël dans sa relation avec l’Éternel, il y a encore plus de résultats à signaler. Non seulement Israël sera béni, mais toute la terre partagera cette bénédiction. Toute la création sera alors délivrée de la malédiction qui s’est abattue sur elle à cause de la chute. La délivrance de la création est liée à « la révélation des fils de Dieu » (Rom 8:19-21).
Lorsque le Seigneur Jésus reviendra et que ce temps merveilleux pour Israël et toute la terre commencera, Il ne viendra pas seul. Tous ceux qui sont devenus fils de Dieu par la foi en le Fils de Dieu L’accompagneront (Apo 19:14). Avec tous les croyants de l’Ancien Testament et aussi tous ceux qui ont été tués après l’enlèvement de l’église pendant la grande tribulation, « ils régneront avec lui 1000 ans » (Apo 20:4-6).
25 Tu es mon peuple
25 Je la sèmerai pour moi dans le pays et je ferai miséricorde à Lo-Rukhama. Je dirai à Lo-Ammi : “Tu es mon peuple”, et il me dira : “Mon Dieu”.
Dieu a atteint son but. Il a ramené son peuple dans son cœur et dans son pays. Le peuple semé par Lui et pour Lui jouira pleinement de sa bénédiction en communion avec Lui. À cette époque, celle du royaume de paix, la situation qu’Osée devait exprimer à son époque dans les noms de ses enfants (Osé 1:4,6,9) sera totalement inversée. ‘Dieu disperse’, l’une des significations de ‘Jizreël’, qui exprime son jugement, sera remplacé par ‘Dieu sème’, l’autre signification de ‘Jizreël’. Cela exprime la bénédiction de Dieu. Le fait que Dieu parle ici de semer évoque non seulement la bénédiction pour la semence, mais aussi la multiplication, l’augmentation en nombre. Le peuple jouira de la bénédiction, mais il deviendra aussi très nombreux et s’étendra en multitude (Ésa 54:3).
Paul cite ce verset dans sa lettre aux Romains (Rom 9:25). En Romains 9, il cite aussi, comme nous l’avons vu, Osée 2:1 (Rom 9:26). Cette citation sert à montrer que la grâce de Dieu ne peut se limiter aux Juifs. La citation d’Osée 2:25 a un autre objectif. Ce verset montre clairement que, bien que la grâce soit accordée sans distinction aux Juifs et aux païens, il reste une bénédiction particulière pour les Juifs. Cette bénédiction est le rétablissement dans leur pays.
Pierre fait aussi référence à ce verset dans sa première lettre. Il met en lumière un autre aspect. Il ressort de sa lettre qu’il s’adresse à des Juifs convertis « dispersés » (1Pie 1:1). Il leur écrit : « Vous qui n’étiez pas un peuple, mais qui êtes maintenant le peuple de Dieu, qui n’aviez pas obtenu miséricorde, mais qui avez maintenant obtenu miséricorde » (1Pie 2:10). Pierre fait ainsi référence à ce verset. Il veut ainsi montrer clairement que les Juifs croyants auxquels il s’adresse sont déjà dans la relation avec Dieu que tout le peuple n’aura qu’à l’avenir.
En tant que Juifs de naissance, ils sont soumis au jugement que Dieu a annoncé dans Osée. En tant que Juifs convertis, ils sont déjà acceptés comme le peuple de Dieu et ont déjà obtenu sa miséricorde. Il est aussi vrai qu’ils ont été intégrés à l’église par leur foi en le Seigneur Jésus, mais Pierre ne mentionne pas ce fait ici. Son objectif est de montrer à ses frères juifs ce qu’ils ont reçu de Dieu par leur foi dans le Messie.
Comme nous l’avons déjà vu avec le nom ‘Jizreël’, les autres noms mentionnés en Osée 1, « Lo-Rukhama » et « Lo-Ammi », sont aussi transformés pour le mieux par la grâce de Dieu. En Osée 1, ils signifient jugement. Ici, ils prennent une signification positive, qui évoque la miséricorde et la bénédiction. Dieu fait preuve de miséricorde envers Lo-Rukhama, qui signifie « elle n’a pas [obtenu] miséricorde ». À Lo-Ammi, qui signifie ‘pas mon peuple’, Il dit : « Tu es mon peuple. »
Face à tant de bonté, le peuple ne peut que dire : « Mon Dieu ». Il exprime ainsi tous les sentiments de gratitude, d’admiration et de louange qui remplissent son cœur. Cela rappelle ce que nous lisons à propos de Thomas. Thomas est une image du reste, qui ne croit qu’après avoir vu le Seigneur ressuscité. Mais quand Thomas Le voit, il dit, rempli de respect et de crainte : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20:28).