Introduction
Avant de commencer l’explication de ce chapitre, je voudrais d’abord partager quelque chose avec le lecteur. On m’a toujours dit, et je le dis aussi moi-même, que l’explication d’un passage est donnée par l’Écriture elle-même. Pour comprendre un passage de la parole de Dieu, je dépends du Saint Esprit et je dois aussi avoir la disposition qui convient. J’ai également besoin de l’aide d’autres exégètes. C’est aussi ce que le Seigneur Jésus a voulu et c’est pour cela qu’Il a donné ses dons (Éph 4:11 ; cf. Act 8:30-31).
N’est-ce pas une forme d’orgueil, voire un mépris des dons du Seigneur, que de penser pouvoir comprendre par nous-mêmes la vérité d’un passage ? Nous devons toutefois réfléchir par nous-mêmes à ce que les autres nous disent, afin d’arriver ensuite, devant Dieu, à accepter l’explication d’un passage particulier (Act 17:11). De cette manière, la signification d’une vérité de l’Écriture devient notre propriété spirituelle et non la répétition des paroles de quelqu’un d’autre.
Dans le passage qui nous occupe actuellement, je ne semble toutefois pas trouver l’explication dans l’Écriture, mais en dehors de celle-ci. En effet, la première partie de ce chapitre traite d’événements qui étaient encore à venir pour Daniel, mais qui se sont déjà accomplis. Je ne retrouve toutefois pas cet accomplissement dans l’Écriture. Cependant, diverses explications dont je dispose et que je consulte volontiers mentionnent comment, au cours de l’histoire, cette première partie s’est accomplie. Cela signifie que je dois tout de même connaître quelque chose de l’histoire du monde telle qu’elle est décrite en dehors de la Bible. J’ai soumis ce problème au docteur de la Bible et historien Gerard Kramer, déjà mentionné précédemment. Il m’a répondu ce qui suit :
L’histoire non sacrée ne peut en aucun cas contredire la prophétie. Et pourquoi ne pourrait-elle pas même aider à expliquer une prophétie qui s’est déjà accomplie et qui est donc devenue histoire ? En Daniel 11, la prophétie s’avère même si détaillée et conforme aux sources extrabibliques que des scientifiques incrédules affirment que Daniel 11 est une historiographie a posteriori, revêtue du genre littéraire de la prophétie. Les exégètes fidèles à la Bible ne diront jamais cela, bien sûr. Daniel 11 est entre-temps accompli jusqu’au verset 34 et est donc devenu histoire. Je n’ai aucun problème à parcourir l’histoire non sacrée si je ne comprends pas tout à fait ou ne peux pas compléter un détail en Daniel 11:1-34. Cela devient intéressant à partir du verset 36, car un certain nombre de choses qui y sont mentionnées sont, selon les sources historiques, certainement attribuables à Antiochus IV Épiphane, mais cette partie a clairement une perspective eschatologique, de sorte qu’elle parle aussi du futur Antiochus, c’est-à-dire le roi du nord, et, curieusement, aussi de l’Antichrist.
Cette réponse m’a encouragé à faire appel à Roger Liebi, docteur de la Bible et historien suisse que je connais comme fidèle et compétent, pour m’aider à expliquer ce chapitre. Dans son livre « Weltgeschichte im Visier des Propheten Daniël » (L’histoire du monde du point de vue du prophète Daniel), il donne une explication claire et concise de Daniel 11:2-35. Mon explication de ces versets consistera donc principalement en une traduction de son explication. Certains exégètes donnent parfois une explication différente de certains versets. Le fait que je n’aborde pas ces différences ne signifie pas que je prétends que l’explication que je préfère est la seule correcte. C’est celle qui me semble la plus plausible, mais il appartient au lecteur de faire ses propres recherches.
Après avoir étudié cette partie à l’aide du livre mentionné, j’ai été encore plus impressionné par la vérité de la parole de Dieu. Il est vraiment étonnant de voir comment chaque détail mentionné dans ces versets s’est accompli. Cela vaut en tout cas pour les détails qui m’ont paru clairs, car il y a encore des aspects que je ne comprends pas.
Je tiens à souligner une fois de plus que pour Daniel, les événements qu’il a vus dans sa vision étaient tous encore à venir. L’accomplissement exact de ce qui nous est rapporté aux versets 2-35, que nous savons grâce à des faits historiques, est une garantie supplémentaire que tout ce qui doit encore devenir histoire s’accomplira aussi. La parole de Dieu est absolument fiable dans tous ses éléments !
1 - 2 De Cyrus à Xerxès Ier
1 Et moi, dans la première année de Darius, le Mède, je me tins là pour l’aider et le fortifier. 2 Et maintenant, je te déclarerai la vérité : Voici, il s’élèvera encore trois rois en Perse ; et le quatrième deviendra riche de grandes richesses plus que tous, et quand il sera devenu fort par ses richesses, il excitera tout contre le royaume de Javan.
Le verset 1 de ce chapitre appartient encore à Daniel 10 et est en fait le dernier verset de ce chapitre. Après avoir dit que Micaël l’a tenu ferme avec lui, l’ange dit qu’il a lui-même assisté Micaël « pour l’aider et le fortifier ». Il mentionne aussi quand cela s’est passé. C’était à l’époque où l’empire des Mèdes et des Perses conquit l’empire babylonien et prit ainsi le contrôle des Juifs. Cela semble indiquer que la guerre spirituelle a été menée en vue du départ d’un reste vers le pays promis. Satan aura mobilisé ses démons pour l’empêcher.
Satan sait qu’en Israël, parmi le peuple juif, naîtra la semence promise, le Messie, le Fils de Dieu, pour être une bénédiction pour le peuple de Dieu. Il veut empêcher cela à tout prix. Pour empêcher cette naissance, il a toujours cherché à détruire le peuple de Dieu. Il ne connaît pas tous les plans de Dieu, mais il sait que le Messie apportera la bénédiction promise et que cela mettra fin à son propre domination et scellera son destin.
Au verset 2, l’ange dit à Daniel qu’il lui déclarera la vérité sur les événements futurs. C’est la vérité, car ce que l’ange déclarera provient de « l’écrit de vérité » (Dan 10:21) écrit par Dieu. Comme dit, Dieu écrit l’histoire et c’est pourquoi elle se déroulera ainsi.
L’ange dit à Daniel que quatre rois régneront encore en Perse. Trois d’entre eux ne sont pas désignés plus précisément. Le quatrième est décrit comme un roi riche qui fera la guerre à la Grèce. Comme nous l’avons lu en Daniel 10:1, Daniel reçoit la parole dans la troisième année de Cyrus, révélant les événements futurs décrits ici. Cela signifie que les quatre rois qui viendront au pouvoir après Cyrus sont les suivants :
1. Cambyse (530-522 av. J.-C.)
2. Gaumata (Pseudo-Smerdis) (522 av. J.-C.)
3. Darius Ier (522-486 av. J.-C.)
4. Xerxès Ier (486-465 av. J.-C.)
Xerxès Ier est connu pour avoir acquis de fabuleuses richesses. Sous son règne, l’empire perse atteint son apogée. Xerxès souhaite aussi ardemment annexer la Grèce et la placer sous son autorité. Pour y parvenir, il mobilise presque toute l’Asie de l’époque. Cependant, lors de la célèbre bataille navale de Salamine (480 av. J.-C.), il subit une défaite cuisante et profondément humiliante. Cette guerre lui coûte d’énormes pertes, tant en vies humaines qu’en trésors.
[NB Les lecteurs intéressés peuvent trouver plus d’informations sur les quatre rois mentionnés et aussi sur les dirigeants suivants sur Internet.
3 Alexandre le Grand
3 Et un roi vaillant se lèvera et exercera une grande domination, et il agira selon son bon plaisir.
Le roi puissant dont il est question ici est Alexandre le Grand. Nous faisons ici un bond d’environ 130 ans dans l’histoire. C’est le temps qui s’est écoulé entre Xerxès Ier et Alexandre le Grand. Les Grecs ont infligé une défaite douloureuse aux Perses, mais la haine des Perses est profondément ancrée chez les Grecs. Alexandre s’est vengé des Perses et a régné avec une grande autorité. Il n’a tenu aucun compte de Dieu ou de ses commandements et a agi entièrement selon son bon plaisir. Le fait qu’il ait contribué au plan de Dieu en brisant la puissance de la Perse relève donc exclusivement de la souveraineté de Dieu. Dieu sait intégrer les actions orgueilleuses de l’homme dans ses plans.
4 L’empire grec divisé en quatre
4 Et quand il se sera levé, son royaume sera brisé et sera divisé vers les quatre vents des cieux, et [ne passera] pas à sa postérité, et ne sera pas selon la domination qu’il exerçait ; car son royaume sera arraché, et sera à d’autres que ceux-là.
La gloire d’Alexandre le Grand n’aura duré qu’un peu plus de dix ans. En 323 av. J.-C., il meurt, selon toute vraisemblance, de la malaria. Il laissa derrière lui un fils, nommé Hercule. Un deuxième fils naquit peu après sa mort. Tous deux furent assassinés. Après une lutte acharnée, ses quatre généraux et leurs successeurs se partagèrent son immense héritage (cf. Dan 8:8,22). La répartition est la suivante :
1. Séleucos reçoit la Syrie à l’est,
2. Lysimaque reçoit l’Asie Mineure au nord,
3. Ptolémée reçoit l’Égypte au sud et
4. Cassandre reçoit la Macédoine à l’ouest.
Ainsi, l’empire grec est « divisé vers les quatre vents des cieux », les points cardinaux étant considérés depuis l’empire perse.
5 Deux rois
5 Et le roi du midi sera fort, et un de ses chefs ; mais [un autre] sera plus fort que lui, et dominera ; sa domination sera une grande domination.
À partir de ce verset, la prophétie de Daniel ne traite plus que du roi du midi et du roi du nord. Ce sont les rois qui règnent sur l’Égypte au sud et la Syrie au nord. Le fait qu’il ne soit plus question que de ces deux pays’, c’est parce qu’ils occupent une place importante dans l’histoire d’Israël. Les points cardinaux « midi » et « nord » doivent être considérés depuis Israël. De ce point de vue, le roi du midi désigne le général grec qui règne sur l’Égypte, Ptolémée, et le roi du nord désigne Séleucos, qui règne sur la Syrie.
Séleucos, ancien général de Ptolémée, devient indépendant et obtient la domination sur la Syrie. Son empire devient le plus grand des quatre empires qui ont vu le jour après la mort d’Alexandre le Grand. Séleucos devient ainsi le roi du nord.
6 Un arrangement équitable
6 Et au bout de [plusieurs] années, ils s’uniront ensemble ; et la fille du roi du midi viendra vers le roi du nord pour faire un arrangement équitable ; mais elle ne conservera pas la force de son bras ; et il ne subsistera pas, ni son bras ; et elle sera livrée, elle, et ceux qui l’ont amenée, et celui qui l’a engendrée, et celui qui l’aidait dans ces temps-là.
Le verset 6 ne fait plus référence aux rois mentionnés dans le verset précédent, Ptolémée et Séleucos, mais à leur descendance : Ptolémée II et Antiochus II. Cette transition est contenue dans les premiers mots de ce verset « au bout de [plusieurs] années ». Afin de mettre fin aux conflits sanglants qui opposent depuis des années l’Égypte et la Syrie, une tentative est faite pour que les deux maisons royales font « un arrangement équitable » entre elles. Cet arrangement consiste en un mariage. Vers 252 av. J.-C., Antiochus II répudie sa femme Laodice et épouse Bérénice, la fille du roi égyptien Ptolémée II.
Cette tentative de paix se solde toutefois par une catastrophe. Par vengeance, Laodice fait empoisonner son ancien mari Antiochus II quelques années après son mariage avec Bérénice. Elle fait de même avec le petit fils issu de ce mariage. Bérénice s’enfuit alors avec quelques fidèles dans une ville près d’Antioche. Séleucos II, le fils de Laodice, la suit jusque là-bas, s’empare de la ville et fait tuer Bérénice et sa suite. À cette époque meurt aussi Ptolémée II, le père de Bérénice.
Maintenant que nous connaissons l’histoire, nous pouvons insérer les noms suivants au verset 6b :
« Mais elle » – Bérénice – « ne conservera pas la force de son bras » (c’est-à-dire qu’elle devra fuir), « et il » – Antiochus II – « ne subsistera pas, ni son bras » (qui symbolise son pouvoir) ; « et elle » – Bérénice – « sera livrée, elle, et ceux qui l’ont amenée » (les fidèles qui l’ont suivie), « et celui qui l’a engendrée » – Ptolémée – « et celui qui l’aidait dans ces temps-là » – Antiochus II.
7 - 14 Le roi du midi
7 Mais d’un rejeton de ses racines se lèvera à sa place [un homme], et il viendra à l’armée, et il entrera dans la forteresse du roi du nord ; et il agira contre eux et se montrera puissant ; 8 et même il emmènera captifs, en Égypte, leurs dieux et leurs princes, avec leurs objets précieux, l’argent et l’or ; et il subsistera plus d’années que le roi du nord. 9 Et celui-ci viendra dans le royaume du roi du midi et il retournera dans son pays. 10 Mais ses fils s’irriteront et rassembleront une multitude de forces nombreuses ; et [l’un d’eux] viendra et inondera et passera outre ; et il reviendra et poussera le combat jusqu’à sa forteresse. 11 Et le roi du midi s’exaspérera, et sortira, et fera la guerre contre lui, contre le roi du nord qui mettra sur pied une grande multitude, mais la multitude sera livrée en sa main. 12 Et quand la multitude sera ôtée, le cœur du [roi du midi] s’exaltera, et il fera tomber des myriades ; mais il ne triomphera pas. 13 Et le roi du nord reviendra et mettra sur pied une multitude plus grande que la première ; et au bout d’une période d’années, il s’avancera avec une armée nombreuse et de grandes richesses. 14 Et, dans ces temps-là, beaucoup se lèveront contre le roi du midi, et les violents de ton peuple s’élèveront pour accomplir la vision ; mais ils tomberont.
(Verset 7) Ptolémée III Euergetes succède à son père Ptolémée II. Frère de Bérénice, il est « un rejeton de ses racines », c’est-à-dire issu de la même famille, et veut la venger. Il mobilise une puissante armée et, après une série de batailles, vainc le roi du nord, Séleucos II. Ptolémée III s’empare aussi de la forteresse syrienne de Séleucie.
(Versets 8-9) Lorsque Ptolémée III retourne en Égypte, il emporte un butin énorme. Ce butin se compose de trésors inestimables. Il emmène aussi un grand nombre de prisonniers syriens qui occupaient des positions importantes dans leur pays. Il s’ensuit plusieurs années de paix entre la Syrie et l’Égypte.
(Verset 10) Les deux fils du roi de Syrie, Séleucos II, Séleucos III et son frère Antiochus III, veulent poursuivre la guerre contre l’Égypte. Ils recrutent des mercenaires en masse afin de lever une armée gigantesque et aguerrie.
Dans la deuxième partie du verset, il n’est soudain plus question que d’un seul des fils. Cela s’explique par le fait que Séleucos III fut assassiné par empoisonnement environ 223 av. J.-C. La suite du récit ne concerne donc plus qu’Antiochus III. Environ 221, 219 et 218 av. J.-C., il attaque trois fois l’Égypte et franchit la frontière.
(Versets 11-13) Lors de la troisième offensive d’Antiochus III, au cours de laquelle il conquiert aussi une partie du pays d’Israël, une violente explosion de colère éclate en Égypte. Ptolémée IV riposte et bat Antiochus III environ 217 av. J.-C. lors de la bataille décisive de Raphia, près de Gaza. Il se retrouve ainsi à la tête d’une grande multitude d’ennemis.
Cette grande victoire le rend orgueilleux. Cependant, il ne sait pas tirer parti du massacre « des myriades » pour renforcer son pouvoir. Il laisse simplement Antiochus III s’en aller avec ce qui reste de son armée. Antiochus III peut ainsi se remettre de sa défaite à Raphia. Seize ans plus tard, « au bout d’une période d’années » (verset 13), il peut lancer une nouvelle attaque contre l’Égypte. Son armée est alors plus importante que la précédente. Il est aussi très bien équipé sur le plan matériel.
(Verset 14) Le moment choisi par Antiochus III pour lancer une nouvelle offensive contre l’Égypte est bien choisi. Le roi du midi est confronté à une révolte dans son pays. L’Égypte est affaiblie par des troubles intérieurs et des luttes pour le trône.
Puis, soudain, il est question des « violents de ton peuple ». « Ton peuple » est le peuple de Daniel, Israël. C’est la première fois dans ce chapitre que nous entendons parler du peuple de Dieu. En Israël, qui est sous l’autorité de l’Égypte, une partie des Juifs fait une alliance avec la Syrie contre Ptolémée V, le fils et successeur de Ptolémée IV. Ce sont les « violents » d’Israël.
Ils se révoltent contre le roi du midi, mais ils tomberont, c’est-à-dire qu’ils échoueront dans leur entreprise et périront. Leur révolte contribue à la confirmation de la vision. Nous avons ici à nouveau affaire, d’une part, à ce que l’homme fait dans le cadre de sa responsabilité et, d’autre part, au fait que Dieu utilise cela pour accomplir ses plans, sans que cela ne diminue en rien la responsabilité de l’homme.
Nous devons bien comprendre qu’Israël, qui se trouve entre les deux parties belligérantes, est à chaque fois impliqué dans cette guerre. Israël est le territoire où de nombreuses guerres ont été menées entre les deux pays. Ils ont été tour à tour dominés par la Syrie et l’Égypte, selon qui sortait vainqueur de la bataille. Les souffrances que tout cela a causées à Israël ont été grandes.
15 - 20 Le roi du nord
15 Et le roi du nord viendra, et il élèvera un remblai, et s’emparera de la ville fortifiée ; et les forces du midi ne tiendront pas, ni l’élite de son peuple ; et il n’y aura pas de force [en lui] pour se maintenir. 16 Mais celui qui vient contre lui agira selon son gré, et il n’y aura personne qui lui résiste ; et il se tiendra dans le pays de beauté, ayant la destruction dans sa main ; 17 et il dirigera sa face pour venir avec les forces de tout son royaume, et des hommes droits avec lui, et il agira ; et il lui donnera la fille des femmes pour la pervertir ; mais elle ne tiendra pas, et elle ne sera pas pour lui. 18 Et il tournera sa face vers les îles, et il en prendra beaucoup. Mais un chef mettra fin, pour lui, à son opprobre, et le fera retomber sur lui-même, sans opprobre pour lui ; 19 et il tournera sa face vers les forteresses de son propre pays ; et il trébuchera et tombera, et ne sera pas trouvé. 20 Puis il s’en élèvera un à sa place qui fera passer l’oppresseur par la gloire du royaume ; mais en quelques jours il sera brisé, non par colère, ni par guerre.
(Verset 15) Environ 198 av. J.-C., le roi du nord, Antiochus III, remporte une grande victoire sur l’Égypte. Le général de l’armée égyptienne, qui avait repoussé quelques années plus tôt une attaque d’Antiochus III, s’enfuit à Sidon. Antiochus III le poursuit et s’empare de la ville après un siège. Les troupes d’élite du roi du midi, venues pour briser le siège, sont repoussées dans leur pays par Antiochus III. Elles n’ont pas la force de résister.
(Verset 16) Antiochus III est très puissant. Il peut faire ce qu’il veut. Personne n’est en mesure de l’arrêter. À cette époque, il soumet tout Israël, « le pays de beauté » (cf. Dan 8:9). À partir de ce moment, Israël est longtemps sous la domination syrienne, une domination plus lourde que celle de l’Égypte. Ils sont sous un dominateur qui a le pouvoir de détruire tout ce qu’il veut.
(Verset 17) Environ 194 av. J.-C., Antiochus III tente d’étendre l’influence syrienne en Égypte par le biais d’un mariage. Il donne sa fille Cléopâtre en mariage à Ptolémée V. Antiochus III promet en outre de lui offrir plusieurs pays, dont Israël. La suite de l’histoire fait échouer ses plans d’expansion, notamment parce que Cléopâtre prend le parti de son mari immédiatement après son mariage.
(Verset 18) Antiochus III jette ensuite son dévolu sur « les îles », dont il conquiert « beaucoup ». Il s’agit de la conquête d’une grande partie des îles grecques. Cependant, sa soif de conquêtes vers l’ouest attire sur lui la colère des Romains. Un « chef » de l’empire romain naissant met un terme aux ambitions de ce roi du nord. En 190 av. J.-C., Antiochus III est définitivement vaincu par le général romain Lucius Scipion lors de la bataille décisive de Magnésie, en Asie Mineure. Il doit se retirer de Grèce.
Il est contraint de céder tous ses éléphants, de payer une forte indemnité de guerre et de livrer vingt otages. Parmi ces otages se trouve son fils cadet, qui deviendra plus tard célèbre sous le nom d’Antiochus IV Épiphane. Les Romains lui imposent également un tribut annuel très élevé.
Avec le reste de son armée vaincue, Antiochus III retourne ensuite dans son pays. Toute sa fierté, sa gloire et son ambition ont été traînées dans la boue. Il doit accepter cet affront sans aucune possibilité de se venger de ce qui lui a été fait.
(Verset 19) Afin de pouvoir payer l’impôt élevé qui lui a été imposé, Antiochus III pille les forteresses et les temples de son propre pays. Lorsqu’il veut piller le temple d’Elymas en 187 av. J.-C., la population se révolte contre lui. Furieuse, la foule se rassemble pour défendre son sanctuaire et tue son roi.
(Verset 20) Après la mort d’Antiochus III, son fils Séleucos IV s’empare du trône de Syrie. Par l’intermédiaire de son percepteur Héliodore, il impose de lourds impôts dans son empire afin de payer le tribut imposé par les Romains. À cette fin, il l’envoie entre autres à Jérusalem pour s’emparer des trésors du temple.
« En quelques jours », c’est-à-dire douze ans, de règne (alors que son père a régné pendant trente-cinq ans), Séleucos IV est tué. Ce n’est pas la colère d’une foule en colère ni une guerre qui causent sa mort, mais l’empoisonnement par son propre percepteur Héliodore. Ce dernier espère ainsi accéder lui-même au pouvoir.
21 - 31 Antiochus IV Épiphane
21 Et un [homme] méprisé s’élèvera à sa place, auquel on ne donnera pas l’honneur du royaume ; mais il entrera paisiblement, et prendra possession du royaume par des flatteries ; 22 et les forces qui débordent seront débordées devant lui et seront brisées, et même le prince de l’alliance. 23 Et dès qu’il se sera associé à lui, il agira avec fraude, et il montera, et sera fort avec peu de gens. 24 En pleine paix il entrera dans les lieux les plus riches de la province, et il fera ce que ses pères et les pères de ses pères n’ont pas fait ; il leur distribuera du butin, et des dépouilles, et des richesses, et il formera des plans contre les places fortes, et [cela] pour un temps. 25 Et il réveillera sa puissance et son cœur contre le roi du midi, avec une grande armée. Et le roi du midi s’engagera dans la guerre avec une grande et très puissante armée. Mais il ne tiendra pas, car on formera des plans contre lui ; 26 et ceux qui mangeaient ses mets délicats le briseront ; et son armée se dissoudra, et beaucoup de gens tomberont tués. 27 Et ces deux rois auront à cœur de faire du mal, et diront des mensonges à une même table ; mais cela ne réussira pas, car la fin sera encore pour le temps déterminé. 28 Et il retournera dans son pays avec de grandes richesses, et son cœur sera contre la sainte alliance, et il agira, et retournera dans son pays. 29 Au temps déterminé il retournera et viendra dans le midi ; mais il n’en sera pas la dernière fois comme la première ; 30 car les navires de Kittim viendront contre lui ; et il sera découragé, et retournera et sera courroucé contre la sainte alliance, et il agira ; et il retournera et portera son attention sur ceux qui abandonnent la sainte alliance. 31 Et des forces se tiendront là de sa part, et elles profaneront le sanctuaire de la forteresse, et ôteront le [sacrifice] continuel, et elles placeront l’abomination qui cause la désolation.
(Verset 21) Après la mort de Séleucos IV, le pouvoir ne revient toutefois pas à Héliodore, mais à Antiochus IV Épiphane. Cet homme est l’un des plus grands ennemis du peuple de Dieu dont il est question dans l’Ancien Testament. Il a été libéré par les Romains et est retourné dans son pays. La royauté n’est pas ce qui l’attend. Les fils de son frère Séleucos IV, Démétrius et Antiochus, sont les premiers héritiers du trône. Pourtant, Antiochus IV parvient à s’emparer du pouvoir par des flatteries et une amitié feinte. Héliodore doit aussi lui céder sa place.
(Verset 22) Tout ce qui se dresse sur le chemin de cet envahisseur Antiochus IV Épiphane, toute opposition, est éliminé par lui. Rien ne peut entraver sa détermination. Le « prince de l’alliance » est le souverain sacrificateur Onias III, qui fut destitué par Antiochus IV en 175 av. J.-C. et envoyé en captivité (« débordé »). En 171 av. J.-C., Onias III fut assassiné (« brisé »).
(Verset 23) À Jérusalem, il existe un parti orthodoxe qui s’est détourné du judaïsme et qui est helléniste. Ce parti est dirigé par Jason, le frère d’Onias III. Le parti a une forte influence en Israël. Il parvient ainsi à faire une alliance avec Antiochus IV Épiphane. Il veut introduire des coutumes païennes en Israël et espère ainsi rendre la cohabitation avec les autres peuples plus pacifique et plus agréable. Mais c’est le contraire qui se produit ! La gentillesse initiale du roi syrien Antiochus Épiphane n’est que mensonge et tromperie.
Après avoir terminé sa première campagne contre l’Égypte, Antiochus Épiphane traverse Israël sur le chemin du retour. Il se rend à Jérusalem pour y établir son pouvoir. En effet, pendant son séjour en Égypte, de grands troubles militaires ont éclaté dans cette ville. Les Juifs doivent en payer le prix ! Bien qu’il ait peu de monde avec lui, il prend la ville sans difficulté. En effet, le parti helléniste des Juifs, qui lui est favorable, lui ouvre les portes. Une fois dans la ville, Antiochus pille le temple et commet un horrible massacre.
(Verset 24) Antiochus IV Épiphane pille Israël plus que ses ancêtres ne l’ont fait. Il récompense les membres du parti helléniste des Juifs qui le soutiennent par des présents et des fonctions. Les officiers et les fonctionnaires grecs profitent aussi de son butin. La ville fortifiée de Jérusalem a souffert de manière indescriptible sous ses atrocités. Mais pour les consoler, il est ajouté que ces souffrances sont « pour un temps », ils ne dureront pas éternellement. Nous savons que Dieu en a fixé le temps.
(Versets 25-26) Les événements décrits aux versets 25-27 sont antérieurs à ceux décrits aux versets 23b-24. Les événements des versets 23b-24 se déroulent à partir de 175 av. J.-C. Au verset 25, nous sommes revenus en 170 av. J.-C. Dans son désir d’étendre son empire, Antiochus Épiphane lance cette année-là, avec une grande armée, ce que l’on appelle ‘la sixième guerre de Syrie’ contre « le roi du midi », c’est-à-dire l’Égypte. À cette époque, son cousin Ptolémée VI, encore mineur, est sur le trône d’Égypte. Antiochus Épiphane y voit une occasion favorable d’étendre son empire.
Ptolémée tente d’arrêter l’agresseur avec une armée nombreuse et puissante, mais il perd la bataille. Il tente de s’enfuir, mais il ne parvient pas à échapper à son oncle. La ville d’Alexandrie, qui contrairement à une grande partie de l’Égypte ne peut être conquise par Antiochus Épiphane, a alors traîtreusement proclamé roi le frère cadet de Ptolémée VI. Tels sont les plans conçus contre Ptolémée par « ceux qui mangeaient ses mets délicats ». Ils « le briseront ». Cette trahison interne est la cause de sa défaite.
(Verset 27) Lorsque les deux rois, Antiochus Épiphane et Ptolémée, s’assoient ensemble à table après la guerre remportée par Antiochus, ils semblent en paix l’un avec l’autre. Ptolémée VI conclut certes un traité avec Antiochus Épiphane, dans lequel il se soumet, mais il ne le respecte pas. Antiochus, quant à lui, cherche à soumettre toute l’Égypte et fait donc semblant de vouloir aider Ptolémée contre son frère qui a été proclamé roi à Alexandrie. Les deux rois agissent selon leur nature mensongère.
Les accords entre l’Égypte et la Syrie n’atteignent toutefois pas leur but. La raison invoquée est que « la fin sera encore pour le temps déterminé ». Cela signifie que les événements doivent encore se dérouler, car la fin que Dieu a prévue ne peut pas encore arriver. Cela implique que le temps de la fin de la tribulation d’Israël n’est pas encore venu.
(Verset 28) Antiochus Épiphane quitte l’Égypte avec un butin de guerre sans précédent. Il aurait bien aimé prendre aussi Alexandrie, mais des nouvelles de troubles en Syrie l’obligent à se retirer de la scène guerrière. Sa haine contre la foi au Dieu de la Bible est énorme. Lorsqu’il passe par Jérusalem sur le chemin du retour, il commet les pires atrocités et tient les propos les plus scandaleux. Les objets de sa haine sont ceux qui vivent selon « la sainte alliance » et restent fidèles à Dieu dans le secret. Après avoir donné libre cours à son horreur de Dieu et de tout ce qui Lui appartient, il retourne dans son pays.
(Versets 29-30) En 168 av. J.-C., Antiochus Épiphane lance une nouvelle guerre contre l’Égypte. L’une des raisons en est la nouvelle de la réconciliation de ses deux neveux. Mais contrairement aux autres fois, cette attaque est tout sauf un succès. Des « navires des Kittim » viennent à sa rencontre. « Navires des Kittim » semble désigner Chypre, mais peut aussi avoir un sens plus large et englober les pays de la Méditerranée sous la domination romaine. L’arrivée des Romains effraie le roi du nord, et il retourne dans son royaume. Pour cela, il doit traverser Israël. En chemin, il apaise sa colère aux dépens du reste fidèle. En même temps, il s’allie à ceux qui ont abandonné la sainte alliance, c’est-à-dire les Juifs infidèles et apostats.
Dans l’histoire, nous voyons que, lorsque Antiochus Épiphane avance avec son armée vers Alexandrie, une délégation romaine, conduite par le consul Gaïus Popilius Laenas, vient à sa rencontre. Celle-ci lui remet un ultimatum lui ordonnant de quitter l’Égypte dans un report déterminé. Lorsque le roi syrien, plein de ruse et de fourberie, demande un report de réflexion, le consul trace un cercle dans le sable avec un bâton et dit : ‘Décide ici.’ Grinçant des dents et rempli d’une colère impuissante, Antiochus Épiphane se voit contraint de se soumettre à la volonté de fer et inflexible de la puissance romaine.
Profondément humilié, Antiochus Épiphane rentre chez lui. Sur le chemin, il traverse à nouveau Israël. Là, il donne libre cours à sa colère et à sa fureur et les déverse sur les Juifs craignant Dieu. Le parti apostat des Juifs, décrits comme « ceux qui abandonnent la sainte alliance », lui est à nouveau très utile.
(Verset 31) Environ 167 av. J.-C., Antiochus Épiphane envoie son percepteur Apollonius avec une puissante armée à Jérusalem. Celui-ci attaque Jérusalem par une embuscade perfide, pille la ville, incendie, assassine d’innombrables Juifs, déporte les femmes et les enfants qui n’ont pas pu s’enfuir, démolit les murs de la ville et instaure un régime de terreur à Jérusalem. Il transforme la ville de David en une ville fortifiée et y installe une occupation.
La religion est ensuite abolie dans le temple. Cela se passe en décembre 167 av. J.-C. Sous peine de mort, il est interdit d’observer les commandements de l’Ancien Testament. L’autel de l’holocauste est rebaptisé autel de Zeus. Une idole de Zeus, qui porte les traits d’Antiochus Épiphane, y est érigée.
32 - 35 Les sages
32 Et, par de douces paroles, il entraînera à l’impiété ceux qui agissent méchamment à l’égard de l’alliance ; mais le peuple qui connaît son Dieu sera fort et agira. 33 Et les sages du peuple enseigneront la multitude ; et ils tomberont par l’épée et par la flamme, par la captivité et par le pillage, plusieurs jours. 34 Et quand ils tomberont, ils seront secourus avec un peu de secours, et beaucoup se joindront à eux par des flatteries. 35 Et d’entre les sages il en tombera pour les éprouver ainsi, et pour les purifier, et pour les blanchir, jusqu’au temps de la fin ; car ce sera encore pour le temps déterminé.
(Verset 32) Antiochus Épiphane tente non seulement par la violence, mais aussi par la flatterie, d’amener les Juifs à abandonner le Dieu de la Bible. Il y parvient aussi auprès de ceux qui n’ont déjà pas fait preuve de détermination en matière de révélation divine. Il abolit non seulement la religion du vrai Dieu, mais y implique aussi les Juifs apostats.
Il existe cependant en Israël un grand nombre de Juifs qui, même dans la plus grande détresse, veulent rester fidèles au Dieu de leurs pères. C’est là que nous rencontrons les Maccabées. Ils s’opposent aux pratiques horribles introduites par Antiochus Épiphane et se battent pour le rétablissement du service dans le temple. Le sacrificateur Mattathias, avec ses cinq fils, résiste à l’apostasie.
Avec ses fils et tous ceux qui se joignent à lui, il se retire dans le désert et mène de là une guérilla contre les forces d’occupation syriennes et aussi contre les Juifs apostats. Ils détruisent aussi, dans la mesure du possible, les autels idolâtres. Après la mort du sacrificateur Mattathias, ses fils Simon et Judas poursuivent la guerre avec détermination.
La révolte des Maccabées a un résultat phénoménal. Les Juifs respectueux de la loi repoussent les armées syriennes dans de nombreuses batailles, à tel point qu’ils reprennent le contrôle de Jérusalem. Le 4 décembre 164 av. J.-C., le temple est aussi dédié à nouveau. La commémoration de cet événement est mentionnée dans le Nouveau Testament (Jn 10:22).
(Verset 33) Les Juifs respectueux de la loi, les « sages », ont à cœur d’appeler la masse du peuple juif à rester fidèle au Dieu vivant et à sa Parole. Cependant, en ces temps troublés, beaucoup paient de leur vie leur consécration à Dieu. Ils subissent les tourments les plus cruels et les plus divers. « L’épée » et « la flamme », « la captivité » et « le pillage » rendent leur vie insupportable. L’auteur de la lettre aux Hébreux fait référence à cette situation dans le chapitre consacré aux hommes et femmes de la foi, parmi lesquels il faut aussi compter ces « sages » (Héb 11:35b).
Les « sages » sont les Maccabées et ceux qui les aident. Par eux, beaucoup a été accompli en ce qui concerne le service dans le temple. Ils ont été fortifiés par Dieu pour cela. Le mot hébreu pour « sages », ‘maskilim’, signifie ‘ceux qui sont devenus sages par l’enseignement’. Ils ont été à l’école de Dieu et formés à la sagesse et à l’intelligence. C’est une expérience acquise dans la pratique. La sagesse est le savoir acquis par l’expérience, savoir comment se comporter, en particulier au temps de la fin.
Les sages qui agissent ont été formés dans le secret. Il n’est pas nécessaire d’être vieux pour être sage. Daniel est déjà un sage dans sa jeunesse (Dan 1:3-6,19-20). Au temps de la fin, Dieu commence son œuvre de restauration parmi son peuple par l’intermédiaire des sages. Ils enseignent la justice. Ces sages sont un reste. Ils ont une grande importance dans la grande tribulation (Osé 14:10 ; Psa 107:43 ; Jac 3:13-18).
(Verset 34) Comme nous l’avons vu, les Juifs fidèles ont remporté d’énormes succès militaires, bien que beaucoup d’entre eux aient dû souffrir le martyre et périr à cette époque. L’expression « un peu de secours » fait référence à ces succès et aussi à la révolte de Mattathias. Le ‘grand secours’ ne viendra que lorsque le Messie interviendra dans les affaires du monde et établira un règne mondial de paix.
Il est clair que les victoires des Maccabées incitent de nombreux Juifs infidèles à se joindre à eux. Ils le font avec des motifs hypocrites et sans que leur cœur ne soit touché par la vérité du Dieu vivant. Ces ‘suiveurs’ ne se joignent à eux que parce que cela leur semble être le choix le plus avantageux.
(Verset 35) Les sages doivent aussi être éprouver (ou : affiner), purifiés et blanchis. Éprouver concerne leur intelligence, tandis que purifier a trait à leur conduite, à leur apparence (cf. Pro 25:4 ; Mal 3:3a). Le résultat est une pureté blanche, tant de l’esprit que du comportement. Les persécutions de cette époque n’atteignent en aucune façon le but que le pouvoir syrien s’est fixé.
La fidélité de ceux qui doivent endurer le martyre conduit plutôt un grand nombre d’entre eux à une réflexion nouvelle et à une attitude encore plus déterminée à l’égard de la volonté révélée de Dieu dans l’Écriture sainte. Leur foi en devient encore plus pure. La fidélité des Juifs à leur foi durant cette période est devenue, au fil des siècles et jusqu’à aujourd’hui, une incitation pour de nombreux croyants à persévérer dans les persécutions et les difficultés !
La deuxième partie du verset montre clairement que les persécutions à l’époque des Maccabées n’annonçaient pas encore « le temps de la fin ». Les similitudes avec le temps de la fin sont grandes, mais après les persécutions, le règne mondial du Seigneur Jésus n’est pas encore venu. Il faut encore que quelque temps s’écoulent avant que les promesses de l’Éternel relatives au temps de la fin s’accomplissent.
36 - 39 L’Antichrist et sa religion
36 Et le roi agira selon son bon plaisir, et s’exaltera, et s’élèvera contre tout dieu, et proférera des choses impies contre le Dieu des dieux ; et il prospérera jusqu’à ce que l’indignation soit accomplie ; car ce qui est déterminé sera fait. 37 Et il n’aura pas égard au Dieu de ses pères, et il n’aura pas égard à l’objet du désir des femmes, ni à aucun dieu ; car il s’agrandira au-dessus de tout ; 38 et, à sa place, il honorera le dieu des forteresses : avec de l’or, et avec de l’argent, et avec des pierres précieuses, et avec des objets de prix, il honorera un †dieu que n’ont pas connu ses pères ; 39 et il agira dans les lieux forts des forteresses, avec un dieu étranger : à qui le reconnaîtra il multipliera la gloire ; et il les fera dominer sur la multitude et [leur] partagera le pays en récompense.
(Verset 36) Ce verset fait un bond en avant vers le temps de la fin, c’est-à-dire que les événements décrits à partir de ce verset trouveront leur accomplissement complet et réel au temps de la fin. L’expression « le roi », ou : « ce roi », apparaît ici pour la première fois dans ce chapitre sans l’ajout du midi ou du nord. « Le roi » est toujours Antiochus Épiphane, mais il est clairement un type de l’Antichrist. Ce qui est dit ici d’Antiochus Épiphane s’applique en réalité pleinement à l’Antichrist.
Si nous considérons ce qui est dit dans ce verset et que nous connaissons un peu le caractère de l’Antichrist, nous voyons comment ces choses s’appliquent pleinement à lui. Dans une certaine mesure, ce qui est dit ici est aussi vrai pour Antiochus Épiphane, mais nous avons vu qu’il a néanmoins été contraint par les Romains de se soumettre. Nous ne voyons rien de tel chez l’Antichrist. L’Antichrist agit à sa guise. Cela signifie qu’il agit de manière totalement indépendante et arbitraire. Dieu est totalement ignoré.
La deuxième caractéristique de l’Antichrist est qu’il s’élève et se place au-dessus de tout dieu. Il ne tolère pas que quelqu’un d’autre reçoive plus d’honneur que lui. Après avoir ignoré Dieu, il Le met de côté et se fait dieu à sa place. La troisième caractéristique est qu’il parle avec insolence contre le Dieu suprême, unique et véritable. Il défie ainsi Dieu. Ce que Paul écrit aux Thessaloniciens au sujet de l’Antichrist correspond à ce que nous lisons ici en Daniel 11 au sujet de ce roi (2Th 2:3-4 ; Apo 13:11-18).
Il semble que personne ne puisse l’arrêter dans son impiété et le faire taire. Il semble pouvoir agir à sa guise. Mais le jugement de Dieu sur lui viendra au moment fixé par Dieu. L’Antichrist pourra agir à sa guise jusqu’à ce que ce que Dieu a décidé pour son peuple soit accompli. La colère dont il est question ici est la colère de Dieu contre son peuple à cause de son idolâtrie et du rejet de son Fils. L’Antichrist, tout comme Antiochus Épiphane, est un instrument de châtiment dans la main de Dieu, qu’Il utilise dans sa colère (cf. Ésa 10:5).
(Verset 37) Ce verset concerne aussi Antiochus Épiphane, mais il parle surtout de l’Antichrist. L’Antichrist est un Juif, mais il ne tient aucun compte du Dieu de ses pères. Le « désir des femmes » désigne le Messie, dont chaque femme juive souhaitait devenir la mère. Il ignore donc aussi le Messie de Dieu, car il se présentera lui-même comme tel. Il ne s’agit que de lui-même. Il revendique toute la gloire pour lui-même. Une fois de plus, il est souligné qu’il se considère comme un dieu. Il revendique la place la plus élevée et ne tolère personne à ses côtés, encore moins au-dessus de lui.
(Verset 38) Alors que d’un côté il ne tolère personne au-dessus ou à côté de lui et veut être le seul objet d’adoration, il a lui-même aussi un objet d’adoration. Son hommage va au « dieu des forteresses ». Il s’agit là de sa puissance militaire. Ses pères n’ont pas connu ce dieu, car ils ont mis leur confiance en Dieu et non en leur force militaire.
L’Antichrist vénère sa puissance militaire comme un dieu. C’est sa force. C’est sur elle qu’il s’appuie. Elle lui permet de dominer les pays ennemis qui l’entourent. Pour fournir à ce dieu ce dont il a besoin, il investit dans tous les matériaux de valeur. Il dispose des connaissances technologiques et achète tout ce qui est nécessaire pour se doter des armes les plus sophistiquées.
(Verset 39) Outre son propre appareil militaire, l’Antichrist bénéficie aussi du soutien du dictateur de l’Empire romain occidental restauré, l’Europe unifiée, avec lequel il fera une alliance. Comme nous l’avons déjà vu, cette alliance s’avérera être une alliance avec la mort (Dan 9:27 ; Ésa 28:15a). Il récompensera tous ceux qui défendent sa politique. Ils se verront attribuer des positions importantes, leur permettant d’exercer leur pouvoir sur les autres.
Il donnera aussi à ses fidèles adeptes des parcelles du « pays », c’est-à-dire Israël, en récompense de leur docilité. Seuls ceux qui se livrent ouvertement à l’idolâtrie et reconnaissent l’Antichrist peuvent acheter et vendre (Apo 13:16-17). Les serviteurs les plus fidèles recevront de grandes récompenses. En ce qui concerne l’application au temps de la fin, nous nous trouvons actuellement dans la seconde moitié de la dernière semaine de l’année.
40 - 45 Le futur roi du nord
40 Et, au temps de la fin, le roi du midi l’affrontera, et le roi du nord fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers, et avec beaucoup de navires, et entrera dans les pays et inondera et passera outre ; 41 et il viendra dans le pays de beauté, et beaucoup de [pays] tomberont ; mais ceux-ci échapperont de sa main : Édom, et Moab, et les plus éminents des fils d’Ammon. 42 Et il étendra sa main sur les pays, et le pays d’Égypte n’échappera pas. 43 Et il aura sous sa puissance les trésors d’or et d’argent, et tous les objets précieux de l’Égypte ; et les Libyens et les Éthiopiens suivront ses pas. 44 Mais des nouvelles de l’orient et du nord l’effraieront, et il sortira en grande fureur pour exterminer et détruire entièrement beaucoup de gens. 45 Et il plantera les tentes de son palais entre la mer et la montagne de sainte beauté ; et il viendra à sa fin, et il n’y aura personne pour le secourir.
(Verset 40) L’histoire continue ici. Le roi du midi « l’affrontera » (c’est-à-dire le roi des versets précédents). Nous pensons d’abord à Antiochus Épiphane, le roi du nord, lorsque nous lisons « le ». Mais plus clairement encore que dans les versets précédents, nous voyons ici qu’il s’agit du temps de la fin, car dans ce verset, nous lisons qu’il s’agit d’un événement « au temps de la fin ».
Aux versets 36-39, nous avons vu, dans les caractéristiques qui y sont mentionnées, le parallèle évident qui existe entre Antiochus Épiphane et l’Antichrist. Il est bon de rappeler que le verset 36 parle du « roi » et que jusqu’au verset 39, il est toujours question du « roi », sans l’ajout « du nord » qui est utilisé dans les versets précédents. L’idée du « roi du nord » s’est ainsi estompée et est passée à l’arrière-plan, laissant toute la place à l’idée de l’Antichrist.
En tant que type de l’Antichrist, Antiochus Épiphane a fait de la religion des Juifs une religion d’apostasie. Il a ainsi amené la masse apostate à vénérer le dictateur de l’Empire romain d’occident restauré, pour lequel il a fait ériger une idole dans le temple. L’Antichrist est l’ennemi du peuple de Dieu.
À partir du verset 40, il est toutefois à nouveau question du « roi du nord », mais cette fois-ci explicitement en relation avec le temps de la fin. Cela signifie que nous ne devons plus penser ici à l’Antiochus Épiphane historique, mais à quelqu’un qui, au temps de la fin, se comportera comme l’ennemi extérieur du peuple. Antiochus Épiphane est ici considéré sous un autre angle. Il n’est pas seulement l’ennemi religieux des Juifs, il est aussi leur ennemi politique. En tant que roi du nord, il cherche à rayer Israël de la surface de la terre.
C’est ce que nous voyons aux versets 40-45. Nous n’y voyons plus l’Antiochus Épiphane historique, mais le futur roi du nord. Tout comme l’Antichrist, ce personnage agira dans l’esprit de l’Antiochus Épiphane historique.
La raison de la révélation de son hostilité envers le peuple juif est une attaque du roi du midi contre lui, le roi du nord. L’initiative de cette confrontation entre les deux rois au temps de la fin vient du roi du midi. Tout mouvement du roi du midi en direction du roi du nord sera interprété par ce dernier comme une déclaration de guerre.
Le roi du nord mobilisera ses armées et déploiera aussi sa flotte, puis il se précipitera sur l’Égypte avec une grande démonstration de puissance. Il envahira aussi d’autres pays et les attachera à son char. Il « inondera » ces pays comme un torrent débordant (cf. Ésa 8:7-8 ; 10:22 ; 28:17 ; Dan 9:27).
(Versets 41-43) Dans son action belliqueuse en réaction à l’attaque de l’Égypte, la Syrie envahira, outre de nombreux pays, aussi le pays d’Israël, appelé ici « le pays de beauté » (cf. Dan 8:9 ; 11:16 ; Ézé 20:6). Cependant, certains pays et certaines personnes échapperont à la soif de conquête du roi du nord : Édom, Moab et la meilleure partie d’Ammon. Ces pays se trouvent dans la région de l’actuelle Jordanie.
Une raison pour laquelle ces pays ne tombent pas sous le pouvoir du roi du nord peut être que Dieu jugera Lui-même ces anciens ennemis. Il le fera alors par ceux qui craigne Dieu qui se trouvent dans le pays (Ésa 11:13-14). De cette manière, Dieu veille à ce que les anciens ennemis d’Israël reçoivent leur juste rétribution des mains du peuple qu’ils ont tenté d’opposer et de léser.
Le roi du nord continuera ensuite vers le sud pour attaquer l’Égypte. Contrairement aux trois pays mentionnés ci-dessus, l’Égypte n’échappera pas à l’emprise du roi du nord. L’Égypte connaît une grande prospérité matérielle grâce à ses ressources naturelles et aussi parce qu’elle est devenue le grand centre du commerce occidental et oriental dans cette partie du monde. Le roi du nord s’empare de toutes ces richesses. La Libye et l’Éthiopie, alliés de l’Égypte situés au sud de celle-ci, partageront le sort de l’Égypte et seront soumis au pouvoir du roi du nord.
(Versets 44-45) Alors que le roi du nord fait la guerre, il reçoit des nouvelles de l’orient et du nord. La nature de ces nouvelles n’est pas tout à fait claire. Il existe néanmoins quelques indices sur la nature de ces nouvelles. Nous lisons ailleurs des rois qui viennent de l’orient » (Apo 16:12). On peut aussi supposer que les nouvelles venant de l’ orient sont causées par le retour du reste du peuple qui s’était enfuis et qui repoussent la force d’occupation (Zac 12:4-6 ; Jl 3:11 ; Mic 5:4-8 ; Zac 10:3,5-6a).
Les nouvelles venant du nord peuvent être attribuées à l’arrivée d’alliés qui viennent au secours d’Israël. Nous pouvons penser ici aux armées de l’Empire romain d’Occident restauré, c’est-à-dire l’Europe unifiée, qui viendront au secours de leur allié Israël et entreront dans le pays par le nord. Les armées de l’Europe unifiée avanceront vers Armaguédon (Apo 16:16).
Ils pensent y aller par leurs propres moyens, mais c’est la puissance mystérieuse de Dieu qui les y conduit pour les juger. Armaguédon est une plaine au nord d’Israël, une plaine qui se prête très bien à une grande avancée. Ce qui sera présenté par les médias comme une opération de secours en faveur d’Israël menacé est en réalité une avancée pour livrer combat à l’Agneau (Apo 19:19).
Ces nouvelles interrompront la campagne victorieuse du roi du nord dans le sud. Furieux, il retournera en Israël pour réprimer la révolte qui y est en cours. Il n’épargnera rien ni personne. Il veut exterminer et détruire entièrement beaucoup de gens.
Nous lisons ensuite qu’il « plantera les tentes de son palais », c’est-à-dire son quartier général, « entre les mers ». La traduction de cette partie du verset 45 n’est pas tout à fait correcte. La traduction correcte est : « Et il plantera les tentes de son palais entre la mer et la montagne de sainte beauté. » Le roi du nord plantera son quartier général « entre les mers – il s’agit ici de la Méditerranée, désignée en hébreu par le terme « mers » qui signifie « la grande mer » – et la montagne de sainte beauté » – c’est-à-dire la montagne du temple à Jérusalem.
Lorsqu’il assiègera Jérusalem pour la deuxième fois, la détresse du reste fidèle atteindra son paroxysme. Ils souffrent énormément de l’Antichrist dans le pays et sont maintenant aussi menacés par le roi du nord. Ils partagent cette dernière menace, la menace extérieure, et la détresse qui en résulte avec la masse méchante. Le reste fidèle doit endurer une double hostilité : une de l’intérieur, l’Antichrist, et une de l’extérieur, le roi du nord.
Mais lorsque la détresse est à son comble, le salut est proche pour le reste et le jugement final pour la masse méchante. Le salut vient du ciel, car c’est le moment où le Seigneur Jésus vient sur la terre et pose ses pieds sur la montagne des Oliviers (Zac 14:3-4a). Il tuera alors le roi du nord. Tout cela n’est pas dit ici en autant de mots. C’est écrit simplement et donc de manière poignante : « Il viendra à sa fin, et il n’y aura personne pour le secourir. » Celui qui s’est tant vanté de sa force et qui a cru pouvoir faire tout ce qu’il voulait sera tué sans que personne ne prenne sa défense. Personne n’est capable de prévenir son jugement.
Le fait que le futur roi du nord soit tué près de Jérusalem est une preuve supplémentaire qu’il ne peut s’agir de l’Antiochus Épiphane historique. En effet, selon l’histoire profane, ce personnage historique n’a pas été tué près de Jérusalem, mais est mort de maladie en Perse.