Jonas

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Jonas 1

La miséricorde

Introduction 1 L’Éternel parle 2 La mission 3 Jonas s’enfuit 4 L’Éternel intervient 5 Prier, agir 6 Réveille-toi et prie ! 7 Et le sort tomba sur Jonas 8 Déclaration demandée 9 Rendre des comptes 10 Impressionnés 11 Que devons-nous faire ? 12 Prenez-moi et jetez-moi à la mer 13 Résistance 14 Reconnaissance 15 L’obéissance et le résultat 16 Crainte et respect

Introduction

Jonas veut échapper à la mission que lui a confiée l’Éternel de prêcher à Ninive. C’est pourquoi il veut s’enfuir à Tarsis. Pour cela, il trouve un navire à Joppé (versets 1-3). Mais l’Éternel envoie un grand vent. Le navire risque de sombrer. Jonas est contraint de reconnaître que la tempête s’est levée à cause de lui (versets 4-10). À la demande des marins, il indique ce qu’il faut faire pour que la tempête cesse. Lorsqu’il est jeté à la mer, celle-ci redevient calme (versets 11-16).

1 L’Éternel parle

1 La parole de l’Éternel [vint] à Jonas, fils d’Amitthaï, disant :

Ce n’est pas la première fois que la parole de l’Éternel vient à Jonas. Il n’est pour ainsi dire pas un novice, il connaît la voix de l’Éternel. Comme déjà mentionné, il est prophète à l’époque où Jéroboam II est roi ou sur le point de le devenir. Il a pu prophétiser que le territoire perdu d’Israël serait reconquis (2Roi 14:25).

Il n’aura eu aucune difficulté à transmettre ce message. Il a dû trouver cela merveilleux. Bien sûr, pour cet Israélite dans l’âme, c’était une prophétie extrêmement belle qu’il avait le privilège de prononcer. Avec un tel message, on se rend volontiers auprès de ses compatriotes. Il n’aura pas été qualifié de ‘prophète de malheur’, comme l’ont sans doute été plusieurs de ses collègues prophètes.

La manière dont la parole de l’Éternel lui est parvenue n’est pas précisée. Cela n’a d’ailleurs rien d’étonnant. De nombreux prophètes ne font aucune mention à ce sujet. D’une manière ou d’une autre, Jonas a pris conscience que l’Éternel voulait qu’il se rende à Ninive pour y prêcher.

Aujourd’hui aussi, le Seigneur veut faire comprendre à chacun des siens ce qu’il doit faire, où il doit aller, ce qu’il doit dire. Il parle à travers la Parole que nous avons entre les mains. Si nous la lisons dans la prière, nous entendrons ce qu’Il nous dit. Non seulement nous comprendrons alors de manière générale comment Il veut que nous vivions. Nous entendrons aussi la mission spécifique qu’Il a pour chacun de nous personnellement. Cela ne se fait pas en entendant des voix surnaturelles, ce n’est pas une affaire éthérée et émotionnelle. Quiconque est véritablement et humblement tourné vers le Seigneur lorsqu’il lit sa Parole comprendra clairement et distinctement ce qu’Il veut à travers sa Parole.

2 La mission

2 – Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle, car leur méchanceté est montée devant moi.

La mission qui lui est confiée ici est différente de celle dont nous lisons en 2 Rois 14 (2Roi 14:25). Cette fois-ci, ce n’est pas un message que l’on a envie de proclamer dans la rue, ce n’est pas un message que les gens attendent et qui rend le prédicateur célèbre. Il doit maintenant prêcher le malheur.

Ce ne serait pas agréable s’il s’agissait de son propre peuple. Mais il n’est pas envoyé vers son propre peuple. Il doit aller à Ninive, la capitale de l’empire assyrien. C’est une ville ancienne. Elle est mentionnée pour la première fois en Genèse 10 (Gen 10:11). Sankhérib en fit la capitale. Les Mèdes et les Perses l’ont détruite en 612 av. J.-C.

Le fait que Jonas doive y aller est certainement unique. Jamais auparavant, du moins d’après ce que nous lisons dans l’Écriture, un prophète n’avait été envoyé aux nations avec un message de Dieu. Mais il n’appartient pas à un serviteur de Dieu de déterminer le lieu de son ministère ni ce à quoi il doit prêcher aussi.

L’Éternel lui fait part de ses motivations pour l’envoyer là-bas. Il dit à Jonas que la méchanceté de la ville est montée devant Lui dans les cieux (cf. Gen 18:21 ; 1Sam 5:12). Le bien y est totalement absent. La ville est complètement corrompue. Il ne reste rien d’autre pour Ninive que le jugement.

C’est une grande ville parce qu’elle compte de nombreux habitants. C’est aussi une ville d’une immense richesse (Nah 2:9). Le nombre d’habitants et la grande richesse font que son pouvoir et son influence sur l’empire, dont elle est la capitale, sont aussi grands. Le mal de ses nombreux habitants qui vivent en rébellion contre Dieu est donc également grand. Dieu ne peut plus le supporter. Le jugement doit être prononcé.

3 Jonas s’enfuit

3 Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la face de l’Éternel ; il descendit à Joppé et trouva un navire qui allait à Tarsis ; ayant donné le prix de sa place, il embarqua pour aller avec eux à Tarsis, loin de la face de l’Éternel.

Jonas n’a pas envie d’accomplir cette mission. En soi, ce n’est pas surprenant ni nouveau. Moïse avait aussi ses réticences lorsque Dieu l’a appelé (Exo 3:10-14 ; 4:1-17) et Gédéon n’a pas non plus sauté de joie lorsque Dieu l’a appelé (Jug 6:11-24). Mais chez eux, il y avait d’autres choses que chez Jonas.

Les serviteurs de l’Éternel, les prophètes, ne sont pas des machines. Ils peuvent résister à la volonté de Dieu. Moïse et Gédéon avaient un sentiment d’incapacité. Ils ne se sentaient pas capables d’accomplir la grande mission qui leur avait été confiée. Chez Jonas, c’est une pure mauvaise volonté, fondée sur l’orgueil. Cela lui vaut l’honneur douteux d’être le seul prophète à avoir désobéi à Dieu, un prophète qui refuse tout simplement d’obéir à son commandement.

L’Éternel aurait pu arrêter Jonas. Pourtant, Il le laisse aller, mais sans le perdre de vue. Il le laisse aller aussi loin qu’Il le juge nécessaire. Quiconque s’écarte du chemin de l’obéissance s’éloigne inévitablement de la présence du Seigneur. Ce n’est pas que le Seigneur n’existe plus pour une telle personne, mais son cœur perd la conscience de sa présence. Il ne peut d’ailleurs en être autrement. Le Seigneur n’accompagne jamais quelqu’un sur le chemin de l’infidélité.

Le but de Jonas est fixé. Il ne va pas à Ninive, mais dans la direction opposée, à Tarsis. L’emplacement exact de Tarsis n’est pas clair. On suppose qu’elle se trouvait en Espagne, à l’ouest, tandis que Ninive était à l’est. La raison pour laquelle il veut précisément aller à Tarsis n’est pas mentionnée.

Il « trouva un navire », nous lisons. Cela indique qu’il a délibérément cherché un moyen qui lui permettrait d’atteindre le but qu’il s’était fixé de son propre chef. Il a sans doute vu comme une confirmation le fait de trouver à Joppé – l’actuelle Jaffa –, une importante ville portuaire d’Israël, un navire sur le point de partir pour Tarsis. Il a pour ainsi dire le vent en poupe, les circonstances sont favorables.

De tels ‘avantages’ procurent un sentiment merveilleux à quelqu’un qui est déterminé à tracer son propre chemin, même si cela va à l’encontre de la volonté du Seigneur. Nous sommes tous maîtres dans l’art de justifier par des circonstances heureuses une attitude obstinée que nous savons contraire à la Parole de Dieu. Cela nous permet de camoufler notre désobéissance à la Parole de Dieu. Le fait que tout se passe bien sur le chemin de la désobéissance n’est jamais une preuve de la bénédiction de l’Éternel.

Le chemin de Jonas est un chemin qui descend. Il descend à Joppé, il descend dans le navire (verset 5) et plus tard, il descend encore plus bas, dans la mer (Jon 2:6). Joppé signifie ‘beauté’ ou ‘soumission’. La ‘beauté’ semble être un point de départ approprié. Mais elle conduit à la ‘soumission’, à servitude. Le navire qui part de là t’emmènera à destination pendant ton sommeil, si Dieu n’intervient pas. Il est si facile de s’éloigner de la présence de l’Éternel.

S’éloigner de la face de l’Éternel est un acte conscient et donc un péché. Cela place Jonas dans la sombre compagnie de Caïn, qui sort aussi de devant l’Éternel (Gen 4:16).

Peut-être ne devons-nous pas penser que Jonas voulait se cacher de Dieu. Il connaissait probablement bien le Psaume 139, ce qui lui faisait savoir que cela était impossible (Psa 139:1-4). Mais sur quelqu’un qui désobéit délibérément, la Parole de Dieu perd son effet puissant. Jonas ne voulait pas faire ce que Dieu lui avait demandé. C’est pourquoi il a quitté le pays où Dieu habitait. « Loin de la face de l’Éternel » signifie aussi ‘loin du pays de l’Éternel’.

Jonas ne fuit pas par crainte des difficultés qu’il pourrait rencontrer pendant son service, mais parce qu’il craint que l’Éternel fasse preuve de miséricorde envers la ville de Ninive. En tant que Juif, il envie la miséricorde accordée aux païens. Cette envie de la miséricorde accordée aux païens revient régulièrement dans les Évangiles et dans les Actes. Les pharisiens se mettent en colère lorsque le Seigneur Jésus fait référence à la miséricorde envers les païens dans ses paraboles (Mt 21:33-46). Les Juifs se mettent en colère lorsque Paul en parle (Act 22:17-22).

Mais les pharisiens et les Juifs incrédules ne sont pas les seuls à manifester leur mécontentement lorsqu’il est question de la grâce accordée aux païens. Le Seigneur Jésus a dû déployer beaucoup d’efforts pour convaincre aussi Pierre d’aller vers un païen (Act 10:1-16). Heureusement, Pierre se laissa convaincre et accomplit la mission (Act 10:17-23). Mais le contexte est toujours le même : si les païens acceptaient le salut, cela signifierait la fin de la position privilégiée d’Israël, à qui l’Éternel s’était révélé de manière exclusive, selon leur conviction.

En tant que Juif, Jonas ne peut supporter de voir une ville païenne ainsi favorisée et bénéficier de la miséricorde et du salut de Dieu. En tant que prophète, il ne peut supporter de voir que sa parole ne se réalise pas, et cela sous les yeux de ces incirconcis. Il doit prêcher que Dieu renversera la ville après quarante jours. Mais cela n’arrivera pas s’ils se repentent. Jonas le sait. Mais il ne veut pas être considéré comme un faux prophète. Ce sera le cas si la ville se repent. Ses paroles ne se réaliseront alors pas. La ville ne sera pas renversée, alors qu’il a précisément prêché cela.

En 2 Rois 14, Jonas a été choisi comme messager pour annoncer la miséricorde de Dieu à l’époque où Israël gémissait sous le joug terrible de l’ennemi (2Roi 14:25). Il a alors été le porteur de bonnes nouvelles pour son peuple. Il l’a fait avec joie. Mais dans son orgueil, il ne peut accepter une mission qui est uniquement destinée aux nations et qui leur permet aussi de bénéficier de la miséricorde de Dieu. Il sait en effet que Dieu est miséricordieux (Jon 4:2).

Jonas paie le prix de la traversée. Le chemin qui s’éloigne de Dieu a toujours un prix. Ce prix est la perte du respect de soi, le fait d’être privé de la présence de Dieu et de violer sa conscience. Pourtant, ce prix est payé sans hésitation. Mais lorsque nous avons tout payé et tout perdu, nous ne parvenons pas à atteindre notre but. Nous sommes jetés à la mer depuis le navire que nous avons nous-mêmes choisi.

Ensuite, Dieu nous ramène à terre à ses frais et dans un navire de sa fabrication. Le matin du départ peut sembler ensoleillé et magnifique, il semble y avoir aucun problème. Mais Dieu peut envoyer une tempête à la poursuite du fugitif pour le ramener vers Lui.

4 L’Éternel intervient

4 Et l’Éternel envoya un grand vent sur la mer ; il y eut une grande tempête sur la mer, de sorte que le navire semblait vouloir se briser.

L’Éternel aurait bien sûr pu rencontrer Jonas plus tôt. Mais Il laisse Jonas partir, aussi loin qu’Il le juge bon. Il ne perd pas le contrôle. Il ne perd jamais le contrôle d’une affaire qu’Il a commencée. Il a donné une mission à Jonas et Il veut que Jonas l’accomplisse aussi.

Le début du voyage s’est sans doute déroulé sans encombre. À tel point que le doux balancement du navire a bercé Jonas jusqu’à ce qu’il s’endorme. C’est alors que Dieu décide d’intervenir. Il sait exactement quand Il doit intervenir. Il dispose aussi des moyens appropriés pour cela. Dieu envoie un serviteur obéissant à la poursuite de son serviteur désobéissant. Ce serviteur obéissant, c’est le vent. Depuis ses trésors, Dieu envoie ce serviteur en faveur de son serviteur fugitif (Psa 135:7c ; Pro 30:4).

À première vue, une tempête ne semble pas pouvoir être favorable. Le navire semble vouloir se briser. Jonas et les autres passagers vont à leur perte. Mais lorsque Dieu utilise une tempête dans la vie des siens, nous pouvons être sûrs que cette tempête ne Lui dérape pas et qu’elle est une bénédiction.

C’est la grâce de Dieu qui cherche son serviteur et ne le laisse pas longtemps dans son péché. Le péché apporte toujours des tempêtes dans la vie d’une personne, dans sa famille ou dans l’église, jamais la paix. Il est salutaire de reconnaître dans ces tempêtes la voix de Dieu qui veut nous réveiller afin que nous recommencions à faire sa volonté.

5 Prier, agir

5 Les marins eurent peur et crièrent chacun à son dieu ; ils jetèrent à la mer les objets qui étaient dans le navire, pour l’en alléger. Jonas, lui, était descendu au fond du bateau, s’était couché, et dormait profondément.

Il devait y avoir une compagnie hétéroclite à bord de ce navire. À première vue, leur objectif commun était de faire en sorte que le navire atteigne sa destination. La détresse urgence fait ressortir ce qui est présent en chacun. Chacun professe sa foi. Mais il ne s’agit pas d’une unité de foi, car chacun invoque son propre dieu.

De la même manière, il semble à première vue que dans une entreprise donnée, chacun contribue à son succès. Mais lorsque surviennent des tempêtes ou des revers, ce que chacun croit ressort au grand jour. Chacun a alors ses propres convictions religieuses. Nous le voyons en politique, mais aussi dans l’église. La Parole de Dieu n’est pas consultée. Chacun agit selon sa propre intelligence.

Le monde est en détresse. Ceux qui en sont conscients essaient d’y remédier selon leurs propres convictions. Lors des différentes conférences organisées pour répondre à cette détresse, les participants ne parviennent pas à s’entendre. Chacun continue à lutter pour ses propres intérêts. Ces intérêts sont nourris par une idéologie, une philosophie, une religion qui ne croit pas en Jésus Christ comme médiateur entre Dieu et les hommes. La prière des marins est une expression d’impuissance dans laquelle ils font appel à une puissance supérieure.

Outre leur détresse individuelle qui les pousse à prier individuellement, il y a aussi une action commune. Ensemble, ils jettent la cargaison par-dessus bord. Ils veulent alléger le navire afin qu’il soit plus facile à manœuvrer dans la tempête. Mais alléger le navire ne change rien à la violence de la tempête. Celle-ci continue de faire rage sans relâche. Ce n’est que lorsque la cause de la tempête est connue qu’elle peut être apaisée. Ainsi, l’homme s’efforce toujours de rendre les problèmes supportables et gérables, sans vouloir en affronter la cause.

Le problème du navire réside dans la cale du navire. Jonas est tombé dans un profond sommeil, pensant avec insouciance qu’il avait réussi dans son dessein. Comment aurait-il pu imaginer que Dieu l’arrêterait en mer et le ramènerait de son chemin de désobéissance ?

Son sommeil n’est pas un sommeil de confiance, comme celui du Seigneur Jésus (Mt 8:24) ou de Pierre (Act 12:6). Son sommeil est celui d’une conscience insensible (1Th 5:6). Il se croit en sécurité. Après tout, il a réussi dans son dessein. Mais son sommeil le rend insensible au malheur qu’il cause à ses compagnons de voyage.

Le maintien de son propre moi est aussi la cause du malheur des autres. Nous pouvons appliquer cela à la famille ou à l’église locale. Si quelqu’un ne veut pas que sa réputation soit ternie et revendique son droit là où il devrait faire preuve d’indulgence, cela cause du malheur à toute la famille ou à l’église.

6 Réveille-toi et prie !

6 Le maître des rameurs s’approcha de lui et lui dit : – Que fais-tu, dormeur ? Lève-toi, crie à ton Dieu ! Peut-être Dieu pensera-t-il à nous, et nous ne périrons pas.

Quelle honte qu’un païen doive exhorter un croyant et l’appeler à prier. D’innombrables chrétiens sont totalement indifférents au fait que le monde est littéralement en feu. Le sort qui attend des millions de personnes, qui seront tourmentées éternellement en enfer, les laisse de marbre. Combien de chrétiens sont touchés par le fait qu’un membre de leur famille, leur voisin ou leur voisine, leur collègue, leur camarade de classe est en route vers la damnation éternelle ?

Cela nous touche-t-il encore ? «  Que fais-tu, dormeur ? » Nous nous émerveillons devant les distractions que nous offrent Internet et la télévision. Nous errons sur le web à la recherche d’innombrables choses ‘intéressantes’. Nous apaisons notre conscience en nous disant que nous ne regardons pas les programmes ou les sites les plus fous. Et le temps précieux s’écoule, et nous nous assoupissons doucement spirituellement, et parfois aussi littéralement. Au fil du temps, il s’avère que nous sommes plongés dans un sommeil profond.

Il n’y a pas beaucoup de différence entre une personne profondément endormie et une personne morte. C’est pourquoi il faut lancer cet appel : « Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi » (Éph 5:14). Il est temps qu’un « maître des rameurs » vienne nous réveiller. Quelle honte de dormir si profondément alors que le besoin se fait de plus en plus pressant. Ne pouvons-nous rien faire ? N’avons-nous pas de hardiesse ? Levons-nous donc et prions notre Dieu. Personne n’a besoin d’un don pour prier. Même le plus petit enfant en est capable.

Ce qu’il faut, c’est la foi. « Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que [Dieu] est, et qu’il récompense ceux qui le recherchent » (Héb 11:6). Ou bien notre foi en Dieu vivant a-t-elle aussi disparu ? Notre foi n’est-elle plus vivante ? Les musulmans sont censés prier cinq fois par jour ; combien de chrétiens le font à peine une fois par jour ? Réveillons-nous et prions pour notre vie et pour celle de ceux qui sont avec nous à bord du navire de la vie !

7 Et le sort tomba sur Jonas

7 Ils se dirent l’un à l’autre : – Venez, jetons le sort, afin que nous sachions à cause de qui ce malheur nous arrive. Ils jetèrent le sort, et le sort tomba sur Jonas.

Jonas est réveillé. Aurait-il répondu à l’appel du maître des rameurs et prié Dieu ? Ou sa conscience se serait-elle manifestée au souvenir de l’Éternel, devant lequel il fuyait ? Cela n’est pas mentionné. En tout cas, il ne dit toujours pas ce qui se passe. Jonas garde le silence aussi longtemps que possible, bien qu’il sache pourquoi le navire est en détresse. Lorsque les gens ont honte, mais que leur propre volonté est aussi active parce qu’ils n’ont pas encore été jugés, il faut beaucoup de discipline pour ramener quelqu’un dans le droit chemin.

Les marins voient tant de choses inhabituelles dans la tempête qu’ils lui attribuent une signification précise. C’est une tempête dont la responsabilité incombe à l’une des personnes présentes sur le navire. Pour Jonas, la tempête est un malheur qui vient de l’Éternel (Am 3:6b). Pour les marins païens, c’est un message de justice divine (cf. Act 28:4).

Les événements particuliers font souvent appel à la conscience. Dieu veut que toutes sortes de catastrophes nationales ou personnelles aient aussi cet effet. Mais personne sur le navire ne se demande : ‘Suis-je la cause ?’ Ce doit être quelqu’un d’autre. Pour le découvrir, ils jettent le sort.

Jeter le sort est souvent pratiqué dans l’Ancien Testament (Jos 7:16 ; 15:1 ; 1Sam 14:36-42). Il est aussi pratiqué une fois dans le Nouveau Testament, avant que le Saint Esprit ne soit répandu (Act 1:26). Après le Saint Esprit est répandu, nous n’entendons pas dire que l’église y ait recours. Cela serait aussi contraire à la manière dont Dieu révèle désormais sa volonté. Nous avons la Parole de Dieu dans son intégralité et son Esprit qui nous guide dans toute la vérité (Jn 16:13).

Quand le sort tombe sur Jonas, il n’est plus possible de garder le silence (Psa 16:33).

8 Déclaration demandée

8 Ils lui dirent alors : – Déclare-nous à cause de qui ce mal nous est arrivé. Quelle est ton occupation ? et d’où viens-tu ? Quel est ton pays, et de quel peuple es-tu ?

Les marins veulent une explication de Jonas. Ils lui demandent quelle est son occupation, la profession qu’il exerce. Peut-être le font-ils en pensant qu’il y a là quelque chose de malhonnête qui a provoqué la colère des dieux.

Cette question peut aussi nous être posée, à nous qui nous disons chrétiens. Que faisons-nous ? Ce que nous faisons est-il une bénédiction ou une malédiction pour les autres ? Cela vaut pour la gestion d’une entreprise. Faisons-nous des affaires honnêtes, rémunérons-nous nos employés de manière équitable, nos subordonnés sont-ils évalués de manière juste ? Cela vaut aussi pour toutes sortes d’autres activités, y compris celles que nous considérons comme des loisirs ou des passe-temps. Que faisons-nous, pourquoi le faisons-nous et comment ?

Ils demandent aussi à Jonas d’où il vient. Y a-t-il quelque chose qui cloche dans son passé ? Quel est son pays d’origine ? Qui sont ses compatriotes ? La réponse à ces questions peut être importante pour déterminer à quel genre d’homme ils ont affaire.

Nous pouvons aussi appliquer ces questions à nous qui professons être chrétiens. D’où venons-nous en tant que chrétiens ? Vivons-nous en communion avec Dieu ? Cela détermine-t-il nos actions et le chemin que nous suivons ? Et notre patrie est-elle le ciel ? Pouvons-nous dire que nous sommes citoyens du ciel ? Et qui sont nos compatriotes ? S’agit-il de tous les enfants de Dieu ? Si ces questions nous sont posées alors que nous nous trouvons dans une situation similaire à celle de Jonas, nous nous sentirons très mal à l’aise.

9 Rendre des comptes

9 Il leur répondit : – Je suis Hébreu et je crains l’Éternel, le Dieu des cieux, qui a fait la mer et la terre.

Ce n’est qu’après que le sort a été jeté et qu’on lui a posé des questions que Jonas fait une déclaration. Il y est contraint. Sa déclaration n’est donc pas encore une véritable repentance pour sa désobéissance. Sa conscience n’a pas encore été mise en lumière de Dieu. C’est pourquoi la tempête ne s’apaise pas aussi et Dieu doit continuer à l’instruire.

Jonas reconnaît qu’il est coupable. Il se dit Hébreu, un nom que les Israélites portent parmi les païens (Gen 39:14,17 ; 40:15 ; 1Sam 4:6,9 ; 14:11). Dans sa confession concernant Dieu, il confesse l’Éternel comme « le Dieu des cieux, qui a fait la mer et la terre ». Cela signifie que Jonas ne confesse pas Dieu comme le Dieu d’Israël, le Dieu d’un peuple particulier. Il fait connaître Dieu aux marins, des païens, comme il aurait aussi dû le faire à Ninive.

Par cette confession, il condamne indirectement sa propre fuite. Il dit également qu’on ne peut pas fuir ce Dieu.

10 Impressionnés

10 Les hommes furent saisis d’une grande frayeur, et ils lui dirent : – Qu’as-tu fait ? Les hommes savaient qu’il s’enfuyait loin de la face de l’Éternel, puisqu’il le leur avait déclaré.

Jonas ne leur a pas parlé de sa fuite lorsqu’il est monté à bord, mais dans sa réponse à leurs questions. Les circonstances soulignent que son explication au sujet de l’Éternel Dieu n’est pas une invention. Les marins en sont remplis de crainte. Il semble que ces païens soient plus impressionnés par Dieu que le prophète lui-même en raison de la désobéissance honteuse de Jonas.

Un croyant peut parler avec une certaine indifférence de la manière dont Dieu agit avec lui, alors que cela impressionne beaucoup les personnes qui ne tiennent pas compte de Dieu. Quand quelqu’un dit être puni par Dieu pour sa désobéissance, cela impressionne parfois profondément les gens qui ne savent pas qui est Dieu. C’est parce que ces gens savent eux-mêmes combien de choses ils ont faites dans la désobéissance. Ainsi, Dieu peut même utiliser la désobéissance de ceux qui professent son nom pour impressionner les autres par sa puissance.

Bien sûr, cela ne justifie en aucun cas la désobéissance d’une personne. Et on peut aussi se demander si quelqu’un qui est profondément impressionné par la toute-puissance de Dieu se convertira aussi à Dieu.

11 Que devons-nous faire ?

11 Ils lui dirent : – Que te ferons-nous, afin que la mer s’apaise pour nous ? Car la mer allait grossissant toujours.

Bien qu’ils connaissent désormais la cause de la tempête, la mer devient de plus en plus agitée. Le vent ne faiblit pas, mais souffle encore plus fort. Il faut encore faire quelque chose. Il se peut que le péché qui est à l’origine de nos problèmes soit découvert. Mais il faut aussi agir de la bonne manière, sinon la situation ne fera qu’empirer.

C’est également le cas ici. C’est pourquoi les marins poursuivent leur enquête. Ils ne veulent pas choisir eux-mêmes une mesure, craignant le Dieu devant lequel Jonas s’est enfui. Ils voient en lui un coupable, mais aussi un pénitent. C’est à lui de dire ce qu’il faut faire.

12 Prenez-moi et jetez-moi à la mer

12 Il leur dit : – Prenez-moi et jetez-moi à la mer, et la mer s’apaisera pour vous ; car je sais que c’est à cause de moi que cette grosse tempête est [venue] sur vous.

Jonas fait preuve de courage en faisant cette proposition. C’est le langage du pénitent. Une telle personne souhaite porter elle-même la punition, quel que soit le prix, et non pas d’autres qui sont innocents. Elle ne cherche pas d’excuse ou d’atténuation. Sans réserve, elle assume la responsabilité et justifie Dieu dans ses actions. Elle reconnaît la main de Dieu dans ce qui se passe.

Jonas s’exprime ici en tant qu’Israélite croyant, qui connaît la gravité de la justice du Dieu saint à partir de la loi et de l’histoire de son peuple. Il se soumet au jugement de Dieu. Par sa proposition, il exprime en même temps sa confiance en Dieu. Il dit en substance : ‘Livrez-moi à Dieu.’ Il se confie à Dieu lorsqu’il n’est plus dans le navire, car il n’a pas sa place là-bas.

Jonas est une pâle, voire très pâle, image du Seigneur Jésus. L’humiliation de Jonas est le résultat de sa désobéissance. L’humiliation du Seigneur est le résultat de son obéissance irréprochable. Christ s’est offert Lui-même dans une obéissance parfaite pour mourir pour les autres, afin qu’ils puissent vivre.

Nous voyons quelque chose de similaire à Jonas dans l’attitude de David après son péché du recensement (1Chr 21:17). Les déclarations de Jonas et David, dans lesquelles ils proposent de faire pénitence, sont belles, mais elles sont le résultat de leur propre faute. Lorsque le Seigneur Jésus dit : « Voici, je viens [...] pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb 10:7), c’est pour accomplir de son plein gré la volonté de Dieu à l’égard de pécheurs complètement dépravés.

13 Résistance

13 Mais les hommes ramèrent pour regagner la terre ; ils n’y parvinrent pas, car la mer allait toujours grossissant contre eux.

L’offre de Jonas de le jeter à la mer va trop loin pour les marins. Ils font tout leur possible pour ne pas prendre cette mesure. Bien que les marins voient que la colère de Dieu repose sur Jonas, ils hésitent à être les exécutants du jugement divin. Ils ont peut-être été impressionnés par ce que Jonas leur a raconté. Ils ont encore trop les yeux fixés sur l’homme qui se tient devant eux. Pour eux, il est le représentant du Dieu dont il a parlé. Doivent-ils maintenant le jeter à la mer ? Ils mettent tout en œuvre pour éviter cela.

Reconnaître le jugement de Dieu et agir aussi en conséquence sont deux choses différentes. Ce n’est qu’ lorsqu’un homme a épuisé toutes ses possibilités qu’il se soumet au jugement de Dieu. C’est ce que les marins doivent aussi expérimenter. Lorsqu’ils comprennent qu’ils n’ont pas affaire à Jonas, mais au Dieu de Jonas, ils se tournent vers Lui.

14 Reconnaissance

14 Ils crièrent à l’Éternel et dirent : – Ah, Éternel ! que nous ne périssions pas, nous t’en prions, à cause de la vie de cet homme ; et ne mets pas sur nous du sang innocent ; car toi, Éternel, tu as fait comme il t’a plu.

Les actions des marins révèlent un beau trait de caractère, qui fait honte à Jonas. En effet, ils se soucient davantage de la vie de Jonas seule que Jonas ne se soucie de la vie des centaines de milliers d’habitants d’une ville entière (Jon 4:11). Dans leur confession, ils reconnaissent le droit de Dieu sur la vie. Bien qu’ils ne soient pas en relation avec Dieu, ils ne s’attribuent pas le droit de prendre la vie de Jonas. Ils prient pour obtenir le pardon de ce qu’ils s’apprêtent à faire.

Ils invoquent l’Éternel parce qu’ils ont entendu Jonas dire que c’est le nom du Dieu de Jonas. De cette manière, ils reconnaissent sa souveraineté. Ils confessent que l’Éternel agit selon son bon plaisir : Il a envoyé la tempête et désigné le coupable par le sort.

Il y a là aussi une certaine résignation. Dieu n’agit jamais de manière arbitraire. Il agit toujours selon son bon plaisir, selon ce qui Lui convient. C’est là que s’exprime sa souveraineté. Ceux qui Lui font confiance trouveront en cela la force d’agir eux-mêmes selon sa volonté et d’accepter ses actions.

15 L’obéissance et le résultat

15 Ils prirent alors Jonas et le jetèrent à la mer ; et la fureur de la mer s’arrêta.

Les marins jettent Jonas hors du navire, hors de leur compagnie, dans la mer déchaînée qui, pour ainsi dire, réclame la livraison du transgresseur afin que la paix et le calme reviennent. Nous ne savons pas ce que Jonas a ressenti à ce moment-là. Nous pouvons supposer que, alors qu’il fuit son maître, il va maintenant rencontrer ce maître en tant que juge.

Dieu épargne les marins en raison de leur prière et de leur acte d’obéissance. D’un point de vue prophétique, si nous voyons en Jonas l’image d’Israël, nous avons ici l’image de ce qui est écrit en Romains 11, à savoir que « leur [Israël] mise à l’écart est la réconciliation du monde » (Rom 11:15a). Après que Jonas a été jeté à la mer, la mer s’apaise. Après le rejet d’Israël, le message du salut est transmis aux nations.

16 Crainte et respect

16 Les hommes craignirent beaucoup l’Éternel ; ils offrirent un sacrifice à l’Éternel et firent des vœux.

Soudain, la tempête cesse. Après tout ce que les marins ont déjà vécu, leur impression du Dieu de Jonas est encore plus grande. Ils sont saisis de crainte et de respect. Ils veulent offrir quelque chose à l’Éternel et Lui offrent donc un sacrifice. Ils témoignent ainsi qu’il mérite leur gratitude et leur admiration.

Leur gratitude n’est pas seulement momentanée. Ils font aussi des vœux pour l’avenir. Ils Lui donneront encore plus quand ils auront atteint la terre ferme sains et saufs.

Ils vont ainsi au-delà de ce que Jacob a promis. Jacob a posé des conditions à Dieu. Si Dieu se révélait être le Dieu qui le ramènerait sain et sauf chez lui, Jacob accepterait Dieu comme son Dieu (Gen 28:20-21). Ces marins font des vœux en raison de ce que Dieu a été pour eux et non pour mettre Dieu au défi de prouver qu’Il est capable de les sauver.

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© 2023 Licence: CC BY-ND. Texte de la Bible: Traduction révisée. Traduction légèrement moins littérale que la version J.N. Darby, dans la langue française actuelle. Bibles et Publications Chrétiennes, Valence https://editeurbpc.com/bible/traduction-revisee.

© 2025 Auteur G. de Koning
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