1 Bénédiction pour le peuple
1 Et il arrivera, après cela, que je répandrai mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards feront des songes, vos jeunes hommes verront des visions ;
Jusqu’à présent, il s’agissait d’une bénédiction matérielle et aussi temporaire. Il s’agit du rétablissement d’Israël dans la jouissance de la bénédiction des jours anciens. Ce fait est fondé sur la grâce, une grâce qui empêche que la bénédiction ne soit à nouveau perdue. Maintenant, le prophète va parler des bénédictions spirituelles que le Messie, le Christ, apportera à son peuple. Tous les nations qui L’ont accepté en bénéficieront. En effet, Dieu répandra son Esprit « sur toute chair » depuis le ciel.
« Répandre » indique la mesure abondante et riche avec laquelle l’Esprit est donné (Ésa 32:15a). Cela se produira « après cela », c’est-à-dire après la destruction des Assyriens. La destruction des dernières forces ennemies d’Israël et la répandre de l’Esprit sont les derniers événements mentionnés (Ézé 39:29) avant que le prophète Ézéchiel ne décrive le temple et le pays pendant le règne de paix (Ézéchiel 40-48).
Pierre cite ces versets de Joël 2 en Actes 2 sans dire qu’il s’agit de l’accomplissement de cette prophétie (Jl 2:28-32 ; Act 2:16-21). Ce n’est aussi pas le cas. Il se réfère à Joël 2 parce que ce qui se passe le jour de la Pentecôte a le même caractère que ce que Joël annonce. La répandre de Saint Esprit le jour de la Pentecôte rappelle ce que Joël a dit.
Nous pouvons dire que ce qui se passe le jour de la Pentecôte est une pré-accomplissement de la prophétie, et non l’accomplissement lui-même. L’accomplissement de ce que dit Joël aura lieu après que ce qu’il a prophétisé aux versets précédents se sera réalisé. L’expression « après cela », qui commence le verset 28, montre qu’il y a un lien chronologique avec les versets précédents.
Le but principal de Pierre en citant ce verset de Joël est de faire comprendre aux Juifs que cette merveille qui se produit si soudainement parmi eux est pleinement confirmé par ce que Joël a dit au sujet de la répandre de l’Esprit. Mais la répandre qui a lieu à l’époque de Pierre n’est pas l’accomplissement complet de l’événement annoncé par Joël.
Le Saint Esprit vient sur la terre le jour de la Pentecôte. Sa venue donne naissance à l’église qu’Il continuera à former. Cette effusion a lieu afin de former un peuple pour le ciel. C’est pour cela qu’Il est toujours sur la terre. Ce dont Joël parle ne peut se produire que lorsque les ennemis d’Israël auront été vaincus et que le peuple vivra dans son pays.
« Toute chair » ne signifie pas ‘tous les hommes qui vivent à ce moment-là’. « Toute chair » indique que la répandre du Saint Esprit n’est pas un événement limité aux Juifs. Aussi, c’est ce que montre clairement le jour de la Pentecôte. Ce n’est pas que Dieu fasse parler la langue juive par tous les convertis, mais Il fait parler les Juifs les langues des compatriotes dispersés parmi les nations. C’est un témoignage particulier de la grâce qui est accordée aux nations. Les nations ne sont pas intégrés au peuple juif, mais ils participent en tant que nations à la bénédiction du Saint Esprit.
Toutes les différentes langues sont le résultat du jugement de Dieu sur les hommes à cause de leur projet orgueilleux de former leur propre unité en bâtissant la tour de Babel (Gen 11:1-9). Mais maintenant, la grâce de Dieu s’étend aussi à eux et Il lève le jugement de la confusion des langues par la merveille du parler en langues. La langue ne constitue plus une barrière.
L’action de l’Esprit qui a été répandu se manifeste dans la prophétie. Le jour de la Pentecôte, cela apparaît dans le parler en langues des « choses magnifiques » (Act 2:11). Il semble que le parler en langues soit ici une forme de prophétie, car ce parler et l’explication donnée par Pierre touchent le cœur des gens et beaucoup se convertissent (Act 2:37,41).
Dans l’Ancien Testament, le don de l’Esprit est réservé aux personnes qui occupent une place particulière parmi le peuple de Dieu, comme les rois et les prophètes. Le fait que tout le peuple prophétise est resté un souhait exprimé par Moïse (Nom 11:29). Ce souhait de Moïse est devenu une promesse de l’Éternel dans Joël. Les fils et les filles prophétiseront. Pour cela, il faut toutefois une vie animée par l’Esprit. C’est seulement ainsi que l’on est réceptif aux révélations divines. Ce sera le cas de tous ceux qui entreront dans le royaume de paix. Prophétiser, c’est parler de la présence de Dieu en connaissant sa volonté. Dieu révélera sa volonté aux vieillards par des songes et aux jeunes hommes par des visions.
La différence entre les « songes » et les « visions » est que dans les songes, les choses sont vues pendant le sommeil, alors que ce n’est pas nécessairement le cas dans les visions. Les visions concernent aussi ce qui est vu, l’apparition. Nous trouvons plus souvent dans l’Écriture que Dieu révèle sa volonté par des songes (Job 33:14-18 ; Gen 20:3,6 ; Mt 1:20 ; 2:12-22) et par des visions (Gen 15:1 ; 46:2 ; 1Sam 3:1,15). Le lien entre la prophétie et les songes et visions apparaît clairement dans ce que l’Éternel dit à Aaron et à Marie après qu’ils ont parlé contre Moïse : « après qu’ils ont parlé contre Moïse » (Nom 12:6).
2 L’Esprit sur tous
2 et aussi sur les serviteurs et sur les servantes, en ces jours-là, je répandrai mon Esprit. –
Comme déjà mentionné, dans l’Ancien Testament, nous ne voyons pas l’Esprit agir de manière générale sur chaque membre du peuple. Il accomplit principalement son œuvre par l’intermédiaire des rois, des sacrificateurs et des prophètes. À l’avenir, il en sera autrement. Alors, toutes les couches du peuple, même les serviteurs et les servantes, recevront ce don. Il n’y aura aucune distinction de sexe, d’âge ou de statut social. Les personnes âgées, dont les forces déclinent ou ont même disparu, recevront de Lui des révélations dans des songes et des visions, tout comme les jeunes, qui ont encore peu ou pas d’expérience dans les choses de Dieu.
3 - 4 Signes
3 Et je montrerai des signes dans les cieux et sur la terre, du sang, et du feu, et des colonnes de fumée ; 4 le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang, avant que vienne le grand et terrible jour de l’Éternel.
Au sens littéral, l’Esprit sera finalement répandu sur toute chair au moment où les Assyriens et tous les ennemis auront été vaincus et où l’Éternel aura replacé son peuple dans son pays. Les signes mentionnés dans ce verset précéderont cet événement. Bien que Pierre cite ces versets en Actes 2, ces signes ne suivent pas immédiatement la répandre de l’Esprit. En effet, Israël en tant que nation ne s’était pas converti, mais était encore (et est toujours) désobéissant.
S’il s’était converti, « le grand et terrible jour de l’Éternel », serait immédiatement venu. L’Éternel aurait jugé les ennemis tant à l’intérieur qu’à l’extérieur d’Israël en faveur de son peuple. Son intervention aurait été accompagnée des phénomènes mentionnés ici. Maintenant, ce jour doit encore venir. C’est pourquoi ces phénomènes sont encore à venir. Ils se produiront certainement, après l’enlèvement de l’église (Apo 6:12-17).
Sous le sixième sceau mentionné en Apocalypse 6, des jugements ont lieu qui correspondent fortement à ce que dit Joël. Tous les jugements qui ont lieu à partir d’Apocalypse 6 relèvent du « grand et terrible jour de l’Éternel ». Ils ouvrent la voie au retour de Christ sur la terre pour établir son royaume de paix et de justice.
5 Délivrance
5 Et il arrivera que, quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé. Car sur la montagne de Sion il y aura délivrance, et à Jérusalem, comme l’Éternel l’a dit, et pour les survivants que l’Éternel appellera.
En cette période de grande détresse, où se produira ce qui est mentionné aux versets 3-4, le salut pour tous ceux qui reconnaissent leur situation désespérée ne sera possible qu’en invoquant le nom de l’Éternel. Ceux qui s’approchent de Lui avec une foi confiante ne périront pas, mais seront sauvés. En Romains 10, ce verset est cité et déclaré d’application générale pour la proclamation de l’évangile (Rom 10:13). En ce qui concerne l’évangile, aucune distinction n’est faite dans le jugement ni dans l’offre du salut. Il est accessible à tous. À travers les siècles, le salut ne se trouve que dans la foi au Seigneur Jésus. Il est l’Éternel.
Ici, dans Joël, le salut est aussi lié à Jérusalem et à Sion, car c’est de là que le Seigneur Jésus régnera (cf. Abd 1:17). C’est là qu’Il habite ; auprès de Lui, chacun est en sécurité. Tous ceux qui sont appelés par l’Éternel s’y rendront. C’est là que nous trouvons le reste qui sera sauvé. Il y a un reste « selon [l’]élection de [la] grâce » (Rom 11:5 ; 9:27). Les deux aspects sont vrais et nécessaires. D’un côté, il y a l’appel à invoquer le nom de l’Éternel pour être sauvé. De l’autre, seuls ceux qui sont appelés par l’Éternel seront sauvés.
Il en est aussi ainsi aujourd’hui. Dieu « ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Act 17:30). Ce commandement ne doit pas être invalidé en disant que tu peux pas te repentir, mais que c’est Dieu qui doit le faire et que cela n’arrive que si l’on est élu. C’est alors que l’on met de côté la parole de Dieu et que l’on rend inutile toute prédication de l’évangile. De plus, Dieu est déclaré menteur. Il est alors quelqu’un qui dit des choses qui ne sont pas vraies. Il demande à l’homme quelque chose qu’il ne peut pas faire. Mais Dieu n’est pas ainsi ! S’Il demande quelque chose à l’homme, Il lui donne aussi la force de le faire. Dieu est ainsi ! En même temps, il est vrai que quelqu’un qui s’est converti ne peut le dire que parce qu’il a été élu.
Tu peux comparer cela à une invitation affichée au-dessus de la porte d’une maison. Elle dit que tout le monde peut entrer et recevra quelque chose. Ceux qui le font vraiment lisent au-dessus de la porte, à l’intérieur : ‘élus’. Dieu sait qui acceptera réellement son invitation à être sauvé. Mais ces deux aspects de la vérité ne doivent jamais être opposés l’un à l’autre. L’évangile doit être prêché à tous les hommes sans distinction, tandis que l’élection est une vérité que tous les croyants peuvent embrasser avec une grande gratitude.