1 L’époux dans son jardin
1 Je suis venu dans mon jardin, ma sœur, [ma] épouse ! J’ai cueilli ma myrrhe avec mes aromates, j’ai mangé mon rayon de miel avec mon miel, j’ai bu mon vin avec mon lait. Mangez, amis ; buvez, buvez abondamment, bien-aimés !
Nous voyons ici que l’époux a accepté l’invitation de l’épouse, qu’elle a faite à la fin du chapitre précédent (Can 4:16b). Il est venu dans son jardin. De même, le Seigneur Jésus accepte volontiers notre invitation à être clairement présent dans notre vie. Il est toujours présent dans notre vie, mais nous ne tenons pas toujours compte de sa présence.
Il désire que notre vie soit pour Lui comme un jardin rempli de fruits pour Lui. Cela n’est possible que si nous mettons toute notre vie à sa disposition. Il ne s’agit pas seulement d’être sa propriété, mais aussi d’en être conscient. Sinon, nous découvrirons avec horreur qu’Il n’est pas là, alors que nous pensons qu’Il est là, comme cela nous est présenté dans les versets suivants.
Mais ici, Il dit : « Je suis venu dans mon jardin. » Notre jardin est son jardin. Notre vie est à Lui. Elle Lui appartient. C’est pourquoi tout ce qui se trouve dans ce jardin est aussi à Lui. Nous le voyons dans le « mon » qui revient sans cesse dans ce verset. Il jouit de chaque fruit de son jardin, c’est-à-dire de chaque fruit de notre vie qui est pour Lui. Cette jouissance est grande parce qu’elle est profitée dans la relation de parenté et d’amour.
Cela ressort de la manière dont l’époux s’adresse à sa bien-aimée. Il l’appelle à nouveau « ma sœur », soulignant ainsi son lien de parenté avec elle, et « [ma] épouse », soulignant ainsi son amour pour elle. Il l’a déjà appelée ainsi auparavant (Can 4:9-10). Là, il s’agit de ce qu’elle est pour son cœur. Ici, il s’agit de ce qu’il reçoit d’elle, de son jardin, dont il jouit.
C’est ainsi que le Seigneur Jésus s’adresse aussi à nous, à qui Il s’est lié, tant en devenant semblable à nous, à part le péché, qu’en nous déclarant son amour. Dans cette relation, Il est présent dans notre vie pour jouir de chaque fruit qui est produit en nous par Lui-même, par son Esprit.
Il se peut qu’il faille d’abord désherber notre jardin, afin que rien ne limite ou empêche la croissance des fruits pour le Seigneur. Nous devons donc changer nos habitudes de lecture, d’écoute et de visionnage si celles-ci ont une mauvaise influence sur notre façon de penser ou nous prennent tellement de temps que nous ne parvenons pas à porter du fruit. Nous pouvons alors inviter le Seigneur Jésus dans notre jardin, mais Il n’y trouvera rien ou, pire encore, Il y trouvera des mauvaises herbes, c’est-à-dire des habitudes pécheresses. Une fois les mauvaises herbes éliminées, il y aura de la place pour les fruits destinés à Lui. Il viendra alors pour prendre de ce fruit. Il ne viendra que s’Il y trouve des fruits et des épices qui Lui plaisent.
Le premier fruit qu’Il a cueilli est la myrrhe, « ma myrrhe ». La myrrhe parle de ses souffrances. Quand Il vient à nous, pouvons-nous Lui dire quelque chose sur ses profondes souffrances pour nous ? Avec la myrrhe, Il a aussi cueilli ses « aromates ». Nous voyons littéralement ces aromates lors de son enterrement (Lc 23:56 ; 24:1 ; Jn 19:40). Son enterrement est pour ainsi dire entouré de l’odeur parfumée de son œuvre accomplie.
Le Seigneur Jésus trouve aussi dans son jardin de la nourriture, à manger et à boire. Il y mange « mon rayon de miel avec mon miel ». Nous voyons cela aussi lors de la résurrection du Seigneur Jésus (Lc 24:42). Le miel symbolise les relations naturelles entre les croyants. Si nos relations naturelles sont bonnes, c’est grâce à Lui et cela Lui donne de la joie. Il se réjouit lorsqu’un mari aime sa femme et que les enfants obéissent à leurs parents.
Nous pouvons aussi appliquer cela à toutes les formes d’autorité qui régissent les relations mutuelles. L’autorité n’est plus d’actualité, comme le montre la pratique. Nous le voyons dans les familles, dans la société et dans l’église. Lorsque les relations d’autorité données par Dieu sont bien exercées, cela réjouit le Seigneur Jésus. Il s’agit d’une autorité exercée dans l’amour. Un mari peut le montrer en étant là pour sa femme et non en revendiquant son autorité sur elle. Il s’agit de servir comme le Seigneur Jésus a servi.
Enfin, le Seigneur Jésus parle – en image – de boire « mon vin avec mon lait ». Le vin est une image de la joie (Jug 9:13 ; Psa 104:15a). Il se réjouit de la communion qu’Il a avec nous (1Jn 1:3b-4). Le lait est une image de la parole de Dieu (1Pie 2:2). La communion qui donne la joie ne naît que lorsque nous nous occupons de la parole de Dieu. C’est ainsi que nous devenons blancs et purs comme le lait.
Le Seigneur Jésus trouve sa pleine joie dans ce qu’Il peut cueillir, manger et boire dans notre vie. Ce sont toutes des bénédictions qu’Il nous a données Lui-même. Ces bénédictions Lui reviennent lorsque nous les apprécions. Cela se manifeste par notre reconnaissance envers Lui.
Et Il ne se contente pas de jouir de ces fruits tout seul, mais Il invite aussi les autres. Il n’y a pas seulement l’épouse, mais il y a aussi les invités au mariage. À l’avenir, Il préparera un festin de choses grasses non seulement pour le reste fidèle de son peuple, mais aussi pour tous les peuples (Ésa 25:6). Les « amis » sont ceux qui ont une relation avec Lui, mais qui ne connaissent pas encore l’intimité de l’épouse ou du croyant engagé. D’un point de vue prophétique, ce sont les autres villes d’Israël. Elles aussi partageront la joie du royaume de paix.
Nous pouvons aussi appliquer ce verset à l’église lorsqu’elle se rassemble autour de Lui-même le dimanche. Il vient alors dans son jardin pour profiter de ce qu’elle a préparé pour Lui. Il ne vient pas pour dire quelque chose, mais pour recevoir. Nous pouvons Lui apporter ce qu’Il a Lui-même accompli en nous par son Esprit et sa Parole, ce qu’Il nous a montré de sa personne au cours des jours précédents.
Il s’agit avant tout de sa mémoire, pas de la nôtre. La première chose qu’Il cueille, c’est sa myrrhe. Nous pouvons Lui exprimer notre gratitude pour ses souffrances et sa mort, et Le laisser ainsi les cueillir. Nous venons souvent aux réunions pour recevoir de la nourriture de Lui, mais ici, c’est nous qui Lui donnons de la nourriture. À cause de ses souffrances, « Il verra [du fruit] du travail de son âme et sera satisfait » (Ésa 53:11).
Le livre atteint ici un point où les désirs de l’épouse et de l’époux sont pleinement comblés. Le livre pourrait s’arrêter là. Mais ce n’est pas le cas, car la vie n’est pas ainsi.
2 Je dormais, mais mon cœur était réveillé
2 Je dormais, mais mon cœur était réveillé. C’est la voix de mon bien-aimé qui frappe : “Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit.”
Ce verset marque le début d’une nouvelle partie du livre. La partie précédente s’est terminée avec l’époux qui est entré dans le jardin de l’épouse et se réjouit de tout ce qu’il y trouve. Suit maintenant une partie où nous voyons comment l’épouse rejette à nouveau l’époux, mais le cherche plus tard et le retrouve.
L’épouse s’est endormie. Elle a oublié l’époux et ne semble pas avoir besoin de sa compagnie. Il peut en être de même dans la vie du croyant, qui est parfois rempli du Seigneur Jésus, mais qui a aussi des moments ou des périodes où il n’est pas entièrement tourné vers Lui et où son amour diminue. Ce changement d’amour et son absence caractériseront aussi le reste fidèle.
Lorsque nous nous sommes endormis, nous avons besoin d’être appelés à nous réveiller (Éph 5:14). Le cœur de l’épouse est éveillé, mais elle dort néanmoins. Elle dort par rapport à l’époux, mais elle est éveillée pour son environnement. Son attention n’est plus fixée sur lui, mais sur tout le reste.
C’est une situation que l’époux ne souhaite pas. Il veut avoir toute l’attention de son épouse. Pour cela, il se met au travail. Il fait savoir à l’épouse qu’il arrive. Elle l’entend et sait que c’est lui. Elle l’appelle « mon bien-aimé ». Puis elle l’entend frapper et demander à entrer. Il s’adresse à elle en utilisant des noms qui indiquent ce qu’elle signifie pour lui. C’est aussi ainsi que le Seigneur essaie aussi de gagner notre cœur souvent froid ou indifférent en nous disant ce que nous signifions pour Lui.
Il l’appelle « ma sœur », ce qui indique qu’il existe un lien familial. Pour nous, ce lien existe grâce à la nouvelle vie, la nature divine, qui nous a été donnée (2Pie 1:4 ; Jn 20:17). Il l’appelle aussi « mon amie », ce qui indique qu’il s’agit de confidentialité, de partage de secrets. Le Seigneur Jésus nous appelle « amis », parce qu’Il nous a fait connaître tout ce qu’Il a entendu de son Père. Il nous a initiés aux pensées de Dieu (Jn 15:14-15).
Il l’appelle ensuite « ma colombe ». Une colombe est l’image de la simplicité et de l’attachement à lui. Pour nous, cela signifie que nous ne devons avoir d’yeux que pour le Seigneur Jésus, ce qui est rendu possible par la présence du Saint Esprit, qui est comparé à une colombe (Mt 10:16 ; 3:16).
Enfin, il l’appelle « ma parfaite ». Il veut dire par là qu’elle a atteint le stade de la maturité. Spirituellement, cela signifie qu’un croyant connaît sa position en Christ. Il sait que par la seule offrande de Christ, il est rendu « parfait à perpétuité » (Héb 10:14). Ensuite, il se comportera aussi spirituellement mature (Php 3:15a). Le fait que Christ s’adresse à un croyant ‘endormi’ en utilisant ces noms montre bien l’amour avec lequel Il veut le réveiller afin qu’il recommence à vivre pour Lui.
Mais l’époux n’a pas encore fini de lui parler. Il ne se contente pas de souligner ce qu’elle signifie pour lui, mais aussi ce qu’il fait et a fait pour elle. Il a passé la nuit dehors, sans endroit où dormir. Là, il a pensé à elle, avec des pensées de bénédiction pour elle.
Ainsi, il peut arriver que le Seigneur Jésus soit en dehors de notre vie et que nous soyons à l’intérieur, dans notre environnement sûr et confortable. Il y a une séparation insupportable pour Lui. Il n’a personne sur la terre à part son épouse, les croyants. Si elle ne montre plus aucun intérêt pour Lui, Il fera tout son possible pour réveiller son amour pour Lui.
Pour cela, Il lui montre ce qu’Il endure pour elle. Il erre pour ainsi dire seul dans la nuit. Lorsqu’Il vient à elle, Il lui dit ce qu’Il a sur la tête et dans les boucles à cause de sa recherche. Sa recherche ne concerne pas le lieu où elle se trouve, car Il sait où elle est. Sa recherche concerne son cœur, car celui-ci n’est plus tourné vers Lui.
Si nous ne Lui accordons plus la seule place dans notre vie, Il se présente à nous dans sa souffrance nocturne. Nous pouvons alors penser aux angoisses qui L’ont envahi à Gethsémané. Là, sa tête est devenue « pleine de rosée » et ses boucles sont devenues pleines « des gouttes de nuit ». Nous savons ce qu’il a enduré à Gethsémané, comment « sa sueur devint comme des grumeaux de sang qui tombaient sur la terre » (Lc 22:44).
Sa « tête […] pleine de rosée » nous rappelle qu’Il a toujours pensé à son épouse pour commencer une nouvelle vie avec elle. La rosée annonce un nouveau jour plein de fraîcheur. Il y a pensé à Gethsémané. Ses « boucles », pleines « des gouttes de la nuit », rappellent sa consécration – dont parlent les boucles – envers elle, à laquelle sont liées les larmes de la souffrance nocturne (Héb 5:7). Cela L’a préoccupé dans le jardin.
Cette approche impressionnante aura-t-elle un effet sur sa bien-aimée endormie ? Quel effet a-t-elle sur nous, qui sommes peut-être aussi endormis ?
3 Trop d’efforts
3 “Je me suis dépouillée de ma tunique, comment la revêtirais-je ? Je me suis lavé les pieds, comment les salirais-je ?”
Après tout ce que l’époux lui a dit au verset 2, la réaction de l’épouse est négatif, choquante. Elle ne veut pas échanger sa place confortable contre la froideur de la nuit. L’amour chaleureux de l’époux la laisse indifférente. Elle est spirituellement paresseuse et satisfaite de son repos. Faire des efforts pour l’époux est trop fatigant. Elle est comme les vierges sages qui, tout comme les vierges folles, se sont endormies en attendant l’époux (Mt 25:5) ou comme les disciples qui sont incapables de veiller avec le Seigneur (Lc 22:45).
Son excuse pour ne pas pouvoir répondre à son invitation est qu’elle s’est dépouillée de sa tunique. Les vêtements parlent de notre comportement, de ce qui est visible aux autres. Spirituellement parlant, son comportement montre qu’elle a honte de dire qu’elle croit au Seigneur Jésus et de témoigner ouvertement de Lui. Il n’y a rien à voir des vêtements du salut dont Il l’a revêtue (Ésa 61:10).
Une autre excuse qu’elle avance est qu’elle s’est « lavé les pieds ». Spirituellement parlant, cela signifie qu’un croyant s’est purifié de la souillure du monde et préfère ensuite s’en éloigner. C’est une attitude d’isolement. Cette pureté, qui est bonne en soi, devient un ennemi.
C’est à cela que conduit la complaisance envers tout ce que nous avons reçu en Christ. Nous nous contentons alors de ce que nous avons et ne voyons plus l’intérêt des défis. La volonté d’admettre que nous devons changer est le prix à payer pour progresser. La satisfaction suffisante a pour conséquence que nous refusons d’être motivés pour un appel plus élevé. Imagine, que nous permettions au Seigneur Jésus de revenir dans notre vie et que nous Lui redonnions l’autorité sur celle-ci. Cela signifierait que nous serions privés de la jouissance de notre repos actuel. Nous ne devons pas y penser. Ce à quoi nous ne pensons pas non plus, c’est que nous laissons le Seigneur dehors dans le froid de la nuit.
Voulons-nous encore sortir et nous identifier à Lui dans son rejet ? Voulons-nous encore être avec Lui ? Oui, le dimanche, bien sûr. Mais pendant la semaine ? Il fait tout pour que nous Le cherchions à nouveau pour être avec Lui, même et surtout dans la vie de tous les jours.
Paul dit que nous devons sortir du monde si nous ne voulons pas fréquenter toutes sortes de pécheurs et entrer en contact avec la saleté du monde (1Cor 5:10). Mais nous avons constamment affaire à des pécheurs. Le monde nous souille sans que nous le voulions. Nous ne pouvons rien faire contre les jurons ou les blagues salaces de nos collègues. À l’école, nous sommes parfois amenés à regarder des choses mauvaises ou à lire des livres contenant du sexe et un langage grossier. Tout cela nous souille.
Mais le Seigneur Jésus veut nous purifier. L’eau de la vie, la parole de Dieu, nous purifie lorsque nous la lisons. Après notre contact avec le monde, nous devons rentrer chez nous et lire la parole de Dieu. Alors nos pensées sont purifiées et nous sommes à nouveau remplis du Seigneur Jésus et des choses qui parlent de Lui.
Nous pouvons penser : ‘Si nous restons à la maison, rien ne peut nous arriver.’ Mais cela n’améliore pas la chair. Nous pouvons nous retirer dans un monastère, mais nous emportons notre propre chair avec nous. Les imaginations de notre cœur nous souillent. Tout ce qui nous souille vient de notre propre cœur, c’est cela qui importe. Le Seigneur Jésus veut parler à notre cœur.
Avec quoi avons-nous verrouillé notre vie afin qu’Il ne puisse pas venir à nous ? Le verrou est-il peut-être notre conviction que tout va bien pour nous ? Nous pouvons être convaincus que nous sommes au bon lieu et que nous faisons les choses correctement. Dans l’église de Laodicée, nous voyons comment fonctionne ce verrou. Ils se trouvent formidables, mais ne se rendent pas compte qu’ils sont aveugles et que le Seigneur Jésus se tient à la porte. Le Seigneur se met alors à l’œuvre pour retirer ce verrou. Nous le voyons dans le verset suivant.
4 - 6 Le verrou retiré
4 Mon bien-aimé a avancé sa main par le guichet, et mes entrailles se sont émues à cause de lui. 5 Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains ont coulé des gouttes de myrrhe, et de mes doigts, des gouttes de myrrhe limpide, sur les poignées du verrou. 6 J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait passé plus loin ; mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait. Je le cherchai, mais je ne le trouvai pas ; je l’appelai, mais il ne me répondit pas.
Dans les versets précédents, nous avons vu que l’épouse s’est endormie et ne prête plus attention à l’époux. Lorsque l’époux vient la réveiller, elle invoque diverses excuses pour rester dans sa chambre confortable. L’époux lui dit qui elle est pour lui et ce qu’il a fait pour elle. Mais l’épouse reste sur sa position : elle n’a pas envie de se lever de sa position confortable et de suivre l’époux dehors. Avec ses excuses, elle lui a fermé la porte de sa chambre. Nous avons vu l’application que cela a pour nous dans notre relation avec le Seigneur Jésus.
Dans les versets que nous avons maintenant devant nous, nous voyons que l’époux, bien qu’il ait été rejeté, continue d’approcher son épouse. L’épouse voit que son bien-aimé passe sa main par l’ouverture de la porte (verset 4). Elle a verrouillé la porte pour lui. Mais il trouve une ouverture dans la pièce où elle s’est enfermée. Par cette ouverture, il lui montre sa main. Cela la touche. C’est la main de son bien-aimé, la main qui s’active pour elle. Cette main veut retirer le verrou afin que l’épouse puisse venir à lui.
Cela rappelle la main du Seigneur Jésus qu’Il montre aux siens lorsqu’ils sont effrayés et rassemblés (Lc 24:39 ; Zac 13:6). C’est la main qui a été percée pour eux. C’est comme il est écrit dans un cantique néerlandais: ‘Je Le connaîtrai [...] aux mains percées aussi pour moi.’ Le Seigneur Jésus sait aussi trouver une ouverture dans notre vie pour nous montrer sa main percée. Lorsque nous voyons cette main, sa main, qui a été clouée pour nous, pour moi, sur la croix, cela ne peut pas nous laisser indifférents. Cela nous rendra, tout comme l’épouse, agités à l’intérieur.
La vue de la main de l’époux incite l’épouse à se lever (verset 5). Elle veut lui ouvrir. Elle saisit la poignée du verrou. Il y a de la myrrhe dessus. Cette myrrhe a laissé une trace de sa main et se trouve maintenant sur ses mains et ses doigts. Elle entre en contact avec elle personnellement. Il y a de la myrrhe en abondance, ses mains coulent de myrrhe. Elle se souvient – en image – de ses souffrances, dont la myrrhe est le symbole.
C’est aussi ce dont nous avons besoin quand notre amour pour le Seigneur Jésus s’est affaibli. Nous avons besoin du souvenir de ses souffrances, pas de manière superficielle, mais d’une conscience profonde. Je dois à nouveau prendre pleinement conscience de ce qu’Il a souffert pour moi personnellement. La myrrhe doit, pour ainsi dire, couler de mes mains et de mes doigts. Cela m’amènera à m’engager à nouveau totalement pour Lui et à Lui donner tout mon amour.
Nous voyons que Pierre renie le Seigneur dès qu’il est en difficulté. C’est parce qu’il s’est endormi à Gethsémané. Alors, le Seigneur lui montre son amour en le regardant – pendant qu’Il souffre. Il verse pour ainsi dire la myrrhe sur ses mains. Grâce à cette rencontre personnelle avec le Seigneur dans ses souffrances, Pierre se repent.
Alors l’épouse se lève pour ouvrir (verset 6). Lorsqu’elle ouvre pour le laisser entrer, il n’est plus là. Il est parti, il s’en est allé ! Où est-il ? Il s’est retiré. Pourquoi ? Il veut lui faire comprendre ce que signifie son refus de lui ouvrir. Il peut en être de même dans notre vie. Lorsque nous nous décidons enfin à Lui ouvrir la porte et à Le laisser entrer à nouveau dans notre vie, il est soudainement introuvable. Nous devons alors apprendre qu’Il fait cela aussi par amour pour nous, afin de nous aider à mieux comprendre qui Il est. En effet, Il n’est pas parti pour toujours, mais il s’est éloigné pour nous inciter à Le chercher.
L’épouse est soudainement pleine d’énergie pour partir à sa recherche. Comment cela s’est-il produit ? Elle le dit : « Mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait » Sa voix, ses paroles, ont produit cet effet en elle. Il en est de même pour nous. Les paroles du Seigneur Jésus « sont esprit et sont vie » (Jn 6:63). Il prononce des paroles vivantes et vivifiantes. Pierre le reconnaît et ne veut donc aller vers personne d’autre que le Seigneur, car Il a « les paroles de la vie éternelle » (Jn 6:67-69).
L’épouse le cherche, mais ne le trouve pas. Elle l’appelle, mais il ne répond pas. En s’éloignant, il teste son désir de le chercher vraiment. Nous nous demandons aussi parfois pourquoi le Seigneur ne répond pas lorsque nous Le cherchons dans la prière. L’une des leçons qu’Il veut nous enseigner par là, c’est que nous ne pouvons pas fixer nous-mêmes les conditions du contact avec Lui. Parfois, Dieu se cache à nous, c’est du moins ce que nous ressentons (cf. Lam 3:8,44), parce que nous nous sommes si souvent cachés de Lui. Parfois, Dieu ne répond pas à notre appel, parce que nous n’avons si souvent pas répondu à sa parole et à son appel.
C’est son amour qui agit ainsi, car Il veut susciter la consécration et l’amour. C’est pourquoi le Seigneur nous fait aussi passer par des épreuves pour voir si nous nous languissons de Lui et si nous Le cherchons. Il nous éprouve alors pour voir si nous voulons vraiment être en communion avec Lui. Il se peut en effet que nous ne L’appelions que parce que nous nous trouvons dans une situation désagréable. Nous voulons en être délivrés. Ensuite, nous pourrons continuer notre vie, dans laquelle Il ne doit pas trop s’immiscer.
Si nous voulons vraiment vivre en communion avec Lui, nous ne serons pas déçus s’Il ne répond pas immédiatement ou s’Il répond d’une manière différente de celle que nous avions imaginée. Nous continuerons alors à faire confiance qu’Il veut notre bien et nous persévérerons dans notre recherche de Lui. C’est ce que nous voyons ici chez l’épouse. Elle poursuit sa recherche. Cela la conduit dans des circonstances où elle témoigne de manière magnifique de qui est l’époux pour elle, comme le montrent les versets suivants. C’est aussi ce que le Seigneur Jésus veut accomplir en nous à travers des situations où nous avons l’impression de L’avoir perdu.
7 - 9 À la recherche de l’époux
7 Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent ; ils me frappèrent, ils m’ont blessée ; les gardes des murailles m’ont ôté mon voile. 8 Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour. 9 Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ?
L’épouse continue ses recherches dans la ville (verset 7). Les gardes y font leur ronde. Il fait donc encore nuit. Elle ne les cherche pas, mais ils la trouvent et la traitent durement. Nous avons déjà rencontré les gardes (Can 3:1-3). Là, ils ne sont pas aussi durs dans leur comportement qu’ici. Maintenant, ils blessent l’épouse. Quand il y a une distance entre le Seigneur et nous, nous devons parfois vivre des expériences douloureuses. Le Seigneur permet cela afin de nous ramener à Lui.
Frapper et blesser, ce qui arrive littéralement à l’épouse ici, peut aussi se produire de manière figurée, par exemple sous forme de reproches sévères. Les mots accusateurs peuvent être très durs. Ils blessent l’âme, ils font mal à l’intérieur. Cela arrive lorsque nous sommes à un endroit où nous n’avons pas notre place. Si l’épouse s’était levée immédiatement et avait ouvert la porte à l’époux, cela ne serait pas arrivé, elle aurait été épargnée de cette souffrance et de cette honte.
Les gardes lui ôtent aussi son voile. Le voile est une image de la dévotion totale à l’époux. Le voile signifie : je suis là uniquement pour lui. Mais ce n’est pas vrai. C’est bien sa confession, mais pas sa pratique. C’est pourquoi le voile doit être ôté. S’il y a de l’hypocrisie dans notre vie, le Seigneur doit la dénoncer et l’ôter.
Nous disons, par exemple, que nous nous réunissons uniquement au nom du Seigneur Jésus. Mais c’est de l’hypocrisie si nous donnons quand même notre propre définition aux réunions. Ou bien nous avons des habitudes fixes auxquelles nous ne pouvons déroger. Dans ce cas, l’Esprit de Dieu ne peut pas agir et le voile doit être ôté. Dans ce cas, le voile n’est pas un signe de consécration et d’abandon, mais une sorte de verrou. Ce genre de verrous, qui donnent l’apparence de la consécration mais qui en réalité empêchent l’accès du Seigneur et de l’Esprit à notre vie, doivent être ôté.
Si le Seigneur utilise parfois des méthodes sévères pour cela, ne blâmons pas celui que le Seigneur utilise pour cela. Les ‘gardes’ qui nous trouvent peuvent être toutes sortes de personnes. Même s’il s’agit de personnes qui, tout comme les gardes, n’ont aucune idée de ce qu’elles nous font, il est important d’y voir la main du Seigneur. Il est en train de nous ramener à une relation vivante avec Lui.
Nous voyons le résultat chez l’épouse. Elle n’est pas confuse, mais accepte le traitement qu’elle reçoit. Elle sait que c’est de sa faute. C’est là que commence le retour. Elle a atteint le fond et commence à remonter la pente.
Nous le voyons aussi chez Samson. Ses longs cheveux – signe extérieur de sa consécration et de sa séparation pour Dieu – sont coupés (Jug 16:17-19). Ses yeux sont crevés et il moud la farine dans la prison pour les Philistins (Jug 16:21). Il ne pouvait pas tomber plus bas. Mais ensuite, nous lisons que ses cheveux ont recommencé à pousser (Jug 16:22). Si nous sommes devenus intègres et honnêtes, c’est un nouveau départ. Notre premier engagement était bon au début, mais peu à peu, il est devenu un masque, un verrou. Lorsque nous en prenons conscience, le temps est venu de renouveler notre engagement. C’est ce que le Seigneur veut accomplir en toi et moi.
D’un point de vue prophétique, c’est ce qui arrivera au reste fidèle au temps de la fin de la part de l’Antichrist et de ses partisans. Ils châtieront le reste fidèle, l’épouse, parce qu’elle ne se joint pas à eux pour suivre l’Antichrist. Ils sont un instrument entre les mains de Dieu à cette fin, sans s’en rendre compte eux-mêmes.
Après cette leçon humiliante, l’épouse ne se laisse pas abattre. Elle continue à chercher. Elle n’a pas demandé l’aide des gardes. Elle n’a aucune relation avec eux. Ce sont eux qui l’ont trouvée et qui se sont occupés d’elle sans qu’elle le leur demande. Il en est autrement des « filles de Jérusalem » (verset 8). Elle se tourne vers elles pour leur demander de dire au époux, s’ils le trouvent, qu’elle est malade d’amour. Elle exprime ainsi combien elle désire sa présence. Elle l’a déjà dit une fois (Can 2:5), mais là, elle était dans les bras de l’époux. Ici, elle le dit alors qu’il lui manque et qu’il a dû la quitter par sa propre faute.
Elle n’a pas honte de sa faiblesse et demande de l’aide dans sa recherche à ceux qui n’ont pas cette relation intime avec l’époux (cf. Can 6:1). Reconnaître sa faiblesse n’enlève rien à notre beauté, mais impose le respect. Si nous avons un peu de connaissance de nous-mêmes, nous sommes conscients que nous sommes très faibles dans l’exercice de nos privilèges. Nous ne devons rien à nous-mêmes, mais tout au Seigneur.
Les filles de Jérusalem voient dans l’épouse une beauté particulière (verset 9). Elles s’adressent à elle en disant : « Ô la plus belle parmi les femmes ». Nous dirions : elle n’est pas belle. Après tout, elle a été malmenée par les gardes et blessée. Si les filles de Jérusalem s’adressent ainsi à elle, c’est parce qu’elle est remplie de l’époux. Cela se remarque.
Si nous sommes remplis du Seigneur Jésus, toutes sortes de choses dans notre vie qui autrement se remarqueraient passeront à l’arrière-plan. Nous pouvons penser à des choses que nous avons faites et dont nous avons honte. Mais si nous les avons confessées honnêtement et que nous sommes remplis du Seigneur Jésus, le témoignage de sa présence rayonne à travers tout. Au lieu du mépris, on se demande alors ce qu’il y a de si spécial en Celui qui remplit tellement notre cœur, au point que tout autre amour est éclipsé.
Sa réponse vient dans les versets suivants. L’épouse y donne une description de l’époux. Elle dit des choses merveilleuses à son sujet. Cela va plus loin que simplement dire ce qu’elle a reçu de lui. Elle parle de lui-même, de ce qu’il est. Sa description de lui est le fruit spirituel de l’épreuve qu’elle a traversée après l’avoir quitté.
10 - 11 Blanc et rouge – tête et cheveux
10 Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre dix mille. 11 Sa tête est un or très fin ; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau ;
Au verset 9, les filles de Jérusalem ont demandé deux fois à l’épouse : « Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé » Elles posent cette question parce qu’elles voient à quel point l’épouse est pleine de son époux. Au verset 10, elle commence une description impressionnante de celui qui remplit son cœur. Elle n’a pas besoin de chercher ses mots.
Il est remarquable que chaque fois que l’épouse parle de son époux, elle le fait à d’autres personnes. Elle témoigne de ce qu’il est pour elle à son entourage. Lorsque l’époux parle de l’épouse, il le fait à elle. Il lui assure sans cesse de la valeur qu’elle a pour lui et lui fait savoir à quel point il se réjouit d’elle. Nous pouvons aussi le faire à l’égard de Celui qui remplit notre cœur, sachant que son cœur est rempli de nous.
Elle commence par dire qui est son époux. Il est « mon bien-aimé » et Il est « blanc et vermeil ». Nous pouvons appliquer cela directement au Seigneur Jésus, notre « Bien-aimé ». Il est avant tout blanc. Cela parle de sa pureté absolue. Il est le pur et le saint. Le Seigneur Jésus est certes né d’une femme pécheresse, Marie, mais Il n’a pas été engendré par un homme pécheur. Il a été engendré par le Saint Esprit. C’est pourquoi Il est aussi « saint » (Lc 1:35).
Il est absolument sans péché. Il n’a jamais commis un seul péché, ni en actes ni en paroles (1Pie 2:22). Et ce n’est pas tout. Il n’a pas connu le péché (2Cor 5:21). Il n’y a pas de péché en Lui (1Jn 3:5). Personne ne pouvait Le convaincre de péché (Jn 8:46). Le diable n’avait rien en Lui, c’est-à-dire aucun point d’ancrage (Jn 14:30). L’épouse, et chaque être humain, contrastent avec cela. L’épouse l’a aussi reconnu. Elle a dit d’elle-même qu’elle était noire (Can 1:5-6). Seul celui qui répète cela de tout son cœur peut avoir une relation avec Lui.
Ensuite, il est vermeil, ou rouge. Le rouge est la couleur du sang. Le Seigneur Jésus a versé son sang pour pouvoir posséder son épouse. Seul son sang peut laver la noirceur du péché. C’est ainsi qu’une personne devient pure aux yeux du Dieu saint. Le Seigneur Jésus est parfaitement pur dans sa vie et n’a jamais eu affaire au péché. La seule fois où Il a eu affaire au péché, c’est sur la croix. Là, Il a été fait péché par Dieu pour tous ceux qui croient en Lui. C’est en même temps le jugement définitif du péché. Les péchés du pécheur repentant ont été jugés, pardonnés et ôtés pour toujours.
Après cette description générale et introductive, l’épouse s’écrie avec ravissement qu’il surpasse tout le monde. Si nous sommes ainsi remplis de notre Seigneur, nous ne pouvons que nous exclamer de la même manière. Il est « plus beau que les fils des hommes » (Psa 45:3). Personne n’est comparable à Lui. Il est le « premier-né parmi beaucoup de frères » (Rom 8:29). Il est le chef qui amène de nombreux fils à la gloire (Héb 2:10). Il est le vrai David qui a frappé ses 10 000 d’ennemis (1Sam 18:7).
Il n’est pas seulement élevé comme une bannière au-dessus d’Israël, mais aussi au-dessus de tous les peuples (Ésa 5:26 ; 11:10,12). Sa bannière est la croix. C’est là que la victoire a été remportée, dont le résultat complet sera bientôt visible. Nous pouvons déjà voir ce résultat dans la foi et Le louer pour cela.
À partir du verset 11, l’épouse énumère dix caractéristiques de l’époux. Elle le décrit de la tête aux pieds. La description commence par sa tête (verset 11). Elle est d’or très fin. Il est clair qu’il s’agit d’un langage imagé. Nous pouvons à nouveau appliquer cela directement au Seigneur Jésus. La tête est une image de la sagesse et de l’intelligence, et l’or de la gloire divine. Sa sagesse et son intelligence sont divines. C’est ainsi qu’Il s’occupe de son épouse, mais aussi de sa création. Sa tête parle aussi de domination. Il est le chef au-dessus de tout (1Cor 11:3 ; Col 1:15-17).
Ses pensées sont toujours tournées vers Dieu et remplies de l’accomplissement de sa volonté. Plus loin dans ce chapitre, l’or est aussi mentionné en relation avec ses mains et ses pieds (versets 14,15). Cela indique que l’exécution des pensées de Dieu dans ses œuvres et dans sa voie est toujours divinement parfaite.
Ses boucles parlent de sa consécration et de sa soumission en tant qu’Homme envers son Dieu (cf. 1Cor 11:15). C’est une caractéristique de son nazaréat (Nom 6:5). Pour un homme, avoir les cheveux longs est un déshonneur (1Cor 11:14). Son ‘déshonneur’ est qu’Il se soumet entièrement à Dieu et renonce à sa position de chef de la création.
Ce sont des boucles noires, pas grises. Cela indique que la force de la vie est en Lui et qu’Il est dans la force de sa vie. Le mot hébreu pour ‘noir’ est apparenté au mot ‘jeunesse’. Le corbeau est un oiseau impur (Lév 11:13,15). C’est ainsi que le Seigneur Jésus a été traité par les chefs religieux de son peuple. Mais Dieu donne au corbeau sa pâture quand ses petits crient à Dieu à l’aide (Job 38:41). De cette manière, le Seigneur Jésus a toujours tout attendu et reçu de son Dieu. Cela Lui a donné la force de poursuivre son chemin à la gloire de Dieu.
12 - 13 Les yeux, les joues et les lèvres
12 ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d’eau, baignés dans le lait, bien enchâssés ; 13 ses joues, comme des parterres d’aromates, des corbeilles de fleurs parfumées ; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide ;
L’épouse poursuit sa description de l’époux avec « ses yeux » (verset 12). Pour voir les yeux d’une personne, il faut être près d’elle. Les yeux sont souvent appelés ‘le miroir de l’âme’. Si tu regardes quelqu’un profondément dans les yeux, tu peux lire beaucoup de ce qui se passe en lui, si quelqu’un est joyeux ou triste.
L’épouse compare ses yeux à des « colombes ». Cela signifie que ses yeux sont caractérisés par ce qui caractérise les colombes. Les colombes symbolisent l’intégrité, la simplicité et la fidélité (Mt 6:22 ; 10:16). Nous voyons cela dans toute sa perfection chez le Seigneur Jésus. Son regard était toujours droit devant Lui (Pro 4:25). Nous lisons à plusieurs reprises qu’Il a levé les yeux vers le ciel (Jn 17:1 ; 11:41).
Ses yeux étaient toujours fixés sur le Père. Il avait pour ainsi dire toujours un ‘contact visuel’ avec son Père. Il ne voyait jamais rien de mal et ne regardait jamais de manière incorrecte. Ève l’a fait, et c’est ainsi que le péché est entré dans le monde. Le Seigneur Jésus s’est toujours laissé guider par son Père – par tout ce qu’Il disait. Cela est représenté par « près des ruisseaux d’eau ». Il vivait de la parole de Dieu (Mt 4:4). Cette Parole était pour Lui un rafraîchissement (Psa 110:7).
Avec cette vivification, Il vivifie ou restaure aussi ceux qui sont fatigués par le péché. C’est ainsi qu’Il a regardé Pierre après que celui-ci L’avait renié trois fois. Cela rappelle à Pierre les paroles que le Seigneur lui a adressées. Cela brise son cœur, ce qui marque le début du chemin vers la restauration (Lc 22:61-62).
L’épouse n’a pas encore fini de décrire les yeux de l’époux. Elle voit ses yeux « baignés dans le lait, bien enchâssés ». L’épouse compare le blanc des yeux à du lait. Le lait évoque l’abondance, la pureté, la propreté et une nourriture saine. Israël est un pays qui ruisselle de lait et de miel. Le lait est aussi une image de la nourriture saine de la parole de Dieu (1Pie 2:2).
La description « bien enchâssés » rayonne certitude et stabilité. Cela donne une image de la pleine, paisible communion du Seigneur avec son Père. Ses yeux ne se détournent pas, ne vont pas non plus d’un côté à l’autre. Ses yeux sont toujours fixés sur son Père. De la communion avec le Père, ses yeux se tournent aussi vers ses disciples (Lc 6:20) et vers les foules (Jn 6:5 ; Mt 14:14).
Il est bon de connaître les yeux du Seigneur Jésus et d’y lire ce qu’ils contiennent pour nous. Ce sont des yeux de colombe, ce qui rappelle aussi le Saint Esprit, qui est descendu sur Lui sous la forme d’une colombe. L’Esprit donne à ses yeux un regard qui rappelle la pureté du lait. Ses yeux sont pour les siens pleins de compassion.
Après les yeux, le regard se porte sur ses joues (verset 13). Nous pensons alors qu’Il a donné ses joues à ceux qui lui arrachaient le poil (Ésa 50:6). Pour ceux qui le connaissent, ces joues sont « comme des parterres d’aromates ». Sa réaction au traitement humiliant qui Lui a été infligé est pleine de beauté et de parfum, comme des parterres d’aromates. Il a souffert en silence. Et quel parfum agréable s’élève de cette beauté vers Dieu, comme l’odeur des aromates. Celui qui était autrefois méprisé en tant que personne sans défense est donc admiré par Dieu et par les siens.
« Des corbeilles de fleurs parfumées » est traduit dans la traduction néerlandaise de Bible par « des tourelles avec des herbes ». Les « tourelles » évoquent la vigilance. Le Seigneur Jésus ne s’est pas laissé détourner du chemin qu’Il devait suivre. Il est resté vigilant jusqu’à ce que toute son œuvre soit accomplie. Les herbes, tout comme les épices, dégagent une odeur agréable. Sa vigilance, son attention constante au Père, a été pour le Père une odeur agréable, une grande joie pour son cœur.
Ici, l’épouse dit qu’elle a vu cela en lui. L’avons-nous aussi vu dans le Seigneur Jésus ? Nous devons regarder vers Lui, c’est-à-dire lire la Parole et méditer sur Lui. Si nous méditons sur sa vie sur la terre, nous apprendrons à mieux connaître sa personne et nous L’admirerons de plus en plus. Nous en témoignerons alors aussi aux autres.
L’épouse compare les lèvres de l’époux à « des lis distillant une myrrhe limpide ». Nous lisons à propos du Seigneur Jésus que « la grâce est répandue » sur ses lèvres (Psa 45:3). Le lis est une image de la tendresse dans un environnement d’épines (Can 2:1-2). Le Seigneur Jésus a prononcé des paroles de vie et d’encouragement au milieu d’un peuple comparé à « des ronces et des épines » (Ézé 2:6).
Dans un monde rebelle qui cause douleur, Il prononce des paroles de grâce. Ces paroles ne se trouvent pas dans les journaux, mais dans la parole de Dieu et dans le cœur de ceux qui ont accepté ses paroles. Ils ont fait l’expérience, comme l’épouse, que ses paroles ne sont pas des paroles bon marché. Elles sont imprégnées de la souffrance qu’Il a voulu endurer pour pouvoir les prononcer. C’est ce dont parle la « myrrhe limpide ». Il a été témoigné de Lui : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jn 7:46). « Et tous lui rendaient témoignage ; ils s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (Lc 4:22).
Il peut compatir à nos faiblesses parce qu’Il a souffert sur la terre comme nous, à part le péché (Héb 4:15). Nous ne frappons jamais en vain quand nous voulons Lui confier nos problèmes. Quand nous venons à Lui avec notre détresse, Il est ouvert à nous et nous pouvons faire l’expérience qu’Il nous comprend. Alors Il dit : « Bon courage » (Mt 9:2,22 ; 14:27 ; Mc 10:49 ; Jn 16:33 ; Act 23:11). C’est une parole de grâce par laquelle Il nous console de la consolation qu’Il connaît par sa propre expérience.
14 - 16 Les mains, le ventre, les jambes, le port, le palais
14 ses mains, des rondelles d’or, où sont enchâssées des chrysolithes ; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs ; 15 ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d’or fin ; son port, comme le Liban, distingué comme les cèdres ; 16 son palais est plein de douceur, et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !
L’épouse continue avec les mains de l’époux (verset 14). Nous pensons ici au Seigneur Jésus. Ses mains indiquent ses œuvres. L’univers est l’œuvre de ses mains (Psa 19:2 ; Ésa 45:12 ; 66:1-2). Les « rondelles d’or » nous rappellent que tout ce qu’Il fait porte la marque divine. Tout comme les rondelles sont sans fin, ses œuvres sont aussi sans fin. Ce Créateur tout-puissant est notre époux, qui nous a liés à Lui par son amour.
Ses mains sont attachées à la croix (Psa 22:17b). Elles sont précieuses pour tous ceux qu’elles touchent (Mt 8:3,15 ; 14:31). Il a gravé les croyants dans les paumes de ses mains (Ésa 49:16). Ce qui est gravé est impossible à effacer. Personne ne peut arracher un enfant de Dieu de sa main (Jn 10:28).
Il est ajouté qu’elles « sont enchâssées des chrysolithes ». La chrysolithe est une pierre précieuse. Les pierres précieuses ont une signification. Nous pouvons en déduire une signification possible de la place qu’elles occupent sur le pectoral du souverain sacrificateur. La chrysolithe est la première pierre de la quatrième rangée de pierres précieuses (Exo 28:20 ; 39:13). Nous pouvons établir un parallèle avec le quatrième Évangile, l’Évangile selon Jean. Dans cet Évangile, la gloire du Seigneur Jésus en tant que Fils de Dieu est présentée.
Nous pouvons aussi associer la chrysolithe aux voies du gouvernement de Dieu. En effet, cette pierre est également mentionnée en rapport avec les roues du char du trône de Dieu qu’Ézéchiel voit (Ézé 1:16 ; 10:9). Le char du trône symbolise le gouvernement de Dieu dans le monde. Il montre clairement que Dieu dirige tout vers le but qu’Il a fixé et que personne ne peut y changer quoi que ce soit.
Toutes « les œuvres de ses mains », toutes ses actions dans et avec le monde, « sont vérité et jugement » (Psa 111:7). Ce qui vaut pour le monde vaut aussi pour la vie des siens. Le plan de Dieu pour le monde et pour notre vie est que le Seigneur Jésus soit rendu visible et glorifié en toute chose et en tout homme. C’est un grand privilège de pouvoir le voir.
« Son ventre » parle de son intérieur. Il est intérieurement préoccupé par nous. Son intérieur est comparé à « un ivoire poli ». L’ivoire est mentionné en relation avec la royauté de Salomon, le roi de la paix (1Roi 10:22 ; 2Chr 9:21). Salomon a fait « un grand trône d’ivoire » (1Roi 10:18 ; 2Chr 9:17). Nous pouvons donc aussi associer l’ivoire à la royauté du Seigneur Jésus qu’Il exerce dans la paix. Son gouvernement est poli avec la justice.
Son gouvernement n’est pas dur ou insensible, mais plein de compassion pour ses sujets. Il excelle aussi dans ce domaine. Cela est souligné par les « saphirs » qui couvrent l’ivoire. Le saphir est une pierre précieuse qui, tout comme la chrysolithe mentionnée précédemment, figure sur le pectoral du souverain sacrificateur. Cette pierre est la deuxième pierre de la deuxième rangée sur le pectoral (Exo 28:18 ; 39:11). Nous pouvons faire le lien avec le deuxième Évangile, celui de Marc. Cet Évangile est celui du Serviteur, qui sert les hommes avec compassion et fait tout en obéissance à son envoyé.
Nous voyons également le saphir, tout comme la chrysolithe, en relation avec les voies du gouvernement de Dieu. Il est associé au trône de Dieu. C’est en tout cas ce qu’il rappelle à Ézéchiel (Ézé 1:26 ; 10:1). Le gouvernement de Dieu est exercé par le Seigneur Jésus en tant que Fils de l’homme. Dieu Lui a donné le pouvoir de le faire. C’est un immense réconfort de savoir que Celui qui gouverne est notre Sauveur bien-aimé, qui a donné sa vie pour nous.
Puis « ses jambes » sont décrites (verset 15). Elles ressemblent à « des colonnes de marbre blanc ». Les colonnes soutiennent un bâtiment et symbolisent la stabilité, comme les deux colonnes du temple, Jakin et Boaz (1Roi 7:21). Le marbre blanc est dur. Il montre clairement à quel point tout est inflexible et immuable chez le Seigneur Jésus. L’univers repose sur Lui et est donc stable. Il n’y a rien dans le monde, ni même dans l’église, qui soit capable de L’ébranler.
Les colonnes « reposent sur des socles d’or fin ». Cela indique que la gloire divine est le fondement de son domination immuable. Les socles rappellent ses pieds, son chemin à travers le monde. Il a suivi son chemin dans la puissance divine, sans hésitation, sans retour, sans retard.
Partout, Il a laissé les traces de sa gloire. Sa marche sur la terre était parfaitement divine. Dieu « ne se complaît pas aux jambes de l’homme » (Psa 147:10). Mais combien ses jambes étaient différentes. Il est parfaitement stable, intouchable par tous les problèmes et toutes les détresses qui peuvent s’abattre sur les siens. En Le regardant ainsi, nous sommes encouragés à persévérer dans notre chemin sur la terre.
L’épouse a décrit son époux de la tête aux pieds. Elle prend alors pour ainsi dire un pas en arrière et regarde l’ensemble de « son port », ou : sa forme, stature. Il est « comme le Liban » et « distingué comme les cèdres » qui s’y trouvent (Psa 92:13 ; Ésa 60:13). La vue est saisissant par sa stabilité inébranlable et sa beauté.
Tout comme les cèdres surpassent tous les autres arbres, le Seigneur Jésus surpasse pour nous tous les hommes. Il est l’Homme glorifié dans le ciel. C’est une place que le Père a pu donner à Lui seul et à personne d’autre. Nous le voyons lorsque nous Le voyons dans sa pleine gloire, dans la mesure où celle-ci est perceptible pour nous. Il est le Seul qui ait véritablement et pleinement mérité d’être « couronné de gloire et d’honneur » (Héb 2:9).
Et soudain, quelque chose d’autre est décrit à son sujet : « Son palais est plein de douceur » (verset 16). Le palais sert à goûter les aliments. Tout ce que le Seigneur Jésus a goûté dans sa vie sur la terre n’est que douceur. Il s’est nourri de tout ce que le Père Lui disait. Faire la volonté de son Père était sa nourriture (Jn 4:34). Il a parfaitement « goûté que le Seigneur est bon » (1Pie 2:3).
Oui, « toute sa personne est désirable ». Pour ceux qui L’aiment, il n’y a rien en Lui qui ne soit désirable. Il n’est pas possible de décrire de manière exhaustive sa gloire (cf. Jn 21:25). Tout en Lui est bouleversant.
Les « filles de Jérusalem » ont demandé à l’épouse ce qui rendait son époux si particulier (verset 9). Elle en a donné une description impressionnante. Cette confession est le résultat de la relation aimante entre l’époux et son épouse. Le Seigneur Jésus est aussi à l’œuvre dans notre vie pour nous amener à voir beaucoup de Lui et à en témoigner. Pour tout ce que nous apprenons sur lui en termes de gloire et de beauté, nous pouvons aussi dire : « C’est mon Bien-aimé, c’est mon Ami. » Nous Le sentons proche de nous lorsque nous nous engageons avec Lui de cette manière.