Cantique des Cantiques

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Cantique des Cantiques 1

Le langage de l'amour le plus élevé

1 Le cantique des cantiques, qui est de Salomon 2 Un amour meilleur que le vin 3 Un parfum répandu 4 Amenée dans les chambres 5 Sombre, mais charmante 6 Responsabilité et échec 7 Où fais-tu paître ton troupeau ? 8 Sors sur les traces du troupeau 9 Une jument attelée aux chars du Pharaon 10 Les joues et le cou de l’épouse 11 Ornements pour l’épouse 12 Le nard de l’épouse 13 Un bouquet de myrrhe 14 Une grappe de henné 15 Tu es belle, mon amie 16 Tu es beau, mon bien-aimé 17 Cèdres et cyprès

1 Le cantique des cantiques, qui est de Salomon

1 Le cantique des cantiques, qui est de Salomon.

Le premier verset du livre indique que ce livre a été écrit par Salomon. Salomon a écrit d’autres cantiques. Nous lisons même que « ses cantiques furent [au nombre] de 1005 » (1Roi 5:12). À notre connaissance, aucun de ces cantiques – à l’exception peut-être du Psaume 72 – ne figure dans la Bible. Mais dans le Cantique des cantiques, nous avons un long cantique de lui dans la Bible.

Ce n’est pas n’importe quel cantique, un cantique dont on pourrait simplement dire qu’il est très beau. Non, c’est « le cantique des cantiques », le cantique suprême, celui qui surpasse tous les autres cantiques. Dans ce chant, Celui qui possède le plus grand amour que le monde ait jamais connu chante l’amour le plus ardent qui ait jamais été manifesté. Nous entendons dans ce cantique la voix du Seigneur Jésus qui parle au cœur de son épouse.

Ce cantique est si important pour Dieu qu’Il l’a inclus dans sa Parole. Son intention est que nous lisions ce cantique avec la plus grande attention afin d’apprendre à connaître les sentiments de son amour pour son peuple. Si, à travers ce cantique, nous comprenons ces sentiments avec notre cœur, ce cantique nous aidera à exprimer notre amour pour Lui.

2 Un amour meilleur que le vin

2 Qu’il m’embrasse des baisers de sa bouche ! car tes amours sont meilleures que le vin.

Le cantique commence soudainement. Sans aucune introduction, nous entendons soudainement la jeune fille, l’épouse, exprimer son désir pour l’amour d’époux. Elle va droit au but, tant elle est remplie de son amour. Elle connaît cet amour : ce sont des amours meilleures que le vin.

La jeune fille ne dit pas de qui elle parle, qui remplit son cœur. Elle parle d’abord en général, « il », sans s’adresser à quelqu’un en particulier. Elle aspire aux expressions d’amour intimes de l’époux. Le baiser est l’expression d’un amour profond et personnel (cf. 1Sam 20:41). Ainsi, l’épouse aspire à l’affection de l’époux.

Personne ne peut embrasser deux personnes en même temps. Un baiser est une expression destinée à une seule personne. C’est l’expression d’un amour personnel et intime. Ce désir va bien au-delà du simple désir d’une preuve d’amour. Pour nous, c’est le point de départ d’une véritable croissance spirituelle. Si ce grand désir de l’amour du Seigneur Jésus n’est pas présent, nous ne comprendrons pas le sens de ce cantique de Salomon.

Dans le sens prophétique, nous voyons chez le reste fidèle d’Israël cette attitude d’intense désir de déclarations d’amour du Messie, l’époux. La question du reste fidèle, l’épouse, est toujours de savoir s’Il l’acceptera. Elle lui parle, mais plus souvent de Lui à d’autres. L’époux, Lui, ne s’adresse qu’à elle. Nous verrons comment Il veut la convaincre de son amour pour elle.

En lisant le Cantique des cantiques, nous remarquons que l’épouse est constamment en quête de confirmation. Elle ne doute pas de son amour, mais de son amour pour elle. Elle désire ardemment des preuves d’amour de la part de l’époux, qui lui donneront l’assurance qu’il l’a acceptée. Nous voyons dans son désir une incertitude que nous retrouvons souvent dans les Psaumes. Il n’y a pas encore de relation établie et durable. Il y a encore des doutes. Parfois, nous l’entendons dire qu’elle sait qu’elle est aimée, mais peu après, les doutes reviennent.

La certitude de la foi, la certitude du pardon des péchés et de l’acceptation par Dieu ne seront connues et appréciées par le reste fidèle que lorsqu’ils verront le Seigneur Jésus lors de son retour sur la terre. Alors, Il les délivrera de tous leurs doutes et leur montrera son amour d’une manière parfaite, dont ils pourront jouir dans le royaume millénaire de paix à venir.

L’église du Nouveau Testament dans son ensemble, et aussi les croyants individuels de l’église, ne se trouvent pas dans une telle relation d’incertitude vis-à-vis de Christ. Pour l’église et les croyants individuels, la question de savoir s’Il les acceptera ne se pose pas, car ils savent qu’ils sont acceptés. Ils se reposent dans l’œuvre accomplie une fois pour toutes par Lui à Golgotha. Le reste fidèle devra encore en être convaincu.

Pourtant, un croyant peut aussi vivre dans l’incertitude à notre époque lorsqu’il s’agit de savoir si ses péchés sont pardonnés et s’il est un enfant de Dieu. C’est le cas lorsque la loi est prise comme norme pour la vie chrétienne. La loi ne peut être accomplie par aucun homme, même si l’on essaie – comme on le dit – de la faire par gratitude. C’est peut-être le cas dans la vie de l’un des lecteurs. Quiconque a véritablement confessé ses péchés et croit en la parole de Dieu selon laquelle Il pardonne les péchés de tous ceux qui les confessent (1Jn 1:9), peut être certain d’être un enfant de Dieu. Il n’y a alors aucun doute.

Dans la deuxième ligne, l’épouse s’adresse à l’époux. Elle a fait l’expérience des expressions d’amour de l’époux. Ses manifestations d’amour surpassent toutes les joies terrestres, dont le vin est une image (Jug 9:13 ; Psa 104:15). Elle aspire à cet amour excellent, car les joies terrestres ne peuvent rivaliser avec son amour (cf. Psa 4:8).

Pour cette épouse, l’amour de son époux était meilleur que le vin. Cela montre que dans nos relations, ces expressions d’amour éclipsent tout ce qui peut s’acheter avec de l’argent sur la terre. Il y avait un homme dont la femme l’avait quitté. Elle ne supportait plus de vivre avec lui. Il s’était écrié vers le Seigneur. En racontant cela, il dit : ‘Je ne sais pas ce que j’ai fait de mal. Je lui ai donné tout ce qu’elle voulait.’ En réponse, il lui fut dit qu’il y a plus que de donner à quelqu’un tout ce qu’il ou elle veut. Il est important que nous atteignions le cœur. Tu ne peux pas acheter l’amour, tu ne peux pas montrer ton amour uniquement par des cadeaux. Quand je reçois quelque chose, le cœur doit être visible. Dans ce cas l’amour est vraiment meilleur que le vin. Dans ce cas il y a une joie intérieure.

Celui qui a goûté à la bonté de l’Éternel (1Pie 2:3 ; Psa 34:9) sait qu’il n’y a rien de meilleur et voudra en profiter davantage. L’amour du Seigneur Jésus « surpasse toute connaissance » (Éph 3:19). Celui qui désire davantage les joies terrestres que son amour n’a pas encore compris et apprécié son amour.

Dans nos relations avec nos frères et sœurs, les preuves d’amour sont aussi importantes. Mais nous devons garder à l’esprit que cela doit se faire d’une manière différente de celle qui prévaut dans le mariage et dans la famille. Il y a des frères et sœurs qui ont soif d’une preuve d’amour, afin de sentir qu’on se soucie d’eux, qu’on leur prête attention, qu’on les apprécie pour ce qu’ils sont.

De nos jours, les utilisateurs des moyens de communication modernes peuvent aussi exprimer leurs sentiments ou y réagir par certains signes. Cela représente un piège, surtout pour les jeunes croyants. Ne te laisse pas entraîner à envoyer ou à répondre à des messages qui attisent les sentiments. De tels messages dépassent les limites fixées par Dieu. Garde tes expressions d’amour pour celui ou celle que le Seigneur veut te donner ou t’a donné. Les expressions d’amour doivent toujours avoir lieu comme Dieu l’a voulu. Dans le mariage et dans la famille, cela se fait de manière intime et tendre ; dans les relations entre frères et sœurs, jeunes et vieux, cela se fait de manière saine et intègre, sans arrière-pensées.

3 Un parfum répandu

3 Tes parfums* sont d’agréable odeur ; ton nom est un parfum répandu ; c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment.

* « Des huiles [d’onction] » selon la traduction néerlandaise de la Bible ; cette traduction est suivie dans l’explication et l’application.

L’épouse parle ensuite des huiles d’onction dont l’époux l’a ointe. Elle les a senties. Elle trouve l’odeur très agréable ; il est pour ainsi dire encore dans son nez. Son amour, qui est meilleur que le vin, est entouré de l’odeur d’un mélange d’huiles d’onction. Le vin, image de la joie terrestre, est remplacé par l’odeur de l’huile. L’huile d’onction parle du Saint Esprit (1Jn 2:20,27).

L’œuvre du Saint Esprit s’est manifestée de manière parfaite dans le Seigneur Jésus, dont nous lisons que « Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec lui» (Act 10:38). Il répandait autour de Lui une odeur agréable dans tout ce qu’il disait et faisait.

Le fruit de l’Esprit se compose de neuf éléments (Gal 5:22-23a). Ces éléments ensemble sont comme ce mélange d’huiles d’onction. Lorsque nous lisons dans les Évangiles comment le Seigneur Jésus a marché sur la terre, nous voyons dans toute son action tous les aspects du fruit de l’Esprit. Chaque élément s’exprime de manière parfaite et en parfaite harmonie avec les autres éléments dans tout ce qu’Il dit et fait. Pour tous ceux qui connaissent et jouissent de son amour, chaque verset des Évangiles répand une odeur plein et agréable de Lui.

Le Père connaît et jouit d’une manière parfaite de la composition de cette huile d’onction, qui est le fruit de l’Esprit, dans la vie de Son Fils. Nous ne pouvons en sentir ou en percevoir la délicieuse odeur que par fragments, car « nous connaissons en partie » (1Cor 13:9a), c’est-à-dire petit à petit. Il ne nous est pas possible de comprendre pleinement, dans toute sa profondeur, la gloire du Seigneur Jésus, car il est écrit : « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Mt 11:27a).

Le mystère de sa personne, qui est à la fois Dieu parfait et Homme parfait, nous reste caché. Nous ne devons pas non plus essayer de le comprendre (cf. Exo 30:31-33). Mais nous pouvons être impressionnés par la perfection de ses différentes parties, tout en admirant tout ce qu’Il nous a révélé de Lui-même.

Le Seigneur Jésus est l’Oint. Tout ce qui émane de Lui, toutes les huiles répandent une odeur agréable, tant pour Dieu que pour les hommes. Les hommes ne répandent pas cette odeur (Jér 48:11). Un seul mot mal placé ou une remarque déplacée peut immédiatement gâcher l’atmosphère. Cela n’a jamais été le cas avec le Seigneur Jésus. Le péché est une odeur de mort. L’odeur de Christ dans l’évangile conduit à la vie ou à la mort (2Cor 2:15-16a). Quelle odeur répandons-nous ?

L’épouse dit ensuite : « Ton nom est une huile [d’onction] répandue ». N’est-ce pas magnifique ? Si je cite le nom d’un animal, par exemple celui d’un lion, ce n’est pas simplement un nom. En prononçant ce nom, l’image du roi des animaux apparaît à notre esprit. Lorsque nous pensons au nom du Seigneur Jésus, quelle image apparaît à notre esprit ? Son nom est une huile qui est répandue, qui se répand et recouvre toute la surface. Nous pouvons imaginer qu’une odeur agréable flotte au-dessus de toute cette surface. Ainsi, la connaissance du nom du Seigneur Jésus couvrira la terre, chacun connaissant, appréciant et admirant un ou plusieurs aspects différents de ce nom.

Le fait de répandre rappelle aussi le don de sa vie, qu’Il a répandue dans la mort. C’est ce qui rend son nom si grand. Le fait de prononcer le nom « Jésus », le nom qu’Il a reçu à sa naissance, répand comme une odeur le message qu’Il est venu pour sauver son peuple de ses péchés (Mt 1:21). C’est ce nom devant lequel tout genou se pliera un jour (Php 2:10). Pour nous aider à apprécier davantage l’odeur de ce nom, Ésaïe verse comme un ‘courant d’huile’ certains de ses noms qui dégagent une odeur agréable : « Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, […] ; on l’appellera : Merveilleux, Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix » (Ésa 9:5).

Son nom est « Merveilleux ». Qui peut comprendre qui Il est en tant que Dieu et Homme en une seule personne ? Son nom est ensuite « Conseiller », car en Lui se trouvent le conseil et la sagesse. Il sait ce qu’Il fait, Il sait ce qui doit être fait. Il connaît notre vie. Si nous avons des questions et des problèmes, nous pouvons Lui demander conseil et Il nous le donnera (Psa 32:8). Son nom est aussi « Dieu fort ». Il ne se contente pas de nous dire ce que nous devons faire, Il ne se contente pas de nous montrer le chemin à suivre, mais Il nous aide aussi à suivre son conseil. Il supervise tout, car Il est le « Père éternel ». Son but est de nous donner la paix, car Il est le « Prince de paix ».

Ces noms – et il y en a tant d’autres dans l’Écriture, chacun avec son odeur particulier – ne dégagent-ils pas, quand nous y réfléchissons, une odeur agréable, une odeur en qui nous voulons vivre comme dans une atmosphère pure ? Si nous vivons dans cette odeur, elle s’imprégnera spirituellement dans nos « vêtements », c’est-à-dire dans notre comportement. Tout notre être en sera imprégné. Alors, les gens autour de nous sentiront aussi cette odeur. Le croyant, mais charnel Jacob, était entouré de l’odeur des champs. Cela venait du fait qu’il avait revêtu les vêtements d’Ésaü (Gen 27:15-16,27). Si nous nous comportons comme le monde, l’odeur du monde nous entoure. Cela ne doit pas être ainsi.

Le nom de l’époux est tout amour pour l’épouse. Mais elle est également consciente que la valeur de ce nom attire aussi l’amour des autres. Elle parle des « jeunes filles » qui l’aiment aussi pour la même raison qu’elle. Dans l’application prophétique, nous pouvons penser ici aux villes de Juda qui, tout comme Jérusalem, aimeront le Messie.

La leçon pour nous est que nous devons être conscients que notre amour pour le Seigneur Jésus est aussi partagé par d’autres. L’amour se réjouit de l’objet de l’amour et se réjouit lorsque d’autres partagent aussi cet amour. Le mot « filles » est aussi traduit par « vierges ». Il désigne les femmes et les hommes qui se conservent pur du monde afin de vivre uniquement pour le Seigneur Jésus (Apo 14:1-5 ; cf. 2Cor 11:2 ; Jac 4:4). Ils le veulent parce qu’ils L’aiment.

4 Amenée dans les chambres

4 Tire-moi : nous courrons après toi. – Le roi m’a amenée dans ses chambres. – Nous nous égaierons, et nous nous réjouirons en toi ; nous nous souviendrons de tes amours plus que du vin. Elles t’aiment avec droiture.

Son amour attire nos cœurs vers Lui. Plus nous sommes occupés de son amour pour nous, plus nous L’aimerons. Il ne sert à rien de se morfondre sur notre manque d’amour pour Lui. Il ne sert à rien d’essayer d’attiser notre amour pour Lui et de le rendre plus ardent. Nous devons au contraire renoncer à nous-mêmes et nous occuper de Lui. Réfléchir à notre lenteur et à notre froideur ne nous aide pas à L’aimer davantage. Si nous remarquons de la lenteur et de la froideur dans notre amour pour Lui, nous devons le confesser et immédiatement après réfléchir à son amour pour nous. Alors nos cœurs se réchaufferont. « Nous, nous aimons parce que lui nous a aimés le premier » (1Jn 4:19).

Nous sentons bien que nous sommes susceptibles de remplacer notre amour pour Lui par d’autres choses. C’est pourquoi nous ressentons aussi le besoin de la prière fervente pour qu’Il nous tire avec Lui. Cette prière est immédiatement suivie du dessein du cœur de courir après Lui. Nous le voyons par exemple dans la vie de Paul. Il se sait saisi par le Seigneur Jésus et dit ensuite qu’il court après Lui (Php 3:12-14).

C’est un désir personnel d’être tiré. Mais le désir de poursuivre est un désir commun, comme nous le lisons ici : « Nous courrons après toi. » Le désir d’une personne d’être ouverte à l’œuvre de l’Esprit de Dieu est le désir de plusieurs personnes. Paul ‘poursuivait’ et ceux qui aiment l’époux « courent ». L’amour connu et expérimenté incite à s’engager au maximum pour Le connaître et être avec Lui.

Lorsque nos yeux et notre cœur sont ainsi fixés sur Lui, nous comprenons que l’initiative vient de Lui. C’est Lui qui doit tirer. Il en est déjà ainsi lors de la conversion. C’est aussi ce que dit le Seigneur Jésus : « Personne ne peut venir à moi, à moins que le Père qui m’a envoyé ne le tire » (Jn 6:44a ; cf. Jér 31:3 ; Osé 11:4). C’est ainsi que nous avons été retirés du pouvoir du monde et des péchés (Gal 1:3b-4). Cela n’enlève rien à la responsabilité qui incombe au pécheur de se convertir, mais ici nous voyons le côté de Dieu.

Il en est de même pour le croyant. Il est appelé à suivre Christ. Celui qui prend cet appel au sérieux ressent également la nécessité que le Seigneur agisse cela en lui. Le fait que l’appel soit réellement pris au sérieux se manifeste par le choix conscient de courir après Lui. L’œuvre vivifiante de l’Esprit en nous et notre engagement en tant que croyants coïncident (cf. Osé 6:1-3).

Lorsque l’épouse a exprimé le désir d’être tirée, suivie par le dessein ferme de courir après l’époux, elle voit déjà devant elle le but final du chemin. Elle sait qu’il l’amènera « dans ses chambres ». Elle s’y voit déjà, avec lui. Ses chambres sont les appartements secrets du roi (Psa 91:1). C’est un lieu d’intimité. Elle l’appelle ici pour la première fois « roi ». La relation d’amour qui l’unit à lui est aussi une relation dans laquelle elle reconnaît qu’il est son seigneur (cf. Psa 45:12).

Il en est de même pour nous. Le Seigneur Jésus doit vraiment être notre Seigneur avant que nous puissions Le connaître comme un époux aimant. Nous savons aussi qu’il est allé dans la maison du Père pour nous y préparer une place. Il reviendra pour nous chercher et nous y amener (Jn 14:1-3), mais par son Esprit, nous sommes déjà unis à Lui.

La conscience de l’amour de son bien-aimé pour elle et la reconnaissance qu’il est son seigneur font jaillir de ses lèvres un appel à la joie et à l’allégresse. Dans une relation d’amour et d’autorité, d’autorité exercée dans un amour parfait, réside la plus grande sécurité possibles. Cela ne peut qu’engendrer la joie et l’allégresse. Il en va de même pour nous dans notre relation avec le Seigneur Jésus. Nous éprouvons une joie profonde parce que nous Le connaissons et L’aimons, et plus encore parce qu’Il nous connaît et nous aime.

Il est l’objet de notre joie, nous nous réjouissons en Lui. La joie sans Lui ou une joie qui a une autre fontaine n’est qu’une gaieté superficielle, qui s’enflamme un instant comme la paille dans le feu et s’éteint ensuite sans avoir donné la moindre chaleur. Christ est la fontaine inépuisable de la joie et de l’allégresse. Il est une fontaine qui ne peut être affectée par quoi que ce soit qui réduirait ou même éliminerait la joie. La joie que l’on trouve en Lui ne peut être influencée par des circonstances changeantes.

Dans la maison du Père, nous boirons continuellement à cette fontaine, nous nous réjouirons éternellement en Lui, d’une manière parfaite et non perturbée. Déjà maintenant, sur la terre, nous pouvons nous réjouir sans cesse (Php 4:4 ; 1Th 5:16). Dans la maison du Père, nous nous souviendrons continuellement, comme nous le faisons déjà ici-bas, de ses « amours ». Nous n’oublierons jamais ces amours qui sont « plus que du vin », c’est-à-dire que la joie que procure son amour surpasse de loin toutes les joies terrestres. Nous parlerons de ces amours avec le Père et le Fils, et entre nous. C’est la communion qui donne la joie parfaite : « Or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et cela, nous vous l’écrivons afin que votre joie soit complète » (1Jn 1:3b-4).

Dans la dernière ligne, l’épouse assure l’époux que les jeunes filles l’aiment « avec droiture » ou « intègre ». Si nous aimons le Seigneur Jésus, c’est avec droiture ou légitimement, car son amour donne toutes les raisons de le faire. Il est aussi important que nos expressions d’amour soient intègres, sans hypocrisie ni arrière-pensées.

Nos expressions d’amour sont faibles. Mais si elles sont intègres, elles sont appréciées par Lui. L’épouse le voit ici chez les jeunes filles et en témoigne à son époux. Avons-nous aussi l’œil pour voir ce qui est fait par amour pour le Seigneur Jésus ? Ou voyons-nous plutôt, le mal dans ce que fait l’autre ? Nous devons apprendre à apprécier ce qui est fait avec intégrité et à l’exprimer aussi comme un encouragement.

5 Sombre, mais charmante

5 Je suis noire, mais je suis agréable, filles de Jérusalem ! comme les tentes de Kédar, comme les tentures de Salomon.

Après avoir été amené dans les chambres du roi dans le verset précédent, l’épouse dit quelque chose sur elle-même. La conscience de cette place privilégiée ne la rend pas hautaine, mais humble. Dans ce qu’elle dit ici, elle s’adresse aux « filles de Jérusalem ». Nous entendrons parler d’elles plus souvent. Nous verrons que les filles de Jérusalem désignent aussi les croyants qui aiment certes Christ, mais qui ne possèdent pas un amour aussi ardent pour Lui que l’épouse. Ils ne sont pas non plus capables de bien comprendre la relation que l’épouse entretient avec lui, précisément parce qu’ils n’ont pas cet amour ardent et ne connaissent pas cette relation intime. C’est comme si l’épouse se justifiait devant elles au sujet de sa relation avec l’époux et leur expliquait qui elle est pour lui.

Elle dit qu’elle est « noire » (cf. Lam 4:7-8). Elle dit ainsi qu’elle est consciente de ce qu’elle est par nature. C’est un aspect important de notre relation avec le Seigneur Jésus. Lorsque nous parlons de la relation d’amour que nous avons avec le Seigneur Jésus, nous devons en même temps être profondément conscients que nous sommes « noire », c’est-à-dire pécheurs, en nous-mêmes. Le péché est encore en nous. « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous » (1Jn 1:8). Cela ne nous rend pas abattus ou découragés, mais la reconnaissance de ce fait fixera notre regard sur le Seigneur Jésus, qui, par son œuvre à la croix, a détruit la puissance du péché pour tous ceux qui croient (Rom 6:6).

L’épouse ajoute immédiatement qu’elle est « agréable ». Elle l’est aux yeux de l’époux. Elle le sait, même si elle cherche une confirmation. Nous pouvons savoir que, par la repentance et la confession, nous avons le pardon de nos péchés. Mais au-delà de cela, nous pouvons aussi savoir que Dieu « nous a rendus agréables dans le Bien-aimé » (Éph 1:6).

Pourtant, nous pouvons avoir des moments ou parfois des périodes dans notre vie où cette conscience n’est pas si vivante, où nos sentiments de gratitude s’estompent. Non pas que nous ayons perdu notre certitude dans la foi. Non, mais le danger existe que notre certitude nous rende quelque peu indifférents. Nous le savons si bien que cela ne nous étonne plus et que nous ne nous émerveillons plus de ce que le Seigneur Jésus a fait avec nous et pour nous, ni de la façon dont Dieu nous voit maintenant. Le premier feu de l’amour pour le Seigneur Jésus s’est éteint.

Quand l’épouse dit : « Je suis noire », cela exprime une conviction profonde que chaque enfant de Dieu doit avoir. Les paroles qui suivent immédiatement, « mais je suis agréable », n’enlèvent rien à cette conviction, mais ne font que rendre plus grand la merveille d’être agréable. Cela signifie pour nous la conscience que Dieu nous regarde en son Fils et que nous sommes enfants de Dieu.

Si nous comprenons ces deux aspects de tout notre cœur, nous resterons ardents dans notre amour pour le Seigneur Jésus. Si nous oublions l’un des deux aspects ou si nous mettons un accent disproportionné sur l’un des deux, notre vie de foi perdra sa stabilité. Nous tomberons alors, selon notre caractère, dans le légalisme d’une part, ou dans la liberté charnelle et même dans le libéralisme d’autre part.

L’épouse utilise ensuite deux comparaisons qui illustrent ce qu’elle vient de dire d’elle-même. Elle est « comme les tentes de Kédar » et aussi « comme les tentures de Salomon ». Kédar est une région située en dehors d’Israël. Elle désigne un lieu qui n’est pas sous la bénédiction de Dieu. Le reste fidèle qui, dans l’avenir, pendant la grande tribulation, sera chassé du pays et s’enfuira à l’étranger, se lamentera : « Malheur à moi [...], que je demeure avec les tentes de Kédar ! » (Psa 120:5). Les tentes de Kédar sont noires. C’est ainsi que nous vivons aussi sur la terre, dans un monde qui est dans le mal, où règne le noir du péché. Le noir de notre nature pécheresse en fait partie. Mais par la foi, nous pouvons savoir que le péché en nous a été jugé par le jugement que Christ a subi à la croix.

En conséquence, nous sommes revêtus de la justice de Dieu en Christ. Nous le voyons dans la deuxième comparaison, celle des « tentures de Salomon ». Nous pouvons penser ici aux rideaux d’un blanc éclatant dans le palais de Salomon. Nous pouvons savoir que nous avons revêtu Christ et que, en Lui, nous sommes devenus agréables à Dieu.

Si nous réfléchissons à ce que nous étions et à ce que nous sommes devenus, nous dirons avec le psalmiste : « Celui qui, dans notre bas état, s’est souvenu de nous », pour ensuite nous réjouir : « Car sa bonté demeure à toujours » (Psa 136:23). Nous ne le devons qu’à sa bonté. Il en sera alors de nous comme de Marie, qui disait, lorsqu’on lui annonça qu’elle serait la mère du Seigneur Jésus : « Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit s’est réjoui en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a regardé l’humble état de son esclave » (Lc 1:46-48a).

Tout comme la jeune fille insignifiante de Sulam, la petite bergère, est devenue l’objet de l’amour du grand roi Salomon, il en est de même pour nous. Nous étions par nature des créatures corrompues, perdues, sans valeur et rebelles, mais nous sommes maintenant unis de la manière la plus intime au Dieu tout-puissant, le Fils éternel. Nous sommes les objets de son amour et nous partageons les conséquences de son œuvre. Nous partageons la place qu’Il occupe dans les cieux et nous participerons à son gouvernement sur les cieux et la terre. Plus nous y réfléchissons et mieux nous nous connaissons, n’est-ce pas une merveille de plus en plus grande ?

Il y a encore une remarque pratique à faire sur le fait qu’il existe une relation d’amour entre une jeune fille de la campagne et un puissant souverain. Il y a une énorme différence entre Salomon et l’épouse en termes d’éducation, de sagesse et de richesse. Pourtant, ils sont attirés l’un vers l’autre et se désirent. Il peut en être de même aujourd’hui, où deux jeunes gens sont amenés l’un vers l’autre par le Seigneur, bien qu’il y ait entre eux de grandes différences sociales et intellectuelles. La question est de savoir s’il s’agit d’un véritable amour, car le véritable amour transcende et surmonte de telles différences. Un sentiment d’amour, d’engouement, n’est pas une base suffisante. Il s’agit de l’amour divin, car seul l’amour divin peut renoncer à des choses qui, dans d’autres cas, constitueraient un obstacle.

6 Responsabilité et échec

6 Ne me regardez pas, parce que je suis noire, parce que le soleil m’a regardée : les fils de ma mère se sont irrités contre moi, ils m’ont mise à garder les vignes ; ma vigne qui est à moi, je ne l’ai pas gardée.

Ce que l’épouse dit dans le verset précédent au sujet de sa peau noire, elle le dit à partir de ses propres sentiments à ce sujet. Cela implique la reconnaissance qu’elle est elle-même pécheresse. C’est une prise de conscience importante. Dans ce verset, elle parle à nouveau de sa peau foncée, mais cette fois-ci, elle le fait devant les autres. Elle dit que les autres ne doivent pas la regarder parce qu’elle est noire. Sa franchise au sujet de son passé ne doit pas conduire à la mépriser. Elle ne peut rien faire contre sa peau noire, car elle est due aux rayons brûlants du soleil. Elle y a été exposée parce que ses frères l’ont forcée à garder les vignes. Elle demande compréhension et acceptation malgré ce qu’elle est.

Une leçon pour nous est que nous ne devons pas mépriser les autres lorsqu’ils ont révélé quelque chose de leur passé. C’est encore pire lorsque nous reprochons à quelqu’un d’être une mauvaise personne alors qu’il a montré du repentir et confessé ses péchés. Nous devons alors nous regarder les uns les autres comme le Seigneur Jésus nous regarde. Nous savons que nous sommes aussi noirs et pécheurs. Il peut arriver que cette noirceur redevienne visible parce que quelqu’un pèche. Nous devons alors en parler, non pas avec les autres, mais avec la personne concernée.

Il s’agit ici de rappeler à quelqu’un, de manière subtile ou peut-être grossière, son passé parce qu’il nous dérange. Nous ne vivons alors pas en communion avec le Seigneur Jésus, conscients de notre propre péché. Si nous oublions ce que le Seigneur Jésus a fait pour nous à la croix, nous oublions aussi qu’Il l’a fait pour cette personne. Nous pouvons et devons dire de nous-mêmes que nous sommes le premier des pécheurs, comme l’a fait Paul (1Tim 1:15).

Il ne s’agit pas de mesurer le nombre ou la gravité des péchés, mais d’avoir conscience de son propre mal. Personne ne connaît mieux que moi tous mes nombreux et sales péchés, n’est-ce pas ? Si nous en sommes convaincus, Satan n’aura pas l’occasion de nous priver de notre paix en nous rappelant les péchés que nous avons commis.

Il y avait un homme qui avait du mal à accepter que ses péchés aient été effacés. Il ne cessait de fixer son regard sur son état de péché. Satan avait réussi à le séduire en lui rappelant sans cesse ses péchés. Il pensait toujours : ‘Je suis si mauvais. Mes péchés sont si grands.’ Il en parla un jour à un évangéliste. Celui-ci a disait à cet homme, qui était vraiment en proie à un grand trouble de conscience : ‘Nous avons un grand Dieu, « car il pardonne abondamment » (Ésa 55:7). ‘Il jette tous nos péchés derrière son dos’ (Ésa 38:17). ‘Oui’, répondit l’homme, ‘mais quand Il se retourne, Il les voit à nouveau.’

L’évangéliste lui fit alors remarquer que la Bible dit aussi qu’Il jette tous les péchés « dans les profondeurs de la mer » (Mic 7:19). ‘Oui, répondit l’homme, mais il est aussi écrit dans l’Écriture qu’un jour viendra où la mer s’asséchera. Et alors, Il verra à nouveau les péchés.’ L’évangéliste disait : ‘Mais il est aussi écrit que Dieu ne se souvient plus des péchés’ (Héb 8:12). L’homme se rendit alors vaincu et trouva la paix.

Il est merveilleux de savoir que Dieu ne se souvienne plus des péchés. Cela ne vaut bien sûr que s’ils ont été confessés avec un repentir sincère devant Lui. Si nous oublions quelque chose, c’est une faiblesse, une limitation de notre capacité à nous souvenir. Nous pouvons dire de quelque chose : ‘Maintenant, je n’y pense plus’, mais au moment même où nous le disons, nous y pensons très consciemment. Mais Dieu ne peut plus penser consciemment à quelque chose, de sorte qu’Il ne se souvient plus des péchés et ne nous les reproche plus, car ils ont disparu.

Nous pouvons donc dire ce qui suit :
1. Dieu ne nous reproche plus nos péchés, car Il n’y pense plus.
2. Satan n’a aucun droit de nous rappeler nos péchés et de troubler notre conscience, car nos péchés n’existent plus devant Dieu.
3. Compte tenu de ces deux faits, nous ne devons pas rappeler à un enfant de Dieu son passé, car tout a été réglé par Dieu sur la base de l’œuvre de son Fils à la croix.

Après avoir demandé à ne pas être blâmée pour sa noirceur, la Sulamithe dit quelque chose sur la façon dont ses frères l’ont traitée. C’est comme si elle motivait ainsi sa demande de ne pas lui reprocher sa noirceur. Cela montre à quel point elle est sensible à son environnement. Elle se sent incomprise, tant par les filles de Jérusalem que par ses frères. Elle a un lien plus étroit avec ses frères qu’avec les filles de Jérusalem. Ce qu’ils lui ont fait lui fait aussi plus mal.

Elle n’appelle pas ses frères ‘les fils de mon père’, mais « les fils de ma mère ». Cela rappelle la position commune, celle de la grâce (Gal 4:26-28). Ils partagent cette position, mais leur pratique est différente. Les frères ne connaissent pas l’évolution que traverse l’épouse.

Elle raconte que ses frères s’étaient irrités contre elle. Elle ne dit pas pourquoi. Il est possible qu’ils aient été jaloux d’elle, leur simple sœur, en raison de sa relation étroite avec le roi Salomon. Nous voyons quelque chose de similaire chez les frères de Joseph, qui étaient aussi jaloux parce que Joseph réjouissait le cœur de Jacob. Les frères de la Sulamithe l’ont renvoyée avec une mission. Ces frères avaient apparemment le pouvoir de le faire. Les frères sont beaucoup plus forts que la jeune fille. Ils l’ont forcée à garder les vignes.

Nous pouvons faire ici une application à nos familles. Dans les familles avec enfants, il peut arriver que certains enfants aient une sorte de pouvoir sur un autre enfant. Il est bon que les parents surveillent la manière dont leurs enfants se comportent les uns avec les autres. S’acceptent-ils mutuellement ou veulent-ils se servir les uns des autres ? Y a-t-il quelqu’un – peut-être l’aîné, le plus fort ou le plus intelligent – qui manipule un autre membre de la famille en abusant de sa supériorité pour lui faire faire quelque chose qui lui profite ?

En tant que parents, il est important que nous veillions à ce que les enfants ne reçoivent leurs instructions que de nous, leurs parents. Les parents sont responsables de ce que font leurs enfants tant qu’ils ne sont pas indépendants et capables de prendre soin d’eux-mêmes.

Ce qui précède est aussi important dans l’église, qui se compose de personnalités plus fortes et plus faibles. Nous devons veiller à ce que les personnalités plus fortes ne dominent pas les plus faibles et ne décident pas ce qu’ils font. C’est pourquoi il est bon de nous demander : comment me comporte-je envers mon frère ou ma sœur ? Est-ce que je les sers vraiment, sans exiger ni même manipuler ?

Les frères ont donc renvoyé leur sœur en lui demandant de garder les vignes. La manière dont elle s’est acquittée de cette tâche n’est pas mentionnée. Elle dit toutefois d’elle-même qu’elle n’a pas gardé sa propre vigne. Nous voyons ici le cas d’une personne contrainte de faire quelque chose et qui, de ce fait, manque à ce qu’elle aurait dû faire en premier lieu. Une obligation imposée de travailler pour autrui peut avoir pour conséquence que l’on oublie la responsabilité de son propre travail.

Appliqué à nos familles, nous pouvons apprendre ici que nous devons donner à nos enfants des tâches qu’ils peuvent accomplir, pour lesquelles ils ont la force et les capacités. Nous tiendrons donc compte de l’âge et des aptitudes d’un enfant lorsque nous lui confierons une tâche. Il en est de même pour l’église. Là aussi, nous devons demander à chacun ce dont il est capable, ce qui correspond à ses talents, sans aller au-delà.

Il peut arriver que nous soyons très occupés – à faire de bonnes choses, bien sûr, selon nous – mais que nos activités se fassent au détriment de notre première responsabilité. Ainsi, les pères doivent être avant tout des pères et non des bourreaux de travail. Ils ne doivent pas laisser la responsabilité de la paternité à leur femme. Les mères doivent être des mères, pas des carriéristes. Il s’agit de fixer les bonnes priorités. Garder sa propre vigne, sa propre famille, doit être la priorité absolue. Notre patron peut nous demander beaucoup, et si nous sommes notre propre patron, nous pouvons nous demander beaucoup. Mais cela ne signifie pas que nous pouvons négliger notre famille.

Quelqu’un a raconté que certains de ses enfants ne suivaient pas le Seigneur. Il a dit qu’il avait traversé une période de sa vie où il était complètement absorbé par son travail. Il rentrait tard le soir, dormait, se levait tôt et repartait. Il voyait à peine ses enfants, tout comme ses enfants le voyaient à peine. C’était justement à une période où ces enfants prenaient des décisions importantes pour leur vie, où ils avaient tant besoin de l’attention de leur père et de discuter avec lui. Il le regrette beaucoup maintenant. Que cela serve d’avertissement à tous ceux qui se reconnaissent cela.

Que signifie garder sa « vigne » ? Cela signifie que nous avons un terrain qui nous a été donné par le Seigneur Jésus pour y travailler pour Lui. Son intention est que nous produisions des fruits pour Lui sur ce terrain. La vigne parle de la joie. Il veut que nous traitions ce qu’Il nous a donné de manière à ce que cela Lui fasse plaisir. Les familles, mais aussi les églises, sont des terrains où nous avons tous une responsabilité. Si nous sommes conscients de cette responsabilité et que nous nous en acquittons aussi, cela réjouira autant le cœur de Dieu que le nôtre.

Il est important que nous gardions ce terrain. Garder signifie que nous avons affaire à un ennemi. Nous devons être constamment sur nos gardes contre ses attaques. Dans le chapitre suivant, nous lisons que des renards cherchent à détruire les vignes, et l’épouse demande : « Prenez-nous les renards, les petits renards » (Can 2:15). Mais ici, il s’agit du fait que nous avons la responsabilité de protéger notre vigne.

7 Où fais-tu paître ton troupeau ?

7 Dis-moi, toi qu’aime mon âme, où tu fais paître [ton troupeau], où tu le fais reposer à midi ; car pourquoi serais-je comme une femme voilée auprès des troupeaux de tes compagnons ?

Maintenant, l’épouse s’adresse à l’époux. Elle s’adresse à lui après avoir échoué dans son travail. C’est ce que le Seigneur veut que nous fassions aussi lorsque nous avons échoué. Nous ne devons pas alors nous apitoyer sur notre sort et perdre courage, mais aller vers Lui. Elle s’adresse à lui comme à quelqu’un qu’elle connaît et qu’elle aime profondément. L’attrait de l’amour est plus grand que le découragement causé par l’échec. Nos échecs ne peuvent jamais être plus grands que l’amour de Christ. Nous devons toujours garder cela à l’esprit.

C’est aussi ce qu’a expérimenté Pierre. Le Seigneur Jésus parle déjà à l’avance de son échec, mais Il ajoute qu’Il a prié pour que sa foi ne défaille pas (Lc 22:31-32). Celui qui aime le Seigneur de tout son cœur est attristé par son propre échec, mais il est aussi convaincu de l’amour du Seigneur qui ne rejette jamais un disciple qui échoue, mais lui donne toujours une nouvelle chance.

L’échec de l’épouse la ramène vers celui qu’elle aime profondément afin d’être à nouveau en sa compagnie. Elle se rend compte qu’elle a besoin de nourriture et de repos. Il est épuisant d’accomplir un travail dans lequel le Seigneur Jésus n’est pas impliqué. Lorsque nous faisons cette expérience, nous ressentons la faim et le désir de repos. Voici l’ordre des choses : d’abord la nourriture, puis le repos (cf. Ézé 34:15). Une brebis affamée ne se reposera pas avant d’avoir trouvé quelque chose pour apaiser sa faim.

Seul le Seigneur Jésus peut nous donner la nourriture qui apaise notre faim spirituelle et nous donne la force de vivre en communion avec Lui et pour Lui. Cette nourriture, c’est Lui-même. Nous nous nourrissons de Lui lorsque nous lisons la parole de Dieu, car elle parle entièrement de Lui (Jn 5:39). Nous trouvons alors aussi le repos pour notre âme. Il est important de commencer la journée avec la nourriture de la parole de Dieu. Ainsi, lorsque midi arrive, lorsque le soleil est au zénith, c’est-à-dire lorsque les circonstances de la vie deviennent difficiles (Mt 13:6,21), nous pouvons continuer notre chemin dans la force de cette nourriture (1Roi 19:5-8).

Voici une application pratique. Si nous avons une pause déjeuner vers midi au travail, que faisons-nous ? Avons-nous la possibilité de lire quelque chose dans la parole de Dieu ? Ou sommes-nous constamment occupés ? Je connais un représentant qui était toujours très occupé. Il devait atteindre son objectif de ventes. C’était son travail. Lorsqu’il avait vu quelques clients et qu’il était l’heure de manger, il se rendait dans un endroit calme pour manger son sandwich. Pendant qu’il mangeait son sandwich, il réfléchissait à la façon dont les entretiens avec les clients s’étaient déroulés le matin et à la manière dont il allait aborder les entretiens suivants, au lieu de se détendre en lisant un passage de la parole de Dieu. Cela ne s’applique pas à tout le monde, ni à chaque pause, mais cherchons-nous au moins à profiter de nos pauses pour le faire, lorsque l’occasion se présente ?

Pour l’épouse, l’important est d’être là où il paît et où il fait reposer le troupeau. Elle recherche une relation personnelle avec lui. C’est un exemple important pour nous. Rien n’est plus important qu’une relation personnelle et vivante avec le Seigneur Jésus. Nous appartenons à son troupeau, nous sommes avec d’autres croyants qui Le suivent aussi, mais nous ne nous fondons pas dans la masse. Si nous cherchons le troupeau, c’est pour être avec Lui. Nous ne suivons pas un groupe et ne tirons pas notre identité de celui-ci, mais nous suivons Celui avec qui chacun de nous a une relation personnelle. Le bon berger connaît chaque brebis de son troupeau par son nom (Jn 10:3).

L’épouse ne veut pas se fondre dans la masse et s’y promener comme une femme voilée. Elle devrait occuper cette place si elle se joignait aux « troupeaux de tes compagnons », qui sont d’autres troupeaux que le sien. Elle dit ainsi que sa relation personnelle avec lui ne peut passer par d’autres. Nous en voyons une illustration dans la chrétienté. Il existe des groupes de personnes qui suivent des chefs humains. Ce sont des chefs qui travaillent certes pour le Seigneur, mais qui rassemblent les brebis autour d’eux-mêmes. Ils prennent la place de ‘médiateur’ entre le peuple de Dieu et Dieu Lui-même. De tels chefs parlent de ‘mon’ église, alors que seul le Seigneur Jésus peut le dire.

Nous ne pouvons grandir spirituellement que si nous avons une relation personnelle avec le Seigneur Jésus. Lorsque nous écoutons la parole de Dieu, qu’est-ce qui nous importe ? Est-ce que nous accordons de l’importance à qui dit les choses et à la manière dont elles sont dites ? Ou sommes-nous vraiment ouverts à ce que Dieu a à nous dire ? Notre critère d’évaluation doit être de savoir si les choses qui sont dites renforcent notre relation avec le Seigneur Jésus. Le prédicateur disparaît, mais Christ demeure.

Nous le voyons avec l’eunuque en Actes 8. Il reçoit l’enseignement de la parole de Dieu de l’évangéliste Philippe et est aussi baptisé par lui. Ensuite, Philippe disparaît. Nous ne lisons pas que l’eunuque est resté triste parce que son docteur était parti, mais au contraire : il s’en est allé dans la joie (Act 8:26-39). Tout prédicateur appelé par le Seigneur à servir avec la parole de Dieu ne souhaite rien d’autre que celui qu’il a pu servir avec la parole de Dieu poursuive son chemin tout joyeux, en communion avec le Seigneur. Nous ne devons pas nous contenter des hommes, quels qu’ils soient, mais seulement du Seigneur. C’est ce que nous pouvons apprendre ici de l’épouse.

8 Sors sur les traces du troupeau

8 Si tu ne le sais pas, ô la plus belle parmi les femmes ! sors sur les traces du troupeau, et fais paître tes chevreaux près des habitations des bergers.

L’époux répond immédiatement à la question de l’épouse, qui lui demande où il fait paître le troupeau. Ses premiers mots sont : « Si tu ne le sais pas. » Il y a là un doux reproche. Il sous-entend qu’elle aurait pu le savoir. Si ce doux reproche pouvait être mal compris par l’épouse et interprété comme un rejet, ses paroles suivantes montrent clairement qu’il n’en est rien. Il l’appelle « la plus belle parmi les femmes ». Cela signifie qu’il lui dit à quel point elle est spéciale pour lui. Même s’il doit lui faire un reproche doux, il apprécie qu’elle lui pose la question.

Le Seigneur Jésus doit aussi parfois nous faire un reproche doux au sujet de choses que nous demandons, mais dont nous aurions dû connaître la réponse (cf. Jn 14:8-9 ; cf. Héb 5:11-14). En même temps, il apprécie que nous venions à Lui avec nos questions et Il y répond. Il ne nous rejette pas.

Nous pouvons appliquer cela à la situation où nos enfants viennent nous poser des questions, même celles dont ils devraient déjà connaître la réponse. Comment réagissons-nous alors ? Réagissons-nous par exemple ainsi : ‘Pourquoi tu me demandes ça, bêta ? Je te l’ai déjà dit, non ?’ Un enfant peut avoir oublié quelque chose. Si c’est le cas, nous ne devons pas nous en prendre à lui.

Nous ne devons pas oublier que nous-mêmes sommes aussi constamment éduqués par l’Éternel. Nous sommes tous à l’école de la vie, parents comme enfants. Nous pouvons en dire autant des jeunes dans l’église. Comment nous, les anciens, les traitons-nous ? Avons-nous la patience d’expliquer certaines choses plus souvent, aussi souvent que nécessaire pour eux ?

L’épouse reçoit pour réponse qu’elle doit sortir sur les traces du troupeau pour voir où il fait paître et se reposer le troupeau. Elle reçoit donc l’ordre de sortir, d’aller dehors pour suivre ces traces. Cela signifie qu’elle se trouvait à un endroit qu’elle devait quitter, où elle n’avait pas sa place. Il y a une distance entre elle et l’époux. Pour le rejoindre, elle doit d’abord quitter l’endroit où elle se trouve. Elle était dans un monde différent de celui où il nourrissait le troupeau. En sortant, elle peut suivre ceux qui lui appartiennent.

Il en va de même pour nous. Si, spirituellement, nous nous trouvons dans un endroit où nous n’avons pas notre place, où le Seigneur Jésus nous manque, où Il ne peut pas non plus être, alors nous pouvons Lui demander où Il est. Il nous dira alors que nous devons quitter cet environnement. Cela peut concerner le confort dont nous nous sommes entourés. Cela peut aussi signifier que nous devons abandonner des traditions humaines qui étouffent notre vie de foi. Cela signifie aussi que nous devons quitter une communion qui est devenue un système humain, c’est-à-dire où ce n’est pas la parole de Dieu qui est déterminante, mais ce que les hommes considèrent comme bon (Héb 13:13).

Il dit ensuite que nous devons sortir sur les traces du troupeau. Le « troupeau » désigne les croyants, qui sont les brebis du troupeau (Jn 10:27 ; 21:17). Les brebis dont il est question ici sont des brebis qui sont dans la vérité concernant l’église et qui vivent aussi selon cette vérité. Beaucoup de croyants aujourd’hui sont des brebis, mais ils n’ont pas de ‘conscience de troupeau’. Ils n’ont pas conscience d’appartenir au seul troupeau du seul berger. Cela se voit au fait qu’ils n’ont pas conscience de l’église de Christ à laquelle appartiennent tous les croyants. Ils pensent qu’ils doivent être membres de telle ou telle église ou groupe et ne voient pas qu’il n’y a pour Dieu qu’un « seul troupeau », auquel appartiennent tous les vrais croyants, avec un « seul berger », le Seigneur Jésus (Jn 10:16).

L’épouse peut suivre le troupeau de l’époux en suivant les « traces » qu’elles ont laissées. Les ‘traces’ sont les empreintes des pieds de ceux qui sont déjà sortis. Les ‘traces’ font aussi référence au mouvement et au progrès. Ceux qui recherchent cela doivent suivre le même chemin et entreprendre les mêmes actions. Il ne s’agit donc pas de s’engager dans un nouveau chemin, mais de suivre d’anciennes traces ou sentiers (Jér 6:16) qui existent depuis longtemps. Ils sont là « dès le commencement » (1Jn 1:1). Nous pouvons nous rappeler les vérités de l’église et de ses réunions, car ces paroles « ont été prononcées auparavant par les apôtres de notre Seigneur Jésus Christ » (Jud 1:17 ; cf. 2Pie 3:2).

Il s’agit des paroles qui « ont été prononcées auparavant ». Il s’agit des paroles de l’Écriture. Nous avons tout dans la Bible. Il n’est pas nécessaire d’inventer de nouvelles choses. Si nous avons des questions concernant la réunion avec le Seigneur, il ne s’agit pas d’inventer quelque chose de nouveau. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas vivre la réunion d’une autre manière. Il est bon de réfléchir à la manière dont notre enthousiasme pour le Seigneur peut grandir et comment nous pouvons l’exprimer. Ceux qui désirent être auprès du Seigneur Jésus veilleront à ce que le fait d’être ensemble autour de Lui ne devienne pas une routine, mais ils voudront l’honorer à chaque fois du fond du cœur.

Parfois, le déroulement d’une réunion, d’une prière ou d’un discours est prévisible. On peut alors se demander si l’Esprit peut vraiment agir et faire brûler les cœurs pour Christ. Si ces situations prévisibles se produisent souvent, il serait bon de prier ensemble pour que le Seigneur nous montre ce que nous devons changer afin de pouvoir à nouveau expérimenter véritablement sa présence. Après tout, nous voulons être avec Lui, n’est-ce pas ?

Être vraiment avec Lui signifie être impressionné par qui Il est. Lorsque quelque chose est lu dans la parole de Dieu, nous serons conscients que Dieu parle. Nous réagirons, à haute voix ou dans notre cœur : ‘Dieu me parle !’ Nous serons ouverts à ce qu’Il a à dire. La Parole sera vivante et puissante pour nous et opèrera en nous. C’est ainsi qu’il y a une relation vivante avec le Seigneur.

Nous réagissons tous différemment à la Parole. Les personnes âgées réagissent différemment des jeunes. Chacun le fait à sa manière. Il n’y a pas de langage particulier, de jargon technique qu’il faut connaître pour remercier le Seigneur ou Lui demander quelque chose. Chaque croyant peut parler au Seigneur comme il parle aux autres. L’intonation peut aussi rester la même. Nous n’avons pas besoin de changer soudainement le ton de notre voix lorsque nous lisons un passage de la parole de Dieu ou lorsque nous prions à haute voix.

Chaque croyant, jeune ou vieux, peut être lui-même avec le Seigneur. Nous sommes tous uniques pour Lui et les uns pour les autres. Chaque enfant que le Seigneur nous a donné dans nos familles et chaque membre de l’église a son propre développement et doit aussi avoir la place nécessaire pour ce développement. Il s’agit d’un nouvel enthousiasme pour la vie avec et auprès du Seigneur. Cette vie se développe sur des traces qui sont posés depuis longtemps. Les traces sont fixes, car la Parole est fixe.

L’époux donne ensuite une tâche à l’épouse : elle doit faire paître ses chevreaux « près des habitations des bergers ». Elle-même est une brebis que l’époux a mise sur le chemin des autres brebis, un chemin qui mène à lui. Ici, elle apprend qu’elle doit accomplir son travail de bergère près des habitations de ses bergers.

Nous pouvons appliquer ces habitations aux églises locales. C’est là que se trouvent les bergers du Seigneur Jésus qui font leur travail en tant que sous-bergers de Lui (1Pie 5:1-4). Tous ceux qui sont à la recherche d’une nouvelle expérience dans leur relation avec le Seigneur Jésus peuvent apprendre dans l’église locale de ces bergers comment faire cela. Il s’agit d’apprendre à vivre ensemble, à s’accepter mutuellement et à apprendre les uns des autres. « Les habitations des bergers » sont des lieux où notre relation avec le Seigneur Jésus est stimulée, développée ou même ravivée.

9 Une jument attelée aux chars du Pharaon

9 Je te compare, mon amie, à une jument [attelée] aux chars du Pharaon.

L’époux appelle ici pour la première fois l’épouse « mon amie ». Cela fait référence à la relation confidentielle qui existe entre eux. On partage avec un ami ou une amie des choses intimes, que l’on ne partage pas avec tout le monde. Cela n’est possible que dans une atmosphère de confiance et de sécurité absolue. Le Seigneur Jésus appelle aussi ses disciples ses amis et leur promet sa protection (Lc 12:4). Il mentionne ailleurs une autre condition pour pouvoir être appelé « ami » par Lui et recevoir ses communications intimes : c’est que le disciple fasse ce qu’Il commande (Jn 15:14).

L’époux compare ensuite son épouse « à une jument », ou, selon la traduction néerlandaise de la Bible « à des chevaux ». À première vue, cela ne nous, les occidentaux, semble pas très flatteur dans une relation d’amour. Nous n’entendons pas souvent un homme dire à sa femme qu’elle ressemble à un cheval. L’époux le dit pourtant ici. Il le dit même au pluriel, des chevaux. Mais il ajoute que ces chevaux sont destinés à tirer les chars du Pharaon. Les chevaux venaient donc d’Égypte (cf. 1Roi 10:28 ; 2Chr 1:16 ; 9:28). Ce devaient être de beaux chevaux bien dressés, de véritables chevaux de parade. Ils étaient utilisés pour tirer les magnifiques chars du Pharaon afin de montrer sa majesté partout où il allait.

En tant que croyants, nous devons tous être de tels ‘chevaux de parade’ pour notre Seigneur Jésus, qui Le transportent dans les ‘chars’ de notre vie. Nous devons Le montrer dans notre vie, afin que sa majesté y soit visible et que toute la lumière de notre vie soit tournée vers Lui. Il dit ici que nous sommes ainsi pour Lui. Cela signifie qu’Il peut se glorifier à travers nous. Nous savons par nous-mêmes que nous ne réalisons cela que très faiblement dans notre vie. Pourtant, Il voit en nous le désir de Le glorifier. Nous voulons montrer aux gens qui nous entourent ce qu’Il signifie pour nous, ce qu’Il est devenu pour nous par son œuvre à la croix. Il nous a libérés du pouvoir du péché et nous a rachetés pour Lui-même. Nous Lui appartenons désormais entièrement.

Comme dit, l’époux parle de chevaux au pluriel. Nous pouvons penser qu’il est important, lorsque plusieurs chevaux sont attelés à un char, qu’ils courent tous au même galop et à la même vitesse. Cela montre que nous ne magnifions pas seulement individuellement, mais aussi ensemble le Seigneur Jésus. Un témoignage commun a une grande puissance dans le monde. Si chacun est personnellement rempli de la gloire du Seigneur Jésus, les querelles n’auront pas l’occasion de défigurer ce témoignage digne.

Le cheval obéit aux rênes de son maître et met ses forces à son service. De la même manière, le Saint Esprit veut, pour ainsi dire, tenir les rênes de notre vie personnelle et commune. Alors, le Seigneur Jésus voit dans la vie de ceux qui L’aiment qu’ils sont entièrement à sa disposition pour L’amener où Il veut aller. Ainsi, nous sommes utiles au Maître. Il s’agit de mettre nos forces à son service, en dépendant de la direction du Saint Esprit sur le chemin qu’Il nous indique.

Il en résulte une marche dans la paix et l’harmonie avec les autres, tout comme les chevaux courent tous au même pas. C’est un spectacle impressionnant, tout comme les chars du Pharaon devaient être de magnifiques chars, des chars d’apparat qui reflétaient sa grandeur.

10 Les joues et le cou de l’épouse

10 Tes joues sont agréables avec des rangées de joyaux ; ton cou, avec des colliers.

Après avoir comparé la forme de l’épouse aux chevaux du Pharaon, l’époux parle des joues et du cou de l’épouse. Au fil du livre, nous l’entendons parler de plusieurs parties de son corps. L’épouse, à son tour, parle aussi plusieurs fois de diverses parties du corps de l’époux. L’amour ne voit pas seulement la forme, mais aussi les détails. Chaque partie du corps a son charme. Ce charme est représenté en comparant la partie du corps à des bijoux ou à d’autres objets qui donnent un éclat particulier à la valeur ou à la signification de la partie du corps.

La première partie du corps mentionnée par l’époux est les joues. Les joues sont associées à l’opprobre et à la moquerie, et au fait de les subir sans se défendre (Ésa 50:6 ; Mt 5:39). L’époux voit que l’opprobre a été infligé à elle par ses frères. Cet opprobre ne la défigure pas, mais la rend d’autant plus attirante pour lui. Il en est de même pour l’opprobre infligé aux croyants pour l’amour du Seigneur Jésus. Cet opprobre est agréable à ses yeux.

L’époux voit l’opprobre infligé à l’épouse comme entouré de « colliers » gracieux. Il place pour ainsi dire un cadre autour de son opprobre. Il l’encourage ainsi. De la même manière, l’apôtre Pierre encourage les croyants qui sont opprimés pour le nom de Christ. Il entoure l’opprobre qui leur est infligé d’un éclat de gloire : « Si on vous insulte pour le nom de Christ, vous êtes bienheureux, car l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous » (1Pie 4:14). L’opprobre fait resplendir l’Esprit de gloire.

Souffrir « pour le nom de Christ » met l’accent sur le lien avec Lui. Souffrir des insultes pour son nom est la conséquence directe de Le reconnaitre en paroles et en actes. Le monde voit dans le croyant le représentant de Christ, qui était Lui-même le grand représentant de Dieu lorsqu’Il était sur la terre. C’est pourquoi Il a fait l’expérience suivante : « Les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi » (Psa 69:10). Ce n’était pas un déshonneur pour Lui, et ce n’est pas non plus un déshonneur pour nous si nous sommes outragés pour son nom. Pierre dit même que nous sont alors « heureux ».

Nous pouvons aussi comparer les chaînes à la prière. Nous parlons parfois d’une ‘chaîne de prière’. Nous entendons par là qu’un certain nombre de croyants conviennent de prier sans cesse pour une cause particulière, chacun s’engageant à le faire pendant un certain temps, après quoi un autre prend le relais pour une période déterminée. La nécessité d’une ‘chaîne de prière’ se fait particulièrement sentir en période d’outrage et de tribulation. L’outrage ou la tribulation qui pousse à la prière incessante a une valeur particulière pour le Seigneur Jésus. Notre vie doit être une chaîne ou succession de prières. Nous ne pouvons supporter l’outrage que nous subissons que si nous sommes continuellement en prière (cf. Psa 109:4).

Le cou ou la nuque symbolise la rigidité, c’est-à-dire le refus du pécheur de se prosterner devant Dieu et de Le reconnaître comme Dieu. L’expression « cou raide » l’exprime bien. Il désigne la réticence à servir Dieu et son prochain. Quand la muraille autour de Jérusalem est réparée, il est dit des nobles de Thekoa : « Mais les nobles d’entre eux ne plièrent pas leur cou au service de leur Seigneur » (Néh 3:5). Ils ne voulaient pas servir. Mais le cou de l’épouse s’est plié pour l’époux. Elle veut être là pour lui. C’est pourquoi son cou est maintenant agréable. Son cou n’est plus une partie du corps qui rayonne d’obstination, mais il est beau et précieux.

Nous pouvons relier les colliers autour de son cou à ce que Salomon dit à son fils (Pro 1:8-9). Il parle de « l’instruction de ton père » et de « l’enseignement de ta mère » qui, si on les écoute, sont comme un collier autour du cou. Pour nous qui sommes devenus fils de Dieu par la foi au Seigneur Jésus, cela signifie que nous serons honorés si nous écoutons les instructions et nous montrons disposés à apprendre. Nous montrons alors que nous ne voulons plus vivre selon notre propre volonté, nous soumettons à ce que Dieu a à dire.

Le Seigneur Jésus apprécie que nous ne nous contentions pas de dire que nous L’aimons, mais que nous le montrions aussi dans la pratique en écoutant les instructions et l’enseignement. Lorsque nous voyons quelqu’un qui vit en accord avec la parole de Dieu, nous avons du respect et de l’estime pour lui. Une vie dans la dépendance du Bien-aimé est un ornement dont la valeur est pleinement connue par le Seigneur Jésus. C’est une vie qui ressemble à la sienne. Il écoutait toujours. Chaque matin, son oreille était attentive à son Dieu et il recevait l’enseignement divin (Ésa 50:4). Sa vie était totalement dépourvue de volonté propre et, de ce fait, elle était comme un magnifique collier pour le Père.

11 Ornements pour l’épouse

11 Nous te ferons des chaînes d’or avec des paillettes d’argent.

Nous entendons ici que l’époux fait une promesse à son épouse. Il lui a fait entendre combien elle est précieuse pour lui. Dans sa description, il a fait des comparaisons avec des matériaux précieux. Elle est déjà belle, mais maintenant, il va ajouter à ce qu’il a trouvé en elle et sur elle des ornements qu’il a lui-même fabriqués. Nous voyons ici son engagement envers son épouse.

Cependant, il ne dit pas au singulier ‘je te ferai’, mais au pluriel « nous te ferons ». Nous reconnaissons ici dans les paroles de l’époux celles du Seigneur Jésus. Nous entendons son dessein de rendre son épouse encore plus belle. Lorsque le Seigneur Jésus parle, nous entendons toujours parler le Dieu trinitaire (cf. Jn 3:11). Le « nous » peut être compris comme un pluriel divin : le Père, le Fils et le Saint Esprit sont à l’œuvre. Ils sont occupés à parer l’épouse de « chaînes d’or ». L’or symbolise la gloire divine. Ils sont aussi occupés à mettre « des paillettes d’argent » à l’épouse. L’argent symbolise la rédemption et la propitiation, ainsi que le prix qui a été payé pour cela.

Une chaîne est un enchaînement de maillons distincts qui, ensemble, forment la chaîne. Le Saint Esprit nous pose un magnifique collier d’or lorsqu’Il nous dit par l’intermédiaire de Paul : « Mais nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon [son] dessein. Car ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’il soit premier-né parmi beaucoup de frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés » (Rom 8:28-30).

Voyons-nous la chaîne ?
Maillon 1 : Nous sommes appelés selon son dessein.
Maillon 2 : Nous sommes préconnus.
Maillon 3 : Nous sommes aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils.
Maillon 4 : Nous sommes aussi appelés.
Maillon 5 : Nous sommes aussi justifiés.
Maillon 6 : Nous sommes aussi glorifiés.

N’est-ce pas là une magnifique chaîne ? C’est une série de bénédictions qui s’enchaînent comme les maillons d’une chaîne et qui nous ont été données par Dieu. Nous pouvons porter cet ornement dans notre cœur et y réfléchir, afin d’apprécier de plus en plus ce présent et Le louer pour cela. Ce qu’Il nous donne vient toujours de Lui-même, de sa gloire. Il nous en revêt et, par cela, sa gloire se reflète en nous.

Nous voyons aussi les d’argent. Nous n’oublierons jamais que tout ce que Dieu nous a donné, toute cette chaîne de gloires, est fondé sur la rédemption par le sang de Christ, son Fils. Tout est lié à l’œuvre rédemptrice de Christ à la croix. Quelle que soit la gloire qui nous est posé que nous admirons, nous verrons toujours que cette gloire aussi est due à ce que Christ a fait pour nous. Nous n’avons rien fait, mais nous Lui devons tout.

12 Le nard de l’épouse

12 Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur.

Nous entendons ici à nouveau la voix de l’épouse. Elle répond à ce que son bien-aimé lui a dit dans les versets précédents. Elle se repose à la table du roi. Ce n’est pas n’importe quelle table, mais une table de fête richement dressée, garnie des mets les plus délicieux à base de farine et de viande (1Roi 5:2-3). Mais le plus remarquable à cette table, c’est que le roi lui-même y est assis. Toutes les délicieuses choses qui se trouvent sur la table du roi n’auraient aucune signification s’il n’était pas assis à cette table.

Cette scène nous renvoie au Seigneur Jésus et à la communion avec Lui. Une table évoque la communion. Ce n’est pas tant ce qui se trouve sur cette table qui importe ici, mais le fait que c’est son table. Il ne s’agit pas non plus ici en premier lieu d’une application à la table du Seigneur, à laquelle est célébrée sa cène. Cela se produit lorsque nous nous réunissons en tant qu’église. Mais ici, il s’agit, en image, de l’expérience de la communion permanente avec le Seigneur Jésus. Le fait qu’il s’agisse d’une communion permanente est exprimé par la « table ronde » (la traduction néerlandaise de la Bible). Ce qui est rond n’a ni commencement ni fin. La communion que nous pouvons vivre avec le Seigneur Jésus est éternelle par nature, car Il est éternel.

Lorsque l’épouse vient à la table du roi, elle apporte son propre nard, « mon nard ». « Pendant qu’elle est assise à la table du roi, son nard exhale son odeur et rempli la salle à manger. Nous pensons ici naturellement à Marie de Béthanie, dont nous lisons : « Alors Marie, qui avait pris une livre de parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux : et la maison fut remplie de l’odeur du parfum » (Jn 12:3).

Exhaler l’odeur du nard est une image d’adoration. Nous pouvons le comprendre. N’est-ce pas un privilège inouï pour nous, qui autrefois n’avions part à rien et allions à l’enfer, de pouvoir maintenant être assis « à table » avec le Très-haut ? Il nous a délivrés de notre misère et nous a donné cette place élevée de communion avec Lui-même. Nous pouvons toujours y penser. Ce n’est pas sans raison que le Seigneur Jésus relie l’onction par Marie à la proclamation de l’évangile (Mt 26:13). Cela montre que celui qui est racheté de ses péchés devient un adorateur de Dieu et du Seigneur Jésus.

Si nous appliquons cela à la réunion de l’église à la table du Seigneur, ce qu’ont fait l’épouse et Marie est pour nous une encouragement à nous préparer à la rencontre avec Lui (cf. Deu 16:16-17). Marie a économisé pour son nard. Le prix de cette huile d’onction s’élevait à 300 deniers. Cela correspondait à peu près au salaire annuel d’un ouvrier – un denier étant le salaire journalier (Mt 20:2). Marie s’était longtemps préparée à son acte, qui fut tant apprécié par le Sauveur.

13 Un bouquet de myrrhe

13 Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe ; il passera la nuit entre mes seins.

L’épouse exhale l’odeur du nard en présence du roi (verset 12), car il est son « bien-aimé ». Il est tout pour elle. Dans ce court verset 13, les mots ‘mon’, ‘moi’ et ‘mes’ apparaissent, ce qui rend ses déclarations très personnelles. Elle décrit ce qu’il est pour elle. Il est avant tout pour elle « un bouquet de myrrhe ». La myrrhe est une résine odorante qui peut avoir un goût amer, mais aussi sucré. Elle est extraite de différentes espèces d’arbres et s’obtient en incisant ces arbres. L’arbre est donc blessé. Sous les températures élevées du désert, la résine ramollie s’écoule d’elle-même. À l’époque biblique, la myrrhe symbolisait la souffrance et la mort.

Ce que dit l’épouse s’applique à notre relation avec le Seigneur Jésus. Notre adoration – dont parle le nard – n’est-elle pas particulièrement stimulée lorsque nous pensons à ses souffrances et à sa mort ? Il est notre « Bien-aimé », car Il nous a aimés le premier d’un amour si grand qu’Il s’est livré Lui-même à la mort pour nous. Il est « le Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi » (Gal 2:20b). Lorsqu’Il était suspendu à la croix, on Lui « donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe » (Mc 15:23). Et Nicodème, après sa mort, Lui apporta « un mélange de myrrhe et d’aloès » pour oindre son corps (Jn 19:39).

L’épouse dit que son époux est « un bouquet de myrrhe ; il passera la nuit entre mes seins ». Pour nous, cela signifie que le Seigneur Jésus, dans ses souffrances et sa mort, occupe une place très proche et intime dans notre cœur. Les seins sont plus souvent mentionnés dans la Bible. Comme d’autres parties du corps, ils sont mentionnés ouvertement, sans aucune arrière-pensée pécheresse. Les parties du corps qui sont mentionnées sont belles. Elles montrent la ‘créativité’ de Dieu, tandis que nous pouvons aussi y voir une signification spirituelle. Dans la Bible, les seins sont une image de la maturité spirituelle, de la maturité dans la foi, qui permet à quelqu’un de nourrir les bébés dans la foi.

Les « seins » (au pluriel) renvoient aussi à l’équilibre dans la vie de foi, où nous pouvons penser à la foi d’une part et à l’amour d’autre part. Nous trouvons ces deux caractéristiques dans « la cuirasse de la foi et de l’amour » (1Th 5:8). La cuirasse, qui se compose de la foi et de l’amour, protège la poitrine, où se trouve le cœur. Paul prie pour les croyants à Éphèse « pour que le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs, [et que vous soyez] enracinés et fondés dans l’amour » (Éph 3:17). Christ habite dans notre cœur et c’est là que nous méditons avec une grande reconnaissance sur son œuvre dans la foi et l’amour. Nous y croyons de tout notre cœur et nous y plaçons toute notre confiance. Grâce à son œuvre pour nous, nous sommes aussi convaincus de son amour parfait pour nous.

Malheureusement, il peut arriver que nous ne Le chérissions plus dans notre cœur avec foi et amour, de sorte qu’Il n’ait plus cette place d’intimité. C’est le cas lorsque nous donnons notre amour au monde et aux choses du monde. L’apôtre Jean met en garde contre le fait d’aimer le monde, car si nous aimons le monde, nous n’avons pas part à l’amour du Père (1Jn 2:15). L’un amour exclut l’autre amour.

Chez la masse du peuple de Dieu, on trouve le contraire de ce qui vit chez le reste fidèle, dont l’épouse est une image. Dieu dit de son peuple adultère : « Qu’elle ôte ses prostitutions de devant son visage, et ses adultères d’entre ses seins » (Osé 2:4b). Il remarque chez les siens ce qui se trouve ‘entre les seins’. Qu’y a-t-il dans notre cœur : l’amour pour le Seigneur Jésus ou l’amour pour le monde ?

La réponse à cette question dépend de notre compréhension de l’expression « passera la nuit » utilisé par l’épouse. Le monde est dans la nuit parce que le Seigneur Jésus, la Lumière du monde, n’y est pas. Il a été rejeté par le monde (Jn 1:5-10). Nous sommes dans le monde et donc dans la nuit, mais c’est une nuit qui touche à sa fin (Rom 13:12a). « Nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres » (1Th 5:5b), et nous pouvons laisser le Seigneur Jésus ‘passer la nuit entre nos seins’, c’est-à-dire Le chérir comme notre plus grand trésor. Quelle joie cela doit être pour Lui d’être, dans le monde qui L’a rejeté, le bien le plus précieux pour les siens qui sont dans le monde.

14 Une grappe de henné

14 Mon bien-aimé est pour moi une grappe de henné dans les vignes d’En-Guédi.

Une fois encore (verset 13), nous entendons de la bouche de l’épouse : « Mon bien-aimé est pour moi... ». Elle ajoute à la comparaison précédente celle d’une « grappe de henné ». Dans la comparaison précédente, celle d’un bouquet de myrrhe, nous entendons ce que l’époux représente pour le cœur, l’intérieur de l’épouse. Personne ne voyait le bouquet de myrrhe.

Les fleurs de henné étaient utilisées par les jeunes filles juives pour confectionner des couronnes de fleurs et se parer. À travers les fleurs de henné, elle montre aux autres qui est l’époux pour elle. Les fleurs montrent ce qu’il est extérieurement pour elle. Elles proviennent des « d’En-Guédi ». Les vignes et le vin symbolisent la joie (Jug 9:13 ; Psa 104:15a). En-Guédi signifie ‘fontaine du chevreau’.

Ce verset, avec le verset précédent, illustre que le Christ est notre ‘Bien-aimé’ tant intérieurement qu’extérieurement. Nous ne Le chérissons pas seulement dans notre cœur, mais nous nous ‘parons’ aussi visiblement de Lui. Nous montrons à notre entourage que nous sommes heureux avec Lui. Cela se remarquera dans tous nos actes et paroles, dans tout notre comportement. Si notre cœur est tourné vers Lui et qu’Il passe la nuit comme un bouquet de myrrhe entre nos seins, cela doit aussi se voir dans notre vie.

Nous exprimons cette joie dans ‘En-Guédi’. C’est le nom d’un désert où David s’est enfui et s’est caché de Saül (1Sam 24:1-2). Dans le désert de ce monde, nous pouvons occuper cette place particulière. Comme cela a déjà été mentionné, En-Guédi signifie ‘fontaine du chevreau’. Cela nous renvoie à l’œuvre du Seigneur Jésus en tant que sacrifice pour le péché. Le chevreau est en effet l’animal par excellence du sacrifice pour le péché (Lév 16:5). En devenant le sacrifice pour le péché, Christ a opéré la propitiation. Cela correspond aussi à une signification possible du mot ‘henné’. On suppose en effet que ce mot a une racine qui signifie ‘propitiation’, ‘prix de rachat’, ‘couverture’.

Christ est la source de la propitiation, la fontaine de la vie. Il est la fontaine d’où jaillit continuellement tout ce qui nous donne la joie dans la vie dans le désert de ce monde. S’Il est pour tout dans notre vie la fontaine d’où nous puisons ce dont nous avons besoin, nous pouvons répéter personnellement les fils de Coré : « Toutes mes sources sont en toi ! » (Psa 87:7b). Notre entourage le percevra dans notre vie, mais surtout, cela sera vu par notre ‘Bien-aimé’.

15 Tu es belle, mon amie

15 Voici, tu es belle, mon amie ; voici, tu es belle ! Tes yeux sont des colombes.

L’époux répond aux expressions d’amour de l’épouse en louant sa beauté. En répétant deux fois « tu es belle », il souligne cela. Parfois, cette confirmation est nécessaire. Cela vaut aussi pour notre relation avec le Seigneur. Nous pouvons alors dire à quelqu’un : ‘Tu es belle pour Dieu tel que tu es. Il te regarde dans le Seigneur Jésus, le Bien-aimé. En Lui, Dieu t’a accepté.’

La première fois, l’époux loue la beauté de l’épouse pour l’encourager. Il l’appelle à nouveau « mon amie » (verset 9). La deuxième fois, il le dit parce que ses « yeux sont des colombes ». Il voit dans ses yeux, qui sont le miroir de l’âme, qu’elle ne regarde que lui. Les yeux indiquent l’intelligence spirituelle. Elle voit en lui tout ce dont elle a besoin.

Ainsi, le Seigneur Jésus dit à ses disciples qu’ils sont entourés d’ennemis et qu’ils doivent donc, entre autres, être « simple comme les colombes » (Mt 10:16). L’œil de la colombe n’a qu’une seule direction, il ne peut se fixer que sur une seule chose, pas sur plusieurs choses à la fois, car il ne peut pas bouger. Il symbolise la constance et la détermination du regard. C’est aussi important pour nous. Si nous aimons le Seigneur Jésus, nos yeux ne doivent pas errer, mais être fixés uniquement sur Lui.

La colombe est un oiseau fidèle. On voit souvent deux colombes ensemble. Elles restent toujours fidèles l’une à l’autre. C’est ainsi que le Seigneur nous voit, nous, son épouse. Il nous dit qu’Il nous voit comme des colombes qui, dans leur amour, Lui seront fidèles et ne voudront regarder que vers Lui. Même si nous devons admettre que nos yeux se tournent si souvent vers d’autres choses, Il connaît néanmoins notre désir de ne vouloir voir que Lui seul.

Il sait que nous voulons écouter l’appel à « fixer les yeux sur Jésus » (Héb 12:2). Cela a le sens de : détourner ses regards de tout autre objet pour les fixer exclusivement sur un seul.. Si c’est ce qu’on trouve chez nous, si notre cœur est entièrement tourné vers Lui, alors nous sommes ‘belle’ à ses yeux. Notre beauté à ses yeux est déterminée par la direction de notre regard.

Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, Paul parle aussi « de la simplicité à l’égard de Christ » (2Cor 11:3). Il craint que les Corinthiens ne s’en soient égarés. Ne faut-il pas dire de l’église dans son ensemble que cette crainte s’est avérée justifiée ? Ses pensées ne sont pas restées fixées sur Christ seul. L’amour pour le Seigneur Jésus s’est refroidi. Elle a oublié son lien avec Lui et s’est attachée au monde. Elle n’est pas restée une vierge pure. Cela attriste profondément le Seigneur Jésus.

Paul explique comment cela s’est produit. C’est parce que l’église n’a pas bien compris les ruses de Satan, tout comme Ève. Satan a réussi à détourner le regard d’Ève de Dieu et à le diriger vers ce qu’il lui proposait. Ève a ainsi oublié ce que Dieu avait dit et ses pensées ont été corrompues par les paroles du serpent. Qu’aurait-elle dû faire ? Simplement s’en tenir à ce que Dieu avait dit. Si nous découvrons que l’objet unique devant nos yeux ne nous suffit plus, parce que notre cœur s’attache à d’autres choses, confessons-le et retournons à notre premier amour pour Lui.

16 Tu es beau, mon bien-aimé

16 Voici, tu es beau, mon bien-aimé ; oui, tu es agréable ! oui, notre lit est verdoyant.

Ici, c’est l’épouse qui parle. L’épouse répond á l’époux, en réaction à ce qu’il lui a dit dans le verset précédent, qu’il est « beau » et aussi « agréable ». À chaque fois, ils se disent ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre et ce qu’ils signifient l’un pour l’autre. Ils parlent le langage de l’amour.

Le mot « voici » est, comme dans le verset précédent, une exclamation d’admiration. Elle est impressionnée par sa stature, elle le trouve « beau », aimable. Quand elle le voit, elle est profondément impressionnée par lui. Il surpasse tout le monde, il est son « bien-aimé ». Mais ce n’est pas seulement sa stature qui la fascine, il est aussi « agréable » dans ses relations avec elle. Elle le souligne par « oui ». Dans la manière dont il l’aborde et lui accorde son attention, il lui montre son respect. Il la traite avec amour.

Cela l’amène à un nouveau « oui », maintenant associé au repos. Elle trouve le repos auprès de lui, et lui aussi auprès d’elle. Elle ne parle pas de ‘mon’ ou ‘ton’ lit, mais de « notre lit ». L’épouse s’imagine avec l’époux dans la liberté du champ verdoyant. Cela évoque la fraîcheur, la vie et le repos (le vert est la couleur qui repose les yeux).

Nous pouvons appliquer cela à notre relation d’amour en tant que croyants avec le Seigneur Jésus. Quand nous ne Le connaissions pas, « son apparence n’a rien qui nous le fasse désirer » (Ésa 53:2). Mais maintenant, nous aimons Lui dire qu’Il est beau, qu’Il est notre Bien-aimé, oui, qu’Il est agréable. Il nous impressionne lorsque nous Le regardons, lorsque nous lisons l’Écriture et voyons qui Il est et ce qu’Il a fait. Et ne sommes-nous pas aussi profondément impressionnés par la manière dont Il nous traite ?

Dans cette relation, nous avons le repos, sachant que le Seigneur Jésus y trouve aussi le repos. Ce n’est toutefois pas un silence vide, mais un repos frais, dans lequel quelque chose grandit, dans lequel la vie se développe. Ce n’est pas le repos de la complaisance, mais celui de la satisfaction d’une relation vivante. Nous le voyons dans le verdoyant. Quand quelque chose est vert, cela grandit. Il en est de même pour notre amour pour le Seigneur Jésus. Il y a à la fois repos et croissance. Nous sommes submergés lorsque nous sommes fixés sur son amour immuable pour nous.

C’est particulièrement vrai lorsque nous sommes réunis en tant qu’église le dimanche. Nous voulons alors adorer Dieu et le Seigneur Jésus, être en communion avec eux et, en célébrant la cène, nous souvenir de ce que Christ a fait pour nous. Pendant cette réunion, il peut y avoir des moments de silence. Il ne se passe alors rien d’audible. On ne chante pas, on ne lit rien, on ne rend pas grâce. Cela peut signifier deux choses. Il se peut que les cœurs soient remplis d’adoration pour le Seigneur. Dans ce cas, rien n’est dit, mais le Saint Esprit a tellement tourné les cœurs vers le Seigneur Jésus et son œuvre qu’il y a une admiration générale pour Lui. Il se peut aussi que les cœurs soient vides. Dans ce cas, nous n’avons rien dans notre cœur pour le Seigneur Jésus. Nous ne sommes pas dans le verdoyant, mais dans un lieu aride.

Que nous venions le cœur plein ou vide dépend de notre vie quotidienne pendant la semaine. Si notre vie est vraiment pour le Seigneur et que nous nous occupons de Lui, que nous apprenons de Lui et que nous nous nourrissons spirituellement des choses qu’Il nous montre de Lui-même dans sa Parole, alors nous viendrons le cœur plein. Nous avons aussi l’ordre de ne pas venir à la réunion les mains vides – pour nous : le cœur vide (Exo 23:15 ; 34:20 ; Deu 16:16).

Nous devons tous avoir quelque chose, pas seulement les frères, mais aussi les sœurs. Nous nous réunissons en tant qu’église. Les frères sont ceux qui expriment l’adoration. Il se peut qu’un frère n’ait rien personnellement, mais qu’il dise néanmoins quelque chose, propose un cantique, lise un passage de l’Écriture ou prononce une action de grâce, sans que son cœur y soit vraiment impliqué, mais en exprimant ainsi ce qui vit dans le cœur des sœurs. Ainsi, le Seigneur peut œuvrer à travers nos faiblesses ce qui est à sa gloire.

17 Cèdres et cyprès

17 Les poutres de nos maisons sont des cèdres ; nos lambris des cyprès.

L’épouse est encore dans le champ libre et verdoyant, qu’elle compare dans le verset précédent à « notre lit verdoyant ». Elle compare maintenant les arbres aux matériaux de construction de « nos maisons » et de « nos lambris». Dans la campagne verdoyante, l’épouse se voit entourée de cèdres. Elle y reconnaît les poutres de leurs maisons. Elle voit les grands cyprès comme les lambris qui forment le toit. Elle sait que la présence de l’époux lui apporte la protection et la sécurité des cèdres qui l’entourent, tandis que les cyprès la protègent de la chaleur du soleil.

Il est remarquable que la plupart des boiseries du temple de Salomon étaient en bois de cèdre et de cyprès (1Roi 5:22,24). Dieu considérait ces essences comme les plus appropriées pour bâtir sa maison sur la terre. Cela fait penser que la description du lieu où se trouve l’épouse évoque le sanctuaire de Dieu et la communion avec Lui.

Le bois sort de la terre. Les essences de bois parlent de Christ qui est « comme une racine [sortant] d’une terre aride » (Ésa 53:2) et qui est devenu l’Homme impérissable. On a remarqué que les cyprès étaient très présents dans les cimetières de Judée. Ils peuvent donc être associés à la mort, ce qui nous permet d’appliquer cela à la mort de Christ. Ce qu’Il a été dans sa vie et dans sa mort, c’est la force de la maison de Dieu et la certitude de l’avenir. Dieu a trouvé son repos dans le temple fait de ce bois, et c’est aussi là que le croyant trouve le repos.

Il est aussi remarquable que l’épouse ne parle pas de ‘notre maison’, mais de « nos maisons ». C’est pourquoi l’application ne vaut pas seulement pour la maison de Dieu, l’église, mais aussi pour les maisons dans lesquelles nous vivons. L’église est bâtie sur Christ, le Fils du Dieu vivant, et elle est née de son œuvre à la croix. Dans l’église, nous pouvons penser à la mort de Christ et L’honorer pour cela. Mais il est aussi important que Christ et son œuvre soient le fondement de nos maisons, de nos mariages et de nos familles. Il doit y occuper une place centrale.

Nous pouvons nous demander si nous bâtissons nos maisons avec les mêmes matériaux que ceux utilisés pour bâtir la maison de Dieu. Tout ce qui, dans nos maisons, est en relation avec Christ et son œuvre, renforce la construction de l’église en tant que maison de Dieu. Tout ce que nous faisons ou permettons dans nos maisons sans Christ affaiblit la maison de Dieu.

La parole de Dieu et la prière occupent-elles une place centrale dans nos maisons ou sommes-nous seulement occupés à rendre nos maisons confortables afin d’y vivre jusqu’à la fin de nos jours ? Dieu veut que nos maisons soient aussi ses maisons, où Il peut être en communion avec nous sur la base de la mort de son Fils, tout comme Il veut être en communion avec nous dans sa maison, l’église.

Le prophète Aggée s’adresse clairement au peuple terrestre de Dieu à ce sujet (Agg 1:3-4). Il nous dit que nous perdons de vue la valeur de nos propres maisons pour Dieu et que nous en faisons un mauvais usage lorsque nous perdons de vue la maison de Dieu. Alors, « nos maisons » deviennent seulement des maisons d’hommes, dans lesquelles Il n’a pas sa place. Ce ne sont plus des maisons dans lesquelles nous avons communion avec le Seigneur. Et c’est précisément ce que désire l’épouse et en quoi elle est un exemple pour nous.

Lis la suite dans Cantique des Cantiques 2

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© 2023 Licence: CC BY-ND. Texte de la Bible: Traduction révisée. Traduction légèrement moins littérale que la version J.N. Darby, dans la langue française actuelle. Bibles et Publications Chrétiennes, Valence https://editeurbpc.com/bible/traduction-revisee.

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