Introduction
Le sujet de ce chapitre est le comportement de ceux qui, à la suite du jugement de Dieu sur son peuple, se trouvent en terre étrangère, mais sur lesquels est la faveur de Dieu. Le message est que l’obéissance à Dieu donne l’intelligence de ses pensées et aussi la force d’agir en accord avec elles. Nous voyons cela développé plus en détail dans les chapitres suivants.
Daniel et ses amis sont une image du reste fidèle d’Israël au temps de la fin. Ce n’est pas un reste dans le pays de Dieu, mais parmi les nations. Il en sera de même pendant la grande tribulation. Les vrais croyants d’aujourd’hui sont aussi un reste pour Dieu, ils vivent aussi dans un temps de la fin. Ce qui importe, c’est que Dieu retrouve en nous quelque chose des caractéristiques qui devraient se retrouver chez tout le peuple. Nous le voyons en Daniel 1.
Le comportement personnel de Daniel est la base et l’introduction pour comprendre tout le livre. Il en est de même pour nous. La séparation du monde (chrétien) – c’est-à-dire le rejet absolu de ce que ce monde nous offre – nous place dans une position où nous pouvons recevoir ce que Dieu veut nous communiquer.
1 - 2 La déportation à Babylone
1 La troisième année du règne de Jehoïakim, roi de Juda, Nebucadnetsar, roi de Babylone, vint à Jérusalem et l’assiégea. 2 Le Seigneur livra en sa main Jehoïakim, roi de Juda, et une partie des ustensiles de la maison de Dieu. [Nebucadnetsar] les fit apporter dans le pays de Shinhar, dans la maison de son dieu : il fit porter les ustensiles dans la maison du trésor de son dieu.
Ce qui est décrit ici a été prédit par le prophète Ésaïe : « Voici, des jours viennent où tout ce qui est dans ta maison, et ce que tes pères ont amassé jusqu’à ce jour, sera porté à Babylone ; il n’en restera rien, dit l’Éternel » (Ésa 39:6). Cette prophétie est le jugement sur ce qu’Ézéchias a fait des trésors de la maison de l’Éternel. Il les a tous montrés à la délégation de Babylone : « Il n’y eut rien qu’Ézéchias ne leur ait montré dans sa maison et dans tous ses domaines » (Ésa 39:2). Cette délégation lui a rendu visite à cause de sa maladie et de son rétablissement merveilleux, mais aussi à cause de la merveille du reculer en arrière du soleil (Ésa 39:1 ; 2Chr 32:31a ; Ésa 38:8).
Jehoïakim est un fils du roi Josias. Josias lui a donné le nom d’Éliakim, mais le Pharaon Neco « changea son nom en celui de Jehoïakim » (2Roi 23:34). Le Pharaon en a le pouvoir parce qu’il a conquis Israël. Il fait Jehoïakim roi. Jehoïakim est alors âgé de 25 ans et « il régna 11 ans à Jérusalem » (2Roi 23:36).
Au cours de son règne, dans la troisième année, Nebucadnetsar assiège Jérusalem. Il n’y a aucun moyen d’échapper à son emprise. Ce n’est pas parce que Nebucadnetsar est si fort, mais parce que « le Seigneur », ‘Adonai’, le souverain dominateur, est derrière ce siège. Il doit livrer son peuple entre les mains de l’ennemi, car tous les moyens précédents pour amener son peuple à se repentir n’ont eu aucun effet.
La troisième année du règne de Jehoïakim est l’année 606 av. J.-C. Cette année-là, un certain nombre de nobles, dont Daniel et ses amis, sont déportés (versets 3-4,6).
Après cela, trois autres déportations de la population ont lieu. La première a lieu sous le règne de Jehoïakin (Jéchonias, Chonia), un petit-fils de Josias, qui est monté sur le trône après la mort de Jehoïakim (2Roi 24:6-17 ; 2Chr 36:9-10). Lorsque Nebucadnetsar assiège Jérusalem en 597 av. J.-C., Jehoïakin et quelques autres sortent la ville pour se rendre au roi de Babylone, qui les fait prisonniers (2Roi 24:12). Ézéchiel, alors âgé de 25 ans, fait partie de cette déportation (2Roi 24:14-16 ; Ézé 1:1-2).
Nebucadnetsar fait de Sédécias (Mattania), troisième fils de Josias, roi à la place de Jehoïakin. Sédécias est le dernier roi de Juda (2Roi 24:17-20 ; 25:1-7 ; 2Chr 36:10-14), il règne de 597 à 587 av. J.-C. Il trouve la mort parce qu’il se rebelle contre Nebucadnetsar, qui monte contre Jérusalem et détruit la ville en 586 av. J.-C. Nebucadnetsar déporte alors à nouveau une partie de la population (2Roi 25:11).
Enfin, environ 582 av. J.-C., a lieu la dernière déportation (Jér 52:30).
Nebucadnetsar apporte une partie des ustensiles de la maison de Dieu « dans le pays de Shinhar, dans la maison de son dieu ». Shinhar est la région où se trouvent les villes de l’empire babylonien, avec Babylone comme capitale. Nimrod est le fondateur de cet empire (Gen 10:8-10). Le nom de la ville et son origine se trouvent dans le récit de la confusion des langues (Gen 11:1-9). Babylone signifie « confusion » ou « dispersion ».
Il est dit deux fois que Nebucadnetsar apporte les ustensiles de la maison de Dieu dans la maison « de son dieu ». Cela montre bien l’ampleur de l’infidélité et de l’apostasie du peuple de Dieu envers l’Éternel. Ils n’auraient jamais pensé que cela arriverait. Ils pensaient pouvoir compter sur la présence éternelle de l’Éternel parmi eux dans le temple. Le temple est leur fierté nationale. Ils s’en sont glorifiés (Jér 7:4). Mais une telle arrogance doit être punie par l’Éternel par l’humiliation. Il s’éloigne de son peuple et livre son temple aux nations.
3 - 4 Enseignement
3 Et le roi dit à Ashpenaz, chef de ses eunuques, d’amener d’entre les fils d’Israël, et de la descendance royale et d’entre les nobles, 4 des jeunes gens en qui il n’y ait aucun défaut, et beaux de visage, et instruits en toute sagesse, et possédant des connaissances, et intelligents, et qui soient capables de se tenir dans le palais du roi, – et de leur enseigner les lettres et la langue des Chaldéens.
Nebucadnetsar veut former un certain nombre de jeunes hommes judéens afin de les faire servir à sa cour et de leur confier des fonctions importantes dans le gouvernement de son pays. Il agit selon le principe ‘qui a la jeunesse a l’avenir’. Aux versets 3-4, un profil de ces jeunes hommes est donné. Parmi ceux qui répondent à ces critères, on trouve Daniel et ses trois amis.
Daniel appartient à la noblesse judéenne. Il fait partie de la première levée de fils de la captivité apportés à Babylone. Le prophète Ésaïe a prédit la déportation de ces hommes à Babylone : « On prendra de tes fils, issus de toi, que tu auras engendrés, et ils seront eunuques dans le palais du roi de Babylone » (Ésa 39:7). Ces hommes sont choisis pour accroître la gloire de Nebucadnetsar. Mais Dieu utilise ces jeunes hommes de Juda pour témoigner de Lui-même à Babylone auprès de l’homme le plus puissant de la terre.
Afin de les détacher complètement de leur propre mode de pensée et de les introduire dans celui de Babylone, un programme en trois points doit être suivi. Le premier point est que, pour bien servir, on devait « leur enseigner les lettres et la langue des Chaldéens ». Cette partie du programme se concentre sur leur esprit, sur ce qu’ils doivent assimiler dans leur esprit et comment ils doivent transmettre aux autres les connaissances acquises.
Cela s’oppose à l’enseignement des « Saintes Lettres » (2Tim 3:15) et de parler de « ce qui convient au sain enseignement » (Tit 2:1). Pour une application actuelle, nous pouvons examiner la traduction de la Bible que nous utilisons. Est-ce une traduction fidèle ? Nous pouvons aussi penser aux cantiques que nous chantons. L’utilisation de ces moyens forme notre esprit et notre langage. C’est pourquoi il est bon de nous interroger sur ce que nous lisons et chantons.
5 Manger et boire
5 Et le roi leur assigna, pour chaque jour, une portion fixe des mets délicats du roi et du vin qu’il buvait, pour les élever pendant trois ans, à la fin desquels ils se tiendraient devant le roi.
Le deuxième point du programme concerne la nourriture. Les princes et les nobles déportés reçoivent une autre nourriture. Ils doivent manger de la table royale. La signification spirituelle est qu’ils doivent trouver la force pour leur service dans les produits de Babylone, c’est-à-dire dans les méthodes de Babylone. Ce qui leur est offert est attrayant pour leur goût naturel. La ruse qui se cache derrière cela est que la nourriture babylonienne les transformera en Babyloniens avec un comportement babylonien.
La nourriture qu’ils consomment parle de ce qu’ils absorbent dans leur esprit. En conséquence, tout leur comportement, toute leur attitude, rayonnera ce qui plaît à l’homme sans Dieu. Dans l’application, nous pouvons dire qu’ils sont formés à des techniques de vente et de gestion dont le but est de promouvoir Babylone et de la maintenir grande. Boire le vin du roi signifie qu’ils doivent trouver leur joie dans les choses qui font sa joie. En conséquence, leur discernement spirituel disparaîtra.
6 - 7 Autres noms
6 Et parmi eux il y avait, d’entre les fils de Juda, Daniel, Hanania, Mishaël, et Azaria ; 7 et le prince des eunuques leur donna des noms : à Daniel il donna [le nom de] Belteshatsar, et à Hanania celui de Shadrac, et à Mishaël celui de Méshac, et à Azaria celui d’Abed-Nego.
Ici sont mentionnés les noms de quatre des jeunes gens déportés. L’Esprit de Dieu les met en lumière, car en eux se manifestent clairement les traits de caractère du reste fidèle. Rien n’indique qu’ils partagent le jugement que Dieu a porté sur son peuple en raison de leurs crimes personnels. Mais rien n’indique non plus qu’ils se soient opposés à ce jugement. Nous voyons au contraire qu’ils s’inclinent sous le jugement qui frappe tout le peuple, y compris eux-mêmes.
En même temps, nous voyons comment ils restent fidèles à l’Éternel et à ses statuts, dont ils ne se sont pas égarés. Leur éducation en Israël – Daniel est, selon les estimations, âgé à ce moment-là entre 14 et 18 ans, un adolescent – n’est pas reniée par eux dans le pays de leur captivité.
Le troisième point du programme de rééducation concerne leurs noms. Les quatre jeunes hommes sont appelés à la fois par leurs anciens noms hébreux et par les nouveaux noms babyloniens qui leur ont été donnés.
1. Daniel signifie : Dieu est mon juge,
2. Hanania : Yahvé est miséricordieux,
3. Mishaël : Qui est comme Dieu ? et
4. Azaria : Yahvé est secours ou Yahvé aide.
Les nouveaux noms sont liés aux dieux de Babylone. La signification de ces noms n’est pas toujours très claire.
1. Beltsazar : (signification possible) ‘prince de Bel’, le dieu de Babylone ;
2. Shadrac: peut-être dérivé de ‘Rac’, un dieu solaire ;
3. Méshac : (signification possible) ‘celui qui appartient à la déesse Sesach’ ;
4. Abed-Nego : ‘esclave de Nego’, aussi un dieu de Babylone.
Ils doivent accepter ce changement de nom, ce qu’ils ont fait. Ils ne s’y opposent pas.
Dans le changement de leurs noms, nous pouvons voir un processus de ‘lavage de cerveau’. Dans leur nom hébreu, chacun d’eux porte le nom de Dieu ou de Jahvé. Cela se voit à la syllabe ‘el’ ou ‘ia’. ‘El’ signifie ‘Dieu’ et ‘ia’ est « Yahvé », qui se traduit par ‘Éternel’. Tout souvenir de leurs origines doit céder la place à leur nouveau statut. Si cela se produit de manière suffisamment cohérente et pendant suffisamment longtemps, ils finiront par oublier leurs origines et adopteront complètement le mode de vie et la façon de penser de Babylone.
8 - 9 Un arrêté dans le cœur
8 Et Daniel arrêta dans son cœur qu’il ne se souillerait pas par les mets délicats du roi et par le vin qu’il buvait ; et il demanda au prince des eunuques [de lui permettre] de ne pas se souiller. 9 Et Dieu fit trouver à Daniel faveur et grâce auprès du prince des eunuques.
Ils n’ont pas refusé de changer leurs noms, mais ils ne mangent pas la nourriture qui leur est servie. Daniel décide de ne pas se souiller avec cela. L’Éternel a dit que son peuple se souillerait en mangeant la nourriture des nations, quand Il les aurait déportés (Osé 9:3). Mais Daniel ne participe pas à cela.
Daniel aura connu cette prophétie. Mais il n’utilise pas d’arguments pratiques pour s’adapter. Il ne dit pas, pour l’appliquer à nous-mêmes : ‘Il faut vivre avec son temps.’ Ou : ‘La Bible est limitée dans le temps.’ Il ne cherche pas non plus d’excuses dans les circonstances. Pour lui, la parole de Dieu est aussi la norme à Babylone, loin de chez lui, et il se soumet à son autorité.
Il arrête « dans son cœur » de ne pas se souiller. Le cœur est le centre de la vie. C’est là que toutes les décisions sont prises : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Pro 4:23). Parce que Daniel en a l’arrêté dans son cœur, Dieu peut l’utiliser.
Il ne peut refuser de subir sa formation, mais il peut demander si, en tant que Juif, il n’ait pas à se souiller. Il reconnaît ouvertement ce qu’il est. Il ne proteste pas, mais présente une requête. Il n’a pas protesté contre le changement de nom, mais manger ce qui souille est une autre affaire. Il faut « obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act 5:29). Cependant, il n’exige pas, il demande.
Lorsque des jeunes se retrouvent dans un environnement différent, par exemple pour étudier, on voit clairement ce que leur éducation leur a apporté. Dans une telle situation, ce qui compte, c’est le dessein du cœur. Daniel « arrêta dans son cœur qu’il ne se souillerait pas ». Ce principe est très important pour tout jeune qui connaît le Seigneur Jésus. Il ne s’agit pas d’un comportement chrétien, de l’apparence, mais de ce qui est dans le cœur.
Daniel ne s’est jamais laissé dominer par la science de Babylone, parce qu’il avait le cœur fixé sur Dieu. Il voulait obéir à l’Éternel en tout, même dans les plus petites choses. Ce qui importe, c’est ce dont nous nous nourrissons, ce que nous absorbons spirituellement, car c’est cela qui nous forme. Cela détermine aussi la réponse à la question de savoir si quelqu’un s’adapte aux circonstances ou s’il se laisse guider par sa relation avec le Seigneur.
D’ailleurs, Babylone ne représente pas tant le monde méchant que le monde chrétien. Rester debout à Babylone signifie pour nous que, dans la confusion chrétienne – Babylone signifie, comme dit, ‘confusion’ – nous restons fidèles aux principes de Dieu. Si nous demeurons attachés au Seigneur de tout cœur (Act 11:23), nous ne suivrons pas la tendance d’un christianisme facile, basé sur un évangile léger.
Il y a quelques leçons à tirer pour nous en rapport avec Babel. Nous lisons le récit du départ d’un reste de Babylone qui retourne à Jérusalem (Esd 1:2-3,5). Cela nous présente l’aspect de la séparation au sein de la chrétienté. Nous devons nous retirer de la confusion et chercher le lieu où le Seigneur Jésus est au milieu, où Il rassemble maintenant l’église. Un autre aspect est que nous nous trouvons en même temps encore à ‘Babylone’, car nous ne pouvons pas sortir de la chrétienté. Si nous nous considérons dans cet aspect de Babylone, la leçon est que nous devons adopter une attitude déterminée et résolue. Nous voyons cette attitude chez Daniel.
Nous faisons partie de la chrétienté. Mais nous ne devons pas nous laisser influencer par les principes qui y règnent. Ces principes sont attrayants pour la chair. Tout comme Daniel, nous sommes de sang royal, nous sommes « un sacerdoce royal » (1Pie 2:9). La chrétienté nous interpelle souvent avec des paroles flatteuses. Mais le programme qu’elle nous propose vise à nous faire oublier notre origine et le but de notre vie et à nous engager dans la formation d’un pouvoir sur la terre. Certes, nous avons des responsabilités terrestres, mais nous devons les considérer à la lumière de notre citoyenneté qui est dans les cieux (Php 3:20).
Daniel s’adresse correctement au prince des eunuques. Il l’aborde avec le respect qui lui est dû, conscient de sa position subordonnée. Dieu bénit le dessein et l’attitude de Daniel et lui accorde « faveur et grâce auprès du prince des eunuques ». Il opère dans le cœur du prince des eunuques afin qu’il écoute Daniel.
10 Objections
10 Et le prince des eunuques dit à Daniel :– Je crains le roi mon seigneur, qui a prescrit votre nourriture et votre boisson ; car pourquoi verrait-il vos visages plus tristes que ceux des jeunes gens de votre âge ? Et vous exposeriez ma tête auprès du roi.
Le prince des eunuques ne comprend pas ce que dit Daniel et craint aussi pour sa position. Selon lui, ce que propose Daniel ne peut pas être meilleur que ce qu’il veut leur servir. Après tout, c’est de la meilleure qualité qui soit, n’est-ce pas ? Ainsi, l’homme du monde ne comprend rien à ce qui occupe le chrétien, de quoi il se nourrit.
Le monde se nourrit de ce qui est destiné à Dieu. L’homme sans Dieu utilise son temps et ses forces pour lui-même et s’occupe de ce qui est offert aux idoles. Il pense que cela donne aussi le meilleur résultat. Mais ce qui est nourriture pour le monde ne peut être nourriture pour le croyant.
11 - 13 Une période d’essai
11 Et Daniel dit à l’intendant que le prince des eunuques avait établi sur Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria : 12 – Mets à l’épreuve, je te prie, tes serviteurs dix jours, et qu’on nous donne des légumes à manger, et de l’eau à boire ; 13 et on regardera, en ta présence, nos visages et le visage des jeunes gens qui mangent les mets délicats du roi ; et tu agiras avec tes serviteurs d’après ce que tu verras.
Daniel explique la situation. Il propose une période d’essai de dix jours. Dix est le nombre de la responsabilité ; nous le voyons notamment dans les dix commandements. Les jeunes sont toujours mis à l’épreuve lorsqu’ils deviennent indépendants. Tu peux, comme Daniel ici, demander à être mis à l’épreuve pour montrer pour qui tu vis. Tu peux aussi te lancer et penser que tu t’en sortiras.
Daniel ne prend aucun risque, mais agit par la foi, à partir d’une relation avec Dieu. Il ne choisit pas le vin, qui est bon en soi (Jug 9:13 ; Psa 104:15), mais l’eau. Pour nous, le choix est : le vin, c’est-à-dire les joies terrestres, ou l’eau, c’est-à-dire l’eau vive.
Daniel ne parle pas avec arrogance, mais avec la certitude de la foi. Il a confiance dans l’issue, qui sera déterminée par Dieu. Après la période d’essai, le test doit être passé.
14 - 17 Après la période d’essai
14 Et il les écouta dans cette affaire, et les mit à l’épreuve pendant dix jours ; 15 et, au bout de dix jours, leurs visages avaient meilleure apparence et étaient plus gras que ceux de tous les jeunes gens qui mangeaient les mets délicats du roi. 16 Alors l’intendant ôta leurs mets délicats et le vin de leur boisson, et leur donna des légumes. 17 Et à ces jeunes gens, aux quatre, Dieu donna de la connaissance et de l’instruction dans toutes les lettres et dans toute la sagesse ; et Daniel avait de l’intelligence en toute vision et dans les songes.
Le fait que le prince des eunuques veuille essayer pendant dix jours est le résultat de l’œuvre de Dieu en lui. Après l’épreuve de dix jours, l’effet de la nourriture que Daniel et ses amis ont mangée est évident. Ils sont plus beaux et en meilleure santé que tous les autres jeunes gens. Une confiance sincère en Dieu sera toujours récompensée par Lui. Dieu donne aux quatre amis la connaissance, l’instruction et la sagesse – et à Daniel, en plus, l’intelligence en toute vision et dans les songes.
Le monde comprendra clairement ce dont nous nous nourrissons. Cela ne peut rester caché. C’est déjà le cas aujourd’hui. Cela sera aussi vrai lorsque le temps viendra où l’homme devra reconnaître que ce qui a occupé les croyants avait une valeur réelle, tandis que ce qui les a occupés s’avérera sans valeur.
Comme le test est positif, les jeunes gens reçoivent une nourriture végétale à la place de la nourriture de la table du roi. Dieu a pitié des gens parce qu’ils Lui sont restés fidèles. Il bénit l’enseignement qu’ils reçoivent à ‘l’université’ de Babylone. En réalité, ils ne reçoivent pas l’enseignement des savants de Babylone, mais celui de Dieu, car c’est Lui qui leur donne l’intelligence.
Si quelqu’un poursuit des études et s’abandonne au Seigneur, il peut avoir confiance que le Seigneur lui fera comprendre ce qu’il doit savoir. Si son cœur est tourné vers le Seigneur, il sera gardé auprès de Lui. Beaucoup de choses qu’il doit apprendre sont fausses parce qu’elles contredisent l’Écriture, mais le Seigneur veillera qu’il ne soit pas empêtré en cela.
18 - 20 Sous Nebucadnetsar
18 Et, à la fin des jours où le roi avait dit de les amener, le prince des eunuques les amena devant Nebucadnetsar ; 19 et le roi parla avec eux, et entre eux tous il n’en fut trouvé aucun comme Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria ; et ils se tinrent devant le roi. 20 Et dans toutes les choses qui nécessitaient de la sagesse et de l’intelligence, au sujet desquelles le roi les interrogea, il les trouva dix fois supérieurs à tous les devins et enchanteurs qui étaient dans tout son royaume.
Au bout de trois ans, les jeunes gens se présentèrent devant Nebucadnetsar. Ils peuvent répondre à toutes ses questions parce qu’ils ont été instruits par Dieu. Ils ne sont pas seulement un peu meilleurs que les autres sages du royaume de Nebucadnetsar, mais ils les surpassent de loin. Ils sont « dix fois supérieurs » à tous les sages de Babylone. C’est parce qu’ils ont observés la parole de Dieu (Psa 119:98-100). Ils ont fait l’expérience que la crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance et de la sagesse (Pro 1:7a ; 9:10a), tandis que la sagesse du monde est folie.
Leur sagesse, leur connaissance et leur intelligence ne les rendent pas orgueilleux, mais serviables. Nous n’avons pas besoin de jeunes gens intelligents, mais de jeunes gens serviables, ce qui vaut d’ailleurs aussi pour les gens âgées. Dieu dirige tout de telle sorte que les hommes entrent au service du roi. Salomon a dit : « As-tu vu un homme habile dans son travail ? il se tiendra devant les rois, il ne se tiendra pas devant des gens obscurs » (Pro 22:29). C’est ce qu’ont expérimenté les amis. Nous voyons aussi s’accomplir ici ce que l’Éternel dit à Éli : « Ceux qui m’honorent, je les honorerai » (1Sam 2:30).
Ils obtiennent cette position élevée parce qu’ils ont pris dans leur cœur le dessein d’être obéissants à la Parole. Dans cette position, ils ont montré qu’ils font confiance à l’Éternel et qu’ils ne se sont pas souillés avec la corruption qui règne autour d’eux. Cela a donné à l’Éternel la possibilité de les remplir de la connaissance de ses pensées et de les utiliser comme ses témoins précisément dans cet environnement où l’on ne tient aucun compte de Lui.
21 Durée du séjour à Babylone
21 Et Daniel fut là jusqu’à la première année du roi Cyrus.
Daniel a vécu toute l’histoire du nouvel empire babylonien. Au « premier an du roi Cyrus », il est âgé d’environ 90 ans. Il a alors passé plus de 70 ans à Babylone. Cette mention à la fin de ce chapitre indique que Daniel a manifesté pendant tout le temps qu’il a passé à Babylone la même fidélité à Dieu que nous voyons chez lui dans ce chapitre. Il est un exemple de la parole : « Élève le jeune garçon selon la règle de sa voie ; même lorsqu’il vieillira, il ne s’en détournera pas » (Pro 22:6).
De même, « la première année du roi Cyrus » indique la fin de la captivité à Babylone et la délivrance du peuple de Dieu (Esd 1:1 ; 2Chr 36:22 ; Esd 6:3).