Introduction
En Joël 1, Joël a souligné le fléau dévastateur des sauterelles et la raison pour laquelle Dieu l’a envoyé. En Joël 2, il poursuit en annonçant que Dieu, comme ils ne se sont pas repentis, enverra un nouveau fléau. Pas des sauterelles littérales cette fois-ci, mais des soldats. Bien qu’il existe de nombreuses similitudes entre les sauterelles et les soldats ennemis, Joël 2 ne traite pas de ce que ce peuple ‘dévore’, mais du peuple lui-même.
Joël fait référence au jour de l’Éternel qui vient, c’est-à-dire le jour où le Seigneur Jésus reviendra. C’est littéralement son jour, lorsqu’Il viendra avec ses jugements. Ce jour jette déjà son ombre. C’est un jour que personne ne pourra supporter s’il n’est pas en paix avec Dieu.
Mais ce n’est pas le seul message de Joël. Ce jour n’est pas encore arrivé et le jugement peut encore être évité. C’est toujours le jour du salut (cf. 2Cor 6:2). C’est pourquoi il appelle à la conversion. Cela est possible en raison de qui est Dieu, c’est-à-dire en raison de sa grâce et de sa miséricorde. Les conséquences de leur repentance et de leur conversion sont une grande bénédiction pour le peuple.
Cette bénédiction comporte deux aspects. Elle se manifeste par un revenu abondant sur la terre autrefois dévastée. Cela concerne les circonstances extérieures. Le peuple vivra dans la prospérité et l’abondance. Elle se manifeste aussi par l’Esprit qui est répandu. Cela concerne une relation intérieure avec l’Éternel et une vie dans la paix et la tranquillité, sans crainte des nations ennemies.
1 Le jour de l’Éternel est proche
1 Sonnez de la trompette en Sion, sonnez avec éclat dans ma sainte montagne ! Que tous les habitants du pays tremblent, car le jour de l’Éternel vient ; car il est proche,
Les yeux spirituels de Joël perçoivent un nouveau fléau. Un nouveau danger menace. Le fléau dans lequel les sauterelles jouent un rôle central est terminée. Le fléau dans lequel une armée d’hommes va jouer un rôle central se présente ici. Joël prévoit et annonce qu’une nation ennemie va dévaster le pays d’Israël. Dans cette perspective, il faut sonner l’alarme. La désolation qui est sur le point de d’éclater est une préfiguration de ce qui arrivera à Israël dans les derniers jours, juste avant le retour de Christ.
Joël appelle à sonner la trompette, mais il ne dit pas qui doit le faire. Comme cette tâche incombe généralement aux sacrificateurs, c’est probablement ce à quoi nous devons penser ici aussi. Sonner l’alarme ici rappelle le son des trompettes d’argent lorsque l’ennemi est dans le pays (Nom 10:9). Alors, l’Éternel se souviendra d’eux.
La trompette est sonnée une nouvelle fois dans notre chapitre, au verset 15. Il s’agit là de rassembler le peuple pour qu’il se présente devant l’Éternel. Ici, cela sert d’alarme, car l’ennemi arrive (cf. Osé 5:8 ; 8:1). Comme déjà remarqué, le mot « jour » fait toujours référence à rendre publique. Joël présente « le jour de l’Éternel » comme proche. Il n’est pas lointain, de sorte que les gens puissent penser : ‘Après nous, le déluge.’ D’où le signal d’alarme. Il faut comprendre à quel point ce jour est proche !
Partout où il est question des jugements, il est clair qu’ils auront lieu prochainement. « Le temps est court » (1Cor 7:29). « C’est la dernière heure » (1Jn 2:18). « Le juge se tient devant la porte » (Jac 5:9). « Le temps est proche » (Apo 1:3).
2 Les Assyriens
2 un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuées et d’épaisses ténèbres : c’est comme l’aube qui s’étend sur les montagnes, – un peuple nombreux et fort, tel qu’il n’y en a jamais eu, et qu’après lui, il n’y en aura pas jusqu’aux années des générations et des générations.
Le fléau des sauterelles est pris comme raison et aussi comme exemple pour l’arrivée d’une armée ennemie. Cette armée doit encore venir. L’armée dont parle Joël est l’armée des Assyriens, qui vient du nord (verset 20). L’Assyrie est appelée par Dieu « instrument de ma colère » (Ésa 10:5 ; Mic 5:4-5). L’invasion des Assyriens est vue comme un nuage de sauterelles qui obscurcit le soleil (cf. Soph 1:15-16 ; Ésa 60:2a ; Ézé 34:12 ; Am 5:18). De plus, cette invasion se produit avec la rapidité et l’irrésistibilité de l’aube qui s’étend sur les montagnes.
Pour le peuple, le fléau des sauterelles est un signe des temps (cf. Mt 16:2-3). Et lorsque Joël parle d’un ennemi encore plus terrible, il peut comparer la venue de cet ennemi à l’aube du jour de l’Éternel qui est imminent. Cependant, ce jour n’apportera pas la lumière et la prospérité au peuple apostat, mais les ténèbres et une tempête dévastatrice.
3 Paradis et désolation
3 Devant lui un feu dévore, et une flamme brûle après lui ; devant lui le pays est comme le jardin d’Éden, et après lui, la solitude d’un désert ; et rien ne lui échappe.
Après l’apparition soudaine et massive de l’ennemi, son action destructrice est maintenant décrite. Tout ce que l’ennemi rencontre sur son chemin est totalement détruit par lui. Dans la Bible, le feu est souvent l’expression du jugement de Dieu. Il est également le symbole d’une puissance qui consume tout dans la nature.
Regardez un champ où les sauterelles ne sont pas encore passées. Il ressemble au jardin d’Eden, au paradis, à la fierté et à la gloire du pays. Regardez ce champ le lendemain, après le passage des sauterelles. Il ressemble alors à un désert sauvage, où il ne reste plus aucun souvenir de la richesse et de la beauté qui caractérisaient le champ la veille. Toutes les actions des Assyriens ressemblent à celles d’une invasion de sauterelles. Il est impossible d’échapper à cet ennemi en fuyant ou en se cachant, comme aussi il est impossible d’échapper au jugement de Dieu le jour de l’Éternel.
« Le jardin d’Éden » désigne une région paradisiaque, extrêmement florissante, à l’opposé d’un désert (Ézé 28:13 ; 31:9-18). Cette opposition entre le paradis et le désert, mais à l’envers – le désert devient un paradis – nous trouvons aussi dans Ésaïe 51 et Ézéchiel 36 (Ésa 51:3 ; Ézé 36:35).
4 Sauterelles et chevaux
4 Leur aspect est comme l’aspect des chevaux, et ils courent comme des cavaliers.
Bien qu’il s’agisse ici de l’armée des Assyriens, d’êtres humains, et non plus de sauterelles, la comparaison entre cette armée et les sauterelles est maintenue. Il existe des similitudes entre la sauterelle et le cheval (Job 39:19-20 ; Apo 9:7). La comparaison peut s’appliquer aux animaux eux-mêmes. La sauterelle agrandie ressemble à un cheval, notamment par la forme de sa tête. La comparaison peut aussi concerner la manière de charger, la vitesse et l’agilité de la sauterelle, qui sont aussi présentes chez le cheval.
5 C’est assourdissant
5 Ils sautent : … c’est comme le bruit des chars sur les sommets des montagnes, comme le bruit d’une flamme de feu qui dévore le chaume, comme un peuple puissant rangé en bataille.
Non seulement la vue de cette armée est impressionnante et effrayante, mais aussi le bruit qu’elle produit l’est tout autant. Le vacarme est assourdissant. L’image des chevaux fait appel à la vue, leur apparence fait penser à des sauterelles. La comparaison avec les chars à deux roues fait référence au bruit caractéristique d’un essaim de sauterelles qui approche.
Lorsque les essaims arrivent au loin par-dessus les sommets des montagnes, le bruit résonne entre les parois rocheuses qui amplifient le son, comme le grondement sourd de chars de guerre qui « sautent » sur des chemins de montagne accidentés. À mesure que l’essaim se rapproche, le bruit devient plus intense et ressemble davantage au crépitement « d’une flamme de feu qui dévore le chaume ». Ainsi, le grondement du jugement se fait entendre de loin, comme un avertissement qu’il approche rapidement.
6 Angoisse
6 Les peuples en sont angoissés, tous les visages pâlissent.
L’impression laissée par ce « peuple puissant » (verset 5) est si écrasante que partout où il apparaît, des nations entières se recroquevillent d’angoisse et les visages pâlissent. Au verset 1, l’angoisse est encore limitée à Juda et Jérusalem. Ici, d’autres nations sont prises dans la peur des Assyriens. Au verset 10, l’angoisse englobe l’univers tout entier.
7 - 9 Comment l’armée se précipite
7 Ils courent comme des hommes forts, ils escaladent la muraille comme des hommes de guerre ; ils marchent chacun dans son chemin, et ne changent pas leurs sentiers ; 8 et ils ne se pressent pas l’un l’autre. Ils marchent chacun dans sa route ; ils se précipitent à travers les projectiles et ne sont pas blessés ; 9 ils se répandent dans la ville, ils courent sur la muraille, ils montent dans les maisons, ils entrent par les fenêtres comme un voleur.
Avec vivacité, en phrases courtes et percutantes, Joël raconte comment l’armée avance rapidement, prend d’assaut les murs de la ville, envahit la ville et pénètre dans les maisons. On peut l’imaginer. Ils avancent de manière irrésistible. Rien ne peut les arrêter (cf. Ésa 33:4). Ils sont invulnérables et donc irrésistibles, car ceux qui ne peuvent être blessés ne peuvent être arrêtés, et aussi, il n’y a pas de brèches dans leurs rangs.
Pour entrer, ils empruntent le chemin du voleur. Cela aussi fait partie du jour de l’Éternel (1Th 5:2). Un voleur arrive de manière inattendue et indésirable, mais seulement pour ceux qui n’en tiennent pas compte. Si des avertissements ont précédé, on ne peut plus prétendre que c’est inattendu. Pourtant, nous devons toujours nous rappeler à quel point l’événement prédit sera soudain.
Pour nous, chrétiens, l’enlèvement de l’église précède le jour de l’Éternel. Cela ne signifie pas que nous ne devons pas nous soucier de ce jour. Certes, nous n’avons pas à craindre le jugement qui est associé à ce jour. Mais lorsque nous voyons les signes des temps et à quel point ce jour est proche, la venue du Seigneur pour son église est encore plus proche.
Cela devrait nous inciter à L’attendre et à nous consacrer pleinement à Lui. Cela devrait nous inciter à avertir les gens de se repentir et de croire en Lui avant qu’il ne soit trop tard. L’imperturbabilité et la rapidité avec lesquelles les Assyriens agissent devraient aussi caractériser le chrétien dans son travail et son combat pour l’Éternel.
10 La terre et les cieux impressionnés
10 Devant eux la terre tremble, les cieux sont ébranlés, le soleil et la lune sont obscurcis, et les étoiles retirent leur clarté.
La mention de la terre et du ciel indique l’environnement le plus vaste sur lequel cette armée fait impression. Les corps célestes cessent même leur fonctionnement normal à la vue de ce terrible jugement.
11 L’armée de l’Éternel
11 Et l’Éternel fait entendre sa voix devant son armée, car son camp est très grand, car l’exécuteur de sa parole est puissant ; parce que le jour de l’Éternel est grand et fort terrible ; et qui peut le supporter ?
Voici l’explication du succès de cette armée : l’Éternel Lui-même en est à la tête. Dans l’armée qui approche, nul autre que l’Éternel en colère apparaît. L’armée ennemie est « son armée », qu’Il utilise pour châtier son peuple (Ésa 10:5). C’est la chose la plus terrible qui soit et en même temps la seule fontaine d’espoir pour tous ceux qui croient. Celui qui reconnaît qu’il s’agit du jugement de Dieu peut se réfugier en Lui, conformément à son amour pour son peuple. Continuer à compter sur son amour est la véritable nature de la foi à travers les âges. La foi se soumet à l’action de Dieu et y trouve ensuite son salut. Celui qui s’oppose à l’action de Dieu signe son propre arrêt de mort.
Le peuple n’est pas appelé à résister à cet ennemi. Cet ennemi exécute la parole de l’Éternel – et « sa parole court avec rapidité » (Psa 147:15). C’est pourquoi toute résistance contre cette armée n’est rien d’autre qu’une rébellion contre Lui. Le fait que cette armée est « l’exécuteur de sa parole » ne signifie pas qu’une prophétie prononcée précédemment s’accomplit. Cela signifie seulement que cette armée exécute sa volonté, ses commandes (cf. Psa 103:20).
Dieu ne veut pas que nous nous opposions désespérément à sa discipline et que nous cherchions des solutions pour y échapper. Il veut toujours que nous nous inclinions devant Lui et que nous reconnaissions l’instrument qu’Il envoie, quel que soit aussi cet instrument (Mic 6:9 ; cf. 1Roi 12:24). Cela vaut tant pour la vie personnelle que pour la vie communautaire.
La réponse à la question « qui peut le supporter ? » (cf. Apo 6:17 ; Nah 1:6 ; Mal 3:2 ; Jér 10:10), c’est-à-dire « le jour de l’Éternel », est contenue dans la question. La réponse est que personne ne peut supporter ce jour. Pourtant, il est possible d’y échapper. C’est ce que montrent les versets suivants.
12 Un appel
12 Ainsi, encore maintenant, dit l’Éternel, revenez à moi de tout votre cœur, avec jeûne, et avec pleurs, et avec deuil ;
Les paroles « ainsi, encore maintenant, dit l’Éternel » laissent entrevoir l’espoir que le jugement annoncé peut encore être évité. « Revenez à moi » indique qu’il s’agit d’un retour qui conduit à une nouvelle communion avec l’Éternel. Il ne s’agit pas seulement d’une changement de direction vers l’Éternel, mais aussi d’une véritable rencontre avec Lui. D’où « de tout votre cœur », c’est-à-dire avec tout ce qui constitue la vie, toute la pensée et toute la volonté (cf. 1Sam 7:3 ; 1Roi 8:48).
L’Éternel appelle sérieusement le peuple à revenir à Lui, de manière radicale, sans aucune réserve. La première chose qui importe, c’est le cœur, tout le cœur. La tiédeur est une abomination pour Dieu. Une véritable conversion ne va pas sans manifestations perceptibles. Le « jeûne », les « pleurs » et le « deuil » seront visibles et audibles chez celui qui se revient à Dieu de tout son cœur.
Joël ne précise pas de quel(s) péché(s) concret(s) le peuple doit se convertir. Nous n’entendons par exemple pas parler d’idolâtrie, d’injustice sociale, de confiance dans sa propre puissance militaire ou d’alliances avec les pays voisins. Il peut s’agir d’une conversion d’une religion superficielle, sûre d’elle-même et ritualiste à une nouvelle écoute intense et à une vie conforme à la parole de Dieu.
Lorsque toute notre vie est placée en présence de Dieu, sachant qu’Il la connaît et la juge dans son intégralité, cela a des conséquences. D’une part, cela nous fera trembler devant la sainteté de Dieu, car nous voyons à quel point notre vie est pécheresse. D’autre part, nous nous réjouirons du soulagement que procure l’amour de Dieu, car nous voyons qu’Il répond à la conversion par le pardon de nos péchés. Il peut pardonner les péchés de tous ceux qui se convertissent, car le Seigneur Jésus a versé son sang sur la croix pour les pécheurs repentants (Héb 9:22b).
13 Pas d’apparence extérieure
13 et déchirez vos cœurs et non vos vêtements, et revenez à l’Éternel, votre Dieu ; car il est plein de grâce et miséricordieux, lent à la colère et grand en bonté, et il se repent du mal [dont il a menacé].
Le peuple peut montrer certains signes de deuil avec une piété extérieure. Déchirer ses vêtements est l’un de ces signes. Mais si le cœur n’est pas déchiré, le signe extérieur n’a aucune valeur pour Dieu. Dieu « désire la vérité dans l’homme intérieur » (Psa 51:8,19 ; Ésa 57:15). Il s’agit d’une conversion « à l’Éternel, votre Dieu », par laquelle le prophète souligne que l’Éternel n’est pas un Dieu étranger, mais le Dieu de l’alliance avec son peuple.
Le malheur imminent va frapper toute la nation, c’est pourquoi un appel à l’humiliation nationale est lancé. En général, les catastrophes nationales donnent lieu à une commémoration nationale, mais pas à une humiliation nationale. Certains événements provoquent un choc dans toutes les couches de la population et suscitent parfois une grande indignation générale. Et souvent à juste titre. Pensons aux attentats terroristes, ou aux abus et aux meurtres d’enfants. Des marches et des rassemblements de protestation et de commémoration sont organisés, auxquels participent des foules nombreuses. Malheureusement, la protestation ne vise que le crime, l’excès, l’événement.
Le cri est : ‘Cela ne doit plus jamais se reproduire et le coupable ou les coupables doivent être trouvés et punis.’ Ce cri est compréhensible. Au sein du groupe, les gens se retrouvent dans un sentiment d’impuissance. Ensemble, ils veulent lutter contre l’incontrôlable. Mais où est l’humiliation générale ? Où est l’appel général à Dieu pour qu’Il fasse preuve de miséricorde ? Où est l’appel commun à sa grâce et à sa miséricorde pour nous épargner davantage de cette misère ? Où est la prière commune : « Délivre-nous du mal » (Mt 6:13b) ?
Bien sûr, ce n’est que sous le règne de Christ, pendant le royaume millénaire de paix, que le monde sera vraiment libéré des événements dramatiques qui bouleversent régulièrement des masses entières. Pourtant, tous ces événements sont autant d’appels à l’homme à se convertir à Dieu et à vivre pour Lui.
Comme Moïse l’a fait après les événements autour du veau d’or, Joël fait aussi de même. Il fait appel aux qualités de Dieu. Nous sommes toujours impressionnés lorsque nous pensons qu’il existe en Dieu des sources qui peuvent être exploitées lorsque la situation pour l’homme est désespérée. C’est pourquoi Moïse, après que le peuple ait péché avec le veau d’or, perdant ainsi son droit d’exister, peut tout de même faire appel à Dieu (Exo 34:6-9). C’est pourquoi Joël, alors que le peuple mérite le jugement qui s’annonce déjà, peut ici aussi faire appel à Dieu.
Dans son appel à l’Éternel, Joël mentionne cinq de ses attributs (cf. Jon 4:2 ; Psa 86:15 ; 103:8 ; 145:8 ; Néh 9:17).
1. Il est « plein de grâce » en Lui-même, car Il accomplit des actes de bonté alors que tout droit à la bénédiction a été perdu.
2. Il est « miséricordieux » parce qu’Il est prompt à la compassion lorsqu’Il voit l’affligé de son peuple.
3. Il est « lent à la colère » dans sa tolérance envers ce peuple pécheur et
4. « grand en bonté » parce qu’Il fait preuve de toutes sortes de faveurs et de bonté, y compris le pardon des péchés.
5. Enfin, nous lisons à son sujet : « il se repent ». Cela signifie qu’Il retire la punition annoncée ou déjà partiellement infligée lorsqu’Il voit la repentance.
Quand on parle du « repentir » de Dieu, c’est une façon d’homme de s’exprimer. Si Dieu se repent de quelque chose, cela ne signifie pas qu’Il revient sur une décision prise précédemment parce qu’elle aurait été erronée. Dieu ne fait pas d’erreurs. Le repentir de Dieu est lié à un dessein sur lequel Il revient lorsque le comportement de l’homme le justifie.
Si un homme se repent, Dieu n’exécutera pas la punition annoncée. Si un homme change son comportement envers Dieu, Dieu change aussi son comportement envers cet homme. Un exemple frappant en est le report du jugement sur Achab et sa maison à la suite de l’humiliation (temporaire) d’Achab (1Roi 21:27-29).
14 Qui sait ? …
14 Qui sait ? il reviendra et se repentira et laissera après lui une bénédiction, une offrande et une libation à l’Éternel, votre Dieu.
Le prophète vient de donner une description magnifique de certaines des qualités de Dieu. Il ne parle pas de Dieu d’un point de vue théologique, mais Le présente tel qu’il Le connaît. Pourtant, dans sa confiance en la grâce de Dieu, il ne se laisse pas aller à faire des déclarations comme s’il pouvait disposer de la bonté de Dieu. C’est pourquoi ce verset commence par « qui sait ? ». La souveraineté divine reste garantie.
La question « qui sait ? » n’est pas l’expression d’un doute quant à la bonté de Dieu, mais montre surtout l’humilité et la modestie humaines de l’homme face au Dieu souverain, qui a le droit absolu d’exécuter ses jugements. La repentance et la conversion ne donnent pas automatiquement droit à la grâce de Dieu. Joël parle ainsi afin que ses auditeurs, comme quelqu’un l’a dit, ‘ne désespèrent pas à cause de la grandeur de leurs péchés, mais qu’aussi la grandeur de la grâce ne les rende pas insouciants ». La repentance donne des raisons d’espérer qu’Il détournera le jugement.
Mais il y a plus. Non seulement le jugement est détourné – ce qui est déjà une grande grâce, bien que négative –, mais le prophète connaît si bien son Dieu qu’il sait qu’après la repentance de son peuple, Dieu lui réserve aussi une bénédiction. Grâce à cette bénédiction, le peuple pourra à nouveau L’honorer. La bénédiction peut viser la restauration des récoltes que l’Éternel accordera, grâce à laquelle « une offrande [de gâteau] et une libation » pourront à nouveau être apportées.
Le but de toute œuvre de rédemption qu’Il accomplit est d’être honoré. Qu’il s’agisse d’une rédemption terrestre, comme celle d’Israël délivré de ses ennemis, ou d’une rédemption spirituelle, comme celle d’un homme délivré du pouvoir de Satan et du péché, le but ultime sera toujours que Dieu et son Christ en soient glorifiés.
15 La trompette sonne une deuxième fois
15 Sonnez de la trompette en Sion, sanctifiez un jeûne, convoquez une assemblée solennelle ;
Ici, la trompette sonne pour la deuxième fois. La première fois, c’est au verset 1. Il s’agit alors d’avertir que l’ennemi approche. Maintenant, c’est pour rassembler le peuple (cf. Nom 10:7). La trompette fait entendre la voix de Dieu. Il appelle à venir à Lui. Compte tenu de tout ce qui est déjà arrivé au peuple (Joël 1) et de tout ce qui lui arrivera encore à l’avenir, il est bon qu’il prenne conscience qu’il a affaire à Dieu. C’est pourquoi le peuple doit se rassembler devant Lui.
Quand le peuple se présente devant Dieu, cela signifie avant tout qu’il doit s’humilier. Il y a en effet toutes les raisons de le faire. L’ennemi ne s’approche-t-il pas justement d’eux à cause de leur infidélité envers l’Éternel ? De plus, aussi vu la gravité de la situation, il faudra renoncer à ce dont le corps a besoin. Il faut jeûner afin que tous puissent, sans être distraits par la nourriture et la boisson quotidiennes, se concentrer sur ce que Dieu a à dire.
D’ailleurs, comment un homme pourrait-il se soucier de manger et de boire alors que sa vie est en jeu ? Les prescriptions relatives au jour des propitiations (Lév 23:27,29,32) montrent à quel point le jeûne et l’humiliation sont étroitement liés.
La dernière partie du verset est littéralement identique à Joël 1:14a. Le fait qu’il y ait deux appels au jeûne et au rassemblement montre bien l’urgence de l’appel.
16 Tout le monde doit venir
16 assemblez le peuple, sanctifiez l’assemblée, réunissez les anciens, assemblez les enfants et ceux qui tètent le sein ; que l’époux sorte de sa chambre, et l’épouse de sa chambre nuptiale ;
Tout le peuple, sans exception, est appelé à une réunion spéciale. Aucune excuse n’est acceptée pour les anciens, les petits enfants ne doivent pas être oubliés, même les nourrissons doivent être amenés. Toutes les classes de la société, politiques, religieuses ou familiales, sont censées exprimer leurs sentiments à l’égard du péché commis envers Dieu.
Quand il s’agit du péché devant Dieu, il n’y a pas de distinction. Tout le monde est coupable. Le jugement touchera tout le monde, c’est pourquoi aussi tout le monde est concerné par l’appel à venir à Dieu. Même les enfants et les nourrissons sont concernés par les péchés du peuple et leurs conséquences (cf. Lam 4:4 ; Jon 3:5 ; 4:11).
Dans l’appel général, nous trouvons aussi une indication de prendre nos enfants avec nous à l’assemblée dès leur plus jeune âge. Il est bon de les emmener à toutes les occasions où les croyants se réunissent. Cela vaut pour les assemblées de toutes sortes. Ils peuvent être impliqués dès leur plus jeune âge dans tout ce qui concerne la vie de l’église de Dieu.
Le Seigneur Jésus dit aux chefs religieux qui reprochent aux enfants de L’honorer : « N’avez-vous jamais lu : “Par la bouche des petits enfants et des nourrissons, tu as établi ta louange” ? » (Mt 21:16 ; Psa 8:3). Il apprécie ce qui sort de la bouche des enfants et des nourrissons. Même si les enfants ont peu conscience de ce qu’ils expriment et que les nourrissons n’en ont aucune conscience, Dieu le reconnaît comme une louange à son égard, une louange qu’Il a Lui-même mise dans leur bouche. Il en est aussi de l’humiliation. Laissez les enfants être présents.
Les réunions de l’église connaissent des occasions et des moments joyeux, mais aussi tristes. Elles reflètent ainsi la vie quotidienne. Nous ne devons pas embellir nos réunions pour en faire une expérience brillante lorsqu’il y a raison de nous humilier. Nous ne devons pas non plus plonger les réunions dans la tristesse lorsqu’il y a raison de se réjouir. Parfois, la joie et la tristesse alternent au cours d’une réunion. Que la réunion des croyants soit avant tout le reflet authentique de ce qui vit dans le cœur des croyants qui se réunissent, et que les enfants y participent aussi.
L’époux et l’épouse, c’est-à-dire les jeunes mariés, sont mentionnés séparément dans ce contexte. Ils ne pensent pas du tout à pleurer et à se lamenter, et le jeûne n’a pas sa place dans une fête de mariage. Mais eux aussi n’échappent pas à l’appel à prendre place devant Dieu. Ils renoncent à leur droit à la joie, à la nourriture, à la boisson et même à la relation conjugale, dont ils peuvent profiter en tant que jeunes mariés, pour participer au jeûne et à la prière généraux. Il n’est pas possible d’invoquer la première année d’exemption (Deu 24:5). L’excuse « j’ai épousé une femme et, à cause de cela, je ne peux pas venir » (Lc 14:20) n’est pas valable ici aussi.
17 Mission aux sacrificateurs
17 que les sacrificateurs, les serviteurs de l’Éternel, pleurent entre le portique et l’autel, et qu’ils disent : – Épargne ton peuple, ô Éternel, et ne livre pas ton héritage à l’opprobre, en sorte qu’ils soient le proverbe des nations. Pourquoi dirait-on parmi les peuples : “Où est leur Dieu ?”
Lorsque tout le peuple est convoqué, on indique aux sacrificateurs où ils doivent se tenir et on leur donne des instructions sur ce qu’ils doivent faire et dire. Les sacrificateurs représentent le peuple devant l’Éternel. En eux, l’Éternel voit tout le peuple. Un sacrificateur est censé savoir ce qui Lui revient, ce qui Lui convient. Il n’est pas censé agir selon son propre jugement – il est en effet ‘un serviteur de l’Éternel’ –, mais doit se conformer entièrement aux prescriptions données par l’Éternel. S’il agit ainsi, son sacerdoce est à la satisfaction de l’Éternel et à la bénédiction du peuple de Dieu.
Dans le Nouveau Testament, tous les croyants sont un sacerdoce spirituel et peuvent offrir des sacrifices spirituels (1Pie 2:5). On attend aussi d’eux qu’ils connaissent les pensées de Dieu concernant la situation dans laquelle se trouve son peuple. Sur le plan spirituel, ils feraient bien eux aussi de prendre à cœur la mission confiée aux prêtres dans Joël.
Les sacrificateurs prennent place au milieu du peuple, hors du sanctuaire, afin d’invoquer Dieu avec le peuple en faisant appel à sa fidélité. Ils doivent se tenir « entre le portique et l’autel ». Cela nous indique qu’ils ne peuvent prendre place en présence de l’Éternel, dans le portique, que parce que l’offrande a été apportée sur l’autel. Ils ne peuvent exister devant Lui que parce qu’Il les accepte dans la valeur de l’offrande. Ils n’ont rien à offrir eux-mêmes. Mais en prenant cette place, c’est comme s’ils rappelaient à l’Éternel et aussi à eux-mêmes l’offrande.
Ils reçoivent l’ordre de pleurer, ce qui signifie qu’ils se repentent de leur infidélité et réalisent qu’ils ont mérité le jugement de Dieu. Ils ont perdu tous leurs droits d’être acceptés par Lui. Ils doivent alors ouvrir la bouche pour prononcer ce qui leur est dicté. Ici, l’Esprit leur met dans la bouche ce qui doit être dit (cf. Osé 14:3), afin de toucher le cœur de Dieu et de L’inciter à intervenir en faveur de « ton peuple » et de « ton héritage ».
Ils implorent Dieu en se référant à ce qu’Il a toujours été pour son peuple et son héritage ; en même temps, ils implorent Dieu en se référant à sa gloire face à ses ennemis. Moïse utilise aussi ce deuxième argument après que le peuple ait péché avec le veau d’or (Exo 32:12 ; cf. Psa 42:4 ; 115:2).
18 La réponse réconfortante
18 Alors l’Éternel sera jaloux pour son pays, et aura pitié de son peuple.
Le « qui sait » du verset 14 trouve ici sa merveilleuse réponse, après ce qui s’est passé au verset 17. Ce verset n’est-il pas frappant ? Il est au moins aussi frappant que la réaction de l’Éternel à la destruction des idoles dans le livre des Juges : « Et son âme fut en peine de la misère d’Israël » (Jug 10:16). Les personnes qui font preuve d’humilité, rompent avec le péché et se tournent vers Lui, font toujours l’expérience de sa miséricorde. Il agit alors à nouveau en faveur de son pays et de son peuple.
Il y a toujours eu un lien entre le pays et le peuple (Gen 13:14-18 ; 17:6-8). Le mot « pays » met l’accent sur le zèle inébranlable avec lequel l’Éternel œuvre pour son bien-être. Le mot « peuple », les hommes, met l’accent sur sa compassion, ses sentiments tendres à leur égard.
19 Deux promesses
19 Et l’Éternel répondra et dira à son peuple : Voici, je vous envoie le blé, et le moût, et l’huile, et vous en serez rassasiés ; et je ne vous livrerai plus à l’opprobre parmi les nations ;
Ce verset contient deux promesses. La première est qu’il y aura à nouveau du blé, du moût et de l’huile. Ils pourront en vivre, et pas seulement pour rester en vie, mais ils pourront en manger jusqu’à être rassasier. Lorsque l’Éternel envoie quelque chose, ce n’est jamais avare. Il donne toujours en abondance (Mt 14:15-21 ; 15:32-38).
La deuxième promesse est l’assurance qu’ils ne seront plus livrés à l’opprobre parmi les nations. Cette assurance est un grand soulagement. L’opprobre est un fardeau spirituel énorme qui peut rendre la vie très difficile. Le contraire, être loué ou simplement apprécié dans la vie quotidienne, peut donner des ailes ; cela rend la vie plus légère et plus agréable.
20 Une troisième promesse
20 et j’éloignerai de vous celui qui vient du nord, et je le chasserai dans un pays aride et désolé, sa face vers la mer orientale, et son arrière-garde vers la mer d’occident ; et sa puanteur montera, et son infection montera, parce qu’il s’est élevé pour faire de grandes choses.
L’Éternel fait une troisième promesse : il chassera l’ennemi. Cet ennemi vient du nord. C’est l’Assyrie. Cet ennemi sera chassé dans trois directions, contrairement aux sauterelles qui ont été chassées vers l’ouest, dans la mer. Une partie sera chassée « dans un pays aride et désolé », ce qui désigne probablement la région désertique au sud d’Israël. Une autre partie, « sa face », sera chassée « vers la mer orientale », c’est-à-dire la mer Morte. La troisième partie, « son arrière-garde », sera chassée « vers la mer d’occident », c’est-à-dire la mer Méditerranée.
Ce sort qui frappe l’Assyrie vient de l’Éternel parce que cet ennemi se vante d’avoir accompli « de grandes choses ». Cela signifie qu’il a agi avec arrogance. Il s’est vanté et a agi avec présomption. Leurs innombrables cadavres se décomposent, de sorte que leur odeur nauséabonde et leur infection montent et polluent l’air (cf. Am 4:10a). Il ne reste plus que la puanteur et l’infection.
Une fois que le châtiment a fait son œuvre, il est retiré. Il en est autrement des fléaux qui se sont abattues sur l’Égypte. Là, un fléau a cessé pour laisser place à un nouveau fléau, car il n’y a pas eu de conversion (Exode 7-12).
21 De grandes choses
21 Ne crains pas, terre ; égaie-toi et réjouis-toi ; car l’Éternel fait de grandes choses.
« Ne crains rien. » Quelle parole de consolation ! Au fil des siècles, beaucoup ont puisé leur force dans cet appel ou cette exhortation que l’on retrouve souvent dans la Bible. Nous pouvons parfois craindre l’avenir, qu’il soit proche ou lointain. Nous n’avons aucun contrôle sur lui. Beaucoup de choses se produisent sans que nous puissions exercer la moindre influence. Mais ceux qui font confiance à Dieu entendent : ‘Ne craignez pas !’
Ici, ces paroles sont prononcées juste après que le pays ait énormément souffert, mais qu’il soit maintenant à nouveau béni par l’Éternel. Le pays produit à nouveau beaucoup de fruits, jusqu’à être rassasiés. Comme le peuple a récemment souffert de la punition divine en raison de son infidélité, la crainte que cela se reproduise est toujours présente. Le peuple se souvient et réalise à quel point cette bénédiction peut être fragile et vulnérable.
Puis vient un nouvel encouragement : la terre peut s’égayer et se réjouir, car la bénédiction ne dépend plus de sa fidélité, mais du fait que l’Éternel a fait de grandes choses. Le verset 20 dit que l’Assyrie se vante d’avoir fait de grandes choses. Mais faire de grandes choses est réservé à Dieu seul. Il a fait de grandes choses en les délivrant de leurs ennemis.
Et pour nous ? Quand nous pensons à la grande œuvre du Seigneur Jésus sur la croix... Comme elle est incroyablement grande ! Cela donne à tous les rachetés de tous les temps toutes les raisons s’en égayer et s’en réjouir pour toujours (cf. verset 23).
22 De nouveau plein à manger pour les bêtes
22 Ne craignez pas, bêtes des champs, car les pâturages du désert verdissent, car l’arbre porte son fruit, le figuier et la vigne donnent leur force.
À partir de ce verset, le royaume de paix se profile à l’horizon. Toute la création – la terre, les bêtes et les hommes – pourra jouir de tout ce que Dieu a donné dans une paix et une tranquillité sans précédent sous le règne du Prince de paix. L’encouragement « ne craignez pas » du verset 21 s’adresse ici aux bêtes. Dans le même sens, l’appel « égayez-vous et réjouissez-vous » du verset 21 résonne dans le verset 23 pour les enfants de Sion.
Les bêtes ont souffert à cause du péché de l’homme. Si l’homme, le peuple, s’est converti, les bêtes partagent aussi les résultats de la propitiation. Leur regard languissant vers Dieu (Jl 1:20) a été exaucé. Ils peuvent à nouveau manger à leur faim ce que le champ produit. Ils n’ont plus à craindre une nouvelle pénurie.
À notre époque aussi, le bétail souffre de la malédiction qui pèse sur la création à cause du péché de l’homme. Lorsque la malédiction sera ôtée, les bêtes, qui ne connaissent pas la joie, connaîtront néanmoins la liberté des enfants de Dieu (Rom 8:18-22). Ainsi, en épargnant Ninive, Dieu a également pris soin de la bétail, car les bêtes aussi ont jeûné (Jon 4:11 ; 3:8).
23 Les enfants de Sion
23 Et vous, fils de Sion, égayez-vous et réjouissez-vous en l’Éternel, votre Dieu ; car il vous donne la première pluie juste comme il vous faut, et fait descendre sur vous la première pluie et la dernière pluie, au commencement [de la saison].
Que le peuple soit appelé « fils de Sion » doit être une musique douce à leurs oreilles. Sion est l’une des montagnes sur lesquelles Jérusalem est bâtie. Sion est souvent appelée « la ville de David ». Il y habitait. Une fois que le vrai David, le Seigneur Jésus, y habitera et y régnera, la montagne de Sion sera « la joie pour toute la terre » (Psa 48:3). Tout comme la loi est associée à la montagne Sinaï, la grâce est associée à la montagne Sion (Héb 12:18-22). Les « fils de Sion » sont donc des ‘fils de la grâce’.
La raison de leur joie et de leur allégresse ne réside donc pas en eux-mêmes, mais dans l’Éternel. Ils le considèrent comme la source de leur joie. Il leur a fait grâce, alors qu’ils avaient perdu tout droit à la bénédiction. Ils peuvent à nouveau se réjouir dans « l’Éternel, votre Dieu », ce qui implique la conscience d’une relation renouvelée et rétablie avec le Dieu de l’alliance. Sur la base de cette nouvelle alliance, les pluies de bénédiction vont à nouveau tomber. La première pluie tombe en octobre et novembre ; la dernière pluie tombe en mars et avril et sont indispensables à une bonne moisson. Le terme « pluie » désigne d’abord la pluie comme bénédiction naturelle, mais ensuite aussi la bénédiction spirituelle du Saint Esprit qui sera répandu (Jl 3:1).
« La première pluie juste » est traduite dans la traduction néerlandaise de la Bible par « le docteur pour la justice ». D’où l’explication suivante. « Le docteur pour la justice » n’est autre que le Seigneur Jésus. Il les enseignera la justice (Ésa 53:11b). Il peut sembler étrange qu’au milieu de toutes les bénédictions terrestres, une personne apparaisse soudainement. Pourtant, cela n’est pas si étrange si nous considérons que, pour que l’état de bénédiction promis perdure, le peuple de Dieu doit aussi vivre sur la voie de Dieu et selon ses commandements.
Comme la bénédiction d’Israël est liée au respect des commandements de Dieu, il est essentiel que l’Éternel enseigne aussi ces commandements. Si, grâce à l’enseignement du docteur, la vie selon la volonté de Dieu est à nouveau prise au sérieux en Israël, la pluie, venant comme une bénédiction de Dieu, peut tomber. Autrefois, la justice était exigée, mais personne ne pouvait y satisfaire. Maintenant que la nouvelle vie est présente, le désir d’être enseigné dans la justice est aussi présent.
24 La bénédiction
24 Et les aires seront pleines de blé, et les cuves regorgeront de moût et d’huile ;
La venue de la pluie est la preuve de la bénédiction que Dieu a dans son cœur pour eux. Il donnera cette pluie s’ils obéissent à ses commandements. Dans le livre du Deutéronome, Moïse est une image du docteur pour la justice (Deu 11:13-14). Le blé, le moût et l’huile, les trois produits du pays qui représentent ensemble la bénédiction complète, seront présents en abondance. Tout cela grâce aux pluies que l’Éternel donnera, chacune en son temps.
25 Rétablissement
25 et je vous rendrai les années qu’a mangées la sauterelle, la locuste, et le criquet, et la chenille, ma grande armée que j’ai envoyée au milieu de vous.
Tel est Dieu ! Une fois que son peuple s’est converti à Lui, Il compense ce qu’il a manqué pendant toutes ces années de châtiment. Dieu ne garde pas les bénédictions pour Lui-même ; Il est le Dieu qui distribue les bénédictions, à condition que les conditions qu’Il a fixées soient remplies. Il ne peut donner des bénédictions que lorsque les choses se passent conformément à sa volonté. Aussi, si un homme ou le peuple s’obstine, Il est capable de le faire agir conformément à sa volonté. Dieu agit toujours ainsi.
C’est déjà une bénédiction en soi si, après une vie rebelle, une personne en vient à reconnaître que Dieu doit juger cette vie rebelle. Cette reconnaissance suffit à Dieu pour donner la nouvelle vie. Cette nouvelle vie est la vie de Dieu Lui-même. Ensuite, Dieu montre combien de bénédictions Il a dans son cœur à donner à ceux qui sont ainsi en relation avec Lui, par la nouvelle vie. Tout ce qui a été dit et fait en rébellion contre Dieu n’a fait que causer des dommages. La conversion y a mis fin. Après la conversion d’Israël dans l’avenir, ils pourront prendre possession de toutes les bénédictions promises.
Combien d’années de notre vie ont été dévorées par les sauterelles ? La complaisance, la frivolité, le gaspillage de temps, de talents et d’opportunités, la paresse, la lenteur, les motivations mêlées et mauvaises, le péché caché, tous ont joué le rôle de sauterelles. Cela nous a privés de la force de vivre pour Dieu et de jouir de la communion avec Lui. Nous n’avions pas non plus la force de témoigner à ceux qui nous entourent de qui est le Seigneur Jésus pour nous. Mais Dieu veut pardonner et nous redonner un avenir et une espérance. Plus encore, Il veut nous rendre ce que les sauterelles ont dévoré.
C’est ce que le Seigneur Jésus a fait avec Pierre. Après que Pierre ait renié le Seigneur (Mt 26:69-75) et qu’Il l’ait rétabli, Il lui confie le soin de ses brebis (Jn 21:15-17). Il a fait aussi avec Paul. Après que Paul eut causé des désolations dans l’église de Christ et que l’Éternel l’eut rencontré, Il fit de lui un bâtisseur de l’église. Paul a bâti, tant dans la prédication de l’évangile que dans l’enseignement de la doctrine (1Tim 1:12-14).
C’est ainsi que le Seigneur veut aussi agir dans notre vie. Cela commence par ôter de notre vie tout ce qui est plus important que Christ. Nous devons juger les choses que nous ne faisons pas pour Lui, en particulier la confession et l’abandon des péchés (Pro 28:13) que nous continuons à chérir. Alors, nous verrons que nous avons accès à « tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » qui sont cachés en Christ (Col 2:3).
26 Louange à l’Éternel
26 Et vous mangerez abondamment et serez rassasiés, et vous louerez le nom de l’Éternel, votre Dieu, qui a fait des choses merveilleuses pour vous ; et mon peuple ne sera jamais honteux.
Il est frappant de constater que, lorsqu’il est question de la bénédiction de Dieu, il est toujours question d’abondance et de satiété. Lorsque l’Éternel répare les dommages subis, il s’ensuit que son peuple a de nouveau de quoi manger à sa faim. Il exprimera alors sa gratitude en louant le nom de l’Éternel, son Dieu, dans l’adoration. C’est là le but ultime de tout ce que Dieu fait avec et pour son peuple, tant en Israël que dans l’église.
Toute rédemption, tant d’une personne que d’un peuple, conduira à l’exclamation : « Ceci est venu de l’Éternel : c’est une chose merveilleuse devant nos yeux » (Psa 118:23). Cette chose merveilleuse a pu se produire grâce au contenu du verset qui précède : « La pierre que ceux qui bâtissaient avaient rejetée, est devenue la pierre maîtresse de l’angle » (Psa 118:22). C’est là que réside la cause de l’adoration du Dieu de la merveille. Le Seigneur Jésus a été rejeté par les hommes, mais Dieu en a fait le fondement de son œuvre. La merveille du salut a été rendu possible par ce que le Seigneur Jésus a accompli sur la croix.
Toutes les bénédictions terrestres qu’Israël recevra, il les doit aussi à cela. Les bénédictions naturelles auront un effet spirituel, car les hommes honoreront et remercieront l’Éternel comme leur auteur.
27 Savoir où et qui est l’Éternel
27 Et vous saurez que je suis au milieu d’Israël, et que moi, l’Éternel, je suis votre Dieu, et qu’il n’y en a pas d’autre ; et mon peuple ne sera jamais honteux.
Le ‘savoir’ de ce verset est un savoir acquis par l’expérience. Ils prennent conscience, ils remarquent que l’Éternel est au milieu d’eux. L’exaucement de la prière du verset 17 et la réponse de l’Éternel dans le salut de la détresse se reflètent dans la relation renouvelée d’Israël avec l’Éternel. Quand Dieu dit « moi, l’Éternel, je suis votre Dieu », il montre ainsi le privilège exclusif d’Israël. Il est devenu l’Éternel, leur Dieu, parce qu’Il les a délivrés d’Égypte (Exo 20:2 ; Deu 5:6).
L’ajout « , et qu’il n’y en a pas d’autre » (Deu 4:35 ; Ésa 45:5) souligne la déclaration précédente. Cela est nécessaire car Israël s’est souvent tourné vers d’autres dieux dans sa détresse. Cependant, cela leur a toujours valu honte et déshonneur, ce qu’ils n’ont jamais connu avec Dieu et ne connaîtront jamais, même dans l’éternité. Il n’y aura alors plus de place pour la question moqueuse : ‘Où est leur Dieu ?’