Amos

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Amos 2

Le jugement et la restauration

Introduction 1 - 3 Jugement sur Moab 4 - 5 Jugement sur Juda 6 Jugement sur Israël 7 Cruauté et inconduite sexuelle 8 Les droits du prochain et de Dieu bafoués 9 Ce que Dieu a fait pour eux 10 La bonté de Dieu dans la délivrance et la guidance 11 Prophètes et nazaréens 12 Rébellion 13 La rétribution de Dieu 14 - 16 Il n’y a pas d’échappatoire

Introduction

Dieu ne juge pas seulement les nations qui entourent Juda et Israël. Après avoir prononcé son jugement sur Moab, Dieu prononce aussi son jugement sur Juda et Israël. C’est une honte pour le peuple de Dieu d’être mis sur le même plan que les nations. Mais si Juda et Israël sont tombés au niveau des païens, Dieu leur réserve le même traitement qu’aux païens. Seulement, cela a des conséquences plus graves pour eux que pour les autres nations, car le peuple de Dieu a une responsabilité beaucoup plus grande (Am 3:2).

Ésaïe, Jérémie et Ézéchiel prophétisent aussi sur les nations environnant Israël, mais seulement après avoir prophétisé sur Israël. Amos inverse cet ordre dans un but précis. Les nations sont punies pour avoir enfreint les lois de la nature, la conscience et les sentiments naturels. Israël est puni pour son péché plus grave, celui d’avoir enfreint la volonté révélée de Dieu.

1 - 3 Jugement sur Moab

1 Ainsi dit l’Éternel : À cause de trois transgressions de Moab, et à cause de quatre, je ne le révoquerai pas, parce qu’il a brûlé, [réduit] en chaux les os du roi d’Édom ; 2 et j’enverrai un feu sur Moab, et il dévorera les palais de Kerijoth, et Moab mourra au milieu du tumulte, au milieu des cris, au son de la trompette, 3 et je retrancherai le juge du milieu de lui, et je tuerai tous ses princes avec lui, dit l’Éternel.

Après Ammon, son frère Moab comparaît devant le tribunal de Dieu. Moab est né de la relation incestueuse entre Lot et sa fille aînée. « Lui, est le père des Moabites, jusqu’à ce jour » (Gen 19:36-37). Il est condamné pour l’acte horrible d’avoir brûlé des cadavres ou de crémation.

Comme tous les nations précédentes sont jugées pour un délit ou un autre commis contre Israël, le jugement qu’Amos prononce contre Moab fait référence, selon certains exégètes, à un événement mentionné en 2 Roi 3 (2Roi 3:26-27). Le ‘fils premier-né’ mentionné ici est le fils aîné du roi d’Édom, l’héritier et probablement le co-roi. Il s’agit de brûler d’un fils vivant, un mal encore plus grave que celui de brûler d’ossements.

Dans les paroles d’Amos, nous trouvons une indication de ce que Dieu pense de la crémation. Dieu punit toute violation des ordres qu’Il a établis. Le roi Josias, qui craignait Dieu, brûlait aussi des ossements, mais il exerçait le jugement de Dieu (2Roi 23:16 ; 1Roi 13:2). Seul Dieu a le droit de juger les morts.

Le jugement sur Moab sera exercé par « les fils de l’Orient » (Ézé 25:10). Tous les jugements annoncés sont accomplis par Nebucadnetsar, qui conquiert et déporte tous les nations mentionnées par Amos (Jérémie 47-49 ; Ézéchiel 25-28 ; cf. Soph 2:9 ; Dan 11:41).

Chez Ammon, le respect de la vie dans son état le plus primitif fait défaut (Am 1:13). L’application à aujourd’hui est l’avortement. Chez le peuple frère de Moab, le respect de la mort fait défaut. L’application à aujourd’hui n’est pas aussi difficile. Il n’y a plus aucun respect pour la mort. De brûler un défunt, il n’y a qu’un pas vers l’euthanasie d’un mourant.

Tout comme l’avortement, l’euthanasie est passée du statut de crime à celui de bienfait. Ainsi, les partisans de l’euthanasie ne parlent pas de ‘commettre’ l’euthanasie, mais de ‘procurer’ l’euthanasie. La crémation et l’euthanasie – euthanasie signifie ‘mort douce’ ou ‘bonne mort’ – violent les droits de Dieu. L’homme pense avoir le droit de disposer librement de sa vie et de sa mort. Dieu jugera cette façon de penser et d’agir de l’homme, qui ne laisse aucune place à la volonté révélée de Dieu.

Tout comme pour le jugement des crimes des Ammonites, le jugement des Moabites s’accompagne aussi de beaucoup de bruit et de confusion. C’est comme si ceux qui sont utilisés par Dieu pour ce jugement l’exécutaient avec le plus grand plaisir. Tous les chefs, « le juge » et « tous ses princes », sous la responsabilité desquels ces atrocités ont été commises, recevront un traitement particulier dans le jugement. Ils seront retranchés du milieu de Moab.

4 - 5 Jugement sur Juda

4 Ainsi dit l’Éternel : À cause de trois transgressions de Juda, et à cause de quatre, je ne le révoquerai pas, parce qu’ils ont méprisé la loi de l’Éternel et n’ont pas gardé ses statuts, et que leurs mensonges, après lesquels leurs pères ont marché, les ont fait errer ; 5 et j’enverrai un feu dans Juda, et il dévorera les palais de Jérusalem.

Nous sommes toujours sur la place du marché de Béthel, où Amos adresse ses paroles enflammées au peuple qui entourent Juda et Israël. Tout au long du discours d’Amos, nous avons vu les Israélites acquiescer. Bien sûr, tous ces nations, aussi les peuples frères qui se sont comportés de manière païenne, recevront enfin leur juste punition pour ce qu’ils ont fait à Israël.

Mais qu’entendons-nous maintenant ? Il s’adresse maintenant à Juda ! Amos ne s’enfuit pas, il n’a pas fini sa prédication, il continue. Juda subit le même jugement que les nations qui l’entourent. Pour Dieu, il n’y a pas de distinction, pas de partialité, ni en matière de péché, ni en matière de justice (cf. Jér 9:25-26).

Écoutons ce qu’il a à dire contre eux. Il dit qu’ils « ont méprisé la loi de l’Éternel ». Par cet acte, ils se sont détachés de Dieu et donc de la source de toute bénédiction. Il est impossible de dire que l’on croit en Dieu tout en méprisant ce dans quoi Il révèle sa volonté. Celui qui méprise sa loi, sa Parole, est incapable de garder ses statuts. On peut professer sa foi en Dieu, mais dans la pratique, on se laisse séduire par leurs mensonges.

Lorsque la Parole de vérité est méprisée, les mensonges prennent sa place. Le mépris de la Parole se produit aujourd’hui partout où cette Parole est interprétée selon nos propres intelligences, d’une manière qui ne nous oblige pas à renoncer à ce qui peut satisfaire nos désirs. On raisonne ainsi : ‘Dieu veut que tu sois heureux ; profite de tout ce qu’il y a à profiter ; si tu es heureux, Dieu est heureux aussi.’ C’est ainsi que fonctionnent les mensonges. Ils savent exactement comment répondre à ce que les professeurs du nom de Dieu apprécient. Au fil des siècles, ils ont développé une formule à succès, une recette qui peut être adaptée aux besoins d’une génération donnée.

Les pères, les générations précédentes, les ont aussi suivis. L’ajout « après lesquels leurs pères ont marché » sert à souligner à quel point le péché d’idolâtrie est profondément ancré dans le sang du peuple. Marcher après leurs mensonges est vrai à deux égards : premièrement, ils mentent eux-mêmes et, deuxièmement, ils sont le produit des esprits mensongers des hommes.

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, même si l’apparence de ces mensonges change constamment. À cet égard, le diable, qui se sert de ces mensonges, est comme un caméléon. Il prend la couleur de l’environnement dans lequel il se trouve. Il exerce son influence maléfique d’une manière qui correspond au climat spirituel dans lequel se trouve l’homme.

Chaque nation est jugée selon la lumière dont elle dispose. Dieu punit les nations en fonction de leur attitude envers les hommes, son peuple. Il punit son peuple selon son attitude envers Lui-même, leur Dieu. Le jugement qu’Amos prononce sur Juda s’accomplit lorsque Nebucadnetsar conquiert Jérusalem en 586 av. J.-C. et brûle ses palais et la maison de Dieu (2Chr 36:19). Joël a certes prophétisé en faveur de Jérusalem, mais la ville sera aussi jugée pour ses nombreux péchés. Ce jugement ne lui échappera pas, quelle que soit la grandeur de sa gloire future.

6 Jugement sur Israël

6 Ainsi dit l’Éternel : À cause de trois transgressions d’Israël, et à cause de quatre, je ne le révoquerai pas, parce qu’ils ont vendu le juste pour de l’argent, et le pauvre pour une paire de sandales,

Peut-être qu’Israël a commencé à se sentir mal à l’aise lorsque Amos a parlé de Juda. Le doigt accusateur du prophète se tourne de plus en plus vers eux. Ils ont acquiescé vigoureusement lorsqu’ils l’ont entendu parler du jugement sur les nations qui les entourent. Ils ont aussi acquiescé au jugement de leur frère et voisin du sud, Juda. Ils ont peut-être exprimé ouvertement leur joie à propos du jugement qui frappera les nations et ils éprouvent une joie secrète lorsqu’ils pensent au jugement qui s’abattra sur Juda. Mais lorsque le doigt accusateur du prophète se tourne directement vers eux, leur joie prend fin.

La plupart des personnes présentes sur la place du marché de Béthel étaient probablement des Israélites. Ils sont les derniers et les plus directement confrontés à leur propre situation. Ils sont maintenant eux-mêmes l’objet du jugement de Dieu. L’accusation portée contre Juda est formulée en termes de violation des principes, de ce que Dieu a dit dans la loi. Les transgressions d’Israël sont clairement énoncées. Juda méprise la loi ; en Israël, il y a un manque total de crainte de Dieu.

1. Aux versets 6-8, les crimes d’Israël sont décrits.
2. Aux versets 9-11, le prophète fait référence à l’action de Dieu en leur faveur dans le passé.
3. Aux versets 12-16, Amos conclut son discours par une description vivante du châtiment qu’ils recevront pour leur comportement.

Les péchés d’Israël sont largement exposés. Il ne suffit pas ici de décrire un seul péché qui serait en quelque sorte représentatif de tous les péchés et dans lequel les autres péchés seraient représentés. Il semble s’agir de quatre transgressions : la cupidité, l’oppression des pauvres, une forme contre nature de prostitution et les plaisirs idolâtres.

Ce qu’ils font à leurs compatriotes justes, ils le feront aussi au juste, le Seigneur Jésus. Le Seigneur Jésus est vendu par Judas. Il est aussi le pauvre. Le juste est celui qui a le droit de son côté, donc juste au sens juridique. En raison d’une justice corrompue et de sa pauvreté, le juste a néanmoins été déclaré coupable au profit de ceux qui ont de l’argent et du prestige.

Lors de la vente, nous pouvons imaginer qu’un pauvre est devenu l’esclave de quelqu’un à qui il a dû emprunter de l’argent et envers qui il est donc redevable. Il a peut-être dû acheter une paire de chaussures dont il n’a pas pu payer le prix et a donc été réduit en esclavage (Lév 25:39 ; 2Roi 4:1) Le terme ‘vendre’ peut aussi évoquer le fait de se livrer à l’arbitraire de la partie adverse.

7 Cruauté et inconduite sexuelle

7 eux qui désirent ardemment [voir] la poussière de la terre sur la tête des chétifs, et qui font dévier le chemin des humbles ; et un homme et son père vont vers la [même] fille, pour profaner mon saint nom ;

Les oppresseurs sont si impitoyable, leur sentiment est si corrompu, qu’ils ont soif d’humilier les pauvres. Les pauvres sont déjà humiliés par leur pauvreté, mais ces oppresseurs ne font preuve d’aucune tendresse ni compassion pour leur situation. Durs et égoïstes, ils trouvent un plaisir diabolique à voir les pauvres, déjà profondément affligés, humiliés encore davantage et poussés au désespoir le plus total. Ce qui a été dit d’Édom s’applique à ces riches : ils ont détruit leur miséricorde (Am 1:11). Et il s’agit ici de leurs propres compatriotes, membres du peuple de Dieu.

L’expression « poussière [...] sur la tête » signifie qu’ils sont plongés dans le deuil ou que les riches les piétinent et les enfoncent ainsi dans la poussière. La poussière sur la tête est un signe de tristesse (2Sam 1:2 ; Job 2:12).

Les pauvres sont aussi sans défense. Le pouvoir appartient à ceux qui ont de l’argent. Les pauvres sont à la merci des riches. Ceux-ci déterminent, selon leurs propres normes injustes, ce qui est juste pour les pauvres et ce qui leur revient. En fin de compte, ils modifient toutes les conditions de vie des pauvres de manière à en tirer le plus grand profit.

Quiconque connaît un tant soit peu l’histoire de l’humanité voit cette pratique odieuse se répéter sans cesse. Les plus démunis sont manipulés, traités comme s’ils étaient des marchandises ou des objets utilitaires. Toute dignité humaine, tout droit à une existence digne, leur est retiré. Encore une fois, il s’agit ici d’actes commis par des personnes appartenant au peuple de Dieu à l’égard d’autres personnes appartenant également à ce peuple.

Si le cœur est fermé à Dieu et à sa Parole – même si l’on continue à professer quelque chose de la bouche –, le cœur se ferme aussi à ses frères et sœurs (cf. 1Jn 3:17). Les relations avec les autres membres du peuple de Dieu sont déterminées par ce qu’elles rapportent, que ce soit en termes d’avantages matériels ou de satisfaction des sentiments dépravés.

La deuxième transgression mentionnée montre aussi à quel point les sentiments naturels sont étouffés. Le fait qu’un homme et son père fréquentent la même fille rappelle « une fornication telle qu’elle [n’existe] pas même parmi les nations, au point que quelqu’un aurait la femme de son père » (1Cor 5:1). Lorsque le peuple de Dieu méprise la parole de Dieu, il tombe plus bas que les païens. Aller vers la même fille ou prostituée est encore pire que d’aller vers une fille ou une prostituée différente. L’un est déjà un grand péché, l’autre est un péché encore plus grand.

En rapport avec ce péché abject, l’Éternel dit par la bouche d’Amos que c’est précisément ce péché qui est commis « pour profaner mon saint nom ». Cette expression apparaît aussi en Lévitique 22 à la fin d’un long passage sur la pureté personnelle et sociale (Lév 22:32). Dans cette section, le péché d’inceste est spécifiquement interdit (Lév 18:6-18 ; 20:17-21). Il n’y a pas d’interdiction spécifique concernant la communion avec une femme en dehors de la famille. Néanmoins, le principe s’applique bien sûr ici, puisqu’il s’agit de l’utilisation d’une seule et même fille par le père et le fils.

Cette manière d’agir donne de l’intelligence sur les conditions sociales de l’époque. La pureté et la fidélité que l’on peut attendre d’un père craignant Dieu dans son mariage font défaut. Le père et le fils agissent délibérément dans la désobéissance à Dieu. En persistant dans la désobéissance, tout sentiment de honte disparaît aussi.

La citation ci-dessus tirée de 1 Corinthiens 5 montre clairement que ce genre de choses hideuses ne se produisait pas seulement en Israël. Aussi, cette impudicité éhontée se produit dans l’église chrétienne. Là où la justice est bafouée, il n’y a plus de vision correcte du mariage et de la sexualité, et le frère est aussi lésé dans ces domaines (1Th 4:6).

Dans la suite de 1 Corinthiens 5, Paul explique clairement quel est le devoir de l’église envers les membres qui vivent dans de tels péchés et d’autres encore. L’église reçoit la mission suivante : « Ôtez le méchant du milieu de vous-mêmes » (1Cor 5:13b). Celui qui persiste dans le péché doit finalement être ôté de l’église comme un méchant.

8 Les droits du prochain et de Dieu bafoués

8 et ils s’étendent à côté de chaque autel, sur des vêtements pris en gage, et boivent dans la maison de leur dieu le vin de ceux qui ont été mis à l’amende.

Les vêtements sont considérés comme des objets de valeur, non pas tant au sens matériel, mais plutôt au sens de leur utilisation. Un vêtement est pour son propriétaire quelque chose qui lui permet de se couvrir la nuit pour se protéger du froid. Si quelqu’un doit emprunter de l’argent, il peut laisser son manteau en gage. Dans son souci des pauvres, Dieu a inscrit dans sa loi que celui qui a pris le manteau en gage doit le rendre le soir même (Exo 22:26-27 ; Deu 24:10-13).

Mais les riches se moquent de la loi de Dieu. Ils peuvent très bien utiliser ces vêtements comme une douce couche sur laquelle ils peuvent s’allonger confortablement. Ils se soucient aussi peu de leur frère pauvre, qui souffre maintenant aussi du froid, que de Dieu. Au contraire, ils sont très dévoués à toutes sortes d’idoles, auxquelles semble faire référence l’expression « chaque autel ». Il existe une multitude d’autels (cf. Osé 10:1).

Ils pensent qu’ils doivent toute leur prospérité aux idoles. Ces idoles se trouvent dans le temple de Béthel. Il est possible qu’ils aient aussi bâti d’autres maisons pour ces idoles. Là, ils s’enivrent du vin qu’ils ont acheté avec l’argent qu’ils ont obtenu de manière criminelle. En effet, ils ont infligé des amendes à des innocents et ont inventé des crimes pour cela. Avec l’argent ainsi obtenu, ils font maintenant la fête.

9 Ce que Dieu a fait pour eux

9 Mais moi, j’ai détruit devant eux l’Amoréen, dont la taille était comme la hauteur des cèdres, et qui était fort comme les chênes ; et j’ai détruit son fruit en haut et ses racines en bas.

Pour les confondre, Dieu leur rappelle qu’Il a pris soin d’eux, tant dans le passé que dans le présent. Leur attitude envers Dieu contraste fortement avec ce que Dieu a fait pour eux. Quelle ingratitude ! Qu’a-t-il fait pour mériter cela ? Cela sonne comme une déception : « Mais moi, j’ai... ». Le souvenir du passé devrait les amener à se repentir. Dieu leur a ouvert la voie pour qu’ils puissent occuper la place qu’ils occupent aujourd’hui.

Les Amoréens sont les premiers habitants de Canaan (Gen 15:18 ; Jos 24:18 ; Jug 6:10). Par leurs propres moyens, le peuple n’aurait jamais pu entrer dans le pays. Leur incrédulité les avait rendus impuissants. Dans leur incrédulité, ils se sentaient comme des sauterelles face aux habitants de Canaan qui, à leurs yeux, étaient des géants (Nom 13:22,32-33 ; Deu 1:28 ; 3:11).

Mais Dieu avait pris leur cause en main. Ils avaient été témoins de la manière dont Il avait agi. Il avait exterminé pour eux ces géants puissants, entièrement, de haut en bas. Le cèdre est souvent une image de ce qui est haut, élevé et stable (Ézé 31:3) et le chêne de ce qui est fort, dur et a une longue durée de vie.

« Son fruit » est sa descendance et « ses racines » sont les ancêtres de ce peuple. Dieu a exterminé tous ces habitants, racines et branches, pour eux. Mais maintenant qu’ils vivent dans le pays depuis tant d’années, ils ont oublié tous ses efforts. Ils en ont d’ailleurs été avertis (Deu 8:11-20). Mais que peut-on espérer quand le peuple de Dieu n’écoute plus sa Parole, n’en tient plus compte et ignore les avertissements qu’elle contient ? Le malheur et la ruine sont inévitables.

10 La bonté de Dieu dans la délivrance et la guidance

10 Et moi, je vous ai fait monter du pays d’Égypte, et je vous ai fait marcher dans le désert 40 ans, pour que vous possédiez le pays de l’Amoréen.

Une fois de plus, la déception transparaît. Ont-ils donc oublié comment la bonté de Dieu les a délivrés de la dure esclavage de l’Égypte ? Ont-ils aussi oublié comment, après leur délivrance, Il les a conduits à travers ce « désert grand et terrible » (Deu 8:15) avant qu’ils ne prennent possession du pays vers lequel ils se dirigeaient ? Si Dieu ne les avait pas délivrés, ils seraient encore en esclavage ; si Dieu ne les avait pas guidés dans le désert, ils y auraient péri.

Aussi, n’oublions jamais comment nous avons été délivrés du monde et du jugement. Le Seigneur Jésus a dû mourir pour cela. N’oublions jamais aussi comment Dieu nous a guidés et pris soin de nous à travers le monde depuis notre délivrance. Grande est sa fidélité. Trop souvent, nous répondons à sa fidélité par l’infidélité. Ne Le décevons-nous pas alors ?

11 Prophètes et nazaréens

11 Et j’ai suscité des prophètes d’entre vos fils, et d’entre vos jeunes gens, des nazaréens. N’en est-il pas ainsi, fils d’Israël ? dit l’Éternel.

Aux versets précédents, nous avons vu le témoignage de toutes les bienfaits de Dieu, dont Il a fait preuve envers tout le peuple, les douze tribus. Mais la sollicitude de Dieu pour son peuple transparaît aussi dans les moyens qu’Il a donnés au milieu de son peuple pour le ramener à Lui. Il y a tout d’abord le témoignage « des prophètes ». Ils ont prononcé ses paroles. Ensuite, Amos mentionne le témoignage « des nazaréens ». Ils ont parlé par leur vie. Les prophètes ont annoncé qui est Dieu dans leurs prédications, les nazaréens ont montré qui est Dieu dans leur vie.

Les prophètes parlent généralement lorsque le peuple s’est égaré de Dieu. Dieu leur demande alors de prêcher sa Parole à son peuple afin de l’appeler à se repentir et à revenir à Lui. Avant Amos, de nombreux prophètes se sont adressés à l’ensemble du peuple, les douze tribus (Héb 1:1a). Nous pouvons penser par exemple à Moïse et Samuel. Mais même au milieu des dix tribus, qui n’avaient ni temple, ni autel, ni sacerdoce, Dieu s’est fait entendre. Élie et Élisée, en particulier, ont œuvré dans les dix tribus. Par la suite aussi, Dieu a envoyé des messagers issus de leur propre peuple et parlant leur langue.

Dieu a donné un témoignage particulier à travers les nazaréens. Même si nous ne lisons pas grand-chose sur les nazaréens, ils devaient occuper une place importante parmi le peuple, compte tenu de la citation d’Amos ici. Le mot ‘nazaréen’ – en hébreu ‘nazir’ – signifie ‘séparé’. Il désigne la consécration à Dieu que ces personnes mettent en pratique.

Pour se séparer et se consacrer à Dieu, le nazaréen fait un vœu spécial. Nous pouvons lire à ce sujet en Nombres 6. Devenir nazaréen est un choix volontaire. Mais « si homme ou femme » (Nom 6:2) souhaite le devenir, Dieu impose certaines conditions. Ces conditions sont les suivantes :
1. ne rien consommer qui provienne de la vigne (Nom 6:3-4),
2. laisser pousser les boucles des cheveux de sa tête (Nom 6:5)et
3. ne toucher aucun mort (Nom 6:6-7).

Ces conditions s’appliquent à nous de la manière suivante. Quelqu’un qui veut se consacrer à Dieu
1. renonce volontairement aux joies terrestres – le vin est une image des choses qui ne sont pas mauvaises en elles-mêmes (Jug 9:13),
2. prend une position de soumission – dont les cheveux longs de la femme sont aussi aujourd’hui le symbole (1Cor 11:1-16), qui s’applique aussi aujourd’hui – et
3. se tient à l’écart de tout ce qui n’est pas en relation avec le Dieu vivant – c’est la caractéristique de la mort.

C’est une grande bénédiction de la part de Dieu lorsqu’Il suscite parmi son peuple des personnes, aussi des jeunes, qui veulent Lui consacrer leur vie. Elles sont une bénédiction spirituelle pour tout le peuple. Les nations peuvent aussi se réjouir des bénédictions terrestres. C’est pourquoi Amos souligne la bénédiction spirituelle de ces dons de Dieu à son peuple. Cette bénédiction spirituelle précède la bénédiction terrestre, car celle-ci dépend de leur état spirituel. Afin de les mettre en accord avec Dieu, Il fait entendre à travers ses prophètes ce qu’Il attend de son peuple. Grâce aux prophètes qu’Il envoie, Il maintient le lien avec son peuple.

Bien que Nombres 6 indique qu’une personne devient nazaréenne à la suite d’une décision volontaire de remplir un vœu, il est clair qu’un tel vœu est fait à partir d’une incitation intérieure par l’Esprit. De même, la vie de nazaréen ne peut se vivre que sous la puissance et la direction de l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi, outre les prophètes, les nazaréens peuvent aussi être considérés comme un don de Dieu. Dans le nazaréen, le peuple peut voir sa propre appel à se consacrer à Dieu, tout en sachant que l’Éternel lui donne aussi la force de la mettre en pratique.

Bien que le nazaréat ne soit pas lié à l’âge, Amos parle ici de « vos jeunes gens ». Ce sont précisément les jeunes gens que Dieu veut utiliser pour montrer à son peuple ce que signifie une vie de consécration. Qu’est-ce qui est aussi vrai aujourd’hui dans la chrétienté : le besoin de jeunes chrétiens qui renoncent volontairement à ce à quoi leurs camarades s’adonnent, afin de se consacrer entièrement à la cause de Dieu. Demandons à Dieu d’agir ainsi dans le cœur de nombreux jeunes. Nous trouvons un exemple de la bénédiction que procure une telle consécration en Jérémie 35 (Jér 35:1-19).

Par sa question « n’en est-il pas ainsi ? », Dieu souligne son don des prophètes et des nazaréens. Il demande instamment à son peuple de juger si ses remarques sont justes. De telles questions servent à interpeller la conscience, à inciter à la réflexion et à faire naître l’intelligence de l’action de Dieu. Ceux qui y adhèrent de tout cœur reviennent à Lui. Dieu veut impliquer les hommes dans ses actions et, en les amenant à y réfléchir, les amener à reconnaître qu’il ne peut en être autrement.

12 Rébellion

12 Et vous avez fait boire du vin aux nazaréens, et vous avez commandé aux prophètes, disant : “Ne prophétisez pas.”

Quelle est la réponse du peuple à la sollicitude de Dieu ? Tu peux imaginer que la mauvaise disposition du peuple s’exprime simplement par le fait de ne pas écouter ces personnes et d’ignorer leur message. Mais leur mauvaise condition se révèle d’une manière plus terrible encore, à savoir dans un esprit de rébellion.

Au lieu de se laisser inciter à mener une vie sainte par l’exemple des nazaréens, le peuple veut que les nazaréens boivent du vin afin de rompre leur vœu. Donner du vin ne signifie pas ici leur offrir du vin, mais les forcer de manière violente à boire du vin.

Les prophètes rencontrent le même esprit de rébellion. Les témoins de Dieu sont insupportables pour le peuple, qui fait tout pour les réduire au silence. Amos en a aussi fait l’expérience (Am 7:12 ; cf. Ésa 30:10 ; Jér 11:21 ; Mic 2:11).

Et que vivons-nous aujourd’hui ? Quelle réponse donnons-nous à la sollicitude de Dieu ? Beaucoup de ‘nazaréens’ sont tentés de recommencer à boire du ‘vin’. Satan mettra tout en œuvre pour séduire les jeunes, afin qu’ils n’écoutent pas l’appel de Dieu, mais la voix des hommes. Les chrétiens qui ne prennent pas les choses trop au sérieux se sentent mal à l’aise lorsqu’ils voient d’autres chrétiens qui veulent vivre entièrement consacrés à l’Éternel.

Bien sûr, on peut critiquer la vie des chrétiens consacrés. Aussi, ils ne sont pas des hommes parfaits. Mais au lieu d’être touchés par leur consécration, on essaie souvent d’amener les chrétiens consacrés à agir non pas selon Christ, mais selon leurs propres plaisirs.

Si ces chrétiens cèdent à cette pression, leur vie ne constituera plus un ‘jugement’ pour les chrétiens moins consacrés ou non consacrés. La conscience est apaisée. D’ailleurs, les chrétiens consacrés ne chercheront pas à juger ceux qui vivent de manière moins consacrée. C’est une conséquence plus ou moins automatique, quelque chose d’inévitable.

Le Seigneur Jésus avant tout, et à sa suite aussi Paul, ont été entièrement consacrés à Dieu. La haine dont le Seigneur et Paul ont fait l’objet était inévitable. Quiconque veut vivre dans la consécration doit s’attendre à ce qui arrive à Paul, comme il le dit à Timothée : « Et tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés » (2Tim 3:12).

Ce que subit le nazaréen, le prophète fidèle le subira aussi. Une prédication claire et radicale de la parole de Dieu n’est généralement pas appréciée dans la chrétienté. Tant que tu ne touches pas à la conscience, on t’écoutera. Mais si tu dénonces le mal, tu seras rejeté et on essaiera de t’empêcher de parler.

13 La rétribution de Dieu

13 Voici, je pèserai sur vous comme pèse le chariot plein de gerbes.

Face à l’attitude rebelle et à l’opposition du peuple en réponse à toute son attention, Dieu ne peut que réagir par son jugement. Dans la manière dont Amos présente le jugement de Dieu, nous voyons une image tirée de la vie agricole. Elle reflète la familiarité d’Amos avec cette vie. Elle peut faire référence au moment où Dieu fait sa moisson, où il y a le salut pour le reste fidèle, tandis que les méchants seront frappés par le jugement.

Le chariot surchargé montre aussi que le péché est un lourd fardeau, en particulier les péchés mentionnés précédemment. Aucun homme ne peut y résister, mais tous succomberont sous son poids. Pour ceux qui le reconnaissent, le salut est possible. Ils peuvent savoir que les gerbes de leurs péchés ont été déposées sur le Seigneur Jésus et jugées par Dieu en Lui.

14 - 16 Il n’y a pas d’échappatoire

14 Et celui qui est agile ne pourra pas fuir ; et le fort n’affermira pas sa force ; et l’homme vaillant ne sauvera pas sa vie ; 15 et celui qui manie l’arc ne tiendra pas ferme ; et celui qui a les pieds agiles n’échappera pas ; et celui qui monte le cheval ne sauvera pas sa vie ; 16 et celui qui a le cœur plein de courage parmi les hommes vaillants s’enfuira nu en ce jour-là, dit l’Éternel.

Il n’y a pas d’échappatoire au jugement de Dieu présenté au verset 13. Tout le monde tentera de fuir, mais en vain. Toutes les capacités individuelles seront inutiles. Si nous pensons à un tremblement de terre, nous comprenons que la vitesse, la force et le courage sont inutiles. Quelle que soit la vitesse à laquelle quelqu’un peut courir, il ne pourra pas atteindre un refuge. Le sol s’ouvrira sous ses pieds. Quelle que soit sa force, toute sa puissance et tous ses efforts seront vains. Il sera confronté à des forces naturelles face auxquelles la puissance d’homme est insignifiante. Quelle que soit aussi sa bravoure, il succombera au jugement de Dieu. Cet ennemi ne peut être combattu avec le courage d’homme.

Les flèches de l’archer semblent dérisoires face à une puissance qui approche sans pitié et qui ne peut être tenue à distance. Même ceux qui peuvent utiliser un cheval seront rattrapés par la mort. Les hommes vaillants qui pensent pouvoir s’enfuir jettent tout ce sur quoi ils comptaient, mais qui les empêche de fuir le jugement. Nu signifie sans manteau et sans armes. Ainsi, celui qui autrefois, si courageux, bien vêtu et bien armé, a affronté le danger, tente maintenant d’y échapper. Toute la scène respire le désarroi total de personnes qui, avant que ce jugement n’ait lieu, se vantaient encore de leurs qualités.

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© 2023 Licence: CC BY-ND. Texte de la Bible: Traduction révisée. Traduction légèrement moins littérale que la version J.N. Darby, dans la langue française actuelle. Bibles et Publications Chrétiennes, Valence https://editeurbpc.com/bible/traduction-revisee.

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