1 - 7 Spirituel et charnel
1 Pour moi, frères, je n’ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ. 2 Je vous ai donné du lait à boire, non pas de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas encore la supporter, et même maintenant encore vous ne le pouvez pas, car vous êtes encore charnels. 3 Du fait qu’il y a parmi vous jalousies et querelles, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas à la manière des hommes ? 4 En effet, quand l’un dit : Moi, je suis de Paul ; et un autre : moi, d’Apollos, n’êtes-vous pas des hommes ? 5 Qu’est-ce donc qu’Apollos ? Qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, et selon que le Seigneur a donné à chacun d’eux. 6 Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais c’est Dieu qui a donné l’accroissement. 7 Ainsi, ni celui qui plante n’a d’importance, ni celui qui arrose, mais Dieu qui donne l’accroissement.
V1. Paul aurait voulu communiquer des choses spirituelles aux Corinthiens, mais il ne pouvait malheureusement pas le faire. Il aurait voulu leur parler « comme à des hommes spirituels ». Le terme « des hommes spirituels » n’a rien à voir avec un le fait d’appartenir à une élite ecclésiastique. Les gens parlent ou écrivent parfois à propos du ‘clergé et des laïcs’. Les gens du clergé sont alors des personnes telles qu’un prêtre ou un pasteur. Ils ont suivi une formation et passé un examen qui leur permet de faire partie d’un ‘clergé’ dans leur propre église. Tous les autres membres de cette église sont les ‘laïcs’. Ce sont les personnes qui n’ont reçu aucune formation officielle en théologie.
Dieu n’a jamais voulu une telle distinction. Pour information, je ne dis pas que tous les pasteurs et tous les prêtres soient des incrédules. J’en connais qui aiment le Seigneur Jésus de tout leur cœur. Ce qui me préoccupe, c’est leur ‘profession’ comme ‘clergé’. C’est quelque chose que la Bible ne reconnaît pas.
Au verset 1, il est question de « spirituels » et de « charnels ». Dans les deux cas, il s’agit des croyants. Le chapitre précédent par contre parle de « l’homme naturel » (1Cor 2:14) ou aussi de « L’homme animal », ce sont alors des personnes incrédules. Nous avons donc affaire non seulement à une distinction entre les croyants et les incrédules, mais aussi à une distinction entre les croyants eux-mêmes. C’est de cette dernière dont il est question ici.
Il se peut que tu aies déjà découvert cette distinction. Il se peut aussi que pour toi, tous les croyants soient encore des personnes qui aiment ‘naturellement’ le Seigneur Jésus de tout leur cœur et Le servent. Ce que tu n’as peut-être pas encore découvert, c’est que tu peux toi aussi passer d’un moment à l’autre de l’état de personne spirituelle à celui de personne charnelle. C’est pourquoi il est important de prendre note de ce que Paul dit ici.
Spirituel ou charnel, c’est ton attitude face à la vie en tant que croyant. Tu es spirituel quand le Saint-Esprit peut guider ta vie et concentrer ton cœur et ta pensée (1Cor 2:16) sur le Seigneur Jésus. Tu es alors désireux de tout faire dans ta vie pour la gloire de Dieu. Il se peut que parfois tu fasses quelque chose de mal, mais ton désir sera alors de rapidement remettre cela en ordre. Mais tu es charnel quand tu te crois important, ou quand tu penses que ce que les autres pensent de toi est important. C’est toi qui te mets au centre et non pas Christ.
Il n’est pas nécessaire de vivre ouvertement dans le péché pour être charnel. Le fait d’être charnel se glisse facilement dans ton christianisme. La suite de ce chapitre le montre clairement.
Ceux qui sont charnels ont un comportement semblable à celui d’un petit enfant. La compréhension d’un petit enfant est encore très limitée. Quand les grandes personnes parlent entre elles, il entend les mots, mais il ne comprend pas de quoi il s’agit.
V2. Tu dois aborder les petits enfants en te mettant à leur niveau. Par exemple, Paul ne peut pas dire aux Corinthiens beaucoup plus sur la personne de Christ que le simple fait qu’Il a été crucifié (1Cor 2:2). Il ne peut pas leur parler de la sagesse de Dieu parce qu’ils n’ont pas atteint le niveau de ceux que Paul qualifie de parfaits (= chrétiens matures). Regarde à nouveau le passage de 1 Corinthiens 2:6. Ils ne peuvent tolérer que du lait. Le lait, c’est vraiment de la nourriture pour bébé alors que la nourriture solide est pour les adultes.
En Hébreux 5, tu trouves la même chose (Héb 5:11-14). Là, les croyants sont convertis depuis un certain temps, mais ils n’ont fait aucun progrès dans leur vie de foi. L’auteur de la lettre aux Hébreux doit les réprimander à ce sujet. La même chose peut facilement t’arriver. Au début, les choses se passent bien. Tu es enthousiaste, tu aimes lire la Bible, mais au bout d’un moment, tu remarques que ta motivation est un peu retombée. Il faut alors te nourrir à nouveau des choses simples de la Bible, car tu as de la peine à saisir les vérités plus profondes.
V3-4. Dans le cas des Corinthiens, les vérités plus profondes de la Bible ne peuvent pas leur être dites parce qu’ils sont encore « charnels ». Pour preuve, ils sont confrontés à l’envie et aux querelles entre eux. Paul ajoute même qu’ils marchent « à la manière des hommes ». Il veut simplement dire qu’ils se comportent comme les gens du monde. Ce n’est pas peu dire. Leur division en groupes, chacun avec son chef préféré, est purement humaine.
C’est ainsi que les gens vaquent à leurs occupations dans le monde. En politique ou en sport, chacun choisit la personne, le parti ou le club qui lui plaît le plus. Les autres sont rejetés. La jalousie et les querelles sont à l’ordre du jour. Les supporters des clubs de football s’attaquent les uns aux autres à coup de chaînes, de matraques ou encore pire de couteaux. Les hommes politiques se déchirent en paroles dans les débats publics pour se présenter et s’assurer le soutien de leurs partisans. Ce n’est pas ainsi que cela devrait se passer dans l’assemblée de Dieu. Chacun y a sa place et sa tâche.
V5-7. Paul se considère, ainsi qu’Apollos, seulement comme des « serviteurs » par lesquels les Corinthiens ont été amenés à Christ. Tous deux étaient très reconnaissants qu’ils appartiennent désormais au Seigneur et non pas à Apollos ou à Paul. Il s’agit de la foi en Dieu, n’est-ce pas ? Chaque serviteur a sa part dans l’œuvre que Dieu a accomplie dans le cœur des Corinthiens.
Je ne sais pas comment tu t’es converti, mais peut-être que Dieu a utilisé plusieurs croyants pour cela. Si cela est le cas tu es certainement très reconnaissant envers toutes ces personnes pour cela et c’est normal. Mais fais attention à ne pas leur donner une position qu’ils n’ont pas. Le véritable serviteur de Dieu n’aimera pas être mis sur un piédestal. Il voudra rendre la gloire et l’honneur à Dieu seul, car c’est Lui qui a donné l’accroissement. C’est ainsi que Paul s’exprime ici. C’est aussi la façon dont Pierre parle dans Actes 10 (Act 10:25-26). En Apocalypse 19, nous voyons que nous ne devons pas adorer les anges (Apo 19:10). Le seul à qui l’adoration est due, c’est Dieu.
Relis 1 Corinthiens 3:1-7.
A méditer : Comment reconnais-tu en toi-même si tu agis de manière spirituelle ou charnelle ?
8 - 15 Édifier sur le fondement
8 Or celui qui plante et celui qui arrose sont un ; mais chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. 9 Car nous sommes collaborateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. 10 Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, comme un sage architecte, j’ai posé le fondement, et un autre édifie dessus ; mais que chacun considère comment il édifie dessus. 11 Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, qui est Jésus Christ. 12 Si quelqu’un édifie sur ce fondement de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, 13 l’ouvrage de chacun sera mis en évidence, car le jour le fera connaître, parce qu’il est révélé en feu ; et ce qu’est l’ouvrage de chacun, le feu l’éprouvera. 14 Si l’ouvrage que quelqu’un aura édifié dessus demeure, il recevra une récompense ; 15 si l’ouvrage de quelqu’un vient à être consumé, il en éprouvera une perte, mais lui-même sera sauvé, toutefois comme à travers le feu.
V8. Chaque croyant, toi y compris, est un serviteur. Un serviteur est quelqu’un qui reçoit ses ordres de quelqu’un qui est au-dessus de lui. Dieu est au-dessus de tous ses serviteurs et Il dit à chacun d’eux ce qu’il doit faire. Il s’agit de son œuvre et tous les serviteurs doivent en être conscients. Si chacun agit en suivant son propre chemin, l’œuvre que Dieu lui aura confié n’aboutira à rien. Les serviteurs doivent travailler en collaborant les uns avec les autres et ne pas rechercher leurs propres intérêts en attirant à eux plutôt qu’au Seigneur.
V9. L’unité dans le service de Dieu est importante. Dieu saura récompenser la façon dont chacun y a contribué. Quand il est dit que nous sommes les collaborateurs « de Dieu », cela signifie que nous sommes collaborateurs les uns des autres et qu’ensemble nous sommes serviteurs de Dieu. Cela ne veut pas dire que tu fais un travail particulier avec Dieu. Non, il est au-dessus de toi et, avec d’autres, tu peux travailler pour Lui. Cela signifie que tu ne dois pas te laisser négativement influencer par ce que d’autres peuvent dire ou attendent de toi. Si cela est le cas, tu ne cherches plus les intérêts de Dieu et de son œuvre, mais les intérêts d’autrui et cela peut mener même à des dissensions avec tes compagnons de travail. L’unité est alors perdue et cela peut aller très vite.
Dans ce verset, tu lis que les croyants sont d’une part le « labourage » et d’autre part « l’édifice » de Dieu. Ces deux images sont très différentes et ne semblent pas pouvoir être confondues, n’est-ce pas ? Oui, c’est juste, mais Paul passe ici d’une image à l’autre. En effet, les deux images évoquent un champ d’activité dans lequel travaillent les collaborateurs de Dieu.
Un « labourage » est un endroit dans lequel l’ouvrier travaille dans le but d’en recevoir du fruit. Dieu veut recevoir des fruits. Ce que Paul dit ici, c’est que les croyants de Corinthe représentent ce labourage ensemble. Il en va de même pour tous les endroits où les croyants se rassemblent – rappelle-toi les premiers versets de cette lettre (1Cor 1:1-2). Dieu s’attend à recevoir, de la part de tous les croyants unis en Lui, l’honneur dont Il est digne.
« L’édifice » de Dieu concerne également les croyants dans leur ensemble. Ensemble, ils constituent l’édifice de Dieu. Lorsque vous pensez à un édifice, vous pensez à une maison peut-être mais de fait Dieu habite dans l’église. Plus loin dans ce chapitre, il est dit que nous sommes le temple de Dieu (verset 16). D’autres choses en relation avec un édifice sont également mentionnées comme par exemple, le fait qu’un édifice a besoin d’un fondement. Pour construire un édifice, il faut aussi des matériaux de construction et des constructeurs.
V10-11. D’abord, le fondement, c’est Paul qui l’a posé. Pour autant, il ne se glorifie pas de cela. Il affirme qu’il a posé ce fondement « selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée » tout le mérite en revient à Dieu. Par conséquent, le fondement n’est pas quelque chose qu’il a inventé lui-même. Le fondement « c’est Jésus-Christ ». En tant qu’un « sage architecte », Paul a présenté Christ et rien ni personne d’autre lorsqu’il prêchait aux Corinthiens. Il ne peut y avoir d’autre fondement.
V12. Une fois le fondement posé, il faut donc ensuite construire. ‘Mais’, prévient Paul, ‘faites attention au type de matériau avec lequel ‘vous édifiez’. Paul mentionne six matériaux de construction différents et qui se répartissent en deux groupes. Le premier groupe contient trois matériaux nobles dont l’une des propriétés est de pouvoir résister à l’épreuve du feu. Le deuxième groupe contient trois matériaux qui vont bruler s’ils sont exposés au feu et ne sont donc d’aucune utilité pour construire un édifice robuste. Le choix du matériau va dépendre du choix du constructeur.
Je l’ai déjà dit : il s’agit ici de métaphores. Ces choses sont simples à comprendre par tout un chacun et ont pour but de transmettre une leçon spirituelle. Comme tu le sais, les croyants forment ensemble l’église de Dieu. L’église de Dieu est comparée dans la Bible à une épouse, à un corps et aussi à une maison. Nous parlerons plus tard plus en détail de l’épouse et du corps. Dans notre verset, nous nous intéressons à l’image de l’église comme celle d’une maison. C’est une image un peu plus difficile que celle du corps ou de l’épouse parce que tu peux considérer l’église comme une maison sous deux angles.
En effet, tu lis dans la Bible que l’église est considérée comme étant construite soit par Dieu directement soit par des hommes. Lorsqu’il s’agit d’un édifice construit par Dieu, penses-tu que Dieu utilise des matériaux qui se décomposeront sous l’effet du feu ? C’est impossible. Quand Dieu est vu comme celui qui bâtit la maison, Il n’utilise que de bons matériaux. L’église, en tant que maison construite par Dieu, est mentionnée dans d’autres parties de la parole de Dieu (Mt 16:18; Éph 2:20-22; 1Pie 2:4-5).
Tu lis aussi dans la Bible que l’église est comparée à une maison construite par les hommes. C’est ainsi qu’elle est mise en avant ici: « Mais que chacun considère comment il édifie dessus. » Et il est alors possible que de mauvais matériaux soient utilisés, des matériaux qui ne résisteront pas au feu.
Peut-être que tu commences maintenant à saisir un peu mieux ce que chaque matériau représente. L’or, l’argent et les pierres précieuses représentent les croyants, alors que le bois, le foin et le chaume représentent les incroyants, ceux qui n’ont pas la vie de Dieu en eux.
Maintenant, comment dois-tu comprendre cette image de la construction ? Tu peux le faire de la manière suivante. L’évangile est proclamé lorsque les collaborateurs de Dieu s’adressent à des personnes. Il y a alors certaines personnes qui reconnaissent leur culpabilité devant Dieu. Le prédicateur est convaincu qu’elles sont sincères et les reconnait comme des nouveaux convertis. Ces personnes peuvent ensuite être baptisées c’est à dire qu’elles reconnaissent qu’elles n’appartiennent plus au monde, elles n’en font plus partie – le baptême est ici un peu comme un enterrement – tandis qu’elles entrent ensuite dans le ce cercle particulier du christianisme. Par l’acte du baptême, ils entrent dans le domaine de la maison de Dieu à laquelle le christianisme est également comparé. Ainsi, celui qui évangélise tout comme celui qui baptise contribuent à la construction de la maison de Dieu.
Cependant, il se peut que celui qui a évangélisé se trompe et que les personnes à qui il s’est adressé et qui ont reconnu s’être tourné vers Christ ne l’ai fait qu’extérieurement mais pas de cœur. Lorsqu’il s’agit de Dieu qui est en mesure de lire dans les cœurs une telle erreur de jugement n’est pas possible. Celui qui construit doit donc faire attention à la manière dont il construit.
Je me rends compte que j’ai expliqué tout cela assez brièvement, mais j’espère que l’impression générale et aussi l’importance de cette section sont claires pour toi.
Il y a quelque chose d’autre qui impacte la façon de construire, et c’est la manière par laquelle une personne transmet les vérités de la Bible. Cette façon peut-être bonne ou mauvaise. Transmet-elle les pensées de Dieu ou les siennes propres ? C’est aussi quelque chose qui s’applique directement à moi, qui t’écris tout cela. Je dois toujours me demander si je t’explique la parole de Dieu de la bonne manière.
Il en va de même pour notre mode de vie. Quel exemple donnons-nous ? Pour notre utilité personnelle, regardons-nous aussi dans la Bible pour voir comment Dieu veut que nous nous comportions ? Si nous cherchons à appliquer la parole de Dieu à notre vie en toutes choses, nous contribuerons à permettre que l’édifice de Dieu soit plus solide. Là où nous ne le faisons pas, nous l’affaiblissons.
V13-15. Il viendra un jour où tout ce que nous avons appris et fait sera public. Ton travail et le mien seront éprouvés par le feu. C’est-à-dire que la sainteté de Dieu testera tout ce que nous avons fait et dit et Il ne se trompe pas dans son évaluation. Il récompensera ce qui aura résisté à l’épreuve du feu. Ce qui brûle sera ressenti comme une perte et ne pourra être récompensé.
Heureusement, nous serons nous-mêmes sauvés. Notre travail peut être mauvais, mais notre salut est fermement assuré en Christ. Efforçons-nous d’être des bâtisseurs qui travaillent avec de bons matériaux pour participer à l’édification de la maison de Dieu.
Relis 1 Corinthiens 3:8-15.
A méditer : De quelle manière édifies-tu ?
16 - 23 Toutes choses sont à toi
16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? 17 Si quelqu’un corrompt le temple de Dieu, Dieu le détruira, car le temple de Dieu est saint, et tels vous êtes. 18 Que personne ne se trompe lui-même : si quelqu’un parmi vous a l’air d’être sage dans ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage ; 19 car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu ; il est écrit, en effet : “Celui qui prend les sages dans leurs ruses”, 20 et encore : “Le Seigneur connaît les raisonnements des sages : ils sont vains”. 21 Ainsi, que personne ne se glorifie dans les hommes, car tout est à vous, 22 soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit monde, soit vie, soit mort, soit choses présentes, soit choses à venir : tout est à vous, 23 et vous à Christ, et Christ à Dieu.
V16. Paul poursuit un peu plus ses explications en parlant de la construction de la maison de Dieu, du « temple de Dieu ». Ce temple ici n’est pas un bâtiment de pierre visible, tel qu’il existait à Jérusalem. Vous entendez parler d’un bâtiment d’église comme de « la maison de Dieu », mais dans le Nouveau Testament – c’est-à-dire depuis la formation de l’église – nous n’entendons plus parler d’un bâtiment terrestre physique lorsqu’il s’agit de la maison de Dieu. La maison de Dieu est maintenant formée par tous les vrais croyants en qui le Saint-Esprit habite.
V17. Comme indiqué, dans ce chapitre, la construction de la maison est considérée comme un édifice à la construction duquel des personnes contribuent. Nous avons considéré dans les versets précédents deux groupes de bâtisseurs. Maintenant, tu entends parler d’un troisième groupe de bâtisseurs de la maison de Dieu. Il s’agit de personnes qui veulent détruire le temple de Dieu. C’est là quelque chose de très grave. Ce sont des gens qui ont délibérément entrepris de détruire l’œuvre de Dieu. Les versets précédents laissent ouverts la possibilité que quelqu’un construise avec les mauvais matériaux. Cela peut arriver, mais il n’est pas question d’une intention délibérée. Une telle personne est donc elle-même sauvée, toutefois comme à travers le feu. Elle perd tout, mais pas son salut. Mais pour les personnes qui veulent corrompre le temple de Dieu, il est dit que Dieu les détruira.
Alors, comment imagines-tu que le temple de Dieu puisse être corrompu ? Dieu permet-il que cela se produise ? Tout d’abord, tu dois te rappeler que les croyants forment ensemble le temple de Dieu. Paul doit aussi le rappeler aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu ? » Ils sont le temple de Dieu dans lequel l’Esprit de Dieu habite. Si tu y réfléchis bien, tu arrives à la conclusion que le Saint-Esprit est le Seul à avoir le droit de s’exprimer dans le temple de Dieu.
Imagine maintenant que dans le temple de Dieu, c’est-à-dire dans l’église, des personnes s’avancent et commencent à enseigner des choses qui sont clairement contraires à la parole de Dieu. L’église de Dieu devient alors un lieu où le Saint-Esprit et la parole de Dieu sont mis de côté et où les gens mettent en avant leurs propres idées sur Dieu et sa Parole. Ce qui est astucieux dans la façon dont ils amènent ces choses, c’est qu’ils se font passer pour des gens qui peuvent être très forts dans la connaissance de la Bible. Souvent, ils sont de très bons orateurs qui sont capables d’impressionner ceux à qui ils s’adressent en laissent bien tranquille la conscience des auditeurs.
Tu peux les reconnaître à la façon dont ils parlent du Seigneur Jésus. Parfois, ils parlent de Lui comme de quelqu’un qui est proche de toi et qui est comme toi, avec les mêmes désirs et les mêmes envies. Tu as là quelque chose de très rusé. Le Seigneur est en effet proche de toi. D’ailleurs la Bible dit qu’il a été même « tenté en toutes choses comme nous ». Mais il y a quelque chose de plus dans ce verset et c’est l’expression « à part le péché » (Héb 4:15).
Parfois aussi, ils parlent avec révérence et respect de Lui comme de quelqu’un qui est bien au-dessus de toi. Il est alors présenté comme une sorte d’ange, grâce auquel tu peux apprendre beaucoup de choses sur Dieu. Encore une fois, c’est très rusé. Tu peux en effet apprendre beaucoup de choses sur Dieu par son intermédiaire. Mais la vérité sur Lui va beaucoup plus loin. Il est la pleine et complète révélation de Dieu, parce qu’Il est Dieu lui-même. Par conséquent, il est aussi beaucoup plus élevé que les anges, comme cela est expliqué en Hébreux 1 (Héb 1:5-13).
Parler du Seigneur Jésus d’une telle manière revient de fait à corrompre le temple de Dieu. La maison de Dieu est appelée ici « le temple » pour souligner l’honneur dû à Dieu dans Sa maison. Dieu est honoré quand le Seigneur Jésus est honoré, et Lui est déshonoré quand le Seigneur Jésus est déshonoré. De plus, le temple de Dieu est appelé « saint ». C’est un bâtiment dans lequel on ne trouve rien du monde et de sa sagesse, rien qui ne soit pas selon les standards de Dieu.
V18. Paul reprend le sujet de la sagesse humaine et dans l’église, il prévient disant que « personne ne s’abuse soi-même » en se reposant sur sa propre sagesse. La sagesse appréciée par le monde ne doit pas s’immiscer dans l’église. Ce genre de sagesse est inapproprié dans l’église de Dieu et n’aboutit qu’au vide. Elle vous fait oublier que la vraie sagesse ne se trouve qu’en Dieu et en Christ. Une fois de plus, Paul dit que la sagesse de ce monde est une folie aux yeux de Dieu. Il ressent la nécessité de le répéter, car il l’a déjà dit dans le premier chapitre de cette lettre (1Cor 1:20).
Nous sommes prompts comme les Corinthiens à nous laisser impressionner par la sagesse relative du monde et des écoles de pensées qui existaient à l’époque des Corinthiens. Encore une fois : souviens-toi qu’une telle sagesse est une folie aux yeux de Dieu. Pour devenir vraiment sage, tu dois d’abord devenir fou aux yeux du monde. Devenir fou ne signifie pas tomber dans la folie. Devenir fou signifie ici que tu ne veux plus te fier aux valeurs mises en avant par les gens intelligents de ce monde ou par les influenceurs sur les réseaux sociaux ou à ton propre intellect.
V19-21. Ton désir est désormais de valoriser la sagesse de Dieu que tu as découverte en Christ. C’est une folie pour le monde, mais Dieu te qualifie alors de sage. Tu lis en outre que Dieu « prend les sages dans leurs ruses ». Toutes ces personnes qui pensent pouvoir vivre sans Dieu de leur vie, le considérant comme quelqu’un qui est maintenant mort, seront démasquées par Lui. Il les jugera selon leurs œuvres et leur montrera qui ils sont en leur présentant comment ils se sont occupés et quels ont été les résultats de leur travail. Tout ce qu’ils ont valorisé durant leur vie n’a produit aucun résultat et au contraire, le désordre n’a fait qu’augmenter. Tout ce que la pensée humaine a essayé de promouvoir se révèle être vide et le monde d’aujourd’hui ne va pas en s’améliorant. Cette vanité de la sagesse humaine comme évoque par Salomon devrait être une raison suffisante pour ne pas se glorifier dans les hommes.
V22-23. Il y a ensuite une autre raison pour laquelle il est insensé de vouloir se glorifier dans les hommes car de fait cela limite considérablement les richesses spirituelles que possède le croyant. Les serviteurs envoyés par Dieu, Paul, Apollos et Pierre, n’étaient pas reconnus par l’ensemble des croyants à Corinthe, mais les différents ‘partis’ à Corinthe ne recevaient que certains serviteurs du Seigneur et se privaient par là de la bénédiction que Dieu leur destinait par le moyen des autres. Ceux qui ne voulaient reconnaître que Paul devaient apprendre qu’Apollos et Pierre leur étaient également donnés, et de même aussi les autres ‘partis’.
Ainsi, les serviteurs sont comparés l’un à l’autre, puis un choix est fait. Cela se passe encore aujourd’hui. Si tu participes à cela, tu vis en dessous de tes privilèges, car chaque serviteur est là pour t’aider à progresser spirituellement et pas seulement celui que tu apprécies le plus.
Et ce ne sont pas seulement les serviteurs qui te sont donnés, mais aussi tous les autres choses qu’il s’agisse des bénédictions célestes ou des dons spirituels. Le « monde » en quelque sorte est à notre disposition même si tu es sur cette terre comme un pèlerin de passage. C’est parce que tu appartiens à Christ. Il en va de même pour la « vie » et la « mort ». La vie t’appartient parce que Christ est ta vie. La mort est à toi parce que Christ a vaincu la mort. Les « choses présentes » et les « choses futures », tout cela est à toi parce que tu es « à Christ ». Christ supervise le présent et l’avenir. Rien n’échappe à son contrôle, ni dans ta vie, ni dans les grands événements mondiaux. Un jour, Il gouvernera tout de manière à ce que Dieu soit glorifié en tout.
« Christ à Dieu » signifie qu’à travers Christ, Dieu accomplira tout ce qu’Il s’est proposé de faire. Le résultat final sera visible lorsque le Christ remettra toutes choses à Dieu le Père afin que « Dieu soit tout en tous » (1Cor 15:28). C’est de ce Christ que tu te réclames, c’est à Lui que tu appartiens. N’est-ce pas une grande richesse ?
Relis 1 Corinthiens 3:16-23.
A méditer : Si tout est à toi, peux-tu en faire ce que tu veux ? Comment utilises-tu ce qui t’appartient ?