1 Salutation
1 Jacques, esclave de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus qui sont dans la Dispersion, salut !
V1. Bien que, comme tu l’as vu, Jacques soit le chef de l’église de Jérusalem, il ne se présente pas comme tel dans cette lettre. Il se présente comme un « esclave de Dieu ». N’importe quel Israélite peut dire cela après lui, car tout Israélite l’est essentiellement. Pour Jacques, ce n’est pas une soumission étouffante à Dieu, mais il s’y réfère comme à un privilège.
Ensuite, il se qualifie aussi comme un « esclave [...] du Seigneur Jésus Christ ». Tous les Israélites ne peuvent pas et ne veulent pas l’imiter sur ce point. Jacques s’appelle bien ainsi, et ici aussi, il résonne qu’il considère comme un honneur d’être un esclave du Seigneur Jésus. Si tu considères qu’il est un frère du Seigneur Jésus dans la chair (Gal 1:19), il est frappant qu’il se nomme ainsi.
Tu ne remarques chez lui rien de cet esprit populaire qui parle de ‘Jésus’ comme s’il s’agissait d’un ami de la rue. Il appelle le nom de l’Homme qui est né de la même mère que lui avec une grande révérence. Il n’a pas toujours eu cette révérence. Pendant la vie du Seigneur Jésus, Jacques n’a pas cru en Lui comme étant l’envoyé de Dieu (Jn 7:5). Cela a changé lorsque le Seigneur Jésus lui est apparu après sa résurrection (1Cor 15:7). Il est au moins très plausible que cette apparition soit à l’origine de sa conversion.
Au passage, tu peux voir que Jacques place Dieu et le Seigneur Jésus sur un pied d’égalité en se qualifiant d’esclave de Dieu et du Seigneur Jésus. Il honore le Fils comme il honore le Père (Jn 5:23).
Jacques écrit aux « douze tribus dans la Dispersion ». Pierre écrit aussi à ceux qui sont dans la Dispersion (1Pie 1:1), mais seulement aux Juifs croyants, ceux qui sont régénérés (1Pie 1:23). Jacques écrit à toute la communauté.
Par une courte « salut », il exprime le lien qui l’unit à eux. Le fait de saluer quelqu’un ou d’envoyer des salutations à quelqu’un témoigne d’un lien. Ce mot – qui revient encore deux fois (Act 15:23 ; 23:26) – est en fait un souhait pour que l’autre personne se réjouisse et soit joyeuse.
Relis Jacques 1:1.
A méditer : Qu’est-ce qui rend cette lettre si particulière par rapport aux autres lettres du Nouveau Testament ?
2 - 5 La foi au milieu des épreuves
2 Estimez-le comme une parfaite joie, mes frères, quand vous serez en butte à diverses épreuves, 3 sachant que la mise à l’épreuve de votre foi produit la patience. 4 Mais que la patience ait son œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne manquant de rien. 5 Et si l’un de vous manque de sagesse, qu’il demande à Dieu qui donne à tous libéralement et qui ne fait pas de reproches, et elle lui sera donnée ;
V2. L’appel de Jacques à estimer comme une parfaite joie quand ils sont en butte à diverses épreuves se connecte magnifiquement avec le souhait du verset précédent. En appelant ses lecteurs « mes frères » après la salutation générale de ce verset, il leur fait sentir encore plus à quel point il est lié à eux. Cela démontre en outre qu’il ne s’adresse pas à eux en tant que chef, mais en tant que frère.
Sans autre introduction, Jacques parle directement de « diverses épreuves ». Il te place tout à coup dans le monde et dans ce que tu peux y expérimenter. Dans le monde, l’authenticité de ta confession est testée par les épreuves. Pour la société à laquelle Jacques écrit, ces épreuves consistent principalement en la pauvreté. Peut-être en est-il de même pour toi aussi. Tu peux aussi penser à des épreuves telles que la maladie, le handicap, le chômage ou la mort d’un être aimé. Ce sont toutes des épreuves que le Seigneur envoie sur le chemin des croyants, pour voir en qui ils mettent leur confiance.
Jacques commence par tester l’authenticité de la foi. Comme mentionné dans l’introduction, il se préoccupe de la pratique de la vie de foi. On pourrait dire que le monde, avec ses épreuves, est la chambre d’essai de la foi.
Jacques implore ses frères d’accueillir les épreuves auxquelles ils sont confrontés avec un sentiment de joie. Il est certain que cela semble être une tâche un peu impossible. De plus, cela semble aussi contredire ce que dit Pierre dans sa première lettre. Après tout, Pierre dit que les épreuves sont des afflictions (1Pie 1:6) et cela a beaucoup plus de sens. Pourtant, cela ne concerne qu’une contradiction apparente et non réelle.
Jacques et Pierre abordent les épreuves de deux points de vue différents. Lorsque tu subis une épreuve, tu as l’impression d’être affligé. Tu ne subis pas une épreuve stoïquement et ne te laisses pas indifférent (Héb 12:11). Pourtant, tu peux aussi te rappeler que chaque épreuve est une chose planifiée par Dieu dans ta vie. Dieu s’occupe lui-même de toi.
Jacques se préoccupe du fait de l’épreuve, en soulignant que les épreuves sont différentes pour chacun d’entre nous. C’est pourquoi il parle de « diverses ». L’idée est que l’épreuve que tu subis te pousse à aller vers Dieu. Lorsque cela se produit, c’est un résultat qui te réjouit, mais qui réjouit surtout Dieu. Ainsi, tu peux expérimenter un peu de ce que Paul a vécu lorsqu’il a dit : « Comme attristés, mais toujours joyeux » (2Cor 6:10).
V3. Jacques dit aussi pourquoi ses lecteurs, lorsqu’ils sont confrontés à la tribulation, peuvent l’estimer comme une joie. De plus, il peut leur dire qu’ils connaissent le but des épreuves. Après tout, ils savent que ces épreuves, à travers lesquelles leur foi est testée, renforcent leur foi et les incitent aussi à persévérer. Le but de Dieu dans les épreuves auxquelles nous sommes confrontés est de nous apprendre la patience. La patience est la preuve d’une foi véritable.
Tu vas peut-être dire : ‘Est-ce que le salut dépend finalement de nos propres efforts ?’ Non, ce n’est pas le cas. Le salut est ancré dans l’œuvre de Christ. Si nous disons que nous sommes sauvés, cela sera prouvé en persévérant dans la foi, même si les épreuves les plus dures arrivent.
Le plus dur dans les épreuves, c’est leur durée. Parfois, lors d’une épreuve soudaine, tu peux bien tenir bon et continuer à faire confiance à Dieu. Mais si l’épreuve dure plus longtemps, il s’agit alors de continuer à faire confiance à Dieu pour que les choses ne Lui échappent pas. Il est alors important de continuer à croire qu’Il ne demande pas au-delà de ce que tu peux supporter (1Cor 10:13).
V4. Si une épreuve dure si longtemps que tu te dis : ‘Quand est-ce que ça va finir ?’, c’est une épreuve dont le but est de laisser la patience faire une œuvre parfaite. Dans la vie d’un chrétien, la patience est une caractéristique importante. Lorsque Paul énumère les signes d’un apôtre, il mentionne en premier lieu la « patience » (2Cor 12:12). Chez Jacques comme chez Paul, le mot patience signifie : supporter la souffrance avec patience. Comme Jacques, Paul montre aussi les conséquences bénies de la patience dans les tribulations (Rom 5:3-5).
Un exemple de quelqu’un chez qui la patience n’a pas une œuvre parfaite est le roi Saül. Il ne peut pas attendre Samuel et sacrifie prématurément. Cela lui coûte le royaume (1Sam 13:8-14). Mais David aussi manque de patience, il n’a pas le temps d’attendre. Il est constamment poursuivi par Saül. La longue durée de cette épreuve devient trop lourde pour lui à un moment donné et il se dit : « Maintenant, je périrai un jour par la main de Saül » (1Sam 27:1).
La seule issue qu’il voit est de recourir aux Philistins. Cela lui procure la paix qu’il souhaite, puisque Saül ne le cherche plus, mais il perd la communion avec Dieu. La patience n’a pas une œuvre parfaite chez lui car, au lieu de demander à Dieu la sagesse sur ce qu’il faut faire, il s’est mis à imaginer lui-même une issue. Contrairement à Saül, David revient plus tard sur le chemin de et avec Dieu et persévère jusqu’à la fin.
La patience dure jusqu’à ce que, dans un cas particulier, tu te sois entièrement soumis à la volonté de Dieu. Une « œuvre parfaite » consiste, en fait, à ce que tu te soumettes complètement à Dieu et que sa volonté devienne la tienne. C’est un processus et ce processus se poursuit tout au long de ta vie. Chez le Seigneur Jésus, il n’y avait pas de volonté propre, mais Il a été tenté comme nous, à part le péché (Héb 4:15). La tentation a opéré en Lui qu’Il est devenu parfait. C’est ainsi qu’Il est devenu une cause de salut éternel (Héb 5:7-10).
Lorsque cette œuvre est accomplie en toi, c’est-à-dire lorsque tu es entièrement soumis à Dieu de sorte que faire sa volonté est ton seul désir, alors tu es « parfait et accompli » et tu ne manques de rien. Cela ne signifie pas que tu connais maintenant tout de la volonté de Dieu et que tu n’aurais donc plus rien de la volonté de Dieu à apprendre. Le verset 5 prouve le contraire. Ce qui compte, c’est que tu sois en paix avec la volonté de Dieu concernant ta vie et les circonstances dans lesquelles tu te trouves. Tu Lui fais confiance et tu sais qu’Il a à cœur ton intérêt supérieur. Dans cet engagement envers Lui, Il peut te faire connaître sa volonté. Tu es alors accessible pour Lui et aussi utilisable.
La perfection dont Jacques parle ici n’a rien à voir avec l’absence de péché. Même si tu vis dans la soumission à Dieu, il peut arriver que, quelles que soient tes bonnes intentions, tu pèches quand même. Tu peux en voir un exemple dans la vie de Pierre. Il voulait vraiment vivre en se consacrant entièrement au Seigneur. Il a même dit qu’il voulait donner sa vie pour le Seigneur Jésus. Mais le Seigneur a dû lui dire qu’il le renierait trois fois.
Malgré toutes ses bonnes intentions, Pierre était aveugle à sa propre faiblesse. Et parce qu’il a aussi ignoré l’avertissement du Seigneur, il a péché en reniant le Seigneur. Heureusement, il s’est repenti et a été pardonné (Lc 22:33-34,54-62). Pierre a manqué de persévérer dans sa foi lorsqu’il a été tenté parce qu’il n’a pas eu la sagesse nécessaire pour prendre la bonne décision et faire la bonne confession.
V5. Pour être préservé de telles expériences, il faut de la « sagesse ». La sagesse consiste à utiliser les connaissances que tu as dans les circonstances où ta foi est mise à l’épreuve. Parce que ta foi est constamment mise à l’épreuve, tu as constamment besoin de cette sagesse. Tu ressens forcément un manque de sagesse lorsque tu regardes la vie du monde qui t’entoure. C’est en tout cas mon cas.
Pour continuer à avancer, pour persévérer, il est important de voir quelles sont les intentions de Dieu. Pour cela, tu dois aller vers Lui, dans le sanctuaire. Dans le sanctuaire, tu vois le chemin que Dieu veut prendre avec toi. Tu vois aussi que son but ultime est la bénédiction.
Quelle belle parole parle Jacques ici. C’est une merveilleuse invitation. Jacques t’invite à demander la sagesse à Dieu. Il ajoute comment Dieu répond à cette question. Dieu répond à ta question d’une manière riche et douce, sans un mot de reproche.
Si tu cherches de l’aide auprès des gens, il y a de fortes chances que l’on te fasse des reproches. Ils pensent que tu es simplement impoli, ils se sentent utilisés ou ils te disent de te débrouiller tout seul parce qu’ils ne peuvent pas t’aider de toute façon. Dieu ne fait pas cela. Si tu le Lui demandes, tu apprendras à Le connaître comme un Dieu qui donne. Il n’est pas un demandeur, auquel tu t’adresses en tant que suppliant pour l’apaiser. Non, c’est un Dieu qui aime te voir venir, qui aime t’écouter et qui aime t’entendre.
Relis Jacques 1:2-5.
A méditer : Demande à Dieu de te donner de la sagesse face aux épreuves auxquelles tu es confronté.
6 - 12 Ne pas douter, mais endurer
6 mais qu’il demande avec foi, sans douter en rien ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, que le vent agite et soulève ; 7 qu’un tel homme ne pense pas recevoir quoi que ce soit du Seigneur : 8 il est double dans ses pensées, inconstant dans toutes ses actions. 9 Que le frère de basse condition se glorifie dans son élévation, 10 et le riche dans son abaissement, car il passera comme la fleur de l’herbe : 11 le soleil se lève avec sa brûlante chaleur et sèche l’herbe, sa fleur tombe et sa belle apparence périt. De même aussi le riche se flétrira dans ce qu’il entreprend. 12 Bienheureux l’homme qui endure l’épreuve ; car, lorsque, mis à l’épreuve, il aura été manifesté fidèle, il recevra la couronne de vie, que [Dieu] a promise à ceux qui l’aiment.
V6. Dans la section précédente, tu as vu que Dieu aime que tu viennes. Mais il y a une condition à cela. Cette condition est que tu dois venir « dans la foi » (cf. Héb 11:6) et sans douter le moindrement dans ton cœur de sa bonté. Si tu demandes à Dieu la sagesse tout en doutant encore de sa bonté à la donner, tu es semblable au flot de la mer. Dans ce cas, tu te tournes vers Dieu pour Lui demander la sagesse, alors que dans ton cœur, tu cherches aussi d’autres occasions où tu pourrais obtenir la sagesse pour sortir de l’épreuve. Tu t’ouvres à Dieu, mais en même temps, tu écoutes les opinions des gens ou tu regardes les circonstances et tu fais dépendre d’elles tes décisions.
Il n’y a alors plus de place pour que Dieu te fasse comprendre quoi que ce soit. Le résultat d’une telle attitude est que tu es ballotté d’un côté à l’autre, comme le flot de la mer qui monte et descend. Le doute est comme la haute mer, où les flots sont le jouet du vent. Ainsi, un homme qui doute est le jouet des opinions des autres auxquelles il s’ouvre.
V7. Demander conseil aux uns et aux autres n’est pas mauvais, mais ce conseil ne doit pas être premier et prioritaire. Si les conseils des autres comptent tellement pour toi que ta confiance en Dieu n’est plus opérante, tu ne reçois rien de Dieu. Au contraire, le fait de demander conseil à d’autres ou d’écouter les bons conseils d’autres personnes devrait accroître ta confiance en Dieu. Dieu veut que tu Lui fasses confiance de façon inconditionnelle.
V8. Une personne qui ne le fait pas « est double dans ses pensées », littéralement : à l’âme double, il est instable. Qu’une telle personne soit intérieurement instable se verra aussi dans ses manières de faire. En cela, il est peu fiable, on ne peut pas le suivre. Pendant un moment, tu penses qu’il est sur la bonne voie, mais un instant plus tard, il part dans une direction totalement différente. Tu ne peux pas compter sur lui. Il fait des embardées. Toute fermeté dans sa vie de foi est absente.
V9. Après les principes généraux sur la persévérance dans les épreuves, Jacques applique ces principes au « frère de basse condition ». Tu peux t’en rendre compte grâce au mot « que ». Du coup, Jacques apporte un contraste avec ce qui précède et surtout avec l’homme qui doute. Le frère de basse condition ou le frère socialement pauvre risque de douter de l’amour de Dieu pour lui. En tant qu’Israélite, il a grandi en pensant que la richesse est la preuve de la bénédiction de Dieu et que la pauvreté est la preuve que la bénédiction de Dieu est freinée par l’infidélité. Mais ce n’est plus le cas, dit Jacques. La pauvreté n’est pas directement la preuve de l’infidélité et du mécontentement de Dieu à son égard. La pauvreté est une épreuve qui peut être supportée avec joie parce qu’elle peut être considérée comme une épreuve de foi.
Jacques ajoute un encouragement particulier. Il dit au pauvre socialement qu’il peut se glorifier dans ses richesses spirituelles et « dans son élévation ». Il peut le faire grâce à son lien avec Christ. Le pauvre peut se réjouir dans son élévation parce que Christ n’a pas honte de l’appeler ‘frère’ (Héb 2:11). Ce titre est peu respecté dans le monde et considéré comme rien. Le pauvre, cependant, sait que la gloire de ce monde passe comme une fleur d’herbe, tandis qu’il se réjouit d’avoir part à ceux qui sont reconnus par le Seigneur de gloire comme étant les siens.
V10. Jacques a aussi un mot pour les personnes socialement riches. Le riche qui se glorifie dans sa richesse doit se rendre compte qu’avec toute sa richesse, il est spirituellement abaissé et pauvre. Jacques appelle le riche à se glorifier « dans son abaissement », c’est-à-dire de ce qu’il est en lui-même devant Dieu. En lui-même, le riche est un pécheur qui ne peut pas exister devant Dieu. En outre, il sera bon qu’il prenne conscience que toutes ses richesses vont se flétrir.
V11. Cela s’applique non seulement à la richesse du riche, mais aussi au riche lui-même. L’herbe représente la prospérité de la vie de l’homme, inextricablement liée au fait que cette prospérité est bientôt terminée. La fleur donne à l’herbe sa couleur et son éclat, mais aussi la couleur et l’éclat de la fleur passent rapidement.
Tu peux en voir une illustration dans l’histoire que le Seigneur Jésus raconte à propos du pauvre Lazare et de l’homme riche (Lc 16:19-25). Lazare était vraiment pauvre. L’homme riche ne s’est pas occupé de lui. Lazare signifie « Dieu est secours » et Dieu avait placé Lazare dans des circonstances qui lui permettaient de vivre la signification de son nom. Lazare n’avait rien ni personne pour le secourir, si ce n’est Dieu. L’homme riche ne vivait que pour lui-même et n’avait besoin de secours de la part de Dieu. Mais de l’autre côté de la mort, les rôles sont inversés. Là, l’homme riche est devenu un homme pauvre et le pauvre Lazare est devenu un homme riche.
La valeur de la richesse, ou plutôt l’insignifiance de la richesse, est révélée lorsque la chaleur du soleil entre dans la vie comme une image des épreuves. Lorsque la maladie et la mort font leur apparition, il apparaît que la santé et la vie ne peuvent pas être achetées, même si quelqu’un possédait tout l’argent du monde.
Tu peux aussi voir le soleil avec sa chaleur comme une image du Seigneur Jésus, qui est représenté comme « le soleil de justice » (Mal 3:20). Lorsqu’Il viendra juger la terre, il abaissera tout ce qui est haut et élevé (Ésa 2:10-12). Tout ce que l’homme apprécie et tient en estime sera détruit par Lui. Tout ce sur quoi le cœur de l’homme peut avoir confiance et par lequel il pense ne pas avoir besoin de Dieu sera perdu lorsque le Soleil de justice se lèvera. À la lumière du soleil, Christ, qui révèle tout, on verra ce que tout cela a valu.
V12. Avec la promesse « bienheureux » pour l’homme qui endure l’épreuve, Jacques conclut la section d’introduction sur l’épreuve de la foi. L’homme qui a supporté l’épreuve reçoit une récompense en plus de la promesse de bonheur. C’est à lui qu’est donnée « la couronne de vie ».
Le mot pour « couronne » est ici ‘stephanos’. Il existe aussi un autre mot pour désigner la couronne, le mot ‘diadèma’. Le ‘diadèma’ est le symbole de la dignité royale ou impériale. Ce mot est utilisé plusieurs fois dans le livre de l’Apocalypse (Apo 12:3 ; 13:1 ; 19:12). Ici, il s’agit de ‘stephanos’, c’est-à-dire d’une couronne d’honneur symbolisant un vainqueur. Cette couronne n’est pas en or, mais en feuilles de laurier. La valeur matérielle de la couronne est donc nulle. Cependant, sa valeur symbolique est énorme en raison de l’honneur qui lui est associé.
Cette couronne est donnée à une personne en signe d’appréciation pour avoir accompli un exploit particulier. Cette couronne pouvait être gagnée lors des Jeux Olympiques. Avec cette couronne en perspective, un concurrent était prêt à fournir de grands efforts et à s’imposer toutes sortes d’épreuves. Le ‘stephanos’ est un énorme encouragement à courir la course.
En ce sens, « la couronne de vie » – aussi mentionnée dans Apocalypse 2 (Apo 2:10) – est remise par le Seigneur Jésus au ‘jour de la décoration’. Ce jour-là, d’autres couronnes à gagner sont aussi remises, comme ‘la couronne de justice’ (2Tim 4:8) et ‘la couronne inflétrissable de gloire’ (1Pie 5:4). Ceux qui ont traversé des épreuves et montré qu’ils ne vivent pas pour la vie sur la terre mais pour la vraie vie, qui ont été prêts à payer leur fidélité même par la mort, reçoivent cette couronne comme un hommage spécial de la part de Dieu.
Lorsque le Seigneur Jésus reviendra avec les siens, c’est ‘la vie’ qui les caractérisera. C’est-à-dire qu’ils verront la caractéristique particulière du Seigneur Jésus en tant que vie, car Il est la vie (Jn 11:25 ; 14:6). Ils porteront la vie comme un insigne d’honneur. La vie qu’ils ont vécue, dont la qualité exquise a été prouvée dans les circonstances les plus difficiles, sera alors reçue de la main du Seigneur Jésus, visible par tous. Il sera ainsi glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru (2Th 1:10).
Nous devons être des chrétiens qui s’entraînent à renoncer à tout ce qui nous ferait manquer le prix (1Cor 9:27). Pour faire cela avec le cœur et l’âme, il faut de l’amour. C’est ce dont parle Jacques dans la dernière partie du verset 12. Seuls ceux qui aiment Christ sont prêts à se soumettre à un entraînement dur et prolongé.
« Qui l’aiment » est une expression merveilleuse, qui apparaît quatre fois dans le Nouveau Testament, dont deux dans cette lettre (Rom 8:28 ; 1Cor 2:9 ; Jac 1:12 ; 2:5). Cela montre bien qu’une véritable pratique de la foi n’est possible que lorsque l’amour pour le Seigneur Jésus en est le moteur. Seul l’amour pour Lui te poussera à faire des efforts et à sacrifier certaines choses. Pour cela, un changement total a dû s’opérer en toi, car tu étais une personne qui détestait Dieu. Aimer Dieu est ta réponse à l’amour que Dieu te porte.
Relis Jacques 1:6-12.
A méditer : Comment peux-tu recevoir la couronne de vie ?
13 - 18 Les participants à la nouvelle création
13 Que personne, quand il est tenté, ne dise : Je suis tenté par Dieu – car Dieu ne peut pas être tenté par le mal, et lui ne tente personne. 14 Mais chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise ; 15 ensuite la convoitise, ayant conçu, enfante le péché ; et le péché, une fois commis, produit la mort. 16 Ne vous égarez pas, mes frères bien-aimés : 17 tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, en qui il n’y a pas de variation ni d’ombre de changement. 18 De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures.
V13. Les tentations auxquelles Jacques fait référence dans les versets 13-14 impliquent des tentations qui ont leur origine à l’intérieur de toi. Ce sont des tentations associées à ta chair, c’est-à-dire à ta nature pécheresse.
Dieu peut te mettre à l’épreuve à travers des circonstances extérieures. Son but, en faisant cela, est de te bénir. C’est ce que tu vois avec Abraham. Pour tester ou tenter Abraham, c’est-à-dire pour éprouver sa foi et la rendre visible, Dieu lui demande de sacrifier son fils (Gen 22:1). Dans le chemin qu’Abraham emprunte ensuite dans l’obéissance de la foi, tu peux voir que sa foi en Dieu se révèle comme la foi dans le Dieu de la résurrection. Dieu savait qu’il possédait cette foi, mais maintenant tu le sais aussi. La foi d’Abraham est devenue visible. Cette épreuve ou tentation d’Abraham ne venait pas d’Abraham lui-même, mais de Dieu. Lorsqu’il n’est pas question de péché, mais que l’obéissance et la patience sont testées, il s’agit de l’état du cœur, d’enseigner, d’entraîner et de former le cœur.
Mais dès qu’il est question d’éveiller la convoitise, il est impossible de dire que Dieu tente. Les tentations qui viennent de l’intérieur ne viennent pas de Dieu. Tu ne peux jamais dire que Dieu essaie de te tenter de pécher. La tentation de pécher survient lorsque tu ne contrôles pas ta convoitise, mais que tu lui donnes de l’espace.
Dieu ne peut pas être tenté par le mal, car il n’y a pas de mal en Lui. Par conséquent, le mal ou le péché ne peut pas non plus sortir de Lui pour te tenter d’une manière ou d’une autre. Tu vois cela de façon frappante chez le Seigneur Jésus, en particulier lors des tentations qu’Il a subies dans le désert (Lc 4:1-13). Il est sans péché (Héb 4:15). Il ne peut être tenté par quoi que ce soit de l’intérieur, car il n’y a pas de péché en Lui (1Jn 3:5). Le chef du monde n’avait rien, aucun point de référence, en Lui, lorsqu’Il était sur la terre (Jn 14:30).
Mais le Seigneur Jésus est passé par des circonstances difficiles. Son chemin sur la terre, qu’Il a parcouru dans la dépendance de son Dieu, a entraîné cela. Il a pleuré au tombeau de Lazare et sur Jérusalem (Jn 11:35 ; Lc 19:41). Son chagrin était vrai, car Il ressentait à la perfection les conséquences du péché. La misère ne Lui a pas échappé. Malgré tous les chagrins et les déceptions, Il a continué à faire confiance à Dieu. Mais jamais il n’a été tenté par Dieu à pécher. Dieu ne nous amène pas non plus à pécher. Il ne nous tente pas de pécher.
V14. Si tu cèdes à la tentation, c’est parce que tu te laisses entraîner et séduire par tes propres convoitises. Tu as regardé quelque chose de mauvais sur Internet et tu as commencé à y penser. Tu ne l’as pas radicalement condamné, mais tu as été attiré par ce que tu as vu. Cela peut être une belle voiture, cela peut être une belle femme ou un bel homme. Tu as laissé libre cours à ton imagination et tu t’es laissé entraîner par ta convoitise.
V15. Une fois ce processus enclenché, l’envie ne restera pas seulement une convoitise intérieure, mais elle passera à l’acte. Tu en es arrivé au point où, en pensant à la chose convoitée, tu veux aussi la posséder. La convoitise donne naissance au péché. Tu t’appropries la chose convoitée, soit dans la réalité, par exemple en achetant cette voiture, soit dans tes sentiments, en t’appropriant intérieurement cette femme ou cet homme et en ayant des rapports avec eux dans tes sentiments. Si tu continues à vivre dans cette situation, le péché acquiert un tel pouvoir sur toi qu’il grandit au-dessus de ta tête. Il devient mature et fort. Elle a une telle emprise sur toi qu’elle t’amène à la mort.
Jacques dit ces choses pour t’avertir de ne pas te laisser séduire par les tentations qui viennent de l’intérieur de toi-même. Ces tentations ne viennent pas de Dieu et tu ne dois pas y répondre. Si tu y réponds, cela signifie la fin de ta vie de chrétien. La fin du chemin d’un pécheur, c’est la mort (Jac 5:20). On pourrait dire que la convoitise est la grand-mère de la mort : la convoitise enfante le péché et le péché produit la mort.
Si tu regardes comment Paul parle de cela, cela ne semble pas correspondre à ce que dit Jacques. Bien sûr que cela correspond. Il suffit de savoir comment Paul présente ces choses et comment Jacques le fait. Lorsque Paul dit que la convoitise vient du péché, il entend par péché le péché intérieur, la puissance du péché (Rom 6:12). Le péché intérieur, la nature pécheresse, est la source de toutes les actions pécheresses. C’est par le péché intérieur que la convoitise s’éveille (Rom 7:8).
Le fait que Jacques semble dire le contraire lorsqu’il affirme que la convoitise enfante le péché est une contradiction apparente. Ce qu’il dit ne contredit pas ce que dit Paul, mais s’y rattache. Jacques parle de la convoitise comme d’un acte pécheur, dont ne peut alors découler qu’un acte pécheur ultérieur. Jacques s’intéresse à l’effet, tandis que Paul s’intéresse à la source.
V16. Jacques nous invite à ne pas nous égarer en ce qui concerne le fait que ce qui procède de soi-même ne provient pas de Dieu. Il le fait en faisant particulièrement appel à la valeur que ses frères ont pour lui. Tu l’entends lorsqu’il s’adresse à eux en les appelant « mes frères bien-aimés ». Lorsque tu verras tes frères et sœurs comme tes frères et sœurs bien-aimés, tu ne voudras pas que quoi que ce soit vienne troubler ce lien.
V17. Une vision erronée des tentations perturbe ce lien. Par exemple, si tu dis que Dieu est contre toi si tu es tenté, tu donnes une mauvaise impression de Dieu. Jacques a dénoncé cela. Il va maintenant nous dire que même si tu es au milieu des tentations et même s’il peut y avoir des tentations qui viennent de l’intérieur de toi-même, tu appartiens quand même à un monde complètement nouveau. Il parle de toi comme étant « une sorte de prémices de ses créatures ». Cela signifie que par la foi dans le Seigneur Jésus, tu appartiens déjà à cette nouvelle création qui sera révélée quand il régnera en majesté et en gloire.
Cette merveilleuse nouveauté et tout ce qui y est associé trouvent leur origine « en haut », dans le ciel, d’où ils descendent en tant que « bon » don et « don parfait ». L’expression « tout ce qui nous est donné de bon » fait référence à l’acte de donner de la part de Dieu, dans lequel, avec Dieu, il n’y a jamais de mauvais motif. L’expression « tout don parfait » regarde le contenu de ce que Dieu donne.
Le bon don et le don parfait de Dieu par excellence, c’est le Seigneur Jésus (2Cor 9:15). Tu peux aussi considérer son Esprit et sa Parole comme de bons dons et des dons parfaits. Il en va de même pour tout ce qui vient de Dieu. Il n’y a que des choses bonnes et parfaites qui viennent de Dieu. Tu vois ici que Dieu est un donateur, alors que dans l’Ancien Testament, il est plutôt présenté comme un commandeur.
Il donne en tant que « Père des lumières », c’est-à-dire en tant qu’origine d’une lumière plurielle. Tout bon don et tout bon parfait proviennent de la lumière, mais restent toujours liés à la lumière. Jamais, donc, un don de Dieu ne pourra être relié aux ténèbres et au péché.
V18. Pour que Dieu puisse te donner ce qu’Il avait à cœur de donner, Il fallait que lui-même travaille en toi pour cela. Il ne peut pas changer ; tu devais changer. C’est ce qu’Il a accompli. Il a planté la nouvelle vie en toi. Il L’a fait « de sa propre volonté », ce qui signifie qu’Il ne revient pas en arrière. Il l’a fait « par la parole de la vérité », parce que c’est seulement par elle que tu parviens à connaître Dieu et aussi toi-même. Cette Parole t’a été appliquée par le Saint Esprit. Par conséquent, tu es devenu une nouvelle créature.
C’est encore « une sorte de », car cela ne concerne pas encore ton corps. Intérieurement, cependant, tu as déjà part à ce qui sera bientôt général dans la création, au royaume de la paix. Dans l’ancienne création, Dieu voit déjà des personnes qui appartiennent à la nouvelle création. Tu peux être l’un d’entre eux. N’est-ce pas une raison de louer Dieu ?
Relis Jacques 1:13-18.
A méditer : Quels sont les contrastes entre la section des versets 13-15 et celle des versets 16-18 ?
19 - 27 La pratique de la vie nouvelle
19 Ainsi, mes frères bien-aimés, que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère ; 20 car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. 21 C’est pourquoi, rejetant toute saleté et tout débordement de méchanceté, recevez avec douceur la Parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes. 22 Seulement, mettez la Parole en pratique, et ne vous contentez pas de l’écouter, vous séduisant vous-mêmes. 23 Car si quelqu’un écoute la Parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui observe son visage naturel dans un miroir : 24 il s’est observé lui-même, s’en est allé, et aussitôt il a oublié comment il était. 25 Mais celui qui aura regardé de près dans la loi parfaite, celle de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas auditeur oublieux, mais faiseur d’œuvre, celui-là sera bienheureux dans ce qu’il fait. 26 Si quelqu’un pense être religieux et qu’il ne tienne pas sa langue en bride, mais séduise son cœur, son service religieux est vain. 27 Le service religieux pur et sans tache devant Dieu le Père est celui-ci : visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, se conserver pur du monde.
V19. Après le merveilleux exposé de l’œuvre de Dieu dans les siens, Jacques passe à la pratique de la nouvelle vie. Il veut que ses lecteurs, qu’il appelle à nouveau « mes frères bien-aimés », sachent ce qui doit caractériser la nouvelle vie avant tout. La première chose qu’il mentionne est « écouter ». Lorsqu’on vient de se convertir, il est particulièrement important d’écouter le Seigneur et de le faire dans l’attitude du jeune Samuel. Eli lui apprend à dire : « Parle, Éternel, car ton serviteur écoute » (1Sam 3:9). Le Seigneur Jésus est l’exemple parfait de celui qui écoute (Ésa 50:4). C’est pourquoi, lorsqu’Il était sur la terre, Il a toujours su dire la bonne chose aux bonnes personnes au bon moment.
De même, toi aussi, tu ne peux dire quelque chose de significatif que si tu as d’abord écouté. Dieu t’a donné deux oreilles et seulement une bouche. Sois prompt à écouter ce que le Seigneur a à te dire.
Ne réagis pas trop vite à ce que les gens disent. Retiens ta langue et n’essaie pas d’avoir toujours ton mot à dire (cf. Ecc 5:1). Aussi, ne sois pas tenté d’avoir une réaction vive et colérique quand on te fait du tort. La colère peut soudainement déferler en toi si tu vois ou entends quelque chose d’injuste, ou si tu te sens attaqué. Tu perds alors patience, juste comme ça.
V20. Maintenant, devenir colérique n’est pas toujours mauvais. La colère est une caractéristique de Dieu. Lorsqu’il se met en colère, il exerce son courroux de façon parfaitement juste. Il est parfois nécessaire de se mettre en colère, mais attention à ce qu’il n’y ait pas d’intérêt personnel. Paul ne prévient pas pour rien que dans votre colère, vous ne péchez pas (Éph 4:26). Si tu te mets en colère à la vue d’une certaine injustice, tu peux devenir tellement indigné et agité que tu ne peux plus te maîtriser. Tu peux alors soudainement dire ou faire des choses qui ne te conviennent pas en tant que ‘prémices de ses créatures’.
Chez le Seigneur Jésus, colère et attristasse vont parfaitement de pair (Mc 3:5), alors que chez nous, la colère risque d’aller de pair avec le fait d’être personnellement blessé. Si nous sommes en colère parce que nous sommes personnellement offensés, cela n’a rien à voir avec la « justice de Dieu ». Il devient alors visible que nous jouons pour notre propre juge, alors qu’il n’y a rien à voir avec la justice de Dieu.
V21. Pour éviter de tomber dans le piège de la mauvaise colère, Jacques donne quelques indications. Tu dois rejeter quelque chose et recevoir quelque chose. Note l’ordre. Tu dois d’abord rejeter quelque chose, car ensuite il y aura de la place pour recevoir quelque chose. Jacques mentionne deux choses que tu dois rejeter. Il est certainement d’actualité lorsqu’il commence par « toute saleté ». Le monde en est rempli et il s’accroche si facilement au croyant.
L’impureté vient à toi de tous les côtés, par exemple à travers toutes sortes de publicités au bord de la route. Ne la regarde pas, ne t’en préoccupe pas. Tu dois intérieurement prendre tes distances avec elle.
Il en va de même pour « tout débordement de méchanceté ». Ne sois pas tenté d’exprimer ta colère d’une manière qui montre plus de toi que ce qui te met en colère.
Jacques exhorte à faire preuve d’un bon sentiment. Ce bon sentiment se manifeste par la « douceur ». Si tu es doux, Dieu peut planter sa Parole en toi. La « douceur » est le bon sol dans lequel la Parole plantée peut grandir et mûrir. Cette Parole peut alors faire son travail. Tu seras alors conduit par la Parole sur ton chemin de vie et tu pourras poursuivre ce chemin jusqu’au plein salut, c’est-à-dire jusqu’à ce que tu sois avec le Seigneur. Ta vie portera des fruits qui viennent de la nouvelle création que tu es, des fruits qui sont une joie pour Dieu.
V22. Ainsi, il apparaîtra clairement que tu n’es pas seulement un auditeur de la Parole, mais aussi un faiseur. Hérode, par exemple, n’était qu’un auditeur. Il aimait entendre Jean (Mc 6:20), mais il ne mettait pas en pratique la Parole prononcée par Jean. Au bout du compte, il a préféré faire tuer Jean, plutôt que de revenir sur une promesse rapide prononcée sous l’influence de sa convoitise excitée (Mc 6:21-27).
V23-24. Jean l’avait fait se regarder dans le miroir de la Parole. Hérode s’y était regardé un instant. Il avait vu qui il était, mais il s’en est allé et avait oublié aussitôt comment il était. Lorsque tu lis dans la Bible, tu ne dois pas le faire rapidement, mais tranquillement. Si tu fais une lecture rapide, rapide, tu ne te regardes pas vraiment dans le miroir. Il faut donner à la Bible l’occasion de te montrer qui tu es et ce que Dieu attend de toi, afin que tu adaptes ta vie à sa volonté.
V25. Pour cela, tu dois regarder « de près dans la loi parfaite, celle de la liberté ». La loi parfaite n’est pas une série de règles et de commandements que Dieu t’impose comme ses exigences. Par la loi parfaite, on entend toute la Parole de Dieu. Cette Parole de Dieu te présente la loi, c’est-à-dire la légalité, de la liberté. Ceux qui ont reçu la Parole implantée avec douceur montreront les fruits de cette Parole. C’est une légalité, un processus qui ne peut être autrement.
Tu vois cela parfaitement dans la vie du Seigneur Jésus. La loi de Dieu était en lui (Psa 40:9) et cette loi était tout à fait conforme à son désir de faire la volonté de Dieu. Un petit exemple pourrait t’éclairer. Si je donne à l’un de mes enfants l’ordre : ‘Mange ces biscuits’, il le fait volontiers, car cela correspond tout à fait à son désir. Obéir par amour et faire ce que tu aimes naturellement faire te procure la plus grande satisfaction possible.
Jacques ajoute que tu dois persévérer. Alors tu seras « bienheureux » dans ce que tu fais, cela te donne le sentiment d’être heureux. Cela ne veut pas dire que tout ce que tu fais réussit, mais que tu éprouves du bonheur dans ce que tu fais.
V26. Jacques revient sur la langue. La langue est la principale jauge de ce qui se trouve dans le cœur de l’homme. Le Seigneur Jésus dit même que nous sommes justifiés ou condamnés selon nos paroles (Mt 12:37). Si tu sais garder ta langue sous contrôle, tu pourras aussi servir Dieu de la bonne manière. Mais ceux qui se croient religieux, ceux qui pensent que Dieu peut être satisfait de la façon dont ils le servent, alors que leur langue fait jaillir une cascade de paroles, séduisent leur propre cœur (Pro 13:3 ; 10:19).
Pourquoi Jacques condamne-t-il si sévèrement la langue ? Il nous le dira de façon pénétrante dans Jacques 3. Déjà ici, il peut être clair qu’il ne se préoccupe pas des belles paroles, mais des actes. Il dit en quelque sorte : ‘Montre ce que la religion signifie pour toi. Tous ces discours ne me servent à rien.’ Celui qui parle beaucoup, mais n’en vient pas aux actes, a une religion « vain ». Il peut penser qu’il fait de grandes choses, mais cela ne sert à rien.
V27. Comment faire alors, nous dit Jacques dans le dernier verset de ce chapitre. Il s’agit du « service religieux pur et sans tache devant Dieu le Père ». Tout service rendu à Dieu doit se faire dans la pureté du cœur. Aucun motif non sincère ne doit y jouer un rôle. Le service lui-même doit être fait sans être souillé par l’utilisation de moyens inappropriés. Servir Dieu signifie que Dieu est au centre. C’est Lui qui décide de la manière de servir.
Lorsque tu rends visite aux veuves et aux orphelins dans leur affliction, tu leur montres l’amour paternel de Dieu. Après tout, il est « le père » des orphelins et « le défenseur » des veuves (Psa 68:6 ; 146:9). L’amour de Dieu s’étend aux personnes sans défense et moins fortunées. Leur rendre visite dans leur affliction, c’est plus que de montrer ton intérêt pour eux. Cela signifie qu’il faut essayer de se mettre dans leur situation afin d’exprimer ta compassion à leur égard.
Cependant, ce n’est pas la seule façon de donner corps au « service religieux pur et sans tache devant Dieu le Père ». Si c’était le cas, le christianisme ne serait rien d’autre qu’un programme social. Dieu n’est pas seulement amour, il est aussi lumière. C’est pourquoi Jacques ajoute qu’il faut aussi se conserver « pur du monde ». La vraie religion ne perd pas de vue le caractère du monde, mais considère que le monde a rejeté le Seigneur Jésus. Le monde est dans le méchant (1Jn 5:19). Tu en as été délivré (Gal 1:4), tu ne lui appartiens plus.
Pour servir Dieu, tu ne peux pas non plus te servir de quoi que ce soit. Tout ce que tu pourrais vouloir utiliser du monde simplement pour rendre ton séjour dans celui-ci aussi agréable que possible déshonore Dieu. Son évaluation du monde doit déterminer tes rapports avec lui, tout comme son attention pour les personnes sans défense de ce monde doit déterminer ton attention à leur égard.
Relis Jacques 1:19-27.
A méditer : Comment mets-tu en pratique ce que dit Jacques dans cette section ?