1 - 2 Cherché et ne pas trouvé
1 Sur mon lit, durant les nuits, j’ai cherché celui qu’aime mon âme ; je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé. 2 Je me lèverai maintenant, et je ferai le tour de la ville dans les rues et dans les places ; je chercherai celui qu’aime mon âme… Je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé.
Nous avons vu que ce livre traite avant tout de la relation entre un homme et une femme et que nous pouvons en tirer des leçons pour notre propre relation dans le mariage, mais aussi pour la relation entre un croyant et le Seigneur Jésus. Dans les deux cas, il s’agit d’une union caractérisée par l’amour. Le but est que nous apprenions à connaître un amour qui n’est ni acheté ni forcé, mais l’amour de quelqu’un qui est Lui-même amour. Car Dieu est amour.
Nous ne sommes capables d’aimer que si nous avons reçu cet amour (1Jn 4:19). Sans relation avec Dieu et avec le Seigneur Jésus, il est impossible d’aimer. Nous trouvons dans cette histoire d’amour des indications pour notre relation personnelle avec le Seigneur Jésus et des éléments perturbateurs qui nous empêchent de jouir de son amour.
Dans l’histoire d’amour, nous nous trouvons dans une situation où il y a un éloignement dans la relation entre l’épouse et l’époux. Ce n’est pas la faute de l’époux, mais celle de l’épouse. Son amour n’est plus aussi fervent. Le verset 1 donne peut-être une indication de la raison. L’épouse s’est retirée et a cherché le repos. Elle est couchée sur son lit, « mon lit », qui symbolise facilité.
La vie d’un croyant peut parfois connaître des déceptions. Il peut y avoir des problèmes pour lesquels on a cherché une solution, mais sans succès. Déçu par le Seigneur, on se retire, comme l’épouse s’est retirée. Même si une certaine indifférence peut alors s’installer, cela ne laisse pas le Seigneur Jésus indifférent. Il veut remplir notre vie de sa présence et nous donner le repos.
Les efforts de l’époux pour raviver l’amour de l’épouse ne semblent pas vains, même si elle l’a renvoyé dans le verset précédent (Can 2:17). Pendant la nuit, elle ressent son absence. Elle commence à le chercher. Pour revenir dans la vie de quelqu’un, le Seigneur Jésus utilise des situations où cette personne est seule.
J’ai parlé une fois de l’évangile à un groupe de jeunes. Les réactions sont alors différentes de celles que l’on obtient lorsqu’on parle à quelqu’un seul. Ils reconnaissent que le soir, lorsqu’ils sont seuls dans leur lit, ils ne sont plus aussi bavards. On réfléchit alors à sa vie. Cela peut être le début d’une quête du sens de la vie. Dieu peut parler aux hommes « quand ils dorment sur leurs lits » (Job 33:14-15).
C’est alors que l’épouse prend la décision de se lever (verset 2). C’est ainsi que commence toute véritable conversion. Nous le voyons chez le plus jeune fils dans la parabole racontée par le Seigneur Jésus. Quand il est avec les porcs, il revient à lui-même et dit : « Je me lèverai, je m’en irai vers mon père ». Puis il se lève et va vers son père (Lc 15:18,20).
En tant que croyants, nous devons parfois aussi prendre la décision de nous attaquer avec force à quelque chose dans notre vie qui nous a éloignés du Seigneur. Ici l’épouse se lève et parcourt la ville, les rues et les places, à la recherche de celui son âme aime. Mais elle ne le trouve pas non plus dans la ville.
Elle l’a cherché et ne l’a pas trouvé. Cela est dit deux fois : à la fin du verset 1, quand elle l’a cherché sur son lit, et à la fin du verset 2, après l’avoir cherché dans la ville. Le Seigneur Jésus n’a-t-Il pas dit : « Cherchez, et vous trouverez » et « celui qui cherche trouve » (Mt 7:7-8) ? Oui, mais Il ajoute qu’il faut frapper et qu’alors la porte sera ouverte. Il souligne ainsi qu’il est nécessaire de chercher avec persévérance. Nous ne devons pas abandonner si nous ne Le trouvons pas immédiatement.
Il est bon que nous cherchions à rétablir notre relation avec le Seigneur Jésus si nous manquons de communion avec Lui. Cependant, notre recherche sera vaine si nous cherchons au mauvais endroit. Nous ne Le trouverons pas si nous sommes paresseux. Nous ne Le trouverons pas non plus dans le monde, dont la ville est une image. La ville symbolise la société des gens. Les villes ont été créées pour établir une société sans Dieu. Caïn est le premier bâtisseur de ville (Gen 4:17b). Si une distance s’est installée entre nous et le Seigneur Jésus, s’il y a du mécontentement, nous ne voyons plus clairement où Il se trouve.
La Bible mentionne un certain Démas. Il est d’abord un croyant dévoué. Paul le cite comme l’un de ses collaborateurs (Col 4:14 ; Phm 1:24). Puis, il semble qu’un moment soit venu où un éloignement s’est produit entre Démas et le Seigneur Jésus. Son amour pour le Seigneur s’est refroidi. Démas quitte la compagnie de Paul et part pour la ville. Paul doit écrire avec tristesse à son sujet : « Démas m’a abandonné, ayant aimé le présent siècle ; et il est allé à Thessalonique » (2Tim 4:10).
Il n’est pas dit que Démas n’est plus un chrétien et qu’il a fait ouvertement ses adieux au Seigneur. Peut-être a-t-il choisi une profession honorable, qui l’occupe toutefois entièrement. Il est allé à Thessalonique. Il y a là-bas une église saine. Malheureusement, ce n’est pas là que va son intérêt. Il y cherche le monde et non les frères et sœurs.
Le monde exerce une forte attraction, surtout sur les jeunes croyants. Jean les met particulièrement en garde lorsqu’il dit : « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1Jn 2:15). Le monde ne se compose pas seulement de toutes sortes de débauches, de convoitises et de désirs. C’est le monde tel qu’il est devenu après la chute, où règnent les hommes qui vivent sans tenir compte de Dieu. Cela concerne aussi les gens qui travaillent dur, font carrière ou font des découvertes qui améliorent la qualité de la vie. Ils sont très estimés. Mais si Dieu n’y a pas sa place, c’est ‘le monde’.
3 - 5 Cherché et trouvé
3 Les gardes qui font la ronde par la ville m’ont trouvée. “Avez-vous vu celui que mon âme aime ?” 4 À peine avais-je passé plus loin, que j’ai trouvé celui qu’aime mon âme ; je l’ai saisi, et je ne l’ai pas lâché que je ne l’aie amené dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a conçue. 5 Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs, n’éveillez pas, ne réveillez pas [mon] amour, jusqu’à ce qu’elle le veuille.
C’est la nuit que l’épouse quitte son lit et entre dans la ville (versets 1-2), à la recherche de l’époux. Elle ne le trouve pas, mais d’autres, les gardes de la ville, la trouvent (verset 3). Sans aucune introduction, elle leur adresse la parole. Elle ne donne pas de nom, mais demande aux gardes de la ville s’ils ont vu ‘celui qu’elle aime’.
Après avoir cherché son époux de la mauvaise manière et au mauvais endroit, l’épouse le cherche maintenant aussi auprès des mauvaises personnes. Comment les gardes de la ville, qui n’ont aucun lien avec l’époux, pourraient-ils répondre à sa question ? Comment pourraient-ils, eux qui ne le connaissent pas, lui dire où il se trouve ? Nous ne lisons pas que les gardes répondent.
Nous pouvons appliquer cela aux croyants qui, confrontés à des problèmes spirituels, se tournent vers des conseillers incrédules – psychologues et psychiatres – pour leur demander une solution. Mais comment pourraient-ils offrir une solution ? Après tout, ces personnes n’ont pas de relation vivante avec le Seigneur Jésus. Elles ne croient pas en Lui. Sans cette relation, toute recherche est vaine. Et le vide grandit.
Les gardes peuvent aussi représenter des chefs religieux, des gens qui prétendent savoir. Ils sont les soignants spirituels de ‘leur’ église, mais eux non plus ne peuvent aider. La leçon générale que nous pouvons en tirer est la suivante : « Ne vous confiez pas dans les puissants, dans un fils d’homme, en qui il n’y a pas de salut » (Psa 146:3).
En Marc 5, nous lisons l’histoire d’« une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans – elle avait beaucoup souffert du fait d’un grand nombre de médecins et avait dépensé tout son bien sans en retirer aucun soulagement ; au contraire, son état avait plutôt empiré » (Mc 5:25-26). Les nombreux médecins qu’elle a consultés dans l’espoir d’être guérie n’ont fait qu’accroître ses souffrances, alors qu’elle avait investi tous ses biens pour payer ces soins. Au lieu d’une amélioration, son état s’est aggravé. Finalement, elle se rend auprès du Seigneur Jésus. Elle dit : « Si je touche, ne serait-ce que ses vêtements, je serai guérie » (Mc 5:28). Cela signifie que tout dépend de la foi au Seigneur Jésus Christ, qui est capable de combler le vide dans notre cœur.
Il semble que l’épouse au verset 4 soit sortie de la ville et qu’elle y ait trouvé son bien-aimé. Il se trouve en dehors de la ville, dans le champ où il fait paître le troupeau parmi les lis, comme elle l’a déjà dit (Can 2:16). Elle l’a oublié, ce qui l’a amenée à le chercher aux mauvais endroits et auprès des mauvaises personnes. Maintenant qu’elle s’est détachée du mal, elle le trouve.
Ainsi, le Seigneur Jésus ne se trouve pas dans toutes sortes de systèmes imaginés par les hommes ou auprès de chefs spirituels éminents, mais dans le lieu du rejet. Nous pouvons penser à la croix du Golgotha, qui se trouvait « hors de la porte » de Jérusalem (Héb 13:12-13). C’est là que le Seigneur aime se laisser trouver. Celui qui n’est pas prêt à Le trouver et à Le suivre là, dans le lieu du rejet, ne Le trouvera jamais.
Il faut faire des efforts pour Le trouver là. Mais si L’on cherche avec désir et patience, dans la confiance qu’Il se laissera trouver, alors Il se laissera aussi trouver. Il l’a promis : « Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et il vous sera ouvert. Car quiconque demande reçoit ; et celui qui cherche trouve ; et à celui qui frappe il sera ouvert » (Mt 7:7-8 ; Jér 29:12-13 ; Ésa 45:19).
L’épouse est sortie de la ville et a laissé derrière elle la ville et tous les gens. Nous pouvons voir cela comme une fuite de l’agitation de la vie urbaine avec tout son bruit, le fait d’être absorbé par toutes sortes d’activités, sans un moment de repos. Le repos nécessaire et désiré se trouve en dehors de la ville, en présence du Seigneur. Nous avons tous besoin de ces moments de repos auprès du Seigneur.
Beaucoup sont dominés par les réseaux sociaux et ne connaissent plus un moment de repos parce qu’ils pensent qu’ils doivent être disponibles à tout moment. Il faut réagir immédiatement lorsqu’un message arrive. Les réseaux sociaux déterminent la vie. ‘Imagine que je rate quelque chose, je dois être constamment au courant.’ Ainsi, le repos nous est de plus en plus retiré.
Avons-nous encore le temps d’être seuls avec la parole de Dieu et avec le Seigneur Jésus ? C’est seulement alors que nous Le trouverons, non pas dans la ville, mais en dehors de la ville. Nous recevrons alors la force de retourner dans la ville pour y être témoins.
Quand elle l’a trouvé, elle le saisit fermement (Mt 28:9 ; Pro 3:18). Elle ne veut pas le perdre à nouveau. Elle y veille désormais. Avec lui, elle se rend à la maison de sa mère. Elle retourne pour ainsi dire au commencement de son existence, là où sa vie a commencé et où elle a été élevée. Si nous nous sommes égarés loin du Seigneur, nous devons revenir au commencement de notre vie avec Lui. Nous devons repenser à nos premières rencontres avec Lui, à notre premier amour pour Lui (Apo 2:4-5a).
L’épouse ne retourne pas seulement avec son époux dans la maison de sa mère, mais dans la chambre intérieure de celle qui l’a « conçue ». C’est un retour aux origines, au moment de la naissance de la nouvelle vie. C’est exactement ce qu’Israël doit toujours faire après que le peuple a été délivré d’Égypte. Chaque année, il doit célébrer la Pâque en souvenir de la délivrance d’Égypte.
Nous pouvons faire de même chaque dimanche, lorsque nous annonçons la mort du Seigneur, en repensant à ce qu’Il a fait pour nous. Mais nous devons aussi y penser chaque jour et ne pas oublier que nous sommes sauvés et comment cela s’est produit, et remercier le Seigneur de nous avoir sauvés de nos péchés et du jugement éternel.
Sommes-nous (encore) reconnaissants ? Savons-nous encore quand et où a eu lieu notre première véritable rencontre avec le Seigneur Jésus ? Nous souvenons-nous encore de la joie et de la paix que nous avons ressenties lorsque le lourd fardeau de nos péchés nous a été enlevé et que nous sommes nés de nouveau et devenus enfants de Dieu ? Lorsqu’un événement important se produit dans le monde, on demande parfois aux gens où ils étaient ou ce qu’ils faisaient à ce moment-là. Souvent, ils s’en souviennent aussi. La conversion des idoles à Dieu est l’événement le plus important dans la vie d’une personne qu’elle expérimente consciemment. Ensuite, le Seigneur Jésus entre dans sa vie avec son amour et son autorité et la change complètement. Elle prend une perspective totalement différente.
Au verset 5, elle s’adresse aux mêmes personnes qu’en Cantique des cantiques 2 (Can 2:7) en utilisant les mêmes paroles. Par cela il ressemble à un refrain. Pourtant, ce n’est pas la même chose. Ici, en Cantique des cantiques 3, elle prononce ces paroles après le lien perdu avec l’époux a été rétabli. Il s’agit donc d’un rétablissement de la communion. Maintenant qu’elle l’a retrouvé et qu’elle l’a amené dans la chambre intérieure de la maison de sa mère, elle accroche pour ainsi dire le panneau « NE PAS DÉRANGER » à la porte. Elle fait savoir qu’elle ne veut pas laisser entrer des éléments qui pourraient à nouveau perturber sa communion retrouvée avec lui.
La communion avec le Seigneur Jésus n’est pas une affaire de rapidité. Il faut du temps, même lorsque la relation est rétablie, pour y grandir. La croissance dans la foi ne doit pas être stimulée artificiellement. Par exemple, l’utilisation d’une musique forte dans un service religieux fait disparaître le Bien-aimé. Il en est de même pour la musique douce, qui joue sur les émotions. La communion avec le Seigneur Jésus exige le calme et la paix, et non l’agitation. L’Esprit de Dieu est présent et agit dans « une voix douce, subtile », et non dans « un grand vent impétueux », « un tremblement de terre » ou « le feu » (1Roi 19:11-13). L’amour a besoin de temps pour grandir, même lorsque l’amour refroidi s’est réveillé.
6 Qui monte du désert ?
6 Qui est celle-ci qui monte du désert, comme des colonnes de fumée, parfumée de myrrhe et d’encens, et de toutes sortes de poudres des marchands ?
La réponse à la question « qui est celle-ci qui monte du désert » est simple. Elle n’est autre que l’épouse. Pourtant, la question laisse supposer qu’elle n’est pas immédiatement reconnue. Cela tient à son séjour dans le désert. Le désert l’a changée. Elle est pour ainsi dire devenue une autre personne. Dans l’application spirituelle, le désert représente le monde comme le domaine que Dieu utilise pour mettre notre foi à l’épreuve, pour la tester. Par les épreuves de la foi, Dieu veut nous changer et nous rendre de plus en plus semblables à l’image de son Fils.
Dans l’application prophétique, nous pouvons penser ici au reste fidèle qui, au temps de la grande tribulation, sera gardé par Dieu dans le désert (Apo 12:13-17). Ce temps opérera dans le reste un changement qui en fera un peuple où le Seigneur Jésus pourra habiter.
Les croyants individuellement et le peuple de Dieu dans son ensemble sont ici comparés à « des colonnes de fumée ». Nous voyons les « colonnes de fumée » en Israël monter vers Dieu depuis l’autel de l’holocauste, formant une odeur agréable pour Lui. Les croyants qui ont été éprouvés par Dieu et sur lesquels Il a pu accomplir son œuvre Lui sont aussi agréables. Dans leur vie, Il reconnaît ce qui est toujours parfaitement présent dans le Seigneur Jésus : sa propre image.
L’épouse est « parfumée de myrrhe et d’encens ». Cela signifie qu’elle vient dans le parfum de Christ (cf. 2Cor 2:15-16). La « myrrhe » symbolise les souffrances du Seigneur Jésus, tandis que « l’encens » symbolise sa gloire. Tout ce qui est agréable à Dieu, Il l’a trouvé en son Fils. Il veut accomplir la même chose en les siens, afin que, par leur vie, ils rappellent de plus en plus celle de son Fils. Dans les épreuves de notre foi, nous faisons l’expérience de la souffrance de Christ, tout en pouvant aussi nous réjouir de la gloire qui nous attend.
À la myrrhe et à l’encens s’ajoutent « toutes sortes de poudres des marchands », un mélange de parfums qui entoure aussi l’épouse. Cela fait référence aux nombreuses excellences qui sont présentes dans le Seigneur Jésus et qui se sont manifestées. Chaque parole et chaque action sont d’une grande beauté et d’une grande excellence. En même temps, elles s’unissent pour former un tout magnifique. Tout est en harmonie. Aucune odeur ne domine et n’annule les autres.
Paul présente ces ‘épices parfumées’ aux croyants de Colosses afin qu’ils les répandent aussi autour d’eux. Ces parfums sont les qualités de Christ, que nous, croyants, pouvons manifester et ainsi faire sentir aux autres. Il leur écrit : « Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’une profonde miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience, vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme le Christ vous a pardonné, vous aussi [faites] de même. Par-dessus tout cela, [revêtez-vous] de l’amour, qui est le lien de la perfection » (Col 3:12-14). Ce sont là quelques-unes des nombreuses excellences de la nouvelle vie que nous possédons en tant que croyants. Cette nouvelle vie, c’est Christ Lui-même. Souvent, les exercices dans le désert sont nécessaires pour permettre aux autres de sentir son parfum excellent.
Ces épices parfumées sont disponibles chez « le marchand ». Cela signifie qu’elles ne sont pas disponibles gratuitement, mais qu’elles doivent être « achetées ». Il faut en payer un prix pour les obtenir. Ce prix, c’est renoncer à soi-même et le remplacer par l’obéissance et la consécration.
Chaque croyant possède ces ‘épices parfumées’. Mais les mettre en pratique est autre chose. Elles doivent, comme le dit Paul, être revêtues. Cela signifie que nous devons nous y occupé en lisant et en étudiant la parole de Dieu. Nous voyons alors comment elles se sont manifestées dans la vie du Seigneur Jésus. Il en résulte qu’elles sont aussi remarquées dans notre vie.
7 - 8 Le lit et les hommes forts de Salomon
7 Voici son lit, celui de Salomon ; 60 hommes forts l’entourent, d’entre les hommes forts d’Israël ; 8 tous tiennent l’épée et sont exercés à la guerre, ayant chacun son épée à la hanche à cause des frayeurs de la nuit.
Le verset 7 répond à la question de savoir qui est celle qui monte du désert (verset 6). La réponse n’est pas ‘l’épouse’, mais le « lit, celui de Salomon ». Nous voyons ici le repos de Salomon. Ce repos est très différent de celui du verset 1. Là, c’est la facilité. Ici, c’est le repos ou la paix de Salomon, qui est devenu la part de l’épouse. Salomon est le roi de paix. Cette scène montre que l’épouse a trouvé la paix dans l’époux.
Ainsi, en tant que croyants du Nouveau Testament, notre conscience peut trouver la paix en présence de Dieu grâce à l’œuvre du véritable Prince de paix, le Seigneur Jésus. Par la foi en Lui, nous avons la paix avec Dieu (Rom 5:1). Dans ce repos, nous pouvons savoir que nous sommes aimés ou agréables à Dieu dans le Bien-aimé (Éph 1:6). Nous voyons une image similaire à celle de l’épouse dans le lit, c’est-à-dire un palanquin, de Salomon dans les deux tables de pierre dans l’arche (Deu 10:1-5). Cette deuxième paire de tables de pierre représente aussi les croyants, et l’arche représente Christ.
Le palanquin de Salomon dans lequel il transporte son épouse représente le repos de sa victoire. Dans ce repos, l’épouse est unie à lui. Il la porte dans ce repos. Il veille aussi à ce que ce repos soit protégé pour elle. Cela n’est pas fait par 60 soldats quelconques, mais par « 60 hommes forts », qui ont en outre été choisis avec soin « d’entre les hommes forts d’Israël ». Il s’agit d’un corps d’élite. Ils ont prouvé qu’ils savaient faire la guerre. Avec David il s’agit de 30 hommes forts (2Sam 23:8-23), mais Salomon en a 60.
Christ, le vrai Salomon, connaît tous les dangers par lesquels son épouse, la sienne, doit passer. Il la conduit dans ce repos. Nous avons trouvé le repos pour notre cœur et notre conscience en allant à Lui avec nos péchés (Mt 11:28). Il veut aussi nous conduire dans ce repos tout au long de notre vie, dans notre voyage vers Lui. C’est pourquoi Il nous dit que nous devons prendre son joug sur nous. Alors nous trouverons le repos pour nos âmes dans nos activités quotidiennes (Mt 11:29).
Le repos acquis et obtenu par Christ est attaqué par les puissances des ténèbres et doit être défendu (cf. Ésa 27:3). Il confie la responsabilité de la défense à ses siens, en leur fournissant les armes appropriées pour éliminer efficacement l’ennemi. Nous le voyons dans l’image des 60 hommes forts.
Les 60 hommes forts savent tous manier l’épée et l’ont à portée de main (verset 8). Nous pouvons voir dans ces hommes forts une image des croyants qui, dans la pratique de la vie, protègent et gardent les vérités de la foi. Chaque croyant est appelé à être un tel homme fort. Il est de notre responsabilité de protéger ce que Dieu nous a donné dans sa Parole. Nous sommes tous appelés « à combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jud 1:3).
Pour cela, chaque croyant reçoit « l’armure complète de Dieu », qu’il doit ‘revêtir’ et ‘prendre’ (Éph 6:11-18). Cela comprend aussi « l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu » (Éph 6:17b ; Héb 4:12). Elle permet par exemple de réfuter une fausse doctrine concernant le repos que le Seigneur Jésus offre, selon laquelle ce repos peut être obtenu en gardant la loi. Il s’agit de connaître la parole de Dieu, afin de devenir habiles à l’utiliser comme arme de défense.
L’épée est ici utilisée pour nous défendre « contre les frayeurs de la nuit ». La nuit est dangereuse. Elle représente les ténèbres spirituelles dans lesquelles nous vivons. Mais « la nuit est très avancée et le jour s’est approché » (Rom 13:12). Le jour se lève quand le Seigneur Jésus revient sur la terre. En même temps, nous voyons aussi que les ténèbres s’épaississent. La tromperie s’intensifie et Satan fait tout son possible pour nous empêcher de suivre le Seigneur.
Ce n’est qu’en nous attachant à la parole de Dieu, en tenant fermement cette épée dans notre main ou à portée de main, à la hanche, que nous garderons notre paix et notre repos spirituelles. Le Seigneur Jésus nous en donne l’exemple lorsque Satan le tente dans le désert (Mt 4:1-11). Il utilise alors la parole de Dieu comme une arme et vainc ainsi Satan, qui finit par s’en aller. Si nous nous égarons de la Parole, nous perdons notre paix. C’est pourquoi il est important que nous lisions et étudions la parole de Dieu.
9 - 10 Le palanquin de Salomon
9 Le roi Salomon s’est fait un palanquin de bois du Liban. 10 Il a fait ses colonnes d’argent, son dossier d’or, son siège de pourpre, son intérieur pavé d’amour par les filles de Jérusalem.
Le regard de l’épouse se tourne maintenant vers l’époux. Il s’est fait un palanquin (verset 9), mais il l’utilise pour transporter et protéger son épouse. Tout ce qui est dit du palanquin parle de la personne qui l’a faite. L’épouse dans le palanquin est ainsi constamment rappelée à lui pendant le voyage à travers la nuit. C’est également une démonstration à l’ennemi que rien ne peut l’arrêter. Il est le puissant et invincible prince de paix.
Le palanquin parle du Seigneur Jésus qui est porté par les croyants et en qui les croyants se savent en sécurité et protégés. Ce qu’Il est pour les siens se voit dans les matériaux. Mais tout n’est pas visible aux yeux des hommes, car ce qui est à l’intérieur n’est vu que par Dieu.
La première chose qui est mentionnée et vue dans le palanquin est le bois durable du Liban. Ce bois est solide, durable et incassable. Le bois pousse de la terre et est souvent dans l’Écriture une image du Seigneur Jésus en tant qu’Homme. Il est « le fruit de la terre » (Ésa 4:2 ; 53:2a ; cf. Lc 23:31). C’est ainsi que les hommes L’ont vu et c’est ainsi que les croyants Le connaissent.
Le Seigneur Jésus connaît les dangers de la vie sur la terre par expérience, car Il a été Homme sur la terre. Il est donc parfaitement capable de nous protéger contre les frayeurs de la nuit (verset 8). Cela vaut aussi pour le reste fidèle pendant les frayeurs de la grande tribulation. Il protège les siens : « Car lui-même a dit : “Je ne te laisserai pas et je ne t’abandonnerai pas” ; de sorte que, pleins de confiance, nous disions : “Le Seigneur est mon aide ; je ne craindrai pas : que me fera l’homme?” » (Héb 13:5b-6). Tels peuvent être les propos du croyant, quelle que soit l’époque à laquelle il vit.
Salomon a fait les colonnes du palanquin d’argent (verset 10). L’argent est une image du prix de la rédemption (Exo 30:14-15 ; cf. 1Pie 1:18-19). Nous nous souvenons alors de ce que le Seigneur Jésus a fait pour nous à la croix. C’est sur cette base que nous sommes amenés dans ce repos et qu’Il nous conduit plus loin.
Le dossier – ou le plancher, comme on peut aussi le traduire – est d’or. Le dossier ou le plancher fait référence à quelque chose sur lequel tu peux t’appuyer, à la capacité de supporter. L’or représente la gloire de Dieu. Nous le voyons dans le Seigneur Jésus qui nous porte et nous soutient. Nous voyons sa gloire dans tout ce qu’Il fait pour nous pendant notre voyage à travers la nuit avec toutes ses frayeurs. Lorsque nous Le voyons dans la gloire de Dieu, ces frayeurs n’ont plus d’emprise sur nous.
Le siège du palanquin est de pourpre. Les rois sont vêtus de pourpre. La pourpre symbolise la dignité royale. Le reste fidèle partage la dignité de son époux, le Messie. Quand Il apparaîtra dans sa dignité royale, le reste apparaîtra avec Lui. Les croyants d’aujourd’hui possèdent aussi cette dignité. Ils sont maintenant un royaume de sacrificateurs et régneront avec Christ dans le royaume de paix (Apo 1:6 ; 5:10 ; 20:6).
Enfin, il est mentionné que « son intérieur » est « pavé d’amour par les filles de Jérusalem ». À l’intérieur, nous voyons l’atmosphère dans laquelle se trouve l’épouse, qui l’entoure. Cette atmosphère est l’amour. Les filles de Jérusalem ont fait cela.
Cela parle de croyants qui aiment tant le Seigneur Jésus, qui vivent tellement pour Lui, que cet amour entoure toute leur vie. Quoi qu’ils fassent, ils le font par amour pour le Seigneur Jésus. Quand tu les croises, tu ne peux pas t’empêcher de ressentir cette atmosphère, de la vivre, de la subir. Lorsque cette atmosphère d’amour est autour de nous, cela signifie que nous montrons ce que nous sommes devenus en Christ. Cela a pour conséquence que nous nous acceptons, nous complétons et nous aidons les uns les autres.
Les filles de Jérusalem, qui aiment aussi l’époux, ont décoré l’intérieur du palanquin avec leur amour. C’est là qu’il repose véritablement. Le Seigneur Jésus est porté par l’amour de tous les siens. À la lumière de l’amour, les autres matériaux prennent leur véritable signification. Dieu n’oublie rien de ce qui a été fait par amour pour Lui et les siens (Héb 6:10).
11 Le couronnement le jour des noces
11 Sortez, filles de Sion, et voyez le roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l’a couronné au jour de ses fiançailles, et au jour de la joie de son cœur.
Les filles de Sion ont revêtu d’amour l’intérieur du palanquin de Salomon. Maintenant, celles qui ont créé cette atmosphère d’amour sont appelées à sortir pour voir « le roi Salomon, avec la couronne ». Celles qui sont guidées par l’amour dans leurs relations avec le Seigneur Jésus et les siens voient sa gloire en tant que Roi couronné. Pour cela, elles doivent « sortir ». C’est l’appel qui résonne aussi aujourd’hui dans une chrétienté endormie : « Voici l’époux ; sortez à sa rencontre ! » (Mt 25:6b ; cf. Éph 5:14).
L’amour va plus loin que le simple fait d’être occupé pour Lui. Marthe sert le Seigneur par amour, et le Seigneur l’apprécie aussi. Mais si cela se limite au service, le travail devient plus important que la personne pour qui il est accompli. Il doit venir un moment où nous ‘sortons’ de nos occupations pour Le rencontrer, pour Le voir et L’admirer dans sa gloire.
La couronne que porte Salomon a été placée sur sa tête par « sa mère ». « Sa mère » est une image d’Israël. Elle fait référence à ce que le reste fidèle fera avec le Messie quand Il viendra à eux après le temps de la grande tribulation. Il Le reconnaîtra comme leur Roi et Lui mettra ainsi la couronne sur la tête. Cela reflète leur lien avec Lui. Il est leur Roi et leur Seigneur devant qui ils s’inclinent avec adoration : « Et le roi désirera ta beauté, car il est ton seigneur : adore-le ! » (Psa 45:12).
En même temps, Il est leur époux. Il est couronné « au jour de ses fiançailles » ou, selon la traduction néerlandaise de la Bible, « au jour de ses noces ». Les noces font référence à l’union du Seigneur Jésus en tant que Messie avec le reste, ou mieux, avec la ville de Jérusalem en tant qu’épouse. Les noces nous renvoient à l’amour entre l’époux et l’épouse. Outre une relation d’autorité, il existe aussi une relation d’amour. Son amour s’étend à son épouse terrestre. Ce n’est alors plus l’aspect ‘être occupé’ pour Lui qui est au premier plan, mais être là pour Lui. Nous le voyons dans la dernière ligne du verset. Il s’agit de « la joie de Son cœur ».
Quand le Seigneur Jésus aura introduit son épouse terrestre dans son royaume et qu’elle partage son repos, son cœur sera rempli de joie. Après la joie pour Israël à cause du salut qu’Il a accompli, grâce auquel Il est leur Roi au milieu d’eux (Soph 3:14-17a), nous lisons : « Il se réjouira avec joie à ton sujet : il se reposera dans son amour, il s’égaiera en toi avec chant de triomphe » (Soph 3:17b).
Il en est de même pour notre relation avec le Seigneur Jésus. Sur la terre, sa royauté a été méprisée par les hommes, qui L’ont couronné d’une couronne d’épines (Mt 27:29). Mais nous reconnaissons que Dieu L’a couronné de gloire et d’honneur (Héb 2:9). Notre reconnaissance de son couronnement peut être considérée comme le couronnement que nous accomplissons. Nous nous inclinons profondément devant Lui et soumettons toute notre vie à son autorité.
Nous Lui donnons sa couronne et L’honorons comme notre Seigneur lorsque nous Lui consacrons notre vie dans tous les domaines. C’est ainsi en tant que père, mère, enfant, dans la société et en tant que membre de l’église de Dieu avec la tâche qu’Il nous a confiée. ‘Le jour de son couronnement’, le jour où nous Le couronnons, est pour nous chaque jour que nous vivons avec notre cœur tourné vers Lui. Alors, nous ne serons pas occupés en premier lieu par ce que nous pouvons faire pour Lui, mais par « la joie de son cœur ».
« Fixant les yeux sur Jésus, le chef de la foi et celui qui la mène à l’accomplissement, lui qui, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix » (Héb 12:2a). En accomplissant son œuvre sur la terre, jusqu’à la terrible souffrance à la croix, Il a regardé au-delà de cette œuvre vers la joie. Cette joie consiste à voir la grande multitude des rachetés qu’Il a achetés pour Dieu par son œuvre (Apo 5:9). Parmi eux se trouve aussi son épouse céleste, les croyants de l’église.
Il « s’est livré lui-même » pour la posséder (Éph 5:25). Il se réjouira d’elle avec joie pour l’éternité. Il l’a gardée à l’esprit pendant l’accomplissement de son œuvre. Elle est cette « perle de très grand prix » pour laquelle Il a tout abandonné afin de la posséder (Mt 13:45-46). Elle Lui appartient déjà maintenant, mais elle est encore en chemin vers Lui. Quand elle sera avec Lui, les désirs de son cœur seront pleinement comblés.
Attendons-nous sa venue avec impatience à cause de la joie que cela signifie pour Lui ?